
CHAPITRE 41
Il avait été
féliciter les mariés. Terry avait été heureux de le revoir. Lui
aussi. Tellement. Agnès. La douceur et l'énergie la volonté. Elle
rendrait Terry heureux. Il l'aimait déjà rien que pour cela. Et puis
agréable. Et toute sa gentillesse... Oui elle aussi serait heureuse
avec Terry. Ils s'accordaient. Une belle cérémonie. Si émouvante.
Réussie oui. Il en éprouvait une grande satisfaction un grand bonheur
pour eux... Il était si heureux aussi d'avoir revu Candy, et aussi
Anthony, Archibald... Il faisait beau les fleurs les jardins une douce
musique tout résonnait de gaieté, de paix, de bonheur rêvé et
réalisé... Le parc là-bas au-delà des jardins... Ensoleillé aussi,
paisible et ombragé, heureux, secret... Albert ressentait son appel..
Une promenade...
Un plan d'eau au bout du
sentier... Un vert profond... Les cygnes blancs... glissant doucement
sur le miroir... Les reflets d'un soleil déclinant... Un tableau... Et
soudain il la vit. Longues boucles blondes relevées d'un léger ruban,
profondeur et gentillesse dans son regard vert... en accord avec le
miroir, une nuance plus claire... Toute en blanc, comme l'oiseau qu'elle
soutenait doucement.
Il était blessé. Il
l'aida.
Il l'aimait déjà. Elle
aussi.
La nature les animaux
elle aussi les aimait tant. Elle était venue à New York pour suivre
des études vétérinaires. Eléonor sa soeur s'était proposé de la
loger l'avait gentiment amené à accepter. Elle venait souvent ici.
Elle aimait à y rêver... Elle n'était là que depuis peu mais...
La journée était si
magnifique... Elle était venue...
Ils soignèrent
l'oiseau. Ils restèrent encore un moment. Rêverie, Accord, calme,
bonheur. Ils restèrent ensemble toute la soirée. C'était comme s'ils
s'étaient toujours connus. Aimés.
ls se retrouvèrent
souvent près du plan d'eau. Dans le parc. A Lakewood. Il lui demanda de
l'épouser. Il l'aimait. Il voulait la protéger partager... Iris trouva
la force d'accepter, submergée.... Oui oh oui ! ... Une éternité de
rêve et de bonheur. Elle voulait... Elle voulait...

CHAPITRE 42
L'automne. Un ciel gris,
morne et bas. Une atmosphère en accord. Et toujours cette angoisse,
appréhension qui ne la quitte pas. Un moment de répit ? elle revient
à la charge plus forte plus oppressante l'instant d'après...
Tous les matins les
journaux... que suit l'attente... Une lettre aujourd'hui ?... Elle les
lit, les relit... Elle attend... Elle prie et s'efforce d'y croire
Alistair ne peut pas...
Un jour gris de novembre
fut le plus volumineux, le plus féerique qu'elle eût jamais connu. La
première page étalée devant son regard ébloui, voilé elle n'osait y
croire c'était... c'était merveilleux... L'armistice !... Enfin...!
Une lette annonça son
retour. Ils n'y crurent cependant tout à fait vraiment que lorsque
enfin...
Il descendait du convoi,
il s'avançait le long du quai... fatigué, comme mûri sans doute mais
toujours si confiant en la vie, toujours prêt à aider et à croire...
à inventer et à aimer...
Ils étaient tous là,
ses amis... Archibald, Anthony, Albert, Candy, Annie... Patricia... Il
l'aimait... plus encore qu'à son départ... et pourtant !... Un amour
plus adulte, plus sûr encore si... Grand Mère était venue aussi sa
voiture là-bas... à distance... comme toujours... Chère Grand
Mère... Elle n'a pas changé... Toujours aussi...
"Alistair
!..." Patricia en larmes voulait courir à lui... "Patty
!" ses jambes ne la portaient plus... Il s'élançait déjà, la
rattrapait soutenait soulevait ils tournoyaient tournoyaient
tournoyaient... joie absolue, infinie... Merveilleuse exaltation...
Une si longue attente...
Il est là... vivant... vivant... Elle veut tout lui donner, tout
partager, tout recevoir... Elle...Ces instants resteront les plus beaux
que... elle le sait.
Lui aussi... Aujourd'hui
est un jour si... magique...
Ils n'oublieraient
jamais. Ils resteraient toujours ensemble. Toujours.
Maintenant tous
l'entouraient, voulaient lui dire... voulaient...
C'est fini... Vraiment
fini. La guerre est finie. Alistair est de retour.
Un flamboyant matin de
novembre. Des couleurs plus vives plus chaudes encore que... Les mille
nuances d'un automne scintillant heureux, le ciel gris oublié.

CHAPITRE 43
Novembre
tout l'automne ce furent randonnées, pique-niques et excursions du
jeudi, soirées au coin du feu chez Candy ou encore promenades au fin
fond du domaine de la résidence... A la beauté au calme de ces lieux
retirés poétiques s'ajoutait la douce et nécessaire certitude qu'ils
n'y pourraient seulement croiser ni grand-tante ou grand-mère
intransigeante ni cousins - tant odieux qu'indésirables - peut être
présents ce jour-là...
Couple,
amis, trio retrouvé... Simplicité Vérité Joie...

Noël
vit effectivement se réaliser la promesse d'Anthony ce jour où... Ils
avaient tout prévu. Décidé. Organisé. Elle avait pu avoir quelques
jours. Il arriva, les chevaux faisant fête à Candy qui les caressait
doucement... "Bonjour Anthony !" "Bonjour Candy
!"... "Oh Anthony...je suis si heureuse ! Tu verras... La
maison Pony... Melle Pony et soeur Maria sont... elles ont toujours
été de vraies mères pour moi et ... Et puis la colline je... je
t'avais promis de te montrer..." Elle s'arrêta. Quels douloureux
souvenirs n'est-elle pas allé réveiller... Mais non. Anthony lui
sourit, calme, heureux, aimant... "Oui Candy. Je suis si heureux
moi aussi tu sais. Je veux connaître ces personnes si gentilles qui
t'ont élevée je veux voir cet endroit merveilleux où tu as grandi...
je veux tenir aujourd'hui ma promesse et aller avec toi sur la
colline... Candy..." ... Importance et tendresse du moment
partagé. Bonheur de cette merveilleuse journée qui commence...
Tendre
rêverie... inoubliable promenade... Sentiers campagne gentiment
enneigés... magnifiques... Merveilleux soleil d'hiver... Une douce
matinée de décembre...
La
maison était si chaude, chaleureuse. Les enfants si heureux de revoir
leur Candy qu'ils aimaient tant... Candy !... Ils se pressaient autour
d'elle ravis... Elle était toute fière de le leur présenter, si...
eux de le connaître... étonnés d'abord... mais... Melle Pony et soeur
Maria... deux personnes si... Elles étaient merveilleuses avec les
enfants... oui si... Il avait toujours compris Candy il avait toujours
pensé... Mais maintenant il comprenait... il savait que plus encore...
La
petite chapelle où ils allèrent prier en ce jour si heureux, le petit
salon si accueillant, où le feu de l'âtre chantait doucement... Thé ?
Chocolat ? Ils ne pourraient y échapper... On évoqua l'enfance de
Candy... Il laissa un peu deviner la sienne... Le trio... Elles étaient
si chaleureuses, si bonnes. Il se sentait heureux, en confiance. Elles
partageaient ses impressions...
La
nature qu'il avait découverte... Tom... Un ami si... Un instant la vie
dans la forêt revint afflua à ses souvenirs... Tout ici était la
nature... la petite maison au coeur de la campagne, le mobilier
rustique... si ému aussi de voir la jolie petite chambre, le petit lit
de bois... et la grande salle où... les enfants de ce jour babillaient,
chahutaient joyeusement. Elle revoyait tant d'heureux souvenirs...
inoubliables... Lui les vivait en elle... Les imaginait... La regardait,
heureux... Il n'oublierait jamais...
Ils
virent les poules, les canards, l'enseigne de Pony... Tout alentour...
"Anthony je suis si heureuse mais allons sur la colline je veux te
montrer..." Sur la colline il y avait le vieux chêne son compagnon
de jeux de toujours... oui leur père... il y avait tant de joies et de
chagrins passés... Il y avait... Il y avait...
Ils
montèrent sur la colline. La neige sur le sentier ravivait encore leur
joie ils couraient couraient...
Ils
retrouvaient leur âme d'enfant totalement... Sans limite... Toujours
plus haut, toujours plus vite toujours plus... Toujours plus haut... la
fête foraine leur course vers le clocher... les cloches qui
sonnaient... Comme ils se sentaient libres... heureux. Ils courent
courent vers le sommet et ils se sentent libres... libres...
Le grand
chêne était magnifique. Protecteur. Solide... à protéger aussi...
Tout était blanc... Chêne et colline resplendissaient... Le soleil de
l'après-midi irradiait une blancheur rayonnante, miroir d'une beauté
paisible, idéale... immaculée... Une féerie... Un rêve...
"Candy...
je suis heureux d'avoir vu tout cela j'ai je sais que je te connais
encore mieux ainsi et... enfin je suis heureux de vivre aujourd'hui ton
enfance. Merci de m'avoir amené ici... Merci".
"Anthony...
Non... tu sais... je voulais... depuis... je voulais depuis si longtemps
pouvoir partager tout cela avec toi... moi aussi je... je suis si
heureuse tu sais Anthony jamais je..."
"...
Il n'y a pas que cela... La raison aussi pour laquelle je voulais que
nous venions ici aujourd'hui c'est... c'est que..." ... "Candy
je t'aime je t'aime tu sais... je t'aime tant... Veux-tu... Veux-tu
m'épouser ?" Oh Anthony... c'est... c'est... "Oui Anthony oh
oui !" Spontanément elle s'élance... elle lui sourit à travers
ses larmes... je t'aime... je t'aime... "Candy !..." ...
"Anthony je... je t'aime. Je t'aime tant Anthony je t'aimerai
toujours". Elle devine les larmes qui ne pourront voiler la douceur
du regard bleu... cher Anthony... "Candy..." ...
"Candy... je promets que toujours je serai avec toi et te
protègerai t'aimerai tant que je vivrai. Tu es plus que ma vie pour moi
tu es... " ... "Anthony moi aussi je... je t'aime plus... plus
que tout... moi aussi je veux t'aimer et... et te protéger...
toujours"... Il l'enlace doucement et leur étreinte est d'une
tendresse infinie...
Il passe
le bijou à son doigt, gentiment, avec tout son amour... Une petite rose
de diamant, blanche, pure... éternelle... "Anthony c'est...
c'est... " "Oui c'est tendre Candy. Candy je veux commémorer
pour toujours cet anniversaire. Je veux pour toi pour nous une tendre
Candy qui ne se fane jamais, qui nous réunisse pour toujours et en
toute saison. Je veux..." "Anthony..." ......
Ils
pleuraient, heureux.
Ces quelques jours
merveilleux à la maison Pony resteraient toujours dans leurs
souvenirs...

© Hélène
décembre 2002
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