La vie ne continue pas toujours
par Nora


* cette image est issue du site Candy franco-japonais de Leila

Chapitre 6

 

Deux jours étaient écoulés depuis que Terry avait apprit l'horrible nouvelle.

Depuis ce jour-là, il avait l'air abattu, vidé. Il n'avait plus son élégance naturelle et ses vêtements étaient des plus simples et des plus sobres. Terry n'était plus que l'ombre de lui-même.

Les journaux à scandales en avaient profiter pour répandre de fausses rumeurs sur lui. La une d'un journal affichait " TERRENCE BAKER ABATTU PAR LA MORT DE SA FIANCÉE QUITTE LE THÉATRE ", un autre affichait " TERRENCE BAKER TRES AFFECTÉ PAR LA MORT DE SA FIANCÉE ".

C'était vrai que Terry était très affecté, mais pas par la mort de Suzanna, mais par celle de Candy.

Ces deux journées avaient semblées pour Terry les deux journées les plus longues de sa vie, c'était des jours sans espoir, sans lumière, sans joie. Ces deux jours avaient été pires que les journées passées auprès de Suzanna à faire semblant de l'aimer. C'était des jours sans espoir de revoir Candy, il n'avait plus aucun espoir de voir son sourire, de sentir son odeur, de revoir ses beux cheveux incroyablement bouclés.

Terry était dans sa chambre devant les éternelles lettres adressées à Candy. Depuis l'annonce de sa mort, il ne cessait de les lire et de les relire. Il se rappelait avoir pensé être l'homme le plus malheureux du monde quand il avait quitté Candy, il était bien naïf à cette époque-là.

Terry regardait le feu tout en se rappelant quelques moments merveilleux qu'il avait vécu avec Candy.

Il pensait au souvenir qu'il avait toujours chéri et qu'il chérirai toujours. Terry ferma les yeux et se rappela. Il se rappela du festival de Mai au collège Saint Paul. Il se rappela avoir espionné Candy se changeant en Juliette. Il avait après cela dansé une valse avec elle et sous le coup de la jalousie, l'avait embrassée. Il se rappelait le goût sucré de ses lèvres, son parfum de muguet. Ces lèvres là, il n'aurait jamais dû les laisser partir.

Il se rappela aussi le merveilleux été qu'il avait passé avec elle en Écosse. Il avait à ce moment-là vécu les plus beaux jours de sa vie car il était avec la personne qu'il aimait. Terry avait toujours vécu dans l'obscurité jusqu'à ce qu'il rencontre Candy. Candy avait illuminé sa vie, auprès d'elle, la vie paraissait si simple, si merveilleuse.

Si il n'avait pas choisi Suzanna, Candy serait sûrement encore en vie ; tout était sa faute.

Soudainement, Terry fut sortit de ses souvenirs par une douleur insupportable dans la poitrine. Que se passait-il ?

Candy se dirigeait comme d'habitude vers l'hôpital Saint James. Elle était comme à son habitude de très bonne humeur.

Il ne lui restait plus que la rue à traverser pour arriver devant les grilles de l'hôpital. Tout à coup, juste devant les grilles de l'hôpital apparu un petit écureuil, c'était vraisemblablement un bébé.

Candy fut aussitôt attendrie par la vue de ce tout petit et mignon animal qui rappelait ceux de Mr Albert.

Sans faire attention, Candy traversa la route pour rejoindre le plus vite possible le petit animal perdu.

Tout d'un coup, une voix retentit derrière elle disant :

" Attention à la voiture ! "

Candy se retourna alors et vit une voiture roulant à toute allure vers elle, elle avait traverser sans faire gare aux voitures.

Elle essaya de rejoindre le trottoir mais déjà la voiture la percutait de plein fouet. Candy s'éleva, elle ressentait une vive douleur au bras. Pour elle, la scène se déroula comme au ralenti, elle avait senti une douleur et puis s'était élevée dans le ciel pour atterrir brutalement sur le trottoir près de l'écureuil qui s'enfuit apeuré. Avant de perdre connaissance, Candy avait vu des gens s'approcher d'elle et lui dire que tout allait bien. N'ayant plus la force de rester consciente, elle s'était alors évanouie.

Une masse vint s'amonceler près de la jeune fille inconsciente quand Steve arriva et s'écria :

" Oh mon Dieu ! Candy ! "

 

On frappa à la porte.

Qui cela pouvait-il bien être ? Annie se leva et alla ouvrir la porte .Elle portait ce jour-là une magnifique robe rouge qu'elle avait acheter avec Albert. Albert avait vraiment bon goût.

Elle alla ouvrir la porte, derrière la porte se tenait un jeune homme blond brandissant de magnifiques roses blanches ; c'était Albert.

" Bonjour Albert, c'est pour moi ? – demanda Annie.

  • Oui, mais ces roses sont bien pâles comparées à ta beauté.

Annie baissa la tête et rougit. Elle prit les fleurs essayant de cacher l'émotion que les paroles d'Albert avait suscité en elle. Elle lui dit de rentrer et de s'asseoir pendant qu'elle mettrait ces magnifiques roses dans un vase.

Albert assit sur une chaise la regarda s'éloigner. Annie marchait avec une grâce naturelle. Elle avait la taille fine et paraissait chaque jour de plus en plus belle, c'était une véritable lady. Ses magnifiques cheveux lui retombaient sur les épaules et lui donnaient l'air d'une femme irréelle, elle ressemblait aux déesses de l'antiquité que l'on pouvait voir mais nullement toucher.

Albert ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, pourquoi admirait-il tant Annie, pourquoi avait-il rêvé d'elle cette nuit ? Qu'est-ce qui l'avait poussé à venir la voir sans aucune raison ? Il avait laisser son travail de chef de famille juste pour venir rendre visite à Annie. Il avait une idée de ce qu'il lui arrivait mais, il n'était pas sur, tout cela était nouveau pour lui.

  • Veux-tu du thé ? – demanda Annie le sortant de ses rêveries.
  • Non merci, je ne vais pas m'attarder.

Annie prit un air grave et dit à Albert.

  • As-tu lu les journaux récemment ?
  • Oui, j'ai lu que Suzanna était morte et cela m'a beaucoup attristé – répondit Albert.
  • D'après les journaux, Terry est très malheureux de la mort de Suzanna. Albert, ne penses-tu pas que Terry va tenter de rejoindre Candy ?
  • C'est probable. Ils pourraient enfin être heureux et s'aimer librement. Mais peut-être que Terry n'a plus de sentiments pour Candy.

Annie baissa la tête un peu honteuse de ce qu'elle allait dire.

  • Quand j'ai su que Terry était en tournée à Chicago, j'ai été le voir et je lui ai demandé de ne pas chercher à revoir Candy.

Albert parut très surpris de la confession d'Annie.

  • Candy était-elle au courant ? – demanda Albert.
  • Non, je ne lui ai pas dit. Depuis sa séparation avec Terry, elle ne parle plus de lui, elle évite même de lire les journaux pour n'avoir aucune nouvelle de sa vie de couple.

Albert prit la main d'Annie dans la sienne et lui dit :

  • Tu as bien fait d'aller le voir. "

Annie ne répondit pas. Elle avait la tête baissée. Albert tenait toujours la main d'Annie dans la sienne. Quand Albert avait prit la main de Annie, celle-ci avait ressentit un frisson lui parcourir tout le corps. La main d'Albert était chaude et douce. Annie sut à ce moment quelque chose dont elle se doutait, ce n'était plus Archibald qu'elle aimait, c'était Albert. Elle ressentait quelque chose de nouveau, quelque chose de différent de ce qu'elle avait jusqu'alors ressenti. Elle se rendait compte que l'amitié qu'elle avait porté à Albert s'était transformé en amour, elle n'avait pas su que c'était de l'amour, car c'était tellement différent de ce qu'elle ressentait pour Archibald. Albert avait été tellement attentionné, gentil, protecteur avec elle. Albert avait toujours été là pour elle, il l'avait toujours écouté mais surtout rassuré.

Annie était sûre que Albert saurait l'aimer comme elle elle l'aimait. Cependant, un gros problème se posait : Albert l'aimait-il ? Albert était le célibataire le plus en vue de Chicago, mais Annie ne l'avait encore jamais vu avec une femme. Était-il possible qu'il ai des sentiments pour elle ?

Essayant de cacher le trouble qui l'envahissait, Annie avait levé la tête et avait dit très doucement.

" J'ai discuté avec Archi et nous sommes désormais séparés, il n'y a plus rien entre nous. Tu sais Albert, je crois que je n'aime plus Archibald comme avant, quelqu'un l'a remplacé dans mon cœur, quelqu'un que tu connais.

Albert parut surprit. Il regarda le visage de Annie qui était désormais penché vers lui. Il vit ses grands yeux et comprit, puis il vit ses magnifiques lèvres et comprit.

  • Albert – reprit Annie – es-tu déjà tombé amoureux ?
  • Oui – répondit Albert – une seule fois.

Avant qu'Annie n'ai pu lui demander qui était cette femme, Albert s'était lentement approché de son visage. Il n'était désormais plus qu'à quelques centimètres de ses lèvres, il sentait son parfum de rose, elle sentait divinement bon. Ils étaient si proches l'un de l'autre qu'ils pouvaient sentir leur souffle sur leur visage. Albert regarda Annie, puis il regarda ses lèvres si attrayantes et l'embrassa.

Annie se sentit faiblir quand les lèvres d'Albert touchèrent les siennes. C'était la première fois qu'elle embrassait un garçon. Jamais Archibald ne l'avait embrassée, il ne l'aimait pas assez pour ça.

Ils s'embrassèrent longuement, c'était un baiser de délivrance, c'était un baiser magique pour eux. Albert ne se contrôlait plus, il n'arrivait pas à retirer ses lèvres des lèvres douces et sucrées d'Annie.

Annie quant à elle voulait que ce baiser se prolonge à l'infini. Elle vivait le plus beau moment de sa vie ; elle ressentait des sentiments nouveaux, délicieux.

Quand leurs lèvres se séparèrent, ils étaient à bout de souffle. Pour eux, cet instant avait duré une éternité. Leurs visages étaient toujours à quelques centimètres l'un de l'autre et rayonnaient de joie. Par ce baiser, ils avaient exprimé leurs sentiments l'un envers l'autre.

Albert calma sa respiration et dit tout bas :

" Je t'aime Annie.

  • Moi aussi je t'aime – répondit Annie.

Alors, ils recommencèrent à s'embrasser. Mais ce baiser n'eut pas le temps de se prolonger car on frappa à la porte.

Annie un peu étourdie par tant d'émotions se leva et alla ouvrir la porte. C'était George. Il affichait un air grave, il dit :

  • C'est mademoiselle Candy, elle a eu un accident. "

Annie resta muette devant cette déclaration. Candy était-elle gravement blessée ? Que lui était-il arrivé ? Candy ne devait pas mourir, Annie avait besoin d'elle, elle avait besoin de lui parler de sa toute récente relation avec Albert, elle avait besoin d'elle pour la conseiller, la guider.

Albert lui, était devenu blanc comme un linge. Une seule question lui venait à l'esprit.

" Est-ce grave ? – demanda-t-il.

  • Je ne sais pas, dès que j'ai appris la nouvelle, je suis venu vous chercher. Mademoiselle Candy est actuellement hospitalisée à l'hôpital Saint James. Je propose que nous nous y rendions immédiatement. "

Ils sortirent tout les trois de la maison et sautèrent dans la voiture.

Candy était allongée sur un lit, elle avait un bandage au bras et on pouvait voir un large pansement sur son front.

Candy commença à bouger la main, puis elle ouvrit lentement les yeux.

Elle vit une grande salle toute blanche, une large fenêtre laissait entrer les rayons du soleil. Elle ne savait pas où elle était ni pourquoi son bras gauche et son front la faisaient tant souffrir.

Au bout de quelques instants, elle se rappela. Elle se rappela avoir traversé la route sans faire attention et s'être fait renverser par une voiture.

Candy sentit que quelqu'un se tenait auprès d'elle. Cette personne se leva et se pencha vers elle, c'était Terry. Terry était là, il était là. Il s'approcha et prit la main de Candy dans la sienne tout en disant :

" Ne t'en fais pas, tout va bien, je suis là pour veiller sur toi. "

Candy ferma les yeux pour savourer ce moment d'immense bonheur.

Quand elle rouvrit les yeux, ce n'était plus Terry qui se tenait auprès d'elle, c'était Steve.

" Candy –dit-il – je vais t'apporter quelque chose à manger pour que tu retrouves des forces. "

Steve partit quelques instants et revint avec un plateau remplit de mets délicieux. Il aida Candy à s'asseoir pour manger.

Candy était désormais tout à fait réveillée et lucide. Elle demanda :

" Que m'est-il arrivé au bras ? Il est cassé ?

  • Non, tu as juste une blessure assez profonde mais celle au front n'est pas grave, elle guérira vite. Tu as eu de la chance de t'en tirer si bien, tu aurais pu mourir.
  • Moi, mourir ? Je suis sûr que je serais capable d'épuisé le bon Dieu –plaisanta Candy.
  • C'est vrai que tu es vraiment très dynamique. Avec toi, on ne s'ennuie pas une seconde.

Au fait Candy, ta famille a été prévenue de ton accident, ils devraient bientôt arriver.

  • Ma famille – reprit Candy – qui précisément ?
  • Nous avons appelé au domicile de Monsieur William Albert André. Candy, tu ne m'avais pas dit que tu faisais partie de la famille André.
  • Qu'est-ce que cela aurait changé ? – demanda Candy se régalant avec la nourriture apportée par Steve. "

Steve n'eut pas le temps de répondre car la porte s'ouvrit.

Candy vit entrer Annie, Mr Albert, George et Archibald.

Tous les amis de Candy parurent soulagés de la voir aussi rayonnante que les autres jours malgré son accident.

Annie fut la première à parler.

"Candy, je suis si contente de voir que tu n'as rien. "

Candy décida de présenter Steve à tous ses amis, elle dit :

" Je vous présente à tous Steve, dont je vous ai déjà parlé. Steve, je te présente Annie, Archibald, George et Mr Albert.

 

Mr Albert s'approcha de Steve lui sourit et lui serra la main.

  • J'ai beaucoup entendu parler de vous Steve – dit Albert.
  • Moi aussi, j'ai beaucoup entendu parler de vous. "

Mr Albert prit un air sérieux et demanda à Steve.

"Qu'est-il arrivé ? Elle n'a rien de grave ?

  • J'ai été renversé par une voiture – dit Candy.
  • Elle a une blessure au bras et une légère coupure au front. Rien de grave. – répondit Steve – je vais vous laisser discuter avec elle. "

Sur ces mots, il quitta la pièce en fermant la porte derrière lui.

Archibald n'avait pas dit un mot depuis leur arrivée. Il avait été bouleversé d'apprendre que Candy avait eu un accident.

Quand les autres étaient venus lui apprendre la nouvelle, il n'en avait pas cru ses oreilles. Pendant le chemin, il n'avait pas dit un mot, il n'avait cessé de s'inquiéter pour Candy. Comment aurait-il pu continuer à vivre si Candy était morte ? Toute sa famille proche mourrait petit à petit, il y avait eu Anthony, Alistair et maintenant, Candy avait failli mourir elle aussi.

Il regarda autour de lui, il y avait Annie et Albert qui parlaient à Candy et George était retourné à la voiture. Archibald aurait voulu être seul avec Candy, il aurait aimé la serrer dans ses bras, la réconforter et lui dire que tout irait bien. Il aurait aimé lui expliquer comme il avait été malheureux à l'idée de la perdre. Il aurait tout simplement aimé lui expliquer combien il l'aimait, l'embrasser et ne plus la quitter.

Cela faisait maintenant plus de deux ans que Candy était séparée de Terry, il était grand temps qu'elle trouve quelqu'un pour le remplacer. Archi savait qu'il avait une sérieuse concurrence, tout les jeunes garçons de Chicago étaient fous de Candy, mais lui il avait un avantage il la connaissait très bien. Il connaissait son passé, chacune de ses réactions, chacune de ses habitudes, chacun de ses sourires et chaque courbe de son corps.

Malgré les années passées à essayer d'aimer Annie, il n'avait fait que penser à Candy. Il savait que si il avouait ses sentiments à Candy, elle le rejetterait. Maintenant qu'il était séparer d'avec Annie et ce pour de bon, Candy accepterait peut-être de réfléchir à l'éventualité d'une relation amoureuse entre eux deux.

C'était décidé, il avouerait bientôt ses sentiments à Candy.

" Quoi ? " – s'écria Daniel devenu blanc comme un linge.

Élisa se tenait devant lui, elle venait de lui annoncer la récente hospitalisation de Candy.

" Oui, Candy a été renversée par une voiture, elle a été hospitalisée à l'hôpital Saint James – dit Élisa.

  • Est-ce que c'est grave ? Comment va-t-elle ? – s'exclama Daniel affolé.
  • Calme-toi Daniel, elle n'a qu'une blessure au bras. Maman m'a demandé d'aller lui rendre visite, il ne faut pas laisser croire aux gens que nous ne nous intéressons pas à elle.
  • Très bien – dit Daniel – je t'accompagne. Allons-y sur le champ. "

Il prit Élisa par le bras et la traîna jusqu'à la voiture.

Le trajet paru durer une éternité pour Daniel. C'était sa faute, tout était sa faute. Il avait vraiment été très énervé quand Candy l'avait rejeter au café, de plus, il avait dû rentrer se changer à cause de l'énorme tâche de café qui se trouvait répandue à la fois sur sa chemise et sur son pantalon. Il se souvint qu'en rentrant il avait souhaité que quelque chose d'horrible arrive à Candy. Et apparemment, son vœu avait été réaliser.

Ils arrivèrent à l'hôpital.

Daniel frappa à la porte de la chambre de Candy. Il ouvrit la porte et vit un ange. Candy était debout devant la fenêtre, elle portait une magnifique chemise de nuit blanche, ses cheveux étaient détachées. Malgré l'hiver, la pièce était baignée de lumière. Candy ressemblait à un ange qui allait bientôt s'envoler pour le paradis.

En voyant Daniel et Élisa, Candy leur adressa un bonjour désintéressé et se recoucha dans son lit. Daniel un peu embarrassé s'approcha du lit et dit :

" J'espère que tu vas bien et que tu vas bientôt te rétablir.

  • Merci Daniel. Je vois que tu es plus raisonnable que la dernière fois que je t'ai vu. "

A cet instant, Albert rentra dans la chambre.

Il remarqua la présence de Élisa et Daniel puis leur dit en souriant :

" C'est gentil de venir prendre des nouvelles de votre cousine.

  • Oh oui ! – répondit Élisa – J'ai été bouleversée d'apprendre que Candy avait eu un accident – après tout, Albert était un célibataire très riche.
  • Vraiment Élisa – dit Albert méfiant. "

Albert n'était pas dupe, il savait que Élisa détestait Candy, il savait qu'elle faisait et ferait tout pour la rendre malheureuse.

Cependant, il ne pouvait s'empêcher d'être triste pour Daniel. Celui-ci aimait Candy, mais cette dernière le détestait profondément.

Beaucoup de garçons étaient tombés sous le charme de Candy, il y avait eu Anthony, Archibald, Alistair, Terry, Daniel et même Albert avait failli y succomber au moment où il avait perdu la mémoire et vivait avec Candy.

Noël était dans trois semaines. Les médecins avaient assuré à Albert que Candy serait quasiment rétablie. D'après les plans d'Albert, Candy devait passer Noël avec ses amis à la maison de Pony.

" Élisa, Daniel, pourriez-vous nous laisser s'il vous plaît ?

  • Bien sûr très cher oncle " – répondit Élisa désireuse d'assouvir le moindre désir de son oncle.

Ils sortirent. Daniel était furieux. Pourquoi cet homme qui était un inconnu pour eux se permettait de leur donner des ordres ? Daniel n'avait jamais accepté Mr Albert comme un membre de la famille André. Pour lui, cet homme n'avait été qu'une constante source de malheur. C'était Albert qui avait empêché Daniel d'épouser Candy, c'était à cause de lui si Daniel était aussi malheureux ; il lui avait refusé le bonheur sans même le connaître.

C'était la faute d' Albert si Candy occupait ses pensées jour et nuit. Après tout, c'était lui qui avait adopté cette orpheline, si il ne l'avait pas adoptée, Daniel ne l'aurait plus jamais revue et ne serait pas tombé follement amoureux d'elle.

Il détestait Albert. Même la tante Elroy qui avait toujours été son allié et lui donnait toujours raison s'était retournée contre lui. La tante Elroy était désormais devenue une petite chienne obéissant au doigt et à l'œil à son Maître : William Albert André. Tout le monde l'adorait, le trouvait formidable et toutes les jeunes filles étaient à ses pieds ce qui ne faisait qu'accroître la haine que Daniel portait à celui-ci. Pour lui, il était et resterait un inconnu.

Élisa quant à elle aimait beaucoup l'oncle William. Il aimait son argent, sa puissance et admirait sa beauté.

Elle s'était toujours figurée que l'oncle William était un vieil homme aigri comme la tante Elroy. Elle l'imaginait avec une longue barbe blanche, et un éternel costume noir, pour elle l'oncle William devait avoir plus de soixante ans.

Quand elle avait apprit l'identité de son oncle, elle était tout de suite tombée sous le charme. L'oncle William était grand, il avait de beaux cheveux blonds semblables à des rayons de soleil et ses yeux étaient plus bleus que n'importe quelle mer de la planète.

Élisa ne prétendait pas aimer l'oncle William, elle l'enviait. Seules deux choses jetaient une ombre à la vision parfaite qu'elle avait de lui. La première était que Albert n'avait d'yeux que pour cette mijaurée de Candy. Elle comprenait qu'il s'occupa d'elle étant son père adoptif, mais elle na comprenait pas qu'il puisse préférer passer du temps avec Candy et ses amis plutôt qu'avec elle et des personnes plus fréquentables.

La deuxième chose qui gênait Élisa était que Albert ne semblait pas s'intéresser le moins du monde à elle. Quand elle était là, il ne faisait que la saluer, ils n'avaient jamais eu de vraie conversation. A chaque fois qu'Élisa essayait d'entamer une conversation avec lui, il lui répondait par des phrases courtes et avec le ton le plus glacial qui put exister. Albert s'arrangeait toujours pour écourter ces conversations inintéressantes, il prétextait devoir aller saluer quelqu'un ou encore devoir partir alors qu'il venait d'arriver. Élisa avait une certitude, Candy devait avoir monter la tête d'Albert contre elle pour qu'il la déteste ainsi. Il fallait qu'elle fasse tout pour se faire remarquer par Albert, il fallait qu'elle l'épouse avant que celui-ci ne trouve quelqu'un d'autre.

 

" Que dirais-tu Candy de passer Noël à la maison Pony ? – dit Albert.

Candy se releva brusquement. Avec tout ce qu'il lui était arrivé, elle n'avait pas eu le temps de penser à Noël, elle n'avait même pas commencer à acheter ses cadeaux.

  • Oh oui Mr Albert, il y aura tout le monde – Candy commença à faire la liste des choses à faire – il faudra acheter un cadeau pour chaque enfant, j'irais là-bas quelques jours plus tôt pour aider à faire les gâteaux, à décorer le sapin et à nettoyer la maison malheureusement, cette blessure au brasva me gêner. Il y aura tout le monde Annie, Archi, j'inviterais même Patty à venir, cela fait quand même plus d'un an que je ne l'ai pas vue.
  • Candy – demanda Mr Albert inquiet – as-tu parlé avec Annie depuis ton accident ?
  • J'avoue que non –répondit-elle – elle doit avoir beaucoup de choses à raconter. Nos longues conversations me manquent.
  • Je me déguiserai en Père Noël pour donner les cadeaux. J'espère que les enfants seront contents " – dit Mr Albert essayant de changer de sujet.

 

Candy était tellement passionnée par le sujet qu'elle n'avait pas remarqué l'embarras et le rouge qui était monté aux joues de Mr Albert.

 

" Oh oui, je suis sûre qu'il seront très contents – dit Candy enthousiasmée par cette idée – quand j'était petite, j'avais toujours rêvé de voir le Père Noël en chair et en os.

 

  • Très bien Candy mais en attendant ce jour, repose toi et surtout guéri vite."

 

Il s'approcha et se pencha vers elle, il déposa un baiser sur le front de Candy tout en disant

 

" Dors bien ma fille "

 

Puis il sortit et ferma la porte derrière lui laissant Candy pleine de projets et d'espoirs pour le jour de Noël qui approchait.

 

 

Il faisait nuit et Candy était seule dans sa chambre.

" J'achèterai un livre de compte pour Archi, un nouveau service à thé pour Melle Pony, … " – pensait-elle.

Passer Noël à la maison Pony lui remonterait le moral ! La vie était devenue de plus en plus difficile, la rencontre avec Héléna Baker et les visites de Terry, les blessés de plus en plus nombreux qui arrivaient du front. Seuls les blessés graves leur parvenaient ne pouvant plus rester dans des zones dangereuses, beaucoup d'entre eux mourraient, d'autres repartaient mutilés.

" Passer Noël à la maison Pony me permettra de me rappeler mon enfance ". La colline de Pony, la colline où elle avait rencontrer son prince. Ce prince ressemblait tellement à Anthony.

Candy tira la chaîne qui se trouvait autour de son cou. Sur cette chaîne était accrochée la broche du prince ainsi que la croix de Sœur Maria.

Elle se rappela les merveilleux moments qu'elle avait passé à Lakewood, testant les inventions d'Alistair, réveillant Archibald et cueillant des roses avec Anthony.

Anthony avait été son premier amour. Elle l'avait aimé d'un amour tendre et doux, chaque seconde passée auprès de lui avait été un véritable bonheur. Anthony était tellement beau, doux et gentil, il aimait cultiver les roses et en avait appelé une Sweet Candy. Malheureusement, la mort d'Anthony avait mit fin à ce rêve. Quand elle s'était réveillée et qu'on lui avait annoncé la mort d'Anthony, elle aurait voulu mourir pour aller le rejoindre.

Une seule personne avait réussi à soulager sa douleur. Arrivée en Angleterre, Candy vivait toujours dans le souvenir d'Anthony, c'était Terry qui avait réussi à la faire oublier Anthony, à la faire admettre qu'il était mort.

Terry. Comme çà avait été dur de le revoir à l'hôpital. Elle avait souvent repensé à cette journée. Elle avait analysé mentalement chacun de ses gestes. Terry était encore plus beau que dans ses souvenirs où il était déjà beau. Il était toujours aussi grand et attirant, ses yeux étaient toujours aussi brillants mais ils avaient perdu leur flamme, la flamme qu'elle avait vue en Écosse. C'était une flamme de vie, une flamme d'espoir, une flamme de foi en la vie qui semblait s'être éteinte.

Candy s'était souvent repassé la scène. Elle avait même imaginé Terry s'approcher d'elle, l'embrasser timidement et partir avec elle pour un pays éloigné de tout laissant Suzanna derrière lui. Mais Candy savait parfaitement que Terry ne ferait jamais ça, c'est un homme de parole.

C'est au milieu de ces pensées que Candy s'endormit rêvant d'un Noël parfait, ne se doutant pas qu'il allait être le pire de toute sa vie.

A suivre …

Fin du chapitre 6

© Nora avril 2003