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Et si tout pouvait
recommencer?
par zazou minoutou

Chap 1
Quatre ans s’étaient
écoulés depuis ce jour où Candy était partie sans se retourner dans
les escaliers de l’immeuble où Suzanne était hospitalisée. Quatre
longues années au cours desquelles la jeune femme avait désespérément
tenté d’oublier celui qu’elle n’avait pu regarder une dernière
fois en face.
Depuis chacun avait
poursuivi son chemin : Candy en continuant à prodiguer ses soins à
tous ceux qui souffraient, Terry en allant de ville en ville pour
interpréter des personnages tous plus tourmentés les uns que les autres.
Et bien qu’ils ne se
soient pas revus depuis ce jour fatidique qui avait scellé leur destin,
chacun avait gardé une place pour l’autre au plus profond de son cœur,
dans un endroit où nul n’a accès…

Par un matin de mai,
Candy, en route pour l’hôpital où elle travaillait eut soudain une
irrésistible envie de se retrouver dans la nature, de préférence au
sommet d’un arbre… La jeune femme sourit à la seule pensée de son
cèdre et elle se réjouit du mois de liberté qui s’ouvrait devant
elle. " Finalement Albert a eu raison de me pousser à prendre
des congés, je vais pouvoir passer du temps à la pension Pony ! "
Puis Candy esquissa une grimace : " Dommage en revanche qu’il
ait absolument voulu organiser une grande réception pour mon
anniversaire, je m’en serai volontiers passé !! "
Pourtant la jeune fille ne pouvait lui en vouloir, elle savait qu’Albert
avait agit sous l’impulsion de la Tante Elroy qui espérait voir enfin
la jeune héritière rebelle se marier et peut être s’assagir… Ainsi
cette réception serait l’occasion de montrer la demoiselle et de faire
savoir qu’elle était toujours célibataire. " Si seulement ma
tante pouvait lire dans mon cœur et voir qu’il n’y aurait jamais de
place pour un autre que Lui… " Les yeux de Candy s’assombrirent
comme chaque fois qu’elle y pensait " Mon Dieu, quand donc
cette douleur va-t-elle s’arrêter ? Pourquoi ne puis-je l’oublier
et en faire un joli souvenir tout comme je l’ai fais pour Anthony ?
Pourquoi, pourquoi ? " D’un geste rageur Candy envoya un
coup de pied dans un caillou qui se trouvait sur son chemin.
- " Et bien Mademoiselle
André, est-ce là l’attitude d’une jeune femme de bonne
famille ? "
Candy sursauta au son de
la voix moqueuse qui s’adressait à elle.
- " Tom ! Que tu es
bête ! Tu m’as fais peur ! "
- " Comment ! Candy avoir
peur ? C’est ta vie de princesse qui te rend si
chichiteuse ? "
- " Chichiteuse !! Tu veux
que je te montre si je suis chichiteuse quand il s’agit de te mettre
une raclée ? "
Tom éclata de rire
" Voilà qui est mieux ! J’ai cru un instant qu’on
avait changé ma championne de lasso ! "
- " Jamais de la vie ! Et
je te le prouve quand tu veux ! "
- " Ca va je te fais
confiance ! " répondit le jeune homme en sautant à
bas de son chariot, " et puis j’ai appris récemment qu’il
ne fallait jamais contrarier une femme… ! "
- " La vie de couple est-elle
si dure que cela ? " demanda en riant la jeune blonde
- " Oh là là ! Je me
fais tout le temps engueuler ! C’est pire que l’époque où
tu me faisais porter le chapeau de toutes tes
bêtises ! "
Candy rit de bon cœur à
l’évocation de ce souvenir de leur enfance. " Je suis sûre
que Betsy a de bonnes raisons pour cela ! Que lui fais tu comme
misères ? "
- " Rien ! Je te le
jures ! C’est juste que… parfois je veux l’aider et je
casse des petites choses… ou alors j’oubli d’enlever mes bottes…
et je mets de la terre partout ! "
- " Pauvre Betsy ! Je me
demande ce qui a bien pu la pousser à te choisir comme
mari ! "
- " Dis donc je ne te permets
pas ! " s’exclama Tom en faisant mine de lui donner
un coup de poing, " des tas de jeunes filles se
bousculeraient pour avoir la chance de m’approcher ! "
- " Hum… oui
certainement ! Si elles étaient aveugles et sourdes… !! "
Candy s’éloigna
rapidement afin d’éviter une éventuelle bourrade de son ami d’enfance,
mais celui ci resta sur place, trop abasourdi pour réagir.
- " Ne fais pas cette tête
Tom, je plaisantais ! "
- " Mouais… Tu as plutôt
intérêt ! "
- " Je sais que tu es un homme
merveilleux et que Betsy a beaucoup de chance de t’avoir pour
époux " reprit la jeune femme en se rapprochant de Tom,
" dis moi sérieusement : es tu
heureux ? "
- " Oui
maman ! "
- " Que tu es stupide
décidément ! "
Tom prit le bras de son
amie et lui murmura à l’oreille " je suis le plus heureux des
hommes… mais n’en parle à personne, je ne veux pas que cela se
sache ! "
- " Comme si tu pouvais le
cacher ! Ton visage respire le bonheur depuis que tu es
marié ! "
- " Cela se voit donc à ce
point ? " demanda le jeune homme consterné.
- " Oui, et cela me fait
plaisir. D’autant que je trouve Betsy adorable ! "
- " Elle aussi t’adore !
D’ailleurs elle m’a encore demandé ce matin quand est-ce que tu
allais montrer le joli bout de ton nez chez nous, cela fait bien
longtemps que l’on ne t’a vu ! "
- " Je sais, j’ai eu beaucoup
de travail ces derniers temps…. "
- " Hum… je me suis laissé
dire que tu te portais plutôt volontaire … Que cherche tu à
prouver Candy ? Ou à oublier… ? "
- " Ne dis pas de sottises Tom,
c’est vrai que je ne refuse pas les heures supplémentaires quand on
me le demande mais parce que c’est nécessaire ! Refuser
pourrait signifier la mort de certains patients ! "
- " Je le sais bien Candy, mais
nous nous inquiétons malgré tout pour toi ! "
- " Nous ? De qui parle
tu ? "
- " Ben… de moi et Betsy bien
sûr… " avança le jeune homme, sachant qu’il venait de
se trahir.
- " Ne me raconte pas d’histoires
Tom ! "
- " Bon… j’ai vu Albert qui
m’a fait part de ses inquiétudes, et puis Melle Pony et Sœur
Maria, sans oublier Annie et Archibald… "
- " Et bien ! Je vois que
je suis un sujet de conversation bien intéressant ! "
- " Tu n’es pas un sujet de
conversation Candy mais notre amie ! Et il est naturel que l’on
s’inquiète pour toi ! "
- " Je ne vois pas pourquoi, je
vais parfaitement bien ! "
- " Oui physiquement sans aucun
doute ! Mais mentalement… regarde quand je t’ai surprise tu
semblais tellement triste ! "
- " Je n’étais pas
triste ! "
- " Ne me mens pas Candy, je te
connais trop bien ! "
La jeune femme s’arrêta
de marcher et fit face à son compagnon : " Je te jures que
je vais très bien ! Et si je t’ai paru triste c’est simplement
parce que j’étais en train de penser à la réception que me concocte
Albert… Rien que d’y penser me rend malade ! "
Tom regarda son amie, il
semblait peser ses dernières paroles.
- " Tu me jures que c’est
pour ça que tu faisais cette tête ? "
- " Je te le promets !
Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en
enfer ! "
Le garçon éclata de
rire : " alors j’espère pour toi que tu dis la vérité,
car l’enfer ne m’a jamais paru très réjouissant ! "
" Cela ne sera
jamais pire que ce que je vis depuis quatre ans… " pensa
Candy, " mais ça, personne ne doit le savoir ! "
Les deux amis reprirent
leur chemin tout en discutant gaiement de choses et d’autres, Tom
semblait angoissé par l’invitation qu’il avait reçu d’Albert pour
la soirée d’anniversaire de Candy : il ne cessait de demander à
cette dernière tous les détails d’une telle manifestation.
- " Enfin Tom, vous êtes
déjà venus dîner au manoir, cela ne sera guère
différent ! "
- " Tu veux rire ! Il va y
avoir au moins 150 personnes et il va falloir
danser ! "
- " Il y aura 250 personnes et
tu sais danser non ? "
- " Deux cent
cinquante ? " répéta le jeune homme en ouvrant de
grands yeux " oh là là ! C’est pire que tout ce que
je pensais ! Et je te rappelle que je n’ai dansé que dans des
bals de village et à mon mariage, jamais dans la haute société… "
- " Il n’y a pas de
différence, si ce n’est que dans la haute société tout le monde
paraît guindé et gêné par les tenues trop
étroites ! "
- " C’est facile de parler
une fois que l’on y est habituée… "
- " Je te rassure : cela
ne m’amuse pas non plus ! Mais je n’ai pas le choix… il
parait que l’on a qu’une fois 21 ans ! "
Tom se rendit compte que
cette soirée s’annonçait réellement comme une corvée pour son amie
et il se dit que puisqu’elle y avait survécut lorsqu’elle s’était
rendu à son premier bal à l’âge de 12 ans sans y être aucunement
préparée, il devrait bien pouvoir s’en tirer honorablement.
- " Candy… je peux te poser
une question ? "
- " Bien
sûr ! "
- " Pourquoi reste tu à
Lakewood si tu déteste tant que ça cette vie ? "
- " Je ne la déteste pas Tom,
ce sont simplement les mondanités que je déteste ! "
- " Je te connais ma
jolie ! Tu serai tout aussi heureuse dans une
cabane ! "
- " Ou dans une
étable ? " demanda Candy en lui adressant un petit
sourire en coin.
- " Ce n’est pas ce que je
voulais dire ! "
- " Je le sais "
répondit Candy en redevenant sérieuse. " C’est vrai que
je n’aime pas les mondanités qui sont de mise dans la haute
société, ni le faste que doit prendre la moindre occasion de
recevoir quelqu’un. Je ne raffole pas non plus du luxe ou des
domestiques qui sont là pour prévenir le moindre de mes désirs,
pourtant je le supporte… pour Albert. Il a eu la bonté de m’adopter
quand je n’étais qu’une petite orpheline et il a toujours été
là pour moi. De plus je sais que cette vie lui pèse également d’un
certain côté… et je ne me sens pas le droit de l’abandonner pour
vivre comme je le voudrai alors que lui se trouve coincé dans ses
obligations de chef de famille… "
Candy se tut. Sentant qu’elle
était plongée dans ses pensées, Tom ne lui posa pas d’autre question.
Le jeune homme savait que lorsque Albert avait reprit sa place en tant que
chef de famille, il avait demandé à la jeune fille de venir s’installer
avec lui à Lakewood. Celle ci avait accepté à la condition qu’elle
pourrait mener sa vie comme elle l’entendait, Albert s’était bien
entendu empressé d’accepter, trop heureux de savoir qu’il pourrait
continuer à veiller sur elle et conscient du sacrifice qu’il lui
demandait. Tante Elroy avait quant à elle manifesté beaucoup moins d’enthousiasme,
surtout quand elle avait comprit que Candy continuerait à travailler
comme infirmière. L’air pincé qu’elle avait prit à ce moment là
avait failli faire éclater de rire la jeune fille, mais celle ci s’était
retenu en songeant à l’effort que faisait la vieille dame en acceptant
ses conditions. Ainsi Candy était revenu s’installer au manoir, au
grand soulagement de ses amis qui s’inquiétaient de la savoir seule
après sa rupture avec Terry.
Pourtant Tom pensait qu’il
était temps que la jeune femme tourne la page et commence sa vie d’adulte.
" Après tout, peut être que cette fête d’anniversaire sera
l’occasion pour elle de rencontrer quelqu’un ! "
Les deux jeunes gens
venaient d’arriver devant l’hôpital.
- " Et bien Tom, merci de m’avoir
tenu compagnie pendant le trajet ! Et ne t’en fais donc pas, la
soirée se passera bien ! Embrasse Betsy pour moi, et à dans
quatre jours ! "
- " Ok chef ! Travaille
bien ! "

Fin
du chapitre 1
© zazou novembre 2003
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