Destins croisés
par Ingrid

 

Chapitre V : « Tu es mon seul amour »

- Candy, tu es prête tout le monde t’attend

Le grand jour était arrivé. Candy avait vingt et un ans. Tout était prêt, le buffet, les domestiques, les musiciens, les décorations soignées de la salle, les amis et invités, il ne manquait qu’une chose….

- Candy allons presse toi, tante Elroy commence à s’impatienter

- Voilà, Voilà Albert j’arrive

Et ouvrant la porte de sa chambre

- Candy, tu es …magnifique dit Albert à la vue de sa protégée Tu vas briser plus d’un cœur ce soir « La robe que je lui ai choisi lui va comme un gant »

- Albert si tu as organisé cette soirée pour me trouver un mari tu as dépensé ton argent pour rien

- Jamais je ne te piégerai ainsi voyons Candy dit Albert avec un petit sourire qui en disait long

- Albert qu’as-tu fait encore ?

- Mais rien je t’assure. Allez vite on nous attends. N’oublie pas que tu es l’invitée d’honneur.

Albert : Mesdames et Messieurs, je suis heureux de vous présenter Mademoiselle Candice Neige André

Chacun retint son souffle à la vue de Candy en haut du grand escalier. Il est vrai qu’elle était vraiment belle dans cette robe de soie blanche brodée de dentelle aux fines bretelles retombant sur ses épaules nacrées, à légère traîne et au décolleté audacieux. La coupe droite de la robe ne faisait qu’accentuer la taille de guêpe du modèle qu’un ruban de velours rouge ne manquait pas de faire remarquer. Candy avait choisi de porter pour seul bijou une broche aux armoiries des André placé au milieu de son décolleté à la naissance de ses seins ce qui ne manqua pas de ravir tante Elroy flattée par l’attention portée par Candy à son égard (c’était elle qui lui avait offerte cette broche). Ces cheveux retombaient négligemment sur ses épaules uniquement retenu de chaque côté par deux petites pinces en argent en forme de papillon. La couleur laiteuse de sa peau, le vert émeraude de ses yeux, la coupe raffinée de sa robe et la simplicité naturelle de Candy faisait qu’elle était tout simplement….

- Merveilleuse, on dirait un ange

- Je suis d’accord avec toi Terry, elle est vraiment belle

- Excuse moi Suzanna, je pensais tout haut

- Ce n’est rien c’est vrai qu’ elle a l’air d’un ange.

« Pardonne moi Suzanna, rien qu’à sa vue je n’arrive plus à contrôler mes sentiments »

- Pourquoi ne vas-tu pas la saluer et lui apporter son cadeau ? Je t’attendrai ici

- Tu es sure de ne pas vouloir venir avec moi

- Certaine « de toute façon, je t’ai déjà perdue »

Candy descendit avec élégance le grand escalier au bras d’Albert et s’approcha de tante Elroy. Là elle lui fit la révérence puis déposa un baiser sur son front.

- Merci grand-tante pour toutes vos bontés

- De rien mon enfant c’était bien naturelle répondit la vieille dame visiblement émue de la marque d’affection peu conventionnelle que venait de lui témoigner Candy.

- Candy, viens il est temps de saluer tes invités

- Je viens Albert, Excusez moi Grand-tante

- Je t’en prie mon enfant amuse toi bien

- Merci grand-tante. …Jamais elle n’a été aussi gentille avec moi

- Peut-être a-t-elle enfin découvert la Candy que nous connaissons lui répondit Albert tendrement Tiens voilà Annie, Archibald et Patty

- Suivi de Flanny et Tom

- Candy tu es merveilleuse dit Archibald

- C’est vrai Candy tu es vraiment belle renchérit Annie

- Arrêtez vous allez finir par me faire rougir

- Bon anniversaire Candy

- Merci Flanny, merci tom. Je suis si heureuse de vous voir ensemble. Tom as-tu dis à Flanny combien elle était belle ?

- Rassurez vous Candy, il n’a cessé de me le dire tout au long du chemin

- Viens Candy je voie là bas le docteur Sheldon allons le saluer. Excusez nous

- A tout à l’heure, enfin si j’arrive à me libérer des bras de ce tyran dit Candy en riant.

En chemin…

- Bon anniversaire Candy. …Oncle William

- Merci Daniel

- Bonsoir Daniel dit Albert d’un ton sec

- Bonsoir Oncle william, Candy bon anniversaire dit Eliza d’un ton volontairement mielleux

- Merci Eliza, tu es ravissante dit Candy avec sincérité

- Oui, je sais mère n’arrête pas de me le répéter, il est vrai que je descend de souche noble, il ne peux en être autrement

- Eh bien bonne soirée. Viens Candy nous avons beaucoup de monde à voir dit Albert en prenant Candy par le bras

- Il a encore fallu que tu te distingues, mais tu ne peux pas la laisser un peu tranquille. A chaque fois que tu la vois tu es blessante avec elle. Elle ne t’a pourtant rien fait

- Daniel, mais tu ne vas prendre la défense de cette petite garce. Dois-je te rappeler d’où elle vient et surtout la façon dont elle t’a rejeté lorsque tu l’as demandé en mariage

- Il est vrai qu’elle n’a pas été très gentille mais je l’avais bien mérité après tout ce qu’on lui a fait subir

- Tu es devenu fou, mon frère est devenu fou

- Oui, fou d’amour pour elle et ça que ça te plaise ou non

- Décidément , cette Eliza ne changera jamais

- Non je crois qu’elle est incurable répondit Candy en souriant

- Docteur Sheldon, ravi que vous ayez pu venir

- Je n’aurai manqué ça pour rien au monde Monsieur André, Candy vous êtes ravissante

- Merci Mickaël

- Excusez moi, je vous laisse un instant je dois aller voir Georges. A tout de suite Candy

- Ne soit pas trop long

- Allons Candy tu es entre de bonnes mains dit-il en lui posant un baiser sur la main …Je vous la confie docteur Sheldon

- Il a l’air de beaucoup vous aimez

- C’est réciproque, je ne sais pas ce que je serai devenue sans lui dit-elle en regardant Albert s’éloigner

- Pourquoi ne pas vous marier alors ?

A ces mots Candy se mit à rire

- Avec Albert, mais nous nous aimons comme frère et sœur rien d’autre

- Excusez moi Candy, j’avais mal compris

« Même de dos, elle est magnifique »

- Bon anniversaire mademoiselle tâche de son

« Terry, cette fois-ci je ne rêve pas c’est bien lui. Il est le seul à m’appeler ainsi »

Sentant que Candy allait défaillir, Mickaël la prit par les épaules…

- Candy, vous vous sentez bien ? Vous êtes toute pale Voulez-vous vous asseoir ou que j’appèle Albert peut-être ?

- Non tout va bien Mickaël, je vous assure. Je suis seulement un peu fatiguée

Se tournant vers son seul amour

- Terry « Il a vieilli mais il est toujours aussi séduisant, les mêmes traits, le même regard la même arrogance »….

- Bon anniversaire Candy dit Terry lui tendant un énorme bouquet de roses blanches. Tu m’avait dit une fois qu’Anthony en avait créé une pour ton anniversaire, elles ne sont certes pas aussi belles que les siennes mais…

- Elles sont magnifiques merci Terry « il s’en est souvenu. Ainsi tu n’as rien oublié »

- Pas aussi magnifique que toi, tu es resplendissante « j’aimerai tant te prendre dans mes bras, t’embrasser, sentir ton parfum »

Candy et Terry restèrent là un long moment à se regarder sans rien dire. Plus rien n’existait autour d’eux. C’est Mickaël qui, se sentant de trop, brisa le silence.

- Bon et bien je vous laisse, vous semblez avoir une foule de choses à vous raconter. Je vais aller tenir compagnie à cette ravissante jeune fille là-bas qui semble s’ennuyer.

Ni Terry, ni Candy ne remarquèrent qu’il désignait alors Suzanna.

- Qui est-ce ce gringalet? dit Terry sur un ton agressif

- Qui ? Le Docteur Sheldon ? un ami répondit Candy calmement « décidément, il n’a pas perdu sa mauvaise habitude de donner des surnoms à tout le monde »

- Ton petit ami ?

- Non un ami. Et je ne crois pas que cela vous regarde Monsieur Terrence Grandchester

- Tu as raison Candy excuse moi

- Que fais tu ici ?

- Albert nous a invité

- Albert ? je savais bien qu’il avait une idée derrière la tête celui-là. Attend que je l’attrape il va savoir comment je m’appèle

- Pardon ?

- Non, non rien je pense tout haut

- J’en conclu à ta réaction que tu n’étais pas au courant de notre venue

- Non, mais où est Suzanna ?

- Là-bas en grande conversation avec ton médecin

- Ce n’est pas mon médecin entre toi bien ça dans le crâne

- Très bien ne vous fâchez pas mademoiselle tâche de son.

« Oh Terry, si tu savais combien de fois j’ai rêvé que tu me dises encore une fois ces mots là Qu’est-ce qu’ils pouvaient m’agacer au collège saint Paul et qu’est-ce qu’ils m’ont manqué ensuite»

- Viens, allons prendre l’air dit Terry en prenant la main de Candy

- Mais il faut que j’aille saluer Suzanna

- Plus tard.

Suzanna observait Candy et Terry de loin guettant chacun de leur geste afin de desceller le moindre rapprochement.

- Il semble bien s’entendre vous ne trouvez pas ?dit Mickaël à Suzanna en désignant Candy et Terry. Vous les connaissez ?

- Pardon ?

- Oh excusez moi je ne me suis pas présenté Docteur Mickaël Sheldon, pour vous servir

- Suzanna Marlow et pour répondre à votre question ce jeune homme est terrence grandchester mon futur ex fiancé quant à elle c’est Candy Neige André son seul amour

- Futur ex fiancé, je ne saisis pas très bien

- Voyez vous Docteur Sheldon, Candy et Terry s’aime depuis le collège voire peut-être même depuis leur première rencontre sur le bateau qui les amenait en Angleterre. La vie les a séparé mais leur amour est resté intact. Par chance ou pour leur plus grand malheur ils se sont retrouvés, chacun ayant fait sa vie de son côté : lui devenant un des plus grand acteur de sa génération, elle une infirmière dévouée. Par un coup du sort, j’ai sauvé la vie de Terry lors d’une répétition mettant fin ainsi à ma carrière et détruisant à jamais leur couple.

- J’ai du mal à vous suivre Mademoiselle Marlow en quoi le fait que vous ayez sauvé la vie de Monsieur Grand-chester ai détruit leur couple ainsi que votre carrière

- Cet accident m’a coûté cher, Docteur Sheldon, il m’a coûté une jambe. Mais ceux qui en ont payé le prix fort ceux sont Candy et Terry. Terry était tiraillé entre son sens du devoir et la soi-disant dette qu’il avait envers moi et l’amour qu’il porte à Candy. Candy a choisi pour lui, elle l’a renvoyé à mes côtés lui faisant promettre d’être heureux et de prendre soin de moi. Aujourd’hui, il est temps pour moi d’ouvrir les yeux. Malgré tout l’amour que je porte à Terry, il ne m’appartiendra jamais. Son cœur sera toujours auprès d’elle.

- Vous êtes jeune et belle Mademoiselle Marlow, rien n’est encore perdu. Je suis sûr que plus d’un garçon vous courent après

- Oubliez vous ma condition Docteur Sheldon ?

- En aucun cas, mademoiselle, mais il ne sert à rien de s’apitoyer sur son sort, il faut aller de l’avant. …Regardez cette jeune femme là-bas en robe rose près de monsieur Cornwell et de mademoiselle Brighton . Vous la voyez ?

- Oui très bien

- Elle s’appèle Flanny Hamilton, elle est infirmière et la plus douée que je connaisse

- J’en suis ravie pour elle mais en quoi cela me concerne-t-il ?

- Eh bien mademoiselle vous vous ressemblez plus que vous ne croyez. Elle aussi a perdu sa jambe et des gens qu’elle aimait lors de cette maudite guerre mais jamais elle ne s’est laissée abattre et a toujours continué à lutter afin de garder sa liberté et son autonomie. Et vous voyez le jeune homme debout à ses côtés ?

- Oui

- C’est tom, son fiancé. Il l’aime sans contrainte et sans se soucier de son handicap. Il l’aime pour ce qu’elle est non pour ce qu’il voudrait qu’elle soit. A ses yeux, elle est parfaite. Vous comprenez ?

- Je crois oui

- Allons prendre un verre voulez-vous ?

- Merci Docteur Shel…

- Mickaël, appelez moi Mickaël, je vous en prie

- Merci Mickaël

- Mais de quoi ?

- D’avoir écouté la complainte d’une enfant gâtée, d’une pauvre petite fille trop capricieuse

- Je ne vous trouve ni gâtée ni capricieuse, juste un peu perdue. Et entre nous vous êtes loin d’être une petite fille Suzanna

Suzanne rougit. Elle le trouvait soudain bien séduisant ce jeune docteur. Mais que lui arrivait-il ? Elle aimait Terry, ça elle en était convaincue. Alors pourquoi se sentait-elle soudain attiré par cet inconnu ?

- Vous venez dit Mickaël en lui tendant la main pour l’aider à se lever. Vous êtes bien trop jolie pour rester dans un coin à ruminer

- Docteur Sheldon !

- Tiens Monsieur André, vous voici de retour

- Bonsoir Mademoiselle Marlow

- Bonsoir répondit-elle timidement

- Dites moi où est Candy ?, je ne la voie nulle part

- Nous l’avons vu sortir dans le jardin avec Monsieur Grand-Chester

- Je vous remercie, dit Albert en se dirigeant vers la roseraie « Ainsi elle a enfin retrouvé Terry. Suzanna ne semble pas en être affectée. Peut-être que tes 21 ans petite sœur marqueront le début d’une nouvelle vie remplie d’amour. Qui sait ? » Bonne soirée à tous les deux

- Je croie qu’elle sera exceptionnelle répondit Monsieur Sheldon en offrant son bras à Suzanna et en la regardant droit dans les yeux

- Tu es encore plus belle que dans mon souvenir

- Pourquoi es tu venu ? Est-ce que ça t’amuse de me voir souffrir ? dit sèchement Candy

- Non pas du tout. C’est Suzanna qui a insisté pour…

- Et toi tu l’as laissé faire ? Je t’ai connu avec plus de caractère. Comment une personne si délicate peut-elle être aussi cruelle ?

- Ne te méprend pas sur ses intentions Candy. Je pense juste qu’elle voulait être sûre…

- Etre sûre de quoi ? Que mes sentiments envers toi n’avaient pas changé et bien elle doit être satisfaite, elle a sa réponse maintenant dit Candy en pleurant

- Candy « ainsi elle m’aime toujours » Alors tu m’aimes toujours ?

- Comment pourrait-il en être autrement. Crois-tu que je n’ai pas essayé de t’oublier, que je n’ai pas lutté pour effacer ce sentiment qui me fait souffrir mille morts depuis le jour de notre rupture. Je t’ai aimé dès notre premier regard. Mon cœur t’a appartenu à cette seconde et jamais ça ne changera. Tu es et resteras mon seul amour. Va-t-en Terry, je t’en supplie

- Mon amour dit Terry en lui prenant le menton dans sa main pour relever son visage Mais tu es gelée ? Tu trembles ? Attends…

Et la …ôtant sa veste et la déposant délicatement sur les épaules de Candy…il la prit dans ses bras

- Je t’en prie Terry, arrête …ne fait pas ça, j’en mourrai cette fois

- C’est d’être loin de toi qui me tue à petit feu. J’en ai assez. Cette situation n’a que trop duré . Je vais parler à Suzanna

- Non tu n’as pas le droit de l’abandonner dit Candy se retirant de l’étreinte de Terry. Elle a trop souffert. Elle s’est sacrifiée pour toi. L’as-tu oublié ?

- Comment pourrais-je l’oublier alors que chaque jour je revis cette journée encore et encore me demandant s’il n’aurait pas mieux valu pour nous deux que je meurs sous ses projecteurs

- Terry, non ne dit pas ça cria Candy en se précipitant dans les bras de son bien aimé. Je préfère te savoir en vie et loin de moi que mort. Ne dit plus jamais ça dit-elle en pleurant. …tu m’entends…Je t’aime…

- Allons Candy, calme toi je t’en prie répondit tendrement Terry lui caressant les cheveux et lui déposant un baiser sur le front …je ne le dirais plus, je te le jure …Moi aussi je t’aime…

« Sa peau est si douce et son parfum si enivrant, comme j’aimerai que le temps suspende son vol, que ce moment dure une éternité »

« Je suis si bien dans ses bras. Pour la première fois depuis des années, je me sens…vivante »

- Enfin je vous trouve tous les deux

- Albert !! bonsoir dit Terry se retirant de la douce chaleur de Candy. Nous étions …

- En train d’admirer les étoiles je parie. C’est vrai que c’est une très belle nuit. Je suis venu te chercher Candy, il est temps d’ouvrir le bal

- Je viens tout de suite dit Candy frôlant sur son passage la main de Terry avec la sienne

« Adieu mon amour »

« Adieu ma bien aimée »

- Je constate avec plaisir que vous vous êtes retrouvé dit Albert à Candy

- Oui mais pour mieux se quitter répondit-elle tristement

- Allons, allons crois-tu que je l’aurais ramener vers toi pour mieux te l’enlever ensuite ?

- Justement à propos de ça…

- Tu m’enguirlandera plus tard

- De toute façon, je crains que, même avec les meilleures intentions du monde, Terry ne m’appartienne plus depuis longtemps. N’en parlons plus veux-tu ?

- A ta guise « ne t’inquiète pas ma douce Candy, tu le retrouveras ton Terry et à mon avis plus vite que tu ne le penses »

© Ingrid 2007