Le sourire de Terry
par Fatalzmarion

Chapitre 11

L’union fait la force

Archibald et Annie, leur première surprise passée, réagirent fort bien à la nouvelle de Candy. Archibald eut un petit pincement en apprenant, que quoiqu’il puisse arriver, Candice et Terrence seraient à jamais unis par un lien indestructible et ce lien était une petite poupée de presque un an qui s’appelait Terry.

« Ma petite sœur chérie » dit Annie « Tu m’as caché cela !!!! Oh j’aurais tellement voulu être là pour la voir naître … Je parie qu’elle te ressemble !! Elle a des yeux verts et des cheveux blonds !! »

« Euh … non … c’est tout le contraire, Annie. Elle est le portrait craché de son père. Elle a les yeux bleus et les cheveux marron ! Et elle est belle, belle !!! Tu ne peux pas t’imaginer … »

Candy montra le portrait à ses deux autres amis et Annie devint hystérique !! Elle était tombée sous le charme de la petite en une seconde !!

« Oh Candy, oh Candy, qu’est ce qu’elle est mignonne !! Je veux la voir … Je suis sa Tatie Annie après tout !!! »

« Tu es bien plus que sa Tatie !! Tu es sa marraine !!! Je ne lui en avait pas encore choisie une car je ne voulais personne d’autre que toi !!! »

« AAAaaaaagh !!! Candy !!!!!! Merci »

Une telle réaction enthousiaste de la part d’Annie fut comme un baume réparateur au cœur de Candy. La petite Terry ne serait jamais seule … quoiqu’il puisse advenir, elle pourrait toujours compter sur ces amis sincères qu’avait sa mère.

« Candy, il faut qu’on la voit … » dit Archibald.

Alistair prit alors la parole.

« Et bien vous allez la voir plus vite que vous le pensez !!! Je vais avoir besoin de votre aide à tous les deux … »

« Comment ça ? »

« Terry sera ici dans deux semaines pour jouer le Roi Lear. Nous ne pouvons donc pas manquer une si belle occasion de lui faire rencontrer la petite … mais elle est chez Pony. Il est impossible que Candy ait un congé suffisant pour aller la chercher, c’est donc nous qui allons y aller !! »

« NOUS ?!! Oh oui … Je t’accompagne Alistair ! Comme ça je m’occuperai de Terry pendant le voyage et puis je serai contente de revoir Mademoiselle Pony ! » dit Annie, enthousiaste.

« Moi, je viens aussi !! » ajouta Archibald « Tu n’imagines pas un instant que je ne sois pas là pour découvrir la petite merveille en même temps que vous !! »

« Oh mes amis, comme je vous aime !! C’est incroyable ce que vous faites pour Terry et moi. Vous allez voir, elle est adorable !!! » dit Candy en serrant ses amis dans ses bras.

« Il n’y a qu’une chose mes enfants ! » dit Archie « Une fois que nous reviendrons ici avec le précieux colis, qu’est-ce qu’on va en faire ?? Il faut bien qu’elle dorme dans un endroit convenable … Où va-t-on la cacher pour la nuit ? Et si elle pleure ? »

« Oui ça c’est un problème » dit Annie.

« Bon pendant la journée, c’est facile » commença Alistair « Nous sommes trois, on peut facilement se relayer pour s’en occuper !! Sauf les couches, ça Annie ce sera pour toi !! »

« Pour moi ?!! Non mais vous l’entendez celui-là !!!! Tu apprendras à changer Terry, un point c’est tout !! »

« Euh … Soit … On improvisera !! Mais pour la nuit, c’est plus coton ! La Tante Elroy est au manoir pour l’instant … et elle y restera jusqu’au gala de charité qui a lieu le lendemain de la représentation du Roi Lear. Donc, on va l’avoir dans les pattes ! »

« Candy, il n’y a pas moyen que tu l’accueilles ici à l’hôpital en la faisant passer pour un enfant malade ? » demanda Archie.

« Ben je ne vois pas trop comment … Le médecin verra directement qu’elle est en pleine forme et qu’elle n’a pas besoin d’être hospitalisée et puis ce n’est pas possible de ne l’hospitaliser que pour la nuit … non il faut trouver une autre idée »

« Bon je crois que j’ai une idée ! » dit Alistair « Et si on la cachait pour la nuit dans les appartements de l’Oncle William au manoir. La Tante Elroy n’y va jamais … Et c’est assez éloigné de sa chambre pour qu’elle n’entende rien même si Terry pleure, elle est sourde comme un pot de toute façon ! ».

« Oui Alistair c’est une idée possible … mais si l’Oncle William arrivait, qu’est-ce qu’il dirait ? » demanda Candy.

« Pas de problème, il est en Europe pour affaires à cause de la guerre. Aucune chance qu’il revienne avant un bon mois. J’ai entendu la tante Elroy en parler. »

« Génial !! Et qui restera avec Terry pour la nuit ? Tante Elroy s’apercevra vite que vous n’êtes pas dans vos chambres les garçons … » dit Candy.

« Moi, je resterai avec elle » dit alors Annie « Mes parents sont aussi en voyage. J’ai juste une gouvernante chargée du ménage et de mes repas. Je lui dirai que je passe quelques jours au manoir des André avec « mon amie Elisa » et elle ne cherchera pas plus loin !!! »

« Oh Annie … oh mes amis … Vous ne pouvez pas savoir comme je suis contente de vous avoir. Je vous aime … merci »

« Nous aussi on t’aime Candy et on aime déjà Terry … »

Le lendemain, les trois compères prenaient le train en direction du Lac Michigan, impatients de rencontrer le trésor de Candy.

Chapitre 12

Comme deux gouttes d’eau

Ils approchaient du foyer Pony.

Annie avait le cœur serré à l’idée de revoir ses deux charmantes mamans d’enfance. Elles avaient pris si bien soin d’elle durant les dix premières années de sa vie.

Elle avait l’impression de les avoir trahies lors de son adoption par les Brighton. Elle n’était jamais venue leur rendre visite et elle ne leur avait pas écrit jusqu’à ce qu’elle retrouve Candy au collège de Londres. A cet époque, Annie avait décidé d’assumer ses origines et avait commencé à écrire à Mademoiselle Pony et Sœur Maria … Mais les voir vraiment était un autre cap à franchir.

Elle était anxieuse mais elle était heureuse de pouvoir enfin les remercier … Ces deux dames étaient décidément les meilleures qu’il soit … leur tolérance envers Candy ne faisait que renforcer cette conviction dans l’esprit d’Annie.

« Nous y sommes » dit-elle tout à coup aux garçons « Le foyer est ici au pied de la colline … vous le voyez ? Là tout petit … »

« Alors c’est là que vous avez grandi, toi et Candy ! Je suis content de voir enfin ta maison d’enfance, Annie » lui dit Archie.

Il faisait très beau ce jour là et les enfants du foyer jouaient dans le jardin devant la maison. Ils observèrent avec étonnement les trois adolescents qui approchaient.

Bien des années avaient passé depuis le départ d’Annie, les enfants ne la connaissaient donc pas mais la religieuse qui faisait du crochet, assise sur un tabouret, et qui les surveillait du coin de l’œil, la reconnu en un instant …

« Oh mon Dieu !! Annie !!! »

« Sœur Maria !!! »

« Ma petite Annie !!! Ca fait si longtemps … »

Sœur Maria serra son ancienne protégée dans ses bras et ne put retenir une larme d’émotion à la vue de la jolie jeune fille qu’Annie était devenue.

Elle appela Mademoiselle Pony qui fut tout aussi troublée de revoir la petite brune aux yeux bleus qui les avait quittées six ans auparavant.

Les enfants se pressaient autour des visiteurs qui furent invités à entrer dans la maison. Mademoiselle Pony les installa dans leur petit salon alors que Sœur Maria apportait des rafraîchissements.

« Messieurs, je pense que nous n’avons pas le plaisir de nous connaître » dit Mademoiselle Pony de sa voix la plus douce qui reflétait son immense bonté.

« Je me présente, Archibald Cornwell et voici mon frère »

« Alistair Cornwell, enchanté Madame »

« Moi de même, Messieurs. Vous êtes des amis de notre chère petite Annie ? »

Mais avant qu’ils puissent répondre, Sœur Maria, qui regardait pour la première fois avec attention le visage des garçons, prit la parole.

« Mais … vos visages me sont vaguement familiers … Je vous reconnais. Il me semble vous avoir déjà vus il y a bien longtemps … ça y est … !!! Vous êtes les garçons qui étaient tellement gentils avec notre petite Candy lorsque je suis allée la voir chez les Legrand. Je m’en souviens maintenant !! Madame Legrand m’avait fait raccompagnée jusqu’ici par son chauffeur et Candy. Nous vous avions rencontré en route. Candy était au bord du désespoir à cette époque tant elle était maltraitée chez les Legrand mais elle disait aussi qu’elle avait beaucoup de chance d’avoir des amis comme vous  »

« En effet, ma Sœur » dit Alistair « C’est bien nous !! Avec notre cousin Anthony et Candy, nous formions un quatuor inséparable … Et maintenant, nous sommes également fort proches d’Annie. »

Les deux dames conversèrent brièvement avec Annie tout en dégustant les jus de fruits préparés par Sœur Maria. Elles interrogeaient Annie sur sa vie, sur sa famille adoptive et sur ses projets d’avenir et furent ravie de découvrir la jeune femme merveilleuse, douce et équilibrée qu’Annie était en train de devenir. Voir l’un de leurs enfants adoptés en si bonne santé et promis à un bel avenir, ravissait toujours les deux braves dames.

« Et comment va Candy, Annie ? L’as-tu revue depuis ton retour d’Angleterre ? » demanda Mademoiselle Pony, ne sachant pas si Candy s’était confiée à son amie au sujet de sa fille.

« C’est justement Candy qui m’amène chez vous, Mademoiselle » répondit Annie « Voici la lettre qu’elle vous adresse ».

Mademoiselle Pony prit la missive qu’Annie lui tendait et commença à lire.

« Chère Mademoiselle Pony,

Chère Sœur Maria,

Vous recevez ce jour la visite d’Annie qui, j’en suis certaine, vous ravira. Vous pourrez également faire la connaissance de mes deux cousins et amis de toujours, Archibald et Alistair, qui ont toujours été si bons pour moi.

Le motif de cette visite est que le père de Terry sera très prochainement à Chicago. Je voudrais profiter de cette occasion pour lui faire rencontrer sa fille.

Je n’ai pas eu la possibilité d’avoir un congé suffisant pour me rendre chez vous et venir la chercher. Mes amis m’ont donc proposé de faire le voyage à ma place. Je ne parviens pas à mesurer la chance qui m’est donnée d’avoir des amis comme eux pour me soutenir !

Vous pouvez donc leur remettre mon cher trésor. Je me languis de la revoir.

Faites une prière pour nous en prévision de ce grand moment de retrouvailles.

Je vous aime très fort et je vous remercie encore pour tout ce que vous avez fait.

Je vous confirme que je me donne beaucoup de mal pour être la meilleure élève infirmière possible et ainsi obtenir prochainement mon diplôme. J’espère que vous serez fière de votre petite Candy.

Embrassez Tom, Jimmy et tous les enfants. Je viendrai vous voir dès que possible.

Affectueusement, votre Candy »

Mademoiselle Pony sentit une petite larme lui gagner le coin de l’œil. Elle était déjà si fière de ce petit bout de femme qui, quelque soit l’erreur qu’elle ait pu commettre, faisait face à ses responsabilités avec un courage exceptionnel.

« Ainsi, Candy vous envoie chercher la petite merveille pour qu’elle puisse enfin voir son papa ! » dit Mademoiselle Pony.

« En effet, Mademoiselle, il sera à Chicago pour une représentation théâtrale d’ici une dizaine de jours et toute la famille y est invitée. Candy peut espérer pouvoir le revoir à cette occasion ».

« Nous allons vous faire préparer ses affaires … Ah tiens donc, je crois que je l’entends … »

Mademoiselle Pony venait de finir sa phrase quand entra au salon, une gamine d’environs dix ans, un bébé sur les bras …

« Mes enfants, je vous présente Thérèse … » dit Mademoiselle Pony.

Les trois jeunes gens furent stupéfaits en regardant l’enfant !!!

« Oh mon Dieu » lâcha Annie dans un souffle « On dirait Terry !!!! »

« Stupéfiant » dit Archibald.

« Incroyable » ajouta Alistair.

« Elle lui ressemble donc tellement … » dit Sœur Maria « Nous n’avons eu l’occasion de rencontrer ce garçon qu’une seule fois et ce fut bref. Nous ne souvenons donc pas trop de son visage … d’autant plus, qu’à cette époque nous ignorions que allions faire la connaissance de sa fille quelques mois plus tard ! »

« C’est presque irréel » dit Annie en allant vers l’enfant et la prenant dans ses bras« Il est clair qu’il ne pourra pas la renier ! Vous avez vu, les garçons ? »

« Elle a les mêmes yeux, les mêmes traits … comme deux gouttes d’eau » dit Alistair.

« Stupéfiant » répéta une seconde fois Archibald qui ne se remettait pas de sa surprise.

La petite regarda gaiement Annie qui ne parvenait pas à se détacher de ce visage innocent.

« Elle a le sourire de Terry … »

Les affaires de Terry furent bien vite prêtes. Les trois jeunes gens allaient se mettre en route avec leur précieux bagage.

« Au revoir Petite Terry » lui dirent les deux dames qui l’avaient élevée jusqu’à ce jour avec autant d’amour qu’elles avaient élevé sa mère « Reviens nous vite avec ton papa et ta maman !! »

« A bientôt Mademoiselle Pony et Sœur Maria. J’espère venir vous revoir très prochainement et ainsi passer plus de temps avec vous ».

« Au revoir Annie. Au revoir Archibald et Alistair »

Ils prirent tous trois congé des deux directrices de l’orphelinat et des enfants qui les avaient accompagné jusqu’à la gare et montèrent dans le train qui ne tarda pas à démarrer.

Annie tenait la petite Terry contre son cœur et elle agitait la main en direction de ses deux mamans jusqu’à ce que celles-ci aient complètement disparu de sa vue. Elle eut bien du mal à contenir son émotion car elles lui avaient bien plus manqué durant toutes ces années que ce qu’elle avait voulu l’admettre.

Elle regarda Terry et lui dit : « En route, petite. Nous allons rejoindre maman … et papa »

 

Chapitre 13 – De touchantes retrouvailles

Ils arrivèrent à Chicago le mercredi dans la matinée et se précipitèrent au manoir pour y installer Terry. Le matin, la Grand Tante Elroy ne quittait jamais ses appartements et ils pouvaient donc facilement circuler comme bon leur semblait.

Comme prévu, les quartiers de leur Oncle William étaient vides et ils pouvaient en disposer à leur guise.

« Que se passerait-il si jamais l’Oncle William arrivait maintenant ? » s’inquiéta quand même Annie.

« Et bien je ne sais pas trop » répondit Archibald « Il ne trouverait sûrement pas très drôle qu’on ait transformé sa chambre en nursery !! »

« Surtout qu’on ne pourrait pas deviner à l’avance que c’est lui » ajouta Alistair « On ne l’a jamais vu ! »

« Il n’y a plus qu’à espérer qu’il soit bien en Europe pour affaires et qu’il y reste !! Au moins jusqu’à jeudi … »

Le long voyage avait bien fatigué Terry qui n’avait pas pu bien dormir dans le train et après avoir bien mangé son repas de midi, s’endormit jusque fin d’après midi. Elle ne créa donc aucun souci à sa Tatie Annie et à ses deux tontons pour cette première journée.

Candy terminait son service à 18 heures et il était prévu qu’ils se retrouvent tous au parc … Elle avait l’impression que les heures n’en finissaient pas !! Que c’était long !! Il lui tardait tant de la revoir … Son cher trésor … Il y avait quelques semaines qu’elle ne l’avait pas vue … Comment avait-elle tenu aussi longtemps ? Il lui semblait que les dernières minutes qui la séparaient de Terry étaient interminables …

Et Flanny qui était encore d’une humeur plus grincheuse que d’habitude …

Finalement la pendule dans la salle de service des infirmières sonna l’heure fatidique et Candy put se précipiter dans sa chambre pour retirer son uniforme et se rendre au parc.

Elle marchait dans les couloirs d’un pas vif … Il lui semblait qu’elle n’avançait pas … ses jambes ne suivaient pas la volonté de son cœur qui était de courir … de plus en plus vite … mais c’était interdit ! Jamais une infirmière ne pouvait se permettre de courir dans l’enceinte de l’hôpital !!! Candy l’avait appris à ses dépends car sa nature gaie et vive lui avait joué bien des tours à son arrivée à l’école.

Terry … Terry, elle lui avait tellement manqué.

Enfin elle se retrouva dans le parc … Terry n’était plus très loin.

Et elle les vit … tous les quatre ! Archibald et Alistair étaient débout. Annie était assise sur un banc. Tous trois admiraient une petite fille assise sur l’herbe printanière qui se donnait bien du mal pour essayer de se lever et partir à la découverte du monde.

Candy cria : « Terry !!!!!! »

Et enfin elle pouvait courir … c’était la liberté … elle pouvait se précipiter vers ce cher trésor dont elle était séparée depuis trop longtemps.

« Oh mon amour … Tu es là ! Maman est si contente de te revoir !! On ne se quittera plus jamais, jamais … »

Terry regardait sa mère avec émerveillement et il sembla à cet instant qu’elles n’avaient jamais été séparées … l’osmose que la mère et l’enfant dégageaient l’une envers l’autre parlait pour elles.

Candy aimait sa fille et Terry aimait sa mère. Et cette évidence était d’une telle certitude qu’elle se passait de mots.

Bien qu’ils soient habitués maintenant à l’idée que Candy ait un enfant, le fait de la voir le serrer dans ses bras et se faire appeler « maman » était encore une étape nouvelle que devaient franchir Annie, Alistair et Archibald.

Leur amie avait grandi … Candy n’était plus le garçon manqué du collège royal de Saint Paul qui venait leur rendre visite en cachette ou qui était enfermée en chambre de méditation car elle avait désobéi à la mère supérieure. Elle était en une fraction de seconde devenue une femme, une mère … C’est sur ses frêles épaules qu’allaient reposer pendant des années le bonheur et le bien être de ce petit bout adorable.

Candy entamait, quel que soit son avenir avec Terrence, la plus grande aventure de sa vie.

Elle allait devoir se remettre en question chaque jour, chaque heure, chaque minute de sa vie et se demander si les décisions à prendre étaient bien les bonnes. Elle seule pouvait façonner le personnage que Terry allait devenir …

Et si ce devoir lui faisait quelques fois peur, elle ne pouvait s’empêcher de se réjouir à la pensée de tout le bonheur que sa fille allait lui donner.

« Tu m’as tellement manqué ! J’espère que tu n’as pas donné trop de mal à Mademoiselle Pony »

Annie se décida à parler.

« Elle est adorable, Candy. Elle a été vraiment gentille pendant tout le trajet de retour et elle a bien dormi cet après midi !! »

« Elle est plus sage que moi alors !!! » dit Candy sans quitter Terry du regard.

« Elle tient peut-être de Terry » Dit Alistair.

« Terry ?? Sage ? Ça m’étonnerait ! » Continua Archibald.

Ils allèrent dîner dans un petit restaurant calme des environs de l’hôpital. Vers 20 heures 30, Candy prit à regrets congé de sa fille et de ses amis pour rejoindre sa chambre où Flanny devait l’attendre. Heureusement, elle avait congé samedi toute la journée et il fut décidé qu’elle rejoindrait les autres au manoir pour passer la journée tous ensemble.

Annie, Archibald et Alistair rentrèrent avec Terry chez les André. Ils allaient entamer leur première nuit de baby-sitting … en cachette de la Grand Tante.

Terrence Grandchester était aux anges. Il avait obtenu son premier rôle important.

Le Roi Lear et Richard III allaient lui permettre de faire découvrir son talent à toute l’Amérique.

Les journalistes ne cessaient déjà de lui réclamer des entretiens et son nombre de fans grandissait de jour en jour.

Tout lui souriait …

Il y a avait pourtant une ombre dans les yeux du jeune homme promis à un si bel avenir. Nul ne pouvait l’expliquer mais il dégageait toujours une sorte de mélancolie …

Il passait des heures à jouer de l’harmonica sur le toit du théâtre.

« Oh Candy, qu’est-ce qu’il m’a pris de te laisser seule en Angleterre … avec cette guerre qui vient d’éclater … Oh mon amour, quand nous reverrons nous ? Tu me manques tellement … »

Chapitre 14

Une longue nuit de marche

Lorsque les trois amis de Candy arrivèrent au manoir, la Grand Tante était au salon. C’était le grand éclairage chez les André. La matriarche souhaitait en effet que le manoir apparaisse éclairé dans l’immensité de la nuit comme si c’était le phare de la ville !!

« Grand Tante est au salon Alistair, il ne faut pas qu’elle voit Annie et Terry »

« Rentre d’abord, va l’occuper. On te suit de près et au moment propice, Annie foncera jusque chez l’Oncle William. D’accord Annie ? »

« Oui, pas de problème. J’ai compris ! »

« Tiens Archibald » dit la Grand Tante « Où est ton frère ? Comment s’est passée votre soirée, mes chéris ? »

« Très bien Grand Tante, nous sommes allés dîner avec Annie dans un nouveau bistrot du centre. C’était d’ailleurs très bon. Je vous recommande vivement cet endroit »

« Oh tu sais mon garçon, j’apprécie moyennement la fréquentation du centre de la ville. Il est presque impossible d’y rencontrer des gens de notre rang. Je ne comprendrai jamais comment ton frère et toi, vous vous plaisez tellement à fréquenter ces endroits de bas étage … Mais au fait où est Alistair ? »

« Je suis là Grand tante, je me débarrassais » Répondit Alistair en entrant dans la pièce et la saluant de la main gauche simultanément aux signes de la droite qu’il faisait à Annie lui disant que celle-ci pouvait avancer. La voie était libre.

Annie passa donc derrière Alistair rapidement et fonça tête baissée à travers les couloirs du manoir jusqu’à l’appartement de l’Oncle William. Il y a avait fort peu de chance qu’elle rencontre quelqu’un au manoir à cette heure là mais elle préférait atteindre au plus vite la chambre où elle se sentait bien plus en sécurité avec Terry.

Pendant ce temps au salon …

« Qu’avez-vous les garçons ? Vous avez vos airs de conspirateurs … Auriez-vous encore fait quelque chose qui me déplairait ? »

« Oh mais non Grand Tante … qu’allez-vous donc chercher là ? » dirent en même temps les deux frères.

« Je vous connais comme si je vous avais mis au monde !! Et je vois que vous me préparez une sottise si ce n’est pas déjà fait … »

« Je vous assure que non Grand Tante … nous avons grandi vous savez. Nous n’aimerions pas être la cause d’un souci pour vous » lui dit Alistair en lui baisant la main « Bonne nuit Grand Tante »

« Bonne nuit Alistair »

« Bonne nuit Grand tante »

« Bonne nuit Archibald » lui répondit-elle, septique. Décidément ses deux neveux étaient bizarres ce soir … elle décida de ne pas s’en préoccuper et d’aller se coucher. On verra cela demain …

Les deux garçons décidèrent de se rendre directement à leurs chambres pour ne pas éveiller des soupçons supplémentaires chez la Grand tante.

« Ouf, décidément elle a un sixième sens !!! »

Annie avait mis Terry en pyjama et l’avait installée dans un des deux lits de la chambre. Elle l’entoura d’un millier d’oreillers et traversins pour qu’elle ne risque pas de tomber hors du lit dans son sommeil et la borda convenablement. Repue par son repas du soir, Terry s’endormit directement … Annie se sentit soulagée. La nuit allait bien se passer.

Mais vers une heure du matin …

« OUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!! »

Annie s’assit sur son lit comme si elle avait été réveillée par la force du canon ! Terry hurlait !

Annie alluma directement une lumière … Terry était assise sur son lit, tenant son ours … elle avait une joue écarlate ! Elle criait à vous trouer les tympans !

« Terry !!! Qu’y a-t-il ? » dit Annie en la prenant dans ses bras.

« OUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!! »

« Il faut sans doute la changer » se dit Annie tout en s’exécutant.

L’activité du changement de couches était devenue une réelle spécialité pour Annie Brighton !! Elle avait acquis la maîtrise du « Caca Control » en un temps record ! Sous le regard dégoûté des garçons, elle veillait depuis trois jours maintenant à ce que les petites fesses de Terry soient toujours bien au sec ! Et elle avait déjà remarqué que sa filleule détestait être sale, ne serait-ce qu’un instant.

Mais ce n’était pas cela … son lange était propre.

Le fait d’être manipulée et consolée avait un temps soit peu calmé la petite. Annie la remit donc au lit et se recoucha.

A peine était-elle installée …

« OUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!! »

Annie se leva de nouveau …

« Elle a peut-être soif … »

Elle lui tendit alors un biberon d’eau fraîche. Alors que Terry le sirotait, Annie la promenait dans toute la chambre en la secouant légèrement dans ses bras.

Terry avait de nouveau cessé de pleurer.

« Ca va mieux Terry ? J’espère que tu n’es pas malade … Tu as peut-être mal au ventre … »

Le biberon terminé, il sembla à Annie que la petite allait se rendormir … elle la réinstalla au lit confortablement.

Au moment où elle éteint la lumière …

« OUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!! »

Annie la reprit dans ses bras mais on frappa à la porte …

« Oh mon dieu » se dit-elle « Tante Elroy !!! Terry, il faut que tu te taises !! Elle va te voir !! Oh la la !! Qu’est-ce que je vais lui dire ? »

La jeune brune était au bord de la panique complète quand la porte s’ouvrit … Un jeune homme, portant un bonnet de nuit mauve assorti à son pyjama et des chaussons de la même couleur, passa sa tête à l’intérieur de la chambre.

« Archibald !! … Ouf, c’est toi ! »

« Oui, je l’ai entendue pleurer alors je venais voir si tu avais besoin d’aide »

« Je pensais que c’était la grand tante !! J’ai failli m’évanouir ! » dit-elle à voix basse.

« Non ne t’inquiète pas, je ne pense pas qu’elle puisse l’entendre. Sa chambre est à l’opposé du manoir et comme je te l’ai dit, elle est complètement bouchée à l’émeri !! »

« Archie !!! Ne parle pas comme cela ta Tante » lui dit Annie, amusée et au bord du rire nerveux.

« Oh il faut reconnaître qu’elle est agaçante ! Bon, qu’est-ce qu’elle a la petite ? »

« Je ne sais pas trop … elle pleure vraiment à chaudes larmes et regarde comme sa joue droite est rouge !! Je ne pense pas qu’elle ait de la fièvre pourtant »

« Montre … Oh la la, je me demande si elle n’a pas tout simplement une dent qui sort ! C’est très douloureux parait-il … »

Et Archie se mit à faire les cent pas à son tour dans la chambre, racontant des histoires à Terry qui finit par cesser de pleurer et à le regarder de l’air le plus intéressé du monde.

Annie eut alors un fou rire …

« Qu’est-ce qui te fait rire Annie ? »

Elle n’arrivait pas à se calmer.

« Si tu te voyais !!! Avec ton pyjama, ton bonnet et tes chaussons !!!!! »

« Ben quoi … »

« On dirait la grand’mère du petit chaperon rouge !!! Le violet te va à ravir, Archie ! »

« Tu as fini de te moquer de moi ?? Sinon je te laisse te débrouiller avec les canines de notre petit vampire ici présent ! » Faussement vexé par les taquineries d’Annie.

« Excuse moi … »

« Vous m’arrangez toi, Candy et Alistair !!! Candy doit dormir à poings fermés, Alistair, je ne me pose même pas la question !! Il ronfle ça c’est sûr !!! Toi, tu es installée sur ton lit en te fichant de mon pyjama … et qui est embarqué pour une nuit de marche ??? !!! Je te le donne en mille !!! »

« Tonton ne s’improvise pas, Archie, il fallait quelqu’un de compétent pour promener Terry ! Et puis ça te prépare au rôle de père que tu devras tenir un jour …je veux des enfants tu sais !!! » dit Annie en rougissant légèrement.

Archie fut attendri par cette dernière remarque. Il caressa la joue d’Annie de la main droite alors qu’il tenait toujours fermement Terry de l’autre bras.

Il continua à marcher …

Terry finit par s’endormir à la fin de la nuit.

Quand Alistair arriva dans la chambre le matin, il y trouva Archibald couché sur le lit qui dormait comme un bébé, Terry toujours dans les bras et Annie, recroquevillée dans le fauteuil près de la cheminée qui s’éveillait an s’étirant, pleine de courbatures.

« Alors ? Bien dormi ? » osa demanda Alistair.

Annie lui lança un regard noir et le coussin, qu’elle tenait dans ses bras, à la tête … il eut juste le temps de refermer la porte pour ne pas le ramasser en pleine figure …

Chapitre 15 – Un invité de marque

Annie, cernes aux yeux, se rendit le lendemain matin à l’hôpital à l’heure de la pause de Candy.

Celle-ci ne put s’empêcher de sourire en écoutant le récit de leurs frasques nocturnes mais elle s’excusa aussi de tous les désagréments qu’elle occasionnait à ses amis.

« Si j’étais diplômée, je pourrais prendre un petit appartement pour Terry et moi mais les examens ne se dérouleront que dans trois mois. D’ici là, je suis obligée de rester ici car l’école prévoit un hébergement »

« Ne t’inquiète pas, Candy. Nous avons passé une mauvaise nuit mais finalement c’était plutôt risible ce matin !!! Archibald ne décolérait pas sur Alistair qui passait son temps à lui reprocher son manque d’énergie ! J’avais un fou rire toutes les cinq minutes en les entendant et plus Archie se fâchait, plus Alistair en rajoutait !!! Tu imagines le tableau … »

« Comme si j’y étais !!! »

Et les deux amies passèrent la demie heure de liberté de Candy à s’amuser avec Terry dans le parc … Après tout, si l’une de ses collègues infirmières passait par là et posait des questions, elle pouvait toujours dire qu’il s’agissait de sa petite cousine ou de celle d’Annie … Ce n’était pas les excuses qui manquaient, il leur suffisait d’avoir l’air le plus naturel du monde.

Le samedi arriva finalement et les nuits avaient été plus calmes pour Annie. Le système de relais entre les deux Cornwell et elle se passait pour le mieux et la Grand-tante Elroy ne se doutait pas qu’elle avait un passager clandestin au manoir …

Mais le samedi matin, les choses se compliquèrent.

Elisa Legrand débarqua à l’improviste et Annie du s’échapper in extremis avec Terry ! Archibald et Alistair, quant à eux, expliquaient à Madame Elroy que Candy allait venir passer la journée avec eux quand Elisa entra …

« Quoi, vous avez invité cette fille d’écurie ici ? » Piailla Elisa.

« Candy fait partie de la famille, elle a le droit de venir ici et puis ça ne te regarde pas Elisa !! » lui retourna Archibald aussi sec.

« Cette traînée n’a rien à faire ici !! » hurla la rousse.

« Cesse de l’appeler comme ça !! »

« C’est une traînée !! Elle a été trouvée dans les écuries du collège avec mon petit ami après l’y avoir entraîné !! »

« Ton petit ami !!! Non mais je rêve, il ne t’a jamais regardée !! Et je le comprends, le garçon, tu as vu ta tête !! A côté de Candy, tu as l’air d’un épouvantail !! »

« QUOI !!!!!!! Répète !! »

« Et puis c’est toi qui leur a tendu ce piège, avoue !!! »

« ASSEZ !!!!!!! » Cria à son tour la Grand-Tante.

« Mais Grand tante … » osa continué Elisa.

« Cela suffit, Elisa. Candy passera l’après midi ici … J’ai besoin d’elle ! » dit la vieille dame.

Alistair, Archibald et Elisa faisaient des yeux comme des soucoupes ! La Grand Tante avait besoin de Candy !!!

« Je dois recevoir cet après midi, la visite d’une célébrité qui sera présente au gala de charité qui doit se dérouler le lendemain de la représentation du Roi Lear jeudi soir. Dans le cadre de ce gala, une vente aux enchères d’objets anciens est organisée et je vais remettre un vase de grande valeur à la célébrité en question qui sera mis en vente.

Cet objet représentera la Famille André, il s’agit donc de se montrer sous le meilleur visage auprès de notre hôte »

« Pardonnez-moi ma Tante, mais qu’est-ce que Candy vient faire là dedans ? »

« Et bien le profit de la vente de ce vase sera intégralement reversé aux bonnes œuvres de l’hôpital où elle travaille. Il serait donc fort bienvenu aux yeux de notre invité que Candy lui remette elle-même. Cette personne pourrait ainsi voir que nous, les André, n’hésitons pas à nous dévouer pour les plus démunis au travers de Candy qui sera infirmière d’ici peu … Cela serait du meilleur effet pour la réputation de la famille.

Imaginez, Candy André, malgré son statut de riche héritière, n’hésite pas à servir ceux qui sont dans le besoin … »

« HEIN !!!! C’est cette fille qui va nous représenter aux yeux d’une star !!! » Ragea Elisa « C’est impossible ma Tante »

« Je ne suis pas sûr que Candy acceptera … Elle déteste toutes ces mondanités » ajouta Alistair.

« Elle n’aura pas le choix !! Cette fille nous doit beaucoup alors elle peut bien se rendre utile pour une fois !! La discussion est close » trancha la Tante Elroy.

Candy arriva peu après et elle accepta la demande de sa tante, il était inutile de rajouter de l’huile sur le feu en ce moment. Elle fut contrariée de revoir Elisa mais elle se dit que finalement, elle avait bien fait les choses. Si Elisa ne lui avait pas tendu ce piège, Terry et elle seraient restés au collège mais les problèmes n’auraient pas été plus simples quand elle se serait aperçue qu’elle était enceinte … Elle imaginait la réaction de la mère supérieure !! Non finalement, merci Elisa.

Celle-ci boudait à cause de ce qui allait se passer l’après-midi. Candy allait être présentée à une célébrité comme la « représentante » de la famille et cela l’agaçait au plus au point. Elle resta donc dans un des salons, furieuse de ne pas pouvoir faire changer la Grand Tante d’avis.

Elisa se terrait dans sa tanière, toute la bande avait donc toute liberté de se rendre au bord du lac pour rejoindre Annie. Celle-ci était allée avec Terry se cacher dans la petite cabane où les garçons jouaient quand ils étaient petits.

Ils eurent tout le loisir de s’amuser et de pique niquer jusque 14 heures, heure à laquelle l’hôte de marque devait pointer son nez chez les André.

Candy passa de merveilleux moments de complicité avec sa fille et avec ses amis. Son avenir était encore incertain mais elle savourait chaque instant qu’ils passaient tous ensemble comme des moments bénis. Elle considérait être la jeune fille la plus chanceuse du monde.

Son bonheur était palpable et ne faisait qu’attendrir encore plus ses trois amis …

L’invité de marque avait été annoncé et la famille André était au complet pour le recevoir.

Tirés à quatre épingles au grand salon, Alistair, Archibald, Candy, Elisa et Daniel attendaient leur heure. Annie avait prétexté devoir rentrer chez elle et ne faisant pas encore partie de la famille, la Grand Tante n’avait pas insisté. Une orpheline dans les pattes lui suffisait !!

L’identité de la célébrité avait été gardée secrète par les organisateurs du gala afin d’éviter le moindre incident et lui épargner des bains de foule en rendant visite aux représentants des riches familles de Chicago.

La Grand tante Elroy était un peu stressée ne sachant pas qui elle était sur le point de recevoir. Elle s’inquiétait également de l’attitude de sa charmante nièce adoptive.

« Candice Neige, je te prierai de te comporter en vraie jeune fille du monde !!! » priait-elle en silence alors que le majordome faisait entrer la personne.

Ils crurent tous défaillir lorsque le majordome annonça : « Eléonore Backer »

« Eléonore Backer ??!!! La vraie !!!!! » Glapit Elisa « Elle est ici chez nous ?? »

Et telle une apparition, la plus célèbre actrice de Broadway entra au salon.

Alistair et Archibald étaient sans voix, depuis le temps qu’elle était leur idole.

Elisa était sur le point de s’évanouir et Daniel avait la bouche si grande ouverte qu’il était prêt à baver sans s’en rendre compte.

Du coin de l’œil, la Grand Tante les pria tacitement de se reprendre pour ne pas passer pour des ahuris aux yeux de la vedette qui les regardaient de ses yeux si doux.

Elle se mit à leur parler et à se présenter comme tout un chacun. Elle n’avait rien d’une diva inaccessible. C’était une dame sympathique, aimable et joviale.

Seule Candy ne semblait pas impressionnée de la voir face à elle. Il est vrai qu’elle avait fait sa connaissance en Ecosse, à l’époque où elle avait été l’adorable instrument de la réconciliation entre Terry et sa mère.

Personne d’autre ne connaissait le lien de parenté entre eux, il fallait donc que Candy fasse semblant de rien.

Eléonore aussi avait immédiatement reconnu la jolie blonde mais elle voulait aussi se taire. Terry refusait que l’on connaisse l’identité de sa mère avant qu’il ne soit devenu un acteur reconnu car il craignait que les critiques l’accusent d’utiliser le prestige de sa mère pour se faire un nom.

Néanmoins, le regard échangé entre les deux blondes suffit à leur permettre de se comprendre mutuellement.

La Grand Tante prit la parole.

« C’est un honneur pour nous de vous recevoir ici, Madame Backer »

« Tout le plaisir est pour moi, Madame. Je suis en quelque sorte la marraine du gala de charité qui se déroulera vendredi et je tenais à vous dire à quel point, les organisateurs sont touchés par votre générosité ».

« Mais je vous en prie … Candy »

Candy s’avança donc vers l’actrice …

« Madame Backer, je suis très honorée de vous remettre ce vase au nom de toute la famille André » dit Candy à la mère de Terry.

Et plongeant son regard bleu dans le sien, Eléonore la regarda affectueusement.

« Merci Mademoiselle »

Candy vit dans ces yeux iridescents les mêmes étoiles qu’elle voyait chaque jour dans les yeux de sa fille … comme elle aurait voulu la serrer dans ses bras et lui présenter la petite. Mais il lui fallait encore attendre, ce n’était pas le moment de flancher … Terry serait là dans quelques jours et elle se devait d’attendre sa réaction …

Eléonore échangea encore quelques politesses avec la Grand Tante et les jeunes gens qui ne se remettaient pas de leur béatitude.

Cette entrevue, quelque peu déconcertante pour Candy, aurait pu bien se terminer mais c’était sans compter sur Elisa qui ne put s’empêcher d’ouvrir la bouche.

« Madame Backer, sans vouloir être indiscrète, parmi les jeunes acteurs que nous aurons le privilège d’admirer jeudi soir en avant-première, est-il exact qu’il y a le jeune Terrence Grandchester ? »

Candy failli sauter au cou d’Elisa pour l’étrangler à cet instant ! Cette chipie n’en avait pas assez fait !! Il fallait encore qu’elle pose des questions sur Terry !! Et elle mettait sans le savoir Eléonore en mal à l’aise. Mais l’actrice répondit fort aimablement.

« En effet, Mademoiselle, c’est lui qui joue le rôle de Richard III »

« Nous nous sommes connus au collège, voyez vous. Lui et moi étions très amis … Je pense qu’il avait un faible pour moi. Je me languis de le revoir. J’espère pouvoir le rencontrer à la réception »

Candy était en rage !! Cette pimbêche avait un toupet !!

« Je l’espère pour vous, Mademoiselle » répondit Eléonore sur un ton neutre.

Mais Elisa continua …

« On dit qu’il est très proche de sa partenaire de scène, Susanna Marlowe … Ces rumeurs sont-elles vraies ? »

Là c’est la Grand Tante qui manqua d’étrangler sa nièce. Son manque de respect et son indiscrétion dépassaient la mesure.

Mais encore une fois, Eléonore répondit à la question.

« Terrence Grandchester est fort discret sur sa vie privée, Mademoiselle. Je ne peux vous répondre ».

La Grand Tante orienta le reste de la conversation vers un autre sujet, mais Candy avait le cœur serré. Qu’avait entendu Elisa ? Qui était cette Susanna Marlowe ? Terry avait une relation avec elle ? Elle pria l’assistance de l’excuser et couru rejoindre Annie qui était cachée avec Terry près de la petite cabane.

Eléonore, qui était pourtant en grande conversation avec Madame Elroy, avait vu le trouble de la jeune fille … Aucun doute, elle était follement amoureuse de son fils et cette certitude la réjouissait. En jetant un coup d’œil par la fenêtre, elle avait pu voir dans quelle direction Candy s’échappait et elle était bien décidée à la saluer en personne avant de poursuivre sa tournée auprès des nantis de Chicago.

© Fatalzmarion 2008