La vie ne continue pas toujours
par Nora


* cette image est issue du site Candy franco-japonais de Leila

Chapitre 1

Candy mariée depuis maintenant six ans vit heureuse et comblée à Lakewood. Un matin, elle est réveillée par les cris de son unique enfant.

Candy s’apprêtant à se lever entendit la voix de son mari lui dire :

" Reste couchée chérie, je vais voir Anthony. "

Il se leva et s’approcha du berceau. Candy ne voyait que son dos, mais il était grand, fort et musclé et, le long de ses épaules tombaient de beaux cheveux châtains à qui le soleil donnait des reflets bruns. Il en tira un gros bébé âgé de six mois, il était blond avec de grands yeux d’un bleu nuit éblouissant, son petit nez était couvert de tâches de rousseur qui rappelaient sa mère.

Terry, le seul homme qu’elle aimait, il était là, devant elle, il lui souriait tendrement tout en tenant dans ses bras un petit être issu de leur amour. Terry avait l’air si heureux, si comblé de tenir dans ses bras son unique fils ; ce fils qu’il avait eu avec la femme qu’il aimait. Pour lui, tous les jours noirs étaient passés, il était désormais marié à Candy.

Six ans auparavant, Candy n’aurait jamais cru cette scène possible mais maintenant, tout était différent. Désormais, Suzanna était mariée avec un homme qu’elle aimait pour qui elle avait eu le coup de foudre, un homme qui l’aimait en retour.

Candy se rappela le jour où Suzanna était apparue devant elle la priant d’aller rejoindre Terrence. Au début, Candy avait cru rêver, elle n’en avait pas cru ses oreilles, elle s’était même évanouie. Mais à son réveil Suzanna était là et elle lui avait expliqué la situation non sans quelques larmes. Suzanna aimait toujours Terry, mais elle l’aimait d’une façon différente de celle dont elle aimait son futur mari. Elle était consciente de la pénible vie qu’elle avait forcé Terry à vivre, elle était consciente du mal qu’elle lui avait fait et elle voulait maintenant se racheter des ses fautes passées en l’aidant à être heureux.

Un rayon de soleil taquin qui éblouissait Candy lui fît reprendre ses esprits.

Malgré les efforts de Terrence, Anthony continuait à pleurer.

" Terry, apporte-le-moi s’il te plaît, je vais essayer de le calmer. "

Terry s’approcha d’elle mais s’effaça petit à petit. Ne comprenant pas ce qu’il se passait, elle cria :

" Terry, Terry mon amour revient, ne me laisse pas ! "

Candy se réveilla ; elle transpirais et criais le nom de Terry.

Tout en séchant ses larmes, elle se dit :

" C’était un rêve, seulement un rêve mais, il avait l’air si réel. "

Candy regarda autour d’elle, elle ne voyait que de petits meubles sombres.

Oui, c’était un rêve, elle était loin de Lakewood, elle était à Chicago dans son appartement où elle vivait désormais seule. La famille André s’était catégoriquement opposée à ce que Candy vive seule, c’était un déshonneur pour la famille. Cela laissait entendre que la famille André n’était pas capable de subvenir aux besoins l’un de ses membres.

Mais Candy avait besoin de son indépendance, c’est pour cela que Mr Albert la laissait vivre seule, il la comprenait. Il la connaissait assez bien pour savoir qu’il ne fallait pas la forcer à vivre au milieu de la haute société, qu’il ne fallait pas l’étouffer dans un cocon. Même si Albert avait demandé à Candy de vivre au milieu de la famille André dans un de ces manoirs où l’on se perd dans chaque couloir, elle ne lui aurait pas obéi et aurait sûrement réussi à l’en dissuader. Quand Candy souhaitait faire comprendre son point de vue à quelqu’un, elle ne lâchait pas prise facilement, elle était vraiment très têtue.

La chambre de Candy était aménagée avec goût, elle comprenait une commode, un placard, une table et un lit. Chacun des objets présents respiraient la joie de vivre. Sur la table, Candy prenait soin de déposer un bouquet de roses fraîches chaque matin, et c’est pourquoi la pièce sentait bon la rose chaque jour. Le lit était disposé sous une fenêtre, ainsi tous les matins Candy était réveillée par les doux rayons de soleil qui caressaient sa fine peau blanche ainsi que par le chant des oiseaux situés sur une branche toute proche de la fenêtre. La chambre était grande, le lit de Candy se situait face à la porte et à droite du lit se trouvait un petit balcon. Sur chaque meuble se trouvait des photos des gens qu’elle aimait.

Sur la commode, on pouvait voir une photo de Patty, une photo d’Annie, puis tout de suite après, une photo d’Archibald et finalement, une photo de Mr Albert qui souriait tendrement. Sur la table, juste sous le bouquet de roses se trouvait une photo de Melle Pony et de Sœur Maria. A côté de cette photo, avec une rose posée à côté se trouvait une photo d’Anthony dans un magnifique cadre argenté. C’est à lui qu’elle disait toujours « bonjour » le premier, même si ce n’était qu’une photo, elle lui racontait toutes ses journées comme elle l’aurait fait si Anthony avait toujours été là.

Candy se leva et alla s’asseoir sur le balcon, c’était une belle journée d’été, les oiseaux chantaient et une odeur de lilas flottait dans l’air.

Candy ayant retrouvé ses esprits repensa à son rêve. C’était un rêve si doux, il était tellement réel que Candy se rappelait la paix, la sérénité et la joie qui y régnaient, mais surtout l’amour qu’elle ressentait. C’était un rêve baigné de lumière, ce rêve lui rappelait le merveilleux été qu’elle avait passé avec Terry en Écosse. Elle avait passé un des plus beaux moments de sa vie, elle s’était sentie en sécurité et surtout aimée. Candy avait aussi été troublée par le baiser sur le front que Terrence lui avait donné, Terry arrivait toujours à la troubler et à la surprendre, elle ne se lasserait jamais de se noyer dans ses magnifiques yeux bleu nuit.

Candy repensa à son premier baiser, un baiser qui lui avait été donné lors du festival de mai … par Terry. Elle se rappela ce moment parfait qu’elle avait tout d’abord désapprouvé. Quand les lèvres de Terry avait touché les siennes, elle avait senti un frisson parcourir son corps, un frisson agréable. Les lèvres de Terry avaient un goût délicieux et son odeur avaient enivré Candy comme elle n’aurait jamais pu l’imaginer. Mais désormais, ces lèvres lui étaient interdites, elles appartenaient à une autre, c’était une autre qui profiterait des tendres baisers de Terry, c’est une autre qui se sentirait défaillir sous ses caresses.

Candy avait rêvé de ce qu’aurait été sa vie si Suzanna n’avait pas été là. Cependant, elle ne pouvait pas blâmer Suzanna, elle la comprenait, elle comprenait l’amour que cette dernière vouait à Terry.

Elle rêvait de plus en plus souvent de Terry, elle n’arrivait pas à l’oublier, elle l’aimait toujours. Elle l’aimait d’un amour passionné qu’elle n’arrivait pas à contrôler ni à effacer. Elle avait pourtant essayé d'oublier Terry, elle avait essayé de toutes ses forces mais son cœur refusait de lui obéir.

Elle avait lu la veille que Terry était en tournée à Chicago … avec Suzanna. Habituellement, Candy essayait d’éviter de lire les journaux, elle ne voulait pas apprendre le mariage de Terry avec Suzanna ou encore la naissance de leur premier enfant, cet enfant qu’elle aurait tant aimé porter.

Candy se souvint du jour où elle avait accidentellement lu l’annonce de la tournée de Terry à Chicago.

Elle s’était rendue à la ville pour acheter des bandes dessinées pour les enfants de la maison Pony. Elle s’était donc rendue dans une librairie.

" Bonjour Mr - dit-elle à l’homme derrière le comptoir - je souhaiterais acheter dix bandes dessinées.

- Très bien mademoiselle, je vais vous les chercher. "

Pendant que Candy patientait, un homme se présenta à la caisse avec un journal. Le libraire arriva à ce moment là et déposa les bandes dessinées sur le comptoir. Pendant que Candy regardait les bandes dessinées, le libraire s’occupa de l’homme. Son journal étant légèrement déchiré, le libraire lui en proposa un autre et déposa l’exemplaire défectueux près des livres de Candy. Candy paya les bandes dessinées et se retira.

De retour à la maison Pony, Candy offrit les bandes dessinées aux enfants qui se jetèrent dessus avec des cris de joie.

Candy les regardait heureuse du bonheur qu’elle leur apportait et commentait avec Melle Pony et Sœur Maria la réaction de chaque enfant quand une petite fille rousse s’approcha d’elle et lui dit :

" Tiens Candy, tu as dû acheter ce journal pour toi mais, tu l’as oublié au milieu des bandes dessinées."

Candy saisit le papier et reconnu le journal défectueux du libraire. Mais soudain, une chose sauta aux yeux de Candy, au centre de la page se trouvait une photo de Terry enlaçant tendrement Suzanna et au-dessus était écrit " LE COUPLE LE PLUS CÉLEBRE DE BROADWAY EN TOURNÉE A CHICAGO. "

A la lecture de ses mots, le visage de Candy s’était littéralement décomposé. Melle Pony et Sœur Maria ayant remarqué ce brusque changement sur le visage angélique de Candy s’inquiétèrent.

Candy, le regard dans le vide posa le journal et sans dire un mot se leva et sortit. Melle Pony s’apprêtait à la rejoindre quand Sœur Maria la retint par le bras en lui montrant le journal qui lui aussi fit pâlir les deux femmes.

Terry, la seule personne au monde qu’elle ai jamais aimé, elle l’avait aimé dès le premier regard, quand elle l’avait pris avec Anthony sur le bateau qui l’emmenait vers l’Angleterre, loin de ses souvenirs.

Terry, quel merveilleux été elle avait passé avec lui en Écosse ! Et leur premier baiser lors du festival de mai ! Leur amour avait été pur et l’était toujours dans le cœur de Candy.

Elle l’aimait d’un amour qui ne s’effacerai pas, même pas avec le temps. C’était un amour qui surmonterai tous les obstacles, tous sauf Suzanna, elle qui ne pourrait plus jamais remarcher. La seule pensée que Suzanna voulait se sacrifier pour lui rappelait à Candy l’amour que cette dernière lui portait.

Candy ne pouvait lui prendre, elle n’en avait pas le droit, elle devrait vivre avec cet amour au fond d’elle. Terry avait sûrement dû l’oublier, elle essayait de s’en convaincre. Elle voulait croire qu’il avait tout oublié, qu’il vivait heureux avec Suzanna. Elle voulait surtout croire qu’il n’avait aucun regret et qu’il n’essaierait pas de la revoir. Candy ne supporterait pas une autre séparation, elle n’en aurait pas le courage, elle ne pourrait pas surmonter cet obstacle. Elle en avait pourtant surmonté beaucoup dans sa vie, mais celui-là était trop dur. Elle s'était cru assez forte pour surmonter leur séparation mais, elle avait découvert qu'elle était moins forte qu'elle ne le pensait, deux ans après leur séparation elle pensait et rêvait toujours de lui.

Candy ne pouvant plus se retenir fondit en larmes sur le balcon.

" Ne t’en va pas ! "

Terry se releva en sursaut, il avait lui aussi rêvé, rêvé de Candy.

Suzanna frappa à la porte.

" Terry ! Je t’apporte ton petit déjeuner. "

Suzanna marchait de mieux en mieux grâce à sa jambe de bois. Pour que Suzanna puisse mieux se déplacer, Terry avait pensé à lui acheter une jambe de bois. Mais cela demandait à Suzanna de gros efforts qui n’étaient pas bons vu son état de santé.

Comme tout les matins, Suzanna apportait le petit déjeuner de Terry, elle le cuisinait elle-même avec amour. Malgré sa santé chancelante, Suzanna mettait un point d’honneur a exécuter ce qui était pour elle une tradition. Le petit déjeuner était surtout pour le couple l’occasion de parler un peu. Suzanna voyait peu Terry, après le petit déjeuner, Terry partait pour ses répétitions, bien sûr il venait déjeuner avec elle mais ils parlaient essentiellement du travail, de son travail. Après, Terry repartait travailler et devait le soir apprendre ou perfectionner ses rôles.

Elle déposa le plateau sur le lit pour que son bien-aimé n‘ait pas à se lever.

" Terry, tu as l’air bien soucieux. " - dit-elle - Terry avait son regard lointain, dans le vague.

Suzanna pensa : " il a rêvé d’ELLE ! Oui, … elle." Elle le savait, il n’arrêtait pas de penser à Candy. Malgré tous les efforts qu’elle faisait pour se faire aimer, Terry n’aimait pas Suzanna alors que celle-ci l’aimait à mourir.

A certains moments, Suzanna pensait que Terry avait oublié Candy, et qu’il commençait à l’aimer comme elle elle l’aimait. Elle pensait avoir eu raison et que le temps avait effacé l’amour de Terrence pour Candy. Par contre à d’autres moments quand Terry avait un regard lointain, perdu dans ses pensées, elle ne pouvait s’empêcher de souffrir car elle savait qu’il en aimait une autre et qu’elle le rendait malheureux en le forçant à rester avec elle. Suzanna n’était pas heureuse, Terry ne l’aimait pas et elle avait peur qu’il ne l’aime jamais. Durant ses nombreux séjours à l’hôpital, Suzanna avait pu réfléchir à sa situation et bien qu’elle sache que ce qu’elle faisait était mal, elle devait le garder, elle avait besoin de lui prêt d’elle pour continuer à lutter contre toutes ses maladies qui l’affaiblissaient de plus en plus.

Pourquoi ? Pourquoi Candy hantait-elle toujours l’esprit de Terry ? Malgré les deux ans passés, il l’aimait comme le premier jour, ne serait-ce plus, cela, Suzanna ne pouvait le supporter.

Cela faisait maintenant plus de deux ans qu’il n’avait pas revu Candy. Depuis leur séparation, il n’était pas revenu à Chicago, il avait tout essayer pour l’oublier mais cette petite frimousse blonde était toujours dans son esprit. Elle ne lui laissait aucun répit, ni de jour, ni de nuit. Terrence avait refusé de nombreux rôles car la tournée devait passer par Chicago, mais il avait finalement accepté de revenir dans cette ville, c’est-à-dire d’affronter sa peur. Sa plus grande peur était de rencontrer Candy dans la rue ou dans un magasin. Il savait que si il la voyait il ne pourrait plus la laisser partir, il ne pourrait pas s'empêcher de la serrer dans ses bras et de rester avec elle malgré ses obligations envers Suzanna.

Terry se leva, alla dans le salon et s’assit à une table sans même daigner accorder un regard à Suzanna.

Il avait tenté de se rapprocher d’elle, il avait essayé de l’aimer, mais rien n’y faisait, le moindre détail ou la moindre parole lui rappelait Candy. Terry admirait le calme, la patience et la douceur de Suzanna, mais ce qui avait fait qu'il aimait Candy était sa faculté de le taquiner, de l'énerver, de le provoquer ; ce que Suzanna semblait incapable de faire. Terry s’était jeté corps et âme dans le théâtre, ce qui avait eu pour effet d’accroître sa célébrité ; on parlait de plus en plus de lui dans les journaux. Terry évitait lui aussi les journaux depuis plus de deux ans, il avait peur de lire l’annonce du mariage de Candy ou encore l’annonce de la venue au monde de ses enfants. Terry ne doutait pas que Candy eusse trouver quelqu’un d’autre à aimer, il l’avait trop fait souffrir et elle méritait quelqu’un de bien, de plus, Candy était d’une rare beauté.

Candy habitait-elle toujours à Chicago ? Terry était tenté de la revoir mais comme pour celle-ci, la séparation serait trop dure. Terry savait que si il la revoyait, il ne la laisserait pas repartir, qu’il lui avouerai ses sentiments. Mais, Candy l’aimait-elle toujours ou avait-elle rencontrer quelqu’un ?

Suzanna ne supportant plus le silence de Terrence sortit. Les larmes aux yeux elle se demanda si Terry se rendait compte du mal qu’il lui faisait ? Comment pouvait-il l’ignorer comme cela ? Ne se rendait-il pas compte des efforts qu’elle faisait pour se faire aimer de lui ? Pourquoi ne daignait-il pas lui accorder un sourire et surtout, pourquoi ses yeux ne brillaient pas de joie en la voyant comme ils avaient brillé dans joie le soir où il avait voulu rejoindre Candy après la première représentation du Roi Lear à Chicago.

Dans le couloir, elle croisa une belle jeune femme blonde. Qui cela pouvait-il bien être ?

Soudainement, quelqu’un frappa à la porte, ce qui sortit Terry de ses pensées. Il se leva et d’un geste indifférent ouvrit la porte.

" Annie ? Que fais-tu ici ? - s’étonna Terry déboussolé.

- Bonjour Terry - dit Annie d’un ton sérieux - je suis venue t’entretenir d’un sujet important.

Annie, la meilleure amie de Candy était là, devant lui. Pourquoi était-elle là ? Était-il arrivé malheur à Candy ? Ou peut-être souhaitait-elle le revoir ?

Annie s’assit sur la chaise où Terry se tenait quelques minutes auparavant. Elle prit un ton encore plus sérieux pour lui annoncer :

- Terrence, j’aimerais te parler de Candy.

Le ton de la voix d’Annie inquiéta Terry, peut-être était-il vraiment arrivé quelque chose à Candy.

- J’aimerais que tu évites de revoir Candy - expliqua Annie d’une voix timide - te revoir lui ferait trop de mal.

Terry opina silencieusement. Annie avait raison, s’il la revoyait, cela leur ferait du mal à tous deux.

- Je sais que tu l’aimes encore mais vous revoir vous ferait du mal. Candy ne sait pas que je suis là, elle me le reprocherait si elle le savait mais je suis son amie et je veux la protéger - dit Annie.

- Rassure-toi Annie, je n’irais pas voir Candy, ce serait trop dur de la revoir sans pouvoir la serrer dans mes bras.

- Merci Terry - reprit-elle - Mr Albert s’inquiétait à ce sujet. Nous en avons longuement parlé.

Terry, toujours soucieux pour Mr Albert, celui qui l’avait tiré d’une bagarre à Londres demanda si celui-ci allait bien et si il avait retrouvé la mémoire.

- Tu n’es pas au courant ? - s’étonna Annie ouvrant de grands yeux - Mr Albert a retrouvé la mémoire depuis maintenant un an et demi, quand il vivait avec Candy. Tu ne sais pas que Mr Albert est l’oncle William ? Tous les journaux en ont parlé.

Terry resta bouche bée devant cette nouvelle annoncée si brutalement. Depuis sa rupture avec Candy, il ne lisait plus les journaux et n’était donc pas au courant.

- Mr Albert... Oncle William - balbutiait-il - non, je ne le savais pas.

C’était donc lui l’oncle William ; c’était lui qui avait adopté Candy. Mr Albert qui a été si gentil envers Terry, seul une personne comme lui aurait pu l’adopter. C’était donc grâce à Mr Albert que Terry avait rencontrer cette femme merveilleuse qu’était Candy. Il lui devait tout ses instants de bonheur, tout ses souvenirs heureux, mais aussi sa réconciliation avec sa mère.

- Terrence, ça va ? -demanda Annie étonnée de sa réaction - tu sais au moins qu’il est le prince des collines ?

- Le prince des collines ? - s’exclama Terry de plus en plus incrédule.

Candy lui avait raconté cette histoire. Terry avait toujours été un peu jaloux de ce prince tout comme il l’avait été d’Anthony. Comment aurait-il pu être au courant de cette nouvelle ? Toutes ces nouvelles commençaient à assommer Terry. Mr Albert était l’oncle William, c’est-à-dire le père adoptif de Candy, mais aussi le prince des collines, le mystérieux écossais qui l’avait réconfortée dans son enfance ; il était son premier amour. La tête de Terry commençait à tourner et la pièce avec mais, il réussit à se ressaisir.

Terrence se sentait mal, pourquoi ? Pourquoi toutes ces nouvelles ne le réjouissaient-elles pas ? Sûrement parce qu’elles avaient toutes un rapport avec Candy, donc chaque nouvelle comportait une part de tristesse du fait qu’elle la concerne. La tristesse était plus forte que la joie. Les souvenirs qui revenaient, à Terry étaient douloureux, ils défilaient tous rapidement devant ses yeux.

Annie le sortit de ses pensées.

- Je crois que j’en ai déjà trop dit.

Annie se leva et se dirigea vers la porte, en l’ouvrant, elle dit :

- Au revoir Terry, j’espère que tu tiendras ta promesse.

Une fois la porte fermée, Terrence se leva et se rendit près de la fenêtre. De la fenêtre de l’hôtel, on pouvait apercevoir un jardin public de Chicago, il était remplit de fleurs. Terry ouvrit la fenêtre pour se changer les idées ; sur un banc il aperçut un couple qui avait l’air heureux, ils donnaient l’impression d’être seuls au monde, que rien ne pourraient les séparer. Il aurait lui aussi voulu rester ainsi avec Candy, la protéger. Il n’avait pas été là quand elle avait apprit l’identité de l’oncle William. Il n’avait pas pu partager sa joie et sa surprise. Il n’avait pas été là pour elle.

Faudrait-il suivre le conseil d’Annie, ne pas revoir Candy ? Où habitait-elle à présent ?

Terrence regarda le nom de la rue face à sa fenêtre.

- Oh ! " - s’écria-t-il.

C’est la rue où Candy et Albert avaient vécu. C’est à cette adresse qu’il avait envoyé une invitation à Candy pour venir le rejoindre à Broadway, juste avant leur séparation. Candy ne vivait sûrement plus là.

Terry ferma la fenêtre et s’en alla.

Ce qu’il ne voyait pas, c’était une jeune fille blonde pleurant à chaudes larmes non loin de là.

A suivre …

Fin du chapitre 1

© Nora - août 2002