AVERTISSEMENT !!!

Si vous souhaitez aller plus loin sur cette page et que vous n'avez pas lu le livre, sachez que cette page contient de nombreux spoilers. Vous êtes prévenus ! ^^



La fin ouverte du dessin animé ou du manga avait laissé les fans de la série sur leur faim. La série se terminait tout bonnement sur la découverte par Candy de la triple identité de monsieur Albert (Grand Oncle William, prince de la colline et vagabond), mais rien n'était dévoilé sur son avenir.  Allait-elle rester à la maison Pony ? Allait-elle poursuivre ses études ? Allait-elle revoir Terry ??? Ou, comme il est imaginé parfois, allait-elle vivre une idylle avec Albert (qui est soit dit au passage son père adoptif ), idée qui avait germé dans l'esprit de certains à cause de la fin ambiguë du manga qui avait été imposée à Kyoko Mizuki par les éditeurs Kodansha à l'époque. Les hypothèses étaient donc sans limite !

Bien des questions restaient sans réponse, questions auxquelles Kyoko Mizuki avait fini par répondre (en partie) dans les premiers romans qu'elle avait écrits en 78, juste après la fin du manga.  On y apprenait que Candy était infirmière à la maison Pony et qu'Albert poursuivait ses voyages d'affaires pour la famille André. On découvrait aussi qu'Eleonor Baker, la mère de Terry, avait envoyé à Candy une invitation pour assister à la première de Hamlet dans laquelle Terry jouait. Mais cette dernière avait refusé d'y aller car elle n'avait pas le courage de le revoir. En retour, elle avait écrit à Terry mais n'avait jamais envoyé la lettre. En somme, on n'était pas beaucoup plus renseignés et l'avenir de Candy restait toujours aussi incertain. Une Mademoiselle Pony bis !

Heureusement, la publication de Final Story en 2010 (et 2019 pour la traduction française), apportent de nouveaux développements et précisions. Le format des romans reste le même ; récit puis échange de lettres, mais nous retrouvons aussi une Candy plus âgée, autour de la trentaine, qui se remémore avec nostalgie les grands moments de sa vie. Mais le plus important c'est que nous découvrons qu'elle est MARIÉE et très heureuse !!! ^^

Mariée donc, mais avec qui ????? En somme, était-ce Albert ou Terry (ou une autre personne) ?

Le dessin animé, le manga, tout comme les premiers romans, n'avaient rien révélé de plus. La vie amoureuse de Candy ressemblait au désert de Gobi ! Ce qu'on savait, c'est qu'elle écrivait beaucoup ! ^^

Et voilà qu'enfin, à la lecture de Final Story, on pouvait pousser un soupir de soulagement. Candy ne finissait pas vieille fille !

Mais c'était sans compter sur la volonté farouche de Keiko Nagita alias Kyoko Mizuki, de maintenir secrète l'identité de l'heureux élu. En effet, pourquoi révéler le nom de cet être cher et prendre le risque de perdre et de décevoir une partie de ses fans ? Mieux valait donc préserver cette ambiguïté, ambiguïté qui avait permis que cette histoire résistât au temps et soit encore dans les cœurs 40 ans plus tard. Les pro-Albert et pro-Terry ont encore de belles années de chamailleries devant eux !

Néanmoins, bien que l'auteur ne nomme pas l'homme qui partage la vie de Candy, elle sème de nombreux indices, indices qui, mis bout à bout, ne laissent plus beaucoup de doute sur son identité. L'homme dans la vie de Candy, celui qu'elle a épousé et qui la rend heureuse semble donc être.... (roulement de tambours)... TERRY !!! Terrence Grandchester, le bel aristocrate anglais et amour de toujours de notre héroïne !  Dans un sens, c'est assez logique, mais on ne sait jamais avec les auteurs, ils aiment jouer avec les nerfs de leurs lecteurs. ^^

Bien entendu, ce résultat reste subjectif puisque ni le nom de Terry (ni celui d'Albert) en tant qu'Anohito n'est écrit noir sur blanc dans le livre, mais il relève néanmoins de nombreuses interrogations et discussions entre fans pour aboutir à cette conclusion dont les arguments développés ci-dessous achèveront de vous convaincre. ^^




Argument 1 - Quand Anohito est-il évoqué pour la première fois dans Candy ? Argument 2 - La boite à bijoux
Argument 3 - La mort de Suzanna Argument 4 - La lettre de Terry
Argument 5 - La peinture Argument 6 - La boite à musique
Argument 7 - Le retour aux État-Unis en tant que passagère clandestine Argument 8 - la symbolique des fleurs
Argument 9 : la rivière Avon Argument 10 - La bibliothèque dans la demeure de Candy
Argument 11 - Le sourire de Terry
Argument 12 - Albert versus Terry




Argument 1 - Quand Anohito est-il évoqué pour la première fois dans Candy ?

En 77 déjà, Mizuki jouait avec "Anohito", mot qui signifie IL, LUI, CETTE PERSONNE si spéciale et précieuse au cœur de Candy. Cette référence à "Anohito/cette personne" se trouve dans un poème qui accompagne une illustration, illustration issue du artbook 1 de Yumiko Igarashi.

Voici donc ci-dessous le poème et son illustration, et la traduction du poème.


森で ふい に だれかに後ろから
だきすくめられたの
Soudain, dans la forêt, quelqu'un, derrière moi, m'enlaça.

・・・だれだ?
...Devinez qui?

ちょっときどった声がして---
J'entendis une voix légèrement hautaine ---

あたし すぐに
あのひと (テリィ) だと
わかったけれど
Je trouvai rapidement
C'était cette personne (Terry)

わからないふりをしたの
Mais je fis semblant de ne pas comprendre.

目の前を からかうように
りすが 走っていったわ
Des écureuils passèrent devant moi en courant d'un air taquin

胸の中で 噴水がふきあがる
Une fontaine jaillit dans mon cœur


このまま ずっと わからないふりを
していようかしら・・・・・
Devrais-je continuer à faire semblant de ne pas savoir qui il est ... ?



Voici aussi ci-dessous la partie isolée du poème qui désigne bien Terry comme étant Anohito.


Terry alias テリィ en japonais est écrit en plus petit à côté de あのひと だと "C'est Anohito/cette personne". Une première preuve qu'Anohito/cette personne est Terry!


Voici aussi une vidéo qui montre le artbook de Igarashi avec les poèmes écrits par Mizuki, et la fameuse page où Terry est désigné comme étant Anohito !



Argument 2 - La boite à bijoux

La boite à bijoux est un élément important dans le roman car elle a été offerte à Candy par son mari.


Tome 2, p. 149. (version japonaise)

小ぶりの宝石とマザーオブパールで装飾されたこの大きな宝石 箱は、 あのひと の家こ代々伝わるものだという。
Ornée de petites pierres précieuses et de nacre, cette grande boîte à bijoux serait transmise de génération en génération.


Tome 2, page 111-112 (version italienne)

Du fond d'une petite armoire, je sors un grand coffret à bijoux. Cet objet volumineux orné de nacre et de petits bijoux se transmet de génération en génération dans la famille de l'homme que j'aime.
J'ai essayé de lui dire qu'une chose très belle et de valeur comme ça, ne m'allait pas, mais il s'est mis à rire et n'a pas abandonné son intention , en me disant que je pouvais en faire ce que je voulais.
Ce coffret trop luxueux pour que je l'utilise renferme seulement les choses vraiment importantes pour moi : mes souvenirs. A l'intérieur il y a des coupures de magazines et de journaux ainsi qu'un paquet de lettres.
Je mets la boîte à bijoux sur le bureau et j'essaie de l'ouvrir....

Traduction française, page 124, tome 2 :

"J'ai sorti le coffret à bijoux du tiroir de ma commode. Cette grande boîte, incrustée de petites pierres précieuses et de nacre, se transmet de génération en génération dans sa famille, m'a-t-il dit."

Sans hésitation aucune, ce passage fait référence à Terry car la boite à bijoux est visiblement un objet précieux et très ancien, qui "se transmet de génération en génération dans la famille". L'ancienneté de la famille Grandchester est d'ailleurs évoquée bien avant, quand Candy est en Ecosse et qu'elle se trouve dans le manoir de Terry.

Texte original japonais

テリィの広い別荘は薄暗く、静まり返って いた。 廊下のいたるところに今にも動き出しそうな甲胃や剣が飾られてある。グランチェスター家 先祖代々の崎しい肖像画
“la famille ancestrale des Grandchester/les portraits austères d'ancêtres.”「グランチェスター家先祖代々の厳し
い肖像画。」(Tome. 2, page. 83).「先祖代々」=senzodaidai : ancestral; héréditaire; de generation en generation; qui passe de père en fils.「代々」

"La vaste villa de Terry était sombre et silencieuse. Le long du corridor s'alignaient des armures, qui semblaient capables de prendre vie à tout moment, ainsi que les portraits sévères des ancêtres de la maison Granchester de génération en génération..." (Trad. de MissEdda)

ou

"La vaste villa de Terry était sombre et silencieuse. Le long du corridor s'alignaient des armures, qui semblaient capables de prendre vie à tout moment, ainsi que les portraits sévères des ancêtres depuis le commencement de la maison Granchester jusqu'à aujourd'hui..."
(Trad. de MissEdda)


Traduction italienne :

"Les portraits austères des ancêtres de la famille Grandchester étaient accrochés aux murs, de génération en génération."  (Alle pareti erano appesi I severi ritratti degli antenati dei
Granchester, generazione dopo generazione.)

Etrangement, dans la traduction française, la fin de phrase "de génération en génération" n'apparait pas. Une fois n'est pas coutume, chaque indice supplémentaire en faveur de Terry est supprimé. Pour preuve :

(Traduction française, page 70, tome 2) "La résidence secondaire de Terry était vaste et silencieuse. Les corridors étaient décorés d'armures, de casques et de sabres qui semblaient bouger. De majestueux portraits des ancêtres Granchester étaient également accrochés aux murs."

Où est donc passée la fin de phrase " de génération en génération" ???? Décidément, que d'étourderies dans cette traduction française quand il s'agit de Terry !... En effet, si ces mots "de génération en génération" avaient été conservés et non supprimés, le lien aurait été rapidement fait avec la boite à musique ! "
Ornée de petites pierres précieuses et de nacre, cette grande boîte à bijoux serait transmise de génération en génération." (Tome 2, page 149, texte original). Heureusement qu'il y a les autres traductions pour le prouver !


La famille de Terry est une famille de la plus grande et lointaine noblesse, qui possède nécessairement des objets précieux que l'on conserve dans la famille pour leur valeur à la fois historique et symbolique. Terry est le fils ainé du Duc de Grandchester, il est promis à être duc à son tour à la mort de son père. Il est donc normal que lui revienne ce genre d'objet.  Par ailleurs, il n'est pas étonnant que Candy réagisse de cette façon devant un tel objet qui représente symboliquement beaucoup de choses pour elle et principalement le fait d'appartenir désormais à cette noble lignée millénaire, ce qui pour elle est en total contraste avec ses origines modestes. Comme lors de son adoption par la famille André, le sentiment profond de Candy est de ne pas vraiment en faire partie. Toute sa vie, elle restera au fond de son cœur la petite orpheline de la maison Pony. C'est pourquoi Terry dédramatise la situation et lui dit d'en faire ce qu'elle veut.

Cette boite ne peut en tout cas pas appartenir à Albert car sa famille en Écosse était une famille de fermiers. Albert les décrit d'ailleurs à Candy comme étant une famille de péquenauds, ce qui n'est pas très élogieux de sa part !

"だいたい先祖のウイリアム・アードレーなんてスコットランドのいなかもんだつたんだよ。 Mon ancêtre, William Ardlay était un plouc d'Écosse", page 171, tome 3 du livre de nouvelles paru en 1979.

C'est cet arrière grand-père qui quitta sa campagne écossaise pour les États-Unis où il fit fortune.  Il serait donc exagéré de vouloir relier la famille d'Albert, dont la fortune remonte à deux/trois seules générations, à cet objet qui selon sa description est un objet très ancien et très précieux, et qui appartient à la famille depuis plusieurs siècles.

Je vous invite d'ailleurs à visiter le lien suivant sur les coffrets qui est plus qu'éloquent : les coffrets anciens boites et nécessaires



Argument 3 - La mort de Suzanna Marlowe

Suzanna Marlowe est certainement (avec Eliza), le personnage  le plus détesté par les fans de Candy et Terry. Mais il faut quand même être fairplay avec elle car si elle ne s'était pas sacrifiée, Terry aurait fini à sa place sous le projecteur, donc rendons à Caesar ce qui lui revient. Néanmoins, par ce geste, Terry se sent redevable, et son honneur lui impose de rester auprès d'elle. De toute façon, même en tournant l'histoire dans tous les sens, il est évident que si Terry et Candy étaient restés ensemble, le cas de Suzanna leur aurait gâché la vie, la culpabilité aurait empoisonné leur relation et ils se seraient obligatoirement séparés. Donc, c'était écrit. Terry devait rester avec Suzanna même si pour cela il devait renoncer à Candy.

Dans le manga mais aussi dans CCFS (Candy Candy Final Story), on sait que Candy et Terry se revoient après leur séparation. Cela se passe à Rockstown dans un théâtre ambulant où Terry, devenu alcoolique, donne des représentations devant un public d'ivrognes. Candy est désespérée de voir l'état de déchéance dans lequel il est tombé. Heureusement, quand il croise le regard triste de Candy, le courage lui revient et il décide de rejoindre son ancienne troupe, mais aussi de retrouver Suzanna pour ne pas faillir à sa promesse.


Plus tard, Candy rencontre la mère de Terry qui la remercie d'avoir aidé son fils à se ressaisir.

"- Je doute assez qu'il m'ait réellement vue - dit Candy - Je ne pense pas qu'il ait pu me distinguer dans la pénombre de ce théâtre...
- Non, il a dû certainement vous reconnaître sans quoi il n'aurait probablement jamais pu faire une telle prestation... Et même s'il ne vous a pas véritablement reconnue, il a dû toutefois comprendre que la personne qu'il aimait véritablement, c'était vous... Je peux le comprendre, je suis sa mère." (extrait du manga, tome 9, page 128)

Après cet échange des plus émouvants, Candy retourne chez elle, toute seule et sans Terry !

Les trois romans publiés en 77/78 n'apportaient pas plus de détails. On savait que Terry était retourné auprès de Suzanna, que Candy lui écrivait plus tard une lettre sans jamais l'envoyer car elle s'était interdit d'entrer en contact avec lui, ayant fait la promesse à Suzanna de rester loin de leur vie. Quel étrange personnage en effet que cette Suzanna, si exigeante vis à vis des autres et incapable de lutter contre ses propres travers ? Comment pouvait-elle se regarder dans la glace chaque matin en voyant l'homme qu'elle aimait dépérir un peu plus chaque jour, avec pour seule excuse l'amour passionnel (disons plutôt possessif) qu'elle lui vouait ? On apprend par ailleurs dans CCFS qu'elle avait caché la plupart des lettres que Candy avait envoyées à Terry avant leur séparation.

On en était donc là : Candy seule à la maison Pony, écrivant à Terry, coincé avec ce boulet de Suzanna. Et pourtant, le tome 2 de Final Story vient bouleverser la situation avec l'annonce brutale et tout aussi inattendue de la mort de Suzanna ! Oui, la-chipie-qui-a-piqué-Terry-à-Candy a rendu l'âme suite à une longue maladie ! Incroyable et pourtant vrai !

"De nombreuses années se sont écoulées depuis que j'ai lu la mort de Susanna dans un article.  Ces mots, que j'ai lus seulement une fois, restent gravés dans mon esprit.
Susanna était morte. Je me suis à ce moment-là affalée sur le divan, comme vidée de toute énergie.
J'avais le souffle coupé et je ne réussissais pas à arrêter de pleurer.
Dans le journal il y avait une photo de Susanna, souriante et assise dans un fauteuil roulant. Il était écrit qu'elle travaillait comme narratrice et compositrice de musiques pour le théâtre, dont certaines avaient même déjà été utilisées sur scène. Il était de notoriété publique qu'elle était liée à Terrence Graham et qu'elle avait toujours vécu avec lui en luttant contre la maladie. Cependant, leurs fiançailles ne s'étaient jamais transformées en mariage.
Il y n'avait pas de déclaration de la part de Terrence." - Tome 2, page 206, traduction italienne.

"Puis un jour, j'ai lu un article de journal qui annonçait la mort de Susanna Marlowe. Il y a des années de cela. Cet article aussi, je ne l'ai lu qu'une fois, mais je n'ai pas besoin de le relire pour avoir le moindre mot gravé en moi.
Susanna est morte...
Sur le coup, je n'ai plus ressenti aucune force et je me suis laissée choir sur le divan.
Je ne pouvais plus respirer, mes larmes coulaient sans s'arrêter. L'article était accompagné d'une photographie de Susanna, souriante, dans un fauteuil roulant.
Susanna avait continué sa carrière au théâtre, uniquement dans les rôles de narratrice et de voix off. Elle avait également écrit diverses pièces, dont plusieurs avaient été montées et jouées, disait l'article.
Le célèbre Terence Graham, son ami, avait vécu avec elle et l'avait soutenue jusqu'au bout dans sa lutte contre la maladie. Néanmoins, ils n'avaient jamais été mariés, était-il encore raconté.
Aucune déclaration de Terence." - Traduction française, tome 2, page 225-226

Egale à elle-même, Candy est effondrée par la nouvelle. Elle ignorait visiblement que Suzanna était malade. Des pensées confuses doivent se mélanger dans son esprit, des souvenirs douloureux aussi. Par amour, elle avait confié Terry à Suzanna en se convaincant que c'était le seul moyen pour lui d'être heureux. Et qu'apprend-elle ? Qu'ils avaient été fiancés mais qu'ils ne s'étaient finalement pas mariés. Pourtant de nombreuses années (autour d'une dizaine) se sont écoulées depuis leur séparation. Peut-être cela avait été impossible pour Terry de passer à l'étape suivante, ce qui revenait à renoncer définitivement à Candy, son grand amour ? Peut-être était-ce simplement la maladie qui avait rendu impossible cette union ? Les hypothèses sont multiples, mais une chose est sûre, Keiko Nagita en imaginant la mort de Suzanna a rendu sa liberté à Terry et lui a ouvert un boulevard pour retrouver Candy !

NB : L'évocation des fiançailles entre Susanna et Terry figure dans le texte original et dans la traduction italienne, mais "étonnamment", pas dans la traduction française...

 しかしスザナはテリュースと婚約したまま結婚することはなかったという。- tome 2, page 281



Argument 4 - La lettre de Terry


© 
NMarquez72. - Candy Candy Final Story par Keiko Nagita

CCFS, page 283, tome 2

"Chère Candy,
Comment vas-tu ?
Une année s'est écoulée depuis lors... Après cela, je m'étais promis de t'écrire mais assailli par le doute, j'ai encore laissé passer six autres mois.
Mais à présent, je trouve le courage de t'envoyer cette lettre.
Rien n'a changé pour moi.
Je ne sais pas si ces mots te parviendront, mais je voulais que tu saches au moins ceux-ci.
T. G." 


Cette lettre, qui n'existait pas dans les précédentes nouvelles de 1978, est présente à la page 283 du tome 2 de Final Story, et à la page 207 de la traduction italienne. Elle figure à la suite de la découverte de la mort de Suzanna par Candy. Comme indiqué précédemment, Terry est libre désormais de contacter Candy mais comme il est un gentleman, il attend un an, ce qui correspond à la période de deuil quand un époux perd sa femme (trois ans pour une veuve... Triple peine !). Même si Terry et Suzanna ne se sont jamais mariés, il n'est pas étonnant vu la noblesse de cœur et l'éducation de ce dernier qu'il ait porté le deuil durant un an. Après cette période, il se sent plus à l'aise pour contacter Candy. Mais cette fois, le doute l'envahit car il ignore tout de ses sentiments, et il ignore visiblement qu'elle vit toujours à la Maison Pony.  Mais il veut qu'elle sache que rien n'a changé pour lui, ce qui en langage Terryesque signifie que ses sentiments n'ont pas changé, en somme, qu'il l'aime toujours. On comprend alors qu'il ait hésité encore six mois pour lui écrire car le bougre n'est pas du genre à se laisser aller aux sentiments. Il craint aussi qu'elle le rejette car de nombreuses années se sont écoulées depuis leur séparation. Il ignore ce qu'elle est devenue et si de son côté elle l'aime toujours. C'est pourquoi il emploie le mot "courage" qui prend tout son sens dans sa situation. Quelle prise de risque de sa part mais quelle preuve d'amour aussi !

Le contenu de la lettre, plutôt laconique, est une nouvelle démonstration de l'amour qu'il lui porte. Terry est très pudique dans ses sentiments et il lui est toujours difficile de se dévoiler. Tout comme dans la lettre qu'il avait laissée à Candy en quittant St Paul (chapitre 17, tome 2, CCFS), il réduit à l'essentiel l'ensemble de ses paroles, non sans lui adresser quelques mots tendres.

Manga "Candy Candy", tome 4, éditions Kodansha




" Chère Candy,
J’ai décidé de quitter l'école et d’aller en Amérique. Il y a une chose que je voudrais faire.
Partout où je serai, je prierai toujours pour ton bonheur.
Terrence "

On ne peut donc pas reprocher à Terry de manquer de verbe car c'est dans sa nature d'être ainsi. C'est un être tout en pudeur, à tel point que lorsqu'on lit sa tentative d'être plus explicite dans ses  sentiments (dans la lettre qu'il envoie après la mort de Suzanna), ils les décuplent en force. On imagine les dizaines de brouillons qu'il a dû rédiger avant d'être satisfait de sa lettre, et des nombreuses tentatives avant de parvenir à l'envoyer. Il a dû inspirer très fort au moment de la déposer à la Poste.

On pourrait alors se demander pourquoi la réponse de Candy n'apparait pas dans le livre.  La raison à cela procède de la simple logique : s'il y a eu lettre de Candy, c'est Terry qui la possède. CQFD ! On sait que Candy conserve son courrier dans sa boite à bijoux. Dans cette boite se trouvent les lettres de Terry ainsi que celles qu'elle ne lui a pas envoyées car elle s'interdisait d'entrer en contact avec lui à cause de Suzanna. (cf. Lettre à Eleonore Baker). Il est certain que Candy a répondu à Terry (pour le rejoindre ou le rejeter, point de vue qui s'oppose en fonction de la préférence de chacun, mais elle ne peut pas l'avoir laissé dans l'ignorance), et donc,  s'il y a eu lettre, elle est entre les mains de Terry comme toutes les autres qu'elle lui avaient envoyées et qui étaient parvenues à passer à travers le filet de la fourbe et égoïste Suzanna.

Encore une fois, pourquoi Nagita prendrait-elle la peine de faire mourir Suzanna puis de faire écrire Terry à Candy si ce n'est pas pour les réunir ? Quel intérêt à ajouter tout cela dans l'histoire finale alors qu'elle aurait pu se contenter de conserver la version précédente dans laquelle ces nouveaux évènements ne figuraient pas ? Keiko Nagita n'est pas une personne sournoise. Elle aime ses lecteurs, et encore plus ses personnages. Certains diront que c'est au contraire trop évident et que les ficelles sont bien trop grosses pour être vraies. Admettons, mais dans ce cas, il ne faut pas lire les arguments suivants sous peine de devoir s' y résoudre... ;o)

NB : Le contenu du tome 2 en français a profondément choqué tous ceux qui ont lu les traductions dans d'autres langues. En effet, dans la version française, la lettre de Terry apparait sans émotion, certains mots et phrases importants ont été supprimés pour visiblement s'accorder avec la vision pro-albert du traducteur. Le doute était permis au début malgré le titre déjà très ambigu choisi pour le tome 2, mais cela est flagrant à présent à la lecture de cette version complètement dénaturée qui n'a rien à voir avec l'originale, ni avec la version officielle italienne. Pour preuve :

Version Pika, page 228, tome 2:

"Candy,
Toujours la même ?
... Un an à passé.
Je m'étais dit que je te contacterai au bout d'un an. Mais à force d'hésiter, six mois de plus ont passé.
Allez, je t'écris, et advienne que pourra.
Moi, je suis toujours le même.
T.G."

Pourquoi l'âme et la poésie de cette lettre ont disparu dans cette traduction. Pourquoi est-elle si éloignée des autres traductions qui sont, elles, très proches ???

Pourquoi manque-t-il "depuis lors" après "Un an a passé" ? Ce mot "depuis  lors" a beaucoup de sens puisque la lettre de Terry apparait juste après l'annonce de la mort de Suzanne !

Qu'est ce que ce "Allez, je t'écris, et advienne que pourra." en comparaison de "Je me suis décidé et maintenant je mets cette lettre dans la boite aux lettres. " version japonaise, et "Maintenant, cependant, j'ai repris courage et ai décidé de t'envoyer cette lettre." version italienne ???

Quelle désinvolture !!!Jamais Terry ne se serait adressé à Candy avec une telle familiarité ! Il approche ici de la trentaine et on croirait voir un ado boutonneux sous fond de musique rap ! C'est édifiant d'ignorance mais aussi de respect des personnages de Keiko Nagita !

Terry, celui qui s'est sacrifié pour Candy et qui a demandé à être renvoyé de St Paul à sa place, celui qui avant d'aller à NY est d'abord passé par la Maison Pony pour voir la maison d'enfance de celle qu'il aime, celui qui l'a cherchée dans Chicago toute la nuit, celui qui lui envoie un ticket aller simple pour le rejoindre à NY, celui qui pleure à chaudes larmes au moment de leur séparation, celui qui renonce à sa carrière et sombre dans l'alcoolisme tant son chagrin est immense de l'avoir perdue, comment celui-là, donc, pourrait-il envoyer une lettre aussi pitoyable à Candy, celle qu'il n'a jamais oubliée et toujours aimée ???? Où est le sens dans tout ça au regard de cette pathétique traduction ???
Et quid de cette phrase qui manque "Je ne suis pas sûr que cette lettre te parviendra mais je voulais que tu le saches." version japonaise, et "Je ne sais pas si tu recevras ces mots, mais je voulais au moins que tu le saches." version italienne. Tout bonnement SUPPRIMÉE ! Pourquoi ?????

Keiko Nagita a écrit un livre empreint de poésie, son style est raffiné, recherché, à cent lieues de cette traduction au style plus que simpliste et sans âme, qui donne  à penser que Nagita serait un mauvais écrivain. Pourtant, dans la version italienne, la poésie et l'esthétisme sont conservés. Le sens des mots et des phrases est préservé contrairement à cette version qui est une véritable déception tant par le style que par la forme puisque le traducteur n'a pas hésité modifier le texte et surtout son sens !

Tout ceci témoigne d'une seule chose, évidente : Manipuler le texte pour prouver que Terry n'est pas Anohito ! Car quel intérêt de modifier à ce point tout ce qui le concerne si Anohito était Albert ? Il n'y aurait qu'à se laisser guider par le texte. "Malheureusement",  Anohito est bien Terry, et pour donner à croire que ce n'est pas lui, on dénature et tronque sa lettre. Consternant !

Heureusement, en cherchant sur internet, il est aisé de retrouver les traductions des versions japonaises et italiennes et de comparer. Le constat est sans équivoque ! Le texte français ne respecte pas le texte original et s'octroie des libertés d'interprétation qui ne sont pas justifiées et qui méritent d'être remises en cause et dénoncées. Il ne s'agit pas ici de nuances dans la traduction, mais d'une véritable manipulation du texte, qui nous amène à nous interroger sur le choix éditorial d'une maison d'édition pourtant réputée comme Pika...

 


Argument 5 - La peinture





Au début du tome 1, Candy est adulte et mariée. Elle se promène dans sa maison. Ses yeux se posent sur une peinture à l'huile d'une cinquantaine de centimètres de large qui représente une vue panoramique de la Maison Pony, depuis le sommet de la colline. C'est LUI qui la lui a offerte après l'avoir découverte dans un marché aux puces à Londres. On apprend aussi que cette peinture à l'huile a été réalisée par Slim alias Petit John, un des enfants de l'orphelinat, celui qui faisait toujours pipi au lit. Slim (Petit John) était un artiste, il adorait peindre. Puis il fut adopté par un forgeron, mais en découvrant ce tableau, Candy fut soulagée de voir qu'il avait continué à peindre.

Deux hypothèses s'opposent. Albert et Terry connaissent tous deux la colline de Pony, mais celui dont on est sûr qu'il a observé la Maison Pony du haut de la colline, c'est Terry. En effet, c'est Terry qui lorsqu'il retourne en Amérique fait un détour par la Maison Pony et monte jusqu'à la colline pour observer le point de vue. Candy lui a si souvent parlé de cette colline, il sait l'importance qu'elle a pour elle, et pour lui, monter sur la colline c'est comme se rapprocher de Candy, connaître ses pensées, ressentir ses émotions.

"Je me rappelle cette fois où tu m'avais dit qu'il t'aurait plu de voir un jour l'endroit dans lequel j'avais grandi. De la même manière, je me souviens de ton sourire.

Merci pour ta visite... Je sais que tu es resté peu de temps, mais les directrices m'ont raconté que tu es allé voir le grand chêne où je grimpais toujours, le pommier où j'ai appris à lancer le lasso et la colline de Pony. Ces arbres que tu as peut-être touchés et la colline sur laquelle tu t'es arrêté, sont maintenant encore plus précieux pour moi.", Tome 2, page 128, traduction italienne

"Tu avais dit que tu aimerais visiter la maison où j'ai grandi, un jour, je me souviens. J'ai encore ton sourire devant les yeux, le jour où tu l'as dit. Et tu l'as fait ! Merci d'être venu, Terry... Dommage que tu sois resté si peu... Melle Pony et Soeur Lane m'ont dit que tu avais regardé le grand chêne sur lequel je grimpais tout le temps, le pommier sur lequel je m'entrainais au lasso, et la colline de Pony. Ces arbres que tu as touchés, la colline où tu es monté... Cela rend ces endroits encore plus importants pour moi." - page 143, tome 2, traduction française.




Dans le livre, on sait qu'Albert, quand il était le prince, puis quand il revient à la maison Pony en tant que William André, est allé sur la colline. On sait qu'il s'est couché dans l'herbe et a regardé le ciel, mais rien n'indique qu'il a observé ce point de vue comme il est indiqué pour Terry dans le manga. La balance, sur le plan des descriptions, penche plus ici en faveur de Terry.

Albert : "Allongé dans l'herbe, le ciel me semblait immense et il me semblait être aspiré par ce bleu. Des beaux nuages blancs se déplaçaient agréablement, transportés par le vent. Je les ai enviés pour leur liberté." , page 221, tome 2, traduction italienne.

"Je me suis allongé dans l'herbe. Le ciel était si haut... Je me suis senti comme absorbé dans le bleu. Les nuages, aux formes agréables, s'écoulaient... Ils sont libres ,eux..." - page 241, tome 2, traduction française


Argument 6 - La boite à musique (argument parfaitement défendu et développé par Scottie, traduction de l'anglais par Sunnyrainbow)


Manga "Candy Candy", tome 8, éditions Kodansha





"Le paquet de lettres de Terry. Des coupures de presse de pièces de théâtre, avec les bonnes et mauvaises critiques, tout concernant Terry. Tout est inclus. Et avec cela la petite et précieuse boîte à musique..." Vol. II, page 197, version japonaise

"J'ai sorti une enveloppe épaisse de la boîte à bijoux. Il y avait des coupures de presse dedans. Depuis ce temps, j'ai transporté ces coupures avec moi partout pendant un long moment. Elles sont assez vieilles. Mais j'ai toujours une image très claire de la silhouette élégante de Terry dans mon esprit." Vol. II, pages 186-188.

Les coupures de presse de Terry sont à côté de la boîte à bonheur.

Cet accessoire dans le roman est important pour donner une identité à Anohito. Car on sait qu'Anohito a réparé la petite boîte à bonheur.

"En ce matin brumeux, quand je suis partie pour New York, Stair m'a offert le carillon du bonheur de Candy en me disant:« Chaque fois que tu le feras sonner, tu te rapprocheras de plus en plus du bonheur».
Tu avais raison Stair,: dans cette nuit enneigée, tu m'as sauvée. Sans cette musique sereine et joyeuse, je ne sais même pas si j'aurais été capable de revenir à Chicago.
Depuis ce jour, chaque fois que je me suis sentie triste, j'ai écouté sa mélodie, si souvent qu'un jour il s'est cassé. J’étais si abattue, qu'il me semblait presque avoir perdu la dernière chose qui me tenait liée à mon ami, mais quelque temps après, LUI a aisément réussi à le réparer. Dès lors j'ai toujours eu peur qu’il ne se cassât de nouveau, donc je l'ai placé en sécurité comme un objet précieux.", Tome 2, page 174-178, version italienne

Au premier abord, on pourrait croire que c'est Albert quand on se rappelle que dans le manga il a réparé le bateau-cygne d'Alistair à Lakewood, et qu'en étant un voyageur invétéré, il a probablement appris un tas de choses pour survivre et pour rester indépendant.

D'un autre côté, on n'a qu'à penser aux mains de Terry qui sont complimentées par Alistair dans le manga. Alistair l'invite même à l'aider pour faire ses inventions juste avant le départ du Collège de Terry pour protéger Candy. Dans le roman, Candy fait aussi allusion à la grande habileté de Terry pour jouer du piano et faire des feux.

Le problème réside dans le symbolisme de la petite boîte à bonheur. C'était un cadeau d'Alistair à Candy avant qu'elle rejoigne Terry à New York, c'est donc un symbole de bonheur dans la vie de Candy. C'est intimement lié à Terry qui représente le bonheur de Candy.

Mais la petite boîte à bonheur se brise après la séparation de Candy et Terry. Cette boîte représente la rupture pénible de ces deux personnages. Que la boîte ne joue plus de musique devrait être compris comme la conséquence de la séparation et la douleur émotionnelle profonde de cet événement. La boîte à musique brisée, c'est le cœur brisé de Candy, c'est pourquoi seulement Terry peut réparer la boîte à musique.

Anohito répare la boîte à musique, le fait que la réparation est faite par Terry = Anohito donne plus de poids qu'une banale réparation, cela symbolise le cœur de Candy. En affirmant que Anohito/Terry répare la boîte, cela démontre comment le cœur de Candy guérit de ses vieilles blessures. La réparation de la petite boîte à bonheur représente le début d'une nouvelle route remplie de joie et d'espoir pour Candy.

Ceci n'est pas seulement pour démontrer l'habileté de quelqu'un qui répare une invention d'Alistair; non, c'est l'auteur qui nous invite à lire en profondeur et découvrir le symbolisme des objets. La boîte à musique brisée c'est la douleur causée par la rupture de Candy et Terry. De tels symboles d'amour et de douleur utilisés par l'auteur indiquent que l'histoire a toujours eu cette intention. C'est une reformulation constante de l'amour entre ces deux personnages.


NB : La traduction française de Pika se distingue une nouvelle fois par les libertés et les interprétations hasardeuses de son traducteur....

Candy : "Par la suite, j'ai tellement eu recours à ma petite machine à bonheur, chaque fois qu'un drame m'arrivait, que le mécanisme a fini par se casser. ça m'a désolée. J'ai eu l'impression que le dernier lien qui me retenait à Stair venait de se rompre. Heureusement, quelques jours plus tard, quelqu'un qui devait me devenir de plus en plus cher l'a réparée. Ce n'était pas grand chose parait-il. " - page 194, tome 2.

La version originale, page 238, tome 2, est la suivante :

ステアとのつながりが切れたような気がして、打ちひしがれていたが、それを後日、いとも簡単にあのひとは
修理してくれた。」(Vol. 2, pg. 238).

"Depuis ce jour, à chaque fois que je me sentais triste, j'écoutais cette mélodie, jusqu'à ce qu'un jour elle se brisât. J'étais tellement dévastée. C'était comme si j'avais perdu la dernière chose qui me reliait à mon ami, mais peu de temps après, ma moitié la répara très facilement. Depuis lors, j'ai toujours la crainte qu'elle se casse à nouveau, c'est pourquoi je l'ai rangée dans un endroit sûr, tel un objet précieux. "

Donc, en français, "ma moitié", devient "quelqu'un qui devait me devenir de plus en plus cher". Comme c'est étrange !...

Le problème ici, encore une fois, c'est que cette "interprétation" ou "déformation" cherche à orienter le lecteur vers une personne autre que Terry. Car ce "quelqu'un qui devait me devenir de plus en plus cher" laisse entendre ici un amour naissant qui va en augmentant, alors que si il s'agissait de Terry, il n'y aurait pas besoin de préciser cela puisque l'on sait que Candy aime Terry depuis St Paul. Où cela se trouve-t-il dans le texte original ???

Ceci donc est une nouvelle preuve que le traducteur français a cherché à falsifier la vérité en transformant le texte pour que le lecteur ne pense plus à Terry mais à Albert, ou à un illustre inconnu. Il faut donc à tout prix éliminer Terry du trio ! C'est pas joli joli tout ça !




Argument 7 - Le retour aux État-Unis en tant que passagère clandestine

"L'Amérique et l'Angleterre... Je savais bien qu'entre les deux nations s'interposait un immense océan mais à ce moment-là, dans mon cœur, il n’y avait pas de place pour les doutes ; je serai de retour à la maison et j'aurai à tout prix revu Terry.

Quand je LUI ai raconté tous les événements qui ont constellé mon voyage vers l'Amérique, il s'est d'abord mis à rire, puis soudain il a affiché une expression sérieuse et il m'a enlacée fort. Il était soulagé qu'il ne me soit rien arrivé de mal.
En effet, mes actions pouvaient être définies comme inconsidérées." - Tome 2, page 111, version italienne

"Quand je lui ai raconté ce qui s'était passé pendant ce voyage de retour vers l'Amérique, celui qui m'écoutait a commencé par rire, trouvant cela très amusant. Puis il est soudain devenu sérieux et m'a serrée très fort dans ses bras.
- Tu as de la chance qu'il ne te soit rien arrivé de grave...
C'est vrai, quelle imprudente j'ai été..." - page 123, tome 2, traduction française

Longtemps j'ai cru que Candy avait raconté à Terry les conditions de son retour en Amérique. En effet, cela aurait été la première chose qu'elle aurait pu lui raconter quand ils se sont revus à New-York. Pourtant, à la lecture de la lettre qu'elle lui écrit après leur rupture, on découvre qu'elle n'a pas osé le faire car elle le sentait très contrarié.

"Tu ne sais pas combien d'aventures j'ai affronté pour arriver en Amérique et pour te retrouver. J'aurais tellement aimé pouvoir te raconter tout cela calmement, mais finalement cela n'a pas été possible." - Lettre à Terrence Graham, page 203, Tome 2, version italienne.

"Terry, j'ai tant voulu te raconter comment j'étais revenue en Amérique pour te chercher, mais le temps de te retrouver, ce n'était plus le moment de te narrer mes aventures..." - page 220, tome 2, traduction française.

On peut donc facilement conclure ici que c'est quand elle revoit une autre fois Terry qu'elle peut enfin lui raconter son périple pour revenir en Amérique puisqu'elle n'en a pas eu l'occasion à New-York, et qu'elle ne lui a pas envoyé la lettre dans laquelle elle lui en parle.  Ce ne peut en tout cas pas être Albert car n'oublions pas qu'ils ont habité ensemble dans la maison des magnolias et qu'elle a eu le loisir de lui parler de Terry de long en large.

"En d'autres termes, Monsieur Albert connait presque aussi bien que moi, mes sentiments envers toi. Il sait tout de notre première rencontre et comment, au fil du temps...bref, il est au courant de tout." -  Tome 2, page 204, version italienne.

Il est difficile d'imaginer Candy omettant de lui raconter ce grand moment de sa vie qui la rapprochait un peu plus chaque jour de Terry. Tandis qu'on imagine Terry, soupirer de soulagement en entendant cette histoire. Il n'a jamais eu à se débrouiller comme elle. La vie, sur le plan matériel, a toujours été plus simple pour lui. Et on imagine assez bien, les frissons d'angoisse en l'imaginant sur un bateau occupés par des marins qui n'ont pas vu de femme depuis des semaines. On en tremble pour elle !

De plus, il la serre très fort contre lui, ce qui témoigne d'un geste beaucoup plus intime mais aussi de la vive inquiétude qu'il a éprouvée. Et il est impossible qu'Albert ait serré fort Candy contre lui, ni même prise dans ses bras à l'époque de la maison des Magnolias. Bien que vivant ensemble, ils gardaient physiquement une certaine distance. D'ailleurs, on remarquera dans le manga, que Candy est celle qui est la plus "touchy" entre les deux, un peu comme une petite fille avec son grand frère ou son papa. Ce sont toujours des attitudes enfantines, rien à voir avec les gestes tendres et le jeu de regard qu'elle échange avec Terry.


Argument 8 - la symbolique des fleurs

Keiko Nagita aime user de symboles pour caractériser ses personnages, et notamment des fleurs.

Anthony = la rose

Albert = Il n'y a pas vraiment de lien avec une fleur pour Albert. En insistant un peu, on peut lui attribuer la fleur de magnolia (en référence à la maison où il a vécu avec Candy)

Terry = la jonquille

Cette symbolique des fleurs revient de manière récurrente dans le texte.

Ainsi, quand Candy, adulte, se remémore le décès d'Anthony...

"Afin de me calmer, je suis sortie sur la grande terrasse. La rivière Avon, sous la lumière de ce début de printemps, suivait tranquillement son cours. Le vent frais provenant du fleuve a su apaiser le flux et le reflux des émotions qui s'agitaient en moi. Le parfum des jonquilles se répandait dans le jardin. J'ai pris une profonde inspiration pour me laisser traverser par le doux parfum. Il y avait tant de jonquilles qu'une lumière dorée semblait se faufiler entre les arbres du jardin" - Tome 1, page 200, traduction française

"- J'ai juste trébuché! Tu ne devrais pas te coucher sur le sol, où personne ne peut te voir ! Tu n'es pas une pierre !
- Les pierres ne sentent pas le parfum des jonquilles." - Tome 1, page 275, traduction française

Et puis, cet évènement que j'ai vécu personnellement avec Keiko Nagita que je raconte sur la page vip et qui vient confirmer que la jonquille est bien le symbole de Terry.

"...Mehdi Benrabah, le responsable éditorial de Pika Editions, une aimable personne à la carrure de rugbyman, se présenta à nous et nous demanda si quelqu'un voulait passer dans la pièce à côté pour rencontrer l'auteur. Comme personne ne semblait décidé à passer en premier, je me levai, munie de mon bouquet de jonquilles et de mon livre, puis contournai la cloison. Keiko Nagita m'attendait dans le salon "Bibliothèque", assise derrière une table en compagnie de son traducteur. Je lui souris, la saluai et lui tendis le bouquet. Elle afficha tout d'abord une expression de surprise, puis s'emparant du bouquet, elle s'écria : "TERRY !!!!". J'étais à mon tour suffoquée par la surprise, car je ne m'attendais pas à ce qu'elle exprime aussi ouvertement ce symbole qui lie ces fleurs à notre bel aristocrate. Tandis qu'elle s'asseyait et tendait le bouquet à sa fille, son traducteur me murmura qu'elle était très touchée car "ces fleurs avaient une signification très particulière pour elle car elles étaient liées au personnage". J'étais émue et touchée à mon tour..."

La symbolique des jonquilles est ainsi très importante dans le récit de Candy que Keiko Nagita relie chaque fois à Terry. Les jonquilles en fleurs sont partout tout autour de la maison.

Il convient donc de s'interroger sur la raison qui pousserait Candy à habiter dans une maison qui lui rappelle tant Terry si elle ne vivait pas avec lui. Pourquoi vouloir se torturer ainsi dans un endroit qui lui rappellerait à chaque instant ce garçon qu'elle a tant aimé. (cf. passage sur son journal intime où elle décrit avec force ses sentiments pour Terry).

"Bien que je puisse écrire, je ne réussis pas à exprimer le sentiment que je ressens pour Terry.
T.G. est parti en me laissant beaucoup de souvenirs… Mais je ne veux pas parler de souvenirs et du fait qu’il soit parti, parce qu'un jour on se rencontrera à nouveau ! T.G., jusqu'à ce que ce moment arrive, je continuerai à nourrir et à prendre soin des sentiments que j’éprouve pour toi.
Cependant, T.G., j’espère que tu ne te fâcheras pas. Tu as cherché à me protéger en te sacrifiant à ma place, mais je suis sur le point de quitter l’école. Je sens que je ne trouverai pas mon chemin si je reste ici, je suis consciente que je m’assure un avenir, mais je me suis aperçue que ceci ne me mènera pas au bonheur.
Je dois trouver mon chemin seule, et s'il y a une personne qui me l’a appris, c’est bien toi T.G., merci !
Et puis, j’aurais voulu te crier à voix haute ces mots : Terrence, je suis amoureuse de toi, comme je ne l’ai jamais été pour personne…" - page 106, Tome 2, traduction italienne.

"Terence, je t'aime. Je t'aime plus que personne..." - page 117, tome 2, traduction française




Argument 9 : la rivière Avon

Théâtre de la Royal Shakespeare Company"Afin de me calmer, je suis sortie sur la grande terrasse. La rivière Avon, sous la lumière de ce début de printemps, suivait tranquillement son cours. Le vent frais provenant du fleuve a su apaiser le flux et le reflux des émotions qui s'agitaient en moi. Le parfum des jonquilles se répandait dans le jardin. J'ai pris une profonde inspiration pour me laisser traverser par le doux parfum. Il y avait tant de jonquilles qu'une lumière dorée semblait se faufiler entre les arbres du jardin" - Tome 1, page 200, traduction française

Il existe plusieurs rivières du nom de Avon qui coulent en Angleterre, néanmoins nous allons nous intéresser à une plus particulièrement, et cela pour deux raisons. La première c'est que cette rivière se trouve dans le Warwickshire qui, comme par hasard, coule à travers Stratford-upon-Avon, la ville où naquit et vécut Shakespeare. Inutile de préciser que Shakespeare est incontestablement lié à Terry et non pas à Albert. La seconde raison, c'est que Keiko Nagita lors de sa visite à Paris a confirmé que c'était bien la ville de Stratford-Upon-Avon à laquelle elle faisait référence dans son livre. Preuve en est avec la vidéo ci-dessous réalisée par les membres du groupe Nagita Fans.


Voici ce qu'elle répond à la question sur la raison des jonquilles dans son livre :

"Pourquoi les jonquilles ? C'était le poème d'un poète anglais, Wordsworth. Les violettes m'évoquaient Shakespeare. Mais le jour où j'ai visité Stratford, les jonquilles étaient en fleurs.  Stratford, le village de Shakespeare. Quand je pense à une fleur anglaise, les jonquilles me viennent tout de suite à l'esprit. Wordsworth a écrit un poème sur les jonquilles. Vous en avez entendu parler ? C'est un poème célèbre. J'aime les jonquilles !"

Ceci nous amène à la question suivante : pourquoi Candy voudrait-elle vivre dans une la ville de Shakespeare, ce qui revient à dire, la ville de Terry, et dans une maison entourée de jonquilles, le symbole de Terry, si elle était mariée à quelqu'un d'autre ? Pourquoi, dans l'hypothèse où Albert fut Anohito, choisirait-il de vivre dans un endroit où le fantôme de Terry errerait partout ? Sans oublier qu'à Stratford-Upon-Avon, se trouve le théâtre de la Royal Shakespeare Company, ce qui accroit les chances que Terry fasse partie de la troupe.

Après, bien sûr, si on veut chercher la petite bête pour prouver le contraire, il y a des dizaines de rivières Avon un peu partout dans le monde, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, il y en a même trois en France ! Bon courage ! ^^





Argument 10 - La bibliothèque dans la demeure de Candy

"Après avoir fermé le coffret, je respire profondément et pour tenter de me reprendre je me dirige vers la pièce d’à côté destinée à l’étude.
Les murs de cette pièce sont couverts de livres reliés en cuir : les œuvres complètes de Shakespeare, des romans de littérature française et anglaise, des publications médicales...." - Tome 2, page 146-149, version italienne

"Cette pièce, c'est le bureau-bibliothèque. Ses murs sont couverts de livres rangés sur leurs rayonnages : oeuvres complètes de Shakespeare, anthologies de littérature française, anglaise, collections de livres de médecine..." - page 161-162, tome 2, traduction française.

Ceci est la description de la bibliothèque de Candy dans sa maison actuelle, celle où elle vit avec Anohito/cette personne. On sait que Terry est un fervent admirateur de Shakespeare, et comme par hasard, les oeuvres complètes de cet auteur figurent dans la bibliothèque de Candy. On sait que Terry possède la série complète dans le passage suivant :

"Terry posa la main sur la porte entourée de différents livres.
« Terry, ce sont tous des textes de théâtre ! Il y a aussi toutes les œuvres de Shakespeare ! »
« Mais oui...»
Le garçon s’arrêta et prit un des volumes, mais le reposa un instant plus tard. Avant de s'en aller, sa mère, Eleonor Baker, lui avait proposé d'aller avec elle en Amérique pour étudier l'art dramatique. Elle avait peut-être senti au fond de son cœur que son fils avait un profond intérêt pour ce monde.", chapitre 14, tome 2, traduction italienne.

"- Dis donc, Terry, il y a énormément de pièces de théâtre ici ! Je reconnais les oeuvres complètes de Shakespeare." - page 76, chapitre 14, tome 2, traduction française.

Mais on sait aussi qu'il les a lus !


"Terry souleva le volumineux livre qu’il avait avec lui puis frappa légèrement la tête de Candy. En réalité, il venait ici pour attendre l’arrivée de la jeune fille. Il essaya de toutes ses forces de retenir les muscles de son visage qui étaient prêts à se détendre en un incontrôlable sourire.
« Mais regardez ça… Tu es donc un grand lecteur, même si à te voir, on ne le dirait pas. »
Regagnant son calme, Candy jeta un œil vers le livre de Terry.
« De quoi cela parle ? »
« Il s’agit de Shakespeare. »
Le garçon lui tendit le volume, une lourde couverture en cuir marron foncé le reliait.
« Shakespeare… ah, oui ! Celui qui a écrit Roméo et Juliette ! » dit-elle candidement.
Les deux jeunes gens détournèrent le regard en même temps. Candy comprit que Terry s’était lui aussi souvenu du Festival de Mai et elle commença à feuilleter le livre pour dissimuler son embarras." -  chapitre 13, tome 2, traduction italienne

- Ah oui, tu aimes lire ? Tu ne le montres pas pourtant... - expliqua Candy en jetant un coup d'oeil au livre. Qu'est-ce que c'est ?
- Du Shakespeare.
Terry lui tendit un volume épais à couverture de cuir marron foncé".
- Shakespeare, l'auteur de Roméo et Juliette, c'est bien ça ? Ce titre lui avait échappé. Tous deux détournèrent immédiatement les yeux. A cette réaction, Candy comprit que Terry non plus n'avait pas oublié le jour de la fête de mai...." - page 57, chapitre 13, tome 2, traduction française.

Non seulement Terry a lu Shakespeare et s'est pris de passion pour cet auteur, mais tous deux réalisent le lien qui les unit à travers lui. N'est-ce pas au Festival de Mai, alors qu'ils étaient déguisés en Roméo et Juliette, qu'ils ont échangé leur premier baiser ? Cette scène est très symbolique des sentiments amoureux qu'ils éprouvent l'un pour l'autre et qui les mettent mal à l'aise. Automatiquement, toute référence à Shakespeare fait appel à leur couple. Pourquoi Candy garderait-elle dans sa bibliothèque l'œuvre complète de cet auteur qui lui rappellerait à chaque fois son amour perdu ? Par pur masochisme ? Et dans l'hypothèse où elle serait mariée à Albert, comment ce dernier pourrait-il conserver ces livres dans sa maison, à fortiori dans sa bibliothèque, en sachant pertinemment que sa femme ne pourrait s'empêcher de soupirer devant ?  

"Je me rappelais les mots qu’il m’avait laissés avant de partir, de la même façon que je n’avais pas oublié l’engagement avec lequel il avait lu et récité les tragédies de Shakespeare en Écosse.", Tome 2, page 137, traduction italienne.

Par ailleurs , outre les livres de Shakespeare, figurent dans la bibliothèque des livres de médecine, de français et d'anglais. Aucun livre de voyages, ou sur les animaux, aucun livres de droit, de finance. Rien qui rappelle les activités et intérêts d'Albert. En somme, si, avec beaucoup d'imagination, on persiste à vouloir considérer que ceci est la description de la bibliothèque de candy et d'Albert, il faut aussi accepter le fait que le pauvre bougre n'a pas d'autre choix que se coller les livres de l'ancien amoureux de sa femme, et les livres de médecine de cette dernière, ce que contrarierait tout époux normalement constitué.




Argument 11 - Le sourire de Terry

Le sourire de Terry est plusieurs fois évoqué par Candy dans le livre.

"Tu avais dit que tu aimerais visiter la maison où j'ai grandi, un jour, je me souviens. J'ai encore ton sourire devant les yeux, le jour où tu l'as dit." - page 143, tome 2,
traduction française

"Et sa voix, ni trop basse ni trop aigue, possédait la profondeur idéale. vigoureux, viril, il savait afficher ce sourire désarmant et délicat qui faisait fondre le coeur de n'importe quelle personne" -
page 153, tome 2, traduction française

L'importance de ce sourire est aussi indiqué dans le manga, tome 6, page 164 :

Cliquez sur l'image pour la voir en grand !

Terry... Ce sourire que j'ai si bien connu... Terry est resté le même... (Merci à "Une fin heureuse" pour m'avoir rappelé cette scène)


Candy, l'espace d'un instant, aperçoit Terry, et le sourire de ce dernier, ce sourire si particulier qu'il n'adressait qu'à elle seule, ravive les sentiments profonds qu'elle éprouve pour lui.



Quand on lit les livres, on remarque qu'elle accorde beaucoup d'importance aux sourires et notamment à ceux des garçons qu'elle a aimés (d'amour). Il est fait énormément référence au sourire d'Anthony, à la fois quand elle est à ses côtés puis quand elle se le remémore après son décès. Son sourire est partout et l'aide à surmonter l'épreuve du deuil. Puis arrive celui de Terry et il prend d'autant plus d'importance alors qu'elle est séparée de lui.  C'est pourquoi le sourire évoqué à la fin du livre prend toute sa signification :

Page 262, épilogue, tome 2, traduction française :

Soudain, la lumière se fait dans la pièce.
- Que fais-tu dans le noir, Candy ?
Cette voix douce, qui toujours fait battre mon coeur.
Il sourit en me regardant sur le seuil.
Ce sourire que j'adore.
Je n'avais même pas entendu sa voiture.
- Bonsoir ! Tu es rentré !
La voix presque voilée du bonheur de pouvoir prononcer ces simples mots, je me lève et me jette dans ses bras.

Ceci est la dernière page du livre qui s'achève donc sur le sourire de "cette personne". Candy connaît bien ce sourire, elle "l'adore". Ce sourire l'a accompagnée pendant toutes ces années quand elle en était séparée, il a fait battre son coeur, et c'est avec d'autant plus de joie que l'auteure la fait s'exclamer "Bon retour à la maison!" 「おかえりなさい !」 traduit ici par "Tu es rentré!" symbolisant le retour de ce sourire qui lui a tant manqué avant qu'ils ne se retrouvent.





Argument 12 - Albert versus Terry

La fin ambiguë du manga et du dessin animé avait désenchanté les fans du couple Candy-Terry et laissé un espoir à ceux du couple Albert-Candy. Bien que rien dans le manga ou dans les livres n'indique un rapprochement amoureux entre les deux personnages, l'hypothèse qu'Albert soit l'heureux élu, persistait dans l'esprit de certains fans, dont la préférence allait naturellement vers Albert.

Il est utile néanmoins de rappeler que, bien que prince de la colline, Albert est avant tout le père adoptif de Candy, et il n'est pas de pays civilisé où un papa, même adoptif, peut épouser sa fille, car cela relève de l'inceste même s'il n'ont aucun lien de sang. L'histoire de Candy se passe aux Etats-Unis, et comme dans tout pays occidental, cette loi s'applique. Keiko Nagita m'a d'ailleurs bien précisé (lorsque nous en avons discuté à la rencontre VIP) que quand elle a imaginé et écrit l'histoire de Candy, elle avait bien en tête l'histoire d'une héroïne occidentale, de culture occidentale. Quand bien même elle aurait voulu écrire une histoire sous influence japonaise, le résultat aurait été le même car la loi japonaise est tout aussi catégorique que la loi américaine sur ce point. Pour être définitivement claire sur ce sujet et cesser tout malentendu, voici ci-dessous ce que stipule la loi japonaise :

"Un parent adoptif ou une personne descendant directement d'un parent adoptif ne peut se marier avec un enfant adopté, son conjoint, son descendant direct ou le conjoint de son descendant direct. # 3 (article 736)
On considère que cette interdiction de remariage a pour but d'éviter toute confusion quant à l'identification du père de l'enfant. entre un frère et une soeur, oncle, tante, neveu, nièce par le sang.
Il peut s’agir d’un cas dans lequel cette interdiction s’appliquera après la cessation d’un rapport de famille entre les deux parties." (source: wikipedia)





" Savais-tu que même si tu romps tout lien avec ta famille d'accueil, tu ne peux légalement te marier avec l'un de ses membres ?"
Extrait du DA Shouwa Genroku (Le Rakugo ou la Vie)


De plus, Albert est aussi l'oncle d'Anthony, le premier grand amour de Candy, et aussi un très bon ami de Terry. Cela fait quand même quelques squelettes dans le placard ! Mais bon, imaginons que nous sommes dans un univers parallèle et que tout cela soit possible, plusieurs cas de figure se présentent alors dont il est très facile de démontrer l'illogisme :

Imaginons donc qu'après sa séparation d'avec Terry, Candy se rapproche d'Albert. Dans ce cas, elle n'aurait jamais accepté, voire osé, continuer à vivre avec lui dans la maison des Magnolias. Candy a de l'éducation et de la morale, elle se défend d'ailleurs quand on la soupçonne de vivre avec un homme comme le ferait un couple. Si elle a pris un appartement avec Albert c'est parce qu'elle l'a toujours considéré comme une figure fraternelle ou paternelle. Il la rassure, il est une épaule sur laquelle se confier. C'est ce qu'elle fait d'ailleurs en lui confiant tout ce qu'elle éprouve pour Terry.

Candy : "En d'autres termes, Monsieur Albert connait presque aussi bien que moi, mes sentiments envers toi. Il sait tout de notre première rencontre et comment, au fil du temps...bref, il est au courant de tout." -  Tome 2, page 204, version italienne.

"Par conséquent, s'il y a une personne qui sait au moins autant que moi à quel point j'étais... hum hum... de toi, Terry, c'est monsieur Albert", page 220, tome 2, traduction française

De plus, elle ne voit aucun problème à écrire à Terry pour lui annoncer qu'elle habite avec monsieur Albert. Terry est choqué au premier abord, puis se reprend car il réalise que c'est avec Albert qu'elle vit, et qu'il n'a donc rien à craindre. S'il se dit cela c'est qu'il sait que c'est un lien fraternel qui les lie tous deux. S'il avait senti une quelconque ambiguïté, il est fort à parier que cela aurait toussé !





Après, rien n'interdit de penser qu'avec le temps, Albert puisse éprouver en retour des sentiments pour Candy. Elle l'a sauvé, a pris soin de lui. Il est logique qu'il en éprouve une certaine reconnaissance qui se transforme en sentiment amoureux. Et de plus, elle devient de plus en plus jolie !  C'est une hypothèse qui pourrait être crédible, mais  concernant Albert uniquement. Pour ce qui est de Candy, c'est tout bonnement impossible car elle aime Terry plus que tout, leur séparation a été brutale et non souhaitée, ils ont été obligés de se séparer, donc elle ne peut pas être guérie de cet amour d'un coup de baguette magique. Mizuki avait d'ailleurs rouspété à ce sujet, trouvant que la fin du manga donnait l'impression que Candy était un cœur d'artichaut et qu'elle passait d'un amour à un autre très facilement. C'est pourquoi elle s'évertue à développer les sentiments de Candy envers Terry dans les livres.

Dans cette hypothèse toujours où Candy aurait une relation avec Albert, on peut s'interroger sur la tête que ce dernier ferait en apprenant que Suzanna est morte et que Terry a écrit à Candy pour lui dire qu'il l'aime toujours. Il ne faut pas oublier qu'Albert apprécie Terry et qu'il a tout fait pour les réunir. Comment Albert,  tenant Candy à son bras, pourrait se justifier devant Terry qui découvre que son ami lui a piqué la fille qu'il aimait et qu'il aime encore et toujours ???  Comment Albert pourrait-il aussi continuer une relation avec Candy en sachant combien elle a aimé Terry (n'oublions pas qu'elle a failli se suicider dans le train le soir de leur séparation) et en sachant qu'il est libre maintenant ? N'aurait-il pas des doutes et des soupçons en permanence ? Cela deviendrait invivable, non ? De plus, Albert est vraiment quelqu'un de bien et je ne l'imagine pas faire cela à son meilleur ami. Si tant est qu'il ait voulu se rapprocher Candy, il y aurait rapidement renoncé, considérant tout d'abord, que cela ne se fait pas, mais aussi parce-qu'elle ne pourrait jamais l'aimer autant que Terry et que ce serait peine perdue, d'autant plus que le bel aristocrate a refait son apparition.

Ne lui dit-il pas dans le manga qu'il aurait fait comme elle, quand Candy lui annonce en pleurant qu'elle a rompu avec Terry et qu'elle a renoncé à lui pour son propre bien.


Candy Candy manga, tome 8, page 42, éditions Kodansha


Donc l'hypothèse Albert-Candy ne tient plus debout pour ces raisons là. Albert, se serait de toute façon effacé devant Terry car il sait au fond de lui que c'est lui qu'elle a toujours aimé. Par ailleurs, RIEN n'indique dans le livre qu'elle éprouve autre chose que de la tendresse envers lui. Elle continue à l'appeler monsieur Albert, ou grand oncle William, parfois Bert comme le surnommait sa sœur, la mère d'Anthony. Chaque mot, chaque phrase qu'elle lui adresse peuvent bien entendu être interprétées selon le bon vouloir de chacun. Mais ce sont dans ce cas des interprétations en fonction de ses propres attentes, des hypothèses, alors que ce qui est concret, ce qui est écrit noir sur blanc dans le livre, c'est l'amour qu'elle éprouve pour Terry.

 

Pour conclure sur l'hypothèse qu'Albert soit amoureux de Candy, il est fort à parier , dans ce cas, qu'elle ne l'a jamais su. Tout comme Alistair, il se sera contenté de l'aimer de loin et de la protéger.

On sent un réel attachement de la part de Candy pour Albert, mais quand on lit et relit le livre, on sent bien que ce n'est qu'un attachement filial ou amical. Il représente visiblement un socle pour elle, une force protectrice. Un lien très fort les lie car ils se ressemblent beaucoup dans leur façon d'agir et de voir la vie.

C'est d'ailleurs ce qu'elle lui avoue dans le tome 6 du manga quand Albert a disparu de l'hôpital et qu'elle le cherche partout.

Candy : "Je vous ai menti quand je vous ai dit que j'avais un grand frère. En réalité, je suis orpheline... C'est pour ça que je trouvais en vous, Monsieur Albert, un vrai grand frère... Un vrai frère... Oui je me sens si tranquille auprès de lui..."



Mais quand surgissent les souvenirs de Terry, les mots employés par Candy ne sont plus les mêmes. Elle ouvre son cœur et se livre complètement en parlant de lui.

D'ailleurs, la dernière lettre qui figure dans Final Story, est une très jolie lettre de Candy à Anthony. Dans cette lettre Candy lui parle de Terry :

"A Londres, je me suis profondément liée à une personne qui te ressemble. En réalité, vous m'avez paru semblable seulement un instant, en vérité vous êtes des personnes complètement différentes.
En tout cas, grâce à ce garçon j'ai découvert que l'amour a de nombreuses formes..." - Tome 2, page 236-237, traduction italienne.

"A Londres, j'ai été terriblement ensorcelée par un garçon qui te ressemblait. Enfin, un court instant, j'ai trouvé qu'il te ressemblait, mais peut-être qu'en réalité, il était ton exact contraire. Il m'a fait découvrir que ce que l'on appelle amour peut se présenter sous des formes différentes..." tome 2, page 258, traduction française.

Elle avait aussi évoqué cela dans sa rétrospective, juste avant les lettres qu'elle échange avec Albert dans l'épilogue.

"Parfois je me demande ce qui serait arrivé s'il n’était pas mort. Je crois que nous serions tous restés à Lakewood et que personne ne serait allé étudier en Angleterre. Bien sur... Si je n’étais pas partie, je n'aurais jamais rencontré Terrence. Il m'est même arrivé de penser que c'était vraiment Anthony qui avait mis Terrence sur mon chemin..." tome 2, page 199, traduction italienne.

"Peut-être est-ce Anthony qui m'a envoyée rencontrer Terry... Il m'est arrivé de le penser" - tome 2, page 216, traduction française

Candy a eu deux amours dans sa vie et ce sont Anthony puis Terry. Candy est parvenue à faire le deuil d'Anthony grâce à Terry, ce Terry que le destin éloignera pendant quelques années et qu'il finira par réunir, car l'amour triomphe toujours, n'est-ce pas ?


Fake news !NB : Il circule actuellement sur le Net un article publié sur le site d'un journal vénézuélien, soit disant écrit par une journaliste, qui affirme que Anohito est Albert, et que cela a été confirmé par Keiko Nagita à Paris. Ceci est bien entendu FAUX ! La personne à l'origine de cet article n'est pas du tout journaliste et n'a aucun lien avec ce métier. Le site de ce journal, moyennant quelques dollars, permet à N'IMPORTE QUI de publier un article, sans aucun contrôle dudit journal. Cet article est bien entendu un geste désespéré pour essayer de manipuler les fans de la série en usant de moyens fallacieux pour essayer de propager de fausses informations. Keiko Nagita a toujours refusé de révéler l'identité de Anohito et n'a JAMAIS déclaré que Candy et Albert vivaient une romance. A chaque tentative des fans d'en savoir plus sur Anohito, elle se retranchait derrière "Faites marcher votre imagination !". Les fans qui étaient à Paris le savent et cette personne n'est jamais allée à Paris et n'a jamais rencontré Keiko Nagita. Ne vous laissez pas manipuler. Faites votre propre conclusion, quelle qu'elle soit, mais faites-la à partir de vraies données, non biaisées, qui vous permettront de penser à cette série avec tendresse et non pas avec amertume !


Conclusion

Après lecture de ces arguments ci-dessus, il est difficile de ne pas en conclure que la personne qui vit avec Candy est Terry. Les principaux indices qui le prouvent sont avant tout le fait que :

1 -  Suzanna est morte, c'était le seul obstacle entre Terry et Candy. Sa mort libère Terry de ses obligations. Le fait aussi de savoir qu'ils n'ont jamais été mariés en dit long sur le couple qu'ils formaient...

2- Après sa période de deuil, Terry écrit à Candy pour lui indiquer qu'il l'aime toujours et s'enquérir de ses sentiments. Son hésitation à lui écrire prouve qu'il ne sait pas ce qu'elle est devenue ni où elle se trouve. Si Candy avait une relation avec Albert, étant donné la renommée de la famille André, cela serait paru dans les journaux. Il y aurait eu des fiançailles, quelque chose d'officiel assurément.  Ici, il est dans le flou total, ce qui signifie que Candy n'a pas de vie officielle chez les André et donc qu'elle s'en est éloignée.

3 - Candy, adulte, vit en Angleterre, dans la ville de Shakespeare, Stratford-Upon-Avon. C'est la ville où vécut l'auteur favori de Terry, celui auquel il doit toute sa carrière et qui a fait sa renommée.
Quel autre endroit que celui-ci pour symboliser au mieux Terry, n'est-ce pas ?

5 - La bibliothèque de Candy est remplie de livres de cet auteur. Qui garderait des livres qui rappelleraient autant la personne qu'on a aimée si on ne vivait pas avec elle ?

6 - La maison de Candy est entourée de jonquilles en fleurs. Les jonquilles symbolisent Terry. Encore une fois, pourquoi vivrait-elle dans un endroit qui lui rappelle tant Terry si elle ne vivait pas avec lui ?

7 - Albert est le père adoptif de Candy. Il est interdit par la loi d'épouser son enfant adoptif, donc, en aucun cas, Albert peut être "cette personne".


Ces arguments-ci ne peuvent être contredits car ils sont factuels. Ils mènent tous tout droit à Terry. Terry est donc Anohito/cette personne. Lors de ma rencontre VIP avec Keiko Nagita, j'ai pu lui reparler au moment où toute le monde partait. Je lui ai demandé ceci :

- Est-ce que Terry est heureux ?

Elle m'a répondu : "Oui, il l'est !" en hochant vigoureusement la tête. Mais fine mouche, comprenant le sous-entendu de ma question, elle s'est empressée d'ajouter : "Ils sont tous heureux !"

En me répondant ceci, elle restait dans l'ambiguïté, cette ambiguïté volontaire pour éviter de froisser ses fans. Mais comment Terry pourrait-il être heureux sans Candy ??? Donc, s'il est heureux, et si Candy est heureuse, c'est parce qu'ils sont mariés et heureux ensemble ! ^^


© NMarquez72


Si vous souhaitez de plus amples détails sur la nature de Anohito, je vous invite à lire l'excellente analyse de Scottie sur mon forum, et de visiter le site candycandyfinalstory qui lui est consacré.  Bonne lecture ! ^^