La rencontre privée avec Keiko Nagita - vendredi 15 mars 2019


Ce mercredi 13 mars, il faisait très beau dans mon beau pays du sud-ouest et les jonquilles avaient éclos en avance dans le jardin. Je devais prendre mon avion pour Paris dans l'après midi, je savais que je ne rencontrerai Nagita que deux jours plus tard, mais je me dis que cela lui ferait peut-être plaisir de recevoir un bouquet de jonquilles, sachant l'importance que ces fleurs représentent à ses yeux puisqu'elles sont évoquées régulièrement dans le roman ainsi que dans l'épilogue. Je demandai donc à mon fils qui se trouvait dans le jardin d'en cueillir quelques unes, et sans grand espoir qu'elles résistent au voyage, j'en confectionnai un petit bouquet en prenant soin qu'il soit bien hydraté. Je l'enrobai de papier transparent et le nouai d'un noeud de récup de chez « My little box » (pour celles qui connaissent... ;) ) Ce bouquet n'avait pas grande allure, il n'avait pas été acheté chez un fleuriste, mais il avait été fait avec le cœur, et c'était le plus important pour moi.



Dans l'avion, mon bouquet dépassait de mon sac à main sous les yeux amusés des passagers et du personnel navigant. Je le surveillai régulièrement afin qu'il ne s'écrase pas. Les fleurs ne semblaient pas souffrir du voyage et ne s'altéraient pas, j'étais soulagée. :) En arrivant dans ma chambre d'hôtel, j'eus l'heureuse surprise de découvrir qu'elle possédait un petit balcon et je pus y loger mes fleurs pendant les deux jours suivants, au frais et à l'abri du vent et de la pluie.



Le vendredi 15 mars, je reçus un mail de Pika me donnant l'adresse du rendez-vous privé organisé par ladite maison d'édition. Je me rendis donc à la célèbre boutique de macarons Ladurée sur les Champs-Elysées et j'attendis dans le couloir de l'entrée avec d'autres personnes de tous âges. La porte s'ouvrit à un moment et j'entrevis une petite personne toute frêle, et la reconnus immédiatement ! Keiko Nagita en personne se trouvait à 50 cm devant moi !!!! J'étais paralysée par l'émotion, mon cœur battait à vive allure, je ne savais ni quoi dire, ni quoi faire, tant l'émotion me submergeait ! Puis elle se retourna vers moi et me sourit. Je lui souris en retour et je lus dans son regard une véritable bienveillance mais aussi une véritable joie d'être ici. Enfin, on nous invita à monter à l'étage dans un des salons privés de la pâtisserie, le salon Paeva. Nous fumes accueillis dans une jolie pièce dont les murs recouverts de vitrines et de boiseries nous transportèrent immédiatement au XIXème siècle, à l'époque de Napoléon III. Une table joliment dressée nous attendait, avec en son centre plusieurs plateaux remplis de délicieux macarons et devant chaque chaise, une assiette contenant une ravissante pâtisserie. (Je confirme, les pâtisseries Ladurée sont excellentissimes!!!) On nous remit aussi à chacune (oui, pas d'invités masculins à l'horizon...) un sac contenant le roman de Keiko Nagita, des guimauves à la rose de Ladurée, un marque-page, ainsi qu'un autre en forme de macaron.


© Pika Edition

Inutile de vous dire que je ne pouvais ni manger ni avaler quoi que ce soit tant ma gorge était sèche et tant j'étais stressée. Je ne connaissais personne alors que tout le monde avait l'air de se connaître. Je compris vite que mes nouvelles copines étaient des blogueuses, spécialisées dans la littérature jeunesse. J'étais donc le dinosaure de la réunion ! ^^


© Pika Edition


Mehdi Benrabah, le responsable éditorial de Pika Editions, une douce personne à la carrure de rugbyman, se présenta à nous et nous demanda si quelqu'un voulait passer dans la pièce à côté pour rencontrer l'auteur. Comme personne ne semblait décidé à passer en premier, je me levai, munie de mon bouquet de jonquilles et de mon livre, puis contournai la cloison. Keiko Nagita m'attendait dans le salon "Bibliothèque", assise derrière une table en compagnie de son traducteur. Je lui souris, la saluai et lui tendis le bouquet. Elle afficha tout d'abord une expression de surprise, puis s'emparant du bouquet, elle s'écria : "TERRY !!!!". J'étais à mon tour suffoquée par la surprise, car je ne m'attendais pas à ce qu'elle exprime aussi ouvertement ce symbole qui lie ces fleurs à notre bel aristocrate. Tandis qu'elle s'asseyait et tendait le bouquet à sa fille, son traducteur me murmura qu'elle était très touchée car "ces fleurs avaient une signification très particulière pour elle car elles étaient liées au personnage". J'étais émue et touchée à mon tour.

Je me présentai donc à elle et lui dit que j'avais un site consacré à Candy et qu'il s'appelait candyneige. Elle me demanda pourquoi "neige". Je lui expliquai alors qu'en France, le nom de Candy White avait été traduit par Candy Neige et que c'était comme cela qu'elle était connue ici. Visiblement elle ignorait que le nom de Candy avait été traduit de cette façon. (J'aurais voulu lui expliquer que c'était certainement en référence à Blanche Neige, vu que le nom de Candy avait été choisi à cause de la blancheur de sa peau, tout comme Blanche Neige. Mais le temps me manquait et j'avais préféré m'en abstenir). Son agent et traducteur lui épela mon nom de webmistress et elle signa l'exemplaire de son roman avec un stylo dont l'encre rose était parfumée à ladite fleur. L'agent m'expliqua que c'était avec ce stylo que Keiko Nagita avait écrit le dernier chapitre de son roman, 40 ans auparavant, lors de son séjour au Domaine de Beauvois, un château aménagé en hôtel situé le long de la vallée de la Loire. Je me sentais donc d'autant plus honorée de voir sa plume effectuer des courbes et déliés sur le papier, cette plume qui connaissait tous les secrets de Candy...


© candyneige.com


Je lui confiai aussi combien l'histoire de Candy avait marqué ma vie même après toutes ces années, combien c'était un honneur de la rencontrer pour lui faire part de mon émotion et de ma gratitude. Elle m'écoutait en hochant la tête tandis que son traducteur lui traduisait mes paroles. Elle semblait très touchée. Elle me prit la main et je sentis les larmes monter tout à coup. Je n'arrêtai pas de balbutier : « Je suis très émue, je suis très émue » tout en retenant mes larmes. J'avais l'impression de redevenir cette petite fille qui, devant sa télé, attendait avec impatience chaque nouvel épisode. La violence de ces émotions éprouvées dans l'enfance me submergeaient. Je ne sais toujours pas comment j'ai fait pour ne pas pleurer. Peut-être que Candy était là pour me dire « Allez, ne flanche pas, tiens le coup !!! » Ce ne fut qu'après un dur combat intérieur, que je me repris et me détendis.

Je passai alors aux questions que j'avais préparées et qui sont les suivantes :

- Pourquoi des pages blanches dans le tome 2 ?

Elle me répondit qu'il y avait trop de choses à raconter et qu'elle avait préféré laisser des pages blanches pour faire travailler l'imagination du lecteur...

- Est-ce que Candy, bien qu'occidentale d'apparence était japonaise dans sa personnalité ?

A cette question, elle parut contrariée et je compris à sa réponse la raison de cette réaction. "Non, Candy est vraiment un personnage américain dans l'esprit. Si j'ai laissé penser que Candy était japonaise dans sa personnalité, c'était vraiment inconscient de ma part. Au contraire, écrire l'histoire d'une héroïne américaine me donnait beaucoup plus de liberté car les histoires qui se déroulaient au Japon devaient toujours être tristes et suivre un certain schéma. Candy me permettait d'écrire ce que je voulais. C'est une histoire 100% américaine !"

- Avait-elle  l'intention d'écrire sur d'autres personnages tels que Terry ou Albert ?

J'ai décidé de ne plus rien écrire sur Candy mais ne suis pas contre l'idée d'écrire sur d'autres personnages comme Terry, Albert ou d'autres.  Mais je ne suis pas sûre que cela intéressent mes éditeurs ou mes lecteurs au Japon. J'écris avant tout pour un lectorat japonais. Si j'étais sûre que cela les intéresse, dans ce cas, je pourrais écrire d'autres histoires autour de l'univers de Candy.  

Puis à la fin, sachant que je savais qu'elle ne dévoilerait jamais l'identité de Anohito, je lui demandai néanmoins :

« Est-ce que Terry est heureux à la fin du livre ? »

Elle hocha vigoureusement la tête. « Oui, il l'est ! » puis, fine mouche,  elle ajouta « Ils sont tous heureux !». Nagita-sensei avait compris le sous-entendu de ma question et s'était empressée de la généraliser à tous les personnages de l'histoire. Ainsi l'identité de Anohito n'était pas véritablement dévoilée....

Madame Nagita me serra très fort contre elle et demanda à ce qu'on nous prenne en photo, elle reprit le bouquet et nous posâmes toutes les deux, comme de « bonnes vieilles copines ». Lorsque nous nous séparâmes, elle désigna mon pull et me dit qu'elle aimait beaucoup cette couleur car c'était la couleur préférée de Candy.



© candyneige.com

Je rejoignis mes nouvelles copines et découvrit alors en discutant avec Maccha, la ravissante jeune fille assise à ma droite, bloggeuse chez Bulle Shojo, qu'elle était aussi une ancienne membre de mon forum, à une époque où elle avait une douzaine d'années. C'est là que je réalisai combien le temps filait vite, et aussi combien l'adorable ado de mon forum avait bien grandi ! Quel plaisir de rencontrer en vrai des gens qu'on a côtoyés et appréciés sur les réseaux !

Je termine ainsi mon récit en adressant tout particulièrement mes remerciements et gratitude à toute l'équipe de Pika qui m'a permis de passer un moment extraordinaire et dont je chérirai pour toujours le souvenir. Merci à eux aussi pour cette traduction tant attendue et espérée !






Signature du roman à la librairie ICI - vendredi 15 mars 2019




Après la rencontre VIP, Madame Nagita rejoignit ses fans à la librairie ICI, 25 boulevard Poissonnière, pour la signature de son livre. Les fans étaient nombreux à l'attendre. Elle fit son entrée avec mon bouquet de jonquilles à la main. N'étant pas présente à la librairie, j'éprouvai plus tard en apprenant cela une grande joie et une véritable satisfaction car cela voulait dire que ma petite attention lui avait fait plaisir.

Etaient donc présent à la librairie, les fans, bien entendu, l'entourage de Nagita-sensei, et l'équipe de Pika accompagnée du traducteur du roman, monsieur Jean-Louis de la Couronne.



Cliquez deux fois sur la vidéo pour la voir en taille réelle

Au moment où Madame Nagita apparut, les fans se mirent à l'applaudir et elle fut si émue de cet accueil qu'elle partit se cacher pour pleurer. Il lui fallut plusieurs tentatives avant de parvenir à reprendre le contrôle sur ses émotions et revenir devant ses fans. Durant la signature, mon bouquet de jonquilles à ses côtés, Keiko Nagita et son agent-traducteur reçurent chaque fan avec enthousiasme, répondant longuement à leurs questions avec une joie communicative. Certains lui avaient apporté des cadeaux, des dessins, qu'elle accueillit avec émerveillement. Je crois qu'elle n'imaginait pas être autant aimée et populaire en France !






Signature au salon du livre - samedi 16 mars 2019


Il y avait foule au stand Pika du Salon du Livre pour la signature du roman. Malgré cela, madame Nagita conserva toute sa bonne humeur et se montra très disponible pour chacun, se laissant prendre en photo sans rechigner. Quand mon tour arriva, je fus très surprise qu'elle dise mon nom en me voyant.  J'étais aux anges ! Elle chuchota quelque chose à son agent lequel me dit qu'elle  me remerciait une nouvelle fois pour les jonquilles (tandis qu'elle opinait généreusement de la tête), qu'elle les avait mises dans un vase dans sa chambre. Je lui répondis que j'étais ravie qu'elles aient tenu jusque là. Et il ajouta pour la seconde fois : "Elle sont importantes car elle sont liées à l'histoire..." J'essayais de ne pas trop afficher ma satisfaction en entendant ces paroles, mais intérieurement c'était le feu d'artifices du 14 juillet ! ^^

Madame Nagita procéda ensuite à la signature du livre (celui que j'avais acheté et non pas celui que j'avais reçu en cadeau la veille) et nous nous séparâmes chaleureusement. Je savais que je ne la reverrai plus et je me disais de profiter au maximum de cet instant magique que je n'aurais jamais imaginé vivre un jour. C'était vraiment un moment heureux d'autant plus qu'il me permettait aussi de faire la connaissance de quelques unes de mes copines du forum. Quel plaisir de mettre un visage sur des noms que l'on côtoie depuis des années !


Conférence au salon du livre - dimanche 17 mars 2019



Pour le troisième et dernier jour de la visite de Madame Nagita, les Editions Pika avait organisé une conférence au salon du livre. Elle était animée par Mehdi Benrabah, le responsable éditorial de Pika, assisté de Miyako Slocombe qui traduisait les propos de Keiko Nagita. La conférence dura environ une heure et se conclut par les questions des fans. Bien entendu, l'auteur persista à maintenir l'ambiguïté sur l'identité de Anohito, la personne avec laquelle Candy est mariée. Aux quelques questions pièges tendues par certains, elle usa de sa formule favorite : "Servez-vous de votre imagination!" ^^

Elle nous apprendra néanmoins qu'elle n'est pas contre une rediffusion de Candy, ni contre une sortie DVD. Visiblement ce serait la Toei Animation qui bloquerait pour des raisons qu'elle ignore et qu'elle ne comprend pas.

Une chose est sûre, c'est qu'en venant rendre visite à ses fans à Paris, Keiko Nagita a montré combien elle les aimait. On l'a souvent sentie émue, touchée, et aussi très très heureuse d'être là. Elle qui avait la réputation de vouloir rester éloignée de ses admirateurs, s'est montrée chaleureuse et attentionnée avec eux. Mais je crois aussi qu'elle a découvert à son tour combien elle était appréciée. Ses fans étaient venus du mon entier pour la rencontrer, et je pense qu'elle n'avait pas mesuré combien elle était encore populaire. Ce fut vraiment un moment de bonheur partagé des deux côtés.

Merci beaucoup à tous, en faisant votre rencontre aujourd’hui, je me dis que j’ai vraiment bien fait de venir en France. Finalement, je vous remercie d’avoir pendant de si longues années aimé l’histoire de Candy, aimé leurs personnages comme si c’était des membres de votre famille. Pour moi aussi, les personnages de Candy sont comme des membres de ma famille, du coup, je suis vraiment pleine de joie. Ce sont des personnages qui m’ont toujours consolée et j’espère que vous aussi… J’espère que ces personnages vous consoleront… Et veilleront sur vous à leur tour, en tout cas, c’est ce que je leur demanderais. J’ai beaucoup de mal à mettre en mots les sentiments que je ressens aujourd’hui, mais je veux vraiment beaucoup en profiter pendant toute cette année. Merci beaucoup.”

Vous trouverez ci-dessous la vidéo ainsi que le compte-rendu écrit de la conférence. Merci du fond du coeur à pika d'avoir invité Keiko Nagita et de nous avoir permis ainsi de vivre un moment merveilleux et inoubliable en sa compagnie !

Bon visionnage et bonne lecture à tous ! ^^


Mehdi Benrabah:  Keiko Nagita, mesdames, messieurs.

MB: Et Miyako Slocombe qui s’occupera du coup de l’interprétariat.

MB: Et merci d’être venus aujourd’hui pour cette conférence dédiée à une grande dame du roman et du manga japonais. On lui doit le roman...le scénario du manga et de l’animé de Candy...de cet animé qui a été diffusé il y a 40 ans déjà l'année dernière sur les télés françaises et qui a marqué toute une génération de téléspectateurs. Elle vient aujourd’hui nous parler du roman qu’elle a signé et un diptyque dont le premier tome est sorti là, cette semaine le 13 mars...et un deuxième tome qui sortira en juin et qui propose une nouvelle version, un épilogue autour de l’histoire de cette héroïne qui a marqué toute une génération...d’entre-vous...et on est très honorés de la recevoir pour ce roman.

MB: Alors, peut-être première question... Comment ça va? Qu'est-ce que ça lui fait, en fait, d’être de retour en France? C’est un pays particulier pour elle et aussi pour la création de Candy, on y reviendra tout à l’heure...J’aimerais savoir est-ce que... bon...comment... (gndkfkdndkkfdk…)

Nagita: “Oui J’éprouve un sentiment très...très étrange de joie, de nostalgie aussi, quelque chose de l’ordre du miracle et j’ai l’impression que oui, finalement, on ne sait jamais ce qui nous attend dans la vie et c’est formidable.

MB: Écoutez, en tous cas, moi j’ai eu la chance de... d’être un petit peu avec elle lors de ces rencontres avec les fans pendant les dédicaces ...mais aussi auprès des journalistes...et on est vraiment très honorés qu’elle ait accepté de venir en France….et (rires) et c’est avec d’autant plus de fierté qu'on en a publié. Moi, je parle au nom des Éditions Pika que je représente, on est très fiers de proposer ce roman, qui est donc la seule oeuvre disponible en France autour de Candy et c’est un vrai honneur,  je tenais encore à le signaler.

Nagita: “Pour moi aussi, le fait d’être éditée en France c’est comme un rêve et j’en suis très heureuse”

MB: Alors on va peut-être commencer les questions qui sont réparties en 4 grands arcs: on va revenir sur la carrière de madame Nagita, on va parler bien entendu du roman, des...du personnage de Candy et puis à la toute fin, un micro circulera parmi vous pour des questions...Donc on va commencer…gentiment.

Nagita: Oui

MB: Et la première question c’est: s’il elle pouvait nous...se présenter d’elle-même brièvement pour ceux qui ne la connaissaient pas encore.

Nagita: “Est-ce que je dois donner mon âge?”

MB: Surtout pas!.Pas besoin.

Nagita: “Est-ce que je dois me lever?”

MB: Ah, non, non, non, c’est bon, c’est bon.

Nagita: “Merci à tous d’être venus aujourd’hui.”

“Oui donc, depuis l’âge de 19 ans, j’ai travaillé comme auteur de romans shoujo, de romans pour jeunes filles, et donc ça va faire maintenant plus de 40 ans, donc j’ai pris de l’âge mais mes sentiments, eux, restent inchangés depuis cette époque où j’ai commencé à écrire ce type de roman et donc dans ce contexte, il y a un éditeur de manga qui m’a proposé d’écrire des scénarios pour les manga et à l’époque, il y avait beaucoup de manga qui se passaient à l’étranger, dans les pays lointains, et j’ai eu envie, moi-aussi, d’écrire des histoires pour des manga qui se passaient dans les pays lointains parce que j’avais lu des romans tel que Anne et la maison aux pignons verts que j’aimais beaucoup.”

“Et donc, les scénarios de manga se passaient aux États-Unis, en Finlande, en Allemagne, mais aussi beaucoup en France...Et donc la première fois où j’ai voulu faire un scénario de manga qui ressemblerait à ces romans pour jeunes filles, ça été Candy Candy, et donc, j’ai fait la rencontre de cette dessinatrice de manga, Yumiko Igarashi, qui faisait des dessins très mignons (kawaii) et donc, nous avons pu ensemble faire le manga de Candy Candy et...j’ai continué comme ça pendant 5 ans environ, puis j’ai arrêté d’écrire des scénarios de manga, mais le fait que, encore aujourd’hui, il y ait tant de personnes qui ont autant d’amour pour l’oeuvre de Candy Candy, ça me rend vraiment très très heureuse, en même temps je trouve ça étrange, mais je vous remercie énormément.”

“Est-ce que ça suffit pour la présentation?”

MB: Je pense que ce sont de très belles présentations et puis, de toute façon, on va revenir sur d’autres aspects que madame Nagita a pu évoquer...Et...bien….On devrait aussi s’intéresser vraiment à vos tout débuts, c’est-à-dire vraiment quel a été le déclic, la chose qui vous a donné envie de raconter des histoires? La rencontre, l'événement, l’oeuvre littéraire?

Nagita: “Oui, la plus grande raison c’est mon amour pour les livres, mais aussi, ça été le décès de mon père qui est survenu lorsque j’avais 10 ans environ, et c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience que les gens pouvaient mourir d’un coup, que la vie était finalement très courte, et ce sentiment très triste que j'éprouvais à ce moment-là en me demandant comment je pouvais m’exprimer, et bien j’ai fait le choix d’écrire des histoires pour exprimer ce sentiment.”

MB: En parlant d’oeuvres ou d’auteurs qui l’auraient inspirée, est-ce qu’elle pourrait nous en citer quelques uns? Quelques auteurs, quelques oeuvres littéraires?. Qui sont un peu clé dans ce qu’est Candy?

Nagita: “Oui, alors il y a beaucoup de romans tels que: Anne et la maison aux pignons verts, Papa longues jambes et quand j’étais petite, il y avait beaucoup d'oeuvres de la littérature occidentale qui avaient été écrites pour un lectorat enfant, donc j’avais lu des versions pour enfants de Les Hauts de Hurlevent, de Jane Eyre et parmi tous ces livres que je lisais, il y avait la saga Les Thibault de Roger Martin du Gard qui m’a énormément plu et j’adorais le personnage de Jacques et je pense que ça eu une grande influence pour Candy.”

MB: Ce sont des oeuvres qu'il lui arrive de relire encore actuellement?...

Nagita: “En fait, malheureusement je suis tellement occupée à lire des nouvelles oeuvres qui sortent et en plus mes yeux fatiguent donc ça n’arrive pas...pas très souvent, mais là, avec ces derniers jours, en reparlant de ces oeuvres, ça m’a donné envie de relire surtout Les Thibault.”

MB: Entendu. Si on s'intéresse maintenant plus en détails à ce qu’est Candy…est-ce (?)... finalement la part de théâtralité qu'il y a dans Candy, et l’aspect tragique qui a l’air de lui être si cher...  Voilà, quelle est la place que tout cela occupe dans l’oeuvre de Candy?

Nagita: “Oui en ce qui concerne le tragique, je pense qu’il y a beaucoup de gens qui mènent une vie tout à fait ordinaire mais il y aussi énormément de gens qui vont faire face à un accident, un événement totalement inattendu, et en ce qui concerne la vie de Candy, elle a mené une vie vraiment dramatique et je pense que c’est parce qu’elle est née sous une étoile comme ceci... Et donc, en ce qui concerne le côté dramatique, quand on veut faire une oeuvre dramatique, on a forcément des éléments théâtraux qui vont entrer en compte des choses qui rappellent Shakespeare, la question de “To be or not to be”, se poser des questions sur la vie, c’est vrai que moi, personnellement, j’aimais énormément le théâtre, donc ça influencé mon oeuvre aussi.”

MB: Justement, en parlant d’oeuvres qui ont pu influencer….Candy... est vraiment cette oeuvre culte, légendaire qui a influencé des millions de personnes...Comment Candy...comment cette histoire si particulière a influencé les autres oeuvres de madame Nagita?

Nagita: “Moi, je ne considère pas que Candy forcément influence mes oeuvres suivantes, parce qu’à chaque fois ce sont des oeuvres complètement nouvelles avec de nouvelles héroïnes, mais après, c’est vrai qu’il y a peut-être, un type toujours...qui revient toujours, de cette jeune fille qui fait beaucoup d’efforts, malgré toutes les souffrances qu’elle endure, et qui va continuer à se battre, donc plutôt que.. d’influence de Candy, je dirais que c’est comme des copies successives de Candy qui sont probablement indépendantes des unes des autres et qui ont chacune leur originalité mais qui ont quand même quelque chose qui se rapproche de Candy.”

MB: Très bien. On va maintenant s’intéresser un peu plus près au roman de Candy, comment il a été créé… Donc que.. tout à l’heure en préambule elle a expliqué pourquoi avoir choisi un scénario qui se passerait à l’étranger...mais...donc qu’elle a… Pourquoi le choix s’est porté sur les États-Unis, l’Écosse, Londres, pourquoi?

Nagita: “Oui donc pourquoi Candy se passait principalement aux États-unis? Je pense que c’est parce que la plupart des romans pour jeunes filles dont j’ai était inspirée se passaient eux mêmes aux États-Unis, et donc à force de. ..d’écrire l’histoire de Candy, je l’ai faite énormément voyager, bon malheureusement elle n’est pas allée jusqu’à Paris mais le fait que Candy fasse l'expérience de tous ces voyages, c’était quelque chose de tout à fait naturel pour moi. Je ne voulais pas que ce soit un endroit en particulier mais le fait qu’elle voyage, c'est important.”

MB: Et est-ce que, elle-même, madame Nagita, a expérimenté ces voyages? S’est-elle rendue aux États-Unis, s’est-elle rendue dans les pays de l’histoire de Candy?

Nagita: “Oui, j’adore voyager, donc j’ai voyagé toute seule dans divers endroits et la première fois que je me suis rendue aux État-Unis, j’ai vraiment traversé les État-Unis et tous les lieux qui m’ont marquée au cours de mes voyages, je m’en suis inspirée pour l’histoire de Candy.”

MB: D’accord, donc c’était avant ou pendant...qu’elle écrivait l’histoire de Candy qu’elle a vécu ces voyages..?

Nagita: “Avant.”

MB: Avant, avant...d’acc...très bien...um... très bien. Et alors par rapport à la période dans laquelle se déroule l’histoire de Candy pourquoi avoir choisi la première guerre mondiale?

Nagita: “Oui donc c’est parce que je trouvais assez difficile d’écrire..de...que Candy prenne place à la période actuelle qui se passait il y a 40 ans et comme les romans que j’aimais particulièrement tel que Anne et la maison aux pignons verts se passaient justement à cette époque-là, j’ai décidé que Candy...l’histoire de Candy aussi, se passerait à cette époque.”


MB: Est-ce qu’il en va de même pour le métier exercé par Candy, le métier d’infirmière, est-ce que c’est inspiré par les personnages de ses lectures ou... (?)

Nagita: “Non pour le métier d’infirmière de Candy, je n’ai pas été influencée par d’autres oeuvres, mais j’ai choisi ce métier parce que pour moi c’était le métier le plus formidable qui consiste à sauver des gens tout en prenant soi-même son autonomie, en grandissant soi-même et donc Candy, c’est un personnage qui malgré le fait qu’elle soit orpheline et qu’elle a vécu de nombreux moments de joie mais aussi de nombreux moments de tristesse, elle s’en est sortie en étant sauvée par les gens de son entourage et lorsque...il a été question qu’elle doive vivre seule, il fallait qu’elle apprenne un métier et pour moi le métier le plus adapté était celui d’infirmière.”

MB: Je comprend bien. Alors Il y a quelque chose que ce personnage aime particulièrement faire, c’est grimper aux arbres. Une des première fois c’est lorsque que son amie Annie quitte l’orphelinat pour rejoindre une famille assez riche et voilà, elle a tendance à faire ça même après, même en vieillissant, malgré les recommandations de madame Pony et soeur Lane et on aimerait savoir pourquoi? D’où cela vient exactement cette manie très dangereuse, en tous cas.

Nagita: “Vous même, vous n’aimez pas grimper aux arbres?”

MB: Et mon autre question, si c’était quelque chose qu'il lui arrivait de faire?

Nagita: “Oui, c’est quelque chose que j’aimerais beaucoup faire mais je ne suis pas très sportive, par contre il y a quelque chose que j’adore, c’est monter aux toits des maisons.”

“Et même quand j’étais petite, je suis montée à l’étage de ma maison et j’avais un parapluie, et je voulais comme Mary Poppins m’envoler, et j’étais persuadée que ça allait marcher mais mes parents m’ont vraiment grondée très très fort et même une fois devenue adulte, j’ai voulu sauter comme ça d’un mur et je me souviens d’être tombée de m’être fait assez mal.”

MB: Ne faites pas ça chez vous.

Nagita: Oui, oui.

MB:  Alors, J’aimerais maintenant qu’on s’intéresse un petit peu sur le style d’écriture, la narration dans Candy, on aimerait savoir en fait, ce qui la séduite dans forme épistolaire, c’est quelque chose qui revient souvent dans le premier volume et énormément dans le second. Qu’est-ce qui l’a séduite dans ce style-là?

Nagita: “Déjà moi-même j’adore les lettres”

“Oui alors, en fait, pour écrire le roman de Candy il y avait certaines restrictions, au niveau surtout de la quantité de pages, c’est-à-dire que lorsque la première version du roman est sortie il y a 40 ans, pour/donc? cette première version, est sortie en trois tomes, mais là pour cette nouvelle version, il fallait qu’elle tienne en 2 tomes, et déjà il a 40 ans, quand j’ai du faire tenir en 3 tomes l’histoire de Candy, j’étais partie de demi pages de manuscrit du scénario de Candy pour les réduire en 500 pages, donc c’était vraiment difficile.  Jusque...l’événement très important qui... après la mort d’Anthony, Candy qui va quitter Lakewood, tout ça j’ai pu l’écrire sous la forme du roman mais pour la suite, si je voulais continuer à épancher toute l’histoire, il m’aurait fallu au moins 5 volumes, ce qui n’était pas possible.”

“Et donc dans ce cas-là, je me suis dit, plutôt que de couper des éléments, pourquoi pas écrire sous forme de lettres toute la suite de Candy que j’avais imaginée, donc ça été un travail très...très difficile, et si on m’avait dit que je pouvais écrire autant que je le voulais, après le retour d’Angleterre de Candy, il y aurait encore 5 ou 6 volumes, mais ce n’était pas possible donc je me suis dit que le format épistolaire serait le plus adéquat et effectivement ça été pour moi le plus facile à écrire et je pense, la solution la plus intéressante finalement.”

MB: Très bien. Et donc dans ce deuxième volume, qui paraîtra en juin, je le rappelle, et qui contient l’épilogue inédite de cette histoire de Candy, on aurait aimé savoir, en fait, si finalement depuis le début, avant même de l’écrire, madame Nagita connaissait la fin de l’histoire de Candy.

Nagita: Alors pour les futures lecteurs du tome 2 du roman de Candy, je suis désolée mais jusqu’à la fin, j’avais décidé de ne pas révéler qui serait “lui” ou “il” et donc...mais à part ça, effectivement la fin, dès que j’avais commencé l’écriture de Candy, j’avais à peu près décidé comment l’histoire se terminerait et donc tout en réfléchissant à cette fin, je me suis beaucoup amusée à écrire le roman.

MB: Entendu, donc bon moyen de faire appel à l’imaginaire des lecteurs et finalement, si il y a autant de fans que de lecteurs c’est aussi...?

Nagita: “J’espère que chacun pourra déployer son imagination et donc il y a toutes sortes de raisons qui ont fait que je n’ai pas pu faire une fin claire et j’en suis désolée.”

MB: Mais il y a pas de mal, on lui pardonne, on l’adore.

Nagita: Merci beaucoup.

MB: On va maintenant s’intéresser au personnage de Candy. Et on sait que (c’est) un personnage courageux qui surmonte bien les obstacles, garde le sourire même dans les moments les plus difficiles, voire qui retient ses larmes pour ne pas affecter son entourage. On aurait aimé savoir, d’après elle, quels étaient les malheurs les plus importants de Candy.  Maintenant?

Nagita: “Tout d'abord, je pense que Candy, elle ne réfléchissait pas du tout à sa façon d’agir et que c‘est vraiment...elle se...elle agit de manière naturelle, elle est telle quelle.”

“Mais s’il y a quelque chose à apprendre du personnage de Candy, donc c’est quelqu’un qui n'abandonnait jamais, qui restait toujours elle-même, qui aussi finalement ne réfléchissait pas d’où elle venait, elle se fichait de ça, son existence même c’était quelque chose de bien, et elle ne se laissait pas influencer par son entourage et elle avait sa propre idée de ce qu'était le bien et le mal, donc je pense que c’est quelqu’un...si Candy était mon amie, du coup je...elle serait un petit peu fatigante et j’aurais toujours tendance à m'inquiéter pour elle.”

“Et donc ce n’est pas forcément quelqu’un qu'automatiquement tout le monde va adorer...c’est quelqu’un à qui on a envie de dire “Ah mais non, il ne faut pas faire ça!” C’est donc ça que j’essaie d’exprimer à travers les personnages de mademoiselle Pony ...et madame Lane (Soeur Maria).”

MB: Et du coup, en cela, est-ce que…En fait, dans quelle mesure elle voit tout de même le personnage de Candy comme une source d’inspiration et principalement pour ses lecteurs les plus jeunes?

Nagita: Oui je pense que….ce que je veux transmettre à travers le personnage de Candy, c’est que le fait de vivre, c’est quelque chose qui a toujours de la valeur, et que même si à un moment donné de notre vie on est dans une situation de difficulté ou de souffrance, il y aura toujours quelque chose qui va arriver après, et donc moi-même, là, je suis dans cette situation où je me demande “mais qu’est ce que je fais ici?” Comment ça se fait que je rencontre toutes ces personnes, comment se fait-il que mon livre ait a été publié en France, même le fait qu’il soit publié au Japon c’était une énorme surprise pour moi, alors qu’il soit traduit en français, c’est vraiment formidable, donc oui, ce que je veux dire à travers Candy, c’est que si on continue de vivre, il y aura forcément de belles choses qui nous... nous arriveront et donc c’est dans cette idée-là que j’ai continué à écrire l'histoire de Candy.

MB: Très bien, c’est très clair et très inspirant.  Et dans tous ces obstacles que doit traverser Candy, il y a deux personnages qui lui en font voir de toutes les couleurs, c‘est Neil et Eliza...Et finalement on aimerait savoir, de madame Nagita, s’il y a réellement une part de bonté chez Neil et Eliza.

Nagita: “Chez Eliza il n’y en a pas.”

“En ce qui concerne Neil, en fait, on ne sait pas trop et...dans un certain sens, j’ai envie de dire que c’était aussi un personnage qui m’était précieux, alors certes, il est froid, il est méchant, et en même temps, j’aurais voulu lui donner un petit peu….écrire ce personnage de manière un petite peu plus séduisante, je n’ai pas pu le faire.”

MB: Elle n’a pas pu le faire dans le roman ou?...

Nagita: “Pardon, non dans le manga. Et dans le manga, Il y avait trop...tellement déjà de personnages gentils, de personnages formidables, que du coup, pour Neil, ce n’était pas possible de décrire aussi ses bons côtés, donc il y a que ses mauvais côtés qui sont ressortis ...mais en fait, pour moi Neil est un personnages plus complexe, qui avait plus de délicatesse aussi.”

MB: On peut donc considérer que dans ce roman, chacun des personnages, tel qu’il est décrit, ses actes, et autre sont vraiment le reflet de la vraie vision qu’avait madame Nagita de Candy et la galerie de personnages... Comparé à l’animé et au manga.

Nagita: “Alors presque, mais il y a quand même des choses que je n’ai pas pu écrire même dans le roman, par exemple même concernant l’histoire de Suzana, il aurait fallu un tome tout entier pour la décrire, pareil pour Neil, pareil pour la relation entre Alistair et Patty...Donc pendant tout ce temps, que j’ai passé...j’ai eu une conversation intérieure avec tous les personnages et j’aurais voulu aussi décrire la solitude de monsieur Albert, la tristesse de Terry et comme je n’ai pas réussi dans le roman, je vous invite à l’imaginer vous même.”

MB: Ça sera en tous cas, un excellent moyen de redécouvrir en tous cas, l’histoire de Candy pour ceux qui la connaissaient déjà et de la découvrir pour ceux qui jusque-là n’avaient jamais franchi le pas.

Nagita: “C’est ce que je souhaite de tout mon coeur.”

MB: On va un peu parler de la France, un pays comme je disais qui est...qui a pas mal compté pour madame Nagita. Et la première question, en fait, c‘est de savoir si elle a conscience de l’aura, en fait, de...à quel point, le personnage de Candy a influencé, a marqué autant chez les Français.

Nagita: “Oui...Non je ne savais pas du tout ça et c’est vrai qu’en venant là, en France, et c‘est une énorme surprise pour moi, j’ai découvert pour la première fois que c’est dans ce pays que Candy avait été appréciée de toutes ces manières et donc je me suis rendue compte de nouveau à quel point Candy était...l’impact de Candy était très important et je n’en ressens que de la reconnaissance.”

“Oui, et jusqu’ici, je savais juste que le dessin animé de Candy avait été diffusé en France, c’est tout ce que je savais, donc là je suis vraiment étonnée de découvrir….”

Merci, merci beaucoup.

MB: Merci, merci à vous. Et bien pour finir, une dernière question, en fait, lors de chacune des dédicaces, en fait, madame Nagita, signe ses dédicaces avec un stylographe qu’elle a acheté en France il y a des années, le même stylographe avec lequel elle a écrit l’épilogue de Candy en France... et bien on aimerait... C’est quelque chose d’ailleurs qu’elle explique dans la préface de l’édition française, qu’elle nous a fait l’honneur d’écrire spécialement et on aimerait savoir en fait, pourquoi? Pourquoi le choix s’est porté sur la France pour écrire cet épilogue?

Nagita: “Oui alors pourquoi la France et pas par exemple: l’Angleterre? Je ne sais pas, probablement parce que j’aimais beaucoup la France, en fait, pour écrire ce dernier...cet épilogue de Candy, je voulais aller quelque part ailleurs qu’au Japon, je voulais aller dans un endroit que personne autour de moi connaisse, donc dans un hôtel château, où je voulais être toute seule, toute seule avec mes personnages pour me livrer à une conversation avec eux, avec Candy et les autres, pour leur dire merci, et pour leur faire mes adieux, c’était vraiment une volonté forte de ma part, de m’isoler comme ça, une décision que j’avais prise et donc pourquoi la France? Probablement parce que j’avais des liens spirituels avec le pays.”

“Et en y repensant maintenant, je n’en reviens pas que j’ai eu le courage d’aller toute seule dans un pays dont je ne parlais pas la langue, donc déjà je suis surprise d’avoir pu y aller, je suis surprise d’avoir pu en revenir vivante et je pense que... aujourd’hui je n’aurais plus le courage de faire ça”

MB: En tous cas, on très contents qu’elle soit revenue pour nous parler de ce moment qu’elle avait vécu avec ses personnages et encore merci d’être là.

Nagita: Merci beaucoup.

MB: On arrive au bout de ces questions qu’on a posé à madame Nagita, on va donc faire maintenant circuler un micro paris vous, si des questions sont dans le public, je me doutais qu’au premier rang, il n’y en aurait plein....Et également, on va terminer avec une sélection de questions que nous avons reçu de la part d’internautes parce que tout le monde ne pouvait être présent...Et on va ...finir par finir cette conférence comme cela.

Première question du public peut-être? Non pas vous, not you (LOL)

Public 1: Je (vais) poser la question en français. Je ne parle (pas) le nihongo. Cet jour qu’est-ce qui fait votre inspiration à écrivain? Cet jour.

MB: Nowadays?

Public 1:  Nowadays, yes.

Nagita: “L’histoire du monde.”

Public 1: L’histoire du monde ahh... Histoire ancienne ou l’histoire de notre temps présent?

Nagita: “De l’histoire ancienne jusqu’à l’histoire il y a un an environ.”

Public 1: ありがとう、先生。

Nagita: いいえ(?)、ありがとう, merci. “Merci a vous.”

MB: Je vous propose d'enchaîner avec une question reçue par internaute qui...On parlait au tout début de l’influence d’oeuvres littéraires dans le travail de madame Nagita, et la question de Eleana est celle-ci: c’est que pour elle, Hamlet et Terry sont des personnages très similaires et on aimerait savoir si...si madame Nagita s’est inspirée de Hamlet pour donner vie à Terry.

Nagita: “Alors en tout cas, ça ne serait pas conscient de ma part, mais il est vrai que Hamlet est une pièce que j’aime beaucoup, donc je ne dirais pas que ça m’a influencée directement mais concernant le nom de Terry, Terius, c’est un nom que j’ai emprunté à une pièce de Shakespeare effectivement.”

MB: Alors une autre question dans le public peut-être? Monsieur à la casquette peut-être?

Public 2: Bonjour.

Nagita: Bonjour!

Public 2: J’ai grandi avec Candy et même si je suis un garçon, j’ai beaucoup aimé cette histoire, donc je la remercie.

MB: C’est pourquoi on vous donne la parole.

Nagita: Merci.

Public 2: Depuis 20 ans, le dessin animé de Candy n’est plus réédité, le manga non plus, voilà, on connait un petit peu l’histoire, qui fait que ce n’est pas possible...Ma question est toute simple, on se la pose tous beaucoup... Est-ce qu’il n’y a vraiment aucune chance que un jour malgré tout, il y ait une réédition du dessin animé et du manga?

Nagita: “Oui, donc c’est vraiment cette situation malheureuse dont je tiens à m'excuser, en ce qui concerne d’éventuelles rééditions de manga, ça concerne l’univers de l’édition en manga donc moi, je n’en sais rien, par contre, en ce qui concerne le dessin animé, moi j’ai donné mon accord pour que ce soit rediffusé mais pourtant Toei ne le fait pas, alors pourquoi? Je pense qu’il faut qu’ils se réveillent un petit peu...je ne sais pas...parce que personne n’est opposé à cette rediffusion du dessin animé, mais bon, effectivement comme il y a des situations vraiment complexes, je me sens aussi responsable par rapport au fait que Toei ne pense pas à rediffuser le dessin animé, mais j’aimerais beaucoup qu’il soit rediffusé rien que parce que tous ces animateurs ont fait énormément d'efforts pour faire ce dessin animé donc je le souhaite en tout cas.”


MB: Mais vous pouvez vous consoler avec le roman, dès maintenant. Olivier ne soyez pas triste.

MB: Alors une autre question d’internaute peut-être? Qui aimerait savoir donc...Claudia Velez - en fait, tous les internautes sont là finalement - Qui aimerait savoir, si vous aimeriez écrire l’histoire d’un autre personnage important de l’histoire de Candy, tels que Terrence Granchester ou Albert William Ardlay, afin de remplir les pages blanches.

Nagita: “Oui, c’est une occasion que j’aurais aimé avoir, mais je pense que si j’écrivais aujourd’hui l’histoire de Terry ou d’Albert, les éditeurs ne l’a publierait pas. Alors bien sûr, après, il reste la solution d’écrire l’histoire et de la mettre en ligne - sur internet - Donc mais, même si j’ai envie d’écrire cette histoire, j’ai l’impression que je suis trop âgée maintenant pour le faire, donc tout dépend de si j’en ai la force ou pas. Donc dans mon coeur, j’en ai envie mais après je ne sais pas.”

MB: Merci.

Nagita: Merci.

MB: On va prendre encore peut-être une question du public. N’hésitez pas. Ça se passe qu’au premier rang là? Non? ou... Personne? Les gens sont un peu timides... 

Public 3: Je ne parle pas français très bien. Mais la question c’est: Comment avez-vous choisi les noms des Ardlay et Granchester? Comment vous choisi les noms?

Miyako: Comment avez-vous choisi les noms des Ardlay et des Granchester?

Nagita: “Alors je ne sais plus tout à fait d’où cela vient… Mais en tout cas, en ce qui concerne Ardlay, je voulais un nom en A, parce que tous les garçons de cette famille ont un nom en A, donc: Alistair, Archie, Anthony, Albert, ont un noms en A. Et ensuite pour Granchester, c’est juste que je trouvais que ça sonnait bien, que c’était classe comme nom, donc j’ai choisi ça.”

Public 3: Merci, ありがとう。

MB: Alors je vous propose une autre question de ma petite liste. C’est que, voilà, dans la deuxième partie, deuxième tome des romans de Candy, Candy semble être vers la fin de la trentaine et Eleana souhaiterait savoir pourquoi avoir décidé cette période de la vie. Est-ce que cet âge de Candy à une signification particulière?

Nagita: “Alors pourquoi trente ans? Parce que lorsque je me livrais à des conversations intérieures avec le personnage de Candy, Candy était âgée de trente ans à peu près. Donc quand j’imaginais son histoire, c’était la Candy de trente ans qui me venait à l’esprit. C’est aussi parce que je voulais que l’histoire se termine avant l’éclatement de la deuxième guerre mondiale. Donc bon, après moi aussi j’ai pris de l’âge, mais c’était important pour moi que Candy ait la trentaine.”

MB: On va peut-être prendre une dernière question du public… Avant de passer le relais sur la scène. Allez-y ...ah euh... allez-y...Bah une chacun.

Public 4: 先生、あの、英語の本 (?)、英語のバージョン

Miyako: La question est: Est-ce que la version en anglais du livre va sortir?

Nagita: “Je ne sais pas du tout dans quelle langue ensuite ça va sortir, Je ne suis pas sûre qu’il y ait d’offres de la part des pays anglophones. Je n’en sais rien.”

“Mais ça serait bien que ça sorte en anglais.”

MB: Parce que pour information, il existe une version de Candy en Italie, et maintenant une en France, et ce sont les deux seules versions qui existent donc… il y a quand même une certaine attente là, tout droit... Mais je pense qu'effectivement ça sera pour longtemps.

Une dernière question.

Public 5: Alors dans Candy Candy Final story,  les lettres entre Albert et Candy se trouvent dans une partie appelée Épilogue et en fait, la dame se demandait pourquoi c’était dans cette partie, parce que pour elle, c’était censé se situer pendant l’histoire et non pas après.

Nagita: “En fait, c’est parce que je tenais à ce que les lettres, l’échange de lettres entre Candy et Albert se fasse de manière concentrée et je pensais que ça aurait plus d’impact de le faire de cette façon.”

MB: Alors on arrive maintenant au bout de cette conférence dédiée à cette grande, très grande dame du roman et du manga japonais Keiko Nagita et son roman Candy dont le premier volume est sorti cette semaine, Candy White orpheline.  Est-ce que Madame Nagita vous souhaiteriez ajouter un dernier mot?

Nagita: “Merci beaucoup à tous, en faisant votre rencontre aujourd’hui, je me dis que j’ai vraiment bien fait de venir en France. Finalement, je vous remercie d’avoir pendant de si longues années aimé l’histoire de Candy, aimé leurs personnages comme si c’était des membres de votre famille. Pour moi aussi, les personnages de Candy sont comme des membres de ma famille, du coup, je suis vraiment pleine de joie. Ce sont des personnages qui m’ont toujours consolée et j’espère que vous aussi… J’espère que ces personnages vous consoleront… Et veilleront sur vous à leur tour, en tout cas, c’est ce que je leur demanderais. J’ai beaucoup de mal à mettre en mots les sentiments que je ressens aujourd’hui, mais je veux vraiment beaucoup en profiter pendant toute cette année. Merci beaucoup.”

MB: Merci. Et je crois que l’on peut l'applaudir bien fort.