TOYS IN THE ATTIC*
(*Des jouets dans le grenier)
par Hika le Chat

CHAPITRE 2 : Hamlet

Candy se réveilla se matin l’esprit préoccupé par tant de choses qu’elle ne savait plus où donner de la tête. Elle était anxieuse, ravie, pressée, amoureuse, impatiente... comment s’en sortir au milieu de tant de sentiments contradictoires. Quand Albert entra dans sa chambre pour lui dire bonjour, elle trouva le moyen de se calmer en suivant les conseils de son aîné. Ils allaient partir en voiture avec Archi et Annie vers 12h00 de Lakewood pour être à 17h00 à Chicago. Ils déposeraient leurs affaires à la maison mère des André et iraient tranquillement au rendez-vous que leur avait donné Terry au square à 18h00 pour qu’ils puissent se voir avant la représentation qui avait lieu à 19h30. Après la pièce, Albert avait décidé d’inviter tout le monde au restaurant. Patty devait normalement arriver à la gare vers 16h45, ils passeraient la prendre avant d’aller à la maison mère. L’esprit rationnel de son compagnon et le plan minutieusement organisé calma l’esprit de Candy qui fit un gros câlin à son grand frère en remerciement. Quand il fut partit, elle entreprit de faire sa valise, ce qui fut un calvaire tant elle n’arrivait pas à décider ce qu’elle allait porter pour la soirée. Après maintes réflexions, elle opta pour une robe à fines brettelles et à décolleté carré en soie jaune, qui était droite mais très évasée au niveau des pieds avec une légère traîne. C’était un cadeau d’Archibald, elle était vraiment superbe, comme lui seul arrivait à les dénicher. A 11h30, Archi et Annie arrivèrent et ils embarquèrent direction Chicago, Albert au volant.

" Tu es prête Suzanne ? "

Terry attendait en haut de l’escalier de l’hôtel que sa compagne finisse de se préparer et pour parer à une éventuelle chute quand elle descendrait en regardant par la porte de la chambre de la comédienne ouverte, si elle ne venait pas. ‘Ce que les femmes peuvent être longues à se préparer.’ pensa t’il. Il fit un tour sur lui même en signe d’impatience et regarda l’horloge située dans l’entrée, 17h40, il allaient être en retard.

" Suzanne si ça continue on va être en retard ! "

" J’arrive, j’arrive... "

Il vit la jeune femme blonde émerger de sa chambre et fermer la porte pour le rejoindre le plus vite qu’elle pouvait.

" Enfin. " Dit Terry en lui tendant le bras quand elle arriva à sa hauteur.

" Arrête de te moquer de moi. " Dit elle en commençant à descendre avec lui. " J’aimerai offrir des fleurs à Candy, tu sais quel genre de fleurs elle aime ? "

Terry se rappela une conversation quand ils étaient au collège...

" Terry tu sais que Anthony avait créé une rose en mon honneur. "

" C’est vrai, je me demande comment il a fait pour créer une rose pleine de tâches de rousseur... "

" TERRY ! ! ! "

" Je rigole, je rigole voyons. Comment est-elle cette rose ? "

" Elle s’appelle Sweet Candy, elle est magnifique. Elle est blanche avec un peu de vert au centre et a un parfum tellement délicat. La roseraie en est remplie à Lakewood. "

" Ca doit être beau... "

" Roses blanches. "

" Pardon, tu disais Terry ? "

" Je disais qu’elle aimait les roses blanches. " Répondit-il l’esprit ailleurs.

" On lui en achètera un gros bouquet alors. " Ajouta Suzanne toute souriante sans se douter que son compagnon était ailleurs, vers la colline de St Paul et les bords du lac de son pays natal où il avait passé les plus agréables moments de sa vie en compagnie de la femme qu’il aimait. Comment allait-il réagir quand il serait face à elle ? Avait-elle changée ? Autant de question qui lui perturbaient l’esprit depuis 2 jours mais qu’il ne voulait surtout pas révéler à Suzanne de peur de la blesser.

Candy marchait au bras d’Albert en essayant de suivre les grand pas de son compagnon se qui n’était pas des plus facile à cause de la robe qu’elle portait. Archi avait été ravi qu’elle ait choisi de porter celle-ci et Annie avait insisté pour la coiffer. Elle devait ressembler à une poupée de porcelaine et elle détestait ça mais c’était pour la bonne cause. Patty avait été très émue de revoir tout le monde et leur avait raconté toutes ses mésaventures parmi les orphelins qui, semblait-il, l’adoraient. Candy trouvait qu’elle s’était affinée depuis la dernière fois, elle devenait ravissante. Il était 17h50 quand ils arrivèrent au lieu du rendez-vous.

" Tu vois que ce n’était pas la peine de tant se presser. " Lança Albert à Candy.

" Oh excuse moi, il vaut mieux être en avance qu’en retard non ? " Répondit elle sur un ton agacé.

" Ce n’est pas grave, et puis ça nous permet d’admirer le paysage, pas vrai Archi ? " Ajouta Annie en attrapant le bras de son fiancé qui la serra contre lui.

" Annie a raison c’est un si joli parc. Oh viens voir Candy ! " Dit Patty.

" Qui y a t’il ? " Demanda Candy en allant retrouver Patty suivie d’Albert.

Elle eue un hoquet de surprise en voyant de l’autre côté du petit lac deux silhouettes familières marcher dans leur direction.

" Oh mais ne serraient-ce pas Suzanne et Terrence. " Dit Albert en mettant sa main en visière pour mieux voir.

" Ce sont bien eux. " Lui répondit Patty toute souriante.

Archi et Annie les avaient rejoint et confirmèrent, c’était bien les deux acteurs qui se dirigeaient vers eux. Candy n’avait pas ouvert la bouche, elle ne savait pas quoi faire ni quoi dire. Comment allait-elle réagir une fois qu’ils serraient face à elle ?

" Allons à leur rencontre. " Proposa Albert.

" Bonne idée. " Répondit Archi qui partit en tête avec Annie à un bras et Patty à l’autre.

" Tu viens Candy. Candy ? " Albert tendait la main à sa compagne mais elle ne réagissait pas. Il la posa sur son épaule et ce contact la sortit de sa pensée.

" Pardon ? "

" On va à la rencontre de Terrence et Suzanne, dépêche-toi. "

" Hum hum. " Elle prit le bras qui lui était tendu et ils partirent.

" Terry ! Suzanne ! "

" Annie... "

La plus timide des filles, Annie, fut la première à aller à la rencontre des deux acteurs. Elle s’arrêta devant Terry et lui prit la main.

" Ca faisait tellement longtemps! Comme vas-tu Terry ? "

" Très bien comme tu peux le voir. " Dit-il en bombant le torse et en faisant un grand sourire. " Et toi tu deviens de plus en plus belle, j’en connais un qui a de la chance... "

Annie gloussa quand Archi arriva avec Patty et que Terry lui fit un clin d’œil complice.

Il donna une grande claque dans le dos à Archi. " Content de te revoir Archibald Cornwell. "

" Moi de même Terrence Granchester. " Répondit Archi en lui rendant son accolade puis en allant faire un baise main à Suzanne. " Bonjour Suzanne. "

" Très heureuse de vous rencontrer Archibald et vous aussi Annie. "

En réponse Annie lui fit un grand sourire. Terry se rapprocha de Patty et lui posa une main sur l’épaule.

" Je suis vraiment désolé. "

Patty fut surprise de la réaction de l’acteur et de son geste de sympathie alors qu’ils n’avaient jamais été très proches.

" Merci Terry, mais je vais très bien. La vie n’est pas un long fleuve tranquille et il faut savoir s’agrémenter de ce qu’elle nous fait subir. N’est ce pas ? " Lui dit elle avec un grand sourire.

‘Elle est devenue très forte.’ songea Terry. Il ne se rappelait que d’une petite rondouillarde à lunettes qui pleurait pour la moindre chose. Il retrouvait une jeune fille en plein changement sérieuse et sage que les méandres de la vie avaient poussée à oublier ses peines et à les surmonter. Ses songes furent stoppés par une puissante étreinte.

" Terry ! " C’était Albert qui le serrait dans ses bras, heureux de retrouver son vieil ami.

" M.Albert ! " Terry se mit à son tour à le serrer contre lui, il était vraiment content de pouvoir retrouver cet homme si bon et qui avait su se montrer généreux avec lui. Albert le lâcha et le regarda avec un sourire en coin.

" Alors tu te bagarres toujours autant ? "

Terry sourit à l’évocation de leur première rencontre à Londres.

" Et vous M.Albert, vous êtes un père comblé si je ne me trompe. "

Albert éclata de rire à la pique de Terry qui n’avait pas perdu son sens de la répartie. Terry suivit très rapidement Albert dans sa crise de rire. Suzanne observait la scène avec plaisir, cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait vu Terry de si bonne humeur, ça lui réchauffait le cœur. C’est en observant Terry et Albert qu’elle aperçu Candy légèrement en retrait du groupe cachée derrière Albert. Elle détournait le regard et semblait mal à l’aise.

" Candy ! " Suzanne qui voulait remercier la jeune femme depuis tellement longtemps se précipita vers elle et manqua tomber car elle ne maîtrisait pas encore correctement sa jambe. Candy la rattrapa et Suzanne la serra contre elle en sanglotant.

" Candy, oh Candy ! Tu vois, tu m’as encore aidée... "

" Suzanne... " Candy serra la jeune femme en retour mais son esprit était complètement embrouillé. Elle aimait cette femme qu’elle tenait dans ses bras et qui avait su briser sa carrière pour sauver l’homme qu’elle aimait et qui se serait même tuée pour lui ; mais quelque part elle la détestait aussi pour être la personne avec qui Terry allait faire sa vie. Mais voir cette femme lui témoigner tant de respect et de gratitude ne pu que lui rappeler quelle personne elle était et quelle attitude devait adopter Candy. De la distance, il ne fallait pas qu’elle soit trop proche de Terry sinon elle céderait à ses sentiments.

" Il ne faut pas pleurer Suzanne. Les retrouvailles c’est fait pour rire et être joyeux non. "

Suzanne releva le visage et fit un grand sourire. " Mais je suis trop heureuse, c’est pour cela que je pleure. Tu as vu ? " Elle s’écarta de Candy et fit un aller-retour jusqu'à Archi et Annie.

" C’est magnifique ! " S’enthousiasma Candy, elle pouvait de nouveau marcher.

" Et ce n’est pas tout. " Candy sursauta en entendant la voix qui venait de derrière elle. Quand elle se retourna elle aperçu Terry à un mètre d’elle un bouquet de roses blanches à la main. Son cœur s’emballa dans sa poitrine, il était si proche, si attirant. Il lui tendit le bouquet. " C’est un cadeau. De la part de Suzanne et de la mienne. "

Candy prit le bouquet d’une main tremblante et l’espace d’un instant leurs doigts se frôlèrent. Un courant électrique passa dans tous ses muscles. Elle se mit à sentir les fleurs pour cacher le trouble qui se dessinait sur son visage.

" Quelle est donc cette nouvelle Terry ? " Demanda t’elle pour briser ce tête à tête trop dérangeant.

Suzanne vint au côté de Terry et celui-ci se racla la gorge.

" Chers amis, je vous annonce que dés que la tournée de Hamlet sera finie, Suzanne reviendra sur les planches parmi la troupe de Stratford. Elle passera la prochaine audition. "

A l’annonce de la nouvelle se fut l’effervescence parmi le petit groupe. Tous vinrent embrasser Suzanne et pendant un instant Terry et Candy croisèrent leur regard où pouvait se lire la même sensation. Tous deux étaient encore amoureux l’un de l’autre mais ne pouvait l’exprimer. Il aurait voulu la serrer dans ses bras mais il n’aurait pu la lâcher ni retenir ses sentiments. Elle aurait voulu sentir le contact de sa main sur son visage, comme autrefois, mais elle n’aurait su se taire face aux débordements de son amour. Ils se comprirent néanmoins et quand Candy serra Suzanne dans ses bras pour la féliciter, Terry qui se trouvait derrière elle posa sa main sur celle de Candy.

La représentation eut lieue et remporta un succès plus que mérité. Terry avait été parfait et avait su captiver les spectateurs comme il le faisait autrefois. Tout le monde était pendu aux lèvres du jeune acteur. La représentation finie, tous les acteurs saluèrent sur scène sous le tonnerre d’applaudissement et la pluie de fleurs venant du public. Quand la foule fut calmée, Terry s’avança par rapport aux autres acteurs.

" Mesdames, Messieurs, je voudrais dédier cette représentation à la femme la plus extraordinaire que je connaisse et dont c’est l’anniversaire aujourd’hui. C’est grâce à elle que je suis de nouveau parmi vous et que je peux de nouveau faire rêver les autres. Je te dédie Hamlet aujourd’hui Candy Neige André. Joyeux anniversaire. "

Depuis son balcon Candy n’en revenait pas. C’est en son honneur qu’il avait joué aujourd’hui et c’est à elle qu’était adressé ce large sourire sur son visage. Elle en avait les larmes aux yeux. Albert passa un bras autour de ses épaules comme s’il avait lu dans ses pensées.

" C’est un cadeau merveilleux grand frère. "

" Ce n’est pas à moi que tu dois dire ça. "

" Je sais... mais vais-je en avoir le courage ? "

" Bien sur. "

Quand Terry les rejoignit, Candy se jeta dans ses bras. Il passa gentiment une main dans ses cheveux et la relâcha.

" C’était un magnifique cadeau Terry, merci beaucoup. "

" Ce n’est rien. " Lui répondit-il gêné de la si courte étreinte qui avait précédé.

" Bon si nous allions dîner. " Dit Archi avec une grimace. " J’ai terriblement faim et puis il n’y a pas que Terry qui ait des cadeaux. Moi aussi je veux qu’on me serre dans ses bras. "

Candy gloussa de la réaction d’Archi et Annie vint se blottir contre son fiancé.

" Tout compte fait je vais garder le cadeau et je le donnerais à Annie, ainsi j’aurais droit à un autre câlin. "

" Qui sait... " Dit Annie avec un clin d’œil.

Et il partirent tous les sept en direction du restaurant où Albert avait réservé une table.

 

Fin du chapitre 2

© Hika Février 2001