CHAPITRE 3 : The death (la mort) 3ans plus tard Au milieu des hautes herbes d’une colline était assise une jeune fille . La douce brise de Printemps faisait voler ses longs cheveux blonds et bouclés . Elle tenait dans ses mains une lettre et la relisait mélancoliquement, ses yeux émeraudes reflétaient la tristesse . Elle posa la lettre sur ses genoux et leva les yeux au ciel . « Tu es plus jolie quand tu souries . » « Albert ? ! » La jeune fille se retourna et aperçu l’homme blond qui la rejoignait . Il s’assit à ses côtés et passa son bras autour des épaules de la jeune fille . « Qu’est ce qui ne va pas Candy ? » « Rien de particulier ... » Lui répondit-elle sans le regarder . Il passa une main sur son visage et la força à le regarder . « Menteuse . Tu sais que tu joues très mal la comédie . Qui y a t’il ? » « Grand frère ... c’est Terry . » Ajouta t’elle en se dégageant de l’étreinte de l’homme pour qu’il ne voit pas quelle expression elle arborait . ‘Je m’en serais douté .’ Pensa Albert . ‘Qui d’autre peut la rendre malheureuse à part lui .’ « Qu’a encore fait notre ami Terrence ? » Lui demanda t’il sur un ton volontairement léger . « Oh rien ... mais cela fait 4 mois que je n’ai pas reçu de nouvelles de lui . Je m’inquiète c’est tout . » « Et ce que tu tiens sur les genoux ? » Demanda t’il en s’emparant de la lettre . « C’est sa dernière lettre . » Albert regarda l’entête et vu qu’elle était datée du 3 Janvier et ils étaient en Mai . Depuis le représentation de Hamlet pour les 18 ans de Candy, la jeune fille et l’acteur au succès grandissant entretenaient une correspondance très régulière . Albert se souvenait que Terry était parti pour une tournée sur la côte Ouest depuis mi-Décembre . Suzanne qui rejouait depuis 2 ans et demi était avec lui comme le reste de la troupe de Stratford . Albert pensa que Candy avait raison de s’inquiéter, d’habitude il ne se passait pas 2 semaines sans qu’elle n’ai une longue lettre, tout cela était étrange . Il ne révéla tout du moins pas sa pensée à sa compagne qui était déjà assez bouleversée, il se contenta de la bercer tout en sifflotant une mélodie écossaise . Candy qui habituellement trouvait le repos dans les bras d’Albert ne pu calmer son âme cette fois si . L’homme dont elle était éperdument amoureuse ne donnait signe de vie depuis un laps de temps devenu trop long . Pourquoi Terry ne lui écrivait il pas ? Son cœur se brisait un peu plus chaque fois qu’elle trouvait la boîte aux lettres vide . Elle se leva brusquement et surpris l’homme à côté d’elle . « Il ne faut plus y penser . S’il ne veut pas me parler, tant pis pour lui . Je vais voir Annie et Archi, je prend la voiture . » « Candy attend ! » Trop tard, la jeune fille qui avait retrouvée toute sa vivacité et sa joie de vivre naturelle s’en allait déjà en courant . Albert admirait cette force qu’elle avait à enfouir au plus profond d’elle ses plus terribles angoisse pour ne pas inquiéter son entourage . Il l’admirait mais elle devait se faire plus de mal que de bien en utilisant se stratagème . Dans toute cette brusquerie elle en oublia la lettre . Albert la prit et en lu la fin . « ... la tournée finira en Avril, je serais rentré pour venir te serrer dans mes bras le jour de tes 21 ans . Déjà qu’on ne c’est pas vu pour le mien . Embrasse tout le monde de la part de Suzanne et de la mienne . Je t’aime, Terry. » Albert regarda la silhouette blonde qui s’éloignait et se remémora la soirée qu’ils avaient organisé pour les 21 ans de Candy la semaine dernière . C’était une soirée privée où la gaieté avait été omniprésente tout comme le champagne . Il se rappela néanmoins une Candy triste et songeuse au balcon vers 1h00 du matin . Il en comprit maintenant la raison . Il s’allongea dans l’herbe et regarda la fine écriture curviligne du jeune homme . La dernière fois qu’ils s’étaient vus c’était cet été . Candy, Annie, Patty et Archi avaient passé 2 semaines dans la propriété de Terry en Ecosse avec Suzanne . Lui n’avait pu que rester 6 jours en raison de ses obligations mais il se souvenait du sourire du jeune homme . Il avait bien observé sa petite protégée et l’acteur, et il se rendait bien compte qu’ils s’aimaient encore . Mais le destin avait voulu qu’il en soit autrement, ils étaient donc forcer à se côtoyer en amis sans pouvoir se toucher car le moindre contact les électrisait et rendait encore plus dure la tâche à laquelle ils avaient incombé . Candy l’avait revue 2 fois depuis ces vacances et elle rayonnait à chaque fois qu’elle recevait une lettre de Terrence . « Terrence combien de fois faudra t’il que tu lui fasse mal . Petit idiot . » Candy rentra après le dîner de chez ses 2 meilleurs amis et monta directement dans sa chambre s’enfermer sans même dire bonne nuit à Albert qui ne lui en tint pas rigueur tout somnolant qu’il était dans son fauteuil sous la véranda . Elle passa en vitesse sa chemise de nuit et se regarda dans la glace . Ses yeux étaient rouges et bouffis, elle avait pleurée surtout le chemin du retour . Elle se frotta le visage avec un linge mouillé et s’allongea sur son lit dans le noir . Elle se remémora la soirée . Tout se passait très bien, Archi et Annie avaient été surpris mais particulièrement contents de la voir . Les visites spontanées se faisaient rares, ils se voyaient la plupart du temps lors de réceptions ou pour aller au théâtre ou à l’opéra . Ils avaient parlés de tout et de rien, des souvenirs du passé, des réceptions à venir, des affaires de la famille André ... mais le sujet qui avait dominé en fin de soirée fut le mariage . En effet après 3 ans de fiançailles et 1 an de vie commune, Annie et Archi avait enfin décidés de se marier et ce pour le mois de Juillet . C’est en abordant le mariage que Candy retrouva son humeur triste et préoccupée bien qu’elle ne l’ai pas montré à ses 2 amis . « Il va faire beau en Juillet, j’ai demandé à Albert de nous prêter Lakewood pour organiser la réception . Un buffet en extérieur prêt du portail d’Anthony . » « Hum hum ... excellente idée Archi . » « Candy j’aimerai que tu me rendes un service . » « Tout ce que tu veux Annie . Que puis-je pour toi ? » « Hé bien serrait-il possible que tu envoies cette invitation à Terry et Suzanne . Tu dois savoir où ils sont en ce moment et je préfères m’y prendre à l’avance pour qu’ils puissent s’organiser . Avec toutes ces tournées ils doivent avoir du mal à trouver du temps libre . » « ... » « Candy ? » « Je ... je m’en occuperai . » ‘Tu dois savoir où ils sont en ce moment ...’ Annie lui avait rappelé malgré elle qu’elle était sans nouvelles de Terry depuis 4 mois . Elle s’était retenue jusqu'à la fin puis sur le chemin du retour les larmes avaient coulé de manière incontrôlable . Elle se retenait depuis trop longtemps mais maintenant elle n’arrivait plus à s’arrêter . Elle se leva et prit l’invitation posée sur sa commode, elle était d’un beau papier coquille d’œuf aux bordures dorées . A l’intérieur se trouvait un texte simple écrit en lettres dorées . Annie Brighton et Archibald Cornwell sont heureux de vous annoncer leur mariage qui aura lieu le 10 Juillet 1919 à la propriété de M William A. André de Lakewood Puis une petite note avait été rajoutée par Annie en bas à droite à la plume . Terry, Suzanne je sais que vous êtes débordés et que les représentations vous demandent beaucoup de temps et de travail mais je serai vraiment ravie de vous voir à mon mariage au moins pour la réception . Très chaleureusement Annie « Où es-tu Terry ? Que fais-tu en ce moment ? » Elle essuya une larme qui coulait au coin de son œil . Elle reposa l’invitation et alla se rouler en boule dans son lit attendant que le sommeil, qui l’aiderait à oublier pendant un certain temps, vienne . Tous les locataires de l’immeuble de la rue Dante était réunis sur le palier du 3é étage et écoutaient anxieux . Le bruit venant de la chambre 302 avait cessé depuis 20 min . Le locataire de cette chambre, un acteur, avait été absent depuis le mois de Décembre, et était rentré la veille tard dans la nuit . Personne ne l’avait vu mais vers 9h30 ils avaient commencé à entendre des bruits sourds et des sons d’objets brisés . Ils s’étaient réunis pour en discuter, ce n’était pas la première fois que le locataire de la chambre 302 avait des accès de colère mais là c’était trop dangereux pour chercher à lui parler . Il était 10h10 et la logeuse tenta d’aller le voir . Elle frappa à la porte attendant une réponse sous les yeux curieux et apeurés des autres locataires . « M. Granchester ... c’est Mme Turner . » Pas de réponse . « M. Granchester ? Vous allez bien ? » Mme Turner se recula de la porte quand elle entendit des bruits de pas . Puis se fut le bruit de verrou qui se débloquait puis la porte s’ouvrit . Le beau jeune homme de 22 ans se tenait sur le palier un morceau de papier à la main . La première fois que Mme Turner avait vu Terrence Granchester elle s’était dit qu’elle n’avait jamais vu un aussi bel homme, bien qu’il soit encore adolescent, avec autant de charme et qui savait l’utiliser . Elle l’avait déjà vu sur scène et trouvait qu’il portait bien son surnom de « marionnettiste », il jouait avec les réactions du public comme s’il possédait des fils qui les dirigeaient . Mais maintenant elle ne le reconnaissait plus . Il avait les traits tirés par un manque de sommeil prolongé, il avait énormément maigri, ses cheveux mi-longs étaient emmêlés et sa tenue froissée et négligée . Ses si jolis yeux bleus étaient tristes et légèrement rouges, il avait sûrement pleuré . Il lui tendit le morceau de papier et elle remarque que sa main était maladroitement bandée . « Mme Turner, auriez-vous l’amabilité de porter ce message au télégraphe . L’adresse est inscrite et il faudrait qu’il soit transmis au plus vite . Je vous en serait très reconnaissant, je ne me sens pas en état de sortir . » Elle prit le message et lui sourit . C’est vrai que le jeune homme ne semblait pas très bien . « Je m’en occupe immédiatement . Si je peux faire la moindre chose pour vous M.Granchester n’hésitez pas à m’appeler . » « Je vous remercie beaucoup Mme Turner mais je crois que je vais aller dormir . » « Bonne nuit . » Il avait déjà refermer la porte et elle l’entendait s’éloigner . Un locataire curieux vint jusqu'à elle . « Alors ? » « Vous pouvez rentrer chez vous, il est calmé . » Soulagés la plupart des habitants regagnaient leur appartement mais quelque uns restèrent là . « Qu’avez vous donc ? » Demanda Mme Turner . Une jeune femme s’approcha d’elle . « Qu’est ce que ce mot qu’il vous a donné ? » « Cela ne vous regarde pas curieuse . Rentrez donc chez vous . » Et elle s’éloigna pour aller chercher son manteau pour aller porter le message au télégraphe . Candy n’avait pas beaucoup dormi cette nuit . Le sommeil, refuge pour son esprit torturé, n’avait pas voulu d’elle ce soir et sa nuit s’était résumée à de courtes somnolences . Elle enfila son peignoir et descendit sous la véranda . L’horloge indiquait 7h30 et il n’y avait pas de signes d’Albert . Néanmoins le couvert du petit déjeuner était installé ce qui voulait sûrement dire qu’il ne tarderait pas . Une servante arriva immédiatement pour lui demander ce qu’elle désirait . Quand elle fut reparti, Candy s’installa à table et se mit à feuilleter le journal qui était posé à la place d’Albert . D’habitude elle devait se lever aux environs de 9h30, elle trouvait la véranda largement éclairée par le jour et un seul couvert installé avec un journal en désordre et elle ne voyait pas Albert avant le déjeuner . ‘Il va être surpris de me voir debout avant lui .’ Pensa t’elle . Comme chaque matin depuis près d’un an le journal était en majeure partie constituer des nouvelles de l’évolution de l’après-guerre, nouvelles qui l’ennuyaient terriblement . Elle arrivait toujours rapidement aux pages faits-divers et art et culture . Ce qu’elle y lit cette fois si la figea . Ses doigts tremblèrent et elle lâcha le journal qui retomba ouvert à la page qu’elle lisait sur la table . Elle poussa un petit gémissement et prit sa tête dans ses mains pour pleurer . Albert descendait à se moment là et se précipita vers Candy . « Candy ! Candy qu’est ce qui ne va pas ? » Il s’était mis à genoux devant elle et lui passait une main réconfortante dans les cheveux . Elle n’arrivait pas à se calmer ni à parler, elle montra simplement le journal du doigt . Albert se tourna et lut ce qu’il avait sous les yeux . C’est le 10 Mai 1919, à 21 ans que c’est éteinte l’étoile montante du théâtre . Suzanne Marlow est morte des suites d’une maladie inconnue à l’hôpital Victory de San Fransisco . Sa mère et son partenaire Terrence G. Granchester s’expliquent sur cette annonce tardive du décès et l’enterrement qui aura lieu le 19 de ce mois . Albert n’eut pas besoin d’aller plus loin, il en savait déjà assez . Il prit Candy dans ses bras et la consola du mieux qu’il pouvait . Apprendre une telle nouvelle devait être un choc pour elle, particulièrement quand on le lisait dans un journal . « M. Albert, Mll Candy, un télégramme . » Albert se releva et alla prendre le télégramme cacheté des mains de Lison, une de leurs servantes . Le télégramme était adressé à Mll Candy Neige André et portait la mention urgent au dos . Albert le lui tendit . Candy l’ouvrit doucement et commença par regarder l’en-tête . Broadway, N.Y., le 14.05.1919 à 11h00 Puis elle le lut à haute voix pour qu’Albert puisse en connaître le contenu . Candy, je ne sais pas si tu sais pour Suzanne, mais elle est morte il y a quelques jours à San Fransisco . Elle avait contractée une maladie inconnue et incurable . Viens à Broadway . J’ai tellement besoin de toi . Terry © Hika novembre 2001
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