Destins croisés
par Ingrid

 

Chapitre III : « L’amour ne se contrôle pas »

- Eh bien Monsieur William André ! Est-ce une tenue pour un homme de votre rang ?
- Cette voix …mais ….c’est celle de Terrence Grandchester, Terry mais que faites-vous ici répondit Albert en se relevant précipitamment de la pelouse sur laquelle il s’était allongé et en s’avançant sur Terry en lui tendant la main
- Bonjour Albert ….C’est plutôt à moi de vous poser cette question, je travaille à Broadway avez-vous déjà oublié ? répondit-il en lui rendant sa poignée de main
- Bonjour Terry, je suis ravi de vous revoir, non je n’ai pas oublié mais je ne pensais vraiment pas vous rencontrer dans ce parc
- Moi aussi je suis content de vous revoir, je viens souvent ici pour me reposer entre deux répétitions mais et vous, que faites vous là ?
- Je respire entre deux rendez-vous. Depuis que j’ai repris la direction de la famille André j’ai rarement l’occasion de me ressourcer alors lorsque que j’ai deux minutes j’en profite un maximum
- Oui, j’ai appris par les journaux votre retour aux « obligations familiales », je dois avouer que ça m’a vraiment surpris
- Ca en a surpris plus d’un, répondit Albert en riant

« à commencer par toi, j’en suis sûr, ma Candy » pensa Terry

- Je constate que votre penchant pour les bars s’est envolé
- Oui définitivement, j’ai compris à notre dernière rencontre que je ne trouverai pas le bonheur au fond d’une bouteille de whisky et que je devais affronter les épreuves que la vie m’inflige avec courage comme…..Comment va-t-elle ? 

Albert devinant qu’il s’agissait de Candy…

- Bien, elle se noie dans le travail pour ne pas penser à vous tout comme vous le faites apparemment mais elle se porte bien et a la sourire en toute circonstance, vous connaissez aussi bien que moi notre Candy
- Oui dit-il en soupirant - A-t-elle un prétendant ? Elle est en âge d’être mariée maintenant dit Terry non sans une pointe de jalousie
- Non, aucun n’a grâce à ses yeux, il semble que son cœur ne veuille plus aimer
- J’en suis vraiment désolé dit-il même si au fond il en était soulagé
- Mais dites moi j’ai appris que vous alliez vous marier bientôt, toutes mes félicitations Terry, Suzanna doit être ravie, comment va-t-elle ?
- Elle est aux anges et se porte comme un charme, elle marche seule maintenant grâce à une prothèse. J’essaie de l’aider au mieux pour les préparatifs du mariage mais avec mon emploi du temps j’avoue que je ne me suis pas fort investi « de toute façon je n’en ai véritablement pas envie, je fais juste mon devoir envers elle, mais surtout je tiens la promesse que je t’ai faite Candy mon amour »
- Transmettez lui mes amitiés voulez-vous ?
- Je n’y manquerai pas. Bon il va falloir que je vous laisse les répétitions vont reprendre
- Moi aussi il va falloir que j’y aille, je vois Georges qui m’attend déjà là-bas
- Toujours fidèle au poste celui-la !!
- Et oui certaines choses ne changent pas !
- Dites à Candy…et puis non ne lui dites rien
- Peut-être pourriez vous lui dire vous-même. Je prépare un bal pour c’est 21 ans qui aura lieu dans deux semaines à Lakewood. Essayez de vous organiser pour venir, je suis sur qu’elle en sera ravie
- Je ne sais pas si je pourrai me libérer, ça me paraît difficile
- Posez tout au moins la question à Suzanna, vous verrez bien sa réponse. Sachez en tout cas que vous serez les bienvenues
- J’y penserai, au revoir Albert, prenez bien soin d’elle
- Au revoir Terry, à dans deux semaines !

« Je vous en prie Terry venez. Cette rencontre pourrait peut être changer le cours de votre destin à tous les trois »

« Je ne sais pas si j’en parlerai à Suzanna, la revoir et la laisser une seconde fois serait trop difficile à supporter »

- Ils semblent bien s’entendre dit Albert en s’approchant de Candy qui se tenait près de la fenêtre
- Oui, voilà des heures qu’ils discutent tous les deux dans la roseraie
- Ton amie Flanny a l’air radieuse. Son séjour avec nous semble lui faire le plus grand bien
- Je pense plutôt que se sont les attentions de Tom qui sont à l’origine de son sourire. Si je m’attendais à ce qu’ils Tombent amoureux ces deux là, je n’aurais jamais cru qu’ils auraient eu une telle complicité, ils sont si différents
- Souvent les opposés s’attirent et puis le cœur a ses raisons…
- Que la raison ignore, je sais…
- Ne t’inquiète pas ma Candy toi aussi tu trouveras le bonheur dit-il en lui posant un baiser sur la joue
- Mais je suis pleinement heureuse et satisfaite de ma vie Albert, je t’assure
- Je parle d’un amour véritable Candy pas seulement de la tendresse mais la passion
- La passion est une chose qui vous dévore et vous détruit et jamais plus je ne veux ressentir une telle souffrance
- Un jour le bonheur frappera peut être à ta porte et là tu ne pourras plus rien contrôler

A ces mots quelqu’un frappa à la porte…

- C’est peut-être lui dit Candy en éclatant de rire
- Candy répondit Albert consterné…Entrez 
- Excusez moi de vous déranger… Candy il faut y aller ou nous allons être en retard au dispensaire, Tom nous attends en bas
- J’arrive, merci Flanny… à tout à l’heure Albert
- Je suis heureux qu’elle ai accepté de travailler avec toi
- Moi aussi, elle est devenue indispensable mais reste la même au travail toujours aussi intransigeante… bon il faut que j’y aille ou je vais encore me faire attraper même si c’est moi la patronne, je dois bien avouer que Flanny nous mène à la baguette! dit Candy en riant
- A tout à l’heure Candy… Au fait à ton retour il faudra que tu ailles voir la tante Elroy, elle voudrait t’entretenir au sujet de ta soirée d’anniversaire
- Oh Albert est-ce bien nécessaire ? tout ceci m’ennuie
- Ecoute elle se donne du mal pour toi, fait un effort s’il te plait
- Très bien mais c’est bien pour toi
- Candy ALORS QU’EST CE QUE TU FAIS ? ON T’ATTEND..
- Voilà J’ARRIVE décidément Tom a autant de patience que Flanny …à ce soir Albert dit Candy en lui posant un baiser sur la joue
- A ce soir sœurette …« elle est vraiment incorrigible »

Candy, montant dans la carriole….

- Voilà, je suis là on peut y aller
- Eh bien c’est pas trop tôt, je croyait qu’on allait partir sans toi dit Tom furieux
- Excusez moi, Albert voulait me parler au sujet de ma soirée d’anniversaire, vous viendrez n’est-ce pas Flanny ?
- Eh bien je ne sait pas trop, je ne suis pas très à l’aise au sein de la haute société et puis…je n’ai pas de cavalier
- Quoi Tom ne vous as pas encore fait sa demande !!! Alors qu’est-ce que tu attends Tom ?
- Le bon moment et mêle toi de ce qui te regarde sale chipie dit Tom agacé et jetant un regard noir à Candy… , se tournant et s’adressant à Flanny sur le plus doux des tons : Nous en reparlerons ce soir au dîner si vous le voulez bien Flanny
- Comme vous voudrez répondit elle en rougissant
- Parce que vous dînez ensemble ce soir ?
- Candy !!!
- Excuse moi Tom je ne dirai plus rien « ils ont de la chance tous les deux : ils s’aiment, ça crève les yeux »
- Voilà, vous êtes arrivées …à ce soir Flanny dit Tom en soulevant Flanny de la carriole pour l’aider à descendre
- A ce soir Tom
- Candy, tu pourras te débrouiller pour revenir seule ? J’emmène directement Flanny au ranch 
- Oui, Oui ne t’inquiète pas dit Candy légèrement contrariée « qu’il soit amoureux soit mais c’est pas une raison pour oublier les vieilles copines »
- Au revoir Candy à demain
- Oui c’est ça au revoir Tom
- Tout va bien Candy ?
- HI HI HI, oui ne vous inquiétez pas Flanny, allez au travail !!!

- Terry, c’est toi
- Oui Suzanna, j’arrive une seconde « allez Terry courage souris »
- Bonjour Terry, ta répétition s’est bien passée
- Bonjour Suzanna oui comme d’habitude et toi ta journée ?
- Maman est passée me rendre visite pour discuter de la cérémonie… tiens au fait nous avons reçu une invitation pour la soirée d’anniversaire de Candy

A ces mots Terry qui se trouvait face à la grande baie vitrée du salon se retourna brusquement vers Suzanna…

- Comment ? dit Terry la voix tremblante
- Pourquoi ne pas m’avoir dit que tu avais rencontré Monsieur André la semaine dernière ?
- Oh je n’y pensais plus c’est tout
- J’ai répondu à Monsieur Georges que nous serons ravis de nous y rendre
- Qui ça ?
- Monsieur Georges l’homme qui nous a apporté l’invitation
- Mais enfin Suzanna tu sais bien que nous ne pouvons pas nous absenter …entre les préparatifs de notre mariage et les répétitions pour la représentation qui a lieu dans un mois nous n’avons pas de temps à perdre. De plus, Monsieur Stradfort n’acceptera jamais que je parte
- J’ai déjà demandé à Monsieur stradford un congés de 10 jours pour toi, il a accepté en disant que ça te ferait du bien, il te trouve un peu absent ces derniers temps et ton jeu s’en ressent
- N’importe quoi…je suis fatigué c’est tout. De toute façon nous ne trouverons pas de places sur le train pour pouvoir nous y rendre à temps
- Monsieur André y a apparemment pensé, il nous a offert deux places en première classe pour le train de demain…Mais …peut-être que tu ne veux pas y aller de peur de la rencontrer ? soupira Suzanna
- Je t’ai déjà dit que mon choix été fait et que c’était toi, répondit Terry sèchement , soit nous irons …je vais préparer mes bagages à tout à l’heure

« Tu l’aimes donc encore Terry ? Après tout ce temps, tes sentiments envers elle sont restés intacts. Jamais je ne pourrai rivaliser avec elle, ton cœur lui appartient à jamais. Quoique tu en dises vous êtes à jamais liés et tout l’amour que je te porte n’y pourra rien changer »

Suzanna se mit à pleurer. Elle savait qu’elle allait perdre Terry s’il revoyait Candy mais il fallait qu’elle en ait le cœur net. Son mariage ne devait pas avoir lieu juste pour des histoires de convenances ou d’honneur comme le prétendait sa mère. Elle voulait plus : elle voulait être aimée.

« Candy, je vais enfin te revoir après toutes ces années, comme tu as dû changer. Je ne sais pas si cette fois encore j’aurais la force de partir et de te laisser seule. Suzanna es tu devenue si cruelle pour nous faire traverser à Candy et à moi une épreuve si difficile ? Candy m’aimes-tu toujours ? »

Ces questions, Terry se les posait depuis près de trois ans, il était devenu un homme meurtri par un amour perdu et maudissait son père de lui avoir inculqué le sens de l’honneur.

« Maudite fierté qui me fait épouser une femme que je n’aime pas et me fait rejeter et faire souffrir la femme qui compte le plus pour moi. Maman comme votre cœur a dû pleurer lorsque mon père vous a rejetée pour les même raisons. Jamais je ne serai en paix, jamais plus je n’aimerai. Excuse moi Suzanna, mon cœur appartient depuis longtemps à une autre . Elle me l’a pris lors d’une traversée brumeuse sur un paquebot qui faisait route vers l’Angleterre» 

Et là, dans sa chambre, allongé sur son lit, Terry pleura longuement sur un bonheur passé… il n’avait pas versé une larme depuis trois ans.

© Ingrid 2007