Toucher le fond
Par Lady Gato

Traduit de l'espagnol par Fatalzmarion

- Note de l’auteur –

L'histoire suivante de Candy Candy est basée sur le manga Candy Candy (c'est-à-dire, avec aucune influence de scène de l'animé)… Cela se passe 6 mois après les évènements qui ont brisé les cœurs de Candy et Terry, cette séparation terrible à New York… Nous sommes au printemps 1915.

…For this is love and nothing else is, Love,
The which it is reserved for God above
To sanctify to what far ends He will
But which it only needs that we fulfill
A Prayer in Spring, by Robert Frost


 
- Prologue -

Le temps avait cessé de passer pour lui. C'était un long rêve, plutôt un cauchemar. Depuis cette nuit, sa vie n’avait plus aucune signification. Il n'y avait plus rien pour quoi lutter. La personne qu'il avait aimée et chéri autant et pour qui il avait persévéré, il l’avait laissée partir. Le devoir et la culpabilité avaient régné au-dessus de l'amour. Le drame dans ce moment crucial, il en payait maintenant les conséquences. Il payait lui avec son sang, avec son âme, avec tout son être, aidé pendant ce temps par l'alcool. Il se rendit compte que s'il continuait de cette façon il mourrait vraiment… pourtant il savait qu'il était déjà mort. Plus tôt la fin viendrait, mieux ce serait. Peut-être ensuite, une fois qu'il serait libéré de sa mortelle prison, il pourrait joindre son âme à la sienne, pour toujours.
Il se souvenait avoir tout laissé tomber à New York, d’avoir dit qu'il partait en voyage. Suzanne avait dit « je t'attendrai ici » sans demander autre chose, ajoutant juste cette teinte à sa voix qu'il redoutait. Il savait qu’elle savait qu’il reviendrait vers elle, en remerciement de son action. C'était pourquoi elle n’avait aucun doute en prononçant cette phrase d’apparence innocente. Après tout, il avait été capable de laisser partir la femme qu'il aimait vraiment, la seule avec qui il désirait se marier, pour elle. Suzanne n'était pas aussi naïve que son aimé, et elle savait quelles cordes tirer sur le jeune homme.
Il détestait le jeu qu'elle jouait avec lui, mais néanmoins, il ne pourrait pas se sortir ce terrible accident et ses conséquences horribles hors de l’esprit. Il avait maintenant eu une dette envers Suzanne… comment pourrait il oublier qu’il l'avait choisie avant celle qu’il aimait ? Oui, il avait choisi Suzanne… pas la personne, mais la chose qu'elle représentait … le devoir.
Maintenant, son inné sens du devoir, son abandon dans le sentiment de culpabilité et son grand amour pour celle qu'il avait laissé partir, le heurta et le déchira avec une fureur si énorme qu'il ne pouvait plus la soutenir. Chaque fois qu'il essayait d’affronter la situation, il ne pouvait trouver le repos … ses faiblesses le surmontaient. Quand elle était dans sa vie, elle avait été le déclic et la lumière qui lui avaient permis de dominer ses vulnérabilités. Mais puisqu'elle était partie, la force de cette puissance n'était plus loin de prendre possession de son être. Les vieux démons le possédaient encore, cette fois avec une plus grande force et le pliaient facilement à leur volonté.
Combien de fois il avait souhaité que ce projecteur ait frappé sa cible comme prévu et pas Suzanne ! Il aurait préféré être mort ou handicapé … au moins celle qu’il aimait pourrait le pleurer et l'enterrer ou devenir sa douce compagne. Mille fois il avait maudit sa terrible chance, une chance qui l’avait condamné à être mort pour le reste de sa vie.
Maintenant il était dans un état constant d'ivresse, qui avait commencé la nuit même de la séparation. C'était un état qui tentait d'apaiser sa douleur. Cette peine qui n’avait pas diminué d’un pouce depuis qu'il avait quitté New York. Non, cette douleur était constante, toujours là, peut-être bien plus aigue … parce qu'il savait que s'il allait la retrouver, elle l'enverrait de nouveau à sa condamnation éternelle. Son aimée, si forte, tellement spirituellement pure, se sacrifierait encore pour le bonheur d'une autre personne. « Petite Tâches de Son, tu ne changeras jamais, même si cela implique pour toi de refuser le bonheur … notre bonheur … »
Il avait perdu le compte de combien de jours s’étaient écoulés depuis qu'il avait quitté New York. Il se rappelait vaguement avoir acheté un aller simple, il était alors choqué … vaguement il se souvenait avoir dit que sa destination était Chicago, parce que c'était là où il voulait aller. Peut-être avait-il atteint son arrêt … il se rappelait s’être extrait hors du wagon de chemin de fer de troisième classe. Il se souvenait de la marche, recherchant les endroits qui satisferaient son manque. La stupeur lui permettait de marcher dans un monde suspendu du temps, dans le monde qu'il avait essayé de geler cette nuit-là, dans cette étreinte … dans le monde où ses rêves devenaient réalité. Il a marché, il a chevauché, il a trébuché … les jours devenaient les nuits, les nuits devenaient les jours. A-t-il participé aux pièces dans les théâtres à bon marché ? A-t-il exposé des sonnets sur des coins de la rue pour obtenir un peu d’argent ? A-t-il pleuré et s'est-il noyé dans le puits le plus profond de la désolation ? Peut-être l’a-t-il fait, peut-être pas … c’était une tache toute floue. Il a dormi n’importe où il se trouvait lorsqu’il était trop fatigué ou trop ivre pour se tenir.
Il gardait seulement avec lui un exemplaire du dernier recueil de poésies de Robert Frost « La Volonté d’un Garçon » dans la poche de son manteau, et dans une poche secrète enroulée autour de sa poitrine, il portait le peu d’argent qu’il détenait, un harmonica des jours passés et un petit paquet de lettres … lettres qui avaient tant été lues et relues par leur destinataire que le papier en était déformé par les larmes séchées.



- Chapitre 1 -

Plusieurs jours avaient passé depuis que Candy avait découvert les coupures de journaux au sujet de la disparition de Terry. Elle avait pleuré de manière inconsolable, parce qu'elle s'était rendue compte que la décision d’abandonner Terry n'avait pas été la bonne solution pour l'unes des personnes impliquées. Pour elle, c’était évident, elle avait souffert énormément. Mais pour Terry, il était évident que cela l’avait dévasté. Et cela signifiait que si Terry n'était pas heureux, il y avait aucune manière que Suzanne puisse être heureuse, même si elle a essayé de se raisonner, même si elle avait déclaré à la presse qu'elle avait foi en lui … le fait qu'il avait disparu avait indiqué à Suzanne que quelque chose n’allait pas avec Terry. Ou c’était Suzanne, si égocentrique ou désireuse de garder quelqu’un à côté d’elle qui ne le souhaitait pas, était-elle à ce point aveugle à l’évidence ? 
« Peut-être avons nous pris la mauvaise décision … oh, quelle erreur terrible… » Déplora Candy.
« Quoi ? Qu’est-ce qui  s’est passé ? » Demanda le Dr Martin. Il avait été la seule personne à lui offrir un travail après que les manigances de Neil aient eu comme conséquence que Candy ne puisse trouver l’ombre d’un travail dans les hôpitaux et les cliniques de la région de Chicago … elle avait été mis sur liste noire, semblait-il. La Dr. Martin examinait un patient et Candy l'aidait et prenait des notes pour le dossier.
« Ce n’est rien, Docteur Martin … Nous continuons ? »
« Hmph ! » dit le Dr. Martin sous son souffle. Albert lui avait plus ou moins dit ce qui s'était produit avec Candy, parce qu'Albert avait été très choqué de voir comment elle avait réagi après la rupture. Elle s’était enfoncée pendant des jours ; ses crises de larmes étaient profondes et interminables. Pas même lorsque Anthony mourut, il ne l’avait vue dans un tel état … si malheureuse … ainsi démoralisée.
« Le temps prendra soin de tout, c'est le meilleur traitement dans ces cas … vous devez continuer d’avancer et la soutenir en tant que son ami. » Avait conseillé le Dr. Martin à son patient amnésique.
« Comme un ami … » se dit Albert pour lui-même « … le problème est que je ne suis pas simplement son ami … que je suis son « père adoptif », son tuteur … et en tant que tels il me peine de la voir souffrir de cette façon… » Albert avait récemment regagné sa mémoire, grâce au soin de Candy et l'intérêt qu’elle lui portait. Seul Georges le savait, Georges son confident éternel et son conseiller. Comment Albert bénissait le nom de la jeune femme ! Si elle n’avait pas été là, qui sait où et comment il aurait fini.
A la tête de la famille André, il savait qu’il avait le pouvoir et peut-être que le pouvoir pourrait aider sa petite  … mais comment ? Car il avait dit lui-même à Candy, quand elle lui eut confié qu'elle et Terry avaient rompu, qu’il aurait pris la même décision, aussi douloureuse qu'elle aurait été pour lui. Oui, peut-être présentement, son amitié et son épaule pour pleurer étaient l'aide la plus valable qu'il pouvait lui donner. Mais en attendant, il avait demandé à George de d’enquêter sur la situation de loin. « Si Terry a disparu, il n'y a aucun doute qu'il souffre davantage qu'elle et cela n’a aucun sens de lui faire accomplir un devoir juste parce qu’il s’en sent obligé. » Pensa Albert.
« Devoir … certains utilisent ce mot pour renverser le courant en leur faveur… » Dit Dr. Martin sous son souffle, se rappelant la conversation qu'il avait eue avec Albert au sujet de ce qui préoccupait Candy. Il écoutait le coeur de son jeune patient. Le jeune, qui travaillait pour une usine voisine d'emballage de viande, était venu pour le voir au sujet d'une douleur aigue à la taille.
Cette fois, c’est Candy qui fut étonnée. « Excusez-moi, Dr. Martin ? » S’enquit-elle.
« Ahhhemmm ! Voyons voir … Je vais taper dans le bas de votre dos, d’accord ? » Continua le Dr. Martin en s’adressant à son patient.
« Oui docteur, qu’est-ce que vous disiez …. »
Le Dr. Martin tapa fermement dans le secteur où les reins sont localisés. « Cela fait mal ? » Demanda-t-il.
« Oui… aïe ! » Gémit l’homme.
Le Dr. Martin appela son assistante. « Viens ici, Candy … tu vois, je le tape directement au-dessus des reins….maintenant, tu vas essayer de l’autre côté … dites si cela vous fait mal, jeune homme»
« Oui, docteur. » Répondit le jeune homme.
Candy inclina la tête et imita les mouvements du Dr Martin.
« Aïe ! … ça fait encore plus mal ! » Gémit le patient.
« Écoutez moi, jeune homme… je vais devoir exécuter une analyse de sang sur vous pour confirmer mon soupçon, mais je suis assez sûr que vous avez quelque chose aux reins… Candy, s’il te plait, tu vas effectuer une prise de sang de sorte que je puisse l'analyser… en attendant, je veux que vous rentriez à la maison, que vous preniez du repos et buviez beaucoup d'eau claire. »
« Mais… mais je ne peux pas faire cela … je dois aller travailler… c’est mon devoir… je serai renvoyé si je n’y vais pas … j’ai à peine le temps de ma pause pour venir ici, je n’ai pas une minute à perdre … » Protesta le jeune, quelque peu désespéré.
« Allez au diable avec votre devoir, fiston ! Vous voulez que je vous raconte l'histoire entière ? Si vous ne prenez pas soin de vous-même en ce moment, vous allez finir six pieds sous terre ! ! Ou c’est ce que vous voulez ? ? Devoir, mon oeil … tout le monde fait des âneries en raison du devoir. » Dit le Dr. Martin furieux.
Candy fut stupéfiée d’entendre le Dr. Martin et d’une voix douce demanda au jeune homme de la suivre de l'autre côté de la clinique pour le prélèvement de sang. « Je comprends votre position et je sais comment vous vous sentez… mais vous devez comprendre, si vous ne faites pas ce que le Dr. Martin suggère, vous pouvez tomber gravement malade. » Dit-elle, alors qu'elle se préparait et puis prenait le sang du bras du patient. Le Dr. Martin, qui était bouleversé de la conversation, avait quitté la salle d’examen pour se libérer l’esprit.
« Je comprends Mademoiselle … mais tout le monde à la maison dépend de moi … J’ai besoin de ce travail »
Candy se sentait déchirée. D'une part, elle comprenait très bien la situation du jeune homme … n’était-elle pas passée par un dilemme semblable récemment quand elle a perdu son travail à Sainte Joanna? D’un autre côté, si le jeune homme finissait par ne plus pouvoir aider son ménage en raison de la maladie ou de la mort, que se passerait-il alors ? Le point de vue du Dr Martin était défendable. D'une manière ou d'une autre, on pouvait aller de l'avant… seule la mort voulait dire la fin.
« Très bien, jeune homme, c’est fait. Avancez et gardez votre bras plié comme cela pendant quelques minutes de sorte que vous ne saigniez plus …appuyez un peu sur la boule de coton » Lui indiqua-t-elle. « Svp, reconsidérez la recommandation du Dr. Martin … ce serait plus pénible pour ceux que vous aimez que vous tombiez très malade … quand le Dr. Martin aura fini l'analyse nous vous ferons savoir ce que sont les résultats, d’accord ? » Dit-elle aimablement.
« Oui, Mlle… Je vous remercie… » Dit-il avec reconnaissance, bien que sa voix soit quelque peu triste. Il ne savait pas ce qu'il allait faire et s’inquiétait du diagnostic initial que le Dr. Martin lui avait donné.
Candy l’observa partir ; alors elle nettoya toutes les zones d'examen. Elle remit tout à sa place. Quoique la clinique soit tout à fait modeste, elle avait la grande fierté de maintenir tout très propre et organisé. Le Dr. Martin n'était pas aussi ordonné qu’elle l’aurait voulu, mais il lui était reconnaissant de tous ses efforts pour rendre l'endroit plus chaleureux et accueillant. Il avait noté que depuis qu’elle était là, il obtenait plus de patients, particulièrement des mères avec des enfants en bas âge. Il n'y avait aucun doute, elle était maintenant la touche féminine qui honorait le nom du lieu, la Joyeuse Clinique.
Après en avoir terminé avec ses obligations d’après – examen, Candy commença à préparer la prise de sang pour le Dr. Martin. Elle était sur le point de lui faire savoir que c’était prêt quand elle l’entendit hurler, « Candy  ! ! ! Viens vite ! ! Viens vite avec la civière ! ! Et apporte quelques bandages ! ! Vite ! ! ! &*%$### Décidément je suis béni aujourd'hui … Christ, j'ai besoin d’un verre ! ! ! »
Candy stoppa son action, prit la civière de sa place derrière la porte et se précipita aussi rapidement qu'elle pouvait de la clinique à la maison où Dr. Martin se tenait. « Qu’est-ce qui a pu se passer pour que le Docteur Martin utilise ce langage ? » Se demanda-t-elle perplexe.
La lumière du soleil de Chicago de ce début d'après midi l’aveugla temporairement. Quand elle vit à nouveau, elle comprit que Dr. Martin était pressé au-dessus d'un corps, essayant d'arrêter une hémorragie.
« Oh, Dr. Martin… mon dieu … » Cria-t-elle pendant qu'elle marchait vers le chirurgien pour l'aider à arrêter le saignement. Elle savait qu’il était préférable de bander les patients, il en avait été ainsi quand ils avaient pansé les blessures d'Albert après l'attaque du lion.
« Je te dis Mlle Candy que nous vivont dans des temps barbares ici à Chicago … j'essayais de dégager de mon esprit ce regrettable épisode de larmes avec notre jeune rein quand j'ai vu une voiture jeter ce pauvre bâtard … Regardez-le ! Comme si un gang entier lui avait laissé tomber une tonne de briques dessus … Vite … oui, comme ça …liez-le fortement… nous allons devoir opérer la blessure de couteau immédiatement … » Le ton de voix du Dr. Martin devenait plus agité alors qu’il continuait à parler.
Candy, qui était concentrée sur son travail, n'avait pas même remarqué le visage du jeune homme qui s'étendait devant elle, sans connaissance. « Il est complètement bandé … Je pense que nous pouvons le déplacer maintenant… » Dit-elle tranquillement.
« Très bien… nous pouvons maintenant le déplacer si Dieu veut … qui sait ce qu’il peut s’être brisé après avoir été jeté d'une automobile en marche … peux-tu  vous croire cela, d'une automobile en marche ? ? ? Très bien, soutiens-le là, je vais le déplacer… » Lui indiqua-t-il en désignant où il voulait qu'elle tienne le patient, dessous les aisselles.
Candy fit comme indiqué et le Dr. Martin commença à déplacer le corps à partir du bas sur la civière. Candy regarda vers le bas le visage du patient pour dire quelque chose de réconfortant, même s’il ne pourrait pas l'entendre. C’est alors qu’elle sentit tout son for intérieur se briser comme si le ciel et la terre venaient de s’effondrer sur elle.
« NON ! ! ! Ce n’est pas possible ! ! ! »
« Candy … qu'y a-t-il ? » Demanda le Dr Martin, étonné de sa réaction. Il finit de déplacer le patient. « Dépêche-toi, nous devons l’opérer immédiatement ou ce pauvre gaillard va mourir devant nous ! ! »
Candy pleurait silencieusement. Oh, seigneur, ce n’est pas possible … Ce n’est pas possible ! Effrayée, confuse, brisée de douleur, elle prit l'autre côté de la civière. Elle et le Dr. Martin emmenèrent le patient à l'intérieur.
« Prépare-toi pour l’opération, immédiatement ! » Commenda-t-il. Quelque chose l'avait perturbée, de cela il était sûr. Il devait la maintenir concentrée sur la tâche actuelle… bien qu'il ait commencé à remarquer comment elle se déplaçait, comme dans une transe, faisant tout qui était nécessaire pour opérer.
« Je préparerai le patient… » Lui dit-il. Il se lava les mains rapidement dans le baquet d'eau stérilisée qu'ils avaient. Il observa le jeune homme encore, et commença à décoller ses vêtements, utilisant des ciseaux si nécessaire. Il était évident que cette personne n'avait pas changé ses vêtements depuis très longtemps … il en avait l’odeur caractéristique. Il montrait quelques signes de perte de poids soudaine. L'odeur de l'alcool bon marché sortait par ses pores. Il était curieux au sujet d'un type de poche autour du torse du jeune homme. Il déchira légèrement l'endroit où le couteau était entré ; par conséquent il était imbibé de sang. Le Dr. Martin remarqua que peut-être ceci l'avait protégé pendant l'attaque et avait servi de compresse par après. Il enleva cet article et le laissa de côté. Le patient avait été sévèrement battu, durement.
Ses cheveux étaient attachés en arrière en une triste queue de cheval et montraient des signes d’absence de shampooing depuis bien longtemps, ils étaient terriblement gras et emmêlés. Il avait une barbe de croissance de deux ou trois mois. Le patient avait un très beau visage et était bien bâti. Il avait plusieurs coups à son visage … Il remarqua que certains d'entre eux étaient plus récents que d'autres ce qui se démontrait par l'état de décoloration et de gonflement. Ce qui l’inquiétait plus, cependant, était la blessure ouverte du côté gauche du torse.

Candy apporta un baquet avec de l'eau chaude de sorte que le Dr. Martin puisse laver le secteur qui devait être opéré, alors qu'elle continuait à préparer tous les instruments, des bandages, des tiges, et des récipients de disposition qu'ils allaient utiliser. Elle prépara un lit simple qui serait « la table d’opération ». Pendant tout ce temps, les larmes coulaient sur son visage. Elle estimait que le destin était sur le point de détruire finalement le peu d'optimisme qui lui restait dans la vie, que le temps s'était arrêté et que Dieu était sur le point de l'abandonner.
« Je suis prête à transférer le patient » Dit-elle, dans une voix monotone, se forçant à parler de cette façon pour qu'elle ne perde pas ses derniers lambeaux de clarté d'esprit.
« Prête … un, deux, trois ! ! … Tu es petite mais forte Candy, tu sais cela ? » La félicita le Dr. Martin alors qu’ils transféraient le patient sur le lit. Candy inclina juste la tête et ils couvrirent le corps du jeune homme de draps propres, laissant seulement exposé l’endroit à opérer.
« Très bien, laisse-le inhaler le chloroforme… » Indiqua-t-il. Candy prit la boule de coton qu'elle imbiba de liquide et elle la mit sous le nez de Terry. Car le patient n'était nul autre que Terrence G. Grandchester. « C’est pour ton bien, Terry… » Dit-elle tranquillement. Le patient se contracta et réagit un peu … elle ignorait si c’était en raison d’une réaction à sa voix ou au chloroforme, réaction normale de tout patient succombant aux effets de l'anesthésique.
« Candy … tu connais ce patient ? » demanda le Dr Martin sidéré. Il pensa qu’était étrange la manière dont elle avait réagi quand elle avait vu le visage du patient dehors. Elle était généralement si calme et posée avec les patients, rayonnant de confiance et de chaleur.
Elle ne répondit pas … quelques minutes passèrent. Elle fit un petit essai pour s'assurer que le malade était bien endormi. « Je pense qu'il a plongé … » Indiqua-t-elle tranquillement.
Le Dr. Martin rencontra les yeux de son infirmière et comprit immédiatement. Il ne posa aucune autre question. « Commençons, ensuite … tige, pinces … »
L'opération dura un peu plus d'une heure, les plus longues soixante minutes de la vie de Candy. Finalement, le Dr. Martin mit le dernier point de suture à la blessure.
« Très bien, Candy… tu peux finir de le nettoyer. Je ne sais pas si nous sommes intervenus à temps, les 48 heures suivantes vont être cruciales… il va avoir besoin de soin durant le tour de l'horloge. Je suis assez sûr que son corps va se livrer à une fièvre élevée d’ici quelques minutes … il court le risque de se déshydrater, aussi bien que le risque de contracter le tétanos dans les deux semaines suivantes. Je pense qu'il a perdu beaucoup de sang… dont je vais analyser un échantillon de sorte que je puisse déterminer quel est son type, parce que je vais devoir lui faire une transfusion…, Candy, tu m’écoutes ? «
« Oui, docteur… » Dit Candy en réfléchissant. Son regard était blême, planant au-dessus du patient. Elle priait silencieusement….elle avait à peine entendu ce qu'il lui avait dit.
« N'oublie pas, je suis le meilleur docteur de Chicago… je ne vais pas le laisser partir comme ça … » Dit-il essayant de l'encourager. « Allez maintenant prends soin de lui… après l'analyse je disparaîs pour rejoindre Albert, c’est d’accord ? »
« Oui, Dr. Martin… je vous remercie… » Murmura-t-elle.
Comme dans un rêve, Candy commença à nettoyer Terry. Tout semblait évoluer lentement. Dans d'autres circonstances, elle aurait été terriblement embarrassée de voir Terry nu et exposé d'une telle façon, mais maintenant elle devait l'aider et il n'y avait aucune place pour une maladresse.
« Terry ! Mon magnifique Roméo, mon Roi de France, mon acteur charismatique, mon gentleman avec du charme, mon aristocrate impertinent et insupportable, mon cher et doux Terry… l’homme que j’aime … » Dit-elle pour elle même tranquillement, attristée de voir comment il se retrouvait là sans défense, ainsi vaincu. Quand elle eut fini, et juste comme elle l’avait appris à l'école d’infirmières, elle changea les draps qui s'étaient salis pendant l'opération sans déranger le patient. Cette tâche accomplie, elle défit tendrement sa queue de cheval et donna un bain tendre à son cuir chevelu et ses cheveux de sorte qu'ils ne soient plus si sales. Avec la même attention elle nettoya son visage, sa barbe, ses dents, ses mains et ses pieds. Elle fut prise à la gorge par l’odeur forte de l'alcool qui émanait de son corps. Candy sentit ses yeux encore se remplir de larmes. Elle se rappela cette nuit à St-Paul, quand Terry était arrivé dans sa chambre accidentellement suite à la bagarre dans le pub… mais il ne sentait pas de la même façon que maintenant. C’était comme si Terry marinait dans l’alcool.
« Oh Terry… qu’est ce que nous avons fait … qu’est ce que je t’ai fait ? » Pensa-t-elle, malheureuse. Elle caressa son front tristement, son coeur grimaçant de le voir meurtri et battu comme il était. Même dans son état désolé, Terry était toujours son Terry.
«Dieu merci, il est de type AB. » Entendit Candy dire le Docteur Martin « Nous pouvons lui donner une transfusion universelle … c’est une bonne chose que le Dr Roger Lee dans le Massachusetts vienne de découvrir ceci il y a quelques mois, et que je suis mes journaux médicaux. »
« Dr. Martin… mon type de sang est A … s’il vous plait, je voudrais le lui donner… » Offrit-elle sans hésitation.
« Candy, il est tout à fait possible que je doive employer plus que le tien … je ne peux pas te laisser trop faible… tu ne pourras pas prendre soin de lui… laisse moi aller voir Albert, il peut m'aider… je serai bientôt de retour … reste ici … » Ordonna-t-il.
Candy inclina la tête et le Dr. Martin mit son pardessus et son chapeau et partit. La nuit commençait à tomber. « Albert sera à la maison bientôt, préparant le dîner pour nous. » Pensa-t-elle, « j'ai oublié de demander au Dr. Martin de faire apporter à Albert des vêtements de rechange pour Terry. »
Elle commença à examiner les effets de Terry. Elle vit le livre des poésies de Robert Frost, lequel était fort usé … il tait évident que le propriétaire le lisait fréquemment. Elle était étonnée de voir que Terry n'avait pas un bagage ou un sac avec des vêtements ou autres. Terry errait-il sans but, juste attendant la terre pour l'avaler ? Elle ne savait pas si elle devait jeter ses vieux vêtements dehors … vu qu'ils étaient totalement détruits et dégoûtants.
Candy décida de les garder, c’était mieux que Terry décide ce qu’il voulait en faire. Elle observa la poche avec une tirette qui était souillée de sang, déchirée par le couteau et par la manipulation du Dr. Martin. Elle l’ouvrit et elle commença à pleurer immédiatement, sentait comme son âme toute entière sortait ses larmes. Il y avait seulement un peu d'argent, les lettres qu'elle identifia comme celles qu'elle lui avait envoyé pendant leur correspondance ; et l'harmonica qu'elle lui avait donné au Collège, en échange de son abandon de la cigarette.
Elle pleura tristement pendant un moment ; alors elle devint honteuse d'elle-même. «  Vais-je continuer à pleurer au lieu de m’occuper de lui ? NON !! » Déclara-t-elle « Je pourrai pleurer tant que je veux plus tard, beaucoup plus tard … » S’ordonna-t-elle. Elle prit sa température qui confirma ses soupçons … il commençait à brûler d’une fièvre élevée. Elle lui redressa le haut légèrement, assez de sorte qu'il puisse boire de l'eau et lui donna un analgésique oral. Elle l’étendit à nouveau et commença par les compresses froides, les changeant dès qu'elles devenaient chaudes. Elle avait ainsi l’attention sur son travail et elle n’entendit pas entendu la voix d'Albert derrière elle, appelant son nom.
« Candu … Mon dieu … ! » Dit Albert en se rendant compte de qui était le patient. Le Dr. Martin avait seulement dit « Venez ! Venez vite ! Nous avons un patient qui je pense est celui qui incite notre infirmière préférée à souffrir … et il est en mauvais état ! » Albert avait pensé que le Dr. Martin se trompait ou n'avait aucune idée de ce qu'il racontait … en outre, le Dr. Martin ne connaissait pas Terry et ignorait à quoi il ressemblait … mais Albert savait et n’en croyait pas ses yeux. Par une certaine coïncidence étrange, il avait Terrence G. Grandchester droit devant lui !
« Oh Albert ! ! ! Je pensais que j'avais déjà assez souffert, mais rien ne m'avait préparé à ceci ! » Déplora-t-elle en tombant dans les bras qui avaient toujours été là pour elle dans les moment où elle en avait le plus besoin.
« Candy … tu dois être forte pour toi et pour lui i… » Dit Albert, toujours stupéfait de la tournure des évènements récents de sa vie. « Calme toi ma petite … tu verras comment Terry va s’en tirer … » La réconfortait chaleureusement Albert « Maintenant, vas prendre soin de lui, et je ferai tout que je peux pour t’aider. »
« Puisque vous êtes ici, Albert, je dois faire une transfusion au patient … s’il vous plait, assez vous ici … Candy …quel est le nom du patient … c’est Terry ? » Demanda le Dr. Martin en montrant à Albert où il pouvait s’asseoir. Albert se sentit étrange, n'étant pas le patient cette fois. Sa tête lui tournait. « J'ai à peine retrouvé ma mémoire et voilà que maintenant ceci arrive … que faire ? Cela ne paut pas être que le hasard … il doit y avoir autre chose … comme avec moi … »
« Oui, Dr. Martin, son nom est Terrence Grandchester… mais… nous l'appelons Terry… » Dit-elle, de sa voix dévouée, alors qu'elle changeait les compresses « Il a déjà la fièvre … je lui ai donné un analgésique et maintenant j'applique des compresses froides. »
« Très bien Candy, continue comme ça … maintenant Albert, je vais commencer la transfusion, d’accord ? D'abord lui, puis vous ».
Albert inclina la tête et laissa près de Candy un sac avec les vêtements propres qu'il avait apportés. Il avait eu le sentiment que le patient allait avoir besoin d'un changement de vêtements. Candy vit cela et poussa un soupir de soulagement. « Oh Albert, vous êtes le meilleur… Terry a besoin ça … » Dit-elle avec reconnaissance. Albert lui sourit chaleureusement et s’installa où le Dr. Martin l’avait indiqué. Le Dr. Martin en expert installa le tout et la transfusion fut en cours en un rien de temps.
Le silence dominait l’habitation de la clinique, les occupants perdus dans leurs propres pensées. Candy était terriblement inquiète et pieuse, soignant son patient ; Albert s'interrogeant sur ce qui viendrait après ; le Dr. Martin analysant la poche de sang du jeune homme. Ceci incluait également Terry qui était encore sans connaissance. Son esprit sédaté errait entre le festival de mai et le baiser volé sur la prétendue colline de Pony, l'été en Ecosse, les cris de Candy quand ils furent séparés à St Paul, les cris de Candy dans la foule après sa prestation dans le Roi Lear, Candy courant derrière le train déjà en route et le triste au revoir à New York. À ce moment, il se vit pleurant tandis qu'il se tenait sur elle par la taille.
Ce qu'il ignorait c’est qu’il commença vraiment à pleurer et le monologue qu'il avait en tête à ce moment se libéra pour que tous puissent l’entendre : « Candy, mon amour, s’il te plait ne pars pas … ne pars pas … je veux t’épouser, pas Suzanne … je t'aime ! J'ai besoin de toi dans ma vie, je ne veux plus être sans toi … que je t’ai voulu avec moi depuis que j'ai laissé St Paul … Candy … j'ai besoin de toi maintenant plus que jamais ! ! » C’était un déchirement, une tristesse et un cœur dévasté.
Candy avait arrêté le froid quand elle commença à l'entendre, et même si elle ne disait rien, le triste liquide salé roula à nouveau sur ses joues. Albert fut stupéfait d’entendre l’aveu de Terry. Le Dr. Martin feignait discrètement d’être plus intéressé par l’analyse de sang qu’il effectuait, mais intérieurement il était profondément bouleversé.
Candy retrouva son calme, se pencha davantage vers l'oreille de Terry et chuchota : « Terry ! Mademoiselle Tâches de Son, l’infirmière aux gros bras est ici, et elle va prendre soin de toi … juste comme tu voulais, tu te souviens ? Et je veux que tu saches … je t'aime aussi. Maintenant j'ai besoin de toi pour aller mieux de sorte que tu puisses m'agacer avec un nouveau surnom, d’accord ? « Elle essuya tendrement ses larmes avec le bout de son doigt, lui donna un baiser léger sur son front et changea sa compresse. Par cet acte, le patient retrouva immédiatement son calme.
« Cela ne peut pas continuer de cette façon… » Pensa Albert pendant qu'il les voyait, s’avérant davantage déterminé à chaque minute. « Il est évident que Terry traversait l’enfer en vie depuis qu’ils avaient rompu … un enfer si terrible qu'il s'est complètement abandonné…il n'y a aucune dette d'honneur ici, Terry doit briser tout ça. Il y a d'autres manières de venir en aide à cette jeune dame, mais l'âme de Terry n'est pas un prix … Il saute aux yeux qui il aime. Ceci dit, je dois parler à Georges demain… Nous allons faire une donation anonyme au Dr Martin … Dieu sait comment il a mené cette opération avec l'équipement clairsemé qu'il possède ! ! »



Terry entendit des oiseaux chanter, quelque chose qu'il n'avait pas apprécié depuis très longtemps. Il sentit des douleurs partout sur son corps, particulièrement de son flanc gauche, où elle était plus aiguë. C’était la première fois qu'il ne se sentait pas ivre, quoique sa tête lui tourne un peu. Où suis-je ? Se demanda-t-il. Soudainement il entendit sa voix, la seule voix qui le faisait réagir. Est-ce que je rêve ? Est-ce que je suis mort et ai atteint le ciel ? La dernière chose que je me rappelle … à peine … était une bagarre et un plongeon terrible… après quoi … rien….juste sa voix … Candy … CANDY !!!
« Terry ? S’il te plait ne bouge pas … »
Terry ouvrit lentement les yeux. Il devait être au ciel ou dans un de ses rêves, parce qu'il savait que ses yeux le trompaient. Là, l'observant, il y avait une paire d'émeraudes, dont la propriétaire lui offrait une lueur. Ses yeux bleus profonds la considérèrent, lentement, sans rien dire. Il pensait que s'il disait quelque chose, la vision devant lui disparaîtrait.
« Terry … comment te sens tu ? Cela fait trois jours maintenant que tu es arrivé ici … » Demanda-t-elle, anxieuse.
« Candy ? C’est vraiment toi … ou c’est mon esprit cruel qui me joue des tours ? »
Candy s’assit à côté de lui, prit sa main droite et la plaça sur sa joue. « C’est vraiment moi, Terry… rassure-toi … »
Il commença faiblement à tracer ses traits faciaux, s'arrêtant au bout de son nez. « Allez-vous me dire que je suis jaloux de votre nez, aussi ? » Lui dit-il doucement, rappelant l'échange qu’ils avaient eu au cours de leur première rencontre sur le Mauritania.
« Naturellement ! Tu sais que j’en suis fière … » Répondit-elle mélancolique.
« Et moi je suis fier de toi… qui est plus que ce que tu pourrais dire de moi… » Dit-il affecté et triste.
« Terry… s’il te plait, ne dis pas cela. Remercie Dieu d’avoir passé le plus mauvais… nous avons pensé que tu n’y arriverais pas … celui qui t’a donné un coup de couteau n'est pas parvenu à réaliser un très bon travail ou ce que tu portais a empêché la lame de faire de plus mauvais dommages… parce que si elle avait atteint un de tes organes vitaux, tu aurais été … tu as perdu beaucoup de sang … sais tu que tu es le frère de sang d'Albert maintenant ? Je t'en ai donné, mais qui voudrait être ta soeur de sang … » Expliqua-t-elle en essayant de faire revenir la lumière sur cette moue sombre.
Terry la regarda avec reconnaissance, affectueusement la fixant de ses yeux. Elle ne pourrait pas le soutenir. « Je ne savais pas que le sang des Demoiselles Tarzan aux tâches de son se mélangeaient bien à celui d’un Roméo Roi de France Homo Sapiens » Dit-il se sentant drôle pour la première fois depuis des mois. Sans le savoir, il commença à rire et cela lui provoqua une douleur pointue, que Candy remarqua immédiatement.
 « Mais je suis une telle balourde … tu ne peux pas rire Terry…… s’il te plait, laisse de côté les plaisanteries pour l’instant et pardonne moi. Nous avons même eu peur de te déplacer, même si nous essayons de voir si nous te conduisons à l’hôpital ou … »
« Ou bien ? » Demanda-t-il curieux.
« Ou à l'appartement que je partage avec Albert… mais le Dr. Martin veut s'assurer que ta blessure est guérie avant de te faire bouger … Il a peur qu'elle puisse être malmenée si nous le faisons trop tôt… »
 « Ainsi je devine que je suis à Chicago ? »
« Oui… tu ne te rappelles pas ? » Demanda-t-elle étonnée.
Terry la quitta des yeux, terriblement humilié que Candy savait ou était sur le point de découvrir ce qui lui était arrivé depuis qu'elle l'avait vue pour la dernière fois. « Non »
« Terry… pourquoi ne me regarde tu pas ? » l’implora-t-elle.
« Parce que j'ai échoué, Candy … je n'ai pas accompli les promesses que je t’avais faites depuis que j’ai quitté St Paul … je suis un échec total… » Candy vit qu’il était sur le point d’éclater en sanglots, et elle réagit. « Terry, s’il te plait… ne pense pas à cela maintenant … nous pouvons en parler plus tard… quand tu iras mieux … Je … je te promets que je prendrai soin de toi … je ne t’ai pas quitté depuis que tu es arrivé … ici » Dit-elle, prenant sa main et la secouant. Elle était inquiète, puisqu'elle savait qu'il ne versait pas des larmes facilement. En fait, elle l'avait seulement vu le faire deux fois, une fois quand ils s’étaient rencontrés et une fois quand ils s’étaient séparés. Elle se rendit compte que s'il était sur le point de le faire encore, devant elle, son état mental était fragile.
Terry se sentit mieux quand elle eut pris sa main et était capable de combattre ses larmes. Elle seule pouvait le rendre heureux et le faire bouger d'une telle manière. « Bien, Ma Mademoiselle Tâches de Son … » Accepta-t-il. Le « Ma » la fit se sentir spéciale. Ils restèrent à se tenir les mains pendant un moment, comme si leurs êtres avaient une soif insatiable du contact l’un de l’autre.



- Chapitre 2 -

Albert avait une réunion secrète avec George Johnson. George fut soulagé qu'Albert ait finalement refait surface, bien vivant. C'était le jour le plus heureux de sa vie. C'était également le jour le plus heureux de la vie d'Elroy aussi, même si elle essaya de rester stoïque et imperméable quand elle apprit les nouvelles.
Ils s’installèrent dans le bureau privé d'Albert situé au dernier étage du siège social de la Compagnie André. L'empire André était vaste et diversifié, un conglomérat qui se composait de différentes sociétés dans l'expédition, l'exploitation, le chemin de fer, les immobiliers, les opérations bancaires et les industries alimentaires. Leurs partenaires incluaient les Carnegies, les Morgans, les Astors, les Rockefellers, et les Guggenheims.
En commençant par le père de William et à la grande contrariété d'Elroy, des Legrand et autres parents, un quart des bénéfices de la société étaient dirigés à la charité et la philanthropie … et en accord avec le modèle de son père, William avait également maintenu ces vastes donations non publiées. L'ostentation et la promotion individuelle n'étaient pas son style.
Les André avait également des participations majoritaires ou importantes dans des sociétés anonymes, telles que les compagnies nouvellement fondées comme Ford Motor et General Electric ; bien que la Compagnie André était privée et les partages ou legs étaient effectués seulement avec l’accord des membres de la famille. Cependant, il y avait un propriétaire majoritaire, et un homme avec le pouvoir absolu de diriger l'empire, un homme qui tenait les rênes et les clefs, un homme dont la voix dépassait celle de quiconque. Et cet homme était William Albert André.
Dès son plus jeune âge, Albert avait su la responsabilité énorme qui allait être sellée sur ses épaules dès qu'il serait en âge. Après la mort de Rosemary, il avait déclaré son intention à Elroy et à George de voir une partie du monde et de faire ce qui le satisfaisait avant d'assumer la conduite de la famille et des entreprises. Elroy avait été horrifiée, elle ne voulait rien avoir à faire avec cette sottise, elle avait dit. « Vous savez ce qui est votre devoir William, et vous ne devez pas disparaître pour courir les alouettes qui sont une perte de temps ! »
Mais George était intervenu, disant, « il deviendra un meilleur directeur s'il lui est permis de voir un morceau du monde et de se rendre compte quelle sont sa richesse et sa puissance, cela peut être une bénédiction… »
Elroy, en dépit de ne pas vraiment aimer George, puisqu'il avait été un enfant placé dans en famille d'accueil par son frère, pensa que George soulevait un juste point et avait accédé. Ce qu'elle n'avait pas saisi était le message secret que George avait enfoncé dans cette déclaration. « Vous voyez, jeune maître William … » dit George à Albert plus tard, « vous pensez probablement à votre  responsabilité et votre richesse comme à une malédiction, un devoir dont vous vous passeriez … mais considérez ceci … votre puissance et la richesse peuvent être employée pour changer les vies des personnes d'une manière positive… que vos compagnies emploient des centaines de personnes, leur permettant de s’accomplir et d’entretenir leurs familles … et par les œuvres de charité, par la philanthropie … la générosité de la famille André peut changer des milliers de vies… ou même si elle n’en change qu’une, comme la mienne … alors vous aurez fait un impact durable sur le monde … »
C'avait été une révélation à Albert, qui regarda alors sa position d’une nouvelle lumière. Cela était plus assorti à ses propres nature et tempérament.
« Bien, sachez que vous savez l'histoire entière… » Conclut Albert son conte des dernières heures de l'épreuve de Terry à George « Avant que Terry ait réapparu j’étais prêt à laisser Candy, parce que je suspecte qu'elle ait quelques problèmes avec la propriétaire d'appartement… mais maintenant avec la situation de Terry, je ne sais pas ce que nous allons faire. Il n’a nulle part où aller et pas un penny en poche … et naturellement, Candy veut prendre soin de lui personnellement. »
George commença à observer, « bien, ceci va être dur à manipuler… ce qui est les ironique, un des manoir des André à Chicago peut être employé… mais… ».
« Je sais que… il y a quelques choses à considérer : D'abord, qu’elle accepterait de l'aide, et je suis persuadé qu’elle refusera ; et en second lieu, même si elle accepte, Elroy dira non … » Albert réfléchit, tapant son index contre sa pommette droite.
« Peut-être est-il temps que vous vous présenteez devant Candy comme qui vous êtes vraiment… vous résolveriez quelques problèmes immédiatement. » Proposa Georges.
Ils se servirent du thé qui avait été amené par le valet du bureau.
« Tout à fait  … bien qu'il reste à voir ce que Candy et Terry décideront de faire après. J'ai été convaincu qu'ils avaient pris la bonne décision, une décision que j'aurais prise probablement, avec l'incident de Suzanne Marlowe… mais après avoir vu avec mes propres yeux ce qui est arrivé à Terry, je ne crois plus en cela. George, joignez svp nos contacts à New York et faites les découvrir discrètement ce qui est devenu d’elle. Je ne peux pas croire que ces personnes, après tout ce s’est passé, insistent sur le mariage. C'est absurde. Il n'y a aucune morale ou code de loi qui indique qu'un homme doit se mettre dans un tel état pour quelqu'un qu'il n'aime pas. En outre, il y a eu abondance de progres avec la prosthétique, je crois que l’hôpital Columbia à New York est très en avance en la matière » L’esprit rapide d'Albert parcourait de nombreuses destinations en même temps.
« Très bien, William… mais. » S’opposa Georges.
« Oui… retour à la situation actuelle. Je dois penser à ceci, George… si c'est l'événement catalytique pour que je me présente ou… »
« Ou ? »
« Ou peut-être vous, au nom « du grand oncle William », vous offrez à Mlle Candy un nouvel appartement avec trois chambres à coucher… au moins que nous puissions le garder hors de la vue des autres membres de la famille André et je pourrais encore dépanner Candy avec la cuisine et le ménage… » Albert pensa que c'était une bonne idée … avoir pu vivre ainsi avec Candy avait été la période la plus heureuse de sa vie et il détestait l’idée de la quitter.
« Monsieur William… pensez-vous vraiment qu'elle va accepter ? Tous les deux nous savons qu'elle « a arrêté » d’être une André. Et si elle accepte, est-il vraiment nécessaire que vous effectuiez les tâches domestiques ? N'est il pas une meilleure idée de louer de l'aide ? » George admirait toujours l'attitude terre-à-terre d'Albert. Il savait que c’était la seule manière pour Albert de se maintenir dans une vie normale.
« Venez maintenant, George… vous me connaissez trop bien. » C’était la première fois qu'Albert avait souri de tout l'après-midi.
« Le plus souvent je crois en effet, bien que parfois vous m'étonniez, William… il me reste un doute, peut-être y aura-t-il toujours le problème des apparences si vous ne vous présentez pas comme celui que vous êtes vraiment… imaginez, monsieur : c’est une femme mineure célibataire, vivant avec deux hommes, l’un d'entre eux est son amoureux d’autre fois et serait un mari possible dans d'autres circonstances, l'autre est un inconnu amnésique qui était ou est son patient et qui se fait passer pour son frère… » Dit George.
« hmmmm….Je devine que si je deviens réellement son père adoptif, tout sera pris en compte différemment, n’est-ce pas ? » Se protégea Albert.
« Pas seulement cela, si elle sait que vous êtes William Albert André, elle renoncera probablement de ne pas vouloir être une André … »
« Très bien… laissez-moi penser à cela un jour de plus, George… passons à autre chose… je suis très satisfait des décisions qui ont été prises en mon absence pour les compagnies. Vous êtes de valeur inestimable George, et je ne sais pas ce que je ferais sans vous… pas même à Harvard je ne recevais le niveau de l'expérience et de l'éducation que vous m'avez fourni… » Le félicita Albert chaleureusement.
George fut très touché par la reconnaissance de la seule personne qu'il considérait comme sa famille et pour qui il était disposé à donner sa vie. « William… Albert… vous savez que vous êtes ma seule famille et que votre bien-être est ma priorité. C’est pour cela que je me suis inquité de vous ! Mais j'ai une question… concernant le jeune Maître Grandchester … » George était encore sidéré que le jeune homme, hautain aristocrate, fils aîné du Duc de Grandchester, qui avait offensé Candy sur le Mauritania, était l’ami de William Albert, et par ailleurs, était l'amour Candy.
« Oui, George ? »
« Si nous informions le duc ? » S’enquit George.
Albert se leva et alla vers la grande fenêtre de son bureau. Le siège social de la Compagnie André se situait sur l'avenue Michigan à Chicago, dans le secteur connu sous le nom de Magnificient Mile. De là, il pouvait regarder le lac Michigan sans la moindre obstruction. Son regard fixe se perdit là, dans l’horizon infini du lac, alors qu'il considérait la situation de Terry.
« C’est un sujet délicat, George. Quand j'étais à Londres, il m'a fait savoir, de sa propre manière naturellement, puisqu'il garde toujours une certaine réserve et méfiance ; qu'il ne s’entendait pas avec son père. Candy, je pense, en saurait plus à ce sujet. J’imagine que s'il travaille ici comme acteur et pas en Angleterre contre la volonté de son père, cela signifie que tout ne va pas bien entre eux. Mais, pour être honnête, c'est juste ma propre spéculation. Je dois admettre que je ne suis pas sûr et pour être franc, je n'ose pas contacter l'avocat du duc ou le duc lui-même sans en informer Terry….en tous cas, demandez à nos agents à Londres de découvrir si le duc recherche son fils ou pas » Répondit finalement Albert.
« Comme vous voulez, William… »



C'était la troisième soirée de Terry dans maison de la clinique. Il se reposait et Candy aidait Albert a mettre la table pour le dîner. Candy donnait à Terry un régime liquide, ainsi Albert avait fait cuire l’un de ses potages succulents.
Terry avait pris un certain temps pour observer l'endroit où il était. C'était la maison de la clinique, à l'arrière était l'espace de vie du Dr. Martin. Tout était très humble, mais impeccablement gardé, en dépit de l'état délabré du bâtiment. Il remarqua que les meubles étaient un mélange de différents modèles ; aucun doute tout avait été donné ou était occasion. Il y avait le lit où il était assis, une table d'examen, plusieurs armoires avec des fournitures médicales et des médicaments, un bureau, une armoire de dossiers, plusieurs chaises et une petite table ronde. Parfois cela ressemblait plutôt au séjour d’une famille qu’à une clinique, sauf les diverses affiches médicales exposées. Il y avait également plusieurs vases avec des fleurs qui mettaient considérablement l'endroit en valeur.
« C’est sa touche … » Nota-t-il. Il prit le livre « La volonté d’un garçon » et commença à en feuilleter les pages. Quoiqu'il les connaisse toutes par coeur, il y avait toujours quelque chose de soulageant à ressaser un livre apprécié. Soudainement, il vit au dessus du bord supérieur des yeux le regardant fixement.
« Terry, je ne savais pas que lisais la poésie… Je pensais que tu étais seulement dans Shakespeare. » Dit-elle, doucement prenant le livre. Il ne pourrait jamais se fatiguer de la regarder.
Terry lui sourit tendrement. « Maintenant tu le sais … je suis plein de surprises… J'ai toujours aimé la poésie… sans compter que moi j’ai eu l'honneur de rencontrer Robert personnellement… parfois nous rencontrions dans le même pub … maintenant que je me rappelle … je pense qu'Albert l'a également rencontré… juste Albert ? » Appela Terry.
« Oui…. eh ? » Demanda Albert. Il n'avait pas prêté attention à la discussion de Candy et Terry. Le potage était presque prêt et il lui donnait une dernière touche.
"Vous vous souvenez de Frosty ?"
"Frosty?" Albert essayait de se souvenir.
"Frosty…Bob Frosty…"
« Oh ! Vous voulez dire Robert Frost ? » Répondit Albert, mettant finalement un visage sur celui dont parlait Terry. Robert Frost était un Américain qui avait voyagé à Londres en 1912 et avait commencé à éditer la poésie en 1913. Il était très jovial et lui et Terry passaient des heures à discuter Shakespeare, prose et vers. Albert, qui n'avait pas le don de Terry et de Robert pour la poésie mais qui aimait lire la littérature, était tout aussi heureux de les écouter pendant des heures.
« Terry, tu as la mauvaise habitude de donner des surnoms à tous ceux que tu rencontres ! » Gronda Candy, ses yeux étant en désaccord avec les siens.
Terry sourit, puisqu'il n’osait pas rire trop fort à cause de sa blessure. « Allons Candy, ne sois pas méchante avec moi … notre langage est riche d’adjectifs, ce serait une honte de ne pas les employer … Robert n’est-il pas un génie ? » Dit-il à Albert.
« Naturellement… comment pourrais-je l'oublier… particulièrement comment il décrit dame nature et la nature de l’homme… » Répondit Albert. Robert Frost avait un esprit analogue au sien.
« Allons nous juste nous asseoir et parler de la poésie ou quelqu'un va-t-il nous réciter quelque chose ? Que diriez-vous de vous, Grandchester, ne seriez-vous pas le candidat le plus adéquat ? » Dit le Dr. Martin, entrant dans la discussion, occupé avec un de ses casse tête. Candy rit intérieurement … c’était la manière du Dr. Martin de dire qu'il voulait voir Terry en action.
Terry regarda Candy affectueusement. Elle admirait le livre de poésie. « Pourquoi ne nous en lirais-tu pas un, Candy ? » Demanda-t-il affectueusement. Terry avait un désir profond d'entendre sa voix.
« Oh… moi, lire la poésie ? Je suis nulle  … et habituellement je ne les comprends pas… » S’excusa-t-elle.
« C’est parce que tu as eu des professeurs nuls… » Commença-t-il.
« Bien, alors, blamons les nonnes de Saint Paul » Retourna-t-elle.
« Blâmons les pour cela et pour d’autres choses aussi … pourquoi ne choisis-tu pas un, le lire pour nous et alors je t’aiderai à le comprendre… d’accord ? Qu’en pensez-vous Albert, Dr. Martin ? » Demanda Terry.
« Ce serait bien en attendant que le dîner soit prêt. » dit Albert.
« Très bien, très bien ! » Candy soupira, se sentant sous pression. Elle commença à tourner des pages, essayant de trouver un à lire. Elle trouva finalement un qui ne semblait pas trop long. Elle dégagea sa voix et commença à lire nerveusement.
« Maintenant-je-traverse-le-désert-du-monde-et-mon… »
Terry l’arrêta. « Whoa ! Attends Candy ! Tu dois lire le titre et nous rappeler qui a écrit l’article … et quand tu lis, utilise la construction grammaticale pour t’aider à faire les pauses … Lis le lentement… » Dit-il, la voix cassée. Candy pensa que sa gorge était desséchée. « Là, tu dois prendre un peu d’eau … tu es un peu déshydrater … » Dit-elle, toujours prenant soin de lui.
Terry fit ce qu'elle demandait, reconnaissant….mais ce n'était pas que sa gorge était sèche.
Satisfaite que Terry ait bu de l’eau, Candy commença à lire encore, essayant de garder à l'esprit ce que Terry avait suggéré.

Loin !,
By Robert Frost

Maintenant je traverse
Le désert du monde,
Et ma chaussure et mon bas
Ne me font aucun mal.

Je laisse en arrière
De bons amis en ville.
Laissez les aller
Et allez vous coucher

Ne pensez pas que je pars
Pour l'obscurité externe
Comme Adam et Eve
Mis hors du paradis

Oubliez le mythe
Il n’y a personne
Qui m’éteigne
Ou que j’éteigne 

À moins que j'aie tort
Mais j’obéis
Je recommande une chanson :
« J’ai bondi loin ! »

Et je peux revenir
Si je suis mécontent
Avec ce que j'apprends
D’être mort"

« Très bien, Candy, très joli … » Dit Terry, toujours surpris de chaque chose dans le livre, elle avait choisi celui-la, celui qu’il aimait le plus et qui lui donnait des douleurs pénibles chaque fois qu'il y pensait. Il laissa cette pensée de côté et lui demanda, « dis- moi maintenant, et ne réfléchis pas trop, quelle est la première chose qui te vient à l’esprit au sujet de cette poésie ? »
« Hmm….bien, nous parlons de quelqu'un qui dit au revoir parce qu'ils partent pour un long voyage… » Réfléchit-elle.
« Oui, et pourquoi partent-ils en voyage ? »
« Ehhhh….mmmmmm…. » Elle réfléchissait longuement. Elle n’avait pas un indice.
« Laisse-moi t’aider… Y a-t-il quelque d’autre qui s’en aille ? »
« Non … la personne s’en va seule … Vois, ici il indique que tous ses amis restent en arrière … » Dit-elle.
« Et pourquoi la personne part-elle seule ? »
« mmmmm … »
« Quel est le motif ? » Tenta Terry.
« Non … Il n’y a pas de motif … mais … » Candy s’arrêta.
« Mais quoi ? »
« … la personne est partie, partant, en raison de quelque chose, parce que… » Candy relut les lignes. Soudainement, elle réalisa « oh ! ! Cette personne souffre ! Vivant dans une telle solitude que même le monde entier n'est rien qu’un désert, rien ne peut éteindre son âme desséchée … qu'il recherche la seule chose qui l'allégera, c’est pourquoi il part en voyage, mais… mais pour lui il c’est comme s’il marchait vers la mort ! ». Candy était très satisfaite d’elle-même et regarda Terry, demandant son approbation. Mais quand ses yeux rencontrèrent les siens, elle s’attrista tout de suite. Oui, il la regardait fièrement, mais il y avait une misère profonde là, comme Candy avait réveillé des sentiments plus profonds. Il ne devait pas le dire, parce que comme c’était eux, elle pourrait juste le dire en le regardant.
« Quelle belle poésie, hein ? Tu aurais pu sélectionner quelque chose de moins déprimant, Candy ? N’avez-vous pas dit que le camarade Frosty était un amoureux de la nature ? » Réprimanda le Dr. Martin, en prenant un autre morceau de pain.
Terry surmonta son cafard et tapota la main de Candy de sorte qu'elle ne se sente pas affligée. Comme d'habitude, il modifiait son humour instantanément.
« Tu vois Candy, le Dr. Martin ne se rappelle pas du nom du poète mais n'a aucun ennui à se rappeler son surnom… ne vous inquiétez pas, Dr. Martin, vous verrez bientôt pourquoi Albert et moi parlons tellement avec admiration de lui. » Dit Terry. Candy se sentit mieux de voir Terry éloquent. Elle n'a jamais cessé de s’étonner de comment Terry pouvait changer d’humeur aussi rapidement.
Terry annonça, « laissez-moi réciter une poésie plus appropriée à notre saison. »
« Réciter ? Quoi, vous n’allez pas la lire ? » Demanda le Dr. Martin, incrédule.
« En aucune manière, Dr. Martin, Terry sait beaucoup de choses par coeur… je l'ai entendu tant de fois… » Dit Albert, s’occupant de son potage savoureux.
Candy se tourna pour regarder Albert « vraiment ? » Elle ne dit pas cela parce qu'elle doutait de la capacité de Terry pour de telles choses, elle savait ce dont il était capable. Elle dit cela parce qu'Albert avait apprécié cela à plus de reprises qu’elle-même.
« Candy, qui pense-tu que je suis ? Un bon acteur doit savoir beaucoup de choses par coeur… » Dit Terry.
La sucrerie ne savait pas quoi faire ; le regard fixe de Terry faisala faisait frissonner nerveusement. « Je… je voudrais… laisse-moi partir pour prendre ton dîner » Proposa-t-elle.
Terry s’assit un peu, prit une autre boisson et commença. « Nous sommes au printemps, une belle époque, un moment où la terre se revêtit de pâturages verts, s'ornant avec des fleurs comme une dame avec de belles parures. Tout est frais, tout est nouveau, l'air nous caresse avec des baisers chauds et nous baptise avec les douches célestes, renouvelant tout à notre vue … Le printemps ! Un moment pour l'amour, un moment pour l'espoir, et avec grand plaisir et honneur j'exposerai pour vous Une Prière au Printemps, par Robert Frost ».
En entendant la voix de Terry avec les premiers mots, Candy, Albert et le Dr. Martin se tenaient toujours dans la crainte. Quoiqu'il ait été faible et ait parlé d'une pose semi inclinée, sa voix puissante, son accent anglais avec des tonalités veloutées profondes, ses sentiments et la clarté de son élocution jetèrent un charme sur eux. Le Dr. Martin, qui ne l'avait jamais entendu, comprit immédiatement pourquoi le jeune homme était devenu si célèbre en un temps si court. Albert, qui l'avait déjà entendu de nombreuses de fois, ne cessait jamais d’être stupéfié par la transformation de Terry quand il entrait dans son rôle d’acteur. Et Candy, pour qui la voix était si aimée, Candy put comprendre que sa poitrine et son épiderme tremblaient légèrement. Elle se rappela quand elle l’avait admiré comme Roi de France dans le Roi Lear et à quel point elle s’était sentie fière. Quoiqu'il ait été en convalescence d'une blessure au couteau, laquelle n’était pas encore complètement cicatrisée et semblait encore bien faible, Terry commandait toujours une présence, une présence qui était projetée dans sa splendeur entière. Il n'était plus le jeune homme insolent qu'elle avait rencontrée dans à Saint Paul ; il était un homme, un homme entièrement responsable de ses dons.

Une prière au printemps,
par Robert Frost

Oh Donnez nous le plaisir en fleurs aujourd'hui ;
Et donnez-nous de ne pas penser aussi loin
Comme moisson incertaine ; gardez-nous ici
Tous simplement le printemps annuel
Oh, donnez-nous le plaisir d’une orchidée blanche
Comme rien d'autre dans le jour, comme des fantômes dans la nuit ;
Et rendez-nous heureux des abeilles heureuses,
L'essaim dilatant autour des arbres parfaits.
Et rendez-nous heureux de l'oiseau roucoulant
Cela soudainement s’entend au-dessus des abeilles
 Le rosier qui pousse dedans avec ses épines additionnées
Outre la fleur qui se tient toujours au milieu de l’air
Pour cela, c’est l’amour et rien d’autre, l’amour
Lequel est préservé de la puissance de Dieu
Pour sanctifier quelles extrémités lointaines Il veut
Mais lesquelles y a-t-il besoin que nous accomplissions…


 

Eléonore Baker était désespéré. Elle ne savait pas ce qui était la cause ou la raison de la disparition de son fils. Elle avait juste eu le léger soupçon qu'une certaine sorte de crise dans sa vie personnelle était intervenue au lendemain de l'accident de Suzanne. Les quelques temps où ils avaient échangé des mots depuis qu'il était revenu de Londres étaient seulement plaisanteries et toujours furtifs. Elle ne pouvait pas croire ce qu'elle lisait dans les journaux, au sujet de lui et de Suzanne. Non. Cette fille, Suzanne, qu'elle avait connue puisqu'elles s’étaient retrouvées ensemble dans la même tournée théâtrale, ne pouvait pas être quelque chose d’autre qu'une collègue. Elle savait parfaitement bien que son fils aimait Candy, même s’il ne l’avait jamais dit à sa mère. La manière dont il regardait Candy quand elle avait exercé son charme sur eux en Ecosse et son instinct maternel le lui indiquaient. Dans tout ce désordre il y avait quelque chose qu'elle ne comprenait pas, mais qu’elle pensait responsable de la disparition de son fils. Elle était sûre de cela.
Eleonore avait requis les services d'un détective privé pour essayer de trouver Terry, parce qu'elle avait le sentiment redoutable que son fils était en danger et n'était pas bien. Les jours semblaient passer si lentement, sans savoir. Elle était disposée à bloquer son programme qui était plein de répétitions, de jeux et de réunions amicales afin de le retrouver. Mais les jours s'étaient transformés en semaines et les semaines s'étaient transformées en deux ou trois mois.
« Oh, mon fils, où es-tu? ? Où ? ? » Murmura-t-elle. Elle était dans le salon de la chambre à coucher principale de sa maison, se demandant où Terry pourrait être allé. Comme le reste de sa maison, tout était décoré dans le modèle naissant d'art déco.
« Madame… » Annonça Tinette sa bonne discrètement « M. Watson est ici pour vous voir. »
Eléonore se leva immédiatement. Watson était l'homme qu'elle avec contacté pour trouver Terry. « Je vais le voir immédiatement, svp envois-le au bureau… » Dit-elle. Tinette approuva et effectua les ordres de sa maîtresse.
Eléonore Baker, qui en dépit d'être plus près des 40, paraissait n’avoir que 25 ans, fut prête et alla parler avec Watson.
« Madame Baker… » Salua Watson l'actrice célèbre très cordialement. C’était un homme beau et bien habillé supportant ses années en tant que détective endurci du NYPD. Il s’était retiré mais prenait toujours des travaux de détective privé pour certaines personnes, généralement ceux avec des moyens et recharchant la discrétion.
« Watson… J’espère que vous avez quelques nouvelles… » Dit-elle, essayant de maintenir sa voix de niveau. Elle aspirait à entendre quelque chose de positif.
« Bien, nous ne sommes pas sûrs, Madame… mais nous croyons que Terrence Grandchester est à Chicago et que depuis les derniers jours… il n’a pas bougé de là. »
« Chicago ? Pourquoi Chicago ? » Demanda Eleonore. Elle ne savait pas que Candy vivait là-bas. « La seule chose au sujet de Chicago est que sa troupe a présenté une représentation du Roi Lear là-bas, il y a un an et demi… Il était seulement là pendant deux ou trois jours » Dit-elle.
« Qui sait, Madame, pourquoi Chicago et non une ville différente. L'agent de chemin de fer était certain qu'il avait acheté un aller simple. Il a également dit que le jeune homme était… comment oserais-je vous le dire … étais dans un état très induit par une boisson alcoolisée. »
« Êtes vous certain ? » Eléonore s’attrista de ceci mais elle maintint son stoïcisme, le visage digne.
« Tout à fait … » Assura Watson.
« Alors nous partons pour Chicago immédiatement. Je suis prêt à décommander tous mes rendez-vous à sur commande … Terrence est ma priorité en ce moment… » Déclara Eléonore. Watson eut sa confiance complète.
« Naturellement, Madame, comme vous souhaitez. Je suis disposé à aller avec vous quand vous serez prête. Cependant, il y a autre chose… »
« Quoi d’autre ? » Eléonore était un peu méfiante à ceci ; elle pensait que Watson lui avait dit tout ce qu’il devait dire.
« N'allez-vous pas informer Mlle Marlowe ? Les journaux indiquent qu'elle est la fiancée de Terrence Grandchester. » Watson ne savait pas quel était le rapport entre Eléonore et Terrence. Il y avait une rumeur en milieu théâtrale qu'elle était en fait la mère du jeune acteur, mais Watson n'avait jamais pu confirmer cela. Une partie de son travail en tant qu'investigateur était de découvrir tout au sujet de tout le monde impliqué dans un cas qu’il prenait. Il n’avait pas eu à chercher très profondément pour trouver beaucoup d'informations sur Suzanne Marlowe.
« Non … je vous assure que si elle est vraiment la fiancée de Terrence, je ne souhaite pas susciter des faux espoirs pour elle. Personne ne doit savoir ce que je suis sur le point de faire. Est ce clair ? » Dit Eléonore, fermement.
« Oui Madame, c’est clair. Très clair. »



C'était le quatrième jour. Terry avait pu oublier ce qui le préoccupait à New York ; et c'était grâce à elle. Maintenant qu'elle était là avec lui, sa dépression et son désespoir étaient partis. Pour l'instant, il ne voulait pas devoir penser à ce qui s'était produit et à ce qui allait advenir. Il était totalement heureux jour après jour et comme il était merveilleux d'être avec elle.
Elle se consacrait à veiller sur lui. Pendant les derniers jours, elle avait essayé de se reposer ou dormir quand il faisait la même chose. Parfois, dans son vigile, elle priait le chapelet, consacrant ses prières à Terry, à Alistair, à Suzanne, à Albert, à chacun à la maison de Pony, et pour elle-même… elle voulait pouvoir trouver la force et résoudre chaque jour. Elle trouvait beaucoup de confort dans la prière, qui aidait ses méditations et elle la portait à un plan éthéré de tranquilité.
Terry était encore immobilisé et le Dr. Martin dut partager sa maison à la clinique avec eux. Albert était aussi bien impliqué, apportant ou faisant cuire la nourriture et racontant des histoires de ses divers voyages pour passer le temps en soirées. Parfois Terry d'un air endormi prenait plaisir à écouter les contes d'Albert. Parfois, quand Candy ne le remarquait pas, il l’écoutait priant son chapelet et lui aussi y trouva un calme étrange pour lui.
Son âme la suivait qui chuchotait des prières et frappait les perles en silence. Lui, qui n'avait jamais été croyant, dût admettre que la ferveur sérieuse Candy était admirable.
D'autres fois il observait Candy travailler avec le Dr. Martin. C’était la première fois qu'il la voyait dans l'action et il était très fier d’elle. Il savait qu’elle était faite pour cela et puis avait fait le meilleur choix de carrière.
Pourtant, quelque chose le tracassait… Il pensait que candy travaillait à l’hôpital Ste Joanna quand ils avaient rompu … que s’était-il passé ? Pourquoi n'était-elle plus là ?
Ce matin le jeune homme avec le problème de rein revint pour entendre le diagnostic complet.
« Vous avez une infection très grave dans vos reins… vous devrez cesser travailler pendant un moment et prendre le lit immédiatement. Je prescrirai les médicaments que vous devrez prendre. Si vous ne le faites pas, vous aurez une crise de rein, votre sang sera empoisonné et vous allez mourir » Trancha le Dr Martin de façon directe.
« Mais docteur… vous ne comprenez pas que… je ne peux pas cesser de travailler ! J'ai un devoir envers ma famille ! »
« Avez-vous de la colle dans vos oreilles, petit  ? ? Je vous ai dit de mettre votre santé d'abord, non votre devoir ! » La voix du Dr. Martin commençait à devenir forte.
« Dr. Martin, puis-je dire un mot au patient ? » Demanda Candy.
« Bien sûr… je vais sortir un peu… pour faire quelques commissions … je suis sûr qu'ayant beaucoup de chance avec les donations ces jours-ci … nous devons être prêts au cas où nous nous retrouverions avec un autre pauvre gars comme Terry ici. » dit-il, se dirigeant vers la porte. Il regarda son autre patient et cligna de l'oeil. Il avait été très touché d’être témoin du rapport profond entre son infirmière et son bien aimé.
Terry lui sourit et puis regarda vers Candy qui était avec le jeune homme. Le patient avait commencé à pleurer. « Il ne comprend pas que… je ne peux pas cesser de travailler… »
La sucrerie, qui ne réalisait pas le regard fixe de Terry sur elle, mit son bras autour de l'épaule du jeune homme et dit « Laissez moi vous raconter une histoire… je travaillais à l'hôpital Ste Joanna et j'étais très heureuse là-bas, me sentant comme si j'apportais une contribution valable.
Mais un jour quelqu'un qui ne m'appréciait pas, qui voulait me forcer à faire quelque chose que je ne voulais pas, a veillé à ce que je sois jetée hors de mon travail et a empêché que je retrouve un travail n'importe où ailleurs dans la région de Chicago. Je me suis sentie comme si le monde avait cessé de tourner … j’avais  la responsabilité de mes loyers d'appartement et le soin d'un patient amnésique sous ma garde. Que faire ? Qu’est-ce que je pouvais faire ? Mais, Dieu voulant, une occasion s’est révélée ici à la joyeuse clinique avec le Dr. Martin… et vous savez quoi ? Je suis beaucoup plus heureuse ici maintenant. Je sais vous êtes en train de vous demander quoi faire de ce diagnostique … ce que je veux vous dire est qu'il n'y a aucun devoir qui devrait passer avant vous et votre santé. Peut-être perdrez vous votre travail, mais cela ne signifie pas que d'autres portes ne s'ouvriront pas pour vous. Mais si vous décédez de votre maladie, ce sera beaucoup plus mauvais pour ceux qui dépendent de vous. Ayez une peu de foi qu'il y ait un endroit pour vous et vos qualifications quelque part. »
« Pourquoi le Dr. Martin ne peut-il pas me le présenter de cette façon, comme la manière dont vous l’avez fait Mlle Candy ? Vous êtes un ange de Dieu… » Dit jeune homme, encouragé par son entretien de dynamisme.
« Oh… Dr. Martin est un peu grognon, mais laissez-moi vous dire que… il est le meilleur docteur Chicago… » L’assura-t-elle.
Il souhaita le bonjour et bientôt Candy et Terry furent seuls. Candy vint à son patient préféré et commença à relever ses fonctions vitales. « Comment te sens-tu aujourd'hui ? Je pense que tu pourras te lever bientôt… » Dit-elle, souriant pleine d'adoration.
« Candy, ce jeune garçon ne ment pas… tu es vraiment un ange de Dieu… un ange simien couvert de taches de son de Dieu. » Répondit Terry.
Candy ne lui répondit pas, car elle était plus intéressée par prendre la pulsation de Terry que par entamer une série de bonne composition avec lui. Son cœur battait un peu rapidement, ce qui n’était pas rare pour quelqu'un qui avait récemment eu une chirurgie. Elle le nota et mit le stéthoscope dessus.
« Ceci va être froid… » Avertit-elle, en mettant le métal sur la poitrine de Terry. Elle ne s’aidait pas en détaillant encore comment se définissaient ses muscles, en dépit de sa perte récente de santé et de poids. Le jeune aristocrate avait grandi un peu depuis qu'elle l'avait vu pour la dernière fois.
« Mais tes mains ne sont pas froides… tu peux les étendre sur moi tant que tu veux et partout où tu veux … » Chuchota-t-il avec espièglerie.
« Silence ! » Réprimenda-t-elle, contenant à peine son rire à la dernière plaisanterie. Tout retentissait correctement dans son coeur. « OK, respire maintenant profondément, Terry… » Dit elle, en examinant ses poumons pour s’assurer de leur fluidité.
« Tu sais que je respire seulement pour toi, Candy… »
« Terry … arrête de plaisanter ! »
« Je ne plaisante pas, Candy… » Par la tonalité de sa voix, Candy sut qu’il ne plaisantait pas.
Elle essaya de ne pas répondre. Elle savait que tôt ou tard ils devraient parler de ce qui s’était passé à New York et de pourquoi il était là maintenant.
Elle vérifia sa blessure et était très satisfaite de la façon dont elle évoluait. « Tu guéris merveilleusement, Terry ! Je pense que tu pourras te lever bientôt… Je le dirai au Dr. Martin dès qu'il reviendra… »
« Je suis juste comme une mauvaise herbe… tu ne peux pas te débarasser de moi… » Plaisanta-t-il. Cela avait été si long pour eux depuis qu'ils avaient eu un tel échange. Candy prenait des notes. Alors il s’assagit et demanda, « Candy… pourquoi as-tu été renvoyée de Sainte Joanna ? Excuse moi de demander, je ne pourrais pas t’aider mais j’ai entendu ce que tu as dit au jeune homme. »
 « Hein ? Ah, ce n'était rien, ne t’inquiète pas… » Indiqua Candy, un peu paniquée. Elle ne voulait pas dire à Terry ce qu’il en était de Neil. Pas pour le moment.
« Ce n’est rien ? ! ! ! Ne t’ai-je pas entendu dire clairement que non seulement ils t’ont renvoyé de là mais que tu as été mise sur la liste noire de tous les hôpitaux de la région ? » Terry sentit son sang commencer à bouillir.
Candy remarqua avec quelle rapidité il devenait fâché et elle dit, « Terry, je le promets, je te dirai tout, mais plus tard, d’accord ? Plus tard, quand tu seras prêt à dire ce qui s'est produit depuis que nous… depuis… » Elle ne pouvait pas finir la phrase… Elle était en état de choc rien qu’à la pensée de leur séparation sur les escaliers. Elle avait été si heureuse depuis que la fièvre de Terry avait baissé, passant tout ce temps avec lui qu'elle avait presque oublié tout ce qui s'était passé à New York.
Terry n’était pas satisfait de sa réponse, mais se contrôla. En outre, il pouvait voir le léger nuage de douleur qui avait croisé ses yeux quand elle y avait pensé et il se sentit mal. « Très bien… juste parce que tu m’as demandé que … je finis toujours faire ce que tu attends de moi, taches de son… mais nous disions donc, que je pourrais me lever bientôt ? »
« Oui ! Je suis optimiste… mais cela ne signifie pas que tu pourras te tenir droit comme un piquet immédiatement … tu devras être en convalescence chaque fois un peu plus … et pour cela … »  Elle commença, mais ensuite s’interrompit.
 « Pour cela quoi, Candy ? »
« Pour cela tu devras passer un certain temps dans mon appartement » Termina-t-elle. Elle sentit un sens étrange de bonheur et d'énervement en même temps. Elle et Albert avaient discuté où Terry devrait aller pour sa convalescence. Albert avait décidé avec George de garder le statu quo, il resterait Albert, vivant avec Candy en son appartement.
 « Vraiment ? » dit Terry, avec reconnaissance. Pour lui, il n'y avait pas de meilleure nouvelle.
Candy redevint un peu sérieuse. « N’en soyez pas trop excité, fiston ! Nous ne serons pas seuls … Albert et Poupée serons là… en outre, tu dois me donner l'adresse de Suzanne de sorte que … »
« NON ! ! » Hurla Terry avec une violence que Candy ne lui avait pas vue depuis long temps. Encore une fois, elle se maudit de ne pas avoir fait attention à ce qu’elle avait dit à Terry. Pire encore, avec sa colère montant encore, il fit un mouvement d’oscillation avec son bras gauche, et se leva.
« Terry ! Arrête ! ! Arrête svp ! ! » Dit-elle en se jetant sur lui pour l'arrêter. Elle avait peur qu'il ne touche à sa blessure. « Svp, assieds-toi encore… plus tard nous pourront parler de comment laisser Suz… »
« J’AI DIT NON, Candy ! » Beugla-t-il encore, furieux intérieurement de laisser sa fureur prendre le pouvoir sur lui, se maudissant de laisser sa colère le dominer tellement facilement. « Augh ! » Gémit-il, en fournissant cet effort. Il retomba sur le lit.
Candy vérifia immédiatement sa blessure. Elle avait saigné un peu, mais il ne semblait pas y avoir quelque chose de sérieux. Rapidement, elle changea les bandages de sorte que la blessure reste sur du linge propre. Elle resta sereine tout ce temps, mais elle ne pouvait plus garder tout ce qu’elle avait accumulé en elle. Elle s’assit à côté de lui et s'effondrant de son côté droit commença à pleurer. « Oh Terry… je suis si désolée… je suis si désolée…. » Pleurnicha-t-elle. Elle était désolée de l'avoir provoqué, désolée d’avoir contribué à son état, desolée de l’aimer encore … de l’aimer encore.
Terry ne savait pas combien de temps avait passé, mais quand il se reprit, il vit que Candy pleurait au-dessus de lui. Ses larmes mouillaient les draps et imprégneaient sa peau. Il se maudit de ne pas avoir pu commander ses impulsions et l’avoir fait pleurer. Hésitant, il commença à frotter sa tête, avec beaucoup de tendresse et de sentiment. Candy, qui avait changé sa coiffure depuis qu'elle avait vu pour la dernière fois Terry à New York, cachait ses cheveux la plupart du temps maintenant. Pour la clinique, elle utilisait un foulard qui maintenait sous contrôle ses boucles blondes.
Elle cessa de pleurer, mais ne souleva pas son regard. Quoique Terry pense que ce n'était ni l'heure ni l'endroit de le faire, il se sentit soudainement ouvert et sans gêne pour parler.
« Candy s’il te plait, pardonne moi. Je ne sais pas comment quelqu'un comme toi ait pu jamais être avec quelqu'un comme moi, j'ai une plus mauvaise humeur qu’un tigre du Bengale. Mais je peux dire que tu es la seule personne qui peut voir à travers les murs que j'ai dû ériger pour me protéger depuis que j'étais enfant… tu es la seule personne qui me comprend, la seule personne qui peut m'atteindre, la seule personne qui m'aime vraiment pour moi. Quand d'autres voient un homme rempli de défauts et de complications de caractère, seulement toi peux voir mon humanité. Seule toi as pu donner un sens et une direction à ma vie depuis que tu y es entrée ….seule toi a pu m'exhorter d’être un homme bon, un homme qui combat pour aller de l’avant et lutte pour ses rêves… mais sans toi Candy, je suis comme un bateau sans gouvernail … j'ai essayé de tenir ma promesse d'être heureux sans toi, mais je ne peux pas y arriver Candy … je ne peux pas… sans toi dans ma vie, mes faiblesses sont plus fortes que ma résolution et ma dignité. J'aurais donné n'importe quoi pour ne pas te revoir de cette façon, et je crois que j’ai tellement honte. Je n'ai rien fait mais je t’ai déshonnoré et déshonnoré l'amour que nous avons eu… l'amour que nous avons… »
Quand Terry se tut, elle leva ses yeux pour rencontrer les siens. Ceux de Candy étaient injectés du sang des larmes, ceux de Terry en étaient au bord. Elle ne savait pas quoi lui dire, parce qu'elle savait que Terry ne se confiait pas facilement. Elle savait que si elle disait une chose fausse, il se fâcherait encore. Elle savait que Terry était devenu alcoolique parce qu’il était malheureux… et avoir été ivre sans interruption pendant si longtemps signifiait qu'il était sévèrement malheureux. Pour l'instant, elle ne voulait pas parler de Suzanne non plus.
Elle considéra ce que Terry avait besoin d’attendre d’elle. Elle effaça la tristesse de son visage, ses yeux prirent l'étincelle spéciale qu’elle ne gardait que pour lui et affectueusement dit, « Terry… n’aie pas honte, je n'ai pas honte de toi et je ne l’aurai jamais… tu sais que je t'aime avec tous tes défauts, qui sont totalement assombris par tes qualités merveilleuses… ta passion, ton étrange sens de l’humour britannique, ta gentillesse, ta douceur, ton esprit noble, ta vulnérabilité….Je te demande de me pardonner, parce que peut-être j’ai été la cause de tous ces malheurs … comment pourrais-je te blamer ? »
« Tu peux me blâmer du simple fait que je laisse mes faiblesses prendre le meilleur de moi… comparé à toi….regarde toi, tu es si spirituellement forte et je ne suis pas… »
« Terry… parfois je ne sais pas si cette force est une bénédiction ou une malédiction… pourquoi le nier, j’ai aussi souffert depuis que je t’ai laissé et je me reprochais pour cela, parce que je devais être forte. Avec tout qui s'est passé, pour la première fois de ma vie je me suis demandée si j’avais fait le bon choix ou pas. »
« Candy… » Dit-il, sentant que sa déclaration allait l'inciter à parler. Il voulait lui dire de cesser de se réprimander pour ses sentiments de cette manière, mais lui était si attiré par elle qu'il ne voulait pas revenir en arrière. Il s’assit un peu plus et la regarda. Elle reconnut le regard fixe, et pendant un instant il n'y eut plus aucun problème, aucune colère, aucune douleur, aucun désir ardent, aucuns adieux tristes, aucune Suzanne à New York. Elle sentit qu'une force étrange s’emparait d’eux et elle sentit le pâturage de sa barbe, sa respiration, sa …
 « Uff ! ! ! Candy, la fois prochaine que je vais faire des courses, assure toi que je prenne une liste… J’ai presque du me fendre le crâne pour me souvenir de tout de dont nous avions besoin, et … » le Dr. Martin s'arrêta, les regardant railleur. « Que se passe-t-il ? »
Candy était rouge vif de gêne. Le baiser avait été interrompu juste quelques secondes avant que leurs lèvres se soient réunies. « Dr. Martin, je pense que vous devriez vérifier la blessure de Terry … Il y a un instant, il était prêt à se lever et nous rejoindre dans le monde de la marche. »
« Ce serait merveilleux, de sorte que je puisse à nouveau me mouvoir par moi-même » Dit il, jovial. Même s’il ne le montrait pas, il flottait dans les lymbes du romantisme. « Voyons-ceci » Dit-il, en regardant au-dessus des points de Terry. « Bien, outre ce sang récent, je vois que vous êtes presque comme neuf … bon travail, Candy, vos yeux hippocratiques sont le meilleur remède. » Alors il dit, brusquement, « vous a fait un mouvement brusque, jeune homme ? »
« Heu UM… oui… oui j'ai essayé de me lever trop vite… » Dit Terry, embarrassé.
« Écoutez moi, et écoutez bien… dans ce marathon que vous êtes toujours une tortue, est-ce clair ? N’allez pas penser que maintenant c'est tout amusement et jeux … vous devez encore prendre soin de vous-même… si vous promettez de faire cela, vous pourrez partir dans la semaine. »
« C’est … vrai ? »
«  Est-ce que je ne suis pas un professionnel ? Est-ce que je ne parle pas sérieusement ? » Lui dit le Dr. Martin, fâché.
L’ancien Terry n’aurait jamais laissé quiconque lui parler comme cela, mais ce Terry se mordit la langue et dit juste, « merci, docteur »
« Oh Terry… quelles nouvelles fantastiques… Laissons la surprise à Albert … Dr Martin est-ce possible que je rentre aujourd'hui à la maison plus tôt ? » Candy était si heureuse et contente que Terry était pratiquement au bout du tunnel. Elle serra ses mains joyeusement et son visage s’illumina.
« Mlle Candy, qui pense tu que je suis ? »
« Quoi, vous êtes le meilleurs médecin de Chicago » Dit elle, lui donnant un baiser sur la joue.
« Vous voyez cela, Terry … comment puis je dire non après ceci ? … l’homme qui l’épousera sera chanceux de les avoir elle et son cœur » Dit-il, souriant.
Quoique Candy et Terry aient toujours beaucoup à se dire, les regards volés prirent le dessus sur l'anticipation des jours à venir. Maintenant l'espoir brûlait dans leurs coeurs et âmes, et ceci parce qu'ils s'étaient finalement dits les deux mots qu'ils avaient tellement longtemps attendus mais qui étaient prononcés par d’autres lèvres. Les deux mots qui les exhortèrent à lutter pour la plus douce des campagnes, l’amour.



- Chapitre 3 -

Neil Legrand arpentait d'un côté à l'autre le salon formel du manoir des Legrand Chicago. Il attendait Eliza, qui vivait actuellement avec la grande tante Elroy dans le manoir des André. Il l’avait demandée parce qu'il y avait quelque chose qui le rongeait depuis des jours.
« Monsieur Neil, Mlle Eliza est ici… » Annonça le maître d'hôtel.
« Neil ! ? ? Où es-tu ? » Hurla-t-elle, poussant des cris perçants par derrière.
« Ici, Eliza … c’est bien que tu sois venue » La salua Neil, embrassant la main de sa soeur. Comme toujours, Eliza était très bien habillée, cette fois portant une robe colorée sorbet orange. Elle enleva son chapeau et ses gants et s’installa immédiatement confortablement sur le sofa.
Elle avait remarqué que récemment son frère portait un grand intérêt à Candy et elle ne savait pas s’il fallait rire de la fâcheuse situation pathétique de son frère ou être allègrement heureuse à cette nouvelle occasion lde pouvoir tourmenter Candy.
Elle détestait vraiment Candy, qui semblait attirer désespérément tous les hommes qui entraient en contact avec elle. Si son frère l’avait envoyé chercher, elle était certaine que Candy avait quelque chose à voir avec cela.
« J'espère que tu ne m’as pas faite appeler pour commencer à parler de sottises au sujet de la fille d’écurie qui te fait devenir fou … Neil, parfois je me demande ce qui te passe par la tête ou combien tu es devenu désespéré pour avoir une femme… quand je pense à cela, tu as toujours aimé la basse classe, les femmes bon marché… » Dit elle légèrement, comme pour ne pas montrer son intérêt sur le sujet.
Neil retint sa réponse parce que ce qu'il allait dire à Eliza allait seulement confirmer sa déclaration. « Non, rien de la sorte, chère soeur… mais tout a avoir avec cet acteur de troisième zone qui te rend toute folle. » Son col de chemise amidonné se tendit soudainement fort.
« Peuh, depuis qu'il a décidé de rester avec cette dinde fade, estropiée, actrice de sixième zone, je me demande même ce que j'ai jamais vu en Terry … imagine, il est passé de la fille d’écuries à une tarte de théâtre bon marché ! » elle s’interrompit, plissant son nez de dégoût. Elle servit le thé pour eux du service que Neil avait demandé, et offrit à son frère une tasse de thé.
« Bien, cette Mlle Tarte, comme tu l’appelles, ne pourrait … » Commença Neil, acceptant la tasse de thé.
« Estropiée et simplette, surtout ! ! Elle a perdu sa jambe pour sauver la vie de Terry… peux-tu envisager cela, une gourde comme elle « sauvant » Terry … les Dames ne sauvent personne … elle a obtenu ce qu'elle méritait en essayant de jouer un rôle qui ne lui convenait pas … » Eliza s’interrompit, prenant une gorgée de son thé.
« Bien, comme je disais, Mlle Tarte pourrait ne pas avoir fait main basse sur ton précieux acteur parce que je suis sûr que je l'ai vu ici Chicago… » Compléta Neil exaspéré par sa soeur, qui comme d'habitude, ne le laissait jamais finir une phrase.
Eliza se leva immédiatement et secoua Neil par les épaules presque en renversant les tasses de thé dans le processus « OÙ ! ! ! » Exigea-t-elle.
« Je pensais qu’il ne t’intéressait plus … » Sourit-il d'un air affecté, tout à fait heureux de la réaction de sa soeur.
« Ne fais pas l’âne… Terry est venu pour me voir c'est pourquoi il est à Chicago. »
Neil rit ironiquement. « Atterit enfin, soeurette, il n'a jamais eu et n’aura jamais d’yeux pour toi … que je suis persuadé qu'il est venu la rechercher… pour Candy… il était saoul comme un Irlandais le jour de la Saint Patrick … il était dans un désordre total, avec une barbe, ses cheveux sales dans une queue de cheval, plus dégoûtant que tout ce qu’on peut décrire et il puait comme un bouc grand dieu … » Décrivit-il, prenant un malin plaisir en décrivant l'état effroyable dans lequel il avait vu l’aristocrate.
« Neil, c’est toi qui doit avoir perdu l’esprit, Terry ne circulerait jamais comme ça … » Inqidua Eliza dédaigneusement. Dans la mesure où elle pouvait se rappeler, Terry était toujours bien habillé… seul son cousin Archie, le beau Dandy de la famille, pouvait rivaliser avec Grandchester.
« Par Golly, Mlle Molly ! Je peux assurer que tu « connais » vraiment Grandchester ! Déjà depuis le collège, il circulait qu’il faisait la bringue dans tous les pubs près de St Paul… c’est un ivrogne de première classe… pourquoi pense tu qu’il se soit tellement épris de Candy, il aime le même genre de personnes. Je suis assez sûr que c’était lui … la voix suave et veloutée avec la classe aristocratique anglaise modifiant la tonalité, récitant Shakespeare comme le vent fait voler les feuilles, descendant Whiskey après Whiskey avec le coude de John Barleycom1 pleurant une angoisse existentielle, appelant son nom. » Neil se rappelait comment il était fou de jalousie quand il entendit le nom de Candy appelé par Terry à plusieurs reprises.
«JOHN BARLEYCORN? ! ! Neil, grand dieu qu’est-ce que tu fabriquais dans un endroit pareil ? » Demanda-t-elle, choquée. La bar était un endroit de réunion bien connu de Chicago pour les troupes irlandaises. Celui qui s’y rendait mettait sa vie entre leurs mains.
« Je ne sais pas ce qui est le plus choquant, que tu saches que j'ai été là, ou que tu admettes connaître un tel endroit… ne fut-ce que de nom ! »
« Ne joue pas l'empoté avec moi, Neil… ce que je dois savoir c’est où il est? » Dans son esprit, Eliza se voyait s’occuper tendrement de Terry.
« Qui sait, Eliza… quand je me suis déplacé pour avoir un meilleur regard sur lui, il appelé la fille d’écuries pendant un moment, et quelques gangsters lui ont dit de la fermer, auxquels il a répondu par des cris encore plus forts, ce qui a vraiment fait passer ces voyous à l'action et ils se sont tous précipités sur lui et ont commencé à le frapper et… » Neil omit le moment où les gangsters irlandais l’avaient traité de bâtard en reconnaissant son accent, et sa classe aristocratique. Il ne fallait que peu de chose pour provoquer un homme irlandais à frapper un Britannique, particulièrement un de la noblesse.
« Neil ! ! Tu ne l’as pas aidé ? ? ! ! ! » Eliza ne pouvait pas croire ce qu'elle entendait.
« Non, je suis sorti pour trouver de l'aide… » Mentit-il.
« Tu es un trouillard de première classe… mais je savais déjà cela… » Dit elle furieuse. Elle savait que son frère était un lâche. « Maintenant, ce qu’il faut faire faire est de trouver Terry… et je suis la seule à pouvoir le faire » Dit-elle, ne voulant pas gaspiller une minute.
« Trouver Terry ? » Neil était confus. Il voulait raconter l'histoire à Eliza de sorte qu'ils puissent prévoir comment employer cette information pour empêcher Candy d’aller rechercher l'aristocrate qu'il détestait tant.
« Mais naturellement, que crois tu … si Mlle la Tarte ne peut pas garder sa prise sur lui, MOI JE LE FERAI. Et pas plus tard que tout de suite, je vais aller à tous les hôpitaux locaux ! » Jura-t-elle, se précipitant hors du manoir de Legrand comme s’il s’agissait d’une mission suicide.



Depuis longtemps, Suzanne Marlowe regardait par la fenêtre de la salle de séjour de l'appartement qu'elle partageait avec sa mère. Elles habitaient au premier étage et faisaient face à la rue principale. Chaque jour, depuis que Terry était parti, elle passait des heures là, attendant pleine d’espoir la figure masculine tant désirée. Mais avec le passage du temps et les jours inexorables, elle se rendait compte que son attente était en vain. Son départ soudain, laissant tout derrière lui, le manque de communication, les semaines qui passaient… tout lui indiquait que Terry avait renoncé … excepté une chose … Candy.
« Je maudis le jour où j’ai découvert ton existence… » S’agita-t-elle, amèrement. « Terry était capable de laisser tout pour toi. » Son sang bouilli à la pensée de eux ensemble pendant une minute. C'était le même sentiment brûlant qu'elle avait eu le soir de la première de Romeo et de Juliette, où Terry tenait le premier rôle et ce pourquoi Candy avait fait le voyage depuis Chicago. Cela avait enflammé Suzanne ; elle ne pouvait pas soutenir la pensée de eux enfin ensemble et elle était disposée à ruiner leur bonheur avec sa mort… et elle avait été si proche de réaliser cela, s'il n’y avait pas eu elle… quelle femme fouineuse. À son grand étonnement, Candy avait renoncé à Terry tellement facilement, quelque chose que Suzanne ne pourrait jamais comprendre : pourquoi l’avait-elle fait? Candy ne l’aimait donc pas autant qu’elle ? Comment faire cela? Quelle sorte de femme laisse l'homme qu'elle aime de cette façon ?
Mais son triomphe fut si doux après. Terry n’avait pas empêché Candy de partir, et elle, Suzanne Marlowe, avait gagné ! Elle le sut au moment où Terry revint dans la chambre après que Candy soit partie de son côté. C'est comme ça qu’elle avait dit à Terry qu’il pouvait encore rejoindre Candy, comme il apparaissait que Candy était tellement magnanime. Mais elle savait qu’elle serait sa réponse, parce qu'il venait de la laisser partir ! Hélas, son moment glorieux fut de courte durée. Terry était là, c’est vrai, mais seulement sa présence physique. Tout le reste était parti avec Candy dans ce train pour Chicago. Peu importait la douceur, tentant se faire aimer, reconnaissante elle essayait d'être avec lui, Suzanne pouvait seulement sentir l'abîme entre elle et Terry, un abîme qui existait avant l'accident, approfondi, les conduisant de plus en plus éloignés. Et un jour, pas même sa présence physique ne fut là… il était parti complètement.
Quelques jours après le départ de Terry, Robert Hathaway était arrivé pour lui rendre visite. Elle n'était pas trop réjouie de cette entrevue, puisqu'elle ne l'avait pas vu depuis l'accident. En même temps, elle espérait qu'il pouvait avoir des nouvelles au sujet de Terry, ainsi elle décida de le recevoir.
« Tu as l’air bien, Suzanne… » La salua-t-il très cordialement.
« Merci, M. Hathaway. » Répondit-elle, hésitante.
« Je suis venu te voir parce que nous avons reçu le paiement du représentant de l'assurance du théâtre… de notre police … Je ne voulais rien dire à ce sujet précédemment parce que je devais attendre de voir s'ils considéraient que le projecteur tombé de son cable était un accident ou une erreur d'installation d'équipement. Heureusement, on a démontré que c'était un accident… je sais que cela ne pourra jamais remplacer ta jambe, mais il est juste que tu reçoives quelque chose. » Robert donna à Suzanne un chèque de $5.000.00.
Suzanne le regarda, surprise.  « Je ne sais pas quoi dire … » Murmura-t-elle. C’était la dernière chose à laquelle elle s’attendait.
« Comme je le disais, ça ne sera jamais probablement assez pour compenser ta perte, mais cela t’aidera un moment. Ce étant indiqué, maintenant que tu vas mieux, as-tu pensé à ce que tu vas faire ? As-tu envisagé de te faire poser une prothèse ? Il n'y a aucune raison pour laquelle tu ne pourrais pas recommencer le théâtre avec nous. » Offrit Robert.
Suzanne resta silencieuse. Avoir une prothèse signifiait que son argument pour garder Terry à ses côtés perdait de sa force. Mais elle adorait être une actrice et la scène l’appelait à elle.
Robert décida de ne pas faire pression sur elle. Il sentit que la jeune femme attendait une information et il dit, « Je n’ai rien entendu au sujet de Terrence, Suzanne… je suis désolé. »
Elle ne répondit pas. Ses yeux étaient remplis de larmes.
« S’il te plait, considère ce que je t’ai dit … je serais très heureux si u travaillais avec nous à nouveau … » Souligna-t-il.
Depuis ce jour, Suzanne ne savait pas quoi faire.
Il y avait un jeu qu'elle avait joué avec la presse, apparaissant comme la douce et réservée petite amie qui attendait son bel errant. Elle espérait qu'avec les nombreuses descriptions que la presse donnait, Terry peut-être les lirait et se sentirait si coupable à son sujet de la laisser de cette façon et qu'il reviendrait. Ce ne serait pas la première fois qu'elle réussirait à l'inciter à faire quelque chose. Il doit revenir, il sait que je ne peux pas marcher et c'est sa faute ! Mais alors si Terry ne revenait pas ? Elle semblerait idiote devant la scène publique. Et si c'était le cas, Terry lui payerait, et devait payer ! Fuma-t-elle.
Quelque chose profondément en elle, la fit revenir sur cette dernière pensée. C'était faux. Elle savait que c'était faux. « Qu’est-ce que je vais gagner, si je continue à forcer Terry ? » Murmura-t-elle, se rendant compte qu'elle était dans une situation qu'elle ne pouvait plus contrôler.



« Bienvenue dans notre humble demeure… » Chanta Candy à Terry, fièrement. Terry observa le petit appartement. Il était aussi grand que son réduit à New York. Il était très confortable et chaleureux, en dépit de sa simplicité. Candy ferma la porte. « Pourquoi ne t’allonge-tu pas un peu, je ferai du thé. » Offrit-elle, lui montrant le lit d’appoint.
Terry allait dire qu'il ne se sentait pas fatigué, mais il considéra son état et il décida de ne pas contredire Candy, puisqu'elle avait évidemment plus d'expérience que lui dans ces choses. « Comme vous voulez, Tâches de son… » Dit-il. Il s’enchanta en observant ses mouvements, faisant le thé… elle souriait et marmonnait gaiement et lui volait des regards du coin des yeux de temps à autre quand elle pensait qu’il ne regardait pas. « Comment pourrais je nier ce qu’elle veut me dire ? » Pensa-t-il. Il soupira doucement et sourit, reposant confortablement sur le lit.
« Terry, le thé est prêt … Terry ?? »
Candy s’approcha et vit qu’il s’était endormi. Il ronflait légèrement. Elle caressa son front et alors elle entendit qu'il soupirait, satisfait. Terry… si fort et si vulnérable en même temps. Il lui peinait de se rappeler comment elle l'avait vu il y a quelques jours, ainsi battu. Mais elle avait foi que par-dessus tout cela, Terry allait se relever plus haut encore, pour accomplir son potentiel. Elle était sûre de cela. Elle le couvrit de l’édredon et enleva ses chaussures, et s’attela alors à ses travaux ménagers.
Un arome tentant de tomates, de l'ail, des oignons, des câpres, des olives et du poulet envahit les sens de Terrence, qui se réveilla avec un peu de lenteur. Il sentit une petite chaleur à côté de lui. Il en rechercha la source et trouva le corps minuscule de Poupee, courbé contre lui, lui tenant compagnie.
« Bonjour, Poupee » Dit il, frottant légèrement la fourrure de l'animal familier pour ne pas réveiller la créature. Il entendit les voix de Candy et Albert dans la petite cuisine.
« Les pâtes sont prêtes, Albert… » Annonça Candy.
« Laissez-moi voir… ummmm Candy … c’est trop cuit. »
« Êtes-vous sérieux ? Comment le savez vous ? » Elle semblait déçue.
« Voyez ici… voyez comme c’est détrempé ? Quand c'est Al Dente, cela ne perd pas sa forme ou ne devient pas détrempé… bien, du moins c’est ce qu'ils m'ont enseigné à Naples. » Répondit Albert.
« Qu’est-ce que nous alons faire… nous sommes à cours de pâtes dans l’armoire … » Gémit Candy.
« Ne nous inquiétez pas… On les mettra dans la sauce au lieu de la mettre sur le  poulet cacciatore. » Albert essayait de l'encourager.
« Albert, je ne serai jamais une bonne femme au foyer… Terry penserais que je suis inutile dans la cuisine… » Ses lèvres boudèrent, consternée d’elle-même.
« Candy, vous avez ce qui est nécessaire pour être la meilleure des épouses… ne vous inquiétez pas de la partie cuisine… vous verrez ! » dit Albert, chaleureusement.
« Écho… » Dit Terry, derrière eux.
« Oh ! » Hurla Candy, rougissant. Elle pensait que Terry était encore endormi. Il doit avoir entendu la dernière partie, c’est embarrassant ! Pensa-t-elle.
Terry lui sourit tellement gentiment qu'elle fut totalement désarmée et son embarras absorbé. Il dit alors à Albert, « je ne sais pas ce qu’il y a dans ces plats, mais cela sent indiscutablement bon ! En outre, votre réputation en cuisine vous précède, mon ami… »
« Merci… la vérité est que c'est une bonne chose que je sache faire la cuisine, parce que je ne pense pas que nous survivrions à force de haricots Heinz en pots ! Candy, pourquoi ne metteriez vous pas la table ? » Proposa Albert.
« Oui… » Dit elle, toujours agitée en présence de Terry.
« Puis-je t’aider pour quelque chose ? » Offrit Terry.
« Bien, si vous voulez, vous pourriez couper cette miche de pain… » dit Albert « Vous aimez la cuisine italienne ?  »
« Je l’ai goutée davantage à New York que quand j'étais en Angleterre… oui, je l'aime… qu’avez-vous fait ? » Répondit Terry.
« Poulet Cacciatore… »
« Bien, s'il est aussi bon qu'il sent, vous vous êtes converti. » dit Terry, commençant à accomplir sa corvée assignée.
« Bien, nous sommes prêts … puis-je vous servir, Candy ? » Albert sourit châleureusement à son amie.
« Oui, Albert… » Répondit-elle.
Albert servit trois portions et ils prirent chacun place pour apprécier le repas. Pendant le dîner, Candy indiqua à Albert que Terry devait encore être en convalescence deux ou trois semaines, puisqu'ils devaient être absolument sûrs que sa blessure était entièrement guérie, comme pour s'assurer qu’il n’avait pas contracté le tétanos. « Jusque-là, il ne peut pas quitter Chicago… » Dit-elle.
« Vous retournerez à New York, Terrence ? » S’enquit Albert.
« Je ne sais pas encore… tout dépend de ce qui se passe ici à Chicago. » Dit-il, de telle manière que ni Albert ni Candy n’ose plus lui poser de questions sur le sujet.
« Bien, alors, considérez-vous notre invité d’honneur jusqu'à ce que vous décidiez où vous voulez aller après. » Offrit Albert, comprenant l'humeur du jeune homme.
« Merci. » Répondit Terry sèchement. Terry était déjà derrière un de ses murs et personne n’était autorisé à regarder à travers, pas même Candy cette fois. Elle savait que le mieux était de le laisser seul quand il était comme ça. Le dîner était fini.
« Alors Terry, laisse moi vérifier ta blessure… je pense que tu as besoin d’un nouveau pensement… » Offrit-elle. Elle voulait éloigner la discussion de ce dont ils parlaient, puisqu'elle attirait un nuage d'orage.
Sans attendre une réponse, Candy commença à déboutonner la chemise de Terry et l’aida à enlever son tricot. Terry, dont le coeur s’emballait maintenant au contact soudain, pouvait à peine contenir son tremblement … il était si excité avec le changement de sujet, il emballa tout de suite ses esprits, même si son visage ne le montrait pas. Candy, cependant, était tellement professionnellement concentrée sur sa tâche qu'elle ne remarqua même pas l'effet que sa proximité avait sur Terry. Albert, qui les observait, sourit intérieurement.
Candy retira le vieux bandage et commença à nettoyer la blessure de Terry. Elle la sécha et la couvrit avec de nouveaux bandages. Tandis qu'elle faisait ceci, elle lui expliquait ce qu'elle faisait et l'importance de maintenir le secteur propre et sec. En outre, elle avait légèrement frotté de l'huile d'olive curative sur la blessure. « Avec ce que tu fais, Candy, je vais sentir comme une salade… » Demanda-t-il, en plaisantant.
«  Un patient italien que nous avons eu par le passé à la joyeuse clinique disait que l'huile d'olive a des propriétés qui aident à guérir une blessure … Tu ne me fais pas confiance en la matière ? Pourquoi te ferais-je sentir comme une salade inutilement ? » Répliqua-t-elle de bonne composition.
« Je sais cela, taches de son… je me rappelle comment tu avais pris soin de ma blessure à la jambe à Londres ? À ce propos, je collectionne les cicatrices depuis lors … » Dit-il, aigre.
«  Tous les hommes qui croisent ma vie rassemblent les cicatrices… t’ai-je dit qu'Albert a eu un accident récemment… ou plutôt une rencontre qu'un accident… avec un lion ? » Dit-elle.
«  Candy est une infirmière merveilleuse, n’est-ce pas ? » Commenta Albert, « regardez, voici mes cicatrices que les griffes du lion m’ont faites ». Albert enleva son pull et son tricot. Albert, qui était également en bonne forme montra à Terry ses cicatrices. Elles étaient encore récentes, la nouvelle peau était d’un rose lumineux.
« Par Jupiter, Albert….vous êtes un héros grec tel Achilles » Admira Terry « avec votre talent nous pourrions ouvrir un cirque… vous pourriez être le dresseur de lions, Candy serait perchée sur le trapeze ou ferait le singe, et moi … »« Qui appelle-tu un singe ! » Interrompit Candy, contrarié.
« … Et je pourrais être le clown… » Conclut Terry, sa satire prenant un autre tournant.
Candy vit le nuage dans les yeux de Terry. « Oh… Terry… J’ai toujours pensé que les clowns sont les plus tristes dans le cirque. » Murmura-t-elle.
« Ils le sont, Candy… Ils sont les personnages les plus tragiques dans le cirque. Imagine juste le sentiment que met Enrico Caruso2 quand il chante, oh ! Rie, Payaso. » Chanta fort bien Terry.
Albert remarqua l’apparition d’un orage dans la tonalité du jeune homme.
Candy sourit largement et lui indiqua.
« Non, Terry… je pense que tu devrais être le chef de piste… tu es si bon pour fendre le fouet et tu apparaîs si pimpant avec ta tenue d'équitation … nous mettrions Eliza et Neil en tant que clowns, d’accord ? »
Terry sourit. Il savait que Candy était inquiéte pour lui et cela le réconfortait considérablement. « Maintenant c'est une idée encore meilleure… » Dit il, reprenant sa verve.
« Pourquoi ne vas-tu pas t’installer, Terry… tu dois te reposer… oh ! Et avant que j'oublie, veux-tu bien prendre tes médicaments » Dit-elle. Elle alla prendre sa bourse, en sortit une bouteille dont elle extrait deux ou trois pillules. Elle retourna vers Terry et les lui mit dans sa main « Voici … ». Elle alla ensuite rechercher de l’eau.
« Je me sens terriblement gêné de vous prendre votre lit … » Commença Terry.
« Ne vous inquiétez pas, Terrence… j'ai dormi tant de fois sur le sol de la forêt pendant longtemps… je ne peux pas vous permettre de dormir sur le plancher ; comme je ne peux pas permettre à la dame de dormir sur le plancher… » Assura Albert.
« Très bien, alors… je ne saurais pas vous remercier correctement de tout ce que vous faites pour moi… »
« Vous faites partie de la famille, Terry… » Répondit Albert, puis réalisant ce qu'il avait dit. Mais ni Candy ni Terry ne remarquèrent quoi que ce soit, ainsi il considérait qu’il était mieux de ne rien dire de plus.
Tout était calme dans le petit appartement ; les seuls bruits qui pouvaient être entendus étaient la respiration rhythmique de chacun des occupants qui indiquaient leur état d'assoupissement. Terry se tourna sur son côté droit et cela le réveilla un peu, la douleur dans son flanc gauche se rappelant à lui. Il se serait retourné pour dormir quand il entendit un bruit dans la chambre voisine ; Candy se déplaçait comme si elle était éveillée. Cela le réveilla complètement, ce qui n'était pas très difficile à faire puisqu'il était généralement un oiseau de nuit. Il a entendit que Candy était descendue l'échelle de couchette. Il ne dit pas un mot ; il était curieux de voir ce qu’elle faisait. Il la suivit des yeux, vit qu’elle prenait une chaise à la table de cuisine et allait à la fenêtre, l'ouvrant. Il pourrait voir le ciel clair de la nuit, avec les étoiles et quartier de lune.
Candy s’assit là pour un temps qui semblait très long. Il pouvait entendre ce qui ressemblait au cognement sourd de ses perles de chapelet. Terry se souvint l'avoir vue prier à la clinique. « Quel dévotion, taches de son a sûrement la totalité du ciel prêt à écouter ses appels » Pensa-t-il, touché. Soudainement, Terry remarqua que Candy pleurait. Elle avait arrêté la prière et sa voix était maintenant une série de sanglots insonorisés.
Silencieusement, il se leva, prit l’autre chaise et alla vers elle. Il plaça la chaise à côté de la sienne et s’assit.
« Candy …» dit il doucement, lui offrant un mouchoir.
« Oh… Terry ! » Dit elle étonnée, dans une petite voix. Elle ne voulait pas qu'il la voit ainsi.
Terry mit son bras autour de ses épaules et dit, « si tu te sens triste ; laisse toi aller et pleure… je voulais juste te tenir compagnie de sorte que tu ne te sentes pas seule … »
Candy pleura encore plus et reposa sa tête sur son épaule. Terry pouvait humer son parfum … rose de bruyère …. Il frotta ses cheveux blonds bouclés, qui étaient lâchés. Terry remarqua qu'ils dépassaient ses épaules. Il remarqua également que tous les deux portaient leurs habits de nuit, quelque chose qu'il trouva délicieusement intime.
« Je suis tellement inquiète pour Alistair … Ali » Dit-elle finalement « Je me suis ainsi inquiétée de toi, mais au moins maintenant je sais que tu iras bien… mais Alistair… juste à penser que… à penser cela… » Gémit-elle, recommençant à pleurer silencieusement, comme pour ne pas réveiller Albert.
« Quel est le problème avec Alistair ? » Demanda Terry, mystifié.
Candy se rendit compte que Terry ne savait pas ce qui s’était passé. « Ali est allé rejoindre l’Armée de l’Air Française ! » Pleura-t-elle, couvrant sa bouche pour insonoriser son angoisse.
«  Par Saint George ! » Murmura Terry, « Bon Dieu, pourquoi ? »
« C’est ce que je voudrais savoir … chaque nuit je viens ici pour prier pour lui… je regarde vers le haut la lune et les étoiles et je pense que c'est la même lune et les étoiles qu’il voit chaque nuit en France… je veux qu'il sache que je pense à lui énormément, et je prie pour son retour … mais je finis toujours par pleurer … »
« Pleure, ma chérie … c’est le mieux que tu puisse faire, te laisser aller… je suis ici pour te consoler… » Dit Terry, sans réserve. Il prit sa main et la serra chaleureusement. Si petite, sensible et pourtant si forte, il ne pouvait pas l’aider davantage.
Candy pleura encore plus, tandis que Terry se tourmentait intérieurement avec des images mentales. Candy venait juste de lui indiquer qu'elle avait fait la même chose pour lui chaque nuit… ce qui signifiait qu'elle avait souffert autant que lui après la séparation ! Son coeur vibra à cette pensée.
Après un moment, il l’entendit se calmer. « Tu vas bien ? » Demanda-t-il, « tu veux un verre d’eau … bien que je ne connaisse pas très bien la pièce … je pourrais finir par marcher sur Poupee accidentellement… »
« Oui, je vais bien… ne t'inquiète pas, je vais aller prendre de l’eau pour nous deux… tu devrais en boire beaucoup … » Offrit-elle, se sentant mieux. Elle se leva et revint sous peu avec deux verres d’eau.
Le couple but son eau silencieusement, s’abreuvant dans la beauté de la nuit et la beauté du visage de chacun baigné dans le clair de lune. La communion spirituelle entre eux était ce qu’il y avait de mieux.
« Comment te sens tu, Terry. » Demanda-t-elle finalement.
« A côté de toi, je vais toujours bien. » Répondit-il.
« Je voulais dire ta blessure. » Clarifia-t-elle.
« A côté de toi, je vais toujours bien.» Suoligna-t-il. Il voulait moins s'inquiéter de sa blessure en ce moment. Il reprit sa main et la caressa avec son pouce.
Candy bailla, si satisfait à son contact. « Je pense que je devrais aller au lit… il se fait tard. »
« Je devrais aussi, bien que je puisse avoir un problème pour tomber endormi… » Dit il. Il avait un désir si fort de la prendre dans ses bras et de l'embrasser qu'il avait très difficile de se retenir.
« Tu es insomniaque ? » Demanda-t-elle, étonnée.
« Je ne suis pas sûr si je suis moi-même ou un chat … je suis habituellement plus alerte la nuit… peut-être que c’est pourquoi j'ai neuf vies… » Rit-il doucement. « Ne t’inquiète pas, j’obtiens toujours ce dont j'ai besoin, dors tranquille … vas-y et dors bien. » Dit il.
« Bonne nuit, Terry… » Dit-elle, à contre-coeur en laissant sa main.
« Bonne nuit, Candy… » Répondit-il, content.



- Chapitre 4 -

Le matin suivant après le déjeuner, Candy annonça qu'elle allait à la blanchisserie. « Je ferais bien d’y aller pour être assez tôt » Déclara-t-elle. Le bâtiment avait un secteur communal de blanchisserie et le premier venu était le premier servi, le premier service.
« Bien sûr mais Candy j'irai… » Dit Albert.
« Albert… je le ferai, ou bien Terry va penser que vous êtes mon esclave de maison… ne vous inquiétez pas, je ne serai pas longue et alors nous pourrons décider quoi faire le reste de la journée. » Chanta-t-elle. Elle transporta dehors le sac de linge, saisit son tablier et dit, « et sois sage, Terry… ne cause pas d’ennui à Albert ! » Après cela, elle partit, fermant la porte d’un claquement heureux.
Les deux hommes encore surpris par sa résolution rapide pour faire le linge, rirent sous leur cape très fort en même temps.
« Elle ne change pas, n’est-ce pas ? » Admira Terry. « Elle est comme une tornade ! »
« Terry… » Commença Albert, sérieux. Il sentit que c'était une occasion magnifique d'approcher le jeune acteur.
« Oui, Albert… » Terry remarqua la tonalité et se demanda ce qui allait venir.
« J'ai toujours respecté votre intimité, mais je suis maintenant trop intrigué par tout qui s'est produit depuis que Candy est revenue de New York. Svp, ne pensez pas à mal ou à me refuser cette conversation… je dois juste vous parler. » Albert essayait de sembler non-juge.
 « Albert… peut-être qu’à une certaine époque, je vous aurais dit de vous occuper de vos propres affaires, mais maintenant plus que jamais j'ai besoin de quelqu'un à qui parler… vous êtes le seul ami auquel je peux me confier, malgré Candy. » dit Terry, sincèrement.
« Merci, Terry… tout d'abord, je veuxvous offrir encore mon amitié plus sincère et plus vraie. J'espère vous ne pensez pas que je suis trop curieux, mais je dois vous dire ce que j'ai vu et observé. Je veux également vous donner mon conseil si vous le voulez.
Je dois également vous confier quelque chose … j'ai récupéré ma mémoire complètement… ça s’est passé bien avant votre arrivée ici. J'ai mes raisons pour de ne pas le dire à Candy pour l’instant, raison que vous découvrirez bientôt ».
Terry souleva son sourcil gauche, étonné ; mais il garda son commentaire. « Albert, avant que nous allions plus loin, je veux que vous répondiez à quelque chose. »
« Naturellement… »
« Je sais que Candy et vous êtes très bons amis; d'ailleurs, vous avez sauvé sa vie… je sais que vous avez été là pour elle, particulièrement dans ses moments les plus sombres… vrai ? » Commença Terry.
« En effet. » Dit Albert.
« Vous pouvez dire que vous la connaissez mieux que quiconque, n’est-ce pas ? »
« En quelque sorte, je crois que c’est vrai. Je ne pense pas que ses amis la connaissent aussi bien. Probablement, Mlle Pony et Sœur Maria la connaissent, mais elles n'ont pas été dans sa vie au jour le jour depuis qu'elle a quitté l'orphelinat, et beaucoup de choses lui sont arrivées depuis. Candy a toujours fait face à sa vie avec grande détermination et force de l'esprit… mais je pense que je… que j’ai été le seul à la voir souffrir profondément… voir comment elle s'est affligée pour Anthony, et j'ai vu comment elle s'est affligée après votre rupture… »
Terry décida de ne pas parler à Albert de l'incident de la nuit précédente. « Alors vous la connaissez vraiment, parce que je ne l'ai pas vue souffrir devant moi. Tant de fois, elle et moi nous communiquons avec nos yeux, mais je ne pense pas que je l'ai vraiment vue dans le désespoir profond… si cela était, cela me briserait le coeur. » Il se rappela la façon dont il l’avait sentie la nuit, voulant la protéger et la soulager. Il avait le sentiment que ce que Candy traversait la nuit dernière n'était pas le plus mauvais qu'elle ait jamais passé et cette pensée le fit souffrir.
 « Terry… je ne veux pas faire ceci, mais je dois le dire. Je ne pense pas que Candy veuille que vous le découvriez un jour, parce qu'elle essaye de mettre ça derrière elle, mais je suis arrivé à la conclusion que la décision que vous avez prise à New York n'était pas la bonne pour qui que ce soit qui y était impliqué : Pas pour elle, pas pour vous, et pas pour Mlle Marlowe. Candy a la grande capacité de se sacrifier pour rendre d'autres personnes heureuses, mais parfois quelqu’un doit considérer son propre bonheur d'abord. Elle a pensé qu'en se retirant, elle pourrait faciliter les choses dans le dilemme que vous affichiez avec Suzanne, mais je ne pense pas elle réalisait les conséquences… vous saviez qu'elle est revenue physiquement malade de New York ? Elle s'est effondrée dans le train, brûlante de fièvre. Archibald Cornwell a dû aller la chercher ; elle était si faible et a été trouvée sans connaissance… »
Terry était choqué d’entendre ces nouvelles et murmura, « oh… oh non ! » Maintenant sa douleur était complète et le transperça cruellement. Il se souvint à quel point il s’était senti perdu quand il l’avait observée quitter tristement New York ; se rappelant même comment il s'était dit avec incrédulité, « Elle ne s’est même pas retournée … » Alors qu’il la regardait par la fenêtre. A ce moment, il ne pouvait pas envisager qu'elle ne l’aimait pas assez pour ainsi affronter de sangfroid la rupture. Il s’était seulement rendu compte beaucoup plus tard de pourquoi elle ne s’était pas retournée, pas même un instant, et la réponse se situait dans quelque chose qu'elle avait dit cette nuit-là : « Cela rendra seulement les choses encore plus difficile pour nous ! » Maintenant, il comprenait complètement non seulement la profondeur de la force de Candy, mais également la profondeur de sa déception.
Albert continua, « elle a pleuré amèrement et longtemps pour vous Terry… vous ne pouvez pas même imaginer son malheur. Vous lui manquez terriblement. Quand elle est partie pour New York, elle était plus heureuse qu'une fiancée le jour du mariage… elle marchait vraiment sur un nuage. Je sais qu'elle vous aime ; sa seule intention en se séparant de vous était d'essayer de vous aider. J'ai pensé qu'elle commençait à surmonter la rupture quand elle a trouvé ces documents un jour ».
Albert montra à Terry toutes ses coupures de journaux. Terry remarqua qu'il y avait des éclaboussures sèchées dessus.
« Ces éclaboussures sont les larmes qu'elle a versé dessus… cette nuit j'étais revenu du travail et je l’ai trouvée dessus. Je ne sais pas si elle s’était évanouie ou si elle avait fini par tomber endormie en pleurant … mais il était évident pour moi qu'elle avait pleuré pendant des heures. Elle ne dit rien, mais je savais très bien pourquoi elle avait pleuré. Elle a pleuré parce qu'elle savait que vous ne réagissiez pas non plus et que vous aviez besoin d’elle, et qu’elle ne pouvait pas aller vous voir. »
Terry était sur le point de pleurer lui-même, mais il parvint à se retenir.
« La partie la plus triste de cette histoire est que quoiqu'elle n'ait pas dit grand chose au sujet de ce qu'elle ressentait, elle devait en pleurer. Je pense que ce qui la tourmentait le plus est qu’elle savait que vous n’aviez personne, aucun appui. Elle savait que la solitude était la seule chose constante dans votre vie et cela la chagrinait encore plus de savoir qu'elle ne pouvait pas être là pour vous…et elle se rendit compte que peut-être elle était la cause de votre tristesse et de votre désespoir ».
« Quand vous avez rompu, elle m'a dit ce qui s'était passé. À ce moment-là, je lui ai dit que si j'avais été à votre place, j'aurais fait la même chose. Particulièrement en considérant comment vous êtes, Terry… un gentleman et une personne aimable et prévenante. Moi, en tant qu’homme qui ai été amené à répondre comme un gentleman aux tribulations et aux situations de la vie, j'aurais fait la même chose. »
Terry était curieux… à quel point connaissait-il Albert ? Il savait qu'il était d’un esprit libre, amoureux de nature et légèrement philosophe… mais à part cela, qui était Albert ? Terry avait toujours pensé qu'il était instruit, sinon d’une famille privilégiée, parce que son discours et ses façons n'étaient pas rudes… mais alors … qui était sa famille ? Avait-il des racines ? Pourquoi était-il si proche de Candye, à la manière d’un frère aîné, d’un protecteur ou d’un gardien ?
Albert dit, « Mais maintenant avec tout ce qui vous est arrivé, Terry, svp permettez moi de dire que je ne pense pas que vous devriez sacrifier votre amour, qui est sans nul doute pur et vrai, pas un simple amour de jeunesse, pour ce qu’on vous a exigé. Vous condamneriez Suzanne à un rapport vide et vous vous condamneriez, vous et Candy, à une vie sans votre âme sœur. Suzanne doit comprendre cela. Vous pouvez lui offrir votre amitié et votre appui financier au besoin, mais au-delà de cela, il serait ridicule de continuer à échaffauder des plans de mariage avec elle … »
« Je ne peux même pas imaginer un futur avec Suzanne… c’est pourquoi j’ai renoncé de cette manière… » Réfléchit Terry.
« Terry… Avez-vous jamais donné à Suzanne une occasion de penser à vous de manière romantique ou pas ? »
« Non ! Jamais ! Elle me suivait toujours … et même davantage ; elle m'a même confronté au sujet de mes sentiments pour Candy. C'est alors que j’ai découvert qu’elle avait menti à Candy ici à Chicago, de sorte que nous n'ayons pas pu nous rencontrer… au moment de la présentation de charité du Roi Lear. Je lui ai dit alors que j’aimais Ca    ndy… elle savait que j’aimais Candy bien avant l’accident … »
 « Puis pourquoi n'a-t-elle pas renoncé, sachant que vous aimiez une autre ? »
« Je ne sais pas, et c’est ce qui m’a le plus déconcerté… quand j'ai parlé à Suzanne de mes rapports avec Candy, je me rappelle qu’elle m'a dit elle qu’elle ne permettrait à quiconque de m'aimer, pas même à Candy … alors, après l'accident, il y a eu cette tentative de suicide … »
« Oui, je me rappelle… » Albert se souvenait de ce que Candy lui avait indiqué au sujet de cette terrible nuit. Cependant, avec le retour en arrière sur l’histoire que Terry lui avait fourni, plusieurs fragments avaient pris place pour lui.
Le silence tomba entre eux pendant quelques minutes.
Albert parla finalement. « Terry… cette fille est obsédée par vous. Avec les quelques informations supplémentaires que vous m’avez fourni, c’est la première chose qui me vient à l’esprit. Ce n'est pas de l’amour… c'est un type d'amour ; certainement, mais un peu grossier, qui ne convient pas et peut-être un peu malade, sans doute. Je ne suis pas homme à me mêler de la vie d'autres personnes, mais je suis sûr qu'elle était prête à ce suicider parce qu'elle savait que vous et Candy alliez être ensemble le soir de la première  … et qu’elle serait la seule à recevoir votre affection. Peut-être ne pouvait-elle pas soutenir l'idée et se voyant elle-même, elle ne pouvait pas trouver une autre solution que de se retirer sa propre vie. Peut-être pensait-elle que c’était une échappatoire en faisant ainsi, mais la seule chose qu'elle aurait fait était de mouler une ombre sombre sur vos relations à cause de sa mort. Candy a pensé que Suzanne vous aimait tellement qu’elle se serait sacrifiée pour vous, mais Candy est trop naïve et sans malice … elle n'a aucune méchanceté et cela lui prend un bon moment de voir cela dans les autres. Maintenant je vois pourquoi elle a pris la décision. Elle a pensé que l'amour de Suzanne pour vous était plus grand que le sien, mais en fait ce que Candy a fait pour vous était le plus grand acte d’amour, pas Suzanne. Suzanne n'a jamais eu et n’a pas votre amour, elle n'a rien à perdre. Candy a eu et a votre amour, elle a tout à perdre en vous abandonnant… C’est vrai, Suzanne a perdu une jambe afin de vous sauver la vie, mais Candy ne lui a-t-elle pas retourné la faveur en lui sauvant la sienne … Candy ne devrait-elle pas dire maintenant à Suzanne que leurs scores sont égaux ? Candy, si elle était plus malveillante pourrait indiquer cela à Suzanne dans le remboursement qu’elle vous réclame, mais naturellement, vous et moi savons qu'elle ne fera jamais cela… son amour pour son prochain est l'un de ses plus grands dons … »
« Terry, Suzanne a le choix… elle n’est pas obligée de se condamner à une vie limitée… mais si elle continue à se prendre pour une victime afin de vous garder à ses côtés, elle finira amèrement seule. Elle finira amèrement seule parce que votre coeur est quelque part d'autre, avec Candy, pas avec elle. Et parfois la plus grande haine nait de savoir que ce que vous voulez le plus ne sera jamais à vous … »
Albert se leva et donna à Terry une enveloppe avec plusieurs papiers dedans. « Je connais plusieurs programmes de rééducation à l'hôpital Columbia à New York… Suzanne peut marcher encore avec une jambe prosthétique si elle le désire. Elle peut avoir une carrière et une vie propre encore… c'est-à-dire, si elle est déterminée à le faire ainsi. Si vous avez besoin d’une aide financière, je suis en mesure de vous tendre la main. Je sais que vous êtes fier et allez probablement vouloir le faire vous-même, mais comme quelqu'un qui veut seulement voir Candy heureuse, je vais faire tout mon possible pour l’y aider ».
Terry commença  à examiner les documents « Albert… comment… comment avez-vous découvert tout cela ? Comment est ce que … »
« … comment se fait il que Mr Tout le Monde, gardien de zoo amnésique puisse vous offrir une aide financière ? Comment se fait- il que je sache quel programme offre l’hôpital Columbia ? Comment se fait il que je soit si intéressé par Candy et son bonheur ? »
« Vous avez lu dans mon esprit, Albert. »
« Terry, pourriez-vous jurer sur ce que vous avez de plus cher que jamais vous ne répéterez à quiconque ce que je suis sur le point de vous dire ? »
« Candy est ce qu’il y a de plus cher et de plus saint pour moi … bien sûr, je jure. » Dit Terry.
« Terrence Grandchester… mon nom et prénoms sont William Albert André … »
Le nom ne dit rien à Terry, puis soudainement…
    « André ? William André ? ? » S’exclama Terry, stupéfait. Il commença alors à     rire, avec une certaine réserve due à l'embêtement de sa blessure. « William     André, heureux de vous rencontrer… Moi qui pensais que vous étiez un vieil     homme décrépit ! »
« C’est ce que chacun pense, Candy incluse. Un jour je vous dirai l'histoire entière, mais croyez moi, je vous dis la vérité. »
« Je n'ai jamais eu de raison de douter de vous… mais comment ? » Terry trouva la révélation aussi intéressante que n'importe laquelle des pièces de Shakespeare.
« Comment se fait-il que j’ai adopté Candy ? Ou comment se fait-il que j’ai erré au gré du monde ? Je vous expliquerai plus tard, puisque c'est une longue histoire et Candy devrait revenir d’une minute à l’autre. Ce que je peux vous dire c’est que si elle n’avait pas été là, je n'ai aucune idée de ce qui serait advenu de moi. Maintenant je dois ma vie et ma santé d'esprit à Candice Neige André, ma fille adoptive. »
"Albert…ou est-ce William?"
"Svp, continuez à m’appeler  Albert…n’utilisez pas William…" Souhaita-t-il.
"Albert, mes intentions envers Candy ont toujours été sérieuses …mariage inclus …Depuis St. Paul." Dit Terry formellement.
« Je sais ça, Terry … C’est pourquoi j’ai quitté Londres et suis allée en Afrique sans aucun souci … Je savais que vous prendriez soin d’elle. Je ne pense pas que l’un de vous le réalisait à cette époque mais j’avais remarqué facilement combien votre amour était réel. Cependant, je n'ai pas compté dans mes plans sur ma maudite nièce Eliza de la manière que l’on connaît … et quand j'étais sur le chemin pour remédier à la situation, ma tragédie m’est arrivée. Mais mon destin a un ange gardien appelé Candy… de la même façon que vous je pense … je ne pense pas que ce qui nous est arrivé à vous ou à moi et comment nous avons tous les deux finis entre ses mains ait été une simple coïncidence… il y a une plus grande Main intervenante dans tout cela … »
« Albert… je n'ai pas eu la chance de parler avec elle encore, et croyez moi, j'ai eu vraiment l’intention d'accomplir mon devoir avec Suzanne… mais presque immédiatement je me suis rendu compte que c'était une erreur terrible, une erreur dans mon chef de ne pas avoir dit à Candy ce qui s’était passé, une erreur de ne pas lui avoir dit clairement combien je l'aime, une erreur de ma part d’avoir été immature, une erreur due à ma distance … une erreur en essayant d’éviter encore un autre abandon après tous ceux que j'ai eus dans ma vie….mon désespoir pour ne plus avoir Candy dans ma vie et qu’essayer d’accomplir mon devoir envers Suzanne m'ait conduit à la boisson, qui est malheureusement une faiblesse de mon caractère… et je me suis senti rapidement pris profondément et durement dans une spirale dont je ne pouvais pas sortir…
J’étais de plus en plus désespéré et souffrant le martyre parce que je savais que si je revenais pour elle, Candy m'enverrait de nouveau à Suzanne, et c'est la dernière chose je voulais faire … avec Suzanne, tout est douleur, seulement douleur… les quelques jours que j'ai passés ici avec Candy m'ont redonné la vie, l’espoir et le bonheur … je sais maintenant que la seule chose que je peux donner à Suzanne est mon amitié, soutien et aide, mais je ne peux pas me résoudre à être son mari. J'ai pris ma décision et je suis déterminé à la suivre… Albert… Je… Je veux épouser Candice. » Déclara Terry, passionnément.
« Terry, vous avez ma bénédiction et mon appui… mais tout dépend de Candy et de ce qu'elle veut faire… vous allez devoir lui parler et être disposé à accepter ce qu'elle veut faire… »
« S'il y a quelque chose que j'ai appris dans tout ceci, c’est que je dois parler et dire ce que je pense et ce que je ressens … ne pas le faire m’a couté suffisamment cher par le passé… »
Tous deux entendirent la porte d’entrée de l'appartement qui s’ouvrait et tous deux mirent abruptement un terme à la conversation.
"Albert… merci  …" Murmura Terry.



Après le retour de Candy de la blanchisserie, le trio discuta de ce qu’ils allaient faire de cette journée, qui était un samedi.
« La première chose que je voudrais faire est de raser cette maudite barbe. » dit Terry, gêné de ça maintenant. Cela lui rappelait comment il s’était laissé aller, en dépit de sa fierté et son élégance habituelles. « Et mes cheveux sont un vrai désastre… un bon shampooing et une coupe leur feraient du bien… j'ai besoin également de quelques nouveaux vêtements… j'utilise le pantalon d'Albert comme si j'étais un squatteur professionnel … » dit il en clignant de l'oeil, tirant vers le haut le pantalon d'Albert. Terry avait fait des bords de sorte à le ramener à sa taille mais en se déplaçant, cela s’était défait et il était clairement trop grand pour lui. Terry était grand, mais Albert était plus grand. Albert et Candy éclatèrent de rire, parce que Terry était si comique.
Albert sortit une certaine somme d'argent de sa poche et la mit sur la table. « Voici, Terrence… ce n'est pas beaucoup mais cela vous aidera. » Offrit-il. Il aurait vraiment aimé lui donner beaucoup plus, mais il ne pouvait pas courir le risque d'attirer l'attention de Candy sur ça.
"Albert...Ce n’est pas nécessaire..." Protesta Terry.
« Allons, mon ami… tant de fois vous m'avez donné de l'argent à Londres pour mes repas et maintenant je veux vous rembourser… svp… » Albert se souvenait de la générosité du jeune aristocrate. Il n'avait alors jamais suspecté qui Albert était vraiment ; mais il l’avait toujours traité comme un égal et comme le meilleur des amis, en dépit de son statut en tant qu'héritier au duché de Grandchester. Là Terry avait démontré à Albert sa véritable personnalité noble et Albert avait trouvé en Terry une âme soeur.
Terry, qui n'était pas à l’aise en prenant l'argent de quelqu'un d'autre, hésita ; mais d'autre part dit, « très bien… considérons-cela mon cadeau d'anniversaire… quoique nous soyons un peu tard… je vous remercie, Albert. » Ils se serrèrent la main et ceci se transforma en étreinte fraternelle, bien que tous les deux fassent attention aux points de Terry.
Candy était si heureuse de les voir ainsi et encore plus de voir Terry reprendre son état normal.
 « Qu'y a-t-il, Candy ? Demanda Albert, quoiqu'il sache la réponse. Son regard fixe indiquait tout.
Candy revint de sa rêverie. « Oh, rien … je pensais juste où Terry pourrait aller faire raser sa barbe… pour des vêtements, nous pourrions aller au cinq et dixième près de Magnificient Mile. » Dit-elle.
« Si je pouvais seulement me présenter comme qui je suis vraiment, il n'y aurait aucun besoin de tout ça … nous pourrions tous aller faire des emplettes à Sulka ou Brooks Brothers… » Se dit Albert. « Vous pourriez l’emmener chez le coiffeur où j'ai fait couper mes cheveux … c’est proche du Magnificient Mile … en plus, si vous y allez maintenant, vous pourriez prévoir une promenade au parc de Lake Shore… il s’avère qu’il fait très beau aujourd'hui. » Proposa-t-il. Non seulement cela leur donnerait l’occasion d’être seuls un moment, mais cela donnerait à Albert un certain temps avec George et le travail interminable de la course pour l'empire de famille André.
« Cela parait une bonne idée … qu’est-ce que tu en penses, Terry ? » La voix de Candy était pleine de carillons heureux.
Terry se dorait dans le sentiment total de la maison et du foyer avec eux. « Naturellement, ça semble merveilleux… tant que mon infirmière personnelle pense que je suis assez bien pour sortir avec elle.» dit il, ses yeux scintillant.



Candy et Terry prirent le tramway de l'appartement jusqu’au quartier de Magnificient Mile, situé près de l’Avenue Nord du Michigan. Ils descendirent et Candy mena Terry à Woolworth, où il pourrait prendre certains vêtements, articles de toilette et autres choses. Terry avait une envie irrésistible de tenir sa main pendant qu'ils marchaient, mais il refoula ce désir. La dernière chose qu'il voulait était d'apparaître trop franc et de l'effrayer ; il savait trop bien comme elle était réservée au sujet des démonstrations d’affection en public. Ils profitèrent d'un agréable moment de shopping ; Candy était si enthousiaste, d'autant plus que Terry se sentait tellement bien. Terry parvint à trouver un nouveau costume brun en laine d'été, une paire de chaussures de cuir de moine, plusieurs chemises, sous-vêtements, mouchoirs, foulards, deux ou trois cravates et bretelles. Le vendeur lui permit de revêtir ses nouveaux vêtements dans le vestiaire, de sorte qu'il puisse marcher au dehors avec son nouvel équipement. Il compléta le tout d’une cape de chasse de tweed.
« Ce n'est pas la qualité de Bond Street, mais je m’y ferai… » Dit il, amusé. Étrangement, quoiqu'il adore les vêtements fins et être tiré à quatre épingles, il ne semblait pas s'occuper des vêtements communs qu’il devait porter maintenant.
« Terry… tu pourrais porter de la toile de jute et tu garderais ton élégance. » Admit Candy admirative et ensuite ajouta, « Ooooppss ! » Elle s’agita d’avoir laissé s’évader sa pensée de ses lèvres.
« ah ha ! Ainsi Mlle Tâches de Son me trouve beau… Dis moi, qu’il y a-t-il encore dans cet esprit quand tu penses à moi ? » Dit-il, par espièglerie. Il regardait au-dessus des articles de toilette de Yardley. Il avait plus l’habitude d’employer Penhaligon de Londres ou de Creed ; mais Yardley conviendrait très bien pour lui. Ils avaient son parfum préféré, ambre et lavande.
« Oh, Terrence G. Grandchester, vous êtes si sûr de vous-même ! » Répliqua-t-elle faiblement. Terry pulvérisa un peu d’eau de cologne sur lui de la bouteille tester et maintenant il se sentait irrésistible.
« Est-ce ainsi… dis-moi Candy, comment diable suis je pour que tu prennes tellement bien soin de moi ? » Sourit-il, un air affecté sur son visage, son demi sourire plus insouciant que jamais.
« Toi…. » Commença-t-elle, incapable de finir. Le parfum nouvellement appliqué se mélangea attractivement à sa propre chimie corporelle et créait maintenant un arome enchantant. Cet arome rapportait une pléthore de souvenirs affectueux à son esprit.
« Oh… sans voix maintenant… » Continua-t-il, « la Dame fait trop de protestations, ce me semble3 … » Cita-t-il de Hamlet.
«  Tu es arrogant, insolent, impudent, prétentieux, snob, … » Pulvérisa-t-elle, regagnant finalement ses esprits.
« Continue, je suis impressionné de ta description… » Fanfaronna-t-il.
« … Imbécile ! »
« Un imbécile, oui, un fou de toi… » Conclut-il, voulant finir la tirade avec une note joyeuse. Ses yeux de saphir miroitaient devant à elle, machiavélique.
Candy était complètement accablée par son charme, mais elle ne voulait pas faire savoir cela.
Terry paya ses achats au caissier. « Bien, maintenant je souhaite pouvoir me débarasser de cet air de Néanderthal que je supporte … maintenant je sais vraiment combien tu prends soin de moi, Candy… tu ne m’as pas dit à quel point j’ai l’air affreux … »
« Je me suis inquiétée d'autres choses… » Dit elle, alors qu’ils quittaient Woolworth, « je ne peux toujours pas croire comment tu as rapidement récupéré… »
« Albert a dit que le mieux … tu es la plus merveilleuse des infirmières … tu pourrais avoir tiré un Lazarre 4 avec moi… maintenant où allons nous ? »
« Oh oui… à ce coiffeur dans le coin… » Dit elle, regardant la note du papier sur lequel Albert avait noté l'adresse. Candy indiqua le chemin et le trouvèrent sous peu. Elle proposa à Terry, « pourquoi n’entrerais-tu pas, je t’attendrai ici dehors … je prendrai les sacs de courses … je dois aller au pharmacien de toute façon pour reprendre des médicaments et des bandages pour toi. »
« Comme tu veux, Tâches de Son… je ne devrais pas être long… »
Sur ce, Candy attendit jusqu'à ce qu'elle voit Terry s'asseoir dans la chaise du coiffeur, et alors elle se rendit au drugstore au coin. Elle lambina longuement sur son retour vers la boutique du coiffeur après son achat ; s'arrêtant au kiosque à journaux pour prendre un exemplaire du Harper’s Revue et Vogue ainsi que le journal du samedi soir. Elle marcha jusqu’au stand du fleuriste et inhala profondément les bourgeons parfumés ressortant gaiement montrés des seaux galvanisés métalliques. Elle décida d'acheter quelques jonquilles et tulipes pour l'appartement. Elle était ainsi fascinée par ses achats et sa rêverie au sujet de Terry qu'elle ne remarqua pas une parie d’yeux vipérins qui la suivaient depuis longtemps maintenant.
Neil Legrand ne pouvait pas croire en sa chance… elle était là, aussi radieuse que le jour lui-même. Elle portait une robe de toile d’une belle couleur toute neuve avec un grand et fin chapeau de soleil en paille avec un bandeau de la même matière que la robe et un petit brin de muguet. Ses cheveux d'or étaient lâchés et ses gants au crochet délicat recouvraient ses mains. Elle semblait si féminine dégageant une attirante élégance. Son visage rougeoyait d’un sourire abruti et l’amour frappait d’une lueur dans ses yeux qui avait disparu les dernières fois qu’il l’avait vue … cela signifiait seulement une chose !
« Sooooo ! Mlle Candy… Ton rétif Roméo t’aurait-il rattrapée encore ? » Ricana-t-il, sautant devant elle, transformant la lueur vacillante en de la crainte révoltée lorsqu’il croisa ses yeux, « Où est-il ? Je sais qu'il est à Chicago. Je l'ai vu de mes yeux, faisant l’âne ridicule … ou peut-être partage-t-il déjà ton lit… Je parierais que tu n’hésiterais pas à lui sauter au cou, n’est-ce pas ? « Il ne pouvait pas croire ce qu'il lui disait mais son tempéramment envieux tirait le meilleur parti de lui.
Il vit alors un million d'étoiles et d'oiseaux autour de sa tête. Candy l'avait giflé, durement, avec sa main et sa bourse.
« Comment ose-tu ! Comment ose tu même suggérer cela ! ! Comment ose-tu employer un tel langage grossier avec moi ! ! ! » Ses yeux verts clignotaient de contrariété.
« J'ose parce que je te veux pour moi… seulement à moi … ne ppeux tu pas voir que je t'aime… » Dit-il, presque désespérément, la saisissant par les épaules, « mon seul amour, jailli seulement ma haine quand … tu vois, il n'est pas la seule personne qui pourrait citer de belles phrases pour que tu l’écoutes. » Dit-il, essayant de forcer un baiser sur sa bouche, à droite puis là et là !
« Ote tes mains putréfiées de moi, Neil… Rustre ! » Hurla-t-elle, s'éloignant. Elle était furieuse de sa témérité et de son impolitesse. Elle était également nerveuse qu'à tout moment, Terry allait revenir du coiffeur, et connaissant le tempéramment de Grandchester, il n'y avait aucun doute sur ce que serait sa réaction. Comment se faisait-il que Neil sache que Terry était Chicago… pouvait il être possible que….qu'il l’espionnait ?
« Ne pense même pas que j'abandonne, Candy ! » Siffla Neil menaçant, « Ton devoir est d’être avec moi, même si tu ne le veux pas … tu verras ! » Il se tourna et frappa du pied loin, furieux et frustré.
Candy frissonna quand elle entendit comment Neil prononçait ce mot, devoir. Que voulait-il dire par là ? Soudainement, elle se rendit compte comment ce mot pouvait devenir si sinistre. Est-ce que c'était ce que Terry avait ressenti quand il avait été confronté à ce mot par Suzanne et sa mère… et jusqu'à un certain point, par Candy elle-même ? Elle comprit maintenant entièrement le dilemme et la lutte de Terry.
« Candy, tu vas bien ? » Terry mit doucement sa main sur son épaule.
« Heu… UM… oui ! » Répondit-elle, espiègle. Pendant un instant, elle pensa que Terry avait vu Neil, mais elle se rendit bientôt compte que si c'était ainsi, il serait allé tout de suite sur l'offensive. Elle se tourna pour le regarder.
«  On dirait que tu as vu un fantôme… tu es blanche ! » Observa-t-il, inquiet.
« Ce n'est rien, Terry… » Mentit-elle, la voix blanche. Il n'y avait pas moyen qu’elle lui disait ce qui venait de se passer. Elle se sentit honteuse de lui cacher cela, mais ce n'était juste pas le bon moment. Ceci étant, elle ignorait quand le bon moment allait arriver …
« Tu es sûre ? Tu ne m’as même pas dit comme je suis beau » Dit-il, frottant son menton. « Les coiffeurs ici à Chicago n'ont rien à envier à ceux de New York… j'ai presque oublié combien j'ai plaisir à arborer un élégant rasage. »
Candy regarda Terry. Il était très bien toiletté, sans barbe. Ses cheveux étaient toujours repris en queue de cheval, mais ils semblaient clairement plus propres et démêlés maintenant. Ils se tenaient en arrière d'une manière ordonnée avec un nouveau ruban de velours. « Oh, Terry… tu es un tel narcissique… mais oui, je dois admettre, tu es très beau … même tes contusions ne te vont pas mal. » Dit elle. Inconsciemment elle toucha la plus noire, ses doigts experts palpant la zone, veillant que cela n'avait pas été dérangé pendant le rasage. Terry frissonna intérieurement à son contact léger.
« Les miroirs n'indiquent pas de mensonges, taches de son… naturellement que je suis beau. » Dit-il, clignant de l'oeil et prenant sa main. « Tu sais, je pense que tu tires profit de ta position d’infirmière pour mettre tes mains sur moi autant que tu peux … et je suis plus qu’heureux à ce sujet. » Il embrassa vaillamment la paume de sa main.
Candy se contracta avec un frisson étrange à ce petit mais intime geste. Cela ne pouvait pas l’aider de comparer les sentiments que Terry éveillait en elle à ceux que suscitait Niel.
« Mon dieu grâce, qu’est-ce que je vais faire de toi ! Je veillais juste qu'aucune de tes contusions n’avait été touchée… comment peux-tu embrasser ma main d'une telle manière au grand jour ! » Réprimanda-t-elle, titilleuse, écartant sa main, essayant de demeurer offensée même si à l'intérieur, tout son être était en fête. Elle espérait vraiment que Neil n’ait nulle part alentour pour voir ça.
« Je peux parce que je sais que tu m’aimes … » Chuchota-t-il avec son demi de sourire qui finit de la faire fondre complètement. « Bien, maintenant quoi ? Je me sens comme neuf maintenant ; veux-tu aller marcher un peu ? »
Candy était reconnaissante du changement de sujet, parce qu'elle savait que Terry avait raison. Parfois elle se reprochait d’être si pincée et convenable et avec le recul, elle aurait souhaité pouvoir être un peu plus comme Terry. « Je ne voudrais pas que tu sois trop fatigué… pourquoi nous n'allons pas nous reposer au bord du lac ? Il y a le parc là, et si tu as faim, je peux te prendre un hot-dog. » Proposa-t-elle.
« Un quoi ? »
« Un hot-dog… ne me dis pas que tu n’en as jamais gouté un ! » Indiqua Candy, incrédule.
« Candy, tu sembles oublier que je suis Anglais… que je n'ai pas la plus petite idée de ce dont tu parles … » Dit-il, moitié perplexe, moitié contrarié.
« Mais je suis certaine qu’ils en ont à New York… Qui plus est, je suis sûre d’en avoir vu quand j'étais là… » Protesta-t-elle.
« Peut-être qu’ils en font, mais je ne saurais même pas où aller en acheter un… mais connaissant ta gourmandise, je suis certain que ça doit être délicieux … j'aimerais en essayer un. »
« Bien, allons-y alors… Le parc Lake Shore est très fermé par… » Dit-elle.
Terry inclina la tête et donna son bras à Candy. Comme le prévoyait l’étiquette, il marchait du côté de la rue. Ils parlèrent de ceci et de cela jusqu'à ce qu'ils soient arrivés au parc de Lake Shore. Juste comme elle l’avait dit, il y avait un beau secteur vert et une longue promenade autour du lac Michigan, plusieurs bancs faisaient face au lac et à un stand de nourriture.
Le jour, qui était magnifique, le devint encore plus en ce lieu. Il n'y avait pas trop de personnes autour. Candy était sûre que Neil n'était autour plus, elle se sentit donc plus à l’aise une fois qu’ils furent au parc.
« Pourquoi ne m’attendrais-tu pas là … je vais aller prendre la nourriture… mon festin ! » Indiqua Candy, montrant un banc pour que Terry s’asseye et laissa les sacs à provisions là.
« Bien sûr que non, je vais te servir … » Protesta-t-il.
« Terry,… svp laisse moi te servir, puisque que tu n’as pas la moindre idée de ce qu’il faut commender … la prochaine fois, tu pourras me servir, d’accord ? » Demanda-t-elle.
Terry répondit, « très bien, taches de son… je vous attendrai toi et le hot-dog infâme ici… » Pour dire la vérité, il commençait à se sentir fatigué et était reconnaissant de pouvoir faire un break.
Candy sourit et alla vers le stand de nourriture. Elle acheta deux hot-dogs et deux citronnades. Quand elle revint, elle ne pouvait pas l’expliquer mais remarqua Terry. Ses yeux étaient fixes au-dessus de l'horizon du lac. Il semblait paisible, calme… même serein. Elle ne pouvait pas expliquer la comparaison à quand elle l'avait vu la dernière fois à New York New York. Cette fois là, quoiqu'elle pouvait dire qu’il était si heureux de la voir, il y avait une ombre sombre dans son regard fixe. Maintenant le regard fixe était lumineux et clair, qui lui rendant le regard bien plus beau… si c'était même possible.
« Voici Terry… je ne savais pas comment tu l’aimais ; alors je l’ai fait servir de la manière dont je les aime. » Dit elle, lui donnant un. Il y avait une ligne de moutarde et une ligne de ketchup de tomate. Elle s’assit près de lui et enleva ses gants pour manger.
Terry examina d’un air suspicieux la denrée alimentaire, et éclata alors de rire. « C'est ça un hot-dog ? Mais c'est une saucisse de francfort… bon, une saucisse de francfort dans un pain ! »
« Je suppose que le pain conserve la saucisse de francfort chaude. » Réfléchit Candy.
Ils se regardèrent l'un l'autre et rirent sous cape en même temps. Quelque chose dans la manière dont elle s’était exprimée, provoquait l’hilarité.
« Et comment mange-tu ceci, dois-je juste mordre ? » Demanda-t-il perplexe, notant que Candy n’avait apporté aucun couvert.
« Oui… regarde… juste comme ça… » Dit-elle, ouvrant sa bouche et mordant dedans avec grand enthousiasme.
Terry cilla « Vous les Américains êtes très pratiques… imagine ça, un repas portable. » Remarqua-t-il. Il ne voulait pas qu’elle sache qu'il avait trouvé ce qui venait de se passer très suggestif.
« Bien, tu es à moitié Américain et tu habites en Amérique maintenant… tu peux mieux montrer tes couleurs et laissez votre seigneurie de côté. » Observa-t-elle. Elle prit une autre bouchée de son hot-dog.
Terry sourit et l’imita. « Pas mauvais. » Admit-il, mâchant, puis prenant une gorgée de citronnade « Tu sais que dans les pubs de Londres ils servent quelque chose de similaire … Bangers et mash … »
« Bangers et mash ? » Maintenant c'était le tour de Candy d’être déconcertée.
« Oui, Bangers, sur lesquels il y a une sauce anglaise blanche ; et mash, c’est de la purée de pommes de terre… dix fois meilleur que ce qu’on nous servait à Saint Paul. Je préférais manger ça quotidennement que ce qui était sur le menu au dortoir. »
« Ewww… ne me le rappelle même pas… » Dit-elle, plissant son nez.
Terry l’observa pendant un instant puis dit, « Candy, tu as une tache de moutarde sur ta lèvre supérieure ».
« Errr… quoi ? … où ? » Demanda-t-elle, essayant de la lécher.
Terry prit une autre gorgée de citronnade « ici… attends… » Dit-il, l'essuyant délicatement avec sa serviette, l’action se ressentit plutôt comme une caresse qu'un mouvement de nettoyage.
« Merci, Terry… »
Candy sentit ses yeux la brûler. Elle dut regarder plus loin.
« Dois-je te comparer à une journée d'été ? » Cita-t-il dans une voix douce.
Candy sentit son battement de coeur hors de contrôle. Soudainement, elle n'avait plus faim.
Te comparerai-je à un jour d’été ?
Tu es plus aimable et plus tempérée.
Les vents violents font tomber les tendres bourgeons de mai,
Et le bail de l’été est de trop courte durée.
Tantôt l’œil du ciel brille trop ardemment,
Et tantôt son teint d’or se ternit.
Tout ce qui est beau finit par déchoir du beau, dégradé,
Soit par accident, soit par le cours changeant de la nature.
Mais ton éternel été ne se flétrira pas et ne sera pas dépossédé de ses grâces.
La mort ne se vantera pas de ce que tu erres sous son ombre, quand tu grandiras dans l’avenir en vers éternels.
Tant que les hommes respireront et que les yeux pourront voir, ceci vivra et te donnera la vie.5
… T’ai-je déjà dit comme tu es belle, Candice ? » Conclut-il, sa voix élégante avec cet accent sensuel anglais chargé de miel pur.
« N… non … » Murmura-t-elle.
« Bien alors, je te le dis maintenant… parce que j'ai appris à ne pas rester silencieux quand je suis avec toi. Cela m'a coûté beaucoup plus d'une douleur et une souffrance … j'ai dû apprendre à ne pas être si introverti ou d’avoir peur de ta désapprobation… »
Candy contesta, "Mais je ne suis pas aussi belle ou aussi élégante que Suzanne."
« Je te trouve infiniment plus belle et élégante que Suzanne, ou n'importe quelle autre femme que je connais… en outre, ta beauté est entière, à l'intérieur et au dehors. Il n'y a rien qui puisse rivaliser avec la lumière dans tes yeux, la châleur de ton sourire, la douceur de tes gestes, la bonté de ton coeur, la force de ton esprit, la pureté de ton âme… » Terry prit chacune de ses mains et les enlaça avec les siennes. Son fixe regard bleu la perçait avec vénération.
« Terry… Je… » Murmura-t-elle. D'une part, elle voulait qu'il arrête sa déclaration, mais d'une autre part, elle voulait en entendre plus.
« Ne dis rien, Candy … Juste sens … Juste sens comment notre amour est profond … » il la prit étroitement et commença à embrasser ses lèvres doucement. Candy pendant une minuscule seconde essaya de résister mais finit par s’abandonner à ce qu'elle avait désiré ardemment très longtemps, depuis ce baiser volé à ses lèvres qu'il lui avait donné. C'était un baiser doux et aimant ; chaste à un certain point… c'était le baiser qui était censé prouver ce qu'étaient leurs sentiments véritables. En outre, Terry savaient qu'ils étaient dans un endroit public et il était également conscient de Candy et il respectait sa retenue en de tels endroits. Il s’écarta finalement et termina en la picotant légèrement sur son front et en la maintenant près de lui.
"Je ne veux pas être sans toi, Candy…tu es ma vie." Confessa-t-il.
"Mais Terry…qu’est-ce que nous allons faire…nous ne pouvons pas abandonner Suzanne comme…"
"Je n’ai pas dit que je n’aiderais pas Suzanne. Mais je ne me marierai pas avec elle. Il existe d’autres manières de l’aider et de l’aider à aller de l’avant à nouveau … Elle ne doit pas être condamnée à une chaise roulante le reste de sa vie comme je ne dois pas être condamné à une vie sans mon véritable amour. »
"Terry…Je…Je ne sais pas si je peux être heureuse avec toi en sachant que tu as une dette envers Suzanne…" Dit-elle.
Terry regarda profondément dans ses yeux. « Candy … s'il y a quelque chose que j'ai appris de cet enfer que j’ai traversé, un enfer que je mets à travers moi-même pour être hésitant et appréhensif au sujet de tout ce que je fais, c’est que je dois lutter pour ce que mon coeur désire et veut, pas ce que mon sens de l'honneur et mon devoir essayent de m'imposer. Tu sais, si nous n’étions pas tombé dans ce piège à St Paul, nous seriez probablement toujours là… mais je suis sûr que mon père n’aurait jamais cautionné que je me marie avec toi, parce que je suis certain qu’il avait déjà probablement arrangé mes fiançailles avec Dieu sait qui, et j’aurais du lui obéir parce que cela aurait été « mon devoir » … il voulait me forcer à ne pas parler à ma mère en vertu de « mon devoir » pour le nom des Grandchester … et bien sûr, c’était « mon devoir » d’être le futur Duc de Grandchester et il n’y aurait pas eu de place pour mes rêves de devenir acteur … et avec Suzanne, tout ce que j’ai entendu est que « mon devoir » est de me marier avec elle … bien, je te dis à toi et à chacun, NON ! J’ai pris une décision … mon seul « devoir » est d’être honnête avec moi-même et pour ne pas nier le bonheur que j’ai tellement espéré dans ma vie, et pour suivre mes rêves et désirs, pas ce que chacun souhaite différemment. C’est ce que j'ai décidé, après qu’il m’ait été donné une seconde chance, la seconde chance que j'ai réalisée après que je me sois réveillé à la clinique du Dr. Martin, la seconde chance que j’avais sous les yeux quand je t’ai vue là à côté de moi, prenant soin de moi… »
Candy considérait ce que Terry disait. Elle comprenait, parce que quand Neil avait utilisé ce mot « devoir » un peu plus tôt ce jour là, elle avait ressenti une terrible sensation de piège qui se refermit sur elle-même.
"Candy…Svp dis le moi encore…est-ce que tu m’aimes? M’aimes tu comme moi je t’aime ?" Demanda-t-il.
"Oui, Terry. Je t’aime." Avoua-t-elle.
« Alors voilà ce que je propose. Je veux te montrer que je suis digne de ton amour. Je sais que tu m’aimes avec tous mes défauts, mais je dois purger ces derniers mois pour me prouver à moi-même et à chacun que je ne suis pas un inutile, un irresponsable, un alcoolique immature, fuyant mon chemin. Je retournerai à New York et à Broadway ; j'aiderai Suzanne à reprendre le dessus et à devenir indépendante ; et je me relèverai. Et quand je serai satisfait et que j’aurai réalisé chacun des trois points, je reviendrai et je ne te laisserai plus jamais ».
Candy se rapprocha de lui et regarda profondément dans ses yeux. « Terry… je t’attendrai… je t’attendrai le temps qu’il faudra … » Promit-elle.



- Chapitre 5 -

Dimanche était arrivé. Albert partit peu de temps après un déjeuner tardif, disant qu’il avait un certain travail à faire et serait absent quelques heures.
Candy s’activait avec les corvées du jour, toute en demandant à Terry ce qu'ils allaient faire pendant la journée. Terry était occupé avec la Harper’s Review et jouissait secrètement d’une collection de poésies de Robert Frost qui y figurait « Bon pour toi, Frosty… Ton rêve d’être publié dans une revue du pays est devenu réalité ! » Pensa-t-il.
« Te sens tu bien pour sortir aujourd'hui… je pense que nous avons fait beaucoup de marche hier… » Commença Candy.
« Hmmm ? Oh… bon… je me sens très bien, si tu veux sortir, chérie… » Répondit Terry, absorbé par la Harper’s mais son attention prioritaire toujours pour elle.
« Tu ressemble à un vieil homme marié ! » Rit-elle. L'emphase qu’il avait mis sur « Chérie » sonnait si charmante et confortable en même temps.
« Je serai ton vieil homme, si tu me permets, Candice… » Répliqua-t-il affable, déposant le magasine. « Tu as besoin d’aide ? »
« Non… je ne veux pas te mettre à contribution … pourquoi ne lis-tu pas à haute voix tandis que je finis ? » Demanda-t-elle, finissant avec les plats. Elle n’était jamais fatiguée de sa voix.
« Avec plaisir… Chérie… » Dit-il, poussant l'amusement encore.
Ainsi ils passèrent deux ou trois heures jusqu'au début d'après midi ; Candy effectuant les travaux domestiques et Terry lisant articles et poésies de Harper’s et une paire de BD comiques de Katzenjammer Kids du Saturday Evening Post. Ses intonations comiques faisaient rire Candy ; il était si bon et drôle à faire différentes voix. Avant qu'elle ait fini avec les travaux domestiques, Candy, dont les habitudes alimentaires étaient étroitement liées à l'horloge, commença à se sentir affamée.
« Hmm… je ne sais pas que faire au sujet du déjeuner… Allons nous au parc encore ? J'ai peur de cuisiner pour toi … je finirai sûrement par te provoquer un problème d'estomac quelconque, qui est la dernière chose dont tu as besoin. » Réfléchit-elle.
« Cela ressemble à un jour merveilleux, comme hier… j'aimerais encore sortir avec toi. » Répondit Terry. Ces quelques derniers jours avaient été les meilleurs qu'il avait passé avec elle, depuis l'été en Ecosse.
« Extra ! Laisse-moi… » Commença Candy, mais elle s’arrêta quand elle entendit frapper à la porte.
« Tu attends quelqu'un ? » Demanda Terry, curieux.
« Non… pas vraiment… » Dit-elle, se dirigeant vers la porte et l'ouvrant. Trois visages souriant la saluèrent et entrèrent dans l'appartement.
« Archie … Annie … Patty ! » Hurla Candy. Elle avait totalement oublié leur promenade hebdomadaire du dimanche pour le déjeuner. Ils furent également étonnés, voyant qu'elle n'était pas seule, accompagnée de rien de moins que Terry !
« Candy, qu’est-ce que Terry fait ici ? » Demanda Patty timidement, puisqu'Annie n’osait même pas demander. Annie saisit le bras d’Archie, parce qu'elle savait ce que le jeune Cornwell était sur le point de faire.
« Comment peux-tu avoir le cran de venir chez elle, après que tout ce qui s'est passé ! ! Après tout ce qu’elle a souffert à cause de toi ! » Archie devenait rouge et se précipita vers Terry pour le frapper, il était tellement fâché de voir la source du récent déplaisir de Candy. Grandchester se leva pour venir à sa rencontre.
Candy essaya de l'arrêter « Archie … Terry est en convalescence d'une blessure de couteau sérieuse ! » En l’entendant, Archie s’arrêta, puisqu'il savait qu’elle était sérieuse. Il nota également que Terry avait quelques contusions sur son visage.
Terry, cependant, l'attendait pour échanger des coups, puisqu'il était exactement, sinon plus, du même sang chaud qu’Archie. « Et pourquoi t’inquiète tu tellement de cela, le bellâtre ? »
« Qui appelle-tu un bellâtre, Monsieur-le-bon-à-rien ! ! ? » Répliqua Archie.
Maintenant Annie et patty essayaient de le retenir alors que Candy essayait de retenir Terry. « Terry… svp ! ! Ta blessure va s'ouvrir » Plaida-t-elle, désespérée. A ce moment, Candy se rendit compte à quel point Terry était grand et fort, et combien elle était petite et frêle contre lui … la main de Terry ressemblait à la patte d'un tigre.
Terry lui permit de l'arrêter, parce qu'il ne voulait pas la blesser dans sa fureur. Mais cela n’arrêta pas sa langue. « Au moins ton frère était bon pour quelque chose… »
« Je ne te permettrai pas de faire des plaisanteries au sujet d’Alistair! » Hurla Archie, indigné.
En entendant le nom d’Alistair, Patty commença à pleurer, « Oh Alistair, pourquoi n’es tu pas ici pour nous aider ? »
« Personne ne fait des plaisanteries au sujet de ton frère… c’est de toi que je me moque ! » Terry était consterné d’avoir mêlé Alistair à cela et d’avoir fait pleurer Patricia.
« Terry, archie, SVP ! ! ! » Hurla Candy « Vous agissez tous les deux comme une paire d'enfants en bas âge combattant pour un morceau de bonbon ! ! » Averti-t-elle.
« Archie, svp, pourquoi nous n'allons pas… nous pouvons revenir à un autre moment, d’accord ? » Dit Annie en essayant de consoler Patty.
Chacun entendit frapper à la porte. Candy était effrayée, puisqu'elle n'attendait personne d’autre. Elle alla vers la porte et l'ouvrit. Sa surprise fut encore plus grande, quand elle vit la silhouette élégante d’Eléonore Baker qui se tenait devant elle.
« Oh ! » Toutes les deux éclatèrent en même temps en sanglots. Eléonore n’avait pas la plus petite idée que Candy habitait à Chicago. Tous ce que Watson lui avait dit était qu’il avait repéré Terrence dans un appartement, où il vivait apparemment avec des amis. Maintenant tout prenait un sens pour elle. Candy ne voulait rien dire tout haut, gardant toujours la promesse qu'elle avait faite à Terry. « Madame … Eléonore Baker, exact ? … voudriez-vous entrer ? » Demanda-t-elle, châleureusement.
"Oui, merci…" Répondit-elle, également châleureuse. Elle connaissait la suite et que Terry était là, sain et sauf.
« Mère ? » Demanda Terry, en entendant la voix d’Eléonore.
« Terry ? Ah, mon fils ! » Hurl-t-elle, se précipitant vers lui.
« Fils ? ? ? ! ! ! » Indiqua Archie, trop choqué de voir son actrice préférée en chair et en os. Annie et Patty dirent « oh ! » en même temps, portant leurs mains à leurs bouches.
"Oh Terry, grâce au ciel, tu vas bien…Divine Providence, oh mon fils …" dit elle, l'étreignant, des larmes dans ses yeux, soulagée, bien que les contusions sur le visage de son fils l’inquiétaient légèrement.
« Mère, svp… » Terry était mal à l’aise de devoir être en présence des autres tandis qu'il revoyait sa mère. Il ne pouvait également pas renvoyer l'étreinte complètement en raison de sa blessure.
« Terry, ne parle pas à ta mère de cette façon… tu ne peux pas voir à quel point elle est soulagée de t’avoir retrouvé ? » Réprimenda Candy.
Un autre coup se fit entendre à la porte. «  Candy, tu attends encore quelqu’un d’autre ? » Demanda Archie.
« Non … Albert devrait revenir maintenant, mais il a la clé … » Dit elle, allant vers la porte encore. Elle l'ouvritet cette fois son sang se gela.
« Grande tante Elroy ! » Grinça-t-elle. Candy fut poussée de côté par Eliza, suivie de Neil qui lui lança un regard mauvais et triomphant.
« Bien, bien, bien, Candy, comment ose tu … vivre avec Terry ? ? ! ! Je ne devrais plus t’appeler La Fille d’Ecuries, je vais t’appeler Madame la Traînée. » Indiqua Eliza, sans attendre une minute pour porter son coup.
« Silence, Eliza, tu n’as aucune idée de ce dont tu parles ! » Intervint Archie, irrité par sa cousine.
« Archibald ! » Gronda la grande tante.
« Elisa, je ne te permettrai pas de parler à Candy de cette façon… quand tu n’as jamais cessé de nous tracasser ! Je vois que tu continues à jouer le rôle de Madame, mais il y a un autre nom pour ce que tu es vraiment… oh ! Et je vois que tu as amené ton petit poltron de frère … les deux râtés font la paire ! » Dit Terry, défendant Candy verbalement et déversant sa haine envers les enfants Legrand.
Archie admit en lui-même que Terrence avait raison cette fois.
« As-tu oublié le show que tu nous as offert au John Barleycorn’s, toi l’alcolo ? » Attaqua Niel.
« Au moins j'ai une bonne raison, ce que je pense que nous ne pouvons pas dire de toi. » Répliqua l’aristocrate.
« John Barleycorn’s ? Bien, maintenant tu me déçois, Terry… » Indiqua Archie, choqué.
« Mais au nom du ciel tout ceci est une honte ! Candice Neige, tu as certaiement du te surpasser cette fois… quelle excuse désolée vas-tu trouver maintenant ? Je vais instantanément dire à William tout ceci et il te chassera une bonne fois pour toutes loin de lui et hors de notre famille honorable. Et qui est ce … cette … » La grande tante était furieuse, mais pour la première fois elle remarqua la dame distinguée et chic devant elle.
"Je suis Eléonore Baker, Madame, la mère de Terrence Grandchester." Dit Eléonore avec sa voix douce, rafinée et modérée. A l’inverse de tous les protagonistes, elle était la plus calme, en dépit de ce qui se passait. Elle estimait que quelque chose d’intéressant était sur le point de se produire.
« Eléonore Baker est la mère de Terry ? ? » Indiquèrent Eliza et Neil immédiatement.
« Eléonore Baker? » Demanda Elroy, impressionnée. Elle n'était pas sûre de ce qui se passait maintenant, la seule chose qui était claire était que Candy vivait  effectivement seule dans un appartement avec au moins un homme, et qu'elle n'allait pas le tolérer.
« Qu’est-ce qui se passe ici ! » Gronda la voix d'Albert, pénétrant dans la pièce. Chacun prit le silence. Pas parce qu'il avait hurlé, mais parce que sa voix, forte et claire, avait le même impact que celle de Terry quand il jouait. Une voix qui pouvait captiver, une voix qui commandait l'attention.
La grande tante Elroy ne pouvait pas en croire ses oreilles et se retourna pour voir par elle-même. Eliza et Neil firent de même, pour voir qui était l’autre homme avec qui Candy vivait. Neil ne gaspilla pas une seconde pour continuer à déblatérer Candy. « Vous voyez, grande tante, voici l'autre homme avec qui Candy cohabite … imaginez à quel point elle est effrontée et à quel point ils ne sont point gentlemans, vivant en ménage à trois … Grand Tante ?? Grand tante ? ? ? Qu'y a-t-il, dites quelque chose ! ! »
Le silence imprégna l'appartement pendant quelques secondes, peut-être les seuls bruits audibles étaient le battement de plusieurs coeurs : certains excités, certains confondus, certains fâchés. Elroy ne pouvait pas croire ce qui se passait. La seule personne qui savait ce qui viendrait après, autre qu'Albert lui-même, était Terry, et lui était désireux de voir comment ce qui allait apparaître. Il mit protectivement et possessivement son bras autour de Candy, ce qui provoqua terriblement Neil, qui bouillait intérieurement à cette vue.
"Je vois maintenant la raison pour laquelle vous avec été contre Candy toutes ces années…" Dit Alber, posément, à Elroy.
"Pourquoi laissez-vous ce bouffon vous parler comme ça, Grand Tante !" Demanda Eliza, exaspérée.
"Grand Tante, je ne vais pas le laisser vous insulter !" Neil se précipita vers Albert pour le frapper, mais Albert en expert arrêta la main de Neil avec une des siennes.
« Bien, bien… » Dit Albert « Vas-tu mordre la main qui te nourrit ? »
« Grande tante, qu’est-ce que c’est que ? » Demanda maintenant Archie, étonné que la grincheuse Grand Tante Elroy reste pour une fois silencieuse et pétrifiée. Il était également étonné que M. Albert parle de cette façon et que la grande tante ne dise rien.
"Pourquoi laissez vous ce … ce …" Commença Eliza, sans savoir comme appeler le jeune lion en face d’elle. Cependant, ses yeux le regardaient avec un dédain hautain. L'alésage des yeux d'Albert plongeait dans le sien comme un aigle ses griffes dans sa proie. Pour la première fois de sa vie, Eliza était subjuguée avec juste un regard.
« Elroy, vous devriez donner grâce infinie à Candy pour ce qu’elle a fait pour moi. Dorénavant, je ne permettrai pas à quiconque de soulever un doigt contre elle ou même de daigner avec une mauvaise pensée à son sujet. Si jamais cela devait se produire, je jure que j'exercerai mon droit comme chef de famille et descendrai dûrement et sans pitié l’offenseur.
« Mais quelles absurdités raconte ce bâtard, et comment sait il votre nom ? » Neil poussait des cris perçants.
« Silence, Neil ! » Commanda Elroy, sa voix tremblante.
Archie vint plus près d’eux « pourquoi Mr Albert parle-t-il de cett manière, grande tante ? » Demanda-t-il.
« Vous le connaissez ? » Demanda-t-elle. Maintenant son cauchemar était entier … l'histoire devenant de plus en plus compliquée.
« Mais naturellement… il a toujours été l'ami fidèle de Candy … et grâce à elle, le notre aussi. Anthony et Alistair l'ont rencontré eux aussi. » Répondit-il, toujours confus quant à ce qui se passait.
« Archie, tu savais qu’il vivait avec Candy ? Bien, je ne savais pas que tu avais les idées aussi larges … » Commença Eliza, essayant de remuer la ruche et de rendre le sujet plus mauvais pour Candy.
"Eliza, silence!  Je ne te laisserai pas parler de cette façon au sujet de  … " Elroy éleva la voix sur Eliza, une chose qu’elle n’avait jamais fait de sa vie.
« Au sujet de qui, grande tante… pourquoi défendez-vous Candy maintenant et pourquoi cet homme indique-t-il qu'il est le chef de famille ? ? ! » Interrompit Neil, exigeant.
"PARCE QUE ALBERT EST WILLIAM ALBERT ANDRE, LE GRAND ONCLE WILLIAM, LE PLUS GRAND ET LE SEUL CHEF DES ANDRE !" Dit-elle finalement.



Après la proclamation de la Grand tante, les témoins muets qui étaient dans l’appartement de Candy commencèrent à se disperser. Albert dit à Elroy, « Ma Tante, veuillez aller au manoir avec Eliza et Neil et m’attendre là… nous devons parler. » Elle obéit immédiatement sans davantage de commentaires ; les enfants Legrand tournoyant toujours de l'annonce. Eliza, particulièrement, se sentait comme une mongolfière dont la source de carburant aurait été coupée et serait retombée à terre violemment.
Après qu'ils soient partis, Albert fit des excuses à son neveu Archibald, à Annie et à Patty et se présenta à Eléonore Baker. Il l’avait trouvée tout à fait spectaculaire. Il donna à Terry une poignée de main châleureuse avec un clin d'oeil discret et finalement dit à Candy, « Petite, je sais que tu as beaucoup de questions maintenant au sujet de tout qui s'est passé ici aujourd'hui….svp laisse-moi parler avec Elroy et les Legrand d'abord et je te promets que quand je reviendrai tout à l’heure nous pourons passer tout le temps que tu veux à en parler, d’accord ? » Candy inclina juste la tête. Elle ne pouvait pas encore croire tout ce qu'elle venait d'apprendre. C’était comme recevoir un cadeau d'anniversaire, un cadeau de Noël et une boite de Pandore d'un seul coup.
Albert donna à Archie une étreinte châleureuse et lui dit, « je te promets que je répondrai à toutes tes questions, nous parlerons en privé bientôt. » Il embrasse Annie et Patty fraternellement sur les joues. Les filles également pouvaient à peine croire que M. Albert, l'ami de Candy était le célèbre et mystérieux Grand Oncle William.
Avec ça, il leur présenta ses adieux, en raison de son besoin pressant de parler à Elroy et aux Legrand.
Plus tôt, quand il était revenu avec George et avant qu'il tombe sur ce qui se produisait dans l'appartement qu’il partageait avec Candy, il avait vu la voiture de sa tante. Il connaissait la suite, et avait dit à George, « Je crois que le moment est venu, George… svp attendez moi ici… »
Quand il quitta l'appartement, il chercha George, qui était tout près, l'attendant discrètement. Il marcha vers son homme de main et dit, « Bien, c’est fait … maintenant nous devons retourner au manoir, parce que j'ai un rendez-vous d’affaires avec Elroy et les enfants Legrand. »
George inclina la tête silencieusement, se sentant soulagé. Les années de la dissimulation étaient finies ; bien que maintenant cela signifie que William Albert ne pourrait plus être le voyageur invétéré qu’il préférait être.
Suite au départ d'Albert, Archie, qui était maintenant moins irrité par Terry, s’adressa à Eléonore Baker. « Madame, Archibald Cornwell André à votre service… puis je svp vous présenter ma bien aimée cousine, fille de William Albert André, Mlle Candice Neige André …  je voudrais également présenter mon amie, Mlle Annie Brighton et l’amie de mon frère, Mlle Patricia O'Brien. Je regrette vraiment qu’il ne soit pas ici pour se présenter personnellement à vous. » Dit-il de sa voix merveilleuse, courtoise et ses manières charmantes, lesquelles furent immédiatement reconnues et appréciées par Eléonore.
« Le plaisir est pour moi, jeune Maître Cornwell, Mesdemoiselles… » Répondit-elle aussi charmante. Tous les participants étaient captivés par la grace et l’exquise personnalité de la dame. Elle incarnait vraiment la définition d'une étoile.
Candy ne souhaitait pas interrompre la présentation d’Archie pour lui dire qu’elle connaissait déjà Eléonore, préférant que soit Terry, soit Eléonore elle-même lui dise directement. Elle se rappelait toujours la promesse qu'elle avait faite à Terry et en ce qui la concernait, elle la tenait toujours. Archie dit alors à Terry, « Terrence, je veux te faire des excuses, et devant ta mère je veux te demander ton pardon si jamais je t’ai offensé. Tu sais que je suis prêt à défendre Candy, ce que je crois être un sentiment que nous partageons tous les deux … »
« Aucuns soucis, Archibald… je crois que je te dois aussi des excuses… il est temps que je cesse d'agir comme un écolier et plutôt un homme, comme ton frère. »
Ils se serrèrent tous les deux la main avec beaucoup de sincérité.
« Bien, je pense que nous pouvons remettre notre déjeuner hebdomadaire à la semaine prochaine… nous avons eu beaucoup d'excitation ici aujourd'hui, vous ne pensez pas ? » Suggéra Patty, toujours sensible.
« Svp, vous devriez y aller… en vérité, Candy a besoin d'une certaine distraction… elle s’est occupée de moi toute la semaine… en outre, je vais avoir besoin d’un moment en privé avec ma mère … Candy … ça ne t’ennuie pas, n’est-ce pas ? » Demanda Terry.
« Non, Terry, naturellement … mais… » Commença Candy. Elle ne savait pas quoi faire, tout s’était passé si rapidement.
« Candy, nous pouvons t’attendre en bas tandis que tu décides avec Mme Baker et Terry de ce que vous avez besoin de faire… alors tu pourras descendre et nous le faire savoir… » Proposa Annie, retrouvant finalement sa voix.
« Cela semble une bonne idée. » Dit Eléonore.
Le trio dit au revoir et Terry, Candy et Eléonore restèrent seuls. Eléonore prit encore Terry dans ses bras dans un embrassement maternel. Lui, d’abord, ne savait pas comment lui répondre mais finalement lui rendit son embrassade, le visage reconnaissant. Candy versa des larmes de joie en les voyant ensemble.
« Stp, mon enfant, viens ici … » Lui murmura Eléonore, ouvrant son étreinte pour recevoir Candy. Candy alla vers eux, débordant de joie. Tous trois partagèrent une étreinte profonde, familière avec Eléonore, intime entre eux. « Dieu soit loué, Terrence, que je t’ai trouvé sain et sauf … et avec elle… la Dame de ton coeur. » Soupira-t-elle, reconnaissante.
Candy se sépara un peu de l'étreinte, alors que Terry admit, « bien, mère… peut-être sauf mais pas tout à fait sauf … »
"Pas tout à fait sauf ? Pourquoi?" Demanda Eléonore, surprise.
Terry continua, avant que Candy puisse le dire. « Mère, je récupère d’un coup de couteau que j’ai reçu ici à Chicago… Candy a pris soin de moi… »
Eléonore sentit son estomac se retourner, mais elle garda sa réaction intérieure de sorte que son fils ne soit pas tourmenté par elle. « Alors, tu as vraiment un ange pour s'occuper de toi, et son nom est Candy… » Dit-elle « … mais nous devons penser à ta récupération… de ce que j'étais témoin ici aujourd'hui, la famille de Candy n'est pas trop satisfaite de ce qui s’est passé … et je peux comprendre leur point de vue … elle est mineure et non mariée … pourquoi ne viens tu pas avec moi ainsi je pourrais m’occuper de toi … »
Terry n’était pas très emballé à cette idée. Il était tout à fait content de la vie avec Candy de la façon dont ils la menaient depuis l'incident.
« Ta mère a raison, Terry… » Seconda Candy, « … en outre, je peux toujours aller m’occuper de toi partout où elle est installée … »
« Je suis à l'hôtel du Congrès et je suis venue ici pour tout le temps dont j’ai besoin … Terry, crois moi, je ne ferai rien pour te séparer de ton ange… »
"Très bien, alors…" Accepta-t-il, à contre-coeur.
« J'ai un chauffeur ici à Chicago, et il peut venir pour toi à tout moment. » Offrit Eléonore à Candy.
« Madame Baker… » Commença Candy.
« Eléonore, svp, mon enfant…. »
Candy était captivée d’entendre cette femme magnifique l'appeler de cette manière, « Eléonore, nous avons besoin d’acheter à Terry davantage de vêtements, parce que nous avons seulement pu lui acheter un costume et je sais qu’il est très regardant à ce sujet, mais… »
« Cesse de t’inquiéter à ce sujet, nous pourrons aller faire des emplettes bientôt pour remédier à cette situation… nous pouvons aller faire du shopping, qu’est-ce que vous en pensez ? Offrit-elle. Elle pouvait difficilement attendre pour offrir à Candy tout ce qu’elle voulait.
Candy l’encouragea et se tourna pour regarder Terry. Il n'était toujours pas très heureux de la manière dont les choses allaient, mais il savait que c'était la meilleure décision, pour l’instant. « C’est très bien pour moi. » Dit-il finalement.
Candy lui donna une petite tape heureuse et indique, « Laissez moi le dire à la troupe….Je dois également laisser une note pour Albert… je peux parler avec lui plus tard, puisque je ne sais pas quand il revient. »
« Vas y mon enfant … » Dit Eléonore.
Candy partit et Terry et sa mère étaient seuls.
« Terry… tu n’as besoin de rien dire en ce moment… laisse-moi juste dire que je sais que ton coeur est lourd et je sais qui peut lui offrir la lumière encore … juste permets moi de t’aider à aller mieux… svp ne me mets pas de côté … Je ne ferai pas pression sur toi de quelque façon, laisse moi juste t’aider… » Dit-elle, touchant son front légèrement à la manière dont elle avait l'habitude de le faire quand il était un enfant. Cela la peina de voir des contusions sur son beau visage.
Terry frissonna au souvenir que le contact de sa mère lui avait évoqué. Il se revit comme un jeune garçon, dans les bras de sa mère, étant aimé sans réserve. « Oui, maman… » Répondit-il, tendrement.



Albert et la Grand tante Elroy étaient dans le bureau du manoir André. C'était l’original de son père et il le voyait juste comme il l'avait laissé quand il disparut, il y a bien longtemps. C’était masculin et organisé, l'arome du cuir fin et le tabac imprégnaient l'atmosphère. Il avait été témoin de tant d'affaires qui avaient été clôturées là, toutes réussies. Son portrait aussi bien que ceux d’autres André de l’au-delà, certains peints par Sargent et d'autres par Peele, les observaient silencieusement. Elroy était encore retournée de voir William Albert ; pour finalement se confirmer qu'il était sauf. Mais la fureur et la désillusion du jeune homme étaient évidentes dans son fixe et aciéreux regard derrière le bureau.
« Ma Tante, il me peine réellement de voir finalement de mes propres yeux comment vous traitez Candy … et de voir comment vous avez cru les mensonges des Legrand, les mensonges malveillants qu'ils ont créé pour appuyer des idées fausses contre Candy. »
Elroy remua avec difficulté dans sa chaise ; elle se rendait compte combien elle avait été trompée au sujet de Candy toutes ces années.
« William… très Cher… svp… » l’appela-t-elle.
« Ma Tante, je sais que le fardeau de la famille a été très lourd pour vous sur vos épaules, et je vous remercie sincèrement et profondément de tout ce que vous avez fait et avez supporté tout ce temps. Mais cette tâche est maintenant terminée. Je suis revenu pour prendre entièrement les rênes de la famille et devenir formellement et publiquement le chef des André. Si la présence de Candy est si répugnante pour vous, je vous demande juste d’être courtoise envers elle… Je serai obligé que vous fassiez cetet unique chose … mais je ne veux plus jamais entendre un simple mot contre elle … elle a été la seule personne qui m'a permis de revenir à la famille… seulement elle. Elle est la plus douce, la plus innocente, honnête et la personne la plus franche que vous rencontrerez jamais, Elroy, et elle est plus que digne de porter mon nom de famille….plus digne que certains des autres membres de la famille… » Dit Albert, très solennel.
« Je pense que… je pense que je dois me retirer à Lakewood pendant quelque temps… tout ceci a été très inattendu et légèrement accablant pour moi… » Dit-elle.
« Comme vous voulez, Ma Tante … Je vais m’installer dans la maison aujourd’hui, avec Candy … et, s’ils sont d’accord de mon invitation personnelle, avec Terrence Grandchester et sa mère. Tels seront mes souhaits jusqu’à ce que Terrence puisse voyager à nouveau. »
« Il en sera ainsi, William… je… je voudrais parler avec Candice avant que je parte pour Lakewood, svp… » Demanda Elroy.
Les yeux de William Albert se radoucirent. « Ma Tante… je suis certain qu'elle sera plus qu’ouverte à cela … »
« Mais svp, William… Sois aimable pour Eliza et Neil… » Pria-t-elle.
« Par opposition à eux, je ne sors pas de ma retraite pour causer le mal… mais laissez moi éclaircir ce point pour vous comme pour eux, je ne leur permettrai pas de continuer de mortifier ou blesser Candy. En outre, je crois qu’il est grand temps qu’ils comprennent quelle est leur réel position dans cette famille » Dit Albert laconiquement.
Elroy montra quelques signes d'inquiétude. « Oh, William… svp…. »
« Je suis désolé, tante Elroy… puisque personne n’a prit la peine de leur indiquer clairement durant toutes ces années… vous et Sarah n'avait pas eu assez de temps pour le faire, et maintenant, le temps est venu … »
Seul le tic tac tic tac tic tac de l'horloge de bureau Bucellatti se fit entendrent pendant les minutes à venir.
« Très bien, William… je prends congé maintenant… » Répondit-elle, défaite. Il n'y avait rien qu'elle pouvait faire maintenant.
« Allez-y, ma tante… et dites svp à Eliza et Neil que je souhaite les voir tout de suite. »
Elroy donna un léger signe d'assentiment envers le jeune homme, qu'elle devait maintenant respecter de cette manière à tout moment, malgré son âge. Après quelques minutes, les enfants Legrand entrèrent au bureau, leurs têtes basses. Même Eliza savait qu'elle n'avait rien en sa faveur et ne pouvait pas corroyer William Albert de la manière qu'elle le faisait avec sa mère et grande tante Elroy.
« Eliza, Neil, asseyez vous svp. » Commença-t-il, « je regrette vraiment que nous devions nous réunir dans ces circonstances. Je ne sais pas même où commencer. Peut-être vous pouvez m’expliquer, dans vos propres mots, pourquoi tant de  haine envers Candy ? Je peux comprendre que si vous n'aimez pas quelqu'un, vous vous absteniez d'avoir une relation proche… mais vous diffamez, placez des pièges, complotez et vous dressez avec une telle virulence contre une créature qui n'a fait absolument rien fait … en vérité même moi je m’y perds … «
Neil commença à chialer, tandis qu'Eliza mordait juste sa lèvre inférieure.
« Bon… je vois que les tripes et la témérité que vous avez eue contre Candy vous ont soudainement laché … permettez moi de régénérer vos esprits ici… ce sont les méfaits que je connais, car je suis sûr qu’il y a plus que ceux dont je me suis rendu compte : vous avez exercé une influence pour faire de Candy une domestique au lieu d'être la demoiselle de compagnie d'Eliza, Neil a détruit une partie des rosiers d'Anthony – paix à son âme – pour que Candy en soit blâmée, vous avez placé la broche verte de Sarah parmi les effets personnels de Candy pour la faire passer pour une voleuse et la faire envoyer au Mexique en représailles ; vous avez réussi à monter grande tante Elroy contre elle… à Londres, Neil et ses soi-disant amis ont l’attaquée et Dieu sait jusqu’où vous seriez allés si Terrence Grandchester n’était pas intervenu pour la sauver … et Eliza… Eliza tu as été capable de mettre Candy et Terrence dans une position compromettante, en faisant croire qu’ils se laissaient aller à une une affaire illicite… n'étant pas satisfaits de ce que je viens de raconter, vous avez maintenu les tracasseries et les agacements ici à Chicago, allant jusqu’à obtenir de la faire renvoyer de l’hôpital Ste Joanna en employant MON nom de famille, puisqu'il ne vous appartient même pas de l’employer … «
« Mais… nous sommes de la famille… » Dit Neil timide.
« Oh, oui… j’oubliais cela… Candy qui par la loi est une André et porte mon nom de famille, et est mon héritière, a dû souffrir des injustices aux mains des Legrand, qui n'ont pas même le sang d’André coulant dans leurs veines… »
« Quoi ? ! ! » Hurlèrent-ils tous les deux en même temps.
« Je suis désolé d’être celui qui fait ça, mais le temps est venu que vous sachiez la vérité… Sarah, votre mère, n'est pas ma soeur de sang… les seules soeurs de sang que j'ai sont Rosemary, qui est ma soeur de plein sang, et la mère d’Alistair et Archibald, qui est ma sœur par ma mère seulement … »
Eliza and Neil étaient assis là, stupéfaits.
Albert continua, « votre mère était la fille du premier mari de ma mère. La mère de Sarah est morte peu de temps après sa naissance. Son père s’est remarié, avec ma mère. Elle a pris Sarah comme ses propres chair et sang. Ma mère est tombée enceinte et a eu la mère d’Alistair et d'Archie. Malheureusement, le mari de ma mère a disparu peu de temps après cela. Quelques mois de veuvage plus tard, elle a rencontré et puis a épousé mon père, William André Junior ….et c'est comment les deux filles sont devenues membre de la famille André … mon père, toujours généreux, les a adoptées comme ses propres enfants et leur a donné le nom d’André … un peu de la même manière que j'ai adopté Candy … hors de ce mariage, Rosemary est née en premier, et après quelques années, je suis né. »
« Ma naissance, cependant,  n’a jamais été tout connue des filles plus âgées, parce que d'ici là elles étaient à l'internat du collège St Paul. Quand je suis né, mon père avait inopinément disparu quelques mois plus tôt et ma mère est morte à l'accouchement … et j'étais le seul héritier André à ce point. Mon grandpère,  William Sr, était en vie, mais il était dans l’incapacité d’administrer les affaires de famille ; à l'insu de chacun excepté mes père, mère et tante Elroy. Mon père avait tranquillement pris soin du domaine de mon père publiquement, mais on n’a jamais indiqué pourquoi, un autre que lui préférait que mon père fasse ainsi et les gens ont supposé qu'il était juste un vieil excentrique. Il a vécu sous le soin médical dans une maison séparée ici à Chicago.
C’est à ce moment-là, avec mon père et ma mère morts et moi un jeune enfant en bas âge, que tante Elroy a pris les rênes de la famille, aidée par le jeune George Johnson. Elle a décidé de garder la légende du « grand oncle William », même après qu'il ait disparu, et me garder loin des fardeaux de la famille jusqu'à ce que je sois assez vieux. Seulement Elroy, ma soeur Rosemary et George Johnson connaissaient le secret. Ni votre mère ni la mère Cornwell, qui est réellement ma demi-soeur, n’ont su que j’existais. Peut-être maintenant cela ne semble pas très logique ou sain, mais cela a semblé alors être la meilleure ligne de conduite… »
Eliza et Neil ne pouvaient pas encore croire ce qu'ils entendaient. Tout ce qu’ils croyaient être la vérité ne l’était pas.
« Maintenant, que vais-je faire au sujet de vous deux ? Candy au moins s'est avérée être un représentant accompli de cette famille et je suis fier de l'avoir en tant que mon héritière… mais vous, vous ne m'avez pas donné une seule raison de continuer à vous considérer en tant que membre à part entière de la famille. Vous avez seulement su maltraiter le nom de famille André pour vos propres buts égoïstes. »
 « Eliza, si c'est ton souhait d’épouser le premier homme qui demandera ta main, je n'interviendrai pas. Mais je veux que tu considères que tu peux faire en ce monde quelque chose de bénéfique, comme une vraie dame … Neil, jeune homme, je ne peux pas croire que tu sois si vide, dépensant l'argent comme si c’était de l'eau et convoitant ce qui n'est pas à toi … ainsi je vous donne une semaine pour décider ce que vous allez faire de vos vies et pour me montrer un certain intérêt à devenir de vrais membres de cette famille… »
… C’est tout… » Conclut Albert.
« Oui, oncle William… » Répondirent ils, sonnés d’avoir entendu cette sentence.



- Chapitre 6 -

Candy dit adieu à Archie, Annie et Patty, promettant d’être à leur rendez-vous pour déjeuner la semaine prochaine. Elle rejoint alors Terry et Eléonore pour prendre le chemin de l'hôtel du Congrès. Elle dit à Eléonore ce qui était exactement arrivé à Terry, l'opération exigée et le soin dont il avait besoin les semaines à venir.
« C'est un tel soulagement que vous soyez infirmière, Candy… » Dit Eléonore.
La suite présidentielle à l'hôtel du Congrès que Eléonore occupait n'était rien de moins que splendide. Il y avait deux chambres à coucher avec d’immenses salles de bains, un salon formel avec une cheminée, une salle de musique avec un piano, une salle à manger formelle et une bibliothèque. Le salon avait de grandes fenêtres avec les portes françaises qui menaient à une terrasse avec un balcon. Une vue merveilleuse du lac Michigan pouvait être observée. La suite elle-même avait plusieurs vases avec des fleurs fraîches et avait son propre maître d'hôtel privé. Il était à prêt quand Eléonore, Terry et Candy arrivèrent.
« Bon après-midi, Madame Baker… » Les salua-t-il.
« Bon après-midi… c'est mon fils, Terrence Grandchester et Mlle Candice Neige André, une amie personnelle… » Dit elle au maître d'hôtel, lui donnant plusieurs détails sur Terry. « Mlle André va vous demander d’obtenir quelques articles dont nous avons besoin ici pour la convalescence de mon fils… svp faites tout ce que vous pouvez pour l'aider. » Indiqua Eléonore.
« Immédiatement, Madame… » Répondit-il, « Mlle André, puis je vous voir maintenant ? »
Candy inclina la tête et sortit avec lui. Elle voulait s'assurer que Terry allait être aussi à l’aise que possible avec les équipements nécessaires.
« Viens, mon fils… » Indiqua Eléonore, emmenant Terry à la chambre à coucher principale.
« Mère, je… » Commença-t-il, « je peux rester dans la deuxième chambre à coucher… »
« N’y pense pas, Terry… celle-ci est beaucoup plus confortable. Ne t’inquiéte pas, je ferai tout pour te faire sentir comme à la maison… »
« Mais fais-tu de ta saison ? »
« Tu es ma priorité maintenant, Terrence… j'ai travaillé dur pendant suffisamment d'années, je peux m’offrir le luxe de travailler où et quand je veux … »
Candy revint dans la pièce. « Tu devrais t’asseoir, Terry… » Dit elle, « nous avons eu une journée agitée aujourd'hui. » Elle commença à l'aider à s’installer avec une telle facilité normale et il y répondit si bien qu'Eléonore était tout à fait heureuse de voir le niveau de l'intimité qu'ils avaient. Elle savait maintenant avec certitude que c'était l'amour véritable du coeur de son fils. « D'ailleurs, j'ai demandé au maître d'hôtel d'envoyer un service de thé, complet avec des sandwichs avec fruits, biscuits et crème … » Indiqua Candy avec un petit clin d'oeil à Terry.
« Vous avec commandez ça pour moi, ou pour vous, Mademoiselle Tâches de Son ? » La taquina Terry, sachant le penchant de Candy pour les bonbons.
Elle ne lui répondit pas … lui donnant juste un regard spécial.
« C’était une idée merveilleuse, Candy … je vais vous laisser un peu, de sorte que je puisse me mettre à l’aise … » S’excusa Eléonore, et elle quitta la salle.
Candy regarda Terry et était un peu déconcertée par l'expression sur son visage. « Pourquoi es-tu si mélancolique, Terry ? » Demanda-t-elle, confondue. L'humeur de Terry avait changé une fois que sa mère avait quitté la salle.
«  Pourquoi ne devrais je pas l’être ? J’avais le sommeil tout à fait heureux dans la couchette inférieure… » Répliqua-t-il.
« Terry… je ne veux pas argumenter au sujet de ceci maintenant… » Dit elle.
« Moi non plus… je me rends compte que c'est la meilleure décision mais cela ne signifie pas que j’en suis heureux … Tu ne peux pas voir comment j’étais content de vivre avec toi ? »
Candy se sentit de la même manière. Elle prit sa main. Ils se regardèrent juste avec sérieux, rien n’avait besoin d’être dit. Cela sembla juste quelques secondes, quand en fait ça dura quelques minutes.
"Candy…Terry…le thé est servi!" Annonça Eléonore. Elle portait la plus belle et la plus exquise de robe de thé que Candy avait jamais vu. C'était une soie épaisse bleu-foncé, modèle asiatique avec des douilles de kimono et motifs tissés de plumes de paon. Il s’agissait d’un ajustage de précision et descendait jusqu’au plancher, très à la mode. C’était de la maison Lanvin à Paris.
« Oh… Eléonore… comme vous êtes belle ! » Hurla Candy, incapable de contenir son admiration. Terry se leva.
« Tu aimes ça mon enfant ? J’en ferai faire une pour toi très que je serai à New York … » Offrit-elle. Il n’y avait rien que Eléonore allait refuser à Candy.
«  Candy fait tout aussi excitée … elle n'est jamais fatiguée… » Ajouta  Terry, mettant sa main sur son épaule. Il avait toujours admiré cette qualité en elle.
« J'aime… mais je ne sais pas si cela m’irait bien quelque chose de pareil… » Cela n’était en rien comparable à ce qu’elle avait l’habitude de porter. « Archie  approuverait certainement, cela fait penser à lui… » Réfléchit-elle dans sa tête. Soudainement, elle eut le désir d'améliorer sa garde-robe en quelque chose d’un peu plus sophistiqué.
« Allons, mon enfant… cela t’irait très bien … nous aurons besoin de faire du shopping bientôt … » Répondit Eléonore et allèrent au salon pour prendre leur thé.
Ils s’assirent et apprécièrent le service, parlant de ceci et de cela pendant un moment. Candy ne put pas résister à prendre deux biscuits avec de la crème et des fraises ; Terry prépara les deux pour elle. Encore, Eléonore nota les manières dévouées de son fils avec la jeune femme. Quand ils eurent terminé, Candy était sur le point de dire qu'elle allait retourner à son appartement pour attendre Albert, quand le maître d'hôtel annonça, « Monsieur William Albert André est ici, Madame. »
"Albert…il est ici !" Murmura Candy. Elle ne s’attendait pas à cela.
Il entra et salua chacun. « J'espère n’avoir rien interrompu … » S’excusa-t-il.
« Pas du tout, mon cher Monsieur André. » Indiqua Eléonore.
« Albert, Madame Baker… » Dit il, embrassant sa main dans la salutation.
« Eléonore, Albert…. » Insista-t-elle, satisfaite.
Ils sourirent tous les deux.
« Bien, Candy, j'ai eu ta note dès que je suis revenu à notre appartement, ainsi j'ai décidé de te rencontrer ici à la place… je pourrais aussi bien inspecter la propriété. » Dit il, jovial.
« Inspecter la propriété ? » Demanda Candy.
« Pourquoi oui… nous possédons cet hôtel… » Sourit Albert. « Bien que, je voulais proposer à Eléonore et à Terry de venir séjourner au manoir André… je pense que les cuisiniers sont un peu mieux là-bas… »
« Oh, c'est très aimable, mais ne serait-ce pas nous imposer ? » Indiqua Eléonore. Secrètement, elle savait que Terry allait préférer séjourner partout où la Candy séjournait, mais elle devait être polie.
« Pas du tout… je serais le plus honoré… en outre, Terry était notre invité d’honneur jusqu'aux dernières heures… » Dit Albert, avec un clin d’œil.
"Le manoir André…" Murmura Candy. Les choses devenaient plus réelles pour elle. "Mais qu’en est-il de notre appartement ?"
"Candy…Je…" Commença Albert. Il y avait plusieurs choses qu’il voulait lui dire, mais il ne voulait pas encombrer Eléonore et Terry avec eux.
«  Candy, peut-être que vous et Albert devriez avoir un entretien ailleurs et nous faire appeler plus tard… Terrence, que pense-tu de l’aimable invitation d'Albert ? » Demanda Eléonore.
Le front de Terry était un peu sillonné. Si Candy n'allait pas au manoir, il pourrait aussi bien rester où il était. Puis, encore, il ne voulait pas sembler grossier.
« Pourquoi ne prévoyons nous pas de rester ici ce soir au moins, mère, puis nous pouvons décider demain ? » Proposa-t-il.
« Cela semble très sensé … Candy, nous y allons maintenant ? » Demanda Albert.
Candy inclina la tête. Même si elle parlait à Mr Albert, maintenant il était William Albert André et elle n'était plus tout à fait sûre maintenant de qui il était.
« Je promets que je reviendrai bientôt… » Indiqua Candy. Soudainement, elle se sentit mal de laisser Terry derrière elle.
« Svp… » Répondit il.



George Johnson nota que Mlle Candy était beaucoup plus silencieuse que d'habitude. Elle monta avec Albert sur la banquette arrière de l'automobile Cadillac d'Albert. Elle lui avait seulement dit bonjour quand ils entrèrent dans la voiture à l'hôtel du congrès.
Albert sentait l'appréhension et la confusion de la fille, mais il ne voulait pas la troubler davantage. Il savait qu’elle devait se faire à l'idée qu'il était William Albert André. Elle ne voulait pas encore aller dîner, avait elle dit. Ainsi ils étaient entrés dans la voiture et s'étaient dirigés au loin sans destination précise.
Après quelques minutes de conduite silencieuse, elle prit finalement la parole. « Où allons nous ? » demanda-t-elle.
« Je t’emmène à notre appartement… » Répondit doucement Albert.
« Je suppose que vous ne pouvez plus vivre là … » Dit elle. Sa voix semblait déprimée. Le poids de la révélation commençait à faire pression sur elle, et elle n'était pas à l’aise.
« Je souhaiterais que le contraire soit vrai… c’est la raison pour laquelle je n'ai pas révélé qui j'étais pendant une si longue période … maintenant que c’est découvert, je dois assumer toutes mes responsabilités à présent … mais Candy, svp laisse moi te dire, le temps j'ai passé avec toi là était le plus heureux de ma vie… » Albert la regarda, plein d'amour fraternel.
« Où vais-je vivre maintenant ? » Demanda-t-elle, impatiente.
« N'importe où que tu souhaites, petite. Bien que, il ne soit pas vraiment sûr que tu vives seule … »
« Je suis sure que grande tante Elroy n'approuverait pas de toute façon… » Murmura-t-elle, un peu aigre.
« Grande tante Elroy ne va plus t’agacer. Tu es libre et assez vieille pour décider ce que tu veux faire. Je suis juste ici pour t’aider pendant que … » déclara-t-il.
« Je souhaite que… je souhaite… » Indiqua Candy, commençant à pleurer. Elle se sentait physiquement malade maintenant.
« George, arrêtez la voiture svp … » Demanda Albert inquiet.
Candy sortit de la voiture. Ils s'étaient arrêtés sur la rive de Lake Shore, directement près du parc où elle avait eu la promenade la plus merveilleuse avec Terry le jour avant. L'air frais de ce début de soirée lui fit du bien et sa nausée s’apaisa.
« Tu veux t’asseoir près du lac ? » Demanda Albert.
« Oui, svp… si c'est bien… J’espère que je ne prends pas votre temps… » Répondit-elle, gravement.
« Candy… » Dit Albert. Il la prit dans ses bras et lui caressa les cheveux. « Petite, je susi désolé au sujet de tout cela… J’en mets un fin désordre, n'est-ce pas ? Pardonne moi … »
« Non, Albert… ce n'est pas ça… c'est juste que… je ne sais pas quoi faire maintenant. Qu'attendez-vous de moi ? Est-ce que j’ai le devoir être débutante en tant qu'héritière de haute société maintenant ? Comme Eliza ? » Son estomac se retourna à cette pensée.
« Je ne m'attends pas à ce que tu te conduises différemment que ce que tu fais maintenant. Je suis fier de toi … tu es une bouffée d'air frais, Candy… svp ne change jamais… »
Candy se sentit mieux. L’homme était William Albert André, mais tout ce qu’il disait et faisait était le Mr Albert qu’elle connaissait. Peut-être s'inquiétait elle pour rien.
Elle s’assit sur le banc et Albert en fit de même.
« Terry et moi avons eu un agréable entretien ici hier… » Dit elle, alors qu’il lui manquait.
« Je vois… puis-je savoir ce qu’il en est ressorti ? » Il était curieux, mais essayait de ne pas trop le faire senti
« Oui… il veut retourner à New York, aider Suzanne et remettre sa carrière en ordre… et alors… il veut revenir pour moi de sorte que nous puissions nous marier… » Dit elle, un peu timide.
Albert rayonnait. Ainsi Terry avait été capable d’aider Candy à surmonter le dilemme de Suzanne !
« Il me l’a dit, lui-même… je lui ai donné ma bénédiction… » Dit il, «Ce jeune homme est fou de toi … Il a certainement récupéré plus rapidement que je pensais, et je suis sûr que c’est parce que tu es près de lui… c’est un bon jeune homme, Candy… je les apprécie beaucoup, lui et son amitié. »
« Terry savait? » Demanda-t-elle dans l'incrédulité.
« Il l’a découvert hier parce que je lui ai parlé… ne lui en tiens pas rigueur, je l'ai incité à jurer et il a juré sur ce qu'il avait de plus cher et saint… et c'est toi, ma petite … »
Ils retombèrent silencieux, regardant toute l’immensité du lac Michigan.
« Albert… pouvez vous me raconter une histoire ? » Demanda-t-elle après un moment.
« Naturellement… »
« Comment êtes vous devenu M. Albert ? »
« Bien, il était une fois… » Commença-t-il, essayant de ne pas rendre le conte trop lourd. Il raconta l'histoire qu'il avait transmise aux enfants Legrand, à quelques exceptions. « Quand ma soeur disparu, j'étais effondré… elle et Elroy m'avait élevé, mais jusque-là de Rosemary avait été ma main guide … je l'aimais  tellement. Ah, Elroy avait bien pris soin de moi, mais cela ne se compare pas à l'amour d'un enfant de mêmes parents … Je suis resté sous la tutelle d'Elroy jusqu'à ce que je sois assez vieux pour aller à l'université….pendant un certain temps je suis allé à Harvard pour poursuivre des études, mais j'ai trouvé cela trop étouffant pour moi. Quand je t’ai sauvée de la noyade, quand tu étais chez les Legrand, je venais juste de revenir de Harvard. Puis, Elroy était résolue que j'assume mes responsabilités, mais je n'étais pas tout à fait prêt à me donner au haut sabbatique de la responsabilité qui me guêtait. J'ai juste voulu être laissé seul pendant un moment, de sorte que je puisse faire ce qui me satisfaisait avant de me résoudre à devenir le chef de la famille André. Elle en fut exaspérée, je pense, parce que mon père et moi étions très semblables… bien que je n’ai jamais rencontré mon père … plusieurs autres personnes me l’ont dit, lui et moi commes d’un tempérament identique … j’ai vécu dans la maison de la forêt, déguisé, parce que je voulais être juste Albert, pas William Albert André … peux tu croire que nos propres gardes m’ont chassé … de toute façon quand l'incident du Mexique s'est produit, George m’a dit que les garçons faisaient tous appel à moi dans leurs lettres pour arrêter cette folie et j'ai immédiatement su ce que je devais faire. En fait, j'avais considéré l'idée de t’adopter avant l'incident… tu sais, comme mon père, je sentais la nécessité d'incorporer aux membres de ma famille quelqu’un à aimer et à chérir … plus ou moins de la même manière qu’il l’avait fait avec George Johnson… »
"Vraiment ?" Dit Candy. C’étaiti une nouvelle pour elle. Beaucoup plus surprenante que l’était la révélation concernant les mères des frères Cornwell et d’Eliza.
« Oui, mon père l’a accueilli jeune homme après qu'il l'ait rencontré en France. Il semble que George, qui était un orphelin, était un peu un gamin des rues, mais mon père a vu quelque chose de plus en lui. Ainsi il l'a ramené aux états unis et est devenu son tuteur. Pour moi, j'ai vu tes qualités et ton indépendance merveilleuses, et tu me rappelais tellement ma Rosemary bien aimée, qui me manquais beaucoup et je me sentais si seul depuis qu’elle avait inopinément disparu… tu m’as rendu très fier Candy, et je te dois ma vie même… » Il la regardait très sincèrement avec ses yeux bleu.
« Svp, M. Albert … c’est vous qui m'avez sauvée plus d'une fois… et je vous dois tellement, votre générosité n'a eu aucune limite pour moi… » Le remercia-t-elle.
« Peut-être, mais sauver un esprit et une âme est un exploit bien plus grand. Ton amour, compassion et tendresse m'ont permis de regagner mon esprit et mon identité après que je l'aie perdue… et elle a permis à Terry de regagner l'espoir et de reconduire sa vie… »
« Albert … n’avez-vous jamais reçu une lettre disant que je renonçais à être une André ? » Demanda-t-elle curieuse.
« Si bien sûr … mais je savais qu’avec le temps et en sachant qui j’étais réellement, peut être tu changerais d’avis … bien qu'avec la façon dont tout ceci a émergé, je ne serais pas du tout étonné si tu me disais que tu ne veux plus être une André … «
« Bon… maintenant que je sais qui vous êtes vraiment… vous êtes ma famille Albert… comment pourrais je ne pas vouloir en faire partie … » Dit elle. Albert la prit dans ses bras protectivement.
« Je soutiendrai toujours tes souhaits, Candice… que je peux ne pas être d'accord avec eux tout le temps, mais je te soutiendrai toujours, parce que je t'aime pour tout ce que tu es … » Il frottait doucement ses beaux cheveux.
Candy estimait que le lien entre eux se renforçait en ce moment. Maintenant, ils étaient vraiment frère et soeur.
Après qu'un moment silencieux comme cela, elle demanda, « Irez-vous vivre au manoir ? »
« Je le dois, maintenant, petite … mais je peux passer une dernière nuit dans notre appartement… là, avec toi… je peux nous faire cuire un certain dîner, qu’en pense tu … de plus je veux aller reprendre Poupee… Je pense qu'il appréciera très bien les bois dépendant du manoir … quant à ce que tu désires, encore, je soutiendrai quelque décision que tu prendras concernant l’endroit où tu iras vivre … »
Candy dit, « je pense que j'irai au manoir avec vous demain… je pense également que Terry sera plus qu'heureux d'y aller aussi, une fois qu'il découvrira … il est si drôle parfois… il essaye de se cacher derrière ses masques mais je peux habituellement lire en lui comme dans un livre ouvert … bon… la plupart du temps je peux… » Sourit elle. « Il était très difficile à cerner au début, quand nous nous sommes rencontrés la première fois ! »
Albert sourit aussi. Il se rappela le jour au zoo de Blue River quand ils s'étaient disputés. Ni l'un ni l'autre ne le savaient, mais il les avait observés de loin du moment où il avait laissé sa maison de gardien. C’est là qu’il su qu’ils étaient tombés amoureux l’un de l’autre, même si eux ne s’en rendaient pas compte.
« Mais il y a quelques chose que je veux faire… » Continua-t-elle.
"Bien sûr …tout ce que tu veux …" Offrit-il.
« Je me sens vraiment mal à l’idée de retourner et de dire au Dr. Martin que je ne travaillerai plus avec lui. »
« Es-tu sûre que tu veuilles arrêter de travailler, Candy ? » Albert n'avait pas prévu ceci.
« Oui… je veux prendre soin de Terry jusqu'à ce qu'il aille complètement bien… et après qu'il soit parti ….Je veux avoir la possibilité d’aller offrir mon aide à la Maison Pony pour la dernière fois… mes qualifications d’infirmière viendront très à point … »
"Je vois…" Dit Albert compréhensif.
"Mais Albert… N’y a-t-il pas moyen pour nous d’aider le Dr Martin ? "
"Qu’est-ce que tu proposes ?" Demanda-t-il.
« Il aurait un tout nouveau bâtiment, bien équipé et du personnel pour l'aider… alors cela pourra vraiment être la Joyeuse Clinique. »
"Aha…allons y…"
« Je peux établir quelque chose avec Melle Mary Jane… elle pourrait envoyer des jeunes diplômées travailler avec lui… la clinique serait pour les pauvres et les indigents de sorte qu'ils puissent obtenir le meilleur soin… cela le fera se sentir vraiment indispensable et peut-être alors ne boirait-il plus autant … » Dit elle.
« Vous êtes une vraie philanthrope, Mlle André… je ne pourrais pas rien demander de plus ! » Hurla Albert, tout enthousiasmé.



Candy and Albert passèrent une dernière nuit dans leur appartement. C’était une sorte de douce fin d’un chapitre de leur vie. Elle décida de laisser l’appartement prépayé pendant un an pour que le Dr Martin puisse y emménager. Le bon docteur ne savait pas ce qu’il se passait quand elle et Albert se montrèrent à la Joyeuse Clinique le matin suivant.
« Qui est mort ? » Demanda-t-il, perplexe de voir Albert tiré à quatre épingles dans son costume haute couture. Il semblait très sérieux. "Bon dieu ne me dites pas que Terry…"
"Oh non! Pas du tout !" Lui assura Candy, "J’ai de bonnes et de moins bonnes nouvelles …"
"Par exemple ! Ai-je besoin d’un whisky pour moi-même ? » Gémit-il. 
« Svp, Dr. Martin… » Candy semblait un peu stressée. Elle était inquiète concernant ce vice du médecin et essayait de faire de son mieux pour parvenir à le stopper.
« Je plaisantais juste, Candy… je n'ai pas touché à la bouteille depuis que j'ai vu que Terry… voir comment il touchait le fin fond m'a vraiment secoué … moi je ne veux pas finir comme cela… avec ma chance, quelqu'un me blesserait avec un couteau, et ce couteau serait le bon … ainsi qu’elles sont les mauvaises nouvelles ? »
« Les mauvaises nouvelles sont que je dois vous quitter, à dater d'aujourd'hui… » Dit-elle, dans le vif du sujet.
«  Me quitter ? Pourquoi ? » Dit le Docteur Martin, surpris.
"Bien ce sont les bonnes nouvelles …" et ensuite ils lui racontèrent l’histoire entière.
"Jiminy Crickets! Cela ressemble plus à un périodique dans le Tribune qu’à une histoire vraie !" Dit il, incrédule, "…et vous voulez fonder une clinique privée pour moi, à ce point là ?"
"Oui! Vous pensez que c’est une bonne idée ?" Candy était enthousiaste.
« Bonne idée ? C’est une idée fantastique ! Mais je veux juste être sûr de quelque chose »
« Bien sûr »
« Quand tu te marieras avec cet anglais, tu devras m’inviter au mariage ! » Dit le Dr Martin, clingant de l’œil.



- Chapitre 7 -

Ma maison André était l'un des plus grands manoirs d'Amérique. Elle a été construite au moment où les familles ont dû montrer leur puissance et richesse en érigeant de tels grands édifices qui pourraient loger beaucoup de familles immédiatement, et aucune dépense n'a été épargnée pour l'ameublement. Elle ressemblait plutôt à un château français de la vallée de la Loire qu’à un manoir. Il y avait également des acres de terre comprenant un jardin anglais impressionnant avec un labyrinthe et orné avec de vraies statues romaines antiques.  Candy regardait autour, craintive. Elle avait oublié combien le manoir était grand et majestueux. Elle se rappelait combien il lui avait semblé immense lors du tour en avion qu'elle avait fait avec Alistair et les quelques jours qu’ils avaient passés là l'été dernier. En ce temps, elle  avait toujours le sentiment d'être un membre de la famille non désiré, d'être un genre de transgresseur… maintenant, là avec Albert, elle se sentait différente … maintenant, c’était comme si finalement elle avait sa propre maison … même si c’était une maison très grande.
Une équipe de domestiques leur souhaita la bienvenue. George fit les présentations du personnel, parmi eux il y avait James, chauffeur à plein temps, Jeeves maître d'hôtel anglais, et Betty, qui allait être à plein temps la servante de Candy quand elle résiderait au manoir.
« Tant de personnes… » Chuchota Candy quand ils eurent tous ont pris leur congé. Il y avait trois fois plus de domestiques qu'au manoir des Legrand.
« Ce manoir est trop grand à mon goûts… » Admit Albert. « Un jour, nous créerons une université sur ces terres, et ce sera le bâtiment principal… » Dit il. « Mais en attendant, aimerais tu une visite personnelle… tu n’es jamais venue ici, juste ? »
« Si, j'étais ici très brièvement l'été dernier… » Indiqua Candy, « Vous ferez vraiment une université ici… pourquoi pas maintenant ? »
"Bien parce que Elroy est très attachée à cette maison … c’est la maison de famille depuis longtemps … Je n’y ai personnellement aucun attachement et c’est de loin bien trop gros et ostentatoire opour moi … même si, cela vient à point pour recevoir des invités … prends Terry par exemple … il se sentira ici comme chez lui … »
« Terry… c’est exact … nous devons aller les chercher ! » Rappela Candy.
Candy s’arrêta alors. Ils avaient atteint le salon formel, qui était plein des portraits de famille. Là, regardant fixement vers elle, il y avait une peinture de Mary Cassatt 6 d'Anthony.
« Anthony ! » Murmura-t-elle. Anthony se tenait naturellement, tenant une rose blanche dans sa main droite.
« Oh… effectivement … je l’ai fait peindre quand il avait 12 ans … » Dit Albert.
Candy avança and regarda la peinture. "Il semble si plein de vie …" Murmura-t-elle, admirative. « Le peintre l'a capturé magnifiquement… »
« Oui, nous sommes chanceux d’avoir pu obtenir que Mary Cassatt le peigne et l’immortalise ainsi. C'est pourquoi nous devons tirer le meilleur de notre temps ici… nous ne savons pas combien de temps nous allons être sur cette terre… » Dit Albert, mettant sa main sur son épaule.
« Albert, mon fils… tu es ici ! » Indiqua une voix de femme plus âgée.
« Tante Elroy ! Bonjour… » Répondit Albert, la saluant formellement.
"Grand Tante Elroy!" Murmura Candy. Après l’épisode dans l’appartement hier, elle n’était pas très sûre de comment la grande dame la recevrait.
"C’est bien de vous voir … Nous avons passé une dernière nuit à notre appartement …" Continua Albert.
"Oh…Je vois…" Dit elle en les regardant. "C’est bien que je vous aie vus ; je pars pour Lakewood sous peu …" Les yeux d’Elroy étaient doux en regardant Candice Neige. "Candice, petite… puis-je te dire un mot ?" Demanda-t-elle poliment
Candy regarda Albert qui lui fit un signe. "Oui Grand Tante…" Répondit-elle.
Elroy la fit installer sur le canapé. Albert prit son congé et les laissa seules de sorte qu’elles aient de l'intimité. Candy sentaient ses genoux trembler… elle avait toujours respecté la grande tante, même si les déclarations hors de la bouche de celle-ci n'étaient jamais aimables ou compatissantes pour elle… elles étaient toujours pleines de dédain.
« Svp, assieds toi, Candice… » Lui fit elle signe. Toujours formelle au défaut, Elroy s’assit d'abord. « Je sais que les dernières heures ont été pleines de rebondissements, pour nous tous … » Commença-t-elle « et la profondeur de ces révélations a été grande pour moi, mon enfant… je veux te remercier personnellement du soin et de l’intérêt que tu as démontré à mon cher William Albert, et je veux également te faire des excuses pour le désordre dans… » elle ne pouvait pas se résoudre à dire « votre » « … l'appartement… avec le recul … ce… ce n’était pas approprié pour… »
"Grand Tante Elroy…Je fais juste ce que mon cœur me dit de faire … J’aimais Albert comme un frère depuis que je l’avais rencontré …il a toujours été si aimable, si utile, si perspicace… je ne pouvais pas le laisser seul souffrir dans l'obscurité de son esprit amnésique ou mourir de désespoir… qu’est-ce qu’ils allaient faire de lui… l'abandonner… »
« Oh dieu du ciel ! » Indiqua Elroy, horrifiée, reniflant son mouchoir. La pensée d’un Albert tourmenté et amnésique l’effrayait. « Peut-être ai-je été trop dure et trop rapide pour te juger, mon enfant …  après tout, Anthony et les garçons parlaient toujours en excellents termes de toi, et William évidemment, si étrange soit-il, je ne le comprendrai jamais, a vu quelque chose en toi qui l'a obligé à t’adopter… donc Candice, je te présente toute ma gratitude et mon respect … je ne suis pas trop âgée pour admettre mes défauts et j’espère que tu pourras me considérer comme une grand-mère… je ferai de mon mieux pour être là pour toi, ma Chère … »
Candy sentit son esprit tourner … cela se passait-il réellement ? La grande tante l'acceptait-elle finalement de tout coeur ?
"Oh! Grand Tante Elroy…puis je vous embrasser ?" Dit Candy touchée.
La dame inclina la tête et Candy l’embrassa promptement sur les deux joues. « Je souhaite que j’arriverais à être plus qu’une Lady, grand tante… sachez svp que je ferai de mon mieux … »
« Petite … une vraie dame connait le concept de noblesse oblige et le vit … peut-être ne savons nous pas qui étaient tes parents, mais tu portes quelque chose dans ton sang qui te fait vivre et que tu transmets à tous ce qui te rencontrent … j'étais aveugle et entêtée pour ne pas le voir… maintenant, dis-moi, qu’en est-il de ta situation avec le jeune Monsieur Grandchester ? »
Candy passa environ une heure à lui raconter l'histoire entière.
« Bien, je dois dire que… c'est une histoire tout à fait étrange, Candice… mais si toi et ce jeune homme sentez que vous faites ce qui doit être fait et que William vous a béni, alors tout ce que je peux demander est que vous me considériez comme un témoin quand le moment viendra … »
« J’en serais honorée, grande tante… »
« Je prends le congé, tu sais, je resterai à Lakewood pendant un moment… svp sache que je serai infiniment heureuse de t’avoir, si tu le désires … la maison est à toi maintenant… » Offrit-elle.
Candy inclina la tête. « Faites un bon voyage, grande tante Elroy… » Dit elle.
La dame plus âgée la regarda. Ses yeux étaient aimables avec elle maintenant. Elle se leva ensuite.
L'horloge du grand père sonna 11 heures du matin. « Terry ! » Murmura Candy. Elle se rendit dans le grand hall, où Albert disait au revoir à Elroy.
« Albert… j'ai presque oublié Terry… il pense probablement que je l’ai abandonné… »
« Je suis sûr qu’il n’en est rien, il sait que la journée d’hier était un peu folle … pourquoi ne l’appelle-tu pas … il y a un téléphone dans mon bureau … » Offrit Albert. Il indiqua le chemin à Candy.
Candy le suvit encore… elle devait prêter attention si elle ne voulait pas se perdre dans un manoir si énorme.
« Il est ici … il y a un standard à l'hôtel du congrès, et je sais que la suite présidentielle a un téléphone… et commodément, j'ai le numéro. » Il cligna de l’œil. 
Candy n'avait jamais utilisé un téléphone avant. « Heu… je ne sais pas l’utiliser… » Admit-elle.
« Oh ! Bien remédions à cela tout de suite. Tu vois, ceci est le récepteur… tu mets cette extrémité à ton oreille, c’est où tu écoutes, et cette extrémité doit être proche de ta bouche, c’est là que tu parles… et ici en bas… tu vois les numéros ? Compose 1000 et tu obtiendras l'opérateur… si jamais quiconque te demande, nous sommes André 0001… nous avons eu le premier téléphone de tout Chicago. » Expliqua-t-il. « Un jour, si tu es intéressée, je peux te dire comment tout ceci fonctionne… je voudrais qu’Alistair… il était complètement fasciné par la technologie du téléphone … » Signala-t-il, un peu triste.
Candy pensa que c'était un dispositif intelligent. Elle n’eut aucun problème de composition. « Opérateur, central de Chicago, puis-je vous aider ? » dit une voix de femme. C'était magique ! Pensa Candy.
« Le congrès, 2903 svp… » Indiqua Candy à l’opératrice. Comme c’était merveilleux de pouvoir parler au téléphone avec Terry !
« Le Congrès, 2903, un moment svp… » L'appel entra au standard d'hôtel, leur opérateur répondit. Candy demanda la suite présidentielle et fut transférée.
« Bonjour, suite présidentielle » Candy reconnut la voix du majordome.
« Bonjour … c’est Melle André … Je cherche Mr Grandchester … »
Candy pensa que cela sonnait tout défini.
« Tout de suite, mademoiselle… » la ligne craqua un peu. Candy pouvait entendre des pas au loin, puis une conversation insonorisée, puis approcher des pas.
« Taches de son ? Chérie, où es-tu ? Je suis comme un tigre dans une cage ici ! » Se plaint Terry immédiatement.
« Tu exagéres encore, n’est-ce pas ? » Elle rit presque dans le téléphone.
« Peut-être un petit peu … » Admit-il.
« Comment te sens tu ? » Demanda-t-elle, toujours inquiète concernant l’état de Terry.
« Mieux qu’un poisson dans l’eau … Ma mère s’est tellement bien occupée de moi que je ne peux vraiment pas me plaindre… » Terry était jovial… c’était si merveilleux de l'entendre de si bonne humeur !
« Écoute, je veux venir et vous emmener, d’accord ? » Lui demanda-t-elle.
« Candy, tu n’as même pas besoin de demander… Nous allons encore dormir sous le même toit ? » Toujours essayant de glisser une plaisanterie astucieuse dedans !
« Terry Grandchester ! L'opérateur écoute probablement ! » Le châtia-t-elle nerveusement.
« Bon, j’ai juste un peu amusé sa journée … tu sais ce que j'ai voulu dire, es-tu au manoir des André… tu dois y être si tu utilises le téléphone… »
« Oui… Albert et moi voulons venir pour vous chercher, si c'est d’accord avec ta mère. »
« Ça l’est… stp viens immédiatement… » Dit Terry impatiemment.



Eléonore et Terry avaient vu des domaines très grands, mais même Terry dut admettre que le manoir des André était un des plus grands qu’il avait jamais vus … et il en avait connu en Angleterre. Mais l'hospitalité véritable d'Albert et le grâce naturelle de Candy les aidèrent à se sentir vraiment à l’aise. Terry reçu une chambre juste à quelques portes de celle de Candy.
La majeure partie de la journée fut dépensée par Terry et Candy à explorer les environs ensemble. Il fut enchanté par les écuries et maudit son état actuel… il lui démangeait d’aller monter. Sa pièce préférée, cependant, fut la bibliothèque. Elle contenait une richesse de livres et de manuscrits ; la plupart d'entre eux très vieux. Il y avait quelques uns plus nouveau, cependant. « Un jour, j'aurai une bibliothèque aussi bien que celle-ci… » Se promit-il. Candy s’en fit une remarque mentale.
Les jours suivants furent consacrés à la relaxation, Candy et Terry oassaient beaucoup de temps dans la bibliothèque où Terry lisait ou répétait avec Eléonore. Candy quant à elle les regardaient ou écrivaient des lettres. Une après midi, Eléonore et Terry allèrent faire du shopping et Candy eut Archie, Annie et Patty pour prendre le thé. Là elle leur expliqua tout ce qui s’était passé. Candy était contente que finalement Archie et Terry aient mis leur animosité de côté.  Elle souhaitait seulement que Alistair soit là pour se réjouir de ses récentes heureuses nouvelles. Parfois, quand elle et Terry passaient leur temps dans la bibliothèque, elle le regardait en silence … tout semblait comme c’était autrefois … les évènements qui avaient provoqué son retour dans sa vie était si soudains et violents, et maintenant ils étaient paisiblement ensemble, et Terry regagnait sa force complète. Son visage n’était plus meurtri ou battu et son être tout entier reflétait la joie de vivre.
Terry lui avait donné le livre des poèmes de Robert Frost, « La volonté d’un garçon » pour qu’elle le garde. Elle en fut très joyeuse et les appréciait, spécialement un qu’il avait récité pour eux à la clinique … Une prière au printemps. Comme les dernières lignes lui chantaient la vérité maintenant …
Pour cela, c’est l’amour et rien d’autre, l’amour
Lequel est préservé de la puissance de Dieu
Pour sanctifier quelles extrémités lointaines Il veut
Mais lesquelles y a-t-il besoin que nous accomplissions…



Le vendredi 7 mai 1915 arriva, avec divers joueurs dans un état de secret. Candy, qui était toujours ainsi focalisée sur la récupération de Terry et sur les événements entourant la révélation d'Albert, avait totalement oublié son 17ème anniversaire. Cependant, Terry et Albert avaient prévu d'autres plans. Avec l'aide d’Eléonore, d'Archie, d'Annie et de PAtty, ils allaient lui organiser un dîner de fête d'anniversaire surprise.
Tard le jeudi soir, se tenait une réunion secrète dans le bureau d'Albert. Candy dormait tranquiellement pendant que se complotaient les festivités en son honneur.
« Je ferai la partie la plus facile… » Dit Terry, « … je l’emmènerai hors de la maison… la seule demande que j'ai est que vous vous assuriez qu’elle ait un grand gâteau. » Demanda-t-il, connaissant tout à fait l’appétit inssassiable de son aimée pour les pâtisseries et les mets cuits au four.
« J'essayerai de voir si je peux trouver une robe de thé de Lanvin pour elle ici à Chicago. » Indiqua Eléonore, « je voudrais vraiment qu’elle en ait une … »
« Il y a une petite boutique de France dans Magnificent Mile qui possède Lanvin et un certain Fortuny… ce n’est peut être pas de la collection printemps, mais ils devraient avoir… » Dit Archie immédiatement. Il ne pouvait pas croire qu'il avait cette conversation avec sa star préférée, qui était presque une partie de la famille maintenant.
« Oh, c’est merveilleux… vous aimeriez venir avec moi pour aider à la choisir ? … il me semble que vous avez un goût impeccable et que vous connaissez Candy mieux que moi. » Demanda Eléonore, ses yeux souriant au jeune homme élégant.
« MOI !!! ? » Demanda-t-il « Mais j’en serais honoré, ma Dame ! » Dit-il. « Cela vous dérangerait-il si Annie et Patricia venaient avec nous ? »
« Bien sûr que non, mon cher jeune Monsieur Cornwell … » Dit elle.
 « J'aimerais vous offrir à tous un petit cadeau, aussi … peut-être pourrions nous aussi bien prévoir un déjeuner ! »
Archie était plus haut que la lune. Imaginez, shopping et déjeuner avec Eléonore Baker ! Comme il aurait souhaité que son frère soit là. Ses yeux s’attristèrent un peu. Il n'avait plus eu de lettres d’Alistair ces dernières semaines.
« Je parlerai au cuisinier au sujet du menu… » Dit Albert, le plus gastronomique  du groupe « que diriez-vous d'un potage succulent de concombre pour commencer, puis d’un plat principal avec de la purée de pommes de terre, des petits pois, des épinards écrémés et des puddings de Yorkshire… j'ai deux ou trois bouteilles alléchantes de Rothschild 1898 dans la cave qui devrait bien convenir … puis bien sûr le fromage … je dois m'assurer que j'ai la pâte de coing pour le manchego. » Réfléchit-il.
Ainsi en fut décidé. Candy ne suspecta rien le matin suivant, et Terry ne fit rien pour évoquer quoi que ce soit concernant son anniversaire.
Ils prenaient le petit déjeuner en plein air sur le patio du manoir, avec une vue merveilleuse sur le jardin anglais avec son labyrinthe.
 « Si je ne le savais pas, je penserais pour un instant que nous sommes en Angleterre… » Dit Terry, prenant une gorgée de son thé. C'étaient les moments qu’il préférait avec Candy ; quand ils étaient détendus, en pleine intimité et appréciant juste la compagnie l’un de l’autre.
« Tu regrettes l’Angleterre ? » Demanda Candy. Le soleil commençait à briller intensément, ainsi elle ouvrit son parasol. La poignée d'albâtre avait été découpée pour ressembler à la tête d'un cygne.
« Pas autant que j’aurais pensé … tu m’as manqué beaucoup plus que l'Angleterre, en vérité… » Dit il, ses yeux la regardant très profondément. Il était vêtu d’un costume élégant en toile colorée, le plus approprié pour un jour de mai.
Candy timidement observa ses yeux. « Tu sais, nous devrions aller voir le Dr. Martin aujourd'hui… je pense que tes points sont prêts à être enlevés … »
« Impeccable ! Je dois dire Tâches de Son, s’il n’y avait pas l'huile d'olive, je me serais gratté à la mort… je suis prêt pour que les sutures partent… » Dit-il, soulagé que maintenant la journée avait un but et qu’il pourrait emmener Candy confiante loin de la maison.
« Tu vois ! Et tu t’es plaint au sujet de sentir comme une salade… » Lui rappela Candy, « également, le Dr. Martin devrait effectuer un rapide test pour le tétanos… je pense que tu ne l’as pas, mais nous devons nous en assurer… »
 « Ce serait de bonnes nouvelles… plus tôt je pourrais rentrer à New York, mieux ce sera. » Dit il, se levant et allant vers le rebord. Il scruta le jardin.
Candy comprit. Plus tôt il retournerait à New York, plus vite il pourrait regagner son élan dans sa carrière et plus vite il serait capable de parler avec Suzanne. Elle redoutait de ne plus l'avoir quotidiennement à ses côtés, mais ils étaient tous les deux d'accord sur son plan. Elle le rejoint et mit sa main sur la sienne.
« Tu me manqueras Terry … Je remercie Dieu que tu ailles mieux … J’étais si inquiète et mortifiée quand tu es arrivé à la clinique … tu ne sais pas que tu es passé si près de la mort… qui aurait vraiment fait ma misère et ma douleur complète… si tu étais mort devant moi… » Indiqua-t-elle avec un léger frisson.
« J'étais mort, Candice… je suis mort le jour où tu as quitté New York… je me sens renaître maintenant… » Dit il, la prenant dans ses bras et lui donnant un bisou sur la joue. « Bon maintenant, nous irons voir le bon Dr. ? »
« Oui, et tant que nous serons dehors, je pourrais aussi bien acheter quelques cadeaux pour les enfants de la Maison Pony … puisque je me dirigerai là quand tu seras parti… » Dit elle.
`Parfait ! ‘ Pensa Terry pour lui-même `… plus nous resterons hors du manoir, mieux ce sera … et en plus je l’aurai pour moi tout seul ! '
« Terry ! Tu n’as pas entendu ce que j’ai dit ? » Demanda Candy, réalisant que Terry était perdu dans ses pensées.
« Oui, chérie ? » Terry refocalisa ses yeux sur les siens.
« Je disais, pourquoi ne retournerions nous pas à Magnificient Mile … il y a de bonnes boutiques de jouets là … » Dit Candy « De plus nous pouvons déjeuner au Drake … »
L’esprit de Terry n’en fut pas très heureux … s’ils allaient aussi à Magnificent Mile, ils couraient le risque de rencontrer sa mère accompagnée d’Archie et des filles. Il décida cependant de tenter sa chance, en majeure partie pour ne pas éveiller de soupçons. 
"Bien sûr, Amour … en plus je t’aurai à déjeuner …" Il souriait.



« Vous avez une bonne santé et une bonne constitution générale, jeune Grandchester… » Dit le Dr. Martin, retirant le dernier point. Candy l’aida à finir la tâche en essuyant doucement le secteur et en remettant à Terry son tricot et sa chemise pour qu’il puisse ensuite finir de se rhabiller. Elle fut soulagée de voir la blessure guérie. « Vous avez guéri beaucoup mieux que je ne l’aurais pensé … et votre analyse de sang est claire, sans aucun tétanos… vous êtes donc un imbécile chanceux, vous savez cela ? J'ai perdu quelques patients au cours des dernières années à cause de bagarres au couteau dans des bars … »
 « Un petit peu de chance … » Dit Terry, soulagé. « Je devine que je partirai pour New York dans deux ou trois jours… » Pensa-t-il tout haut.
`Si tôt !’ Se dit Candy pour elle-même, sentant son cœur se serrer
« Je vais être à la Maison Pony pendant quelques mois, Dr. Martin, mais je suivrai avec vous les progrès de la nouvelle clinique… » Indiqua Candy, remettant tout en ordre et étant prête pour partir.
 « Tu ne sais pas à quel point le mot au sujet de la nouvelle clinique est reçu… chacun ici est impatient de l'avoir maintenant… ton idée était de pur génie, jeune dame… » Dit le Dr. Martin. La nouvelle clinique était maintenant sa raison de vivre et lui donnait le but et la direction. Il constatait qu'il n'avait plus eu besoin d'alcool comme béquille.
« J'essaye juste de promouvoir votre idée originale, Dr. Martin… » Dit elle, l'embrassant sur la joue.
«  Bien alors, jeunes gens … Terry, si je ne vous vois pas pendant un moment, Dieu m’entende … je souhaite que la prochaine fois que je vous vois, ce sera en tant que marié, hein ? » Dit il.
« C’est le plan, Dr. Martin… » Dit Terry, alors que Candy rougissait. « Merci, encore… vous m’avez sauvé la vie… »
 «Les médecins fournissent la technologie et la science, le patient fournit la volonté de puissance, jeune homme… jamais lu Friedrich Nietzsche 7 ? Vous semblez une personne qui… »
« Un peu … Je le revisiterai, ça sera peut-être plus révélant à présent … » Dit Terry, prenant note mentalement de ça « Cependant certaines prières d’un ange infimière aux tâches de son peuvent aider aussi bien … » Il regardait Candy avec des yeux d’adoration.
Avec cela, ils se dirent au revoir et ils se dirigèrent vers où James les attendait avec la voiture.



Terry était un peu sur le qui vive tandis qu'ils étaient au Magnificent Mile. Il espérait secrètement qu’ils ne flanaient pas dans le secteur de shopping de sa mère. Fort heureusement, Candy était seulement intéressée par le magasin de jouets. Inhabituel chez elle, elle ne mentionna rien au sujet du déjeuner jusqu'à ce qu’il soit une heure.
Elle donna à James tous les sacs de courses avec les présents. « Je pense que je voudrais déjeuner. » laissa-t-elle finalement entendre à Terry.
« Quand tu veux Chérie … Où allons nous ?
« Drake a une belle Palm Court avec un beau menu … » Lui rappelant sa suggestion de plus tôt.
« Cela semble bien … à pieds ou en voiture ? » Répondit Terry.
« En voiture… ce n’est pas loin, mais de cette façon James peut prendre quelque chose à manger lui aussi … »
Ainsi ils y allèrent. Candy était animée, parlant de son prochain séjour à la maison Pony. Terry délectait ses oreilles de son enthousiasme. Sous peu ils arrivèrent chez Drake et prirent le chemin de la Palm Court.
« Deux, svp… » Dit Terry au Maitre d’hôtel « … si vous avez un salon privé, ce serait mieux. »
« Immédiatement, Monsieur… Mademoiselle… » Dit il, leur faisant signe de le suivre.
« Salon privé ? » Demanda Candy.
« Oui… je peux décider de voler quelques baisers à tes lèvres entre les coups … » Dit Terry avec une grimace espiègle.
« Tu sembles penser que je peux te trouver plus intéressant que ma salade du chef… » Souffla Candy, en plaisantant aussi bien.
« Le goût de mes lèvres sera l'ingrédient absent, taches de son… » Dit Terry, puis un groupe attira son attention. Bon dieu, de tous les endroits il fallait tomber sur eux ! Pensa-t-il rapidement. Il rajusta où il marchait, imperceptiblement de sorte que Candy ne suspecte rien. Peut-être de cette façon, même si elle se tournait pour le regarder, elle ne les verrait pas. À son soulagement, le maitre d’hôtal était les emmena loin d’eux.
Cornwell aussi avait vu Grandchester de loin et dit, "Mon dieu! Ils sont ici ?!"
"Qui ?" Demanda Annie. Patty et Eléonore Baker étaient plongées dans une conversation au sujet de Candide de Voltaire.
Ils avaient fini leur repas qu’ils prolongeaient par des cafés expressos.
« Qui bien sûr … Candy et Terry … ne regarde pas ! » Indiqua Archie, évitant ses yeux.
« Maintenant quoi ? » Chuchota Annie. Elle avait peur que le plan de la journée entière tombe en morceaux.
« Phew ! Regarde comme ils se dirigent vers le salon privé … » Indiqua Archie. Le salon avait un rideau qui préservait l'intimité complète. Grandchester, pourrait-il avoir une idée inappropriée ? Pensa-t-il. Il remarqua alors que le noble ne garda pas le rideau fermé une fois qu'ils furent installés.
"Eléonore, Patty…nous devrions partir…Terry et Candy arrivent justement pour déjeuner …" Dit-il, les interrompant poliment.
"Ici ?" Dit Eléonore, trouvant cela drôle.
« De tous les endroits où manger à Chicago ! » Patty souriait, jugeant la coïncidence amusante.
Sur ce, ils réglèrent leur addition et partirent discrètement.



Candy ne suspectait rien quand ils rentrèrent au manoir André. Après le déjeuner, Terry était parvenu à l’entraîner vers d’autres achats, cette fois à la librairie. Il proposa d’acheter plusieurs livres classiques pour les enfants de la maison. « C’est meilleur pour commencer à intéresser des jeunes à la littérature, tâches de rousseur… c'est une honte que je n’aille pas directement leur faire la lecture… » Réfléchit-il. Avant qu'ils soient rentrés, c'était la fin de l'après-midi. Ils descendirent de la voiture et commençèrent à gravir les escaliers de marbre du manoir. Jeeves les accueilli châleureusement quand ils entrèrent dans le grand hall. « Service de thé, Mlle Candy ? » Demanda-t-il.
« Pas aujourd'hui, Jeeves, merci. » Dit elle. Leur déjeuner était si tardif et ils avaient déjà eu du thé avec des bonbons après le repas.
« Comme vous voulez… » Dit il, s'excusant avec les paquets que James avait apportés. Il se dirigea vers l’étage par le grand escalier à la chambre de Candy.
« Je pourrais prendre un bain… » Indiqua Candy, un peu épuisée. Elle fut étonnée que Terry la suivait. `Il doit être vraiment à l’aise, s'il fait ça … Pensa-t-elle pour elle-même.
« Moi aussi … Dommage que nous ne puissions pas le prendre ensemble… » Dit-il, juste avec un brin de sensualité.
« Terry ! » Dit elle, scandalisée.
« Taches de son, tu m’étonnes… après m’avoir personnellement baigné quand j'étais sans connaissance… pourquoi tant de pudeur … As tu vu quelque chose que tu n’as pas aimé ? ? » Poussa-t-il, de bonne composition.
« C’était différent ! ! » Dit elle, complètement outrée, rougissant follement.
« Quand nous serons mariés, cela ne le sera pas… tu t’habitueras, tu verras … » Lui dit il, ses yeux scintillants.
« Mais nous ne le sommes pas maintenant, ainsi ne me parle pas comme cela avec ce regard sur le visage ! » Elle ne pouvait pas croire qu'ils avaient cette conversation.
« Comme quoi, chérie ? » Dit-il, jouant l'innocent.
« Comme ce que tu fais en ce moment ! » Quoiqu'elle succombe aux regards qu'il lui donnait, son sens de la pudeur dépassait celui des sentiments s’agitant en elle.
« Dieu a créé Adam et Eve sans vêtements, dois je te le rappeler, amour… » Dit-il, appréciant le peu d'effet. « Le corps humain n'est rien à avoir honte… tu devrais savoir cela, avec tes leçons d'anatomie… »
« Terry ! » Candy devenait encore plus rouge.
« Quoi Terry, amour… » il essayait de maintenir son visage droit.
« C’est différent ! Quand tu étais mon patient c’était différent ! » Dit elle.
« Pourquoi est ce différent… tu m’aimes moins qu’en tant que patient ? »
« Non ! Naturellement non ! Mais tu ne comprends pas que… c’est différent ! » Candy devenait agitée et davantage embarrassée par le moment.
Terry décida de la laisser aller… il pourrait la faire devenir mal à l’aise et la dernière chose qu'il voulait était d'obtenir sa fureur avant le dîner.
« Ne t’inquiète pas Candy … je comprends… tu es une infirmière très professionnelle et focalisée sur ta tâche … tu ne peux pas penser de cette façon quand tu travailles … c’est pareil pour moi au théâtre… » Dit il, changeant de sujet, « Peux tu imaginer, si je parviens à embrasser mes partenaires de la même manière que j'embrasse mon aimée … je dois feindre pour rendre cela vrai mais je ne peux pas verser mon âme dans chaque baiser… qui est seulement réservé pour toi. » Dit il, picotant son front. « Écoute, tôt ce matin j'ai pris la liberté de demander au cuisinier de préparer un repas spécial pour nous ce soir… juste nous… qu’en pense tu ? » Dit il.
Candy était soulagée que la conversation ait pris un autre chemin. « C’est merveilleux, Terry ! Mais à quelle occasion ? » Sa voix était heureuse.
Terry ne pouvait pas encore croire qu'elle ne se souvienne pas, bien qu’il était parfait qu'elle ne se rappelle pas … la surprise allait vraiment être grande pour elle et il imaginait son visage illuminé quand ça se produira.
« Parce que … » Dit il



Candy prit grand soin de sa toilette personnelle pour soirée. Elle voulait sembler fabuleuse pour Terry. Betty, sa servante personnelle, s’affaira autour d’elle.
« Tellement belle, comme Madame Rosemary ! » S’exclama-t-elle pendant qu'elle mettait la touche finale. Candy semblait bien plus grande … belle et adulte. Elle portait une robe du soir vert-foncé en soie lourde de duponi. Elle avait été étonnée de la trouver sur son lit, avec une note de Terry, disant que c'était un cadeau.
« Vous avez connu Mme Brown ? » Demanda Candy. Elle devait admettre qu'elle aimait ce qui lui était reflété dans le miroir.
« Oui ma chère … j'étais son aide personnelle. La créature la plus merveilleuse qui ait jamais été … si belle, si aimable, si douce … il n’y a eut personne comme elle, excepté vous, Mlle Candy. » Dit Betty, essuyant une larme, « Monsieur Grandchester sera enchanté de vous ce soir ! » Prédit-elle.
Candy se leva. « Il est temps que je le retrouve pour le dîner… » Dit elle. Soudainement elle se demanda où tous les autres étaient allés … elle n'avait vu quiconque de toute la journée.
Ponctuellement, on frappa à la porte de sa chambre à coucher. Candy savait que c'était Terry.
Elle ouvrit la porte et le trouva là, avec un grand sourire sur le visage. Il était impeccablement habillé pour le dîner avec une cravate blanche. Ce qui est probablement un des achats lors du shopping avec Eléonore… Pensa Candy pour elle-même.
« Tu sembles exquise, Candice… » Admira-t-il, prenant sa main enfilée de gants et l'embrassant. Candy put sentir la chaleur de ses lèvres par le tissu.
« Tu es très élégant aussi … » Répondit-elle, « Nous y allons ? »
« En avant ! » Dit-il. Ils commencèrent à se diriger vers le grand escalier. Candy réalisa alors qu’il était tout sombre, allumé par des bougies seulement. Pendant qu’ils atteignaient la tête des escaliers, sorties de nulle part, des notes de la chanson d'amour extraite de Romeo et Juliette de Tchaikovsky commencèrent à jouer. Candy vit un quartet au pied des escaliers.
 « Wha… » Haleta Candy.
« Je t’ai dit que c'était une soirée spéciale… » Chuchotta Terry dans son oreille. Ils se rendirent en bas des escaliers. Le manoir entier s’alluma doucement en lumière de bougie. Candy se sentait balayée par l’instant et Terry savourait chaque moment avec elle. Quand ils atteignirent finalement la salle à manger, elle vit qu'elle était également allumée par une paire de grands chandeliers allumés de douze chandelles argentées. Alors elle vit alors pour huit.
« Terry… pourquoi y a il un couvert pour huit ? » Demanda-t-elle, perplexe.
Terry renversa l’interrupteur du grand lustre de la salle à manger et de leurs place, Albert, Eléonore, Archie, Annie et Patty hurlèrent, « Surprise ! ! Joyeux anniversaire ! ! »
Les mains de Candy volèrent à sa bouche comme les larmes du bonheur coulèrent sur ses joues. C’était l'un des moments les plus heureux de toute sa vie.



Le dîner fut joyeux, la conversation animée et la nourriture excellente. Candy s'était rendue compte que le dressage de couvert supplémentaire était pour Alistair et elle aurait chèrement espéré de tout son coeur qu'il puisse être là. Après le service du fromage, Albert se leva. « Mes chers amis, portons un toast à notre Candy bien aimée … son amitié, amour et fraternité nous a amenés tous ici à célébrer son anniversaire… puisse-t-elle toujours connaître tout notre amour pour elle et bénissons la pour le cadeau de sa vie en nos vies… »
« Bravo bravo ! » Applaudissèrent-ils tous, personne plus sincère que Terry. Candy se leva à son tour et dit, « Pour peu je l’oublie, puisque j’y suis parvenue en faisant tellement de choses toute la journée, je veux souhaiter un joyeux anniversaire à ma soeur, Annie… c'a été un long, un curieux chemin depuis la maison Pony, et puisse nos routes de la vie continuer à rester en parallèle… et à vous tous… merci du meilleur anniversaire que j'ai jamais eu… ! » Dit elle, retenant des larmes de joie.
« Bravo, bravo ! » Répondirent-ils.
« Nous devrions nous retirer au salon pour nos digestifs. » Dit Albert, et ils le suivirent. Ils entrèrent dans la pièce et s’installèrent confortablement. Un feu était allumé dans la cheminée.
« Maintenant, quelques cadeaux… » Dit Albert, remettant à Candy un paquet. « C'est pour toi, Petite… » Dit il. Les yeux de Candy s’agrandirent … le dîner n’était donc pas une surprise suffisante ?
« Oh, tu n’aurais pas du … dit elle. Elle ouvrit la petite boite. C'était une broche de camée sur un tissu de tartan André. « C’était à Rosemary » Dit Albert, « elle serait contente de savoir que tu l’auras dorénavant… »
« Oh ! Merci… Albert ! » Dit Candy, émue, étreignant Albert.
« Mon tour, Candice… » Dit Terry, lui remettant une petite boîte rectangulaire. Terry était parvenu à demander à Albert d'obtenir quelque chose pour lui, puisqu'il ne pourrait pas y aller lui-même. Albert avait réussi à trouver ce que Terry avait demandé, selon ses caractéristiques très détaillées.
« Oh… quand es-tu allé faire des emplettes ? » Demanda-t-elle.
« J'ai mes hommes de main pour me seconder … pourquoi ne l’ouvre tu pas ? » Dit il.
Candy ouvrit la boîte et trouva un stylo-plume Dupont en or plein. Le dessus du capuchon portait une émeraude de cabochon. C'était une pièce parmi les plus belles et les plus fonctionnelles de l’art.
« Tu aimes écrire des lettres, ainsi j'espère que l’utiliseras pour toujours… » Sourit Terry.
« Oh… Terry… merci ! » Dit Candy. Elle se retin de lui donner un remerciement plus intime, puisqu'ils étaient entourés de tous les autres. « C’est si beau… » Admira-t-elle.
« Maintenant, c'est le notre… » Eléonore, Archie, Annie et Patty s’avancèrent vers Candy en tenant une énorme boite.
« Pour moi ? Mais … »
« Ton cousin est un plaisir pour aller faire des emplettes … » Indiqua Eléonore, « j'aimerais aller faire des emplettes avec lui encore… » Archie souffla considérablement.
« Ouvre-le, Candy ! » Dit Annie excitée.
Candy s’exécuta. Il y eut un bruissement de papier et de tissu. « Oh ! » Haleta-t-elle stupéfaite.
Il y avait une robe de thé Lanvin, juste comme Eléonore, sauf qu’elle était en vert émerause. Candy la tendit vers le haut en effleurant le tissu de soie.
Albert siffla sous son souffle. Terry tenait ses émotions à l'intérieur de lui. Elle va être franchement magnifique dans cela… mes yeux se régaleront d’elle…
« Oh… merci… je vous remercie tellement… ça a été le meilleur anniversaire de tous ! » Dit elle, se levant et étreignant chacun.
Albert est levé et tamisa les lumières dans le salon. Les employés amenèrent alors un gâteau de 3 niveau, tout embrasé avec 17 bougies. Ils commencèrent tous à lui chanter « Joyeux anniversaire ». Quand ils eurent fini, Albert dit « Vas y, petite, fais un vœu … »
Candy ne savait pas quoi souhaiter. Tout ce qu’elle avait toujours voulu était devenu réalité. Quoi que, il y avait encore une chose.
« Pour Alistair … pour son retour sain et sauf » Souhaita-t-elle secrètement, de tout son cœur.
Elle prit une respiration profonde et souffla les bougies. Elle les éteignit toutes.



Le groupe resta pendant un moment dans le salon après le gâteau et le café, jouant aux comparaisons. Quoiqu'ils aient été dans des équipes de commutation, il y avait un peu de concurrence entre Terry et Eléonore… ils étaient évidemment les meilleurs pour faire des comparaisons, avec tout le Shakespeare et autres classiques qu’ils connaissaient.
Eléonore était maintenant en défi avec Terry. « La course de l’amour véritable … » Commença-t-elle. Elle avait appris que Terry devrait être un peu séparé de Candy pendant le dîner et décida de lui permettre une certaine évasion de cela. Terry dut compléter la comparaison à ce qu'Eléonore faisait allusion.
Patty, qui gardait les points et le temps, indiqua, « cinq secondes… »
Terry alla vers Candy, se mit à genoux, puis commença … « n’a jamais fonctionné sans heurts 8 … » mais ensuite il continua,
 « Je ne veux à l'union de deux âmes sincères
Admettre empêchement. L'amour n'est point l'amour
S'il change en trouvant ailleurs le changement,
Ou s'éloigne en trouvant en l'autre l'éloignement.
Oh non ! il est un phare au regard immuable
Fixé sur la tempête et jamais ébranlé !
Pour tout navire errant il est l'astre qui guide,
Dont on prend la hauteur, mais ne sait l'influence.
L'amour n'est point le jouet du Temps, dont la faucille
Emporte en son croissanr les joues et lèvres roses ;
Il n'est pas altéré par les jours, les semaines,
Mais endure et survit jusqu'à la fin des temps.
Si ceci est une erreur, contre moi démontrée,
Nul n'a jamais aimé et je n'ai rien écrit.9 »
Malgré la présence de chacun, il prit sa main gantée et l’embrassa doucement.
« Bien, mon fils. » Eléonore rayonnait.
Les joues de Candy étaient empourprées. C'était la plus publique déclaration de son aimé devant sa famille et ses amis qu'il ait jamais faite. « Je… je dois aller à la salle de bain… » Dit elle, s'excusant.
Terry l’aida à se lever et sourit. Sa timidité ne l'avait jamais tracassé… il la trouvait tout à fait délicieuse.



Candy revenait de la salle de bain et traversait le grand hall quand elle entendit le bruit distinct d'une voiture. Curieuse, elle alla en avant de Jeeves qui avait entendu la même chose. Elle ouvritla porte, et elle vit que sa sensation avait été correcte. Une voiture arrivait.
« Qui cela peut-il être ? » Se demanda-t-elle, la nuit revêtait son manteau foncé et la pleine lune ne révélait rien.
Elle descendit les marches pendant qu'elle voyait une figure masculine sortir avec grande difficulté de la voiture dans un énorme effort. La figure ne semblait pas  utiliser ses bras.
« Vous avez besoin d'aide, Monsieur ? » Demanda-t-elle, venant plus près.
« Je suis finalement à la maison… » Indiqua Alistair, s’écroulant complètement, épuisé mais heureux.
Candy laissa alors échapper un cri de joie de toute sa force. Elle s’arrêta d'étreindre Alistair parce qu'elle vit que ses deux bras étaient dans des bandages.
Cependant, et en dépit d'être si loin de l'entrée principale du manoir, Terry seul entendit ce qui ressemblait à des cris de la part de Candy et se leva comme un ressort pour aller voir ce qui se passait. « Candy ! » Dit il, répondant à sa voix, s'éloignant rapidement du salon pour aller vers où il l’avait entendue crier.
« Qu’est ce qui s’est passé ? » « Qu'y a-t-il ? » « Où est-il allé ? » « Qu’est-ce qu’il prend à Terry ? » Se demanda chacun, le suivant d’un seul coup.
Terry courut à l'entrée principale et vit le visage de Candy aider Alistair à gravir les marches de marbre. Elle pleurait de joie. « Comment as-tu su que nous étions ici ? » Demanda-t-elle.
« J'ai juste eu une sensation… » Sourit il avec un clin d'oeil. « Plus, quelqu'un qui m’est cher fête son anniversaire, n’est-ce pas ? »
« Alistair Cornwell ! » Haleta l'aristocrate quand il vit qui il était.
« Terrence Grandchester… » Dit Alistair, étonné de voir Terry là au manoir des André … ce qui pouvait seulement signifier une chose… « Bon dieu … quand vous êtes vous mariés tous les deux … quand tu es allée à New York, Candy ? » Demanda Alistair, tout heureux. Il ne se rappelait pas avoir reçu la moindre lettre mentionnant cela aux nouvelles.
« Heu… ce n'est pas tout à fait l'histoire… » Indiqua Candy, rougissant un peu, « oh Alistair ! Tu es de retour … tu es revenu à la maison… » Dit elle, soulagée.
« Bien, mes deux bras se sont cassés quand mon avion s’est écrasé pendant un combat … heureusement j'ai survécu à l'accident… les français ont décidé qu’il était mieux de me rapatrier … mais tu as raison… je suis à la maison… » Expliqua Alistair.
À ce moment-là, ils rejoignirent la petite fête. Il y eut des cris aigus de plaisir, des étreintes profondes. Personne n'était plus heureux que Patricia, qui ressentait à nouveau son être tout entier, et Archibald, qui sentit finalement que ces derniers mois d'agonie, d’angoisse et de détresse étaient terminés.



Candy était sur son cinquième mystère de son chapelet. C'avait été un anniversaire très passionnant pour elle. Elle consacrait la série entière de prières au remerciement pour le retour d’Alistair. La cheminée dégageait une chaleur confortable et faisait l'éclat de son nouveau miroitement en robe de thé en soie dans une lumière clignotante. Elle commença par les litanies et finit sa prière, remettant son chapelet dans sa boîte laquée. Elle considéra le feu avec penchant, se rappelant quand elle et Terry s'étaient assis devant la cheminée au manoir des Grandchester en Ecosse. Elle se demandait si Terry était en train de dormir ou non … comme elle souhaitait pouvoir profiter de ce moment avec lui, spécialement maintenant qu’il avait décidé qu’il partirait dimanche.
Elle fut effrayée d’entendre ce qui ressemblait à une lumière frappant sur la porte. Elle pensa que c'était son esprit, fatigué par les événements du jour, mais d'autre part elle l'entendit à nouveau. Un peu plus insistant mais encore léger. Puis, par le trou de la serrure vint un chuchotement rauque.
 « Taches de son … ouvre la porte et laisse moi entrer ! »
Candy, déconcertée, se leva et alla vers la porte. Elle l'ouvrit tranquillement et il y avait Terry.
Pendant un moment, il prit son souffle … Candy portait la robe de thé que sa mère lui avait donnée comme cadeau d'anniversaire, ses cheveux étaient lâchés, et la cheminée en arrière l'éclairait. Elle était ravissante.
« N’est-ce pas une vue pour les yeux endoloris… » il sourit, très heureux du tableau devant lui.
« Terry ! Qu’est-ce que tu fais ici ! » Haleta-t-elle, le tirant, espérant que personne ne l'avait vu venir à sa chambre à cette heure.
« Que pense tu que je fais ici ? » Dit il, son demi sourire plus espiègle que jamais. Il la prit par les épaules. La soie était chaude et glissante dans ses mains. « Je ne pouvais pas dormir… je continuais inlassablement à nous voir devant la cheminée en Ecosse et je voyais juste tes yeux … en outre, j’ai à peine eu quelques instants seul avec toi pendant le dîner et la soirée … ma jolie Juliette … »
Candy sentit ses mots la saisir au cœur même de son être et elle trembla involontairement. « Je ne pense pas que c'est une bonne idée que tu sois venu… il est passé l’heure d’aller au lit … » Bégueya-t-elle. Son impulsion s'était activée. Terry était dans une version pour homme de la robe de thé, sans aucun doute qu’Eléonore lui avait donnée. C'était le modèle de Paisley, aux nuances de marine et de Bourgogne. Ses pantoufles étaient en velours. Ses cheveux étaient lâchés et sur ses épaules. Il avait le regard un peu plus Bohème que d'habitude, qui lui allait tout à fait bien. Encore une fois, ce parfum intoxicant l’enveloppa.
« Je ne suis pas ici pour mettre ta vertu en péril, Mademoiselle Tâches de Son … tu devrais me connaître à ce jour… » Dit il, la tenant de plus près. Sa beauté, sa personne et son parfum de rose de bruyère l'enchantaient.
« Terry… tu me rends nerveuse … pourquoi es tu venu ? »
« Tu m’a appelé, Candy … » Répondit-il. Sa voix lui caressait les sens.
« Je t’ai appelé ? Comment … »
« Ton esprit m’a exigé … c’était clair comme le jour pour moi… je nous ai vus devant la cheminée en Ecosse juste il y a quelques instants … et j'avais juste la nécessité irrepressible de venir te voir … »
Candy se recula un peu … était ce possible qu’il s’agisse d’une sorte de profonde connexion entre eux ?
« Je peux partir, si tu veux … bien que je préfère considérablement cette pièce que ma chambre à coucher d'invité d’honneur des André … comment je souhaite que nous soyons toujours dans ton appartement, moi dans la couchette inférieure, toi sur celle du dessus… ta respiration … regarder dehors la lune avec toi … » sa voix était douce.
Candy se sentait moins appréhensive. « Bon … reste svp Terry… peut-être que je t’ai appelé avec mon esprit… J’ai fini mon chapelet et alors j'ai pensé beaucoup à l'Ecosse … »
« Là, tu vois ? Ce gentleman est toujours à sa demoiselle aux Tâches de Son et appelle … »
Candy voulut se diriger vers le canapé, mais Terry la tint plus près.
« Tu sais, maintenant que je pense à ça … nous avons des choses non terminées d'Ecosse … » Sa voix était sérieusement amoureuse.
« Nous … Nous … avons ? » Demanda-t-elle, devenant nerveuse.
« Oui, nous en avons … » sa voix devenait plus profonde. « Tu as une dette impayée envers moi que tu as essayé d’éviter lâchement … »
Il se pencha et toucha légèrement ses lèvres avec les siennes. « Et maintenant je veux le paiement complet … » Chuchota-t-il, comme il prit sa bouche avec la sienne. C’était différent de n'importe quel autre baiser que Candy avait éprouvé avec lui. Ce baiser, c’était comme si Terry versait toute sa passion dévouée pour elle en elle, la faisant se sentir si étourdie et chaude et tintante et faible et tellement aimante en même temps. Pendant une seconde, elle ne sut pas que faire ou répondre, ainsi elle céda à sa première impulsion qui était de renvoyer le baiser en nouant ses mains à la base de son cou. Elle pouvait sentir ses cheveux châtaigne foncés contre ses mains et la fit trembler intérieurement quand il se déplaça sur sa peau. Elle se sentit possédée par lui et immédiatement, elle se sentit féminine et encouragée pour la première fois de sa vie.
Terry, qui était doublement éxcité de sa réponse commença à l'embrasser avec plus d'ardeur. À son plaisir, elle le suivit. Un désir profond commença à se développer en lui… il sentit alors comme une tension en lui ….alors il réalisa qu’il devait s'arrêter.
« Je t'aime, ma belle, ma douce tâches de son … » Dit il, en s’écartant d’elle.
« Te… Terry » Dit-elle, sa voix changée.
« Suis je allé trop loin, mon amour ? » Lui demanda-t-il tendrement, caressant sa joue.
« Je ne sais pas ce qui est trop loin… » Murmura-t-elle.
Terry savait qu’il devait changer d’ambiance, ou bien il allait devoir quitter la pièce par crainte de ne pas pouvoir se retenir.
« Allons nous asseoir devant la cheminée… » Dit-il, prenant sa main et la menant là.
Elle suivit. Quels étaient ces étranges sentiments qui se bousculaient en elle ?
Ils s’assirent un à côté de l'autre, Terry avec son bras autour de ses épaules, et ne dirent rien… rien n’avait besoin d’être dit. Ils pouvaient entendre la respiration de chacun et le calme tranquille de leurs âmes. Candy pouvait juger comment sa respiration redevenait lentement plus calme la ramenant à son état normal. Elle reposa sa tête sur son épaule.
Terry ferma ses yeux et caressa ses cheveux.
« Je ne veux pas t’effrayer Candy, avec mes expressions physiques de l'amour pour toi … tu m’incites à faire les choses dans l’ordre … » Dit il finalement.
« Je ne suis pas effrayée … juste je ne m’étais jamais sentie de cette façon avant… » Répondit-elle, doucement. « Je souhaite… Je souhaite que nous soyons mariés et que je retourne à New York avec toi… »
« Qu’est-ce que tu sens, amour ? » Demanda-t-il. Il voulait entendre comment elle le décrirait.
« Je me sens comme un petit oiseau, volant joyeusement par le ciel, chantant … le chant tellement joyeux comme toute la création de Dieu. » Dit elle, rêveuse.
« Tu es le petit oiseau bleu alors, chérie… » Dit il, souriant.


- Chapitre 8 -

Le lendemain matin, Candy revenait de la salle de déjeuner avec Terry quand elle vit Eliza descendre l'escalier principal. Elle était venue pour rassembler le reste de ses affaires. Leurs regards fixes - Candy impassible ; Eliza semblait être dans un mélange d'ennui et de résignation. `Candice… Terrence " Dit elle, les saluant, sans aucune chaleur. Ses entrailles se retournaient de voir le couple, se tenant le bras l’un l’autre, tellement clairement heureux et infiniment amoureux. Terry semblait en fait plus beau que jamais.
« Eliza… » Répondit Terry, brusque. Il n'était pas heureux d’aller au devant d’elle.
« Eliza… » La salua Candy, cordialement comme elle l’avait toujours fait, toujours dans l'espoir qu'Eliza avait changé même un petit peu.
« Puis te dire un mot, Candy ? » Demanda Eliza. Cela sonnait plutôt comme un ordre dur que comme une demande polie.
Terry regarda Candy, son sourcil gauche légèrement levé. « Naturellement, Eliza, j’en serai obligée. » Répondit Candy.
« Je te laisse, puis… je serai dans la bibliothèque, Chérie» Dit Terry, embrassant Candy sur la joue, regardant délibérément Eliza, de sorte qu'elle n'ait même pas pu essayer de douter s'ils étaient en couple ou non. Il ne s’inquiétait pas s'il devait encore régler sa situation avec sa prétendue fiancée aux yeux du public, Suzanne Marlowe. Il se sentait mal à l’aise de laisser là Candy avec son ennemie la plus avérée, mais il espérait que Candy savait ce qu'elle faisait. En outre, avec tout ce qui s’était produit ces derniers jours, il se figurait qu'il y avait une chance qu'Eliza se retourne probablement.
« Où aimerais-tu parler ? » La sucrerie a demandé.
« Le solarium, si ça ne t’ennuie pas … » Répondit Eliza.
Les deux femmes se rendirent silencieusement au secteur. L'esprit de Candy se demandait ce que Eliza voulait, bien qu'elle suspectait que leur connaissance récemment découverte des antécédents familiaux, de la personne de William et des excuses de la Grand Tante ait eu quelque chose à voir avec ça. Il n'était pas possible qu'Eliza ait été sur le point de lui jouer un tour, pas avec tant de personnes autour. D’un autre côté, Eliza avait toujours été très capable de faire l'inattendu.
Elles arrivèrent et prirent place sur des fauteuils en osier blanc fin, toutes les deux très éloignées l’une de l’autre, mais à distance de conversation. Le soleil du matin entrait par les fenêtres plombées. Les canaris chantaient gaiement de leurs cages.
« Je suppose que tu te sens tout à fait suffisante, n'êtes pas vous ? » Lança d’abord Eliza sur la défensive. Le baiser qu'elle avait vu de Terry à Candy lui avait brûlé les yeux.
« Eliza, tu as demandé à me parler….si tu vas prendre cette attitude, je n'ai pas besoin de rester… » Indiqua Candy, se levant.
« Désolée… ma langue obtient le meilleur de moi parfois… » Eliza fit des excuses sincèrement, quoique avec un ton de supériorité dans sa voix.
Candy se rassit.
« Je pense que tu sais bien qu’à ce jour je ne t’ai jamais aimée… » Continua Elisa, allant droit au but.
« Oui, Eliza … Je sais cela depuis longtemps. Je n’ai jamais compris pourquoi ; depuis la première fois que tu m’as vue, tu as rendu ma vie impossible … »
« J'étais fâché contre mes parents d’avoir penser que j’avais besoin d’une compagnie … je ne sais pas où ils ont eu l'idée… et alors venant d'un orphelinat j'ai compté voir apparaître une petite souris douce à révéler… mais quand je t’ai vue, si gaie et confiante, je ne pouvais pas le supporter … je voulais juste que mes parents se débarrassent de toi… puis quand Anthony a commencé à prêter l'attention à toi, je me suis vraiment agitée … ma haine pour toi s’est vraiment multipliée par dix à ce moment-là… » Admit Eliza, sans laisser paraître un semblant de remords.
« Je suis désolée d’avoir éveiller de tels sentiments en toi dès le début, aucun n’était de ma faute … je veux juste que tu me laisses seule … que tu ne t’occupes  pas de moi, je peux vivre avec cela. Je ne peux juste pas croire que tu dépenses tellement de temps et d'énergie dans la tentative de me rendre malheureuse … n’as-tu rien de mieux à faire ? »
 « Peut-être non … tu es devenue une sorte de sport sanglant pour moi, pour être tout à fait honnête… parfois je ne sais plus si je te déteste vraiment ou si je suis juste obsédée par l'idée de te rendre malheureux… pourtant quoique mes méfaits me donnent un peu de satisfaction, ils sont trop éphémères pour que je les savoure vraiment  … et maintenant… » elle fit une pause.
« Même si Albert ne s'était pas montré comme qui il est vraiment, je préférerais vraiment que tu cesses juste de me tracasser. Tu es si forte pour attirer l'attention et mener d'autres personnes, pourquoi ne prendrais tu pas le parti d’une cause animal ou autre chose … peut-être serait-ce une meilleure utilisation de tes talents…. » Suggéra Candy.
« Voyez vous cela ? Tu es une mouche du coche si sirupeuse… juste pour ne plus subir de tracasseries ! » Rompit Eliza.
« Bien, au moins je te parle honnêtement… vraiment Eliza, combien de temps as tu prévu de comploter contre moi… pour toujours ? Quel gaspillage triste d'existence… tu finiras aigrie et mécontente … tu vois, tu peux me rendre malheureuse pour quelques instants, mais je finis toujours par m’en tirer … si tu penses que tu peux me battre, désolée de te dire le contraire … »
Elles se regardèrent l'une l'autre, Eliza dure, ses yeux noisette froids face à Candy imperturbable, aux émeraudes chaleureuses.
« Je suppose qu'il y a une certaine vérité en cela. Quoi qu'il en soit, j'ai dit ce que je devais te dire, et alors que je ne me sens pas désolée pour tout ce qu’il y a eu entre nous ; je pense que je dois passer à d'autres choses dans ma vie… qu’il serait tout à fait inutile que je cherche à te tracasser plus longtemps… » Eliza se leva. La déclaration sonnait sincèrement, et Candy savait que ce n’était pas seulement une promesse, c’était la seule chose proche d’un « je suis désolée » qu’elle allait jamais obtenir d'Eliza.
« Eliza… » Dit Candy, l’appelant. Il y eut une fermeture, mais elle était encore surprise de la façon dont c’était finalement arrangé. Mais la fille à la chevelure auburn était partie.
Candy se dirigea alors vers la bibliothèque et frappa sur la porte. "Entrez" Entendit-elle une voix répondre.
Elle entra et trouva Terry plongé dans un tome de Friedrich Nietzsche, « Volonté de pouvoir ». Il leva le nez dès qu'il sentit sa présence.
« Elle n'a fait rien d’extraordinaire, n’est-ce pas ? » Demanda-t-il, appréhensif. Il déposa le livre et se leva.
« Non … elle m’a plus ou moins fait des excuses et promit qu’elle allait me laisser tranquille, mais elle l’a fait à sa manière… »
« Je peux imaginer… ne cillant pas d’un pouce… exact ? » Suspecta Terry.
« Oui… »
Terry la prit dans ses bras. Candy trouvait qu’avec leur contact accru elle devenait de plus en plus captivée par Terry et quelque chose à l'intérieur d’elle voulait de plus en plus de lui. La nouveauté de ces sensations l’effrayait pourtant la secouait d'une manière étrange et merveilleuse.
« Je souhaiterais ne pas devoir partir… juste pour m'assurer que tu es protégée … mais tu es toujours parvenue à te protéger, n’est-ce pas Tâches de Son ? Tu es une dame forte… » Dit il admiratif au plus haut point.
« Je souhaite que tu ne doives pas partir, non plus…  Je … tu me manques déjà… » Murmura-t-elle.
Elle sentit ses mains caresser ses tresses, puis se déplacer vers sa joue.
« Oh Dieu… il va m'embrasser… » Pensa-t-elle, son cœur emballé. Elle se rappela la nuit dernière et elle frissonna légèrement sans le savoir.
« Ne sois pas triste, Tâches de Son … je serai de retour pour toi très bientôt… et puis… » Commença-t-il, sa voix habituelle un peu plus lourde que d’habitude.
Candy plongea dedans, son parfum la séduisant, comme un aphrodisiaque.
Ses lèvres avaient à peine touché les siennes quand on frappa à la porte.
« Oh, diable ! » Se plaint-il de bonne composition, sous son souffle, stoppé dans son élan.
Candy se sépara de son étreinte, son coeur battant toujours d'une manière extravagante. « Entrez… » Dit elle, essayant d'affermir sa voix. Elle espérait que ses joues n’étaient pas écarlates.
C'était Jeeves. « Le jeune Monsieur Legrand est ici, Mlle Candy, et il souhaite parler avec vous… » Dit il.
Les entrailles de Candy se tordirent, malade. Mais elle pensa qu'il était là pour la même raison qu’Eliza avait demandé à la rencontrer. « Très bien, Jeeves… je le recevrai ici… » Dit elle.
« Vois comme les Legrand s’alignent pour leur pénitence … » Remarqua Terry, contrarié.
Candy devint nerveuse… elle n'avait pas dit à Terry ce qui était arrivé avec Neil les derniers mois et elle avait l'impression distincte que d’une façon ou d'une autre cela allait maintenant venir à son attention.
Neil pénétra dans le bureau, imaginant voir Candy mais fit mouvement en arrière quand il vit le grand, bien bâti, viril et avenant visage de l'aristocrate avec elle. Terry avait son bras de la même manière qu'il l'avait vu pour la dernière fois à l'appartement de Candy … autour des épaules de Candy d'une manière protectrice.
« Grandchester ! » Siffla-t-il presque, étonné.
« Legrand … » Répondit Terry, brusque.
« Bonjour… Neil… » Dit Candy, essayant de ne pas augmenter l'énervement l'envahissant à cet instant.
« Je serai bref, Candy… j'étais ici pour accompagner Eliza… » Dit Neil, essayant de sembler nonchalant, quand en fait ses oreilles martelaient, ses mains suaient et sa bouche était devenue sèche au moment où il était entré dans le bureau.
« Je vous laisse, puis… » Dit Terry, s'éloignant de Candy.
« Tu peux rester, Grandchester… il n'est rien de priver dont Candy et moi allons discuter… après tout, j’ai renoncé à toutes mes tentatives de la courtiser… »
Le visage de Terry resta impassible, mais ces nouvelles le frappèrent comme une tonne de briques. Courtiser ? Neil courtisant Candy ? Quand ? ? Ceci devait être une plaisanterie !
Candy se sentit comme si elle se tenait sur du sable durdont les bords s'émiettaient sous ses pieds.
« Je t’aime vraiment Candy… je devine juste que ton coeur était toujours avec Grandchester… et peut-être je suis trop maladroit en venant au devant de toi … je voulais t’épouser… tu ne m’as juste jamais donné une chance … »
« Neil… » Dit elle tranquillement. Il était trop tard maintenant pour protéger Terry de la nouvelle.
« Marier ? ? » Pensa Terry, stupéfait. « Bon Dieu ! » Puis, une pensée terrible jaillit à son esprit. « Que ce serait-il passé si je n’étais pas revenu et si Albert n'avait pas regagné sa mémoire ? » Il se sentait physiquement malade et son langage mental était presque trop dur pour qu'il se soutienne.
« Je suis désolé pour tout le dérangement que je t’ai causé toutes ces années, pour toutes les choses horribles que je t’ai faites, et je te fais des excuses sincèrement si j’ai jamais dit quelque chose un jour qui t’a affligé … je n’ai pas de bonnes manières avec les mots….Je devine que je peux seulement demander que tu puisses trouver en toi la volonté de me regarder avec le même amour et fidélité que tu as pour Alistair et Archibald… » Dit il. Malgré Grandchester, il prit la main de Candy et l’embrassa solennellement.
Cadny put sentir comment ses lèvres tremblèrent en touchant sa main.
Terry voulut le saisir par le collier et le ceinturer, mais il contint son impulsion. Quelque chose dans la façon dont Neil s'était exprimé semblait sincère. Ou alors Grandchester n'était pas le seul acteur dans la pièce.
« Scellons cet accord, Niel 1 … » Dit elle, sympathique.
Il sourit et regarda dans ses yeux vert foncé. D’une façon ou d'une autre, il savait qu'il souhaiterait pour toujours qu'ils le regardent lui avec le même brillant qu’ils donnaient uniquement à Grandchester. Ses manières aimables l'avaient changé subtilement en quelque chose qu’il n’avait pas tout à fait compris, mais pour cela il était reconnaissant. Il savait qu'il devait maintenant laisser partir son désir d’elle, et ne plus se hanter à son sujet.
« J'ai décidé d'aller à West Point… » Ajouta-t-il, « je suis fatigué des personnes pensant que je suis un certain lâche pusillanime… j'estime que je peux apprendre quelque chose au sujet de moi là bas et prouver la contraire à mes détracteurs … »
« West Point ? Vraiment ? Neil, c’est merveilleux ! » Indiqua Candy, sincère.
« Oui… l’oncle William prend les arrangements… je partirai sous peu… » Dit-il « Verrais tu un inconvénient à ce que je t’écrive de temps à autre ? »
« Naturellement non … je suivrai tes progrès avec grand intérêt ! » Dit elle.
« Prends soin de toi, Candice Neige André … Candy … » Dit il, l’étreignant légèrement. Il pouvait sentir les yeux de Grandchester le lui reprocher froidement.
« Au revoir, Neil… » Répondit elle, souriante.
Sur ce, Neil partit. Il se sentit étrangement en paix au sujet de l'épisode tout entier.
Terry et Candy restèrent là, l'observant partir et fermer la porte.
Candy donna un grand soupir de soulagement, mais les yeux de Terry la regardèrent, mauvais et déçus, fixement. Elle n'avait pas vu ce regard depuis leur rencontre à Londres.
« Existe-t-il tout autre chose que je devrais savoir ? Qui d'autre sort du bois ? Combien d'amoureux d'autrefois as-tu ? Sont-ce tes cousins Cornwell qui vont maintenant venir professer leur ardeur platonique pour toi ? ! » Emit il bouillonnant, jalousement en colère, brisant sa voix.
Candy fut surprise par la réponse irritée de l'acteur. Elle s'attendait à quelque chose hors de lui, mais elle pouvait constater qu’il était plus que furieux. De l'autre côté …
« Personne d’autre, Terrence Grandchester, à moins que vous alliez vous compter dans ma liste d'amoureux d'autrefois ! » Répoliqua-t-elle, contrariée et sur la défensive.
« Comment pouvais-tu ne pas me dire que ce bâtard a même eu l'effronterie de te regarder de cette façon ? ? ? T’épouser, a-t-il dit, par St Georges ! » Pulvérisa-t-il. « A-t-il même oser mettre ses mains sur toi ? » Il ne pouvait pas sortir de son esprit le moment où Neil l'avait attirée dans un guet-apens avec ses amis à St Paul et que Terry avait dû intervenir. Courtiser Candy ? Epouser Candy ? Cet animal ? Il tremblait furieux à la pensée… alors, il réalisa soudainement que Candy ne comprenait pas encore combien l'incident était égrillard et comment il aurait probablement pu tourner s'il n’était pas intervenu. Qu’est-ce que Candy ne lui avait pas dit ? « A-t-il osé te dire quelque chose de blessant ou de terrible ? Y a-t-il même pensé … » Terry ne pouvait même pas exprimer ce qui clignotait dans son esprit. « POUR L’AMOUR DE DIEU, CANDICE, DIS-MOI… » Exigea-t-il frénétique, aveuglé par son attitude protectrice instinctive pour elle et de sa colère contre Neil Legrand. Il la prit par les épaules, l’observant de ses yeux bleu orage.
Candy, alarmée par l'affichage de Terry mais non intimidée, laissa échapper exaspérée, « Regarde qui parle … celui qui n'a pas pris la peine de me dire que Suzanne Marlowe le convoitait, l'accident qui s'est produit et comment il était sous pression pour l'épouser ! Et tu m’as incité à faire tout le chemin jusque New York, et j'ai stupidement pensé que j'allais rester à côté de toi pour toujours ensuite ! ! Comment pense tu que je me suis sentie quand tout cela s'est produit ? Laissez moi vous dire, Mr l’irritable aristocrate au sang chaud … que je me suis sentie plus bas que terre … comme si moi ou notre amour ne t’importais pas … et pour ajouter l'insulte aux dommages, devant rompre avec toi de la plus malheureuse des manières, m’échappant de toi sur les marches d’un hôpital ! Celui qui s’est produit avec Neil s’est passé après toi et notre rupture ! » Elle pleurait avec passion, s'éloignant de lui. Ses larmes étaient fâchées et elle se dirigea vers les portes françaises dans la pièce. Elle les ouvrit et alla au balcon. Elle devait avoir de l'air frais.
Terry interrompit sa fureur obstinée. Il alla vers elle, choqué.
« Candy …… je suis désolé que… mon tempérament obtienne le meilleur de moi parfois… et oui tu as raison, j’ai tort, d'autant plus que je ne t’ai rien confié de ce qui se passait avec Suzanne à l’époque … » Dit il essayant de la prendre dans ses bras.
Elle lui permit de la prendre mais elle émit un peu de résistance. « Pourquoi ne peux tu pas mieux commander ton tempérament, quelle folie ! N’as-tu décidément rien appris ? ! » Le réprimanda-t-elle, le martelant sur la poitrine avec ses poings, encore fâchée contre lui.
« Je suis juste trop protecteur pour toi, chérie… comprends stp que… Neil Legrand me répugnera toujours, parce que je me rappelle toujours du jour où il t’a attaquée… par Dieu, Candy, tu aurais du juste deviner ce qu'étaient alors ses intentions ! » Dit Terry.
Candy ne comprenait pas ce dont Terry parlait. « Que veux tu dire? » Demanda-t-elle. Ses yeux verts étaient des points d'interrogation. Ses mains étaient maintenant ouvertes et se reposaient sur lui.
Terry soupira fortement. « Veux tu réellement me le faire dire ? » Demanda-t-il.
Candy se remémora brièvement ses souvenirs. « C’est ça, tenez la bien … » « Je vais te monter et te monter comme un cheval » « Tu peux appeler et crier, personne ne peux t’entendre ! ». Maintenant qu'elle était un peu plus âgée et revoyant l'incident…
Elle pâli et haleta. « Oh… oh ! ». Sa main alla à sa bouche, choquée.
Terry savait qu’il ne devait rien ajouter. Il la serra plus près de lui.
« Maintenant tu vois pourquoi je ne peux pas faire marche arrière … je sais que tu peux prendre soin de toi même, amour… mais quelques personnes peuvent être vraiment dangereuses dans la bonne situation… Neil Legrand est l'une de ces personnes… bien que je doive admettre que j’ai vu qu’il a changé quand il te parlait… peut-être est il sincère quand il dit qu'il veut changer sa vie… ainsi je lui donnerai le bénéfice du doute, pour te faire plaisir Tâches de Son … d’accord ? Et je ne veux pas me disputer avec toi … ce sont désormais mes dernières heures avec toi, après tout … je veux vivre quelques derniers beaux moments avec toi … de façon que ton coeur puisse m’appeler quand tu penseras à moi lorsque je serai parti … » Terry avait regagné son charme amoureux.
Il n'y avait aucun sens maintenant que Candy indique à Terry ce qui était advenu avec Neil pendant le temps où ils avaient rompu. Elle sentit qu'il était mieux de laisser cela là, dans le passé. Comment aurait-elle pu lui dire comment il l'avait verbalement tourmentée au sujet des malheurs de Terry, comment il l’avait fait renvoyer de St Joanna et mise sur la liste noire de tous les hôpitaux et cliniques du secteur, comment il avait essayé de forcer des rendez-vous et des baisers avec elle … et plus mauvais encore, le dernier échange qu’ils avait eu où il avait posé ces questions salaces sur Terry et elle ? Terry le rejetterait probablement encore plus et le battrait comme un chien. Elle était juste heureuse Terry se soit finalement calmé. Elle décida de rentrer dans le petit jeu verbal qu'il commençait à la place.
« Qu’est-ce qui indique que mon coeur va t’appeler … n’es tu pas en train d’imaginer des choses ? » Enfonça-t-elle, essayant de rester sérieuse.
« Oh… un petit cupidon couvert de taches de rousseur  … j'ai senti ton coeur la nuit dernière contre ma poitrine quand je t’embrassais… » Dit il. « Il battait à un mile à la minute … pourquoi ne peux tu pas admettre que tu es amoureuse ? » Ses yeux l'adoraient doucement.
« Parle pour toi-même, Terry ! » Dit elle. « Le tien battait encore plus rapidement  … je le sentais aussi ! »
« Peut-être c'était l'effet de Florence Nightingale, ma douce infirmière … » Dit il, ne manquant pas une étape.
« Tu es désespérant …. » Elle pouvait aussi bien abandonner. « Bien, puisque c'est ton dernier jour à Chicago, y a il quelque chose que tu voudrais faire ? »
« Quelque chose, tant que cela implique juste toi et moi … svp, aucune famille ou amis… » Il détacha son étreinte. « Y a il une exposition d'art où nous pourrions aller aujourd'hui ? »
« Bien, il y a l'institut d'art, et je suis sûre que tu le trouverais adéquat … » Proposa-t-elle.

L'institut des arts avait une exposition sur les peintures cubistes, ainsi ils décidèrent de visiter la galerie pour la regarder. Comme les André étaient des donateurs importants au musée, il n'y avait aucune entrée à payer pour Candy et Terry. Quoique c'ait été samedi, il n'y avait pas beaucoup de monde. En fait, il y avait la plupart du temps des étudiants de l'école d'art, occupés avec un orateur qui parlait.
Il y avait plusieurs peintures cubistes, spécialement quelques immobiles par Georges Braque, et quelques portraits par Pablo Picasso comprenant une peinture très colorée d'un groupe de dames par le même Picasso appelée les « Demoiselles d' Avignon »
« Comme vous pouvez voir, Picasso a employé les découpages statuaires africains comme une influence pour composer les visages de femmes » Expliquait l’orateur, et candy et Terry inclinèrent la tête de loin. C'était une bonification supplémentaire à leur visite, pouvoir écouter la classe.
« C’est tout à fait intéressant… » Dit Terry, et Candy suivit son regard fixe. Candy regarda la peinture cubiste et lut fixement le titre, « Nu descendant l’escalier » Marcel Duchamp.
« Elle est fascinante, n'est-ce pas? » Apprécia Terry. Il s’avérait justement être intéressé au mouvement cubiste, particulièrement Pablo Picasso. Beaucoup de personnes avaient été offensées par les peintures, appelées des ordures, mais il les trouvaient si différentes et intrigantes. Il avait eu l'occasion de voir certains des travaux de l'Espagnol au V&A à Londres deux ou trois ans auparavant.
« Oui… c’est comme voir un de ces livres de chiquenaude… je peux voir comment la femme descend… » Soudainement elle s’arrêta. Elle ne voyait plus la femme de la peinture descendre les escaliers, c’était elle, descendant ces escaliers à New York. Le souvenir était trop douloureux.
« Qu'y a-t-il ? » Demanda Terry, inquiet. Il vit le visage de Candy changer.
Candy se trouva un peu faible et Terry la soutint. « Viens, asseyons nous … » Dit il inquiet.
Il la mena à un banc de visionnement dans la galerie.
« Je vais bien, Terry… c’est quelque chose au sujet de la peinture… » La voix de Candy était un chuchotement.
« Qu’est-ce que c’est ? » Sa voix était anxieuse.
« Il y a quelque chose que j'ai vu dans les mouvements du corps de la femme pendant qu'elle descendait les escaliers… peut-être j'imagine juste des choses…. »
« Dis moi quoi, chérie… quand on apprécie une peinture, c’est juste comme lire la poésie, rappelle toi l'autre nuit à la clinique quand tu as lu le poème ? … fais juste le même exercice… dis moi, qu’est-ce que tu as vu dans la peinture ? » L’encouragea Terry.
« La femme… ayant peur de son âme mise à nu, quoiqu'elle ait été peinte nue… descendant ces escaliers … effrayée de regarder en arrière… courant en bas de ces escalier… sachant qu’elle ne peut pas regarder en arrière… »
« Oh… » Dit Terry, comprenant. Son coeur se serra péniblement à ce souvenir. Il prit sa main et la pressa doucement.
Quelques minutes s’écoulèrent, chacun dans leurs propres pensées.
« Je ne veux pas devoir courir encore en bas de ces escaliers, Terry… » Dit elle finalement.
« Ne t’inquiète pas, mon amour, tu ne le devras jamais, plus jamais… » Réalisant complètement combien elle était traumatisée au sujet de ces adieux. 

Terry et Candy sortirent hors du hall principal de l'institut d'art. « Bien, et maintenant ? » Demanda Terry. Il avait eu assez de cubisme et de culture pendant un après-midi.
« Hmm… que dirais tu de café ou de thé ? Je sais qu’il y a un bon salon de thé ici… moi je me sens affamée… » Proposa-t-elle. Elle imaginait prendre une bouchée d'un beau soufflé à la crème et puis avoir une part de gâteau au chocolat avec ganache.
« Quand ne te sens tu pas affamée, quand il s’agit de bonbons, Candice ? » Dit Terry de bonne composition. Il interrompit le pas.
Candy réalisa qu'il devait avoir vu quelque chose. « Qu’est-ce qu’il y a, Terry ? »
« Je n'ai jamais essayé un de ces objets… peut-être que le moment est venu… » Dit il.
« Quel objet ? » Demanda Candy, suivant son regard fixe.
Sans savoir, il prit sa main et la mena vers la cabine. Candy lut : « Photo automatique, prenez votre photo en une minute, automatiquement. 10 cents »
« Ceci fonctionne vraiment ? » Entendit-elle Terry demander à un préposé.
« Sûr … c’est un objet exposé fonctionnant ici dans le musée… vous aimeriez prendre une photo ? » Le préposé semblait lui rappeler le beau visage d’un jeune homme qu’elle ne pouvait plus replacer.
« Ma photo avec Madame… » Corrigea Terry.
« Hmm… il n'y a pas vraiment l'espace pour deux sur ce siège. » Dit le préposé, retirant le rideau et montrant la place. Le siège n'était pas plus grand qu'un petit tabouret.
« Nous avons l'intimité complète dedans là ? » Terry a demandé. Candy sentit ses paumes devenir en sueur … Terry ne lâchait pas sa main.
« Oui… oui. » Le préposé devinait ce qui entrait dans l’esprit de Terry mais décida d'être discret.
Terry sortit quelques dizaines de dollars. « Prenez autant que vous pouvez, mon vieux … » Dit il, clignant de l'oeil. Il mena Candy dans la cabine.
« Terry… qu’est-ce qu’on fait ? »
« Aveuglée par la lumière, déjà, amour ? Nous allons prendre notre photo… » Lui disant l'évidence alors qu’ils entraient.
« Mais le préposé a dit qu'il n'y avait pas l'espace pour deux dedans! Et… tu souffres toujours de ta blessure ! » Haleta Candy comme Terry fermait le rideau derrière eux.
« Ma blessure va bien, Tâches de son, le Dr Martin l’a dit ….quant à l'espace, la nécessité est la mère de l'invention, chérie… » Dit il avec son demi de sourire, « tu vas t’asseoir sur mes genoux. »
Candy était scandalisée. Une dame ne s'est certainement jamais assise sur les genoux d'un monsieur ! « T… Teerr » Bégaya-t-elle, incapable de dire son nom.
« Quoi, est ce que tu vas me dire qu’une dame ne s’assied jamais sur les genoux d’un monsieur d’après le sermon ? » Dit il appréciant réellement sa réaction, « Ou plutôt moi devrais je m’asseoir sur tes genoux ? Viens maintenant, Candy, viens et donne moi un baiser… » Dit Terry l’abaissant sur lui et l’asseyant. Candy dû mettre son bras autour de son épaule, alors qu'il la tenait par sa taille minuscule pour ne pas dégringoler bas de ses genoux, si petit était l'espace pour s’asseoir.
« Êtes vous prêts là dedans? » Demanda le préposé « Vous m’avez donné assez pour six projections ici, je vais commencer et ils viendront à environ 2 minutes d’intervalle … »
« Nous sommes prêts… » Dit Terry, regardant le visage de Candy, qui était encore bouche bée. « Ne me regarde pas comme cela, Tâches de Son … je ne vais rien faire d’inadéquat… je peux t’embrasser une fois ou deux … c’est tout… »
« M… mais… ceci est folie ! » Laissa échapper Candy. Il nota qu'elle n'avait pas même essayé de se lever d'où il la tenait et que la résistance était verbale.
« Bien que ce soit folie, pourtant il y a méthode dedans » Répliqua Terry. Il mit sa main en forme de tasse sous son menton et l’embrassa gentiment. Foosh ! Le flash était sorti.
« Terry ! Qu’est ce que tu fais ? »
« Enregistrement pour la postérité de notre histoire… tu pourras la montrer à nos petits enfants et dire,  votre grand père était un escroc… un bien bel et aimable escroc… vu ce qu'il m'a incité à faire !' Il fit sa voix ressembler à celle de Candy comme une vieille dame, « En plus, tu pourras admirer l'image quand je serai parti et te pâmer pour ton Roméo. » Dit il.
« Comment oserais-je montrer une telle image à tout le monde ? » Hurla-t-elle.
« Je n'ai pas dit de montrer l'image à tout le monde… je parlais de la montrer à nos petits enfants, lesquels je suis sûr ne seront pas scandalisés … en ce moment, tu la regarderas simplement quand tu seras seule. Et tu penseras à moi… et penseras à nous… et tu prieras que ces mois passent au plus vite de sorte que je puisse te revenir et faire de toi ma jeune épouse … Je ferai la même chose, amour… » Dit Terry, l'embrassant encore.
Foosh ! ! Le deuxième flash était sortit.
« Terrence Grandchester… vous êtes…. » Commença Candy.
« Je suis ? » Dit Terry, attendant.
« Vous êtes incorrigible ! »
« Pourquoi ne cesserais tu pas de te plaindre et pour regarder le petit oiseau ? Mlle Pony et Sœur Maria ne t’ont jamais emmenée à un salon de photo pour obtenir des images de toi quand tu étais enfant ? » Lui demanda terry en la dirigeant vers l'objectif.
Foosh ! ! Le troisième flash sortit.
« Tu es trop sérieuse, Mademoiselle Tâches de Son, vas tu sourire ? » Réprimanda Terry affable. « Ces photos ne sont pas des images funèbres! » Il commença à la chatouiller à la taille.
« Arrête Terry ! » Elle riait nerveusement. « Ta blessure ! »
« La blessure va très bien, amour… Ne t’inquiètes pas ! »
« Mais tu me chatouilles ! »
Foosh ! ! Le quatrième flash sortit.
« Vous savez ce dont vous avez vraiment besoin, Terrence Grandchester ? » Gronda Candy, légèrement.
« Non, chérie… quoi ? »
« Un chatouillement vous-même ! » Dit elle, finalement jouant le petit jeu. Elle commença, veillant à ne pas le faire dans le secteur de sa blessure et fut choquée de constater à quel point Terry était chatouilleux partout sur son corps. Il rit sous cape, chaleureusement dans sa voix magnifique.
Foosh ! Le cinquième flash sortit.
« La dernière, mon petit singe aux Tâches de Son … » Avertit Terry.
« Qui appelle tu un singe ? » Rétorqua Candy, se sentant toujours offensée.
« La femme que j’aime … » Répondit-il sérieux. Candy regarda profondément dans ses yeux.
Foosh ! Le flash final sortit. Candy prit le menton de Terry de sa main blanche et lui donna un baiser léger sur les lèvres. Elle sa leva et quitta la cabine d'abord. Terry était toujours stupéfié de son baiser de surprise et resta assis pendant quelques secondes de plus.
« Qu'y a-t-il, aveuglé par la lumière ? » Questionna-t-elle, retournant son visage vers l’arrière.
« Oui, en fait ! » Reconnut Terry en se levant.



- Chapitre 9 -

Deux voitures partirent du manoir André ce dimanche matin, du 09 mais 1915. L’une emmenait Albert et Eleonore, conduits par George, l'autre Candy et terry, conduits par James. Candy et Terry curieusement tranquilles, redoutant pourtant le moment où ils allaient devoir se dire au revoir, désireraient ardemment voir écoulés les mois qui allaient passer jusqu’à ce qu’ils se revoient. Tous les deux étaient engagés par ce qu’ils s'étaient promis au parc Lake Shore, mais toujours…
« Tout est un peu un rêve, pour moi, Candy… » Dit finalement Terry, prenant sa main. « Quand j'ai quitté New York j'étais au plus bas point dans ma vie, espérant me noyer et mourir le long du chemin de l’alcool, de la misère et du désespoir. Et maintenant, grâce à toi, je suis prêt à reprendre ma vie et à lutter pour tous mes désirs et mes vrais rêves. Je devine que j'ai dû toucher le fin fond et avoir une expérience proche de la mort pour trouver en moi la force de me relever. Naturellement, tu es toujours ma plus grande inspiration et la pierre angulaire de ma vie Candy … ainsi l'honneur et la gloire devraient être tout à toi … » Il conduisit sa main jusqu'à ses lèvres et l’embrassa. « Ce rêve, maintenant… notre rêve… puis je ne jamais me réveiller de lui… »
« Terry… » Dit elle touchée.
« Bien, au moins cette fois tu ne dois pas courir après le train pour me dire au revoir. » Dit il, essayant d’adoucir l’atmosphère entre eux.
« J'ai du courir après toi plusieurs fois… » L’informa Candy.
Son sourcil gauche se leva. « Hein ? Comment cela ? »
Candy soupira, mélancolique. « Quand tu as quitté l'Angleterre… je t’ai manqué de peu au port de Southampton… quand je suis revenu à la maison Pony, tu y étais allé et je pouvais encore voir les traces que tu avais faites dans la neige la colline de Pony … » Sa voix s’interrompit, retenant ses larmes.
Terry n'avait aucune idée de ceci. « Tu … tu es allée à Southampton après moi ? » Demanda-t-il, ses yeux s'élargissant.
« J'ai … j’ai trouvé la lettre que tu avais laissée sur ton bureau… je suis allé à ta chambre parce que je voulais te voir et alors j’ai lu la lettre… mon monde entier s’est retourné, Terry… parce que je ne voulais pas te laisser de cette façon… je devais te voir … alors surprise de tes plans je me suis précipitée aussi vite que je pouvais et j’ai pris une voiture la plus rapide possible jusqu’à Southampton… nous avons voyagé toute la nuit… mais ce n'était pas assez vite … l’aube pointait … ton bateau venait juste de partir … droit devant moi et là je me suis rendue compte que je t’aimais et que je ne voulais pas que tu partes sans moi… rester à St Paul n'avait aucune signification pour moi si tu n’étais pas là… tous ce que je pouvais faire était crier ton nom dans le sillage au dessus de ma voix… »
« Alors ce n'était pas mon esprit me jouant des tours… je t’ai entendue ! » Murmura Terry.
« Tu m’as entendue ? » Demanda Candy, étonnée.
« Oui, j'ai … oh Dieu… » Terry dut l'embrasser à ce point, « si nous nous étions rencontrés, contre mon meilleur jugement mais avec grande joie, je t’aurais prise avec moi… cela aurait été la plus grande preuve de ton amour pour moi et je n'aurais pas douté une seconde… tu sais… quand tu étais au cachot je t’ai tenu compagnie de l'autre côté du mur et j'ai continué à me dire que si nous étions juste un peu plus âgés je t’aurais prise avec moi… »
« Je sais… » Indiqua Candy.
« Comment cela ? Je ne te l’ai jamais dit jusqu’ici … »
« C’est parce que tu l’as dit quand tu délirais après ton opération… » Admit-elle. Elle n'était pas sûre si elle devait lui dire.
Terry la regarda et sourit. « J’ai fait ça ? Qu’est-ce que j'ai dit ? C’est comme cela que je suis follement amoureux de toi, ma petite intruse de St Paul ? »
« Tu as dit tout ce que j’aspirais entendre de toi depuis très longtemps… » Sourit elle. Ses yeux verts le regardaient d'un air séduisant.
« Ainsi tu m’as presque rattrapé sur la Colline de Pony, ce qui signifie… » Continua-t-il.
« Oui… je suis revenue vers l'Amérique après que tu sois parti. Je ne voulais pas rester à St Paul, je voulais réussier ma vie de la manière dont j’en avais besoin. Je savais que nous nous reverrions, mais n’étais pas moins étonnée que j’allais te voir sur la colline de Pony… »
« Tu aurais dû probablement me pincer, parce que j'aurais été si heureux mais aussi choqué de te voir là … j'aurais certainement pensé que c'était une hallucination… pourquoi n’aurions nous pas pu nous retrouver dans l'un ou l'autre endroit ? Les choses auraient certainement été différentes… toi et moi ne serions pas dans cette voiture en ce moment même… nous aurions probablement un brunch du dimanche gentil et languissant dans notre lit… » Sourit Terry.
« Terry ! »
« C’est vrai, chérie … si je t’avais vue dans un autre endroit, je ne t’aurais jamais laissée partir. »
« Les choses se produisent pour une raison… tout fait partie du plan de Dieu… c’est ce que Mlle Pony me dirait… » Réfléchit Candy.
« Je suppose que c’est ainsi… »
« Mlle Candy… nous sommes arrivés » Dit James, arrêtant la voiture devant la gare centrale de Chicago. Il sortit et ouvrit la portière pour eux.
L'humeur redevint sobre entre les deux. Candy avait entraîné son esprit pour ne pas pleurer ou émettre même la plus petite larme… elle ne voulait pas que ce fût le dernier souvenir que Terry aurait d’elle lorsque le train partirait. À son insu, il avait composé son esprit à faire la même chose.
Ils descendirent de la voiture et Terry mit son nouveau manteau Burberry. Silencieusement, ils observèrent le mouvement de James le chauffeur sur son bagage. C’est alors qu’ils entendirent Albert les appeler « Candy ! Terry ! »
« Oh… » Indiqua Candy, « ils sont déjà arrivés … » Le couple venait au devant d’eux.
« Bien, le train part dans 10 minutes, ainsi nous devrions avancer et vous installer à bord. » Dit Albert, alors ils commencèrent à avancer vers le quai. Candy nota qu'ils ne passaient pas par la porte principale.
« Albert… ne sommes nous pas supposés entrer par ce chemin ? » Candy fit un signe.
« Petite, posséder le chemin de fer a ses avantages. » Il cligna de l'oeil. Ils passèrent par une porte latérale qui indiquait « Entrée privée des propriétaires ». Le préposé gardant la porte les salua très cérémonieux. Après Albert, ils se retrouvèrent rapidement sur le quai. Le train avait plusieurs voitures remplies de passagers mais il n'y avait personne autour sur ce quai … c’était désormais comme si le train attendait Eléonore et Terry. Ils passèrent les voitures de troisième classe, les voitures de deuxième classe et ils commençaient à aller vers la voiture de première classe. Albert continua à marcher vers la locomotive.
« Où va-t-il ? Pourquoi tout le monde regarde-t-il ?' Se demandait Candy, comme elle continuait à voir des visages de passagers regarder par les fenêtres avec des regards fixes déconcertés.
Comme s’il avait lu dans son esprit, Albert dit : « Terry et Eleanor devraient pouvoir rentrer à New York dans l'intimité complète, ainsi ils utiliseront mon wagon privé. » Il leur sourit chaleureusement. 
« Wagon privé ? » Demanda Candy.
« Oui, Candy… nous avons notre propre wagon privé. Entièrement meublé avec son propre secteur restaurant privé… tu aimerais le voir ? » Demanda-t-il.
« Je… » Indiqua Candy. Elle n'était pas sûre si elle allait pouvoir laisser le wagon privé si elle embarquait.
« Je pense que Candy et moi nous dirons au revoir ici… » Dit Terry, sentant son hésitation.
« Oh ! Je vois… » Dit Albert, comprenant.
Eleanor se déplaça vers Candy et l’embrassa. « Merci encore de tout, chère enfant… je te dois sa vie quand même et tu auras toujours ma gratitude éternelle … cela passera rapidement, tu verras, et je veillerai sur lui pour toi à New York… » Dit elle, lui donnant un baiser maternel.
« Merci, Eléonore… vous me manquerai … » Dit Candy.
« Je tu me manqueras aussi Candy. Dieu te bénisse… » Répondit elle, une petite larme se formant au coin de son œil.
« Je vous verrai à l’intérieur, Eléonore… » Dit Albert, « je voudrais personnellement m'assurer que tout est prêt… »
Sur ce, Albert aida Eléonore à monter à bord du wagon privé et ils disparurent tous les deux.
Terry et Candy étaient maintenant tout seuls sur le quai. La locomotive dégageait au loin de la vapeur et les enveloppa brièvement. Pendant une seconde, ils étaient à nouveau sur le pont brumeux du Mauritania au réveillon réveillon de la Saint Sylvestre.
Ni l'un ni l'autre ne voulait dire au revoir et ni l'un ni l'autre ne voulait espacer la petite distance entre eux. Les deux estimèrent que s'ils continuaient ainsi, ils ne pourraient pas honorer leur promesse… leurs êtres exigeraient de ne pas laisser l'autre disparaître.
« Nous ne devrions pas supporter ce train, taches de son… » Dit Terry finalement, essayant de maintenir sa voix à niveau.
« Oui… » Convint elle.
« Je t’écrirai dès le moment où ce train part…. » Promit il.
« Veille à l’adresser à la Maison Pony … je pars pour là bas demain… » Lui rappela-t-elle. Elle essayait de rester stoïque.
« Remets mon bonjour à Melle Pony et Sœur Maria … Indique leur que je les verrai bientôt… et donne mon amour aux enfants … et garde les en ordre, tu entends ! »
« Je… » Candy sentit les larmes dans ses yeux.
« Chérie… »
« Oui, Terry… » Sa voix était sanglotante.
« Je t'aime… » Dit il. Il se tourna et commença à monter à bord du train aussi rapidement qu'il pouvait. Il lui fallait s'enlever de la scène, parce qu'il ne pourrait plus tenir de la garder dans ses bras et de lui donner un baiser profond et de lui chuchoter toutes les déclarations d'amour tournant dans son esprit.
« Terry ! » Pleura-t-elle, incapable d’être forte plus longtemps. Les larmes éclatèrent de ses yeux. Elle courut à lui.
Il se retourna sans hésitation et courut vers elle et ils s’embrassèrent. La locomotive dégagea un autre éclat de vapeur. Masqué pendant quelques secondes, ils s’embrassèrent passionément, le baiser assaisonné du sel liquide découlant tous les deux de leurs yeux.
« Je t'aime, Candice… plus que ma propre vie… je te rendrai fière et reviendrai pour toi aussitôt que possible… mais sache en ce qui me concerne, tu es déjà mon épouse bien aimée … »
« Oh Terrence Grandchester… je t'aime tellement… continue et saisis tes rêves, je t’attendrai …  pars maintenant avant que je décide que je ne peux pas laisser mon mari partir vers sa nouvelle aventure sans moi ! »
Sur ce, Terry lui donna un dernier baiser sur le front et monta rapidement à bord du train.
Candy pleura des larmes douces amères. Son être tout entier pleurait déjà la séparation d’avec son âme sœur, mais était heureux de le voir au loin vers ce nouveau voyage dans sa vie.
Albert sortit et la rejoint. Le conducteur échangea un mot avec lui alors qu’il faisait retentir son sifflet avant de monter à bord du train. Albert vérifia sa montre-bracelet… le train partait bien à l’heure.
« Oh… Albert… » Soupira-t-elle tristement pendant que le train partait. Terry ne s'était pas assis à une fenêtre, mais elle savait bien pourquoi il ne l’avait pas fait. C’était mieux de cette façon.
Albert l’étreignit. « Je sais ça te fait souffrirr, petite, mais tu vois que… le temps sera de ton côté et plus vite que tu ne le pense, il reviendra à toi… »
Restée sur le quai jusqu’à ce que le train se perde dans l’horizon. Candy était encore triste, mais se sentit mieux.
« Albert… »
« Oui ? »
« Pourrons nous utiliser une fois le wagon privé pour les enfants de la maison Pony ? » Elle devaitorganiser une sorte d'excursion sur les terres du manoir André et à l'institut d'art. Ce sera si amusant !
« Certainement ! Nous ne possédons pas cette ligne de chemin de fer pour rien ! » il cligna de l'oeil.


Terry et Eléonore arrivèrent à New York et furent salués par les agents des André. Ils furent escortés à une voiture et dirent qu’ils se rendaient à leurs maisons respectives, à l’appartement terrasse d’Eléonore sur la Cinquième Avenue, qui se trouve dans le côté est de Manhattan, et l’appartement de Terry dans le secteur ouest devant le parc de Washington.
« Il y a un arrêt que je dois faire… » Dit Terry au conducteur « Je dois aller à la 3ème avenue du quartier ouest. »
« East Village, tout de suite ! » Fut la prompte réponse.
« Terry… es tu sûr que tu veux faire ceci maintenant ? Si nous attendions jusqu'à demain ? » Demanda Eléonore. C'avait été une longue journée.
« Non, mère… ceci est une conversation que je dois avoir depuis la nuit de la première de Roméo et Juliette, la nuit où j’ai laissé Candy partir… je ne peux pas attendre plus longtemps… plus tôt je parlerai avec Suzanne, mieux ce sera. »
« Bien, j'irai avec toi … »
« Mère… » Terry commença  à protester.
Mais Eléonore répondit, résolue, « Il me semble que Mme Marlowe fait pression sur toi, ainsi je trouve seulement juste qu’elles sachent que toi aussi tu as une mère qui veille à tes meilleurs intérêts… je ne m’inquiète que tu penses que tu as passé l’âge, jeune homme… tu es toujours mon fils… » Dit elle, gentiment.

La dernière personne sur qui Mme Marlowe comptait quand elle ouvrit la porte était Terrence G. Grandchester. Après son choc initial, elle fut rapide pour gronder, « bon ! C’est alors … » Elle s’arrêta quand elle réalisa que le jeune homme n'était pas tout seul. Elle ne pouvait pas en croire ses yeux… derrière lui se tenait Eléonore Baker ! Pourquoi Eléonore Baker, une des plus célèbres actrices de Broadway, était-elle là avec Terry ?
« Mme Marlowe, bonsoir… » Dit Terry, sèchement, ne voulant pas prolonger la plaisanterie avec Mme Marlowe. « Puis-je vous présenter ma mère, Eléonore Balker … »
« Votre… votre mère ? » Haleta-t-elle.
« Oui… Terry est mon fils. » Dit Eleanor. « Heureuse de vous rencontrer. » Dit elle, poliment.
« Je suis venu pour parler avec Suzanne… » Dit Terry. Il ne voulait pas rester en présence de cette femme pour une seconde de plus que nécessaire.
« Mme Marlowe, peut-être vous et moi pourrions nous converser un peu ? » Proposa Eléonore.
« Heu… oui… je suppose … laissez-moi appeler Suzanne pour vous… » Dit Mme Marlowe. Elle était tenue entre la crainte frappée et agitée. Elle suspectait que la présence d’Eléonore puisse contrecarrer tous les intromissions qu'elle avait l'intention d'avoir dans la discussion entre Terry et Suzanne. Quelque chose lui indiquait que Terry était venu pour dire à Suzanne quelque chose que celle-ci ne voulait pas entendre.
« Il n'y a pas besoin… si Suzanne est dans sa chambre, je la rencontrerai là… » Dit Terry, « je suppose qu'elle peut me recevoir ? » Demanda-t-il.
« Umm… oui… oui elle peut… » Admit Mme Marlowe.
« Très bien, merci… » Il se dirigea vers le hall. Il était reconnaissant que la chambre à coucher de Suzpas réalisé qu'il était arrivé.
« Mais… mais… » Haleta Mme Marlowe en sillage de Terry.
« Nous venons juste d’arriver de Chicago… pourrais-je vous demander une tasse de thé, Mme Marlowe ? » Demanda Eleonore.
Mme Marlowe savait qu'elle ne pourrait pas intervenir. « Pourquoi, oui… comme je suis impolie … svp, Madame Baker… un tel honneur… svp suivez moi… » Dit elle, vaincue.

Terry se tenait dans la porte, et considéra Suzanne avec des yeux aimables. Elle lisait lui semblait être les sonnets de Shakespeare.
« Suzanne… » Dit il, doucement.
Elle sursauta, incrédule, pendant une seconde.
« Oh, Terry ! ! Tu m’es revenu … je savais que tu me reviendrais ! » Hurla-t-elle, mais son bonheur fut de courte durée dès le moment où elle regarda dans ses yeux. Vraiment, il y avait une chaleur, mais la chaleur d'un ami et un collègue, celui qu'il avait toujours été pour elle, ni la passion brûlante ni l'ardeur d'un amoureux qu'elle avait tellement recherché.
« Oui, Suzanne, je suis ici, mais nous devons parler. » Dit il.
Elle savait ce qui viendrait et décida de prendre les devants. « Ton devoir est avec moi, Terrence, pas avec elle ! » Récrimina-t-elle.
« Mon devoir, Suzanne, est de t’aider jusqu’où je peux, en tant qu'ami et en tant que collègue. Pas comme fiancé ou en tant que mari. Je ne peux pas te rendre heureuse si j'aime une autre femme, une autre femme que tu savais que j’aimais très profondément bien avant que l'accident se soit produit… avant même que tu m’aies rencontré… tu savais cela et tu savais que j'aime Candy. J'ai essayé de la nier de ma vie, mais faire cela était nier ma propre vie. Crois-moi, Suzanne, je ne veux pas te blesser, mais c'est la vérité et je préfère te dire la vérité que de me lier dans un mensonge, te lier dans un mariage qui serait un mensonge. J'ai été la victime directe de quelqu'un qui a mis son devoir avant le véritable amour et j'ai été terriblement malheureux dans ma vie en raison de cela. Il n'y a rien sur cette terre qui va m'inciter à nous condamner, elle, toi ou moi à ce purgatoire que j'ai dû vivre durant ma vie entière jusqu'à présent. »
Terry prit les mains de Suzanne. Elle les retira en colère après lui, les larmes coulant sur son visage, mais doucement il les reprit et la regarda attentivement. « Je sais que c'est difficile pour toi, Suzanne, mais tu as du remarqué ce qui m’est arrivé depuis que Candy m'a quitté, quand elle a rompu avec moi afin de te rendre heureuse. Si tu ne l’as pas su, alors, laisse moi te le dire, je me suis porté au bord de la déraison… j’ai touché le fin fond et si elle n’avait pas été là, Candy, je ne serais pas ici, vivant, à te parler. Oui, je suis revenu, mais je ne suis là que pour te donner ma parole d'honneur de t’aider et de me mettre en gage en tant que ton ami, mais rien de plus. »
« Terry ! ! ! Tu ne peux pas… Tu ne peux pas me faire ça ! ! Je ne peux pas vivre sans toi ! ! ! » Cria Suzanne, dramatiquement.
Terry prit une respiration profonde, parce que ce qu'il était sur le point de dire allait le faire souffrir davantage que ce qu’il allait la blesser. Mais il devait le faire. « Il me semble que tu y es parvenue le temps où j'étais parti. »
« Comment peux tu me dire ça … j’y suis arrivée parce que j'espérais … » Répliqua-t-elle.
«  Suzanne … regarde moi dans les yeux… Vas-tu me dire honnêtement que tu croyais que j'allais revenir vers toi ? Je veux vraiment te faire des excuses sincèrement si tu le pensais, parce qu'au lieu de te dire ce qui se passait dans ma tête, j'ai essayé de m'échapper, de t’échapper dans l’alcool, me noyant dans la douleur, me permettant de tomber au plus profond sans aucune retenue, éludant ce que je devais faire quand Candy est venue à moi. L'expérience que je viens de vivre m'a donné une seconde chance et ramené à la vie comme un homme déterminé, pas comme un adolescent effrayé et confus. J’aurais du te dire ceci il y a bien longtemps, mais je le fais maintenant, avec mon esprit clair. Je te remercie encore de ce que tu as fait pour moi et ma dette envers toi est de m’aider à te remettre de sorte que tu puisses avoir ta propre vie à nouveau. »
Suzanne pleurait silencieusement. Le jeu était montait, et elle ne pouvait pas le prolonger plus longtemps. C’était comme essayer de retenir de l’eau en mains.
« Qu’est-ce que tu vas faire, Terry ? » Demanda-t-elle ensuite.
Terry répondit, « tout d'abord, toi et moi irons rendre visite à un résidant à l'hôpital Columbia, le Dr. Spitz, qui se spécialise en prosthétique et recherche des volontaires pour son programme. Je t’aiderai avec la thérapie, mes répétitions e tiendront compte. »
« Tu reviens dans la troupe Stratford ? »
« Oui, pour l'instant, je reviens à Stratford. » Affirma-t-il.
« Et … et elle ? »
« Elle va m'attendre jusqu'à ce que je sois convaincu que tu es totalement remise. Pour l'instant, elle va aider à l'orphelinat où elle a grandi. Nous avons décidé que c'était la meilleure ligne de conduite de sorte que je puisse me concentrer sur toi pour t’aider et remettre ma carrière en ordre. »
« Candy … Candy était une orpheline ? » Demanda Suzanne, stupéfaite. Elle avait toujours pensé qu'elle était une petite fille riche.
« Oui Suzanne … elle est membre de la famille André, mais elle a été adoptée adolescente. Candy a eu une vie très difficile mais c’est ce que j’admire le plus en elle … elle a toujours fait face à la vie avec beaucoup de bravoure et de confiance, prête à affronter tous les problèmes et combats qui arrivaient sur son chemin. Elle m’a inspiré pour changer le cours de ma vie quand je l’ai rencontré … tu sais, si ce n’était pour elle, je n’aurais jamais eu le courage de poursuivre mes rêves de devenir acteur. Elle a été la seule qui nous a aidé, ma mère, Eléonore Baker et moi, à nous réconcilier après des années de séparation … » Les yeux de Terry brillaient pendant qu'il parlait de Candy, et Suzanne réalisa cette lueur et cette étincelle, pleine d'amour, de passion, d'admiration et d'adoration qui était pour Candy. Juste pour Candy.
« Eléonore Baker est … ta mère ? » Demanda-t-elle, étonnée. Les rumeurs étaient vraies, alors !
« Oui Suzanne, elle l’est. Elle est également prête à t’aider. Naturellement, tu dois être disposée à en faire autant. Tu ne dois pas passer le reste de ta vie dans ce fauteuil roulant. Ta vie entière t’attend, si tu décides de vivre entièrement. Volonté de pouvoir, Suzanne… Tu n’es pas d’accord ? »
Suzanne réfléchit à ce sujet et Terry laissa passer quelques minutes, pour ne pas faire pression sur elle.
« Oui, Terry… Je suis d’accord. » Accéda-t-elle finalement.

- Chapitre 10 -

Dimanche, 9 mai 1915

Ma très Chère Candy,
Chicago vers New York… ici je suis sur un train qui m'emène loin de toi, amour, mais ce ne sera pas pour longtemps. Comment va tout le monde à la maison Pony ? Tu trouveras cela étrange, mais ils me manquent quoique je les aie rencontrés seulement une fois par le passé… sais tu que j'envie ton enfance ? … on peut dire que dans cet endroit humble et bucolique il y avait amour et fraternité partout… tu n'imagines pas je pense que ta vie était si merveilleuse là … je t'imagine au sommet de l'arbre ou en jouant avec les enfants… Je rêve également d'un petit de toi avec des taches de rousseur sur son nez et des yeux bleus comme les miens … L'enfant terrible, non  ? Peux tu imaginer cela, Candy ?
A toi,
Terry
P.S. Comme tu peux constater, j'ai dû expédier ceci à mon arrivée à New York. Les trains devraient avoir des pigeons voyageurs, ne crois tu pas ?

Dimanche, 16 mai 1915
Terry,
Toi et ton imagination fantastique ! Qu'est ce que je vais faire de toi ??!! La seule chose que tu fasses en partant est de mettre un surnom étrange sur un pauvre enfant !
Oui, c'est vrai, chaque après-midi je vais à la colline de Pony … parfois  j'escalade vers le sommet de l'arbre et je fixe mes yeux sur l'est, parce que c'est où mon amour est.
Tu me manques,
Candy

P.S. Tu as raison, ils devraient avoir quelque chose de disponible pour envoyer le courrier du train en marche et ne pas devoir attendre jusqu'à ce qu'on atteigne la destination. Je vais demander à Alistair de penser à cela !
 
Mardi 11 mai 1915

Ma Chérie,
Je suis revenu à New York avec beaucoup d'enthousiasme, espoir et résolution. J'ai parlé au sujet de beaucoup de choses avec Suzanne. Elle n'a pas voulu accepter au début, mais elle a fini par reconnaître que mon cœur et tout mon être sont à toi et t'appartienne. Nous avons commencé à rendre visite au Dr. Spitz au Columbia. Il l'a déjà équipée d'une jambe prosthétique. JJ'aurais voulu que tu sois là pour voir comment ses yeux ont brillé quand elle a réalisé qu'elle pourrait à nouveau se lever. Naturellement, elle doit suivre la thérapie et s'habituer à utiliser  la jambe. Nous allons environ quatre fois par semaine pour les sessions. Les week-ends, je l'emmène à Central Park pour continuer les exercices.
Je suis également revenu à la troupe de théâtre Stratford. J'ai dû prier Robert (je sais ce que tu penses : Moi, Terrence Grandchester priant quiconque de faire quelque chose, vrai ?) de me donner une seconde chance. Tu seras heureuse de savoir qu'il a accepté et non seulement cela, je peux tenter d'obtenir un autre rôle étant un premier rôle (très concurrentiel, mais le bon à rien d'aristocrate devient un acteur surpassant tout le monde durant les auditions, haha). Cette fois je jouerai le prince du Danemark, Hamlet…  je souhaite que tu puisses venir pour la première !
Il est très regrettable lorsque je rentre à la maison chaque soir de trouver un appartement vide. Je souhaite que tu sois là pour m'accueillir et pour finir ma journée, mais ce sera bientôt, très bientôt !
A toi,
Terrence
 
Samedi 05 juin 1915,
Terry,
Tu ne sais pas combien je suis heureuse de ce que tu m'apprends au sujet de Suzanne ... J'en verse des larmes de joie. Elle est si belle et elle mérite une vie remplie de triomphe et de bonheur. Peut-être changerais je d'avis au sujet de ne pas aller à New York ; j'aimerais l'occasion de voir la première et passerais ainsi un certain temps avec toi … mais d'autre part je me rappelle que nous avions accepté de ne pas le faire jusqu'à ce que u sois prêt à revenir vers moi, et peut-être devrions nous la garder de cette façon.
Les jours s'écoulent très rapidement… Il y a tellement à faire ici ! Je ne sais pas où Mlle Pony et Soeur Maria ont puisé l'énergie toutes ces années. Je ne sais pas si tu voudrais avoir une grande famille, Terry, mais j'espère que tu ne penses pas à une équipe de baseball.
Tu me manques
Candy

Mardi 15 Juin 1915 

Base-ball, Candy ? Dans les propos d'antan en Angleterre nous l'appelions cricket ! Je ne sais pas ce que nous ferions avec tant d'enfants, particulièrement si ils escaladent tous les arbres comme toi … nous devrions ouvrir un zoo ou les initier cirque… Rappelle toi cette plaisanterie que j'ai fait dernièrement dans ton appartement ? Bien sûr je voudrais toujours être le chef de piste ou le clown, si tu insistes.
Tout va bien, Suzanne va très bien et accomplit beaucoup de progrès… As tu su qu'Albert est venu en visite ? Il a emmené ma mère pour quelques promenades … elle a vraiment apprécié !
Hamlet commence bientôt… Es tu sure que tu ne veux pas venir ?
A toi,
Terry

Jeudi 1er Juillet 1915 

Mon Terry bien aimé,
Oui, j'ai su qu'Albert était à New York pour des affaires… il m'avait offert de venir, mais j'ai dit non… tu sais pourquoi. Je suis heureuse qu'il passe du temps avec ta mère, elle m'est si chère … Sais tu que je la considère comme une mère ? J'espère que cela ne t'ennuie pas de la partager !
Il fait chaud ici maintenant et je suis allé à la maison de Lakewood plusieurs week-ends, pour me refroidir dans le lac. Nous nous sommes beaucoup amusés avec Archie et Annie, Patty et le Alistair, qui se porte d'ailleurs merveilleusement. Même grande tante Elroy est plus gentille. Quant à tous les autres, Neil m'a écrit de West Point et il me semble que cela va lui faire du bien ; Eliza organise des événements et des galas de charité pour la Croix-Rouge de Chicago et réussit très  bien avec la collecte de fonds. Je ne peux pas dire que nous ayant une grande complicité, mais au moins elle a cessé de me tracasser. Il semble également qu'elle convoite un bel homme qui est de Dallas… du moins c'est ce que Archie m'a dit … il est très bavard, tu sais ! Chacun t'envoie ses amitiés.
Tu me manques tellement ces derniers jours, au point que peut être je me demande si je ne devrais pas me montrer à New York… cependant, non ! Je suis déterminée à m'en tenir à notre accord.
Je me rappelle beaucoup notre séjour en Ecosse… promets-moi que nous irons bientôt, svp ?
Tu me manques,
Candy

 Lundi 12 juillet 1915

Ma Candy bien aimée,
Moi aussi j'ai pensé beaucoup à notre séjour en Ecosse… et je regarde tendrement vers notre future vie ensemble. Je te jure que nous irons dès que la guerre sera terminée. Peut-être alors me permettras tu de t'embrasser devant le lac pendant que Dieu nous observe. Comment est-ce que je pourrais oublier ces jours où nos âmes se sont données l'une à l'autre et se sont unies ? Ton amour a été mon salut, ma chérie … Veux tu être mienne pour toujours.
A toi, toujours à toi,
Terry

P.S. Tu me manques terriblement, mais je sens ta présence partout où je suis. La première est jeudi prochain, pense un peu à ton artiste vaniteux et prie pour moi ce jour là. Tu as l'oreille de Dieu.
 
WESTERN UNION

JEUDI 22 JUILLET 1915

TERRENCE G. GRANDCHESTER, THÉÂTRE DE STRATFORD, NEW YORK STOP
TU SCINTILLES PLUS QUE N'IMPORTE QUELLE ÉTOILE DANS LE CIEL STOP
JE CROIS EN TOI STOP  MADEMOISELLE TACHES DE SON
WESTERN UNION
 
VENDREDI 23 JUILLET 1915

CANDICE NEIGE ANDRE, MAISON PONY, STOP ILLINOIS
OH HO HO MAINTENANT TU ES TELLEMENT MADEMOISELLE TACHES DE SON STOP IL N'Y A NI UN PUBLIC NI DES APPLAUDISSEMENTS QUI PEUVENT SE COMPARER À TOI… TU ES MA MUSE STOP TGG TON HAMLET
 
Samedi 31 juillet 1915

Terry,
Ne pense pas que j'aime ce nom de Mademoiselle Taches de Son …  je l'utilise de manière que tu puisses rire à mes dépens et te détendre un peu avant d'aller sur scène.
J'ai lu avec grand plaisir et joie tout ce qui a été écrit sur toi dans le journal. Tu sembles si beau et si motivé ! Zut ! Pourquoi dis je cela, maintenant ta grosse tête va devenir encore plus énorme. J'ai pensé que peut-être ça avait été une erreur de ne pas aller te voir, mais je souhaite que prochainement, je sois de toutes tes premières et de toutes présentations.
Albert est venu pour me voir et m'a dit tout ce qu'il a fait à New York avec toi. Il m'a dit qu'il avait rencontré Suzanne et il semblait très satisfait de son progrès. Il dit qu'elle est heureuse et pleine de vie. Il m'a dit toutes les promenades que vous avez faites, tous les quatre et comme Suzanne en était reconnaissante. Tu es si doux et gentil, Terry… mes yeux jaillissent juste en pensant comme tu es noble. Il semble qu'Albert a dîné avec ta mère plusieurs fois… tu sais, je crois qu'il tombe amoureux d'elle ...
Tu me manques tellement et il devient de plus en plus dur pour moi de ne pas pouvoir admirer tes yeux bleus profonds chaque jour. Je dois voler des regards aux photographies que j'ai gardées de celles que nous avons pris à l'institut d'art. Je les aime toutes, mais celle où tu m'embrasses est la meilleur de toutes …
Ta Candy

Jeudi 5 août 1915

Mon plus cher amour,
Il devient également très dur pour moi de ne pas revenir à la maison auprès de toi chaque soir … ces jours à Chicago me manquent quand tu étais à mon côté 24 heures sur 24… tu vois, ces images dans mes mains, ne sont elles pas l'amour ? Hamlet a été un grand succès et nous le présenterons pendant deux ou trois mois de plus… tout est sold out ! Pour la saison des vacances nous présenterons Dickens «  Un chant de Noël » … Robert veut que je joue le fantôme du futur de Noël… bien pour moi, puisque je ne veux pas transporter des chaînes.
Tu es très observatrice, Mademoiselle Tâches de Son… oui, j'avais noté que Albert regarde ma mère avec des yeux spéciaux… et tu sais quoi ? Je pense qu'il y trouve correspondance. Ma mère a été si seule toute sa vie et elle a été si malheureuse en amour que rien ne me satisferait davantage si un monsieur comme Albert l'aime. Puisqu'il n'y a personne d'autre comme lui.
Suzanne devient plus confiante avec sa prothèse et elle peut se déplacer avec comme si c'était sa propre jambe . Robert a suivi sa thérapie et veut lui donner le rôle de la mère de Tiny Tim dans le chant de Noël. Elle est tellement excitée au sujet de ceci que je pense qu'elle déploie vraiment encore plus d'efforts dans sa thérapie.
Je pense à toi vraiment Candy, et c'est une chose merveilleuse à faire.
À toi,
Terry
 
Jeudi 12 août 1915
Terry,
Sais tu que tu es l'homme que j'aime ?
Candy
 
Vendredi 20 août 1915
Candy,
N'oublie pas de me dire cela la prochaine fois que nous nous voyons. Oh oui ! Et si tu l'accompagnes avec un baiser doux de tes lèvres, je promets de te rembourser à plusieurs reprises et à plusieurs reprises et plus encore.
À toi,
Terrence G.



 WESTERN UNION
VENDREDI 27 AOUT 1915

CANDICE NEIGE ANDRE, MAISON PONY, ILLINOIS STOP
JE N'AI PLUS EU DE TES NOUVELLES STOP TOUT VA BIEN JE SUIS TRÈS INQUIET STOP JE SUIS PRÊT À ALLER PRES DE TOI SI NECESSAIRE STOP TERRY

WESTERN UNION
LUNDI 30 AOUT 1915

TERRENCE GRANDCHESTER THEATRE STRATFORD NEW YORK STOP
TOUT VA BIEN STOP JE T ECRIRAI BIENTOT STOP CWA

 Mercredi 15 septembre 1915

Mon cher amour,
Veux tu me pardonner pour ne pas t'avoir écrit plus tôt … Nous avons eu une manifestation de grippe ici et nous étions tous très malades. Remercions les cieux qu'elle a finalement passé, mais j'ai eu beaucoup de travail et je suis un peu fatiguée. Je sais que j'aurais du t'écrire au moins deux ou trois lignes mais pour dire la vérité, tout est arrivé d'un seul coup … mais maintenant tout va à nouveau bien.
Annie et Archie se fiancent, ils se marieront en septembre prochain. Alistair a été accepté au MIT et il semble comme impatient de partir … Il sera absent une année ! Ils prévoient lui et Patty de s'engager après qu'il ait terminé avec l'université. Ils ne se fianceront pas avant l'été prochain.
Albert part fin octobre pour un voyage d'affaires au Mexique et je ne le verrai pas avant les vacances. J'ai sérieusement eu quelques doutes au sujet de ne pas te voir, Terry… je commence à faire quelques rêves pour te voir à la fin de l'année… mais d'autre part je pense à cela et je me rends compte que ce devrait être la manière que nous avons convenue. Nous devons être patients… bientôt nous serons ensemble pour toujours.
Je t'aime tellement.
Candy
 
Mardi 21 septembre 1915

Mon amour chéri,
Parfois je me sens comme si le temps n'avançait pas assez rapidement pour moi. Tu me manques tellement, amour, cela me blesse.
Mercredi 29 septembre 1915
Mon très cher Terry,
Je n'aurais jamais fait ceci avant, mais ton amour m'a encouragé. Tu me manques toi aussi tellement, ça fait mal.
Candy
 
Mardi 5 octobre 1915

Terry,
Je ne pourrais pas attendre jusqu'à ta prochaine lettre pour t'écrire… j'ai quelque chose de très important à te dire. Albert est venu hier et nous avons passé longtemps ensemble. Il vient toujours avec sa voiture débordant de présents pour les enfants… c'est comme Noël toutes les fois qu'il vient  ! Parlant de présent, il m'a dit qu'il vient juste d'acheter un immeuble entier dans l'est de Central Park, et il veut nous donner l'appartement terrasse comme cadeau de mariage (entre autres, dit il). Je lui ai dit que je te parlerai à ce sujet parce que je ne sais pas quels plans tu prévois pour notre maison une fois que nous serons mariés. L'appartement terrasse a 6 chambres à coucher, des quartiers de domestiques, 5 salles de bains, une salle de toilette, une salle à manger formelle, un salon formel, une salle de séjour formelle, une grande étude avec une bibliothèque, une salle de petit déjeuner, la cuisine, l'office du maître d'hôtel, deux vestiaires et un ascenseur privé. Ah ! Et naturellement il a le patio et le jardin. Si nous ne le prenons pas, Albert dit qu'il restera comme appartement de New York des André. Je lui ai demandé où il irait si nous prenions cet appartement et il a dit « Candy, naturellement je prendrai un autre appartement dans le même bâtiment de sorte que je puisse rester dans le coin quand je suis à New York ! »
Dis-moi ce que tu en penses et si cela te semble une bonne idée.
Tu me manques,
Candy

Mardi 12 octobre 1915

Ma très Chère,,
Tu peux toujours écrire autant de fois que tu veux … sache que j'aime lire tes épîtres… j'admets que parfois je m'assieds et les relis toutes avec les images tout près. Maintenant tu penses vraiment que je suis fou, non ? Fou, oui, et infiniment amoureux de toi.
D'une part, je suis très honoré du cadeau d'Albert, d'autre part ma têtue fierté menace d'opacifier mon bon sens… tu sais que je veux faire les choses par moi même. Mais à la fin, je ne suis pas un fou.
Si tu aimes l'endroit, alors ce sera notre maison. Être devant Central Park a beaucoup d'avantages…  je pourrais monter plus fréquemment….et tu pourras grimper à autant d'arbres que tu veux !
TG

Jeudi 21 octobre 1915

Terry! Oui tu es fou et oui tu es têtu ! Mais je t'aime juste comme tu es.
CWA

 Lundi 1er novembre 1915

Ma très chère Candy,
Il commence vraiment à faire froid ici à New York. Les progrès de Suzanne continuent merveilleusement bien. Nous avons répété un chant de Noël et elle a été formidable. C'est la première fois que Stratford présentera Dickens, ainsi Robert est un peu plus rigoureux avec nous pendant les répétitions.
Nous aurons une semaine de congé à la fin de l'année, à partir du 23 décembre jusqu'au 2 janvier. Je voudrais la passer avec toi. Svp, aie pitié de ton pauvre Roméo. J'ai été très bon. Bien que je ne sache pas si je peux te demander au Père Noël.
Plein d'adoration,
Terry
 
Vendredi 12 novembre 1915
Oh Terry,
Je ne sais pas que dire ou que penser, je vraiment voudrais te voir pour Noël… ce  serait le meilleur cadeau pour moi. Le seul côté contre est que si je te revois, je ne vais pas te laisser me quitter ! Je devine si je viens à New York pour la semaine, tu feras la même chose.
Ici chez Pony, nous préparons tout pour thanksgiving. Patty sera ici, aussi bien que Alistair (il a quelques jours de congé), Archie et Annie et Tom. J'ai préparé une pièce de thanksgiving avec les enfants… tu serais si fièr de moi ! C'est une bonne chose que personne n'ait suggéré que j'aide à la cuisine, parce que je brûlerais sûrement les dindes comme des chips. Mon amour, je déteste te dire ceci, mais nous allons devoir employer une cuisinière à plein temps… Albert a bien tenté plusieurs fois de me l'enseigner, mais je pense que Dieu ne m'a pas donné la grâce d'être bonne cuisinière … ou une sorte de cuisinière !
Je suppose que tu as passé ce jour avec ta mère ?
Ta Candy

Jeudi 25 novembre 1915

Ma Chérie,
Ne t'inquiète pas pour la cuisinière, nous en aurons une ou plusieurs en fonction  de ce que nous avons besoin. C'est une bonne chose que je sache au moins  bouillir de l'eau sans la brûler… Vas tu nier que je fais la meilleure tasse de thé que tu aiesjamais eue ? Et que dis-tu de mon chocolat chaud ; sans pareil, non  ? Tout cette discussion de chocolat chaud m'incite à vouloir préparer un pour moi !
Oui, nous avons célébré thanksgiving dans la maison de ma mère, j'ai juste réalisé qu'elle est à deux pas de notre nouvel appartement terrasse, ainsi elle est considérablement réjouie de cette nouvelle. Robert et son épouse sont également venus, ainsi que Suzanne et sa mère. Je ne m'occupe pas vraiment de Mme Marlowe, mais nous avons passé un agréable moment de toute façon. J'espère que ta pièce s'est bien déroulée, comment j'aurais souhaité être là pour te voir.
Tu as raison ma très chère … si je te vois maintenant je ne te laisserai pas repartir, ainsi je résisterai pendant quelques mois de plus. C'est presque la fin de l'année ! Albert a écrit à ma mère pour lui dire qu'il prévoit de passer les vacances ici, ainsi j'enverrai ton cadeau de Noël avec lui. Je l'ai déjà, et j'espère que tu l'aimeras.
Je t'aime,
TG

Dimanche 12 décembre 1915

Mon Terry bien aimé,
Il y a eu une tempête de neige terrible ici à la maison de Pony ; c'est une bonne chose que nous ayons stocké énormément dans l'office avant qu'elle ne frappe parce que nous avons été coupés entièrement. Les enfants sont très éxcités par la venue de Noël, et j'admets que je suis un peu nostalgique. Je pense à toi souvent. Aujourd'hui nous avons mis notre arbre et la crèche. Je pourrais vraiment avaler  un de tes chocolats chauds, mais Mlle Pony est une bonne remplaçante. Ah ! Ceci étant dit, et je sais que tu conviendras quand tu les auras essayé, que les pâtés en croûte de fruits de Mlle Pony sont les meilleurs et ma bouche salive juste en pensant à celui qu'elle va faire cuire au four pour le réveillon de Noël.
Albert est venu pour dire au revoir, puisqu'il part pour New York, et j'envoie avec lui cette lettre et ton cadeau de Noël. Je ne pouvais pas aller personnellement le chercher, mais Archie l'a pris pour moi avec mes consignes. Je sais que tu ne t'entends pas vraiment avec mon cousin, mais hors de tous mes amis et famille, il est la personne qui sait le mieux choisir ce genre de choses.
Je t'aime et je t'envoie ma plus chaleureuse étreinte d'ici,
Ta Candy

Vendredi 24 décembre 1915

Candy,
Je ne pouvais pas résister d’ouvrir ton présent ainsi je l'ai fait dès qu'Albert est arrivé à la maison de ma mère. Tâches de Son, tu es la créature la plus douce ! Où Archie a-t-il trouvé l'ensemble ancien des travaux de Shakespeare ? Ils devraient être dans un musée, pas dans mon humble bibliothèque. J'ai même peur de tourner les pages ! Il y a des merveilles et je les garderai toujours comme des trésors.
Noël était l’époque de l’année que je détestais le plus, mais maintenant j'ai changé d'avis et je suis dans l’attente de tous ceux que nous passerons ensemble.
A toi dans chaque Noël, 
Terry
 
WESTERN UNION
VENDREDI 31 DECEMBRE 1915
TERRENCE G GRANDCHESTER NEW YORK STOP
JOYEUX ANNIVERSAIRE STOP CWA
 
WESTERN UNION
VENDREDI 31 DECEMBRE 1915
CANDICE NEIGE ANDRE MAISON PONY ILLINOIS STOP
JOYEUX ANNIVERSAIRE STOP TGG

Jeudi 6 janvier 1916

Ah, Terry !
Je ne peux pas même écrire les mots justes pour dire ce que je ressens … Albert m'a donné ton cadeau et j'ai ouvert tout de suite les petites boîtes bleues. Terry, c’est si beau ! Pourquoi, cela t’avoir coûté une fortune, pourquoi as tu fait cela ? Sœur Maria s'est presque évanouie quand elle les a vus. Mlle Pony, d'autre part, a dû essayer certains d'entre eux.
Je t'aime…
Candy

P.S. Ne t’inquiète pas pour les livres … Archie les a achetés du domaine d'un professeur anglais élisabéthain qui a habité à Lakewood. Il a payé un prix raisonnable, bien qu'il ait dit qu'ils étaient une affaire considérant à quel point ils sont vieux. Il est devenu tout à fait connaisseur des antiquités….même s’il a toujours été ainsi, un connaisseur.
 
Mercredi 12 janvier 1916
Ma Chérie,
Ne t’inquiète pas des bijoux, tu les porteras et en auras beaucoup de plaisir pendant beaucoup d'années à venir. C’étaient des pièces spécifiquement créées pour toi par Louis Comfort Tiffany sur ma commande. J'espérerais que tu aurais deviné pourquoi un ensemble est en saphir et un ensemble en émeraude, non ? J'ai essayé de me rappeler combien tes poignets sont petits ainsi j'espère que je me suis bien souvenu.
Aucun bijou ou de pierre précieuse ne peut être comparé à toi, mon amour. Ce n’est qu’un fac-similé de toi.
Je t’adore,
Terry
 
Vendredi 21 janvier 1916

Mon cher Terry,
J'écris ceci dans l’espoir que cela arrive pour ton anniversaire. J'espère que tu aimeras le petit cadeau que j'envoie avec cette carte. Tu me manques terriblement et je souhaiterais pouvoirs être là pour célébrer ton anniversaire … il me vient toujours en mémoire la fête que vous aviez organisé pour moi en mai dernier. J'espère organiser une si belle soirée pour toi très bientôt.
Je t’aime et pleins de bons vœux de ta Candy pour ce jour spécial.

Vendredi 28 janvier 1916

Ma Chérie et mon seul amour,
Cela a certainement été le meilleur anniversaire que j'ai eu de ma vie jusqu'ici. Beaucoup de choses me sont arrivées au cours de la dernière année… les plus mauvaises et les meilleures… l’enfer et la mort et la résurrection du ciel…. Je suis maintenant assez vieux pour apprécier toutes ces expériences et pour apprécier le cadeau de ton amour et de ta présence dans ma vie. Je ne veux pas jamais ne pas avoir ta douce présence dans mes jours, mes nuits et mes pensées.
C’est drôle, comment il semble que mon expérience proche de la mort me parait  tellement loin … comme si cela faisait partie d’une autre vie. D'une certaine manière, je devine que c'est … moi qui renaît, et tout cela grâce à toi.
Pour citer Frosty « Deux routes ont divergé dans un bois, et moi … J'ai pris celle qui était la moins parcourue, et cela a fait toute la différence. ». Je refuse maintenant de vivre en m'interrogeant sur « ce qui pourrait avoir été », qui se serait certainement produit, si j’avais choisi mon devoir au-dessus de mon amour véritable … dans une certaine mesure, ma descente dans le désespoir quand j'étais loin de toi m'a forcé à prendre la route que je ne voulais pas suivre en raison du poids que mon sens du devoir avait dans ma vie….comme inspiré par Nietzsche, je préfère maintenant prendre en charge ma vie et vivre ce que mes désirs et rêves m'exhortent à faire.
Je t'aime.
Terry

P.S. J'adore la photo que tu as prise. Je la maintiens dans mon vestiaire. Tu sais que tu es ma muse, n’est-ce pas, amour ?

WESTERN UNION
LUNDI 14 FEVRIER 1916
CANDICE NEIGE ANDRE MAISON PONY ILLINOIS STOP
JE T'AIME STOP TGG
 
WESTERN UNION
LUNDI 14 FEVRIER 1916
TERRENCE GRANDCHESTER THEATRE STRATFORD NEW YORK STOP
JE T'AIME STOP CWA
 
Lundi 21 février 1916

Ma chérie,
New York est encore froid mais mon cœur se réchauffe chaque jour en sachant que je serai bientôt avec toi, Nous présentons Roméo et Juliette ... Je suis Roméo ... et Juliette est jouée par Suzanne.
Suzanne a totalement récupéré et s'est réhabilitée. Tu serais très fière d'elle comme je le suis. Le public l'adore et tous ont du mal à se souvenir de ce qu'il s'est passé ... elle est tellement naturelle que parfois je soutiens qu’on ne peut pas remarquer sa différence. Elle a un très ardent admirateur qui lui envoie beaucoup de fleurs et de chocolats belges … Je pense qu'ils ont un rendez-vous l'un de ces prochains jours. Je l'ai rencontré le soir de notre première et il semble charmant. Sa famille appartient au registre social ici à New York, de sorte que Mme Marlowe en fait tout un gazouillement. Puisque je n'ai jamais été fervent de donner cours au sujet de ces choses …. Je souhaite juste à Suzanne d'être complètement heureuse et de trouver son âme sœur en amour.
Ma promesse envers elle est complètement remplie et sitôt que la saison sera terminée (fin avril) je viendrai vers toi et serai heureux et fier de devenir ton mari. J'ai déjà dit à Robert que je prenais le reste de l'année sabbatique … Je pense qu'il se maudit maintenant d’avoir été d'accord sur ceci, puisque j’affiche double comble les jeudi, vendredi, samedi et dimanche ! La pièce a été très bien reçue et sold out. Deux présentations par jour ont été très fatigantes pour moi. Si je ne t’écris pas avec la même fréquence ou si mes lettres sont un peu plus courtes que d’habitude, svp pardonne-moi, mon amour. Sache juste que tous mes accomplissements sont à toi, pour toi seulement. Sois assurée que je serai près de toi bientôt.
Je me réjouis avec une grande excitation de pouvoir finalement nous retrouver ensemble.
A toi, à toi pour toujours,
Terrence.

- Epilogue –

Les roses sont en fleurs sur la colline de Pony

Juste comme Terry l’avait dit, plusieurs semaines s’écoulèrent après sa dernière lettre. Candy ne s’inquiétait pas du tout. Tout allait avec sa routine quotidienne à la maison de Pony, et le printemps était en pleine floraison. Comme elle le faisait chaque après-midi, un jour courant d’avril, Candy se rendit sur la colline de Pony pour y méditer. Elle s’étendit sous le chêne et observa le ciel radieux. Elle pensa aux yeux d'Anthony qui étaient de la même couleur ; elle pensa à Alistair qui volerait certainement encore longtemps tout là haut. Elle pensa à Albert, à sa force, sa sagesse et son amour fraternel ; à Archie, Annie, Patty et Tom, qui préparaient une fête pour son 18ème anniversaire. Elle pensa aux bénédictions de ses deux mères, Mlle Pony et Sœur Maria, toujours constantes. Enfin elle pensa au regard de saphir qu’avait Terry, un regard fixe qui pouvait évoquer tant de sentiments en elle, un regard srutait les endroits les plus profonds de son être, un regard magique qui l’avait captivée la première fois que ses yeux avaient rencontré les siens.
« Oh, Terry… » Soupira-t-elle.
« Bien, bien, bien… il n'y a rien de plus beau que de voir une belle fille, se trouvant sur l'herbe, soupirant pour vous… » Dit-il.
Candy, étonnée, se leva de sa position horizontale et se tourna vers la voix, pensant qu’elle s’imaginait des choses.
« En voila des manières ; pourquoi me regarde-tu de cette façon ? Êtes vous en train d’admettre votre amour pour moi, Mademoiselle ? » Demanda-t-il, par espièglerie, teretenant son immense désir de l'embrasser. Il voulait apprécier le petit intervalle qu'il faisait.
"Oh!! Terry!!!" S’exclama-t-elle, se levant immédiatement et courant vers lui.
Terry sourit et plaça sur l'herbe un panier qu'il portait. Il la reçut dans ses bras et elle tourna autour de lui, tous deux gais et heureux. Ils se tinrent alors étroitement et chaleureusement pendant un moment. Terry remarqua que Candy avait changé un peu depuis qu'il l’avait vue la dernière fois. Elle semblait toujours plus jeune que 18 ans, mais en même temps plus féminine. Sa beauté s'était développée davantage pendant ce temps, il l’en trouva plus fascinante.
Candy remarqua également un léger changement chez Terry. Il était clairement un homme maintenant, plus serein et mûr. D’un autre côté, il avait toujours l'habitude de la taquiner avec des surnoms…
« Terrence Grandchester, vous essayez toujours de me provoquer… mais… pourquoi… »
« Pourquoi ne vous ai-je pas appelée Mlle Tâches de Son ? Vous voulez que je vous appelle de cette façon ? » Demanda-t-il taquin. « Je me rappelle quand j'étais en convalescence que tu m’as dit que tu me permettrais de te trouver un nouveau surnom… tu ne t’en souviens pas ? Et tu es Ma Dame maintenant, Ma Dame de Mon coeur » Dit-il en regardant la blonde dans ses bras.
Candy rougit un peu. Vraiment, elle avait été agacée par tous les surnoms que Terry lui avait donné, mais au fil du temps, elle avait commencé à les trouver charmants et il lui manquait réellement de les entendre. « Très bien alors, je serai ta SEULE Dame ! ».
Ils abandonnèrent leur l'étreinte et se prirent les mains, se regardant l'un l'autre pendant un moment, souriant. Ils ne s'étaient pas vus pendant presque un an et ils sentaient qu'ils devaient compenser le temps perdu. Soudain, elle vit le panier et dit « Qu’est-ce que c’est ? »
« Par le passé, je t’ai prmis de t’emmener en pique-nique, comme de me rendre sur la colline de Pony avec toi … bon alors, je suis venu pour tenir ces promesses, comme la plus grande promesse que je t'ai faite… » Dit-il, tirant ses deux mains plus près de lui. Candy frisonna un peu, jugeant comment elle était balayée dans l'écoulement merveilleux des émotions.
« Candice, je veux que nous passions le reste de nos vies ensemble, à nous aimer, faisant face à la vie ensemble, appréciant la famille que nous aurons ensemble, nous soutenant et nous encourageant. Je t’ai aimée depuis la première fois que j'ai posé mes yeux sur toi et cet amour est seulement devenu plus profond avec le temps, par les nombreux kilomètres et par les nombreuses épreuves nous avons dû supporter. Je promets de t’aimer le reste de mes jours et pour toujours. » Il embrassa ses mains.
"Et je … je promets de t’aimer toujours, Terrence … Je t’aime » Répondit-elle.
Le couple ne pouvait pas retenir ses sentiments plus longtemps et leurs lèvres se réunirent, fondant dans un baiser total et profond qui se répéta à plusieurs reprises encore et encore.


C'était un beau jour de la fin mai, et il ne pouvait pas se comparer au sourire radieux que la mariée affichait. Longue jusqu’aux chevilles, sa robe de toile irlandaise d'amende était d’une ligne jolie et simple, sans traine. Elle portait des chaussures de cour du même modèle. La robe était un peu gainée avec un corset carré. La silhouette était parfaite et elle épousait les formes féminines de la mariée habilement, juste en laissant entendre la belle féminité qu'elle possédait. Les seuls bijoux qu'elle portait, autre que son saphir d'art déco et la bague de fiançailles de diamant qu'elle avait reçue pour son anniversaire, était une parure italienne qui avait appartenu à Rosemary André Brown, la mère d'Anthony. Cella-ci était montée sur un ruban fin dans le même modèle que le tartan des André. Les cheveux de la mariée étaient coiffés selon le modèle de Gibson, qui allait très bien à son type de cheveux. Elle ne portait pas de voile ; à la place, elle avait utilisé un bandeau qui commençait à devenir très populaire. Le bandeau était fait main et orné de petites perles fines. Son bouquet nuptial était uniquement composé de Tendre Candy, qui parfumait délicatement l'air de leur odeur unique. L'élégance de la mariée était seulement éclipsée par sa beauté innée et brillante ; il n’y avait nul doute qu'elle allait être l'une de ces femmes qui développaient encore leur beauté en vieillissant et parvenaient à défier le nombre des années, de la même manière que l’avait fait sa belle mère, Eleonor Baker.
Elle n'était pas escortée sur son chemin jusqu'à la colline, où la cérémonie allait avoir lieu. Albert avait été son premier choix, car il était son ami le plus fidèle, son précepteur et père adoptif ; mais elle avait préféré qu'il se joigne à Archie et Alistair avec les cornemuses. Elle se rappelait comment les frères avaient dit par le passé que seulement deux instruments étaient un bruit trop isolé. Alors on lui avait proposé que peut-être ses « mères » Mlle Pony et Sœur Maria lui fassent cet honneur, mais elle ne voulait pas leur refuser le privilège de la voir approcher la cérémonie. Tom et Jimmy s’étaient proposés ; mais à la fin, la mariée avait décidé qu'après tout, elle avait dû lutter seule pour tout ce qui était de conséquence dans sa vie.
En vérité, elle l'avait fait avec l'amour et l'appui de tous, mais finalement elle en était arrivée à compter sur elle seule et elle désirait se livrer seule à l'homme avec qui elle allait former une famille et un foyer.
Elle entendit les cornemuses et la chanson qu'elle avait choisie pour cet instant, « Highland Cathedral ». D’un pas décidé, sereine, bien que complètement sous l'émotion, la mariée marcha vers l'endroit sous le chêne où elle lui prononcerait ses voeux.
Tous étaient rassemblés là ; le mariage se déroulait dans l’intimité : les enfants de la maison, Tom, Patty et sa grand-mère Martha, Annie, Eleonor Baker, George Johnson, Mary Jane, Mr. Cartwright et Jimmy, Grand Tante Elroy, le Dr. Martin, Melle Pony and Sœur Maria. Là, attendant son arrivée se trouvait le Père Leary qui administrait à la maison de Pony ; à la gauche du Père Leary étaient Archie, Alistair et Albert, tous habillés de kilts en Tartan de la famille André. A la droite du prêtre, également vêtu du kilt en Tartan de la famille André se trouvait le marié. Puisqu'il allait être l’addition supplémentaire à la famille, il avait maintenant le droit de l'employer. Ses cheveux étaient repris dans une petite queue de cheval et il pouvait à peine contenir la vague d'émotions qui le traversa quand il la vit. Dès la minute où elle apparut à sa vue, il ne put retirer ses yeux de son aimée. Le soleil était derrière elle, lui donnant une aura particulière … elle était une vision céleste. Pour un bref moment, elle fut immortelle, divinement éphémère, et toutes les personnes présentes la regardaient avec admiration ; pendant une seconde, ils pensèrent qu'ils étaient eux-mêmes au ciel. Le marié de toute manière était digne de sa promise, le regard très viril, beau et dégageant sa propre aura et sa lumière charismatique.
Ils se jurèrent devant les gens présents, devant Dieu et devant eux-mêmes de s’aimer, se respecter et se soutenir, dans le bonheur et l'adversité, dans la maladie comme dans la santé, et de partager leur corps et âmes pour toujours.
Le Père Leary les déclara mari et femme le premier baiser suivit rapidement, profondément doux mais pur… bientôt il serait temps pour eux de se montrer en privé la profondeur de leur amour et leur passion. La mariée commença à verser des larmes de joie et son mari les balaya doucement avec son mouchoir, profondément ému par son sentiment.
Elle entendit la voix d'Albert lui dire, « Petite, tu es beaucoup plus jolie quand tu ris que lorsque tu pleures ». Étonnée, elle regarda autour d’elle, mais Alistair et Archibald avaient commencé à jouer la traditionnelle ode de Beethoven « Hymne à la Joie ». Albert lui fit juste un clin d’œil avec un sourire, une lueur spéciale dans ses yeux et il rejoint ses neveux. Il fit un signe d'assentiment complice à Eleonor Baker qui avait capturé son coeur et qui lui correspondait entièrement.
 « Nous irons, Ma Dame ? » Demanda Terry, hypnotisé par son épouse.
Candy inclina la tête heureuse et prenant le bras de Terry et le refermant sur le sien, ils commencèrent tous deux à marcher vers leur nouvelle vie.
Parfois dans la vie, on doit atteindre le fin fonds avant que de pouvoir se relever plus haut encore …  

FIN

Notes finales de l’auteur

Dans la mesure du possible, j'ai fait des commentaires ou apostillé des articles de nature historique, ou des chronologies clarifiées. J’ai l’espoir qu’en plus de la romance Candy Candy, je peux glisser une certaine baliverne éducative ! !

Reconnaissances de l’auteur

C'est ma première fanfic Candy Candy. Je l'ai écrite en moins d'un mois, et l'ai écrite en espagnol et en anglais en même temps. C’était une performance plus que plaisante, et je remercie dans l’ordre les personnes suivantes :

Pour l'étincelle créatrice

Merci à mes parents de m’avoir donné le virus de l'écriture dans mes gènes, et à Dieu de me le faire mettre en pratique !

Pour le soutien

Ma soeur Cristina, fan inconditionnelle de Candy Candy et partenaire de crime dans tout ce qui concerne Candy Candy (de plus, elle est la seule auprès de moi qui partage et comprend cette  fascination… tous les autres nous affichent une expression plus interrogative). Pour ma petite famille, particulièrement mon mari Peter et mes filles chéries Victoria et Alexandra. À mes chats, Pogi et Taz pour leur compagnie toutes ces années et pour être de nobles bêtes, particulièrement vis à vis des filles !
À Aleksandra en Lithuanie, Mallory/Mamie au Canada, Sophie en France et Lily au Maxique …  A tous les amis de Candy Candy et les auteurs de fanfic Candy Candy  … j’apprécie tout votre encouragement et votre appui ! Je ne peux pas encore croire comment malgré l’éloignement et la distance, ce que l’impact de Candy Candy a représenté dans le monde et combien d'entre nous partagent le même sentiment !
Merci aux fansites de Candy Candy que j'ai rencontré qui nous ont inspiré, ma sœur et moi, pour ouvrir le notre (Candy Candy Nation) ; plus particulièrement  : Candy Neige - Sophie, Candy Candy Elaine’s, la page Candy Candy de Aleksandra, le Candy and Terry Paradise – de Nila, Candy White de Viviana. Félicitations, merci et bonne continuation de votre excellent travail sur le mythe Candy Candy !!
Et finalement …
Merci à vous, Chers Lecteurs, de lire ma fanfic. S’il vous plait, faites moi savoir vos impressions et commentaires sur candycandynation(at)yahoo.com Sujet : Rock Bottom. J'espère vous avoir procuré un peu de rêve éphémère au sujet de Candy et Terry !
Dernier mais pas le moindre …
Merci à Kyoko Mizuki et à Yumiko Igarishi pour l'écriture et de l'illustration de Candy Candy. Vingt-cinq ans plus tard, nous sommes toujours fascinés par cette histoire comme si nous la découvrions pour la la première fois !
Et enfin …
Merci à Candy et Terry… puisse votre amour un jour être entièrement accompli et votre attente finalement achevée (et la notre aussi ! !). Vive Candy et Terry!

Concernant l’auteur

Lady Gato est le nom de plume de Ana Luisa Aldana. Née dans la première moitié de septembre 1967 à Zacapa, au Guatemala ; elle est arrivée à San Francisco, Californie, lorsqu’elle n’était qu’un bébé de 3 mois. En 1978 à l'âge de 11 elle revient avec sa famille au Guatemala. C’est en 1980 qu'elle voit le dessin animé Candy Candy pour la première fois (elle le voit plusieurs fois au cours des années suivantes), transmis sur canal 3 au Guatemala. Elle termine ses études au Guatemala en 1986. En 1987, elle retroune à San Francisco pour commencer des études universitaires. En 1994, elle commence un baccalauréat en Administration des Affaires à l’université Notre Dame de Namur, et en 1998 elle obtient son Master en Administration des Affaires à l’université de San Francisco. Elle a travaillé en tant que conseiller en gestion pour une compagnie globale durant les 7 dernières années.
Elle est l’heureuse épouse de Peter Bloom (un Gringo) et la mère de deux jeunes filles, Victoria et Alexandra. 
Ses centres d’intérêts sont : Lecture, écriture de fictions, voyages (elle a visité notamment l’Angleterre, la France, l’Italie, l’Autriche, la Chine, Hong Kong, le Japon, le Mexique, le Costa Rica, le Panama, la Colombie, l’Equateur, la Colombie, les Bahamas, le Canada et plusieurs villes et états des USA incluant Chicago et New York, plusieurs fois), la cuisine et les boissons rafinées, les arrts (peinture, sculpture, musique classique, ballets, opéra), musique populaire, médias et divertissements, les chats (grands ou petits, sauvages ou domestiques), les antiquités et marchandises de luxe, l’histoire et l’anthropologie, jeux (conseil et PC). Elle collectionne les bandes dessinées Candy Candy et les articles de Robin des Bois de Disney (Robin Hood 1974) et les Comics du Chat Noir (Spiderman) et objets entre autres choses.
D’une longue vie d’auteur de fictions, Rock Bottom (Le Fin Fond) est sa première fanfic de Candy Candy.



 © Lady Gato


www.candyneige.com