Candy
par Ingrid

 

Chapitre I : « Le temps passe »


« Oh Terry, que fais-tu en ce moment ?… Tu dois être en pleine répétition pour ta prochaine pièce ? J’espère que tu es heureux mon Terry » pensa t-elle des larmes coulant sur ses joues

Là, perchée en haut de son arbre sur la colline de Pony, Candy pouvait librement se laisser aller à la tristesse qui avait envahi son cœur depuis sa séparation d’avec Terry Dans cet arbre, qui la rassurait tant, elle pouvait enfin être elle-même sans risquer d’inquiéter les gens qui l’aimaient.

Beaucoup de choses avaient changé depuis l’annonce d’Albertcomme étant le grand-oncle william il y a plus de deux ans de cela maintenant.

La guerre avait pris fin, emportant avec elle Alistaire.

Annie et Archibald s’étaient fiancés et avaient annoncé leur mariage pour le mois de juillet prochain. « Il fait si bon en cette période » avait dit Annie « et la cérémonie pourra se passer dehors avec tous les enfants de la maison Pony». Son aversion à être une orpheline avait totalement disparu depuis ces retrouvailles avec Candy au grand collège de Saint Paul mais surtout elle était profondément rassurée par l’amour que lui témoignait Archibald chaque jour.

Archibald secondait Albertdans les affaires de la famille André. Cela lui prenait certes beaucoup de temps mais il arrivait, avec la complicité d’Albert, à s’accorder certains moments de liberté avec Annie et Candy. « Je ne veux pas » disait Albert « que tu te sentes comme un oiseau enfermé dans une cage dorée, je veux que tu fasses ton devoir envers la famille André avec dévotion, par envie et non par contrainte, je veux que tu puisses te sentir libre de choisir ta destinée » Archibald, soit dit en passant très doué pour les affaires, remerciait chaque jour Albert pour la confiance et le soutient qu’il lui apportait, ce soutient qui lui manquait tant depuis la disparition d’Alistair.

Albert, après avoir été intronisé officiellement comme étant le grand-oncle william auprès de la bonne société, repris les rênes de la famille André à la plus grande joie de la tante Elroy soulagée de voir enfin son neveu revenu à de meilleures dispositions. Après une si longue absence mais surtout une longue vie de bohême, Albert eut du mal à se sentir à l’aise dans son rôle de patriarche mais avec le soutient de Georges, Annie et archibald mais surtout avec l’affection de Candy, il ne s’en sortait pas si mal. Il ne pouvait plus se passer de la présence de Candy, elle qui s’avait si bien le rassurer comme le faisait autrefois sa sœur Rosemary. Elle se ressemblait d’ailleurs tellement toutes les deux qu’il en était parfois troublé voire même perdu face à ce petit bout de femme si douce et si forte à la fois. Tant est si bien qu’il lui demanda de venir s’installer à Lakewood avec lui. A sa plus grande joie, elle accepta à la seule condition lui avait-elle dit qu’elle puisse travailler et faire ce que bon lui semble sans se soucier des convenances et de la bonne société. « J’ai travaillé trop dur pour devenir une bonne infirmière et aime trop ma liberté pour y renoncer aujourd’hui même pour la famille André » avait-elle annoncé à Albert lors de son arrivée avec armes et bagages à Lakewood. « Je le sais, lui avait répondu tendrement Albert en la prenant dans ses bras, et jamais je ne te demanderai un tel sacrifice »

L’arrivée de Candy au sein de la demeure familiale fut moyennement appréciée par la grand-tante Elroy qui, malgré les protestations d’Archibald et d’Albert, lui reprochait toujours la disparition d’Anthony et d’Alistaire. Toutefois, elle avait appris au fil du temps à se plier aux exigences du « grand-oncle william » et fit contre mauvaise fortune bon cœur. Puisqu’il faudrait la supporter se disait elle autant que ce soit de la meilleure des façons peut-être n’était-elle pas aussi horrible que le prétendent Eliza et sa mère après tout.

Candy, quant à elle, était devenue une belle jeune femme que tous les jeunes gens de la bonne société se disputaient non seulement pour sa fortune, n’était-elle pas après tout l’héritière des André, mais aussi pour son exceptionnelle beauté. Mais Candy s’en moquait. Son cœur était resté à New-York un sombre soir d’hiver auprès d’un jeune acteur promis une carrière certaine.

Ce dédain de Candy pour ses prétendants désespérait la tante Elroy pressée de voir mariée l’héritière des André à un homme de bonne famille mais attristait Albert qui voyait sa protégée s’éloigner de plus en plus du bonheur d’être aimée. Toutefois Candy n’était pas femme à se laisser abattre, elle était d’ailleurs bien trop occupée pour cela, partageant son temps entre Lakewood et ses obligations mondaines, la maison de Pony où elle venait se ressourcer lorsque qu’Albert était en voyage d’affaires et le dispensaire qu’elle avait ouvert avec l’aide de ce dernier à la seule condition lui avait-il dit « que ce soit toi qui en prennes la direction ». Malgré les protestations de Candy qui lui précisa qu’elle n ‘était en aucun cas une femme d’affaire mais une infirmière et qu’elle n’y connaissait rien, il lui répondit que mademoiselle Marie-Jeanne non plus et que pourtant elle dirigeait une école et que de toute façon Georges la seconderait comme il l’avait fait avec lui auparavant, que tout se passerait bien. Candy s’inclina, non s’en penser qu’Albert avait la dans sa requête une idée derrière la tête, et devint dès lors la directrice du dispensaire « Alistaire Cornwell » ce qui fit la fierté de sœur Maria et de mademoiselle Pony mais aussi de tous ces amis Annie, Archibald, Tom, et Patty toujours en Floride auprès de sa grand-mère.

« Je suis heureuse de voir que tu t ‘es enfin décidé à annoncer ton mariage avec Suzanna, je suis sûre que ce sera une merveilleuse cérémonie et que Suzanna doit être aux anges. Prends bien soin d’elle Terry , que notre sacrifice serve au moins à rendre quelqu’un heureux »

« - Candy, Candy, Chef, où tu es ? CHEF, Candy …..

- Je suis ici Bob, qu’est-ce qu’il y a ? dit Candy arrachée à ses pensées

- Chef, enfin je te trouve ….y a une visite pour toi

- Une visite, mais qui est-ce ?

- J’sais pas j’la connais pas c’est tTom qui l’a amené en carriole

- Très bien, j’arrive »

Et sautant d’une branche à l’autre Candy atterrit au pied de l’arbre en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. « Terry me traiterait encore de Mademoiselle Tarzan tâche de son s’il me voyait » pensa-t-elle un petit sourire aux lèvres

« Dépêche toi Candy, ils t’attendent à la maison

- Voilà, je viens »

© Ingrid 2006