La vie continue
par Letty

CHAPITRE 1

 

Deux jours seulement s’étaient écoulés depuis le déjeuner à la maison Pony. Annie, Archibald, Albert et Candy y étaient restés pour se ressourcer. Le matin de son départ, Albert prévint Candy qu’il donnait le jour même une réunion avec la famille et qu’il tenait absolument à ce qu’elle soit présente. C’était donc convenu, et ils se retrouveraient tous à Lakewood dans l’après midi.

Candy resta le reste de la matinée songeuse .Elle n’en revenait toujours pas, Albert était non seulement « le grand Oncle William » celui qui l’avait adoptée et protégée mais aussi et surtout « son prince des collines », celui qui l’avait hantée depuis son enfance. C’était soit vers lui qu’elle s’était tournée chaque fois qu’elle était dans la peine soit vers Albert lorsqu’il apparaissait comme par magie chaque fois qu’elle en avait besoin.

Maintenant qu’elle y réfléchissait comment n’y avait elle pas pensé plus tôt?

« Albert…. » dit elle songeuse.

- Candy, Archibald et moi partons, veux-tu faire la route avec nous ?

- Annie, c’est gentil mais Georges va venir me chercher dans l’après midi.

- Entendu, Alors à tout à l’heure.

Et les deux amies s’embrassèrent avant de se séparer.

Candy partie dans sa chambre ranger ses affaires. Mlle Pony la regarda s’en aller un sourire au coin de l’œil.

« Notre Candy va enfin connaître le vrai bonheur, sœur Maria » dit la veille femme.

Sœur Maria acquiesça.

La tante Elroy, et les Legrand étaient déjà à Lakewood et observaient la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Annie, Archibald et Candy arrivèrent. Albert les suivait de près.

- Non mais regardez ça ma tante, dit Eliza, voilà Candy qui revient et avec son vagabond! Quel culot elle a de revenir ici avec ce grossier personnage !

- Taisez vous Elisa ! répondit la tante Elroy sèchement

Mais Eliza continuait de plus belle en s’adressant alors à sa mère et son frère.

- Mais que croit elle ? Qu’elle est encore chez elle ici ? Je m’en vais lui dire deux mots, tu viens Niel ?

- Restez ici Eliza. Dit la tante Elroy

- Mais enfin ma tante ???

- J’ai dit « RESTEZ ICI ».

Eliza ne bougea plus et interrogea du regard tour à tour sa tante qui détourna les yeux puis sa mère qui lui fit signe qu’elle-même ne comprenait pas la situation.

Lorsque Candy entra dans le hall suivit d’Albert, Annie et Archibald, Eliza ne se retint plus.

- Alors Candy, tu oses emmener tes vilaines fréquentions dans la maison des André ?

- Tais toi Eliza intervint Archibald.

- As-tu oublié que tu n’es pas la bienvenue ici ?

- Je suis venue parce que le grand Oncle William a demandé à me voir répondit calmement Candy

- Et que crois tu qu’il fera pour toi ? Tu vas lui demander d’adopter aussi ton ami, ce vagabond, ce moins que rien ???

La tante Elroy ne supportant plus les paroles de sa petite fille sortit discrètement et se rendit dans le bureau de William.

Et pourquoi pas ? répondit Candy, amusée par l’idée. Le grand Oncle William est très généreux et…

- Oui mais pas stupide répliqua Eliza, il a déjà fait une insulte à la famille en t’adoptant alors il ne commettra pas deux fois la même erreur.

D’autant plus que pour réparer ces erreurs tu DOIS épouser Niel, l’aurais tu oublié Candy ?

Monsieur Georges interrompit la conversation.

« Monsieur William va vous recevoir dans le bureau, si vous voulez bien me suivre. »

Tous tremblèrent à l’idée de rencontrer enfin le patriarche de la famille. Tous se rendirent dans le bureau du grand oncle.

Lorsqu’Eliza s’aperçut que même Albert était entré dans la pièce elle continua de plus belle.

- non mais quel toupet, comment osez vous entrer ici ? Dans une maison qui n’est pas la votre.

Albert sans rien dire, ferma la porte et lentement se dirigea vers la grande baie vitrée, contourna le bureau et s’assit,

- Non mais regardez le, mais faites quelque chose, le voilà qui se prend pour le grand oncle William…c’est…

- Assez Eliza dit Albert sèchement.

Asseyez vous, Candy viens par ici. Pour ceux qui ne me connaissent pas encore ou mal, je me présente. Je m’appelle WILLIAM, ALBERT  ANDRE, plus connu sous le pseudonyme du « grand oncle William »

A ce moment là, tous regardèrent dubitatifs et abasourdis Albert puis la tante Elroy qui leur confirma d’un mouvement de tête les dires d’Albert.

Eliza, Niel, sa mère et son père s’écroulèrent dans leurs fauteuils. Eliza tentait de se cacher et n’osait plus lever les yeux. Annie et Archibald, également sous le choc interrogeaient Candy et Albert du regard. Pourquoi ne leur avaient ils rien dit ? Depuis quand Candy était elle au courant ?

Tranquillement Albert repris la parole.

Je vous remercie d’avoir répondu présent à cette réunion de famille.

Comme vous l’avez peut être lu dans les journaux, je vais faire mon apparition officielle ce vendredi à la banque de Chicago, mais j’ai jugé plus approprié de me présenter officieusement à ma famille. Tout d’abord j’aimerai clarifier quelques petits détails…

Il paraîtrait que Candy doit épouser Niel Legrand…

- Ce serait un honneur pour notre famille Monsieur William répondit aussitôt Mr Legrand.

Albert fit un signe de la tête à Mr Legrand pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas fini.

Je disais donc, que Candy doit épouser Niel et ce, sur ORDRE du GRAND ONCLE WILLIAM !!! dit il en haussant la voix et fixant du regard Eliza et Mme Legrand.

Que les choses soient bien claires entre nous, vous avez sali mon nom en rejetant Candy de la famille pendant toutes ces années, vous avez usé de votre position pour la faire chasser de l’hôpital où elle travaillait, et vous usez de MON titre pour arriver à vos fins !! La voix d’Albert était devenue des plus menaçante, jamais Candy n’avait vu autant de noirceur et de froideur dans ses yeux, elle ne le reconnaissait plus. Annie en tremblait, Archibald n’en revenait toujours pas, quant à la tante Elroy, elle demeurait la tête basse. Les Legrand ne savaient plus où se cacher.

- Mr Legrand, je sais que vous ignorez toutes les méchancetés qu’ont pu imaginer votre femme et votre fille à l’égard de Candy et que vous êtes le seul dans cette famille, hormis ses cousins, nos regrettés Anthony et Alistair, et Archibal ici présent à lui avoir apporté un peu de chaleur, et je vous en remercie. Malheureusement vos déplacements fréquents ne vous ont pas donné l’occasion de voir ce qui se passait réellement dans votre maison.

Quant à vous, dit il en s’adressant à Mme Legrand et ses enfants, sachez que désormais VOUS n’êtes plus les bienvenus dans cette maison. Le vagabond espère avoir été assez clair, quant au mariage de Candy avec Niel, je suppose que vous connaissez ma réponse. Et maintenant sortez.

Comme Niel, Eliza et sa mère ne bougeait toujours pas, paralysés par les paroles qu’ils venaient d’entendre, Albert donna un grand coup de poing sur son bureau.

« SORTEZ !!! »

Ils détalèrent tous les trois, la colère d’Albert avait donné la chair de poule aux autres membres de la famille restée dans la pièce. Avant de sortir Mr Legrand s’adressa à Candy.

- Ma chère Candy, je suis sincèrement désolé, Mr André a raison lorsqu’il dit que je ne suis pas assez présent. J’avais cru bien faire en te faisant venir dans notre famille, elle ne t’aura apporté que peine et souffrance, tu m’en vois confus…je ne sais comment…

- Mr Legrand, dit Candy en s’approchant de lui, et lui prenant les mains, Vous ne devez en aucun cas culpabiliser. C’est grâce à votre démarche de l’époque que je suis là aujourd’hui. Je vous assure je ne vous en veux pas du tout.

Réconforté, Mr Legrand quitta la pièce même si on pouvait encore lire sur son visage tous les sentiments qui lui traversaient l’esprit, la déception et l’étonnement.

Seuls restaient avec Albert, Annie, Archibald, la tante Elroy et bien sur Candy.

A peine Mr Legrand avait il quitté la pièce qu’ensemble Annie et Archibal assaillirent Candy et Albert de questions.

« Albert pourquoi ne nous avoir rien dit, Candy depuis quand es tu au courrant ?.. ;

- calmez vous tous les deux. Dit Albert.

- Candy n’était pas au courant, elle l’a appris lorsqu’elle est venu il y a trois jours voir l’oncle William concernant son mariage avec Niel et qu’elle m’a trouvé moi…

- J’ai retrouvé la mémoire un jour où je travaillais encore au restaurant, dès lors j’ai pu reprendre contact avec Georges et préparer mon retour. Et c’est pour cela que je ne pouvais plus malheureusement vivre auprès de Candy. Et comme à mon habitude je suis parti sans lui dire un mot. Se tournant vers Candy, je suis vraiment désolé de t’avoir laissé seule, mais je n’avais pas le choix.

- Ne t’inquiète pas Albert, c’est déjà oublié dit elle en le regardant tendrement.

- C’est donc grâce à vous si j’ai pu reprendre ma place aujourd’hui. Grâce à votre soutien pour Candy et grâce au dévouement de Candy malgré toutes les embuscades qu’on a pu lui tendre. Je vous en suis TRES reconnaissant.

La tante Elroy qui n’avait dit mot jusque là se leva, et se dirigea vers la porte, avant de sortir elle se retourna et prononça deux mots : « Bienvenue Candy ». C’était sa façon à elle d’accepter Candy. William lui ayant raconté son dévouement et ses soins pour lui faire retrouver la mémoire tout en ignorant que « Albert » était «  le Grand Oncle William » elle sortit un léger sourire aux lèvres, car elle seule avait été frappé par de petites choses qui pourtant en disait beaucoup sur le lien qui unissait William Albert André et Candy.

- Et maintenant si vous le voulez bien j’aimerai rester seul avec Candy. Nous nous retrouverons pour le dîner voulez vous ?

- Entendu Albert…euh Oncle William…

En quittant la pièce Annie et Archibald se consultaient, «  je n’arriverais jamais à l’appeler Oncle William…Crois tu que nous pourrons encore l’appeler Albert ?»

Candy souriait.

- C’est vrai ça, comment doit on t’appeler, Albert où Oncle William ??? Lorsque vous étiez…

Candy se tut brusquement et rougit, elle baissa les yeux comme une petite fille que l’on venait de surprendre en faute. Elle se rendit compte que le tutoiement entre eux avait prédominé lors de leurs derniers échanges, alors qu’il n’en avait jamais été question jusqu’à présent.

Albert s’approcha d’elle et la regarda tendrement.

Ma chère Candy ne te formalise donc pas tant.

- mais Albert…

- Ce n’est rien je t’assure et puis nous sommes de la même famille ajouta t il en souriant. Et sache que pour ta gouverne que tu peux continuer à m’appeler Albert. Bon et maintenant si on passait aux choses sérieuses ? que dirais tu de reprendre ton poste à l’hôpital de Ste Johanna avec le professeur Léonard ?

- Oui j’aimerai bien mais je ne peux pas laisser tomber le Dr Martin, il a besoin de moi

- Ah Candy, je te reconnais bien là, mais tu pourrais peut être envisager un mi temps dans les deux établissements ??

- Mais oui je n’y avais pas pensé, oh merci Albert que ferais je sans vous ? répondit elle en se jetant à son coup.

Au même moment on frappa à la porte et tante Elroy apparut. Elle marqua un temps d’arrêt en apercevant Candy et William quasiment enlacés. Candy rouge de honte bafouilla deux ou trois mots « bon ben je vous laisse» et sorti sans se retourner.

Albert ne dit rien et ne semblait nullement gêné.

« Ma tante…

- William…je suis contente de te savoir en bonne santé et de retour parmi nous.

- Je le sais ma tante

- Les mots me manquent pour te dire combien je suis désolé pour Candy.

- Ma tante ne vous en faites pas, Candy s’en remettra et c’est déjà oublié j’en suis sûr

- J’ai été aveuglé William, et tous ces malheurs qui se sont abattus sur notre famille ces dernières années, la mort d’Anthony, puis Alistair, ton absence et…

- Mais je suis là maintenant... je vous le promets.

Pour la première fois depuis bien longtemps la Grande tante Elroy avait fait tombé son masque et exprimait bien que maladroitement ses sentiments.

- Candy est une bonne infirmière William…

- Je le sais dit Albert…c’est elle qui m’a soigné.

- Moi aussi dit elle en baissant la tête

Albert ne chercha pas à en savoir d’avantage, il savait combien cette conversation était pénible pour sa tante, il l’embrassa et lui dit.

- Je le dirai à Candy.

Ils quittèrent le bureau et Albert alla retrouver Candy dans la roseraie.

Elle était là assise, songeuse…Albert s’assit a coté d’elle.

- Il faudrait rappeler Mr Durosier, Albert…lui seul pourrait faire revivre cette roseraie avant qu’elle ne dépérisse complètement.

- Oui tu as raison….

- Que se passe t-il ? vous semblez perturbé ? Si c’est pour tout à l’heure, je suis désolée, et …

- Non ne t’en fais pas. N’oublies pas que nous avons vécu ensemble… et à ce sujet je voudrais que tu viennes vivre avec moi ici à Lakewood. Georges pourra te conduire en ville tous les jours pour travailler.

- Mais je…

- Candy…je t’en prie

Il regarda Candy avec tellement d’intensité qu’elle en frissonna. Comment ce regard si bleu, si perçant, si aimant pouvait il devenir si noir ? Elle repensa à la scène qu’elle venait de vivre dans le bureau et frissonna de nouveau.

Albert crut qu’elle prenait froid et tendrement ôta sa veste pour lui poser sur les épaules.

Candy reçut avec un étrange bonheur ce contact chaleureux.

Ils restèrent ainsi sans parler jusqu’au moment du repas.

De la fenêtre du salon la tante Elroy observait la scène.

 

CHAPITRE 2

 

La vie s’était stabilisée installé ainsi à Lakewood depuis 4 ans.

Albert avait repris, à la grande joie de la tante Elroy, sa place au sein de la famille et dirigeait admirablement les affaires de la famille André. Il ne voyageait quasiment plus sauf pour quelques rendez-vous d’affaires mais qui ne durait que 3 – 4 jours. Il demandait toujours à Candy de l’accompagner dans ses déplacements. Albert demeurait le célibataire trentenaire le plus convoité mais aussi le plus intrigant et mystérieux. La tante Elroy se désespérait de le voir marié mais sans aucun succès et s’inquiétait pour lui mais s’était bien gardé de lui en faire part.

Annie et Candy retournaient régulièrement au foyer Pony se ressourcer. Archibald finissait sa formation dans la finance et secondait lorsqu’il le pouvait Albert dans les affaires. Annie était devenue une vraie dame, et faisait la fierté de sa mère. Douce et raffinée elle s’était transformée en jeune femme radieuse depuis son mariage avec Archibald. Cependant, elle et Archibald venaient tous les soirs dîner à Lakewood.

Patty vivait toujours en Floride mais venait à Chicago passer tous ces étés avec ses deux amies. Elle n’était pas vraiment jolie mais son naturelle et sa douceur séduisaient son entourage. Pourtant personne n’avait réussi à lui faire oublier Alistair.

Eliza avait épouser un grand financier de dix ans son aîné pour sa fortune et lui était finalement ravi d’avoir une femme à la beauté insolente. Elle vivait de bals et de réceptions mais n’avait jamais remis les pieds à Lakewood.

Daniel avait mal tourné et noyait ses problèmes dans l’alcool. Ce n’est qu’avec l’insistance de Candy qu’Albert avait fini par céder et l’envoyer dans un établissement spécialisé pour suivre une Nième cure de désintoxication.

Sarah Legrand s’était faite oublié, seul parfois Mr Legrand passait à Lakewood et restait le bienvenu.

Candy travaillait en alternance à l’hôpital Ste Johanna et à la clinique du Dr Martin.

Candy était devenue une belle jeune femme, sa silhouette parfaite, sa chevelure d’or ; elle avait abandonné ses rubans ; et ses grands yeux émeraude ravissaient toutes les personnes qui la fréquentaient. De nombreux prétendants avaient tentés leurs chances mais sans aucun succès. Elle prétendait ne pas avoir le temps de se préoccuper de ses affaires de cœur, et voulait garder sa liberté pour se consacrer à ses malades.

En 4 ans jamais le nom de « Terrence Grandchester » n’avait été prononcé. Candy avait fini par tourner encore une fois une page de son passé. Après Anthony, elle venait de tourner la page de Terry. Elle lisait parfois les articles le concernant dans les journaux et le fait que l’on parle de lui comme l’étoile du nouveau théâtre new yorkais ne faisait que lui confirmer qu’elle avait fait le bon choix ce soir là….

De plus elle avait toujours le soutien de ses amis et elle n’était pas du genre à se laisser abattre.

Les années passèrent ainsi paisiblement à Lakewood jusqu’au 23ième anniversaire de Candy.

En ce matin de printemps le soleil resplendissait déjà. On sentait les premiers beaux jours pointer. Le mois d’avril était déjà bien avancé, Candy avait pris l’habitude de se rendre dans la roseraie d’Anthony. Avec acharnement et avec l’aide de Mr Durosier la roseraie avait repris vie. Il avait fait particulièrement beau et chaud et déjà on commençait à voir les premiers bourgeons.

Candy songeuse s’était installé sur la balancelle et contemplait le paysage.

Albert vint la rejoindre.

- Bonjour Candy

- Ah bonjour Albert.

- Candy, tu me causes beaucoup de soucis tu sais.

- Albert…dit elle en le regardant tendrement

- Je suis un peu perdu pour organiser cette soirée d’anniversaire.

- Et bien nous n’avons qu’à nous en passer. Tu sais bien que je n’ai jamais vraiment aimé toutes ces soirées.

- Oui mais tu sais bien que nous en profitons toujours pour recevoir des personnes importantes.

- Albert, tu restes la personne la plus importante pour moi dans ce monde alors les autres… Tu es mon ami, mon frère, mon père…toutes les personnes à la fois.

« Si seulement je pouvais être plus…pensa Albert en la dévisageant, Candy tu ne me vois que comme un frère mais je brûle de ne pouvoir te révéler mes sentiments, Tu es Candy Neige André, ma fille adoptive, mais tu me comblerais de bonheur si tu devenais Candy Neige André ma femme… »

- Et bien Albert, tu ne dis plus rien…lui dit Candy le sortant de sa rêverie.

- Je réfléchissais…

- Allons pas la peine de te donner tant de soucis pour ça. Viens allons nous promener avant le déjeuner.

Sur ce, elle lui tendit la main qu’il accepta avec plaisir.

Du salon, Tante Elroy assistait une fois de plus à la scène.

« William, combien de temps encore comptes tu cacher tes sentiments, aucune femme n’a su et ne pourra jamais te séduire tant que Candy sera là. Ton visage s’illumine chaque fois qu’elle apparaît et tu souffres en silence... »

La tante Elroy s’éloigna de la fenêtre en soupirant.

« Puisqu’il ne veut rien admettre je lui parlerai » se dit elle en quittant le salon.

Candy et Albert se promenaient le long de la cascade bras dessus bras dessous. Ils n’avaient pas forcément besoin de parler. Ils avaient pris l’habitude des ces longues promenades, des regards suffisaient et leur entente et complicité était semble t il parfaite et Candy jouissait de ce bonheur si précieux.

- Dis moi Albert, tu ne vas tout de même pas prendre l’occasion de mon anniversaire pour faire comme la tante Elroy et m’envoyer tout un défilé de prétendants ???

- Non rassure toi, tu as épuisé toute la bonne société de Chicago et des environs !!! mais bon peut être devrions nous commencer par déménager…

- Oh Albert, je n’ai besoin de personne tant que je reste près de toi

- Moi aussi Candy, moi aussi…dit il en la serrant dans ses bras.

Comme il était agréable de se blottir dans ses bras, de sentir la chaleur de son corps, de frémir sous ses caresses lorsqu’il passait ses mains le long de sa colonne.

Comme il était doux de la serrer dans les bras, d’être envahi par son parfum de rose…Albert aurait voulu une fois encore suspendre le temps pour profiter de ces moments privilégiés que Candy lui accordait parfois innocemment.

Pourtant cette fois ci, il sentit tout le corps de Candy se raidir, ce qui le fit lâcher son étreinte.

- Quelque chose ne va pas Candy ?

- Non non ce n’est rien, dit elle visiblement troublée. Il se fait tard nous devrions rentrer.

Elle pris le chemin du retour sans même l’attendre.

« Que m’arrive t il ? Je n’avais pas ressenti ce frémissement depuis Terry ? »

Albert rattrapa Candy et ils rentrèrent sans échanger un seul mot.

Le déjeuner se passa dans le plus grand silence, Albert prétexta du travail en retard pour écourter le repas et Candy feint la fatigue pour disparaître dans sa chambre. Ils laissèrent là touts les deux la tante Elroy qui n’y comprenait plus rien.

Seul dans son bureau, Albert repensait à leur promenade du matin.

« Candy aurait elle deviné ses sentiments ? Ce n’était pourtant pas la première fois qu’il la prenait dans ses bras. Et si…

la tante Elroy venait de rentrer dans son bureau

Albert ne pris pas la peine de s’expliquer…

- Je sais ce que vous allez me dire…mais je ne peux pas lui en parler

- William, si tu ne te décides pas à faire quelque chose, crois moi j’irai voir Candy. Que s’est il passé ?

- Rien, nous nous promenions comme à notre habitude et soudain…pff elle avait disparu

- William, toutes les jeunes femmes de Chicago ont tenté leur chance…mais en vain. Alors épouse Candy et que l’on en parle plus !

- Ma tante !!!!

- William, Tu as adopté Candy lorsqu’elle n’était qu’une enfant…les années ont passé, et tu as vécu avec elle ces derniers temps…et reconnaît le, elle n’est plus ce petit être fragile qu’il faut protéger.

- Candy est ma FILLE adoptive…

- Elle pourrait être PLUS William…dit la tante. J’ai appris à connaître Candy ces dernières années, et malgré son fort tempérament je dois reconnaître qu’elle a beaucoup changé et en bien. Elle est très apprécié dans notre société et toi…mais regarde toi, si tu n’es pas plongé dans les affaires, tu pars la rejoindre, son absence t’est insupportable. Signe les papiers de l’avocat, abandonne ton tutorat et devient son mari !

Albert resta muet. D’où sa tante pouvait elle tenir tout cela, comment était elle au courant des démarches qu’il avait effectué pour renoncer à être le père adoptif de Candy, et puis toutes ses vérités…oui ces vérités car il devait l’admettre, sa tante avait raison, il aimait Candy bien plus qu’une fille, qu’une sœur, qu’une amie…même s’il n’avait jamais vraiment voulu l’admettre. Elle était la seule personne à lui faire oublier ses soucis, seule sa présence le réconfortait, et son sourire…C’est vrai qu’elle était d’une admirable beauté, elle avait depuis peu abandonné ses deux nœuds dans les cheveux et opté pour un chignon lorsqu’elle travaillait mais lui avait le privilège de voir sa chevelure dorée voler au vent lorsqu’elle rentrait à Lakewood…Elle est tellement magnifique.

- William, qu’est ce qui te tracasse ?

- Ma tante, je ne sais plus trop, et si Candy ne partageait pas mes sentiments…et puis il y a Terry

- Terry ? Terrence Grandchester ?? Le comédien ? William…allons soit raisonnable, ouvre les yeux. Le nom de « Terrence Grandchester » n’est pas à bannir dans cette maison, Candy se réjouit de la réussite de son ami, elle n’est plus ni la petite fille, ni l’adolescente, c’est une femme maintenant. Une femme William. Et toi, toi qui te soucis toujours du bonheur de Candy, si tu t’écoutais pour une fois. Candy n’est plus une enfant, mais comme Anthony, Terrence Grandchester restera dans son cœur…Je vous ai observé William et crois ta vieille tante…ne passe pas à coté du bonheur quand il se présente à toi…

- Ma tante….

Sur, ce la tante Elroy quitta le bureau, laissant Albert une nouvelle fois pensif.

Candy, c’est vrai qu’elle avait beaucoup changé. Mais toutes les personnes qui la côtoient tombent sous son charme. Son naturel, sa bonne humeur, sa spontanéité, personne ne peut lui résister alors pourquoi s’intéresserait elle plus à moi songea Albert.

Albert fit appeler Georges pour se remettre au travail et essayer de se changer les idées.

- Vous m’avez fait appeler Monsieur ?

- Oui Georges, nous avons des dossiers à finaliser.

- Bien Monsieur, Mais dois je faire prévenir Mademoiselle Candy qu’il est inutile de seller votre cheval ?

- Seller mon cheval ?

- Monsieur, a t-il que tous les dimanches après midi il monte avec Mademoiselle Candy !!! répondit Georges visiblement très surpris de l’oubli de son maître.

- Oui oui vous avez raison, où avais je la tête ? vous pouvez disposer.

- Bien Monsieur. Dit Georges en quittant la pièce. Mais alors qu’il franchissait le seuil, Albert le rappela.

- Georges !

- Oui Monsieur ?

- Georges, vous qui me connaissez mieux que personne soyez franc avec moi

- Monsieur…

- Voilà maintenant 4 ans que Candy vit avec nous à Lakewood et vous savez que je cherche une surprise pour son anniversaire le mois prochain. Mais je cherche quelque chose qui puisse vraiment la surprendre et lui faire plaisir.

- Monsieur semble oublier que mademoiselle Candy se satisfait de tout.

- Oui oui je sais cela, c’est pour cela que je recherche quelque chose qui puisse vraiment la surprendre.

- Si Monsieur m’autorisait…

- Allez y Georges, je vous en prie, avez-vous une idée ?

- Mademoiselle Candy a redonné vie à Lakewood, tout le monde ici ne peut que s’en réjouir. On ne peut que l’aimer…dit il en insistant sur ce mot, jamais ici il n’a régné une telle paix depuis le décès de votre père. Mais je pense que si vous songiez à faire  « restaurer » la petite maison de la forêt…

- Mais oui bien sûr, comment n’y ai-je pas pensez plus tôt. Merci georges. Que ferais je sans vous ?

- Si monsieur vous bien me permettre…restaurer la maison oui, mais pas trop, Mademoiselle Candy semble malgré tout souffrir de toutes ces mondanités et je sais qu’elle trouve son réconfort là bas.

- Que voulez vous dire Georges ?

- J’ai aperçu plusieurs fois Mademoiselle Candy là bas…comment dire, bien seule…et triste. Mais vous le savez mieux que quiconque, mademoiselle Candy est une grande dame à présent.

- Je comprends Georges, merci.

Oui, la maison de la forêt, Albert ordonnerait dès lundi sa réfection.

Il sortit de son bureau et se rendit aux écuries. Candy était déjà là, prête à monter.

- Ah Albert, je t’attendais.

- Comment te sens tu ?

- Beaucoup mieux ! Allez dépêche toi. Dit elle en montant son cheval et lui assenant un coup de talon, elle partit au galop !

- Eh attends moi !

Candy avait retrouvé sa joie de vivre et avait déjà mis de côté ses interrogations du matin.

Albert la rejoignit en un rien de temps. Ils se promenèrent tout l’après midi, tantôt à cheval, tantôt à pied laissant ainsi leurs bêtes se reposer.

Ils s’assirent comme à l’accoutumée en haut de la colline, pour contempler le paysage.

« C’est tellement beau » pensa Candy.

- Oui tu as raison c’est magnifique dit Albert

Ils se regardèrent avec en eux ce tendre sentiment de complicité. Ce n’était pas la première fois qu’il lisait dans ces pensées, et Candy aimait à privilégier ces instants magiques avec lui.

- je n’ai pas le courage d’aller travailler demain. Dit Candy

- et moi donc répondis Albert en souriant

- comment Monsieur William André n’est pas un acharné du travail ????

Dis moi Albert, tu ne regrettes pas un peu tes voyages, ton temps libre, l’époque où tu faisais ce que bon te semble ?

- Non, pas vraiment, tu sais j’en ai bien profité, j’ai fait ce que j’ai toujours voulu et lorsque tu m’as soigné pendant mon amnésie j’étais déjà sur le chemin du retour, il était temps pour moi de reprendre les affaires de la famille.

- Oui je sais, mais …

- Je sais ce que tu veux dire, mais nous grandissons Candy, toi-même tu as beaucoup mûrie, tu es devenue une femme et notre comportement évolue en même temps tu ne crois pas ?

- Si…si tu as raison. Mais Annie et Archibald se sont mariés, ils ont des projets ensemble, mais moi…

- Toi si tu continues comme cela tu seras directrice de l’établissement de Ste Johanna lorsque que Monsieur Leonard partira à la retraite…

- Non je suis sérieuse Albert, je m’occupe de mes patients c’est vrai mais je n’ai rien construit. Je suis toujours toute seule.

- Candy…..

Cette dernière phrase, Albert la reçue en plein cœur…lui qui croyait connaître Candy et l’aimer, lui qui lui avait toujours apporter son réconfort et son soutien, comment n’avait il pas pu voir à quel point elle était seule. Il s’en voulu et ne trouvant les mots pour s’exprimer, il la pris dans ses bras.

Candy enfouie son visage dans les bras qu’Albert lui tendaient et se mit à sangloter. Albert était désemparé. Il tenait dans ses bras la femme qu’il aimait le plus au monde mais, ironie du sort, ne pouvait soulager sa peine. Il aurait voulu crier. Ils restèrent ainsi un long moment, Candy sanglotant et Albert tentant de la calmer, comme il le faisait autrefois.

Pourtant ce jour là, il se produisit un évènement inattendu. Une fois calmée, Candy ne chercha pas à se défaire de l’étreinte d’Albert. Elle resta là, blottie contre lui, et elle se mit à l’écouter. Albert s’attendait à ce qu’elle se dégage, et comme elle ne bougeait pas, c’est assez maladroitement qu’il continuait de lui caresser le dos. Il avait arrêté de lui souffler des mots réconfortants, et se sentit comme un enfant, ne sachant plus trop comment réagir.

Candy n’osait bouger, Albert avait toujours ses bras qui l’entouraient et le bien être qui l’avait envahie jusque là se manifesta un peu plus ouvertement.

Elle sentit d’un seul coup le cœur d’Albert battre très rapidement et c’est non sans inquiétude qu’elle se rendit compte que les propres battements de son cœur avaient aussi redoublés. Albert la sentit se raidir, il pris un peu de recul mais à son étonnement Candy se raccrocha un peu plus à son torse.

- Oh Candy…fut tout ce qu’il pu dire

- Sshhh,

Candy resserra son étreinte, elle avait elle aussi enlacé Albert et écoutait attentivement leurs cœurs s’emballer, se chercher, pour finalement battre à l’unisson.

Candy sourit, elle leva légèrement la tête et regarda Albert. Pour la première fois, il vit dans ces grands yeux vert émeraude tout ce qu’il avait espéré. Doucement et plus confiant il s’approcha de son visage. Ils étaient maintenant si proche l’un de l’autre qu’Albert pris peur et voulu se retirer, mais il n’en eu pas le temps. Candy avait elle aussi approché son visage et fini par effleurer les lèvres d’Albert… Ils se regardaient comme deux enfants ne sachant plus s’ils fallaient continuer ou s’arrêter.

- Arrête de me regarder comme cela Candy. Je t’en supplie.

- Et toi Albert, ne t’arrête pas, je t’en supplie.

Candy le regardait intensément, elle plongea son regard dans ses grands yeux bleus et sourit. Albert regarda la jeune femme et se noya dans son regard avant de chercher ses lèvres. Il effleura une nouvelle fois ses lèvres si douces, il goûta son parfum de rose, puis son baiser devint plus pressant. Candy se surprit à répondre au baiser d’Albert. Elle pressa ses lèvres sur celles d’Albert, et sentit son cœur s’emballer de nouveau. Albert ne cherchait plus à retenir ses émotions, la femme qu’il aimait s’offrait à lui, et tendrement puis plus passionnément il l’embrassa. Lentement il défit le chignon qui retenait la chevelure dorée et y passa ses doigts. Ils s’embrassèrent doucement, longtemps. Quand enfin ils relâchèrent leur étreinte, il regarda Candy et la vit rougir légèrement. Dieu qu’elle était belle.

- Candy…tu es si belle, tu es tellement…

- Chut, ne dit rien. Il se fait tard…il faut rentrer les autres vont s’inquiéter.

Elle se leva et le regarda en souriant

- Allez debout, viens rentrons.

Et elle lui tendit la main. Albert aurait voulu la retenir, lui dire combien il l’aimait, mais il vit qu’elle était bien déterminé à ne pas le laisser faire.

Il fut un peu perplexe par ce changement d’attitude, il avait du mal à réaliser qu’il y a quelque minutes à peine il la tenait dans ses bras et la couvrait de baisers et là le charme était rompu…il retrouvait la Candy de tous les jours alors qu’il y a quelques instants il avait découvert une Candy femme, celle qu’il voulait pour sienne.

La soirée était déjà bien avancée quand ils arrivèrent à Lakewood. Annie et Archibald étaient déjà là.

- Candy et Albert, où étiez vous ? on s’inquiétait

- Oh Annie, voyons ma chérie, tu as une mine magnifique. Bonsoir Archie,

- Annie, Archibald, désolé de notre retard, nous n’avons pas vu le temps passer.

- Bien puisque vous êtes tous là, peut être pourrions nous passez à table, dit la tante Elroy qui venait d’arriver.

- Oui, passons à table.

Durant le repas, les deux jeunes femmes resplendissaient, Archibald, parlait avec Albert mais celui-ci semblait ailleurs. Il cherchait du regard Candy mais cette dernière ne semblait pas être d’humeur à répondre à ses attentes.

A la fin du repas, Annie n’en pouvait plus, lorsqu’ils se retrouvèrent tous dans le petit salon, elle lâcha subitement.

- Archie et moi attendons un heureux évènement.

- Annie c’est formidable !!! Archie félicitations. Oh je suis si contente pour vous. Dit Candy les larmes aux yeux en serrant son amie de toujours dans les bras.

- Félicitations, quelle excellente nouvelle, voilà pourquoi tu es si resplendissante, dit Albert

- Oh Albert, toujours le mot gentil. Merci.

- Et bien dit la tante Elroy, Il manquait d’enfant ici…puisque notre chef de famille ne semble pas décider à se caser, je suis bien aise que la nouvelle génération prenne place. Félicitations.

Et elle quitta la pièce.

Annie, Archie et Candy interrogèrent du regard Albert.

- Que voulez vous, dit il en leva les bras au ciel, On ne se refait pas !!

et ils éclatèrent tous les quatre de rire. Mais Albert fini par regarder Candy et se taire «  Candy, comment peux tu devenir distante, si indifférente… »

Annie et Archibald restèrent dormir à Lakewood car les deux jeunes femmes avaient bavardé jusqu’à tard dans la nuit.

Ce fut seulement lorsque Candy se retrouva seule dans sa chambre qu’elle repensa à la journée qu’elle venait de passer.

« Albert » murmura t elle…et elle porta ses doigts sur ses lèvres, ferma les yeux, comme si elle revivait les baisers qu’ils avaient échangés.

« Comment ai-je pu être aveugle aussi longtemps ? Ce que je croyais être un sentiment fraternel n’était en fait qu’un sentiment refoulé, je me suis enfermée pendant ces 4 années, mon cœur était prisonnier du souvenir de Terry et je m’interdisais d’aimer.

Mais toi Albert, tout comme Terry a su le faire pour me faire oublier Anthony, tu a réussi à me faire oublier Terry…

Albert, pourquoi ne m’as-tu rien dit ? »

Elle ouvrit les yeux et sans faire de bruit mais d’un pas décidé quitta sa chambre. Elle traversa le long corridor et ouvrit la porte du bureau.

Albert était là, debout devant la baie vitrée, il sursauta et se retourna en entendant la porte s’ouvrir.

- Candy, que fais tu là ? tu vas attraper froid. Et sans attendre de réponse de sa part, il posa sa veste sur ses épaules.

- Albert, pourquoi ne m’as-tu rien dit ?

- Candy…

Elle se tenait debout devant lui, les mains sur les hanches, comme elle le faisait souvent lorsqu’elle jugeait une réponse insatisfaisante.

Il souriait, il la regardait intensément et brûlait du désir de l’embrasser encore une fois. C’est vrai qu’elle était belle, il faudrait être fou ou aveugle pour ne pas le remarquer.

- J’attends.

- Candy, que veux tu savoir au juste que tu ne sais déjà ?

- Pourquoi ?

- Tu n’étais pas prête à l’entendre Candy et moi je n’étais pas vraiment prêt à l’admettre alors j’ai attendu un signe du destin et tu me l’as offert cet après midi.

- Mais tu aurais pu attendre indéfiniment et ne rien faire, ne rien tenter ?

- Candy, ne s’est il pas passer quelque chose de plus aujourd’hui ?

- Si mais…

- Le temps fait bien les choses crois moi Candy. Mais maintenant, toi, dis moi, comment vois tu les choses ?

- Et bien je….

Candy avait abandonné sa défensive. Albert s’approcha d’elle.

- Candy, que veux tu ? qu’attends tu de moi ?

- Je…je ne sais pas Albert.

- Alors épouse-moi. Epouse-moi Candy et tu feras de moi l’homme le plus heureux du monde et je ferais de toi la femme la plus heureuse.

- Je ne sais pas quoi dire Albert, tout cela est si soudain…

- Alors dis oui.

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et l’embrassa. Son baiser était différent de celui de l’après midi. Il était plus intense, plus pressant. Candy se sentait fondre…Elle répondit à son baiser, elle passa ses bras autour de son cou et se laissa envahir par la douceur que lui prodiguait Albert.

CHAPITRE 3

 

Un mois c’était écoulé depuis cette demande en mariage peu conventionnel et rien à Lakewood ne semblait avoir changé. Albert et Candy avaient décidé de ne rien dire pour le moment tant que les papiers ne seraient pas en règle.

Candy et Annie étaient parties se reposer à la maison Pony.

Albert était moins tendu et la restauration de la maison de la forêt était quasiment achevée.

La tante Elroy avait remarqué ce changement mais elle ne pouvait l’expliquer. Elle ne savait pas non plus si elle devait s’en réjouir ou le craindre.

Après un mois d’absence, Candy et Annie revinrent à Lakewood. Mais jamais Candy n’avait osé dire à son amie ce qui c’était passé le jour même où Annie lui avait annoncé qu’elle était enceinte. Annie avait bien remarqué un changement dans le comportement de Candy, mais elle savait aussi qu’elle ne pouvait rien faire pour la faire parler.

Les deux amies rentraient à Lakewood pour la fête qu’Albert avait organisée pour l’anniversaire de Candy.

 

Tous les invités étaient rassemblés dans la grande salle.

Des murmures se faisait entendre de par et d’autres de la salle.

Georges entra et annonça.

- Monsieur William, Albert, André.

La tante Elroy, Annie et Archibald murmurèrent d’une seule voix « que se passe t il ? » lorqu’ils aperçurent Albert vêtu d’une jaquette.

Albert pris alors la parole.

- Mes chers parents, proches et amis. Je vous remercie tous du fond du coeur d’avoir répondu présent à cette invitation. Voilà, c’est une réception un peu particulière mais je tenais à vous faire la surprise et partager cet évènement avec vous.

De plus en plus de chuchotements se firent entendre. Que pouvait bien signifier toute cette mise en scène. Albert sourit à l’assemblée qui se tenait devant lui. Et poursuivit

Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps et vous prie d’accueillir

MADAME WILLIAM ALBERT ANDRE

A ces mots les chuchotements redoublèrent, l’agitation dans la salle grandissait. Mais subitement tout le monde se tu et tous les visages se tournèrent vers la jeune femme qui venait d’entrer dans la salle.

Candy avait revêtu une robe de soie couleur ivoire qui révélait ses formes parfaites. On pouvait de temps en temps apercevoir ses épaules dénudées à travers ses longues boucles dorées. Elle était resplendissante. Albert s’avança vers elle et lui offrit son bras.

Silence et confusion dans la salle, était ce une plaisanterie ? Avait on bien entendu les paroles du maître de cérémonie ? Pour mettre fin à leur agonie Albert repris la parole.

- Chers amis, vous connaissez tous notre tendre Candy, alors sachez qu’elle m’a fait l’immense honneur de devenir ce matin même ma femme.

La voix d’Albert était de plus en plus troublée, comme si lui-même réalisait ce qu’il venait de dire en entendant ses paroles.

Candy, qui détestait les apparitions fut d’autant plus émue. Mais la gêne s’installa bien vite, car personne n’osait prononcer le moindre mot. La nouvelle avait stupéfait l’assemblée. Candy chercha du regard son amie et la supplia de lui venir en aide. Dieu que ce silence était pesant.

La pression retomba quand Georges qui se tenait à l’écart lança d’une voix grave « vive les jeunes mariés ». Toute l’assemblée finit par faire de même.

Candy adressa à Georges un regard plein de reconnaissance.

Les musiciens entamèrent alors la valse traditionnelle. Albert regarda amoureusement son épouse et l’invita sur la piste.

Personne n’osait interrompre ce moment magique, les mariés étaient resplendissants. Candy était radieuse, et le bonheur que l’on pouvait lire sur son visage ravissait chaque membre de la famille André.

La tante Elroy qui n’avait dit mot jusque là, essuya une larme qui coulait le long de sa joue. «  William, mon petit chéri, je n’ai pas toujours su apprécié Candy à sa juste valeur il est vrai, mais sache que tu me combles de bonheur et je sais qu’à ses côtés, le bonheur pourra de nouveau s’installé ici à Lakewood. »

Annie et Archibald rejoignirent la grande tante dans le petit salon. Le ventre d’Annie commençait à peine à s’arrondir, mais la jeune femme à la santé fragile avait besoin de repos.

- pour une nouvelle, c’est une sacrée nouvelle !!! dit Archibald en tirant le fauteuil pour sa femme.

- Candy est magnifique ! je n’arrive pas à y croire. Et je viens de passer un mois en sa compagnie et elle ne m’en a pas touché un mot ! répondit Annie sur un air de reproche.

- Ma chère enfant, dit la tante Elroy, il y a des choses qui ne se disent pas mais qui s’observent.

- Comment vous étiez au courant ????

- Non, pas exactement, j’avais constaté effectivement que William éprouvait beaucoup plus pour sa petite protégée. Je le voyais souffrir, et revivre chaque fois que Candy était à ses cotés. Je savais aussi qu’il avait fait les demandes nécessaires pour renoncer au tutorat de Candy et ainsi à sa fonction de père adoptif depuis quelques années, depuis sa majorité en fait, mais jamais il n’a signé les papiers. Il y a un mois de cela, je lui ai fortement recommandé d’en parler à Candy…ensuite je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre eux…mais vue la nouvelle d’aujourd’hui il n’est pas difficile d’imaginer qu’il a parlé à Candy et qu’elle a heureusement accepté !

- C’est vrai maintenant que vous le dîtes…comment ai-je pu être aussi aveugle ? dit Annie

- Et moi donc ? je travaille avec lui 4 jours par semaine…et rien…

- Allons, allons, mes enfants, réjouissons nous du présent...Nous en avons bien besoin. La période noire chez les André peut tirer sa révérence. Place à la gaîté, au bonheur et aux enfants, beaucoup d’enfants, je veux pouvoir les voir courir, les entendre crier, les…

- Et bien ma tante, décidément vous m’étonnerez toujours. Dit Albert en entrant.

- Voilà donc là où vous vous cachiez ? ajouta Candy toujours au bras de son mari.

- Oh Candy, tu es resplendissante, viens là que je t’embrasse dit Annie.

- William, Candy, je vous félicite. Tout de même, vous y avez mis le temps.

- Ah ma tante vous êtes incorrigible ! répondit Albert avant de rire aux éclats.

La journée touchait à sa fin, les invités étaient partis. Albert entraîna Candy dehors et l’emmena vers la roseraie, Candy était émerveillé.

- Oh Albert c’est magnifique

- Joyeux Anniversaire Candy.

Elle couru à travers toute la roseraie et Albert la regardait amusé. Non elle n’avait pas rêvé. Chaque rosier avait été déplacé et des milliers de Tendre Candy fleurissaient dans toute la roseraie. Albert avait demandé à Mr Durosier de ne mettre que les roses blanches d’Anthony que Candy affectionnait particulièrement.

Après avec parcouru toute la roseraie, Candy se jeta dans les bras d’Albert.

Albert la regarda et l’embrassa.

- Hum hum,

- Ah Georges.

- le cheval de Monsieur est sellé, tout est prêt.

- Merci Georges.

- Oh Georges, merci beaucoup pour cet après midi, dit Candy en lui prenant les mains, d’être venu à mon secours. Ce silence était si pesant.

- Mais c’est tout naturelle Madame, et puisque l’occasion se présente à moi, j’en profite pour vous adressez personnellement tous mes vœux de bonheur Madame André.

- « Madame André !! » voyons Georges, continuez à m’appeler Candy !!!

- Cela me semble bien difficile Madame

- Et bien essayer, vous verrez c’est très simple !

- Voyons Candy, dit Albert en souriant

- Et bien oui, nous sommes entre nous les « madame » c’est pour les cérémonies, pas ici ???

Georges et Albert éclatèrent de rire.

- Tu ne changeras donc jamais. Dit Albert en prenant son épouse par l’épaule. Viens allons y. Merci Georges.

- Où allons nous à une heure pareille ?

- Viens suis moi.

Ils quittèrent la roseraie. Candy monta en amazone sur le cheval avec son époux.

«  Mais avant dit Albert, je dois te bander les yeux. » Candy se prêta volontiers au jeu et en profita pour s’accrocher à son mari.

Elle blotti sa tête contre sa poitrine, et ils partirent à cheval. Ils arrivèrent tranquillement à la maison de la forêt. Albert aida Candy à descendre, l’embrassa doucement et lui défit le bandeau qu’elle avait sur les yeux.

Lorsque Candy réalisa qu’elle se trouvait devant la maison de la forêt, elle poussa un cri si fort qu’elle aurait pu réveiller les morts !

Elle tourna autour de la petite maison, y entra, en sortit, Albert souriait de la voir ainsi courir dans tous les sens, telle une enfant qui explore son nouveau jeu.

Quand candy fini par sortir et se calmer elle se jeta dans les bras d’Albert.

- Oh Albert, elle est magnifique

- Joyeux anniversaire

- Mais tu m’as déjà offert les tendres candy

- L’un ne va pas sans l’autre…

Et la soulevant il la porta pour passer le seuil de la porte..

- bien venue chez vous madame André

- Madame André ? tu ne vas pas t’y mettre toi aussi 

- Bien comment puis je t’appeler ?

- Et bien, voyons, laisse moi réfléchir…Candy, pour tous les jours, Mon Trésor le dimanche…

- Et Madame André lorsque je suis très en colère ??

- Non, tu peux m’appeler « madame André » uniquement et seulement lorsque tu es complètement, incroyablement, heureux !

(lui dit elle en lui faisant un clin d’œil)

Albert regarda intensément la femme qu’il tenait dans ses bras et finit par dire

- Et si nous entrions « madame William, Albert ANDRE » ??? 

En entrant, Candy put constater que la petite maison avait été aménagée, un feu crépitait dans la cheminée, des tendres candy inondaient la pièce.

- C’est merveilleux, dit elle en se remettant sur pied.

- TU es merveilleuse, corrigea t il.

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et l’embrassa…

 

C’est une première version…mais pour les fans de Candy et Terrence….une autre fan fiction vous sera proposé….

© Letty 2007