Le sourire de Terry
par Fatalzmarion

Chapitre 1

Orage un soir d’été

 

Terry était prêt à se rendre à la fête blanche organisée en son honneur par Elisa. Il espérait y retrouver Candy.

« Mais qu’est-ce que j’ai quand elle est là ? Je n’ai jamais ressenti cela pour personne … Quand je la vois, je sens mon cœur qui s’emballe et j’ai envie de la serrer dans mes bras pour ne plus jamais la lâcher … Il faut que je lui dise … Je le lui dirai ce soir après la fête blanche … Je veux lui avouer mes sentiments ».

Et il enfourcha Sheila, sa jument grise.

Au même moment, Candy confirmait à ses deux amies Annie et Patty qu’elle ne tenait pas à se rendre à la petite fête d’Elisa.

« Vous savez que je n’ai jamais été très fervente de ces mondanités … Et puis avec les Legrand et la Tante Elroy … Je préfère que vous y alliez sans moi et amusez vous bien »

Malgré leurs protestations, Annie et Patty laissèrent finalement Candy pour aller chez Elisa.

Au détour d’un sentier, Candy croisa un magnifique cheval blanc.

« Terry !!! »

« Candy !!! Mais tu n’es pas chez Elisa ? »

« Non je n’ai pas envie. Et puis de toute façon, elle ne m’a pas invitée … »

« Et bien alors je n’irai pas non plus »

« Tu vas rester avec moi ?? »

« Oui, je préfère rester avec toi, je n’ai pas envie d’aller à la fête si tu n’y es pas »

Candy rougit un petit peu … Oh la la, Terry préférait rester avec elle que d’aller rejoindre les autres.

« Qu’est ce que j’ai quand il est là ? » se dit-elle « Je sens mon cœur qui bat tellement fort que j’ai l’impression qu’il va me sauter hors de la poitrine ! »

Terry poursuivit : « Allons chez moi, je vais te faire visiter la maison »

Et ils se rendirent à la résidence du Duc. Terry lui fit visiter les moindres recoins de la maison qui était immense. Candy avait peur par moments car certaines pièces étaient lugubres, elles lui faisaient penser au donjon d’un château médiéval … Ces vieilles armures lui rappelaient étrangement celles qu’elle avait découvert à la résidence de Lakewood, le soir du premier bal auquel elle avait assisté chez les André et qui lui avaient fait si peur. Sans s’en rendre compte, elle restait blottie auprès de Terry … Qui mieux que lui pouvait la protéger ? Elle se sentait tellement en sécurité avec lui …

Dehors, l’orage avait éclaté. Des trombes de pluie tombaient sur la vallée d’Edimbourg.

« Terry, j’ai froid … »

« Viens, allons au salon. J’y ai fait du feu. Tu seras bien vite réchauffée. Et nous attendrons que l’orage se calme pour repartir »

Ils se rendirent au salon. Terry couvrit les épaules de Candy d’un luxueux peignoir rose et raviva le feu.

« Il est magnifique ce peignoir Terry »

« Il est pour toi »

« Pour moi ? »

« Oui c’est ma mère qui l’a laissé. En cadeau, pour ma merveilleuse amie a-t-elle dit … ».

Terry regardait Candy plus tendrement encore. Comment lui dire ? Il n’avait jamais déclaré sa flamme à une fille … Comment devait-il s’y prendre ?

A nouveau Candy rougit devant l’insistance de ce regard qui la faisait se sentir si mal à l’aise et si bien à la fois. Pour changer de sujet, elle dit alors :

« J’aurais voulu la remercier mais tu le feras la prochaine fois que tu la verras. Je suis tellement contente que vous soyez réconciliés »

« C’est à toi qu’on le doit. Candy … Je voudrais te dire … »

Il vint s’asseoir auprès d’elle. Elle le regardait de ses grands yeux verts.

« Que veux tu me dire ? »

Il ne pouvait plus reculer.

« Candy, je … Je t’aime … » dit-il carrément.

« … »

« Je t’aime depuis le premier jour. Quand nous nous sommes rencontrés sur le bateau … Depuis ce jour, je n’ai pu que t’appartenir. Je t’aime Candy et je t’aimerai jusqu’à ce que mon cœur cesse de battre »

« Oh Terry … »

Terry s’était rapproché, il caressait ses cheveux. Et pour Candy, ses caresses étaient les plus douces au monde.

Terry lui prit le menton et attira ses lèvres vers lui.

Dans la tête de Candy, tout se bousculait … Terry, … oh Terry … il m’embrasse. Oh c’est bon … mon premier baiser … de l’homme que j’aime.

Elle répondit passionnément aux lèvres posées sur les siennes et mit ses bras autour du cou de Terry qui fut donc rassuré de voir à cet instant que ses sentiments étaient bien réciproques.

Heureusement … car qu’aurait-il fait si Candy l’avait repoussé ? Il n’aurait pu le supporter …

Il interrompit son baiser.

« Candy, je veux que tu le dises … Dis moi quelque chose que je n’ai jamais entendu »

« … Je t’aime, Terry »

Il l’embrassa de plus belle jusqu’à la coucher sur le canapé sur lequel ils étaient installés.

Ses baisers couraient partout sur ses cheveux, sur ses lèvres, sur son visage et sur son cou.

Elle était parfaite, si douce, elle avait le goût du miel.

Les pensées se bousculaient dans l’esprit de Candy. Qu’était-elle en train de faire ? Elle faisait une chose incorrecte, inconvenante, elle était encore bien jeune … mais Terry aussi après tout. Elle l’aimait tellement … et lui aussi l’aimait, elle savait qu’il ne lui mentait pas. Elle avait confiance en lui. C’était l’homme de sa vie, elle en était sûre …

Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre d’où elle pouvait voir les éclairs qui zébraient le ciel noir et la pluie qui martelait les carreaux. Quelle ambiance si lugubre et si inquiétante au dehors …

Mais au-dedans … elle était bien au chaud … ses cheveux d’or mêlés à la crinière châtaigne de Terry … Terry, Terry qui l’embrassait avec une telle passion … elle avait l’impression d’être la seule femme du monde à cet instant où il l’admirait comme si elle était un trésor précieux.

Il continuait son exploration du corps de Candy, défaisant son peignoir, pour la débarrasser ensuite de chacun de ses vêtements. Il termina par se dévêtir lui-même … Et il la regarda intensément … son regard bleu transperçant les émeraudes de Candy.

« Tâches de Son, tu as peur ? » lui demanda-t-il tendrement.

« Non Terry, je t’aime. J’ai confiance en toi »

Cette courte phrase ne fit que renforcer le désir, la passion mais aussi la douceur de Terry.

Il fit l’amour à Candy pour la première fois … leur première fois … aurait-elle pu être plus belle ? Il semblait que le temps s’était arrêté pour eux et qu’il n’existait plus sur terre que ce divan, cette cheminée, cet orage et ces deux corps, qui tout en harmonie, s’aimaient passionnément.

Chapitre 2

Je t’aime

Les joues rougies par le plaisir, Candy sentit le corps de Terry s’abattre sur le sien.

Il était à bout de souffle.

« Oh je t’aime, je t’aime, je t’aime, … »

Il ne cessait de le répéter.

« Moi aussi, je t’aime »

Terry se redressa et la regarda avec amour.

« Candy, veux tu m’épouser ? »

A cette phrase, Candy ne pu s’empêcher de pouffer un peu de rire.

« Mais Terry, nous ne sommes que des enfants. C’est toi qui l’as dit, je suis une petite fille !! »

« Ce que je viens d’éprouver avec toi maintenant me confirme bien que tu es une femme !!! Je sais que c’est avec toi que je veux vivre toute ma vie. Alors veux tu m’épouser ? A moins que vous ayez d’autres projets Mademoiselle Tâches de Son ? »

« Non Monsieur Grandchester, c’est ma première demande en mariage !!! » Le taquina-t-elle « Et vu qu’elle est prononcée par l’homme que j’aime, je me vois dans l’obligation de dire oui !!! »

« Fantastique !!! » répondit Terry en la serrant contre lui « Ecoute voilà, ce qu’on va faire. Les vacances seront terminées dans une semaine et nous rentrerons alors à Londres. Là bas, je parlerai de toi à mon père … Malgré nos différences d’opinions, je suis sur qu’il t’aimera et dès que nous le pourrons, tu seras ma femme … et je te rendrai heureuse ».

« Je t’aime Terry »

« Moi aussi, je t’aime »

L’après-midi se termina comme dans un rêve pour Candy et Terry. De projets d’avenir en espérances, de mots d’amour en promesses, ils restèrent sur le sofa jusqu’au soir à se câliner.

Pas un seul instant, ils ne se songèrent à la colère noire qu’Elisa était en train de piquer au même moment. Elle était en rage car Terry n’était pas venu … Elle en était sûre, elle le savait, il avait du rencontrer Candy quelque part et il était resté avec elle.

« La chipie, elle me le paiera !!! Je suis certaine que c’est elle qui l’a empêché de venir ! »

Candy rentra au dortoir en début de soirée, les yeux pleins d’étoiles et l’esprit plein de rêves.

Chapitre 3

Double victoire

Elle s’éveilla le lendemain matin, toujours souriante de l’après midi qu’elle avait vécu. Elle reçu dans sa chambre la visite d’Annie et Patty. Annie était un peu inquiète : Terry et Archibald ne cessaient de se battre pour un oui ou pour un non. C’était très désagréable … Il fallait trouver une solution.

Candy et Terry avaient décidé de ne pas souffler mot à qui que ce soit quant à l’évolution de leur relation tant que le Duc ne serait pas au courant des projets de son fils … Connaissant le règlement du collège et Elisa qui lui courait après, Terry craignait de compromettre Candy. Il voulait avoir l’appui de son père …

Candy ne dit donc rien à ses amies mais promit à Annie de réfléchir à un moyen de réconcilier les deux garçons.

Après la classe, elle se rendit chez Terry. Celui-ci l’attendait dans le jardin de la résidence. Il fallait qu’ils passent le plus de temps possible en tête à tête car lorsqu’ils seraient de retour au collège, tout redeviendrait moins drôle !!! Ils auraient moins d’occasion de se faire des câlins même si le Duc prenait avec le sourire le projet de mariage de son fils.

« Bonjour future Madame Grandchester » dit Terry en l’embrassant sur les lèvres.

« Bonjour mon amour »

« Ca va ? Pas trop pénible le cours de ce matin ? »

« Euh non, … mais bon je n’ai pas trop écouté, j’ai pensé à toi tout le temps !! »

Terry éclata de rire et lui prenant la main, il lui dit qu’il avait quelque chose à lui montrer et l’emmena à l’arrière de la maison.

Ils entrèrent dans le garage et Candy y découvrit un avion.

« C’est à toi cet avion Terry ? »

« Oui, c’est mon père qui m’en a fait cadeau. Il l’avait acheté car c’était sa grande passion … quand il était heureux avec ma mère … »

« Et il fonctionne ? »

« Non, il est fichu, mais je voulais te le montrer car un jour, nous prendrons l’avion tous les deux Candy et on fera un voyage dans le ciel … comme si on était sur un tapis volant »

Terry l’embrassa encore une fois mais une idée germa dans la tête de Candy. L’avion … Fichu ? Pas sûr … Et si je trouvais quelqu’un pour le réparer ?

« Terry, je dois partir mais je reviens tout de suite … attends moi ici sans bouger ! »

« Candy … »

Mais avant qu’il puisse ajouter quoi que ce soit, elle avait filé en courant !

« Mais qu’est-ce qui lui prend ? »

Candy avait en fait trouvé un moyen de peut-être réconcilier Archibald et Terry. Elle alla voir Alistair pour lui parler de l’avion à remettre à neuf. Le bricoleur fut bien entendu immédiatement emballé par la perspective de pouvoir enfin réaliser son rêve : Voler.

En dépit des réticences d’Archibald, les trois garçons passèrent deux jours et deux nuits à réparer l’engin et malgré les quelques prises de bec, tout se passa très bien et Alistair réalisa son grand rêve. Il planait dans les airs au milieu des oiseaux, agitant la main à ses amis qui le regardaient émerveillés.

« Il a gagné » dit Candy « Il vole »

« Oui et moi j’ai perdu !! » lui répondit Terry « J’aurais parié que cet engin ne quitterait jamais le sol ! Mais j’ai gagné d’autres choses … Ces vacances sont plus que positives »

« Ah oui quoi ? » lui demanda innocemment Candy

« Sinon l’amitié, tout du moins la sympathie d’Archibald et le cœur de celle que j’aime !! C’est déjà pas mal non ».

Annie, Patty et Archibald étaient tellement absorbés dans l’observation de l’avion qui virevoltait au-dessus d’eux qu’ils ne remarquèrent pas que, derrière eux, Terry tenait Candy par la taille et l’embrassait passionnément.

Un seul les vit … Alistair.

Cette vision lui fit un pincement au cœur mais Candy et Terry lui semblait ne former qu’un, ils étaient tellement en osmose, seuls sur la terre, qu’il ne put que se réjouir pour son amie qui avait enfin retrouvé le bonheur.

Chapitre 4

Le piège

Le voyage de l’avion fut de courte durée ! Après quelques loopings d’Alistair, il s’écrasa sur le sol mais cela engendra plus de peur que de mal. Alistair n’avait rien et il était heureux car il avait réalisé son rêve. Tout le monde éclata de rire et la journée se termina à la résidence de Terry où tous les amis purent festoyer et rire à souhait !! Quelle fête pour la fin des vacances !!

Dans deux jours, ils seraient de retour à Londres et retrouveraient leurs uniformes austères mais en attendant, ils se devaient de célébrer la fin de cet été merveilleux qu’ils avaient passé tous ensemble … ensemble c’est tout.

Terry avait des pensées les plus attendries. Il tenait la main de Candy, assise à côté de lui, par-dessous la nappe et il caressait celle-ci tendrement. Il la regardait comme si sa seule vue était la plus belle vision du monde.

« Oh Candy, si tu savais comme ta présence me rend heureux … Cette amitié que j’ai avec les autres c’est grâce à toi et tout cet amour que tu me donnes … Je suis l’homme le plus heureux de la terre … comme j’aimerais te le dire … mais bon, bientôt j’aurai toute la vie pour ça ! » se disait-il.

Il ne pouvait rien lui dire en présence des autres mais ses yeux parlaient pour lui. Candy se sentait aimée, désirée, par ce garçon merveilleux que tout le monde avait pourtant qualifié de sauvage, de prétentieux, de saoulard et qu’elle aimait de tout son cœur.

Comme prévu, quelques jours plus tard, tous les élèves du Collège Royal de Saint Paul avaient réintégré les locaux et retrouvé leurs chers uniformes.

Candy était un peu triste car elle ne pouvait plus voir Terry aussi souvent que pendant les vacances mais bon … ils se retrouvaient chaque fois qu’ils le pouvaient auprès de l’arbre de la colline. La tentation de laisser libre cours à leur amour était forte mais ils devaient se contenir car ils étaient au Collège quand même !!! Si quelqu’un les surprenait !

Ils se contentaient d’échanger quelques bisous à l’abri des regards sous l’arbre … et il leur restait leurs mots d’amour. Seuls, isolés au pied du grand chêne, ils pouvaient s’échanger tout ce qu’ils avaient sur le cœur, car là bas nul ne pouvait les entendre.

Un jour, Candy reçu une lettre de son ami Albert lui expliquant qu’il était parti en Afrique. Cette lettre parlait de Terry et Candy le retrouva donc sur la colline pour la lui montrer.

« Bonjour Monsieur Grandchester ! » dit-elle gaiement.

« Ma chérie !! »

« J’ai reçu une lettre d’Albert !! Il parle de toi ! »

Terry parcouru la lettre et soupira.

« Quelle chance a Albert, de pouvoir parcourir le monde à son gré … Nous nous sommes enfermés ici pour un moment et je ne peux même pas crier au monde entier que je suis amoureux … Ce n’est pas juste !! »

« Tu as parlé à ton père ? »

« Non, il est en voyage encore pour une dizaine de jours. Je lui parlerai à son retour. Mais là j’ai envie de t’embrasser !! »

« Ici ? Maintenant ? Mais si quelqu’un nous voit ? »

« Oh je m’en fiche, on dirait que tu te sentais mal et que je te faisais du bouche à bouche !! »

Candy éclata de rire à cette idée et Terry, prenant son visage entre ses mains, l’embrassa passionnément.

Non loin, cachée dans les fourrés, Elisa les observait.

« La traînée !!! Elle a réussi à l’avoir ! Pas question !! Terry est pour moi … Il faut que je m’en débarrasse ! Elle embrasse l’homme que j’aime, elle va me le payer ! »

Et un plan machiavélique venait de germer dans la tête d’Elisa …

Candy essaya de se montrer la plus attentive au cours de l’après-midi, bien que toutes ses pensées allaient vers Terry. Elle rentra ensuite dans sa chambre où elle découvrit une lettre glissée sous la porte.

« Mon amour,

J’ai très envie de te voir. Je dois te parler ce soir à huit heures à l’écurie.

Je t’aime. Terry »

« Terry veut me voir ? Oh la la, il a peut-être pu parler à son père finalement … peut-être est-il rentré plus tôt que prévu. J’espère que ça s’est bien passé … Vivement ce soir »

A huit heures, comme prévu, Candy se rendit à l’écurie et y trouva Terry.

Il l’embrassa bien sûr, trop heureux de ce moment intime qu’ils pouvaient partager.

« Alors Terry, que voulais-tu me dire ? »

« Mais c’est toi qui devait me dire quelque chose !! Tu m’as envoyé une lettre … »

« Moi ?? »

C’est alors qu’ils entendirent des bruits au dehors …

« Candy, c’est un piège … »

Et la porte de l’étable s’ouvrit sur la mère supérieure, deux autres religieuses et sur Elisa …

Terry et Candy venaient d’être découverts le soir, seuls à l’écurie … Terry tenait Candy dans ses bras … Elisa pouvait jubiler car son ennemie de toujours fut jugée en situation compromettante par la mère supérieure.

Candy fut emmenée au cachot par les religieuses et Terry consigné dans sa chambre.

Les cris désespérés des deux adolescents séparés fendaient le cœur … mais rien n’y fit … Candice Neige André serait renvoyée du collège et resterait au cachot jusqu’à ce qu’un membre de sa famille vienne la chercher.

Le lendemain matin, tout le collège ne parlait que de l’ « affaire Candy ». Elisa s’était chargée de colporter une version bien exagérée de la situation.

Au cachot, Candy broyait du noir et pleurait à chaudes larmes.

« Un piège … c’était un piège cette peste d’Elisa … Je suis renvoyée, je ne verrai plus Terry … et que va dire l’Oncle William ? »

Terry, quant à lui, cherchait une solution dans sa chambre, si solution il y avait.

Il avait tenté d’aller voir son père mais cette entrevue n’avait pas pris la tournure qu’il espérait.

« Terrence, qu’est-ce que tu me demandes là ?? » avait dit le Duc « Tu te fais pincer avec une fille dans les écuries et tu voudrais que j’intervienne ?? Pour qui vais-je passer aux yeux de la directrice ? »

« Je vous demande d’aider Candy, père, je vous assure qu’elle le mérite. Nous ne faisions rien d’inconvenant dans cette écurie »

« Tu me prends pour un idiot ?? Essaie de moins penser aux filles et de te concentrer un peu plus sur tes études … cela ne te fera pas de mal ! »

« Mais père, Candy va être renvoyée du collège !! Vous ne pouvez pas savoir comme sa présence m’est indispensable ! »

« Ben voyons, aujourd’hui Candy, demain ce sera une autre !! Mon fils, j’ai été jeune avant toi … Si cette fille n’est plus là, tu te concentreras un peu plus sur ton travail scolaire ! »

« Père, je l’aime vraiment et je comptais venir vous parler d’elle … pour vous faire part de nos projets »

« Vos projets ???? Non mais Terrence, tu es fou ??! Tu me parles de mariage là ? Avec cette fille là ? Il n’en est pas question tu m’entends. Je viens de recevoir une lettre d’un de tes camarades de collège qui me met en garde contre elle … »

« Comment ? Qu’est ce que vous me dites là ? »

« Ton camarade m’explique que cette fille est une enfant trouvée, qu’elle s’est introduite dans de riches familles des Etats-Unis comme domestique mais qu’elle a volé ces familles. Elle a ensuite été adoptée par un patriarche de Chicago et qu’elle sait s’attirer les faveurs de tous les hommes !!!!! Et tu voudrais fréquenter ça mon fils ? Tu perds la tête ? »

« Ce n’est qu’un ramassis de mensonges, père, et vous êtes bien naïf si vous croyez ces accusations !! Pouvez-vous juste me dire qui est ce « camarade » qui me veut tant de bien en vous avertissant de mes mauvaises fréquentations ? »

« La lettre n’est pas signée. Ce jeune homme n’a sans doute pas voulu se compromettre. »

« Tiens donc !!! Donc vous refuser d’aider Candy ? »

« Oui Terrence, cette discussion est close. Retourne au collège et ne reviens pas tant que tu ne seras pas de retour à la raison ! »

« Bien je sais ce qu’il me reste à faire … »

Et Terry était rentré au collège en quête d’une nouvelle solution pour venir en aide à celle qu’il aimait tant.

Chapitre 5

Le sacrifice

Terry reçu dans sa chambre la visite d’Archibald et Alistair.

Archie était de nouveau bien remonté contre lui en raison des désagréments de Candy. La discussion ne tarda pas à tourner au vinaigre et Archie sorti de la pièce laissant Alistair et Terry.

Terry était assis sur son lit, la tête dans ses mains. Tout se bousculait dans son esprit … Que faire ?

« Terry » lui dit Alistair en s’asseyant à côté de lui « Candy ne te l’a sans doute jamais dit mais toute son enfance elle a du traverser bien des épreuves »

« Que veux-tu dire ? Raconte moi tout »

« Tu sais qu’elle n’a jamais eu de parents et qu’elle a été élevée au foyer Pony ? »

« Oui … »

« Elle y a connu les années les plus heureuses de son enfance et elle y a appris sa joie de vivre mais aussi sa gentillesse et sa bonne éduction. Ensuite, elle a été engagée par les Legrand comme dame de compagnie soi-disant »

« Les Legrand … »

« Ils ont vite fait de la transformer en bonne à tout faire. Elle était traitée chez pire qu’un animal ne l’aurait été. C’est à cette époque qu’Archie, Anthony et moi avons fait sa connaissance. Nous nous sommes immédiatement pris d’amitié pour cette petite boucles d’or qui malgré la méchanceté dont elle était victime, ne cessait de rire et de nous amuser ».

« Elle était traitée plus mal qu’un animal … » les paroles d’Alistair résonnaient dans la tête de Terry et il ne cessait de les répéter.

Mais Alistair continua …

« Ils lui ont tout fait. Elle dormait dans une étable sur un vieux lit sale, ils n’avaient de cesse de la faire punir par leur mère pour des faits qu’elle n’avait pas commis, ils ont exigé qu’elle abandonne Capucin dans les bois ce qu’elle a refusé, ils l’ont accusée du vol de bijoux de famille et pour finir, ils ont tenté de la vendre au Mexique … »

« Elle dormait dans une étable … »

« Nous avons convaincu notre Oncle William de lui venir en aide et de l’adopter. Elle a été retrouvée et elle est venue vivre chez nous. Hélas, Anthony, qui était celui avec qui elle était la plus complice et qui la protégeait beaucoup, est mort et à nouveau Elisa et Niel, de même que notre tante Elroy, ont accusé Candy de l’avoir tué et autres méfaits délirants … Finalement, elle a préféré quitter la résidence pour retourner chez Pony jusqu’à ce que l’Oncle William décide de nous envoyer tous en Angleterre … et la suite tu la connais »

« Alistair, elle a donc eu une enfance aussi malheureuse ? Poutant la Candy que je connais est si gaie et a une telle soif de vivre. Comment peut-elle donner autant d’amour alors qu’elle en a si peu reçu ? »

« Candy a pleins de dons particuliers … »

« Que puis-je faire Alistair ? Je dois l’aider … mais comment ? C’est mon amie … je tiens à elle »

« Je crois savoir qu’elle représente pour toi plus qu’une amie … »

« Quoi … Mais comment … »

« Je sais que votre relation n’est pas que amicale, Terry » lui dit le jeune brun « Je t’ai vu l’embrasser en Ecosse … j’étais dans l’avion, tu te souviens ? Et je vous ai vu … »

« Alistair, je … Il faut que tu saches que mes intentions envers Candy sont les plus sérieuses et les plus honnêtes du monde. Je suis vraiment amoureux d’elle … »

« Je n’en doute pas un instant mais je ne comprends pas pourquoi tu as osé la faire venir à l’écurie le soir comme ça … c’était quand même risqué de se faire avoir par la mère supérieure »

« Ce n’est pas moi qui l’ai fait venir … Je n’aurais jamais fait ça, nous nous retrouvions chaque après midi au pied de l’arbre pour être un peu ensemble et discuter de nos projets d’avenir … Mais elle a reçu un mot imitant ma signature comme quoi je voulais la voir à l’écurie et j’ai reçu le même imitant la sienne. Elle a probablement cru que j’avais quelque chose de vraiment important à lui dire qui ne pouvait pas attendre et moi, j’ai imaginé qu’elle avait aussi quelque chose d’important à me dire … et voilà. La mère supérieure et cette garce d’Elisa ont débarqué … ».

« Elisa … Je parie que c’est elle qui vous a envoyé les mots et puis elle est allée prévenir la directrice !! »

« J’en suis sûr d’autant plus que je suis allé voir mon père cet après midi pour qu’il essaie d’aider Candy mais il a refusé catégoriquement … Il venait de recevoir une lettre anonyme aussi comportant des tas d’accusations sur Candy du style de ce que tu viens de me raconter : vols, fille facile, et autres mensonges. Je parie que c’est encore un coup de cette chipie !! »

« Et ton père l’a cru ? »

« Ben oui, mon père ne connaît pas Candy et puis lui et moi n’avons jamais eu des relations au beau fixe … Nous sommes constamment en désaccord et ce, depuis ma plus tendre enfance. Mais ne t’en fais pas, Alistair, je vais agir moi-même. Candy restera au collège, je te le promets. Elle ne sera pas chassée de sa famille … »

« Que vas-tu faire ? »

« Tu verras bien »

Et Terry se leva pour regarder par la fenêtre. Alistair se dit alors qu’il valait mieux le laisser seul et sortit.

Le jour même, Terrence Grandchester faisait ses bagages. Il informa la mère supérieure qu’il quittait l’établissement.

Celle-ci entra dans une colère noire mais ne put faire changer le jeune homme d’avis. Elle fut obligée de plier et de lui confirmer que si lui s’en allait, elle garderait Candy au collège.

Cette nuit là, on entendit les notes d’un harmonica à la porte du cachot. Terry venait dire au revoir à celle qu’il aimait tant … et il s’en alla.

Le lendemain matin, à sa grande surprise, Candy fut libérée du cachot mais ne voyant Terry nulle part, elle décida d’aller voir jusqu’à sa chambre ce qu’il faisait.

Elle n’y trouva qu’une lettre :

« Mon amour,

Au moment où tu trouveras cette lettre, je serai déjà loin. Je pars en Amérique pour y trouver ma voie. Je prierai pour ton bonheur où que je sois et je me plais à croire qu’un jour, ici ou ailleurs, nous nous retrouverons car je ne pourrais jamais aimer que toi.

Je t’embrasse.

Terry »

Oh mon dieu, Terry !!!!! Terry était parti, il l’avait abandonnée …

Terryyyyyyyyyy …

Candy se précipita jusqu’au port … mais trop tard, le bateau pour l’Amérique avait déjà quitté le quai emportant Terry avec lui, son amour, l’homme qu’elle aimait tellement … Candy ne put que verser des larmes amers en regardant le paquebot qui s’éloignait vers l’horizon pour ne plus être bientôt qu’un minuscule point noir au loin …

© Fatalzmarion 2008