La vie ne continue pas toujours
par Nora


* cette image est issue du site Candy franco-japonais de Leila

Chapitre 7

 

Une semaine s'était était écoulée depuis l'accident de Candy.

Les médecins de l'hôpital avaient consenti à la laisser rentrer chez elle.

Candy se tenait dans la chambre d'hôpital debout, elle portait une robe blanche avec les cheveux attachés en demi-queue de cheval. Elle n'avait plus qu'un léger pansement sur le front mais toujours un bandage autour du bras. D'après les médecins, la blessure au bras mettrait assez de temps à cicatriser car elle était profonde.

Annie rentra dans la chambre et dit :

" C'est bon, nous pouvons partir ! "

Annie si calme d'habitude était depuis quelques temps plus vivante que jamais. Elle resplendissait de joie et de bonheur. Candy avait remarqué ce brusque changement chez son amie d'enfance et elle était bien décidée à trouver la cause de son récent bonheur.

Les deux jeunes filles sortirent de l'hôpital et marchèrent en direction de la voiture qui les attendait. Elles s'installèrent dans la voiture. Candy donna son adresse au chauffeur qui démarra tout de suite.

Sur le chemin, elles parlèrent de tout et de rien. C'était essentiellement Annie qui parlait. Elle parlait du temps, de la tante Elroy ou encore d'Élisa et Daniel. Cependant, Annie ne cessait de se poser une question : comment Candy allait-elle réagir à l'annonce de sa récente relation avec Albert ? Allait-elle être heureuse ou allait-elle lui dire que c'était une erreur ? Après tout, Albert était le père adoptif de Candy.

La voiture arriva à destination, Candy descendit avec l'aide d'Annie et l'invita à rester. Elles s'assirent toutes les deux sur un canapé. Candy prit les mains d'Annie dans les siennes et lui dit

" Annie, je veux savoir ce qui rend ma meilleure amie si heureuse ! "

Annie baissa la tête et rougit. Candy retrouvait là l'ancienne Annie, timide et réservée. Elle leva la tête et dit :

" Tout d'abord, tu dois savoir que Archibald et moi sommes séparés. Il n'y a vraiment plus aucun espoir pour nous deux.

  • Annie – reprit Candy – es-tu sûre qu'il n'y a plus aucun espoir ? Si tu l'aimes, tu dois y croire, même si il est loin ou si il est avec une autre femme, il faut toujours y croire.
  • Non Candy, il n'y a vraiment plus aucun espoir. Comme tu as dit Candy, si je l'aimais j'y croirai, mais le problème est que je ne l'aime plus. "

Candy parut choquée de cette révélation. Depuis qu'elle avait retrouvé Annie, celle-ci était folle amoureuse de Archibald. Comment cet amour avait-il pu s'éteindre ?

" Oui, - reprit Annie – je ne l'aime plus. Depuis quelques années, Archibald s'est éloigné de moi. Je ne sais pas comment cela s'est produit mais mon amour a laissé place à de l'amitié pour mes nouveaux amis, comme Albert. Je l'aimais depuis si longtemps et lui ne m'aimait pas. Je le savais, je savais qu'il ne restait avec moi uniquement que par principe. Je l'ai su depuis le début. "

"C'est vrai qu'Annie a beaucoup souffert de n'avoir jamais réussi à se faire aimer d’Archibald " – pensa Candy.

" Candy – dit Annie brisant le silence – je suis tombée amoureuse de quelqu'un sans même m'en rendre compte.

  • Qui donc ? – demanda Candy heureuse que son amie ait trouvé quelqu'un d'autre à aimer et très intéressée par ce nouvel arrivant. "

Annie hésita quelques instants, elle ne savait vraiment pas comment Candy allait réagir. Finalement, elle dit :

" C'est Albert. "

Candy resta bouche bée. Anne était tombée amoureuse de Albert. Après tout, ils avaient créé des liens étroits ces dernières années. Quand Candy n'était pas là, c'était toujours Albert qui consolait Annie. Albert était très gentil, doux et tendre ; il avait le cœur sur la main. Après tout, ils feraient un beau couple si Albert ressentait la même chose pour Annie.

" Annie – dit Candy – en as-tu parlé avec Albert ? Sais-tu quels sont ses sentiments pour toi ? "

Annie rougit à la pensée de leur baiser. Candy remarqua qu'elle avait rougit et se demandait pourquoi.

" Candy – dit Annie – je … Albert et moi, nous nous sommes embrassés. "

Après avoir dit ces mots, Annie se prit le visage dans les mains tout en riant.

Candy fut submergée par une vague de joie. Annie et Albert, Candy n'aurait put rêver mieux. Ils faisaient un si beau couple. C'était merveilleux, Candy était tellement heureuse pour ses deux amis. Elle n'avait pas vu cette relation se profiler à l'horizon. Elle n'avait rien remarqué. Cette donc cela qui rendait Annie si heureuse. Si Annie était heureuse Candy l'était aussi.

" Annie, c'est merveilleux je suis si heureuse pour toi … pour vous deux – dit Candy prenant son amie dans ses bras. "

Annie était soulagée. Candy était heureuse pour elle, elle ne lui en voulait pas. Candy demanda des détails à Annie sur sa relation avec Albert. Depuis combien de temps durait-elle ? En quoi cet amour était différent de celui éprouvé pour Mr Albert ? Embrassait-il bien ?

Les deux amis passèrent le reste de la journée à discuter sur le canapé du salon.

Après une nuit pleine de rêves sur Annie et Albert et leur probable mariage, Candy décida d'aller faire ses courses.

Ce jour-là, il faisait très froid, la pluie tombait et la neige n'allait pas tarder. Candy regarda par la fenêtre, la pluie s'était arrêtée. Candy enfila un manteau et sortit. Elle était de bonne humeur et recherchait quel cadeau elle pourrait offrir à Albert.

Elle se rendit dans un magasin proche de chez elle pour acheter un service à thé à Mademoiselle Pony.

" Lequel choisir ? – pensa-t-elle - si Annie était là, elle le saurait, elle a bon goût. "

Le souvenir de la discussion de la veille revint à Candy. Elle était si heureuse que Annie ait trouvé un homme merveilleux qui l'aime de tout son cœur. Ils faisaient un si beau couple. Candy s'était dit qu'elle faudrait qu'elle le félicite.

Candy acheta un magnifique service à thé bleu ciel, après tout elle aussi avait bon goût !

Elle acheta un livre de compte à Archi, une nouvelle veste à Mr Albert, un autre chapelet à Sœur Maria.

Candy était dans un magasin et désespérait de trouver un cadeau pour Patty qui devait les rejoindre à la Maison de Pony. Elle cherchait en vain quand elle vit posé sur une étagère un magnifique vase de cristal. Elle s'en saisit et dit :

" Ca sera parfait pour elle !

Soudain une voix féminine retentit derrière elle disant :

  • C'est gentil de m'acheter un cadeau, mais n'espère pas en recevoir un de moi. "

Candy se retourna et vit Élisa.

Élisa affichait une fois de plus du mépris sur son visage, de la haine.

" Ce n'est pas pour toi, tu ne mérites pas un aussi beau cadeau – répondit calmement Candy.

  • Pour une fois, tu as raison fille d'écurie, j'en mérite un encore plus beau. "

Candy ne s'énerva pas, au fur et à mesure des années, Candy avait apprit à se contrôler, à ne plus s'énerver inutilement. Elle savait qu'Élisa ne cherchait qu'une chose et cette chose était de l'énerver, de la bousculer, mais Candy ne lui donnait pas ce bonheur.

Candy s'était souvent posé une question, cette question demandait pourquoi Élisa la détestait-elle autant. Candy ne lui avait jamais rien fait de mal, dès le premier jour Élisa l'avait arrosé avec un vase d'eau. Cela devait être dans sa nature avait conclu Candy. Daniel lui était moins méchant qu’Élisa, ses mauvais coups avaient fait moins de mal à Candy.

Candy détestait profondément Élisa. C'était à cause d'elle si Terry avait été renvoyé du Collège Saint Paul. C'était à cause d'elle que leur bonheur avait prit fin. Si Terry n'était pas parti en Amérique, il n'aurait jamais connu Suzanna et elle n'aurait pas eu d'accident. Si Élisa n'était pas là, Terry serait toujours avec elle, elle se serait peut-être même mariée avec lui, peut-être aurait-elle un enfant.

Élisa était la cause de tous ses malheurs mais aussi à la fois de tous ses bonheurs. Si Candy n'avait pas été engagée en tant que demoiselle de compagnie, elle n'aurait jamais connu Anthony, été adoptée par Albert, elle ne serait jamais partie en Angleterre, elle n'aurait jamais connu Terry, Archibald, Alistair et elle ne se serait jamais réconciliée avec Annie, sa meilleure amie. Après tout, elle lui devait beaucoup.

" Où passes-tu Noël Élisa ? - demanda Candy par pure politesse.

  • Mes parents organisent une grande soirée où toutes les personnes les plus riches de Chicago seront réunies, bien sûr tu n'es pas invitée.
  • Je ne comptait pas venir, je passe Noël à la maison Pony avec Archibald, Annie, Patty et Mr Albert.
  • Albert vient ? – demanda Élisa rouge de colère.
  • Oui, il vient " – répondit Candy.

Élisa ne dit pas un mot et sortit du magasin.

Élisa avait biensûr invité Albert, il était l'homme le plus important de Chicago. Comment pouvait-elle l'épouser si elle ne le voyait jamais ?

Élisa se rappela son invitation.

" Mon oncle – avait-elle dit – viendriez-vous passer Noël avec nous ?

  • Non – avait répondu Albert sur le ton le plus poli qui soit - j'ai peur d'être retenu ailleurs. "

Comment Albert avait-il osé refuser son offre se demandait-elle. Albert préférait passer Noël avec Candy plutôt qu'avec elle, il avait dû tomber sur la tête.

Élisa rentra chez elle folle de rage pour aller se plaindre à sa mère.

 

Noël n'était plus que dans cinq jours. Candy avait décider d'aller se reposer quelques temps à la Maison Pony mais surtout elle avait décidé d'aider Sœur Maria et Mademoiselle Pony qui seraient bientôt débordées par les préparatifs. Le directeur de l'hôpital lui avait accordé une dizaine de jours de congé à cause de son accident.

Candy s'était donc rendue à la maison Pony. Les premiers jours, furent des jours de détente et de bonheur. Candy se rendait sur la colline le soir pour voir le soleil se coucher, pendant la journée elle décorait la maison et jouait avec les enfants. Ces quelques jours avaient été pour Candy des jours pleins de sérénité, de plénitude et de bonheur.

Il n'y avait aucun endroit au monde où elle se sentait autant en sécurité, sauf peut-être les bras de Terry. La maison de Pony était sa maison, elle y serait toujours accueillie avec le sourire. Mademoiselle Pony et Sœur Maria étaient ses deux mamans, elles avaient rempli leur rôle à la perfection.

" Nous sommes déjà le 23 – s'exclama Candy – le temps passe tellement vite ici. "

Candy venait de se lever, comme tous les matins, elle aidait Sœur Maria à préparer le petit-déjeuner pour les enfants qui allaient bientôt se lever.

Candy leva la tête, elle entendait un drôle de bruit, elle reconnu le bruit d'une voiture.

On frappa à la porte.

" Qui cela peut-il bien être ? - se demanda Candy.

Elle ouvrit la porte et vit devant elle une jeune femme très élégante portant une somptueuse robe jaune et un chapeau de la même couleur orné de fleurs blanches.

" Patty – s'écria Candy.

Les deux amies se serrèrent dans les bras. Candy n'avait pas revu Patty depuis maintenant plus d'un an, d'après ce qu'elle avait pu voir, Patty avait beaucoup maigri et elle était habillée très élégamment.

  • Candy – dit Patty tout en pleurant – tu m'as tellement manqué.

Après avoir salué Mademoiselle Pony et Sœur Maria, Candy entraîna Patty vers la salle à manger.

  • Patty, comme tu as changé – s'écria Candy – tu es vraiment très belle.
  • Merci – dit Patty tout en séchant ses larmes - tu es toi aussi très belle. Je sais que je ne devais venir que demain, mais j'ai préféré venir vous aider à préparer la fête. "

Quand Patty avait porté son mouchoir à ses yeux, Candy avait pu distinguer une magnifique bague à sa main gauche. Candy s'apprêtait à lui demander qui lui avait offert cette bague quand on frappa à la porte.

Candy et Patty virent Mademoiselle Pony et Sœur Maria accompagnées d'Annie rentrer dans la salle. Annie rejoignit ses deux amies, elle se mit elle aussi à pleurer.

" Patty, qui donc t'a offert la magnifique bague que tu portes à ton annulaire gauche ? – demanda Candy les yeux pétillants de malice. "

Patty regarda sa bague et rougit. Puis elle dit enfin.

" Candy, cela te gênerait-il qu'une personne de plus vienne nous rejoindre ?

  • Bien sûr que non – répondit Candy ayant une petite idée des projets de Patty.
  • Et bien, cette bague m'a été offerte par mon fiancé, il s'appelle James. "

Annie ne pouvant plus contenir sa joie serra Patty dans ses bras.

  • Patty, c'est magnifique que tu sois fiancée, raconte nous tout – dit Annie.
  • Il s'appelle James Blythe. James est un ancien soldat, il a été rapatrié pour cause de blessure mais heureusement rien de grave, nous nous sommes rencontrés lors d'une soirée organisée par l'une de mes tantes, c'était une soirée organisée en l'honneur de mon anniversaire. Dès que je l'ai vu, je l'ai trouvé très attirant, nous avons été présentés et nous avons beaucoup discuté. James est tellement gentil, sensible, généreux et simple. Nous avons continué à nous voir et un beau jour, il m'a demandé en mariage. Mais nous n'avons toujours pas fixé de date car tout cela est très récent. "

Annie s'émerveilla devant le récit de Patty. Depuis qu'elle fréquentait Albert, la moindre petite chose la rendait heureuse. Candy quant à elle fut très heureuse pour son ami, et elle comptait bien assister à ce mariage.

La journée passa, les trois amies étaient assez occupées, il fallait faire le ménage dans toute la maison, décorer le sapin, s'occuper des enfants, faire les courses. Toutes trois travaillèrent tant qu'à la fin de la journée elles étaient heureuses de retrouver leur lit.

La nuit parut bien courte pour elles. Dès le lendemain, la plus grande effervescence régnait à la maison de Pony. Mademoiselle Pony, Sœur Maria et Candy s'affairaient en cuisine pendant que Annie et Patty surveillaient les enfants qui paraissaient tous très excités par l'approche de Noël.

Vers quinze heures, le plus gros était fait et les cinq femmes eurent droit à un peu de repos. Elles s'apprêtaient à prendre le thé alors que les enfants dormaient quand on frappa à la porte. Annie alla ouvrir, c'était Albert et Archibald les bras remplit de cadeaux.

Sœur Maria les invita à prendre le thé quand on frappa encore à la porte.

" Qui est-ce ? " – se demanda Annie méfiante.

Cette fois-ci, ce fut Candy qui alla ouvrir. Elle ouvrit la porte et vit devant elle un grand jeune homme aux cheveux châtains, habillé très élégamment, cependant il paraissait assez timide.

Patty courut en direction de la porte. Elle fit rentrer l'homme dans la maison et ferma la porte.

" J'aimerais vous présenter James, mon fiancé " – dit-elle.

Tout le monde parut enchanté de le rencontrer, Archi et Albert avaient eux l'air étonnés par la nouvelle.

Patty fit les présentations.

" James, je te présente William Albert André, Archibald Conwell, Annie Brighton, Mademoiselle Pony, Sœur Maria et près de nous c'est Candy Neige André.

  • Ravi de vous rencontrer Candy, j'ai beaucoup entendu parler de vous.
  • Moi aussi " - répondit Candy en souriant.

Le moment du thé fut un moment très agréable pour tous, ils apprirent tous à connaître James et James apprit à tous les connaître. Il était exactement comme l'avait décrit Patty, gentil, sensible et simple. Il parut très touché par le récit de la vie de Candy, bien sûr, celle-ci n'avait pas parlé de Terry.

" Ils forment un couple parfait " – pensa Candy les voyant l'un à côté de l'autre. Face à elle se trouvait le couple composé de Annie et de Albert. A la table, il n'y avait que des couples excepté Mademoiselle Pony , Sœur Maria et Archibald.

Candy se tourna vers Archibald qui se trouvait auprès d'elle et sourit tristement.

" Je lui dirais bientôt " – pensa-t-il.

C'était maintenant l'heure de faire la fête. La table avait été décorée et était magnifique. Les enfants étaient tous assis quand la dernière personne manquante rejoignit la table.

 

" Dites les grâces mes enfants " – demanda Mademoiselle Pony.

Une petite voix s'éleva et elle demanda si elle pouvait le faire. Tous joignirent les mains et la petite fille commença.

" Nous te remercions Mon Dieu pour le toit que tu nous offre, nous te remercions de tout l'amour que nous recevons au quotidien de ta part et de la part des autres. Mon Dieu, peu nous importe d'avoir une maman ou un papa, nous sommes tous très bien ici. Nous te remercions pour la nourriture qui se trouve sur cette table et nous te souhaitons tous un joyeux anniversaire. "

Le dîner se passa merveilleusement bien, le repas était délicieux et les enfants s'étaient régalé. Vers minuit, Mr Albert prétexta des douleurs à l'estomac et sortit.

Tout d'un coup, on entendit des grelots. Un enfant intrigué alla à la fenêtre et dit :

" Venez tous voir, c'est le père Noël ! "

On frappa à la porte, Mademoiselle Pony ouvrit et fit entrer le Père Noël qui avait la hotte pleine de cadeaux.

Les enfants étaient tous fous de joie de voir le Père Noël en chair et en os. Ils lui posèrent mille et une questions auxquelles il était incapable de répondre. Un des enfants lui demanda :

" Tu n'as pas beaucoup de cadeaux Père Noël !

  • Les autres sont à l'extérieur " – répondit le Père Noël.

Archi et James allèrent aider le Père Noël à rentrer tous les cadeaux dans la maison.

Annie tendit un cadeau à Candy, cette dernière l'ouvrit en toute hâte. C'était un journal, un journal intime. Il était de couleur sable et sur la couverture se trouvait l'image d'un coquillage, en haut figurait le titre " journal " et le système de fermeture de ce journal était un ruban de couleur marron clair. A l'intérieur, les pages étaient parfumées, autour des lignes pour écrire, on voyait des fleurs, c'était vraiment très beau.

" Tu pourras y écrire toutes tes pensées et tous tes secrets " – lui glissa Annie à l'oreille.

On sonna à la porte.

Héléna Baker alla ouvrir. Cette année, elle allait passer un Noël tranquille loin des grandes fêtes, un Noël en famille.

Elle ouvrit la porte et accueillit son fils.

Ils s'installèrent tous deux à table. Terry parla beaucoup, il essayait de ne pas paraître malheureux, il ne voulait pas gâcher le Noël de sa mère. Malgré ses efforts, Héléna Baker avait deviné que quelque chose n'allait pas, elle connaissait bien Terry. Elle avait réussi à rattraper le temps perdu avec lui. Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble ces dernières années. Ils avaient fait tout ce qu'un fils et une mère font ensemble, quand l'enfant est encore petit, ils avaient été au zoo, Héléna lui avait offert une glace malgré les protestations de Terry qui avait l'impression d'avoir rajeuni de douze ans. Héléna Baker savait que Terry était malheureux avec Suzanna, c'est pourquoi elle avait passé le plus de temps possible avec Terrence. Après la mort de Suzanna, Héléna pensait que Terry se serait remit à vivre, qu'il aurait été plus heureux, mais le contraire s'était produit, Terry paraissait extrêmement malheureux et elle n'arrivait pas à découvrir pourquoi.

Pourquoi n'était-il pas retourné voir Candy ? Elle ne lui demanda pas. Terry devait avoir ses raisons.

Terry regardait son assiette. Il ne pouvait pas tout raconter à sa mère. Il souffrait trop pour pouvoir en parler. Depuis qu'il avait appris l'horrible nouvelle, il ne vivait plus, il passait sa journée dans sa chambre à pleurer ou à se souvenir. Si seulement il pouvait se rendre sur sa tombe, il pourrait lui parler, lui expliquer ce qu'il avait toujours ressenti pour elle. Candy était tout pour lui, il ne vivait que dans l'espoir de la revoir un jour. Comment pouvait-il continuer à vivre en sachant qu'il ne pourrait jamais être heureux ? La seule femme qu'il avait jamais aimé était morte, il ne la reverrait jamais. A quoi bon continuer.

**********

La fête était désormais passée. Quand Candy se leva le 25, la colline était couverte de neige, il avait neigé pendant la nuit. Candy passa un long moment à observer la colline, elle aimait quand la neige était immaculée, magique avant que les pas dévastateurs des humains ne viennent la salir.

Bien que la fête soit finie, il restait beaucoup à faire. Il fallait laver toute la vaisselle et faire le déjeuner.

Candy s'affairait déjà en cuisine quand Albert apparu. Il avait l'air d'être encore fatigué, son rôle de Père Noël l'avait exténué. Il tenait dans sa main gauche un paquet de lettres. Il le tendit à Candy et lui dit :

" Voici ton courrier, je l'ai pris avant de venir ici.

  • Merci Mr Albert - dit Candy. "

Mr Albert se rendit sur la colline où les enfants faisaient de la luge et commença à jouer avec lui. Annie se rendit à la fenêtre et les observa.

" Albert est formidable avec les enfants, il fera sûrement un excellent père " – pensa Annie. Elle s'éloigna en souriant à cette pensée. Elle rêvait depuis toujours d'être mère, de pouvoir élever et aimer ses enfants. Elle avait d'abord pensé qu'elle aurait des enfants avec Archi, mais cela ne serait pas possible.

Albert lui serait un père parfait. Annie s'imaginait déjà tenant dans ses bras un petit bébé blond avec de grosses joues roses, ce serait l'enfant d'Albert, l'homme qu'elle aimait. " Après tout, cela arrivera peut-être " - pensa –t-elle.

Candy se rendit sur la colline, avec tout le travail qu'elle avait eu, elle n'avait même pas eu le temps de lire le courrier que Mr Albert lui avait apporté.

Elle ouvrit la première lettre. C'était une carte de vœux envoyée par Steve, elle disait :

Chère Candy,

J'ai rejoint Alice pour Noël, nous le passons chez ses parents. J'espère que tu auras passé de bonnes fêtes et que tu me racontera tout en détail. Surtout, fait très attention à ton bras, ne travaille pas trop. Quand tu reviendras travailler, j'aurais un petit cadeau pour toi …C'est le Père Noël qui me l'a confié, il m'a demandé de te le donner.

A Chicago, l'hôpital paraît bien vide sans toi, les patients me demandent sans cesse de tes nouvelles, les infirmiers aussi, je crois que tu as quelques admirateurs. Sans toi l'hôpital ressemble à un hôpital comme les autres, c'est toi qui communique toute le joie de vivre au personnel. J'ai hâte que tu reviennes car sans toi je m'ennuie. Parfois je me demande comment j'ai pu travailler une année entière dans cet hôpital sans toi.

Souhaite un joyeux Noël à Annie, Archibald et Albert de ma part.

J'espère te revoir bientôt en pleine forme,

 

Amicalement

Steve

 

C'était vraiment très gentil de la part de Steve de lui envoyer une carte de vœux d'ailleurs, elle lui en avait elle aussi adressé une. Dans sa carte, elle disait que tout allait bien, que Steve lui manquait, et elle lui demandais de regarder si il neigerait le jour de Noël à Chicago.

Candy prit la deuxième lettre, il y en avait trois elle l'ouvrit et la lut :

Ma très chère Candy,

Je t'envoie cette lettre car je sais que je ne pourrais pas être avec toi pour cette fête de Noël. Bien que nous soyons loin, toi à la maison de Pony et moi à Chicago, sache que toutes mes pensées vont vers toi.

J'aurais tellement aimé passé cette fête avec toi, j'ai d'ailleurs un magnifique cadeau pour toi qui t'attend à Chicago.

J'espère passer le nouvel an avec toi, j'espère qu'à minuit tu m'embrassera comme le veut la tradition.

Candy, il ne faut pas faire attention à ma sœur ou mes parents, moi je t'aime sincèrement et du plus profond de mon cœur.

Tu sais Candy, on ne commande pas à son cœur. Je t'aime et je ne peux rien y changer même si cela te déplaît.

Mon Amour, je te souhaite un agréable et joyeux Noël en compagnie de tes amis.

Je t'aime

Daniel

Les lettres de Daniel étaient toujours aussi pitoyables. Ce n'était pas la première qu'il lui envoyait, il lui envoyait régulièrement des lettres lui expliquant ses sentiments. Candy les lisait toujours par respect des sentiments de Daniel. Elle savait ce que c'était que d'aimer une personne sans pouvoir être avec elle.

Candy prit la dernière lettre, qui donc lui avait écrit ?

Elle ne lut pas tout de suite la lettre. Tout d'abord, elle regarda autour d'elle, la colline était paisible, calme ; il n'y avait pas un bruit. Il n'y avait à perte de vue que de la neige. La colline était aussi belle à toutes les saisons, elle était un peu le refuge de nature de Candy.

Candy ferma les yeux et écouta. Elle entendait le bruit des oiseaux qui s'amusaient dans la neige, elle entendait aussi le bruit du vent qui soufflait doucement faisant mouvoir ses cheveux.

Candy était heureuse quand elle était sur la colline. Sur la colline, tout ses ennuis s'effaçaient, elle se sentait sereine dans ces moments là.

Candy ouvrit les yeux. Elle tenait toujours la dernière lettre dans la main, elle ne l'avait même pas regardée.

Elle se décida enfin à la lire, elle la regarda et lut en haut à gauche " Terrence G. Granchester ".

Candy laissa tomber la lettre sur ses genoux, elle avait les larmes aux yeux .

" Terry m'écrit, mais que me veut-il ? " – pensa-t-elle. Terry, que pouvait-il bien lui vouloir après toutes ses années ? " Peut-être que Terry a une bonne nouvelle a m'annoncer, peut-être a-t-il laisser Suzanna et décidé de revenir vers moi ." Peut-être était-ce seulement une carte de vœux, mais après tant d'années, cela paraissait peu probable. Candy était pleine d'espoir, la vie lui parut merveilleuse pendant quelques instants.

Terry, l'homme qu'elle aimait lui avait écrit. Pour une femme aussi amoureuse que Candy, cela ne pouvait être qu'une bonne nouvelle. Candy savait que Terry ne pourrait pas lui faire de mal.

Elle ouvrit la lettre en toute hâte, mais avec quand même une pointe de peur et commença à la lire :

Chère Candice,

Je t'écris pour clarifier la situation entre nous.

Ce soir-là quand j'ai décidé de rester avec Suzanna, je sais que j'ai fait le bon choix, je sais que je n'aurais pas pu en faire d'autre.

J'ai appris à l'aimer, à l'aimer plus que je n'avais jamais aimé quelqu'un, je tiens désormais plus à elle qu'à ma propre vie.

Je sais maintenant ce qu'est le vrai et grand amour.

Candice, j'ai enfin compris que mon amour pour toi n'avait été qu'une passade. Je pensais à l'époque que c'était de l'amour, mais aujourd'hui je sais que ce n'est rien comparé à ce que je ressens aujourd'hui pour Suzanna.

Je voulais clarifier la situation. Candice, je suis vraiment désolé si ton amour pour moi était vraiment sincère, je croyais le mien sincère mais il ne l'était pas.

Candice, n'essaye pas de me revoir, j'appartiens désormais corps et âme à ma femme.

Amicalement

Terrence G. Granchester

Au fur et à mesure que Candy lisait la lettre, des larmes lui coulaient le long des joues.

Elle se redressa, courut vers la maison Pony et s'enferma dans une chambre. Elle se laissa tomber à plat ventre sur le lit et pleura. Ses sanglots et sa tristesse la faisaient trembler.

Comment Terry avait-il pu écrire que son amour pour elle n'avait été qu'une passade ? Terry ne l'avait-il donc jamais aimée ?

Terry écrivait qu'il aimait Suzanna et pas Candy, alors que Candy elle l'aimait du plus profond de son cœur. Comment Terry pouvait-il être aussi cruel ? Comment osait-il lui dire ça ? Pendant toutes ces années, elle avait continué à l'aimer alors que lui était tombé follement amoureux de Suzanna, sa femme.

Candy s'était fait des illusions, elle avait continuer à espérer. Désormais, Terry était à Suzanna, c'est elle qu'il serrait dans ses bras, c'est elle qu'il embrasserait, c'est elle qui voyait ses magnifiques yeux tous les jours et surtout, c'est elle qui se réveillait tous les matins à ces côtés.

Elle saisit la couverture qui était sur le lit et la serra dans ses petites mains de toutes ses forces. Candy l'aimait toujours, elle s'imaginait encore dans ses bras, elle s'imaginait mourir sous ses baisers. Elle aurait voulu se marier avec Terry et porter son enfant, mais apparemment Terry pensait autrement. D'après cette lettre, Terry s'était marié avec Suzanna, Suzanna avait dû être magnifiquement belle avec sa robe blanche et Terry devait être resplendissant de bonheur.

Suzanna devait désormais être heureuse, Terry l'aimait et l'avait épousé.

Tout son être avait été ébranlé par la lecture de cette lettre. Les fondations de tout son monde venaient d'être détruites et sa vision de l'amour venait d'être sérieusement ébranlée.

Candy resta dans sa chambre jusqu'à l'heure du déjeuner. Elle avait pensé mourir de chagrin en lisant la lettre. Son monde s'était écroulé en quelques instants, en quelques lignes. Elle ne devait en parler à personne, personne ne devait savoir sinon ils essayeraient tous de la réconforter ce qui ne changerait rien au désespoir qu'elle ressentait au plus profond d'elle.

A suivre …

Fin du chapitre 7

© Nora juin 2003