LES CROISEES DU DESTIN
par Sanyloulou


Chapitre 1: William et Candice Andrey



La maison de Pony

Le soir tombait sur la maison Pony et tout le monde était encore là, mais plus pour longtemps car il se faisait tard et ils étaient tous fatigués de cette journée passée dans la joie et la bonne humeur! Candy été heureuse, elle était entourée de tous ceux qu'elle aimait. Enfin, presque...

« Oû êtes vous mes autres amis? rêva-t-elle. Alistair ta bonne humeur me manque tant. Terry, oh Terry, es-tu heureux au moins aujourd'hui? Ta vie est le théâtre et biensur que tu es heureux, auprés d'une belle jeune fille comme Suzanne!  »

Elle regarda Archibald et sa douce amie, promis l'un à l'autre:

« Connaîtrai-je un jour moi aussi le bonheur d'aimer et d'être aimée sans barrière, libre de toute entrave? Non, je ne pense pas puisque mon coeur est pris par un amour interdit et impossible. Je continuerai mon chemin en donnant aux autres tout ce que je peux leur donner et garderait bien au fond de mon coeur mon amour. Soulager les autres de leurs souffrances, voilà ce pourquoi je suis faite! ».

La tirant de ses réflexions elle entendit la voix d'Albert l'interpeller:

«  Candy, tu es avec nous?

    *

      Hum?...
    *

      Nous partons Candy mais n'oublie pas que nous nous retrouvons la semaine prochaine à Chicago pour préparer mon intronisation, je veux ma fille auprés de moi et plus éblouissante que jamais !!
    *

      Oui Albert comptez sur moi!
    *

      Georges viendra te chercher. »


Chicago

Candy était de retour et grâce à l'influence de son père adoptif, elle avait pu réintégrer son travail d'infirmière à l'hôpital Ste Johanna. Elle travaillait dur et restait à son service beaucoup plus que de raison. cCétait le seul moyen qu'elle avait trouvé pour lutter contre la solitude qui l'envahissait depuis le départ d'Albert, solitude qui lui faisait penser de plus en plus à Terry, à ce que pouvait être sa vie. Allait-il se marier? Le travail l'empêchait de penser et quand elle rentrait chez elle le soir, elle était tellement épuisée qu'elle s'endormait souvent toute habillée sur son lit!

Mais aujourd'hui était un jour de repos et elle allait le passer avec Annie à faire les magasins pour se trouver une tenue pour la soirée qui aurait lieu dans deux jours pour l'intronisation d'Albert comme chef de la Famille Andrey.

La journée fut très agréable comme toujours en compagnie d' Annie qui ne vint pas seule chercher Candy.

«  Et oui c'est moi le roi de la mode, s'exclama Archibald enthousiaste. Quel autre avis ne vaut mieux que celui d'un homme pour dire si une femme est belle?

    *

      Oui et puis, plus on est de fous, plus on rit!! fit Annie aussi ennervée que lui.
    *

      D'accord! Répondit Candy. Alors allons-y! »

Archibald les conduisit en voiture et Candy songea: «  Alistair, comme tes éclats de rire me manquent! » et une ombre passa sur son visage.

Dans la boutique, Annie et Archibald lui firent essayer beaucoup de robes et malgré leurs exclamations aucune ne lui convenait: trop colorée, trop voyante, trop excentrique, trop de froufrous...

« tu es bien difficile ma chère Candy, je vais finir par abandonner! Se désespéra Archibald.

- Oui c'est vrai, fit Annie sur le même ton que son fiancé, ces robes sont toutes plus belles les unes que les autres et tu es ravissante, mais aucune ne te te convient! »

Candy se dirigea alors vers le fond du magasin et décrocha une robe . Elle était couleur écru, toute simple sans fioriture.

« Je vais essayer celle-ci!

- Mais tu n'y penses pas, elle a l'air de rien » s'exclama archibald se frappant le front de sa main.

Mais quand Candy sortie du salon d'essayage, ses amis ne trouvèrent plus rien à dire. La simplicité de la robe ne faisait que mettre encore plus en valeur la beauté de la jeune fille, la blondeur de ses cheveux et le vert de ses yeux. Le décolleté laissait paraître ses blanches épaules et était décoré de fines perles qui longeaient la gorge de la jeune fille.

«  Tu as raison Candy, approuva Annie. C'est celle -ci qu'il te faut, c'est tout à fait toi: simple et naturelle et ... très belle!

    *

      Oui, elle te va comme un gant! J'en connais une qui va en être verte de jalousie!!
    *

      Alors c'est celle qu'il me faut!!! » fit candy


New-York

Pendant que Suzanne faisait ses séances d'entraînement à la marche avec la nouvelle prothèse que Terry lui avait payé, celui-ci lisait le journal:

«  Première apparition public de William A. Andrey

Le très fameux Grand Oncle William A. Andrey, président directeur général des entreprises Andrey implantées dans toute l'Amérique, se révèlera enfin au public en compagnie de sa fille adoptive et héritière, Candice, le 2 mai... »

Terry n'en lit pas plus:

« Candy, tu vas enfin faire connaissance de ton bienfaiteur et que tu le veuilles ou non, tu feras cette fois -ci pleinement partie de cette famille. Tu vas devoir te plier aux lois des grandes familles et certainement arrêter ton métier d'infirmière. Tu entres maintenant dans ce monde que j'ai fui et je te souhaite bonne chance. Candy... Comme ton sourire me manque, j'aimerai tellement encore entendre ton rire et pouvoir te regarder vivre! Mon amour, comme tu es loin... »

Suzanne sortie de la salle de rééducation au moment où Terry, face à la fenêtre était dans ses pensées:

« Terry, j'ai terminé, nous pouvons y aller »

Terry ne bougea pas.

« Terry? » appela-t-elle inquiète.

Il se retourna et elle vit dans ses yeux cette tristesse qu'elle luiconnaissait depuis toujours, à chaque fois qu'il pensait à elle et cela arrivait trop fréquemment.

« Il pense toujours à elle, il ne se passe pas une journée sans qu 'elle ne soit présente dans ses pensées! Pourtant quand il a quitté la troupe, il ne l'a pas rejointe, pourquoi? Je réussirai à lui faire oublier.Dés que je marcherai sans canne nous pourrons commencer à vivre normalement et je le rendrais heureux! »

«  Allons-y » fit Terry et en lui même:

«  je vais prétexter une visite à mon père et j'irai la voir! C'est un grand jour pour elle et même si elle ne le sait pas, je veux être à ses côtés »

Chicago

Le grand jour est enfin arrivé.

Des tentes et des tables avaient été dréssées dans le parc afin de recevoir tous les invités et journalistes venus de tout le pays.

La Grand tante Elroy était très agitée et nerveuse:

«  J'espère que cette gamine va bien se tenir et ne fera pas plus de honte à notre famille par son comportement que par ses origines! »

Eliza elle bouillait de rage :

«  Cette Candy, elle va être dans tous les journaux du pays aux côtés de l'oncle William et moi on ne me verra même pas!

- Eliza cela suffit! Lui dit sa mère qui l'entendait marmonner. L'oncle William m'a bien fait comprendre dans sa lettre à propos du mariage de Candy et de Niel, qu' à la moindre mauvaise allusion sur Candy ou au moindre comportement mesquin de ta part, il nous faisait radier de la famille Andrey! Alors ravale ta colère et sourit pour être jolie et essayer d'éclipser cette Candy!

    *

      Bien maman! Mais je me vengerais... »

      Candy , elle, se préparait avec l'aide de sa servante Typhanie. Elle se regarda dans le miroir d'un air dubitatif.

      « Mademoiselle à cette heure de l'aprés-midi il serait plus correcte que vous passiez une étole sur vos épaules, lui conseilla Typhanie
    *

      - hum, hum. » fit Candy songeuse.

      Candy se passa l'étole de la même couleur que sa robe et cela rendit son charme encore plus frappant car ses épaules ne se voyaient plus , elles se devinaient.

      Typhany tenait un écrin dans sa main et le tendant à Candy:

      «  Monsieur William me fait vous dire qu'il aimerait que vous portiez ceci. »

      Candy ouvrit l' écrin. Il contenait une trés fine chaîne en or où était accrochée une magnifique émeraude taillée en forme de coeur, pas très grosse mais juste ce qu'il fallait pour que l'on constate le rappel de la couleur de ses yeux .

      « Oui cela va très bien » approuva candy une fois que l'émeraude orna son cou.

      Cependant, elle n'était toujours pas satisfaite de son reflet dans le miroir.

      « Quelque chose ne va pas Mademoiselle Andrey?

      - Appelle moi Candy s'il te plaît! Je ne sais pas ... Je trouve que ma coiffure ne va plus. J'ai 18 ans maintenant et je pense qu'il est temps que j'abandonne les couettes !
    *

      Voulez-vous que je vous fasse un chignon? Suggéra Typhanie.
    *

      Oh non, répondit Candy d'un air boudeur, j'aurai trop peur de ressembler à la tante Elroy!! Non, je vais plutôt... »

      Les invités étaient arrivés et des tables rondes étaient dressées pour le repas. Les journalistes étaient prêts , appareils photo et calepin en mains, crayon derrière l'oreille.

      Enfin la Grand tante Elroy s'avanca et monta sur l'estrade:

      «  Chers amis chère famille! Enfin le jour est arrivé où Monsieur William Albert Andrey a accepté de se montrer aux yeux de sa famille et du pays tout entier. Voici, le chef de la famille Andrey!! »

      Albert s'avança magnifique dans son costume gris, ses longs cheveux blonds flottant sur ses épaules, l'allure fière . Il monta à son tour sur l'estrade:

      «  Chers invités, je me présente enfin à vous et j'imagine votre stupeur en me découvrant non pas comme le vieil homme à barbe et cheveux grisonnants que tout le monde pensait, mais comme un homme de 30 ans. C'est par mon âge que s'explique ce mystère sur ma personne car étant jeune et chef d'une si grande famille et d'une si grande entreprise, je ne pouvais la diriger comme il était nécessaire. Aujourd'hui le jour et l'âge (clin d'oeil) sont arrivés pour que je puisse en prendre officiellement les commandes. Mais ma toute première décision concernant la famille a été prise il y a déjà longtemps et celle-ci n'a pas forcément plut aux différents membres qui la composent. C'était ma première décision et une des meilleures car elle ne m'apporte que du bonheur et toute sa joie de vivre; Je vous parle de mon héritière que j'ai choisie en l'adoptant, ma fille, Candice Andrey! »

      Candy sortie de la tente située au bout de l'estrade et commença à monter les marches. Elle était si impressionnée qu'elle retenait son souflle de peur de trébucher. Elle s'avança vers Albert, saisit la main qu'il lui tendait, mouvement qui fit très légèrement glisser son étole, découvrant ainsi la blancheur d'une épaule. Elle se tourna et fit fièrement face à son public comme Albert le lui avait demandé:

      « Tu es ma fille et je veux que tu en sois fière! Oublie toutes ses langues de vipères qui t'ont fait du mal! Aujourd'hui tu marches sur leur tête et songe à ce moment là, à la belle grimace de singe que feront Niel et Eliza. Cela te rendra la chose plus facile! » et ils avaient tous les deux rient aux éclats dans cette complicité qui les unissait de puis si longtemps!

      A ce souvenir, Candy releva la tête et se montra ainsi à tout le monde. L'impression qu'un ange venait d'apparaître, envahie à ce moment toute l'assemblée: Candy était vraiment belle et gracieuse dans cette robe. L'émeraude brillait à son cou et ses cheveux simplement retenus par un ruban vert foncé, tombaient délicatement dans son dos. Ses lèvres étaient trés légèrement colorées de rose et la gêne donnait à ses joues un bel éclat. Une jeune femme était sortie de la petite fille espiègle et un peu brouillon qu'elle était. Elle révélait à tous sa beauté, son charisme et une douce sensualité émanait de sa personne . Une rose parmi tant de chardons!

      Eliza trépignait de rage, Niel faillit avalé une mouche tellement il était ébahi, Annie et Archibald heureux de la voir si épanouie, et là, caché derrière un arbre, dissimulé sous une casquette noire dans un costume noir, un jeune homme la regardait émerveillé et si triste à la fois.

      «  Mon Dieu ce qu'elle a changé! Elle est devenue une vraie femme maintenant! Sa beauté est à la hauteur de ce qu'elle est, lumineuse douce et si simple! Pas besoin de ruban, de volant, de dentelle, de froufrou et de tout ce qui s'ensuit! Belle naturellement. Vous êtes magnifique mademoiselle tâche de sons et je ne doute pas que vous trouviez rapidement un mari! Oh Candy, j'aurais tellement aimé... pourquoi le destin s'est-il acharné contre nous? Soit heureuse ma douce Candy... Mais pourtant qu'est-ce qui a changé dans ton regard? On dirait qu'il a perdu cette jolie flamme qui y brillait...  »

      Terry, baissa la tête et heureux d'avoir volé cette image de sa douce bien-aimée perdue, se retourna et parti comme il était venu sans que personne ne le sache.

      La journée se passa, Candy aux côtés d'Albert, à sourire à toutes les personnes qui leur étaient présentées.

      Candy fini par rejoindre Archibald et Annie qui sirotaient un verre de champagne à l'ombre d'un arbre.

      «  Ah vous êtes là tous les deux!!

      -Et oui tout ce monde, ça nous tournait un peu la tête! Lui répondit le jeune homme;
    *

      Je ne sais pas comment tu fais Candy pour garder ce sourire moi je n'en pourrais plus! Lui dit Annie
    *

      Mais je n'en peux plus! j'ai mal aux pieds etje n'ai qu'une envie c'est de me mettre pieds nus!! Cette journée est interminable! Et on m'a présentée à tellement de monde que ma tête va exploser!
    *

      En tout cas, tu aurais été ravie de voir la fureur d'Eliza quand tu es apparue sur l'estrade!!! C'était trop drôle! Fit le jeune homme moqueur.
    *

      Oh oui! Elle était verte de colère et Niel, s'il ne reste pas déformé par la grimace qu'il a faite à ta vue, il aura de la chance! »

      Et tous trois éclatèrent de rire!

      « Bon, je crois qu'il faut y aller, le repas va commencer! Soupira Candy.
    *

      Oui allons-y et j'espère que tu me garderas une valse?
    *

      Mon carnet est déjà plein le taquina Candy d'un air huppé, mais pour vous cher monsieur, je ferai un effort »

      Ils rentrèrent ensemble dans la grande demeure des Andrey.

      Tard dans la nuit, Candy fut enfin libérée de ses obligations et put enfin regagner sa chambre. Allongée dans le noir, elle songeait:

      « Je pense avoir fait bonne impression et Albert a eut l'air d'être fier de moi. Il va y avoir des articles dans les journaux. Terry les lira-t-il à New York? Tiens pourquoi je pense à lui? Lui ne doit pas penser à moi, il est certainement en train de triompher dans une pièce de Shakespear et avoir des tas d'admiratrices à ses pieds et biensûr il a Suzanne, pourquoi penserait-il à moi? Il m'a promis d'être heureux, et moi aussi je lui ai promis! Pourtant, je n'arrive pas à tenir cette promesse,.j'ai beau rire et sourire, faire comme si rien n'était, il y a toujours cette cassure en moi, il me manque tant! J'aimerai tellement le revoir, mais il ne faut pas! Si je le revois, j'aurais encore plus mal et je ne pourrais plus le quitter! Il ne faut pas, je l'ai promis à Suzanne! Et pourquoi lui ai-je promis ça?? Quelle idiote j'ai été! Toujours faire passer les autres avant mon propre bonheur! Enfin! Je vais retourner travailler aprés_demain et je n'aurai plus le temps d'y penser! »


Hôpital Ste Johanna

Trois mois s'étaient écoulés depuis la journée d'Albert, et Candy avait repris son travail à un rythme effréné qui inquiétait ses supérieurs. Pourtant, son acharnement au travail n'arrivait plus à compenser son manque de Terry. Assise à son bureau au cours d'une garde de nuit, elle songeait: « Ca ne va plus, je m'ennuies, il me faudrait un peu plus d'action dans ma vie. Mes patients ne suffisent plus pour que je ne pense plus à lui. Je ne comprends pas pourquoi les journaux n'ont pas annoncé ses fiancailles avec Suzanne? Pourquoi ne la demande-il pas en mariage depuis tout ce temps? Oh Candy arrête de penser à lui et trouve une solution pour t'occuper l'esprit! »

C'est quand elle se réveilla le lendemain qu'elle sut ce qu'elle voulait faire et elle alla en parler à Albert le jour même dans le jardin de la maison de Chicago en se baladant dans le parc.

« Albert, je veux devenir médecin!

    *

      Médecin, mais pourquoi.? S'étonna-t-il.
    *

      J'en ai assez de faire toujours la même chose: donner les thermomètres, faire les pansements et faire prendre les médicaments Il n'y a pas assez d'action! Je veux être plus active auprés du patient, trouver de quoi il souffre et savoir ce qu'il faut faire pour le soulager plutôt que d'attendre les ordres des médecins. Je me souviens de cette fois dans le train qui me ramenait de Floride, à quel point je m'étais sentie impuissante face à cette petite fille qui avait une grave crise de péritonite et qui a faillit mourir parce que je ne savais que faire! Je veux savoir, je veux faire, je veux sauver!!!
    *

      Très bien Candy, accepta Albert, je vais me renseigner sur les facultés de médecines. Je veux que tu sois dans la meilleure mais il faut aussi qu'elle accepte les femmes, tu sais que c'est une profession assez fermée!
    *

      Oui, je le sais, mais c'est possible. J'ai connu une femme médecin lorsque j'étais à l'hôpital volant
    *

      Je vais voir ce que je peux faire! Lui assura le jeune homme. En attendant, tu devrais te reposer un peu, tu as de très grandes cernes et tu m'as l'air épuisé, je crains que tu ne travailles trop!
    *

      Mais non Albert! Ne vous inquiétez pas, le travail, c'est la santé » et avec un joli clin d'oeil elle lui attrapa le bras et ils continuèrent leur balade en parlant des projets d'union d'Annie et d'Archibald.


New-York

« Terry, tu devrais te reposer, tu travailles trop tu es épuisé et je ne te vois quasiment plus! S'inquiéta Suzanne

    *

      mais tu sais bien que la grande première est dans un mois, répondit le jeune acteur agacé de la sollicitude de la jeune fille, et je ne peux pas me permettre de ralentir le rythme des répétitions! Il faut que je sois parfait! Et puis il faut bien que je travaille beaucoup pour payer tes frais médicau
    *

      oh Terry...fit Suzanne bouleversée par tant de dureté.
    *

      Excuse moi, la pria-t-il tristement. Ce n'est pas ce que je voulais dire! Tu as raison je vais aller me reposer un peu »

Terry sorti de l'appartement de Suzanne et rentra chez lui. Il s'alluma une cigarette , pris une coupure de journal dans une petite boîte sur une étagère et s'allongea sur le divan de son petit appartement. Il regardait sans se lasser cette photo découpée dans le journal trois mois auparavant. Elle représentait Candy telle qu'elle était apparue ce jour là, merveilleusement belle et digne dans son nouveau rôle de riche héritière! Elle se tenait aux côtés d'Albert, son père adoptif. Comme beaucoup de personnes dans l'entourage d'Albert, Terry avait été très étonné d'apprendre que c'était lui le Grand oncle William Andrey, et soulagé en même temps car il avait bien senti le lien qui existait entre Candy et Albert, et cela l'effrayait un peu.

«  Au moins ce sera un mari potentiel de moins pour elle! »

Terry s'en voulu aussitôt de cette pensée:

«  Bon sang! Je lui ai fait me promettre d'être heureuse et pour cela il faudra qu'elle tombe amoureuse un jour, et au moins Albert aurait été quelqu'un de bien!! Candy, que deviens-tu? Te fais tu- à ta nouvelle vie? »

Profitant de l'absence de Terry, Suzanne se rendit à l'hôpital Jacob là où elle suivait sa rééducation pour voir son médecin, le dr Keller.

Elle attendit patiemment dans sa salle d'attente jusqu'à ce qu'il puisse la recevoir.

«  Suzanne, nous n'avions pas rendez-vous aujourd'hui?!

    *

      Oui je sais docteur! Je ne viens pas pour moi mais pour vous parler de Terry, il m'inquiète
    *

      Hum, hum... je vous écoute.
    *

      Je sais que dans un mois c'est la grande première de Hamlet mais il travaille dix-huit heures par jour au théâtre ou à répéter seul, il ne mange plus et je crains que le peu d'heures de sommeil qu'il s'accorde ne soit bénéfiques. Il m'inquiète, il va lui arriver du mal à ce rythme là!
    *

      Oui, je vois... Mais cela fait maintenant deux ans que je vous connais Terry et vous et je ne l'ai jamais trouvé très extravagant et débordant de joie ce garçon. Lui est-il arrivé quelque chose de grave? A-t-il perdu quelqu'un dont il aurait du mal à se remettre de la disparition? Ce que vous me décrivez comme symptômes pourrait ressembler à une belle dépresssion!
    *

      Une dépression ? S'exclama la jeune femme. Oh non,je ne pense pas!Jje pense simplement qu'il est trop angoissé par son rôle et je voulais juste savoir s'il y avait quelque chose que je puisse faire pour l'aider?
    *

      Je peux lui prescrire des tranquilisants mais je ne pense pas qu'il en voudra.... Suzanne?
    *

      Oui Dr Keller?
    *

      Vous l'aimez?
    *

      Oh oui je l'aime, répondit-elle en baissant les yeux et rougissant légèrement.
    *

      Et lui?
    *

      Comment ça et lui? s'offusqua-t-elle. Biensûr que lui aussi m'aime sinon il ne s'occuperait pas de moi comme il le fait et il ne resterait pas prés de moi ainsi! Sur ce docteur, je vous laisse j'ai à faire! »

Suzanne se leva et claqua la porte derrière elle.

« Elle marche de mieux en mieux avec sa nouvelle prothèse. Elle ne s'est pas appuyée sur sa canne en sortant. Terrence pourrait bientôt avoir fini de payer sa soi-disant dette envers elle »

Le Dr Keller avait été mis au courant de toute l'histoire par une autre actrice, Karen, qui avait été écoeurée de la façon dont Suzanne avait volé à Terry et Candy, leur bonheur en obligeant ce dernier à rester prés d'elle.

Adossée à la porte du bureau du Dr Keller, Suzanne pensait tristement:

« Une dépression? À cause d'elle ? Mon dieu non ,ce n'est pas possible que ce soit à ce point là!? Il faut que je trouve le moyen de le rendre heureux et de lui faire oublier. Je marche pratiquement sans canne maintenant et je pourrais solliciter un rôle dans la pièce? Peut-être que de rejouer avec lui lui redonnera le sourire. »


Chicago

Dans son bureau, Albert s'entretenait avec Candy:

« Candy, une des meilleures facultés de médecine et la seule qui accepte les femmes, est à New-York.

    *

      New-york dîtes vous?s'étonna la jeune femme;
    *

      Oui. c'est celle qui est rattachée à l'hôpital Jacob. J'ai écris au directeur et il accepte de te prendre dans deux semaines directement en troixième année étant donné ton diplôme et ton expérience d'infirmière. Tu seras donc en première année d'internat. »

Candy pensa:

«  L'université de l'hôpital Jacob à New York? C'est là que se faisait soigner Suzanne! C'est prés de l'appartement de Terry, oh mon dieu! Je ferai tout mon possible pour ne pas tomber sur lui! »

«  Dans deux semaines! S'exclama-t-elle . Très bien, ça me convient. J'aurais le temps de dire au revoir à tout le monde!! Oh merci mon chère papa, lui dit-elle d'un ton taquin en lui sautant au cou!

    *

      Candy, je sais que ça va être difficile pour toi d'être à New-york mais...
    *

      Ne vous inquiétez pas Albert, l'interrompit-elle, je ne suis pas le Petit Chaperon Rouge, je saurai éviter le grand méchant loup!! »

Et avec un clin d'oeil et un sourire mutin, Candy sortie de la pièce et alla retrouver Archibald et Annie qui prenaient le thé dans la pièce voisine. Elle leur annonça la nouvelle et Archibald leur proposa d'aller fêter ça à la fête foraine pour se détendre tous les 3 et, pourquoi pas ,avec Albert. Celui-ci accepta, aprés tout cela lui ferait du bien de se changer les idées et de retrouver un peu d'insouciance. L'aprés-midi fut agréable et chacun s'amusa.

Au cours de l'aprés-midi, albert observait sa protégée et il ne put s'empêcher de penser:

« Candy, comme il est bon de te voir rire de bon coeur! Et toi Archibald, la douleur de la perte d'Alistair est encore très présente mais cet aprés-midi, tu m'as rappelé ta bonne humeur d'antan! Comme il est loin le temps où ils étaient tous heureux! »

 


© sanyloulou 2008