La vie ne continue pas toujours
par Nora


* cette image est issue du site Candy franco-japonais de Leila

Chapitre 3

Candy reprenant petit à petit le contrôle d’elle-même rencontra Steve dans le couloir.

" Candy, tu vas bien ?

La jeune femme était encore plus blanche que d’habitude et on pouvait voir qu’elle venait de pleurer.

Candy essayant de ne rien laisser paraître lui répondit :

  • Oui, oui, je vais bien.
  • Serait-ce la patiente de la chambre 21 qui te donne toutes ces émotions ?

Candy ne répondit pas.

  • Candy, j’aurais un service à te demander – poursuivit Steve qui était tout pâle - pourrais-tu me remplacer ce soir s’il te plaît ?

Candy pensa à ses projets, rien de spécial n’était prévu pour ce soir-là, alors elle accepta et poursuivit :

  • Mais, que vas-tu faire ce soir est-il arrivé quelque chose de grave ? Tu as l'air secoué. "

Steve parut très embarrassé puis lui répondit finalement qu’il devait aller voir une tante malade.

Candy n’en cru pas un mot mais n’insista pas devant l’embarras que cela provoquait chez son nouvel ami.

Candy changea d’expression en apercevant Terry derrière Steve, elle devint encore plus blanche. Heureusement que Terry était de dos. Candy s’éclipsa sous les yeux interrogateurs de Steve.

Terry se retourna, voyant Steve, il lui demanda :

" Pourrais-je voir l’infirmière de la chambre 21 s’il vous plaît ?

Candy non loin de là sursauta en entendant les paroles prononcées par Terrence. Elle ne voulait pas le voir, elle ne voulait pas être confrontée à son visage, mais surtout à ses yeux. Si cela arrivait, elle ne pourrait pas le laisser partir. La voix de Terry était toujours la même, mais elle était froide alors qu'elle elle ne connaissait que sa voix tendre et passionnée. Pourvu qu’Héléonore Baker n’ait pas parlé d’elle à Terry.

Rencontrer Terrence n’était pas le plus effrayant, le plus effrayant était que Steve la dénonce alors qu’elle s’était volontairement cachée de ce fantôme ressurgi du passé.

  • Je suis désolé monsieur mais l’infirmière de la chambre 21 n’est pas disponible – répondit Steve.

Le temps entre la question de Terry et la réponse de Steve avait duré une éternité aux yeux de Candy. Pourquoi Steve ne l’avait-il pas appelée ? Il avait sûrement dû voir l’expression de Candy quand celle-ci avait aperçu Terry, le désespoir mêlé de détresse et de douleur pouvaient se lire dans ses yeux.

  • Merci monsieur, je repasserais un autre jour. – termina Terry d’un air indifférent.

Il rejoignit Suzanna et tous deux quittèrent l’hôpital.

S’étant assurée qu’ils étaient loin, Candy revint auprès de Steve.

  • C’était Terrence Baker, pourquoi t’être cachée ? –demanda Steve.
  • C’est une vieille connaissance que je ne souhaite pas revoir. "

Oui, Terry n’était plus que cela pour Candy, rien d’autre du moins essayait-elle de s’en convaincre.

Une semaine s’était écoulée depuis la venue de Terry à l’hôpital, malgré son travail Candy n’avait pas réussi à se sortir toute cette histoire de la tête. Même si cette histoire la tracassait, cela n’affectait pas son travail, elle était toujours aussi gaie et donnait de la vie à cet hôpital qui était parfois bien monotone. Candy répandait la bonne humeur autour d’elle, heureusement que ses pensées noires ne la tourmentaient pas tout le temps. Candy était appréciée de ses collègues et aimée de ses patients.

Candy rendait visite à Héléna Baker tous les jours en essayant de se comporter avec elle comme avec n’importe quel autre patient. Même si elle paraissait extérieurement très calme, elle était en fait très troublée à l’intérieur d’elle-même. Héléna Baker ne retrouvait le sourire que lors des visites de Candy ou celles de Terry.

Depuis leur conversation, Héléna Baker ne parlait pas de Terry, elle ne voulait pas attrister la jeune infirmière toujours de bonne humeur qu’était Candy. En présence de Candy, Héléna Baker lui indiquait les heures de visite de Terry pour que Candy puisse s’éclipser avant sa venue. Elles parlait de tout et de rien, du temps, des autres patients, de l’état de santé d’Héléna Baker ; mais elles prenaient soin de ne pas parler de Terrence.

C’était enfin le soir où Candy devait rejoindre Archibald, Annie et Mr Albert à la fête foraine.

Candy rejoignit les vestiaires pour enlever sa blouse. A peine allait-elle quitter la salle que Steve y pénétra en disant :

" Candy, vite, une urgence ! "

Candy oubliant ses amis et faisant son devoir, remit sa blouse et quitta la pièce en toute hâte.

" Que peut bien faire Candy ? " – s’exclama Annie apparemment impatiente.

Elle regarda autour d’elle cherchant Candy du regard, mais avec la foule et le brouillard, elle ne la trouverait sûrement pas.

" Tu sais bien que Candy est toujours en retard ! – plaisanta Mr Albert.

  • Cela fait tout de même une demi-heure que nous l’attendons, il commence à faire froid. – rétorqua Annie.
  • Candy a dû être retenue pour une urgence à l’hôpital, amusons-nous sans elle, je ne pense pas qu’elle nous en tiendra rigueur. – dit Mr Albert.
  • J’aurais tout de même aimé lui dire qu’Archibald souffrait de migraines et qu’il n’avait pas pu venir. " – répondit Annie.

Archibald. Rien n’avait plus jamais été pareil entre eux depuis la mort prématurée d’Alistair. Archi était devenu plus solitaire, moins boute-en-train et rieur. Annie avait senti qu’Archi et elle s’étaient rapprochés après la mort d’Alistair, elle avait même cru à un moment que Archibald allait la demander en mariage, mais petit à petit, il s’était éloigné. Maintenant, elle le voyait de moins en moins, elle n’allait pas le voir de peur de le perdre pour toujours. Elle commençait à perdre espoir en leur relation.

Pour elle, Archibald était aussi parfait que le premier jour où elle l’avait rencontré. Elle l’avait rencontré pendant une leçon de piano, il était tellement beau ce jour-là baignant dans le soleil. Elle l’avait aimé dès le premier instant tout comme Candy avait aimé Terry.

"Annie ? Tu m’a l’air perdue dans tes pensées. Veux-tu que je gagne un ours en peluche pour toi ? - demanda Mr Albert.

  • Oui, merci. " - reprit Annie.

Mr Albert, il était si attentionné. Ils s'étaient rapprochés tous les deux depuis le brusque changement d'Archibald. Mr Albert était le confident d'Annie, il l'écoutait et la comprenait ; combien de fois déjà avait-elle pleuré sur son épaule ? Il la consolait et la faisait rire.

Annie sentait l'amitié fleurir en elle, une amitié vraiment très forte, peut-être trop. C'était un sentiment étrange, son amour pour Mr Albert était différent de celui qu'elle éprouvait pour ses amis et différent de celui qu'elle ressentait pour Archibald.

D'autre part, Mr Albert était vraiment très beau, il avait de magnifiques yeux bleus et de magnifiques cheveux blonds. De plus, Mr Albert s'habillait vraiment très bien, il n'aimait les vêtements trop luxueux, il aimait les vêtements simples qui lui allaient à ravir. Annie l'aidait souvent à choisir des costumes pour les réceptions auxquelles Mr Albert était obligé d'assister et, elle savait combien il était mal à l'aise dans ce genre de vêtements.

Il était vraiment très attirant, cela se voyait car partout où il passait les jeunes femmes tournaient la tête admiratives devant la beauté de Mr Albert. Mr Albert quand à lui n'accordait pas la moindre attention à toutes ces créatures, bien qu'il soit célibataire, Albert ne semblait pas chercher l'âme sœur.

Annie marchait désormais au bras de Mr Albert tenant dans ses mains la peluche qu'il venait de gagner pour elle. En tournant la tête, Annie s'aperçu que tout les regards féminins étaient braqués sur Mr Albert. Une jeune femme passant auprès d'elle l'interpella et lui dit à l'oreille :

" Surtout ne le laisse pas s'enfuir celui-ci. "

La jeune femme s'éloigna en glissant un clin d'œil à Annie.

Celle-ci parut choquée, non pas par les propos de cette femme mais plus par le fait qu'on les croyait ensemble, non comme amis mais comme amants. A cette pensée, elle rougit, elle y avait elle-même déjà pensé mais jamais sérieusement. Son regard s'arrêta sur Mr Albert, il lui souriait tendrement, il n'avait apparemment pas suivi la scène, Annie en fut soulagée.

" Que dirais-tu de faire un tour de manège ? – proposa Mr Albert.

  • Oh oui – s'exclama Annie prise d'un intérêt soudain.

Mr Albert savait bien qu'une des rares choses qui pouvaient faire rire Annie était le manège. Il avait tellement de peine pour elle, elle vivait un amour non partagé, mais il avait senti faiblir cet amour.

Il regarda Annie, elle s'amusait tellement sur ce manège. Qu'elle avait grandi ! Elle était maintenant devenue une vraie femme. Elle portait ce jour-là une robe bleu ciel qui se mariait tellement bien avec ses yeux. Elle portait un bandeau de même couleur dans ses cheveux et des chaussures blanches qui se mariaient merveilleusement bien avec l'ensemble. Elle était vraiment très séduisante…

Une fois le tour de manège terminé, Albert leur acheta une barbe à papa.

  • Il fait froid " - se plaignit Annie qui n'avait pas apporté de gilet.

Mr Albert retira alors sa veste et la déposa sur ses épaules.

Annie rougit en sentant les mains chaudes d'Albert sur ses bras nus. La veste était chaude, elle portait le parfum d'Albert un parfum doux. Annie se sentait tellement bien avec Albert, en sécurité, avec lui rien ne pouvait lui arriver.

Elle se souvint de la dernière fois où elle avait senti ce parfum.

Annie était allé voir Archibald pour essayer de renouer des liens avec lui, ce serait sa dernière tentative.

Annie frappa chez Archibald.

"Archi ! Archi ! c'est moi Annie, je suis venue pour que nous parlions."

La porte s'était alors ouverte révélant une pièce plongée dans l'obscurité, tous les rideaux étaient tirés et une forte odeur d'alcool flottait dans la pièce.

Archibald alluma alors la lumière. Il portait encore son pyjama bien qu'il soit plus de seize heures et par-dessus, il portait négligemment une robe de chambre.

Archibald rejoignit en titubant un canapé où il s'assit. Ses cheveux lui tombaient sur le visage et il tenait à la main une bouteille qu'il ne cessait de porter à sa bouche pour en boire le contenu. Près de lui sur ce même canapé se trouvaient deux bouteilles d'alcool déjà vides.

Annie avait prit la parole en premier.

" Archibald, je suis venue parler de notre couple mais, je vois que tu n'es pas en état de le faire alors je repasserai plus tard.

  • Je suis tout à fait capable de parler - fut la seule réponse d'Archi.
  • Très bien – dit Annie d'un ton ferme, elle ne supportait pas de le voir dans cet état-là – tu t'éloignes de plus en plus de moi et aucun projet de mariage n'est prévu, je veux savoir quels sont tes sentiments envers moi. – Annie fut elle-même effrayée de sa franchise et aussi de ses paroles.
  • Très bien, tu veux savoir ce que je ressens pour toi – reprit-il – et bien, … hips … je ne ressens absolument rien pour toi, peut-être à part de l'amitié, … hips … je n'ai jamais ressenti ce que tu aurais voulu que je ressente, je ne t'ai jamais aimé comme tu voulais que je t'aime, … hips … quand au mariage, il est hors de question.

Annie courut hors de la pièce en sanglots, elle ne se retourna même pas. Où aller ? Annie se rendit donc chez Mr Albert, Candy n'étant pas chez elle. Elle avait sonné à la porte et Mr Albert était venu lui ouvrir. Elle avait alors fondu en larmes dans ses bras. Albert l'avait obligée à s'asseoir et à tout lui raconter calmement. Annie lui avait alors raconté tout en pleurant :

  • Je suis allée voir Archibald pour clarifier la situation par rapport à notre couple. Quand je suis arrivée chez lui, il était soûl. Je lui ai alors demandé quels étaient ses sentiments pour moi et si il serait un jour possible que nous nous mariions. Alors, il m'a répondu qu' il n'avait jamais eu aucun sentiments pour moi et qu'il n'en aurait jamais et il ajouté que la perspective un jour de nous marier était hors de question.

Le cœur d'Albert s'était déchiré en deux au son des paroles d'Annie, comment Archibald pouvait être aussi dur avec cette fille aussi fragile ? Albert essaya de la consoler en lui disant :

  • Annie, Archibald n'était pas dans son état normal, il ne pensait pas ce qu'il disait, il était soûl.
  • Je suis sûre qu'il le pensait, j'ai pu le lire dans ses yeux, il ne m'aime pas. Il s'est soûler parce qu'il était malheureux, malheureux de n'avoir pas trouvé l'âme sœur et d'avoir en plus perdu des gens qu'il aimait. Je sais que je me le suis longtemps caché mais, Archibald aime Candy."

Sur ces derniers mots, elle avait regardé Albert dans les yeux le visage ruisselant de larmes. "D'aussi beaux yeux ne devraient jamais pleurer ", pensa Albert. Il ne répondit pas à Annie et la laissa pleurer, il savait que c'était la meilleure des choses à faire.

Annie épuisée d'avoir autant pleuré s'était endormie, Albert l'avait alors recouverte de sa veste et lui avait fait un baiser sur le front en disant :

"Dors bien et ne pense plus à tout cela."

Elle s'était alors endormie profondément bercée par le parfum se dégageant de la veste étendue sur elle.

La soirée à la fête foraine se termina par un dernier tour de manège. Albert raccompagna Annie chez elle, elle rentra chez elle tout en gardant sa veste sur les épaules.

A suivre …

Fin du chapitre 3

© Nora - novembre 2002