Le puzzle reconstitué
par Helena

CHAPITRE 1

Deux jeunes filles du monde

Candy regarde, encore une fois, éberluée, la lettre qu’elle venait de recevoir.

La Tante Elroy l’invitait à son anniversaire, reconnaissant ainsi son appartenance à la famille André, après avoir décrié son adoption sous tous les tons !

- Mademoiselle Pony, que dois-je faire ?

- Sans doute Albert lui a-t-il expliqué tout ce que tu as fait pour qu’il retrouve la mémoire.

- Oui, dit Sœur Maria, elle reconnaît peut-être enfin tes mérites.

- Alors, j’irai à cette fête… mais j’appréhende d’y retrouver mon fiancé forcé, Daniel !

Candy se prépare donc, tout en sachant qu’Albert se fera un plaisir de lui offrir sa robe.

Effectivement, le jour J…

- Mademoiselle ! Mademoiselle Candy !

- Georges ! Quelle surprise de vous revoir !

- Monsieur Albert m’a chargé de vous accompagner pour vous préparer pour la fête, tous les magasins sont prévenus et pouvez acheter ce que bon vous semble

- Oh, Georges , dit Candy quelques heures plus tard, que c’est délicieux ! Jamais je ne m’autorise autant de folies…et je vais en faire une dernière.

Et le jour de la réception…

- Qui donc est cette délicieuse jeune fille ?

- Mais regardez, mon cher, je reconnais la petite qui avait fait sensation à Lakewood, en dansant avec Anthony,

- Oui, et qui nous avait tant diverti le jour de la chasse à cour,

- Chut, malheureux, il ne faut jamais parler de ce jour chez les André,

- En tout cas, cette jeune fille est un enchantement… et elle m’est familière, elle me rappelle d’anciennes images.

Elroy entendit ces commentaires, et examina Candy. Celle-ci avait mûri, devenant magnifique, ayant gommé ses côtés « garçon manqué ». « Et pourtant, elle a osé les cheveux courts ! Mais ce n’est pas plus mal, elle lui ressemble moins, et les gens se poseront moins de questions ».

- Mademoiselle, Madame Elroy souhaiterait vous entretenir en privé demain matin, à 9h00.

Candy ne s’inquiète pas de l’ordre, bien dans les habitudes de la Tante. Sans doute veut-elle encore la sermonner sur l’inutilité de son métier d’infirmière, et sur le respect des usages dans la famille. Mais ce soir, elle se sent heureuse : enfin elle a cédé à la mode, et coupé ses boucles pour adopter la coupe à la garçonne. Elle a ainsi renoncé à son enfance, et s’affirme comme elle-même.

- Annie ! Archibald !

- Candy ! Quel bonheur de te revoir !

- Que portes-tu Annie ? Une bague ? Est-ce qu’enfin ???

- Oui, mais chut, le privilège de l’annonce des fiançailles revient au chef de la famille.

- Et c’est mon tour, justement !

Albert s’est approché du petit groupe, admirant le contraste agréable entre Annie, jolie brune réservée à la coiffure impeccable, et Candy, à la fois plus « femme » et plus audacieuse avec ses cheveux courts. Il ressent toutefois un pincement de cœur, perdant à la fois la petite fille qu’il protégeait depuis si longtemps et la ressemblance avec une autre personne chère à son cœur. Mais il faut reconnaître que Candy a limité ses réactions impulsives… peut-être une conséquence de son métier d’infirmière et de la volonté de ne plus être qu’une « tête de linotte » … elle est plus posée, et fait l’admiration générale.

Cependant, une rumeur enfle, disant qu’il est curieux que les André aient trouvé une fille adoptive qui ressemble tellement à … Candy est étonnée de se sentir encore en point de mire, n’ayant pas commis d’impair, et n’étant pas la plus élégante de la soirée. Elle est alors heureuse de reconnaître un ami.

- Mikaël ! Vous êtes revenu d’Europe ?

- Pour peu de temps, Candy… mais ma sœur était invitée comme future fiancée de votre cousin Daniel, et je voulais être présent. Je suis vraiment heureux de vous voir, enfin une personne qui ose être elle-même.

- Je suis également ravie de vous revoir, je n’ai pas oublié l’aide que vous m’aviez apportée pour descendre de la tour…

- C’était avec plaisir. Êtes vous toujours dans l’équipe du professeur Léonard ?

- Non, je… eh bien j’ai été remerciée après une intervention extérieure et… je travaille maintenant dans une plus petite clinique, celle du Docteur Martin.

- Je le connais… c’était un de mes anciens professeurs, qui a tourné le dos aux honneurs pour se consacrer à des quartiers plus modestes. J’admire son œuvre, et ça ne m’étonne pas que vous l’ayez rejoint !

Et Candy et Mikaël se lancent dans une discussion passionnée, chacun heureux de retrouver la connivence de la première rencontre, et leur goût commun de la simplicité et du service aux autres. Ils ne se sont pas aperçus que plusieurs personnes les observent,

- Albert et Annie, heureux de revoir Candy sourire depuis sa rupture avec Terry,

- Archibald, avec une pointe de déception,

- Elisa, verte de rage et se demandant ce que son éternelle rivale a de spécial pour attirer ainsi les garçons intéressants,

- et… la Tante Elroy, surprise et qui demande confirmation à Mme Legrand de l’identité du jeune homme.

La soirée continue, sans évènement notable, à part les annonces des fiançailles d’Archibald et de Daniel. Les commentaires vont bon train

- Le jeune Legrand, fiancé ?

- Je n’en reviens pas, après ses frasques et ses mauvaises fréquentations,

- A qui le dites-vous, ma chère ! Il a beau avoir de bonnes origines, il a été horriblement gâté, jamais je n’en aurais voulu comme gendre,

- Pas plus que je n’aurais voulu de la petite Brighton. D’ailleurs, celle-ci n’est pas vraiment une Brighton, mais une fille trouvée… qui sait ce que sont ses vrais parents !

- Ceci - dit, il faut reconnaître qu’ elle sait se tenir impeccablement et que Candy (c’est bien son nom ?) s’est elle aussi beaucoup améliorée… tout de jeunes filles du monde. elles en deviennent acceptables.

Elroy, assise à son fauteuil, entend ces conversations avec irritation, et observe la jeune génération. Les deux « presque jeunes filles du monde » font trop parler d’elles. Dès demain, elle verra Candy, et règlera certaines choses.

Chapitre 2

L’injonction

Il est 9h05... Et Candy était « invitée » par la Tante Leroy 9h00... Elle frappe à la porte avec appréhension, se remémorant son arrivée dans la famille André il y a quelques années, et son premier rendez-vous avec la Tante Elroy, où elle était déjà arrivée en retard.

- Entre, Candy

Elles sont face à face. Elroy considérant la jeune femme qu’est devenue Candy, magnifique et cependant avec un soupçon de tristesse dans le regard. Elle se dit alors qu’elle la préférait avec l’éclat innocent de l’enfance, car avec cette mélancolie elle lui rappelle

Candy regarde de son côté la Tante avec l’œil avisé de la professionnelle. Elle se tient toujours aussi droite, avec un air aussi sévère, mais il y a de la fatigue dans le maintien… âge ou maladie ?

- Candy, sais-tu pourquoi je voulais te voir ?

- Non, mais je suis heureuse que vous m’ayez invitée.

- Je te tiens pourtant toujours responsable des disparitions d’Anthony et d’Alistair mais…

- Comment osez-vous ! Je souffre autant de vous de leur absence, comment pouvez-vous m’accuser ?

- Anthony est mort au cours d’une chasse organisée pour toi, et je pense qu’Alistair n’aurait pas eu l’affront de tourner le dos à la famille et à son destin d’André sans ton exemple.

Candy réfléchi alors… les propos de la patriarche ne sont pas dénués de fondement. Mais qui sait ce que seraient devenus les garçons sans la rencontre ? Chacun d’eux avait ses rêves, ses aspirations, et aurait pu les réaliser de façon personnelle, qui aurait déplu à la Tante Elroy.

- Je n’insisterai pas sur ce sujet. Que me vouliez-vous ?

- J’ai quelque chose à te demander.

Elroy fait une pause, boit un verre d’eau, prend une inspiration et dévisage Candy.

- Annie et toi venez de la Maison Pony, mais avant ? Avez-vous déjà fait des recherches sur vos origines ?

- Vous n’allez pas encore me reprocher d’être une orpheline !

- Toi, non, je fais avec ton adoption. Par contre, Annie rejoint la famille avec son mariage avec Archi, et je veux savoir qui elle est. Je reconnais qu’elle est charmante, elle a acquis tous nos usages, je veux juste m’assurer que sa famille est… disons « correcte », et qu’elle ne risque pas de faire l’objet d’un chantage un jour.

- Mais pourquoi ne le lui demandez pas ça directement ?

- Parce qu’elle n’est pas toi. Ton caractère entier et ton manque de savoir-vivre m’ont souvent exaspérée, mais il faut reconnaître que tu sais faire face à l’adversité. Si Annie avait été engagée à ta place chez les Legrand, elle serait repartie au bout d’une semaine, et n’aurait jamais tenu.

- Parce que vous saviez ce qui se passait chez les Legrand ? Et vous n’avez rien fait ?

- Là n’est pas le sujet. Un André n’épouse pas n’importe qui, il faut faire une enquête, mais si Annie est la seule concernée, Archi est capable de faire un scandale. C’est pourquoi il faut retrouver vos origines à toutes les deux.

Candy est encore une fois surprise mais réfléchi encore… c’est vrai qu’Annie a toujours été plus fragile… elle ne pouvait pas parler de « sa vraie maman » sans pleurer quand elle était petite. Lui poser directement la question sur ses origines l’aurait bouleversée.. Et il faut reconnaître que la Tante a raison : Candy supporte mieux son état « d’enfant trouvé », et s’était déjà posé la question sans s’y attarder.

- Eh bien, Tante Elroy, non, nous ne savons rien de nos origines. Nous avons été trouvées le même jour dans la neige, les personnes qui nous ont abandonnées n’avaient même pas pris la peine de nous mettre à l’abri.

- Je sens de la rancœur dans tes propos Candy… ce serait bien aussi pour toi de savoir à quoi t’en tenir. J’ai un marché à te proposer.

Un marché ??? Que veut la Tante ? Que peut offrir Candy ?

- Je t’ ai vu parler avec ce jeune médecin…

- Mikaël ?

- Lui-même. Je le trouve beaucoup plus raisonnable comme parti pour toi que cet acteur.

- Terry ? Mais nous sommes séparés depuis des mois !

- C’est-ce que m’ont dit Annie et Archibald, mais je voulais l’entendre de ta bouche. Ce garçon n’a rien de fréquentable pour une André, même d’adoption. Heureusement, Elisa ne lui a jamais plu, donc il n’y a qu’avec toi que je devais avoir cette conversation. Il n’y aurait pas d’avenir entre vous.

Candy sent alors revivre l’adolescente qu’elle était, quand les injonctions de la Tante l’énervait au plus haut point par leur injustice.

- Puisque je vous dis que c’est de toutes façons fini entre nous, que vous faut-il de plus ?

- Promets-moi de ne pas chercher à le revoir et…

- Mais pourquoi ?

- Parce que tu passerais à côté du bonheur, Candy. J’ai été fiancée autrefois, et quittée pour une autre. Jamais je n’ai tourné la page, et j’avais refusé un autre garçon que ma famille avait choisi. Vois ce que je suis devenue : seule, admirée hypocritement par certains qui n’attendent qu’un héritage après ma mort…

Jamais la Tante ne s’était révélée ainsi. Candy n’est pas au bout de ses surprises.

- Que voulez-vous, alors ?

- Que tu continue à fréquenter ce jeune médecin. Je te soutiendrai, si sa famille fait des difficultés à cause de tes origines.

- Mickaël n’est qu’un ami. Je dirais même une simple relation…

- Écoute-moi, maintenant : si tu me promets de ne plus voir cet acteur, et si tu m’aides à retrouver la famille d’Annie, je financerai une nouvelle clinique pour le Docteur Martin. Je crois que ton « simple ami » sera heureux de se joindre à lui, et tu pourras faire ce que tu aime : aider les plus démunis. A toi de voir si tu es prête pour cette chance unique.

Candy en a la tête qui tourne… il n’y a pas que son avenir en jeu, mais aussi celui de familles modestes, et la contrepartie ne lui semble pas lourde. Les chances de retrouver Terry sont infimes, Annie serait sans doute heureuse de connaître enfin la vérité, et elle se sentirait utile… elle n’a pas le droit d’être égoïste par agacement vis-à-vis de cette vieille dame…

- Je ferai ce que vous voudrez.

- Dans ce cas, Georges t’accompagnera. Retrouvez d’abord les parents d’Annie, et on verra après.

Candy referme la porte. Pourquoi a-t-elle accepté ? Sans doute l’histoire de la Tante, qui résonne étrangement en elle, et lui fait peur de passer elle aussi à côté de sa vie de femme. Pour le première fois, elle jalouse Annie pour ses fiançailles, Annie qui n‘aura plus jamais besoin d‘elle... et elle a besoin de se sentir utile à d’autres. Ce sera à la fois un dernier service pour son amie, et une nouvelle page de sa vie.

Chapitre 3

Un papier à en-tête

En entrant dans le réfectoire, Melle Pony et Sœur Maria ont un sursaut : la table est déjà mise, le petit déjeuner (copieux) déjà servi… Des pas se rapprochent, venant de la cuisine, et Candy apparaît avec un nouveau plateau.

- Ma petite Candy, tu es déjà revenue ! Quelle bonne surprise !

- Tu aurais pu nous prévenir, nous allons libérer ta chambre au plus vite.

- Je pense que je ne resterai pas très longtemps… j’ai une « mission » et besoin de votre aide pour la commencer. Mais je vous en dirai plus quand les petits auront déjeuner et seront dehors.

Le deux bienfaitrices se regardent : il n’est pas dans les habitudes de Candy de faire des mystères… mais elles attendent patiemment le moment venu, et l’écoutent raconter la réception, la convocation par la Tante Elroy et le marché passé…

- Voilà une demande surprenante de sa part, fait remarquer Sœur Maria

- Pourquoi ? demandent Candy et Melle Pony

- Cette dame a toujours fait preuve de préjugés à l’encontre de nos pensionnaires, pourquoi n’a-t-elle pas fait faire ces fameuses recherches pour toi au moment de ton adoption ? Elle avait les moyens de prendre un détective, et les a encore.

- C’est pourtant vrai, Candy. Sais-tu si ton « père » adoptif, Albert est au courant ?

- Non, parce qu’il est reparti en voyage dès le lendemain de la réception, et je ne l’ai pas revu. Mais je pense que Georges le tiendra de toutes façons informé, et c’est lui qui doit m’accompagner.

- Es-tu sûre que ça ne va pas vous faire souffrir l’une comme l’autre, Annie et toi, de savoir qui étaient vos parents et peut-être pourquoi ils ont dû vous abandonner ?

- D’autant que nous avions été surprises par la façon de faire, n’est-ce pas Sœur Maria ?

Candy voit très bien ce qui les avaient surpris… elle a passé suffisamment d’années à la Maison Pony pour savoir que TOUS les parents ne quittaient leurs enfants qu’à grand peine, et demandaient à rencontrer une des éducatrices pour s’assurer qu’ils étaient entre de bonnes mains… parfois même, mais c’était rare, certains revenaient quand le « passage difficile » était passé et certains petits pensionnaires repartaient vers leur vraie famille.

Depuis les longues années d’accueil d’orphelins, ou enfants pauvres, Annie et elle étaient les seules à avoir été laissées sans ces précautions… qui plus est dans la neige, au risque d’être découvertes trop tard…Annie lui a confié par ailleurs pendant leur dernière rencontre qu’à la perspective de devenir l’épouse d’Archibald, et la mère de ses enfants, elle avait quelques appréhensions sur ce second rôle…ayant une « vraie » mère inconnue et qui ne s’est jamais manifesté, et une « mère d’adoption » qui ne voulait pas entendre parler de son passé.

- Avez-vous gardé les berceaux ?

- Bien sûr, viens les voir, ils sont dans l’armoire du bureau.

Une toux discrète se fait alors entendre.

- Georges ! Excusez-moi, j’avais oublié le rendez-vous.

- Ce n’est pas grave, Mademoiselle. Mes hommages, Mesdames.

- Melle Pony, Sœur Maria, voici Georges, que j’appelais « Monsieur Georges » étant petite…

- Mais nous nous connaissons… vous étiez venu chercher Candy pour la conduire au Collège de Saint Paul… Merci pour tout ce que vous avez fait pour elle.

- C’était tout naturel. Pouvons-nous voir les berceaux ?

En voyant ces berceaux en osier, Candy en a la gorge nouée malgré elle… elle remarque toutefois qu’ils sont rigoureusement identiques, ce qui ne laisse pas présager qu’une des familles était plus fortunée que l’autre. Elle préfère détourner les yeux et laisser Georges poser les questions, se félicitant de sa présence.

- Y avait-il une lettre, un indice ?

- Pour Candy,seulement cette poupée… à partir de laquelle nous lui avons donné ce prénom

- et pour Annie, une lettre.

Le texte est simple « Je n’ai plus les moyens de garder mon bébé. Prenez soin d’elle, elle s’appelle Annie ».

- Voulez-vous la voir, Mademoiselle Candy ?

- Oui, merci, Georges.

Candy remarque alors que la lettre a été écrite sur une feuille incomplète… une partie de papier à en-tête déchirée, mais sur laquelle un dessin apparaît encore.

- Regardez, il y a bien un dessin, ici ?

- Oui… on dirait… mais oui, c’est bien ça, le papier des compagnies minières qui faisaient de l’extraction de minerais à 50 Kms d’ici il y a bien longtemps…

- Nous ignorions ce que voulait dire ce dessin… êtes vous sûr de vous, Monsieur Georges ?

- Nous pourrons nous en assurer auprès de notre banquier, qui se chargeait aussi des affaires de cette mine.

Candy en a les mains qui tremblent en tenant cette feuille… ce dessin… elle l’a vu ailleurs… il n’y a pas très longtemps…

- Je connais quelque un d’autre qui pourra nous renseigner.

- Qui ?

- Souvenez vous, j’ai été infirmière sur un chantier de chemin de fer… le chef de chantier avait sur son bureau un titre honorifique avec le même en-tête.

- Quel âge a-t-il ?

- La quarantaine …

- Il est alors tout à fait probable qu’il ait aussi travaillé dans cette mine à l‘époque de vos naissances… les compétences sont les mêmes pour creuser des tunnels, et il pourra nous donner des éléments plus précis que le banquier.

- Mais il est parti sur un autre chantier pour les chemins de fer…

- Nous le retrouverons sans peine. Etes-vous prête à partir dès aujourd’hui ?

- Juste le temps de rassembler quelques affaires, et de dire au revoir aux petits…

- Je vous attends dehors.

Georges sort de la maison… par souci de discrétion, il a préféré s’éloigner. Le trouble de Candy à la vue des berceaux est évident, il se demande quelles sont les intentions réelles de Madame Elroy pour cette recherche… seulement l’intérêt de la famille ? Connaître (sans en faire publicité) les origines de la future Madame Conwell, qui épouse le seul rescapé des 3 garçons qu’elle a élevé ? Ou tirer les choses au clair concernant Candy, et sa ressemblance avec… qui est taboue pour tout le monde ? Ou déstabiliser la fille adoptive, celle qui doit hériter de la fortune André, afin d’en faire ce qu’elle en veut et la diriger comme bon lui semble. Il est aussi intrigué par un sursaut de Sœur Maria à l’évocation de compagnie minière.

S’adossant à la voiture, Georges allume un cigare… il est quand même curieux que Candy, malgré tous ses voyages et aventures, revienne toujours à la famille André et à la maison Pony… pourtant non liées.

A suivre...

© Helena 2006