Et si un ange pouvait tout changer ... 
par Fatalzmarion






FAN FIC de Noël : Et si un ange pouvait tout changer ... 

Sur le thème de Noël : Et si Terry et Candy n'étaient pas tombés dans le piège d'Elisa, ils auraient passé Noël au collège)



New York, 24 décembre 1914

La représentation théâtrale était terminée. Il faisait nuit noire sur New York et les rues enneigées étaient pratiquement désertes. En effet, en cette veille de Noël, tous aspiraient à rentrer au foyer afin de fêter cette occasion en famille ...

Tous, sauf peut-être un New-yorkais : Terrence Grandchester errait dans la ville ...

Tête basse, casquette vissée sur le crâne, il avançait en direction de nulle part, paraissant ne pas même sentir les picotements des flocons sur ses joues pâles.

Cette veillée de Noël dont il aurait pu tant se réjouir n'avait plus aucun sens. Il y avait plus d'un mois maintenant que Candy était partie, l'abandonnant à Suzanne sur ce triste escalier de l'hôpital Jacob par une nuit glaciale. Il faisait ce soir là aussi froid qu'aujourd'hui. Terry sentait encore la douceur de leur dernière étreinte ... et même si elle s'était interrompue bien trop tôt, il en chérirait un souvenir impérissable jusqu'à son dernier souffle.

Après ce terrible adieu de novembre, il avait joué le jeu que Candy et lui s'étaient choisis : Il avait fait bonne figure devant Suzanne veillant sur elle de son mieux et tentant d'être du plus grand réconfort pour la jeune infirme. Il partageait son temps entre l'hôpital, où Suzanne séjournerait encore jusqu'au printemps, et le théâtre, où s'enchaînaient les représentations de Roméo & Juliette.

Il ignorait ce qu'il était advenu de Candy. Dans quel état d'esprit était-elle rentrée à Chicago ? Comment avait-elle trouvé la force de se relever et de continuer sa vie ? L'avait-elle déjà oublié ? Après réflexion à tête reposée, lui en voulait-elle à présent ? Ou gardait-elle pour lui au fond de son cœur une précieuse petite place au soleil ? Et surtout, que faisait-elle en ce 24 décembre ? Où était-elle ? Et quel serait son vœu à elle lorsque sonneront les douze coups de minuit ?

Quant au sien, Terry l'ignorait ... quel serait son souhait lorsque les deux aiguilles de l'horloge arriveraient sur XII ? Terry regarderait tristement les aiguilles poursuivre leur course soit sur la pendule de son appartement vide, soit sur celle de la chambre de Suzanne.

Voilà pourquoi il préférait déambuler en ville sans but précis, sans même regarder les illuminations qui emplissaient l'atmosphère. Il marchait sans but sans savoir où il se rendait. Il pensait aux yeux de malachite avec lesquels il aurait si volontiers partager un succulent dîner aux chandelles ...

Pendant des mois, il avait imaginé qu'il partagerait, en cette fin d'année, le quotidien avec Candy et qu'à ses côtés, il attendrait impatiemment le soir de Noël que sonne minuit pour la regarder ouvrir avec excitation le cadeau qu'il lui aurait offert ... mais toutes ces considérations semblaient tellement obsolètes et lointaines à présent.

D'ordinaire, il pouvait presque affirmer qu'il s'était habitué à sa sombre existence mais pas ce soir ... c'était injuste, car aujourd'hui, même lui avait une envie bien légitime d'être heureux.

Il continuait à avancer en bravant les flocons glacés qui tombaient par milliers du ciel noir et pensa qu'il serait somme toute divertissant de reprendre ses bonnes vieilles habitudes de Londres ... Il s'arrêta à la première épicerie encore ouverte qu'il trouva et en ressortit avec une bouteille de vieux Whisky ...

« Qui sait » se dit-il avec un demi sourire « Si je me bas aujourd'hui comme autrefois, la magie de Noël me transportera peut-être tout droit à Chicago où je serai secouru par Albert et soigné par Candy »

Sa précieuse petite plate en poche, il se dirigea aux alentours de Central Park qui contrairement au reste de New York, était loin d'être désert. Des dizaines de marginaux y avaient élu domicile pour la soirée, la plupart entonnaient des chants populaires de Noël autour d'un feu improvisé ...

« Tiens donc, voici des compagnons d'infortune qui ne risquent pas de me reconnaître et qui me laisseront tranquillement savourer mon breuvage ... »

Terry se décida alors à s'approcher des petits groupes de mendiants. Il cherchait un banc où s'installer en attendant que le temps passe. Plus il laissait passer les secondes sans prendre la direction de l'hôpital où se trouvait Suzanne, moins il se sentait le courage de s'y rendre ...

Un homme d'un âge indéterminable, aussi ventripotent que crasseux, était installé sur l'un des bancs de pierre du parc. Barbu, frigorifié, vêtu d'un triste manteau sombre et d'une couverture à carreaux trouée à plusieurs endroits, il regarda s'approcher le jeune homme perdu dans ses pensées. Il portait un chapeau cabossé curieusement décoré d'une fleur fraîche, ses mitaines laissaient entrevoir des phalanges boudinées et à sa main droite, était carré entre l'index et le majeur un énorme cigare éteint.

Terry était prêt à passer son chemin jusqu'à trouver un banc libre d'occupation mais le clochard l'arrêta :

« Excusez-moi, jeune homme ... ? »

Terry le regarda d'un air interrogateur comme se demandant si c'était bien à lui qu'il s'adressait ... Depuis qu'il était sorti du théâtre ce soir là, il n'avait encore adressé la parole à personne, si ce n'est au tenancier du drugstore où il avait acheté sa bouteille d'alcool et le froid aidant, perdu dans ses tristes pensées, il s'était en quelque sorte plongé dans une espèce de monde à part. Il fut ramené à la réalité par cet homme qui l'interpellait ... Terry continua à avancer en l'observant.

« Jeune homme ... » Répéta le clochard d'un ton doux « Approchez ... Asseyez-vous, s'il vous plait ».

L'homme avait l'air bon et Terry n'était pas homme à s'arrêter à la pauvreté de son apparence. Alors il interrompit son chemin et prit place aux côtés du mystérieux personnage. Terry ne dit pas un mot.

« Vous avez l'air triste ce soir, Terry Grandchester » Commença l'homme.

« Vous me connaissez ? » Fut surpris Terry. Il était étonné qu'un clochard ait connaissance d'un acteur mais également qu'il connaisse le diminutif de son prénom, ce qui était encore plus surprenant.

« Bien sûr ! Pourquoi cette question ? Je connais tout le monde. Alors, quels projets avez-vous pour ce soir, Terry ? ».

« Oh la la ... Absolument aucun ! Les fêtes de Noël ne signifient plus grand chose pour moi ».

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, n'est-ce pas ? » Continua l'étrange interlocuteur de Terry qui dégageait une chaleureuse compassion naturelle.

« Ça se voit tellement ? » L'interrogea Terry en baissant la tête et fixant le sol enneigé.

« Evidemment ! Ce que j'observe en premier, c'est le cœur ... et le votre souffre, mon cher ami, mais vous savez, c'est extrêmement simple d'arranger les choses ... »

« Simple ! Cher Monsieur, apprenez qu'il n'y a jamais rien de simple pour moi ! »

« Chicago se trouve donc si loin ? » Questionna le clochard avec un sourire de coin.

Terry ouvrit des yeux énormes à l'énoncé de cette destination.

« Chica ... mais ... comment savez-vous cela ?? »

« Monsieur Bonheur sait tout, je vous l'ai dit ! »

« Monsieur Bonheur ? »

« Oui, on m'appelle Monsieur Bonheur ... Je suis un clochard » expliqua l'homme en tapotant l'épaule svelte de Terry « mais j'aime donner du bonheur, surtout le soir de Noël ... personne n'a le droit d'être malheureux »

Terry écoutait les paroles tranquilles du singulier personnage et se sentait déjà apaisé. En temps normal, peut-être aurait-il envoyé promener le bougre aux dires quelque peu loufoques mais ce soir, peut-être était-ce la magie de Noël qui avait envahi l'atmosphère ... il avait envie de le laisser continuer.

« Vous êtes triste, Terry » poursuivit-il « Alors laissez-moi vous faire un cadeau ... et vous verrez, après vous vous sentirez vraiment mieux ... »

Le jeune acteur était de plus en plus surpris.

« Un cadeau ? »

« Oui ... oh c'est très peu de chose ... » Et le clochard sortit du sac posé à ses côtés ...

« Une boîte ? » Se surprit Terry.

« Et oui, c'est une boîte ... Une boîte à musique magique ... mais vous verrez, elle résoudra tous vos problèmes ... elle est vraiment magique ... ouvrez, regardez et écoutez ... »

Et Terry s'exécuta.

A ses oreilles, il entendit une musique enchanteresse mais surtout, sous ses yeux se succédaient les images qui l'avaient marqué durant ces deux dernières années ... Il était transporté au 31 décembre 1911.



Quelle morale, Terrence Grandchester pouvait-il tirer de cette succession de souvenirs doux-amers ?

Lorsque les notes de la boîte à musique cessèrent de répandre leur enchantement, Monsieur Bonheur observait toujours Terry avec les mêmes yeux remplis de bonté et de compassion.

« Alors Terry, vous vous sentez mieux ? »

« Tout cela me rend si songeur ... ce sont mes meilleurs souvenirs ... depuis toujours ... si seulement ... »

« Si seulement ... ? »

« Si seulement nous n'étions pas tombés dans ce piège stupide, nous serions restés ensemble au collège et jamais nous n'aurions été séparés ! »

« Et oui Terry ! Comme vous dites « si seulement » ... et si seulement, c'était possible ... »

« Que voulez vous dire ? »

« Bon voyage Terrence Grandchester ... à très bientôt ... Tâchez de profiter de cette seconde chance !! »

Terry se retrouva alors pris dans une sorte de tourbillon. Il se sentit emporté ...

Puis ... Il ressentit une douleur aigue sur la joue gauche ... Il ouvrit les yeux ... Candy était face à lui, l'air furieux ... Il avait encore le goût sucré de ses lèvres en bouche ... Il venait de lui voler son premier baiser et elle venait de le gifler ...

Il entendit encore la voix de Monsieur Bonheur retentir à son oreille : « Bon voyage ... seconde chance ... ».

Par un inexplicable retour en arrière, il s'était retrouvé projeté près de 18 mois plus tôt ... en Ecosse, durant la fin de l'été 1912. Candy était rouge de colère et l'avait ridiculisé en le molestant ... mais comme c'était bon ...

Et Candy s'en alla en rage, les deux poings sur les hanches ...

Il ne l'avait pas giflée en retour, incapable de réagir ou de comprendre immédiatement ce qui venait de lui arriver mais comme le lui avait conseillé le singulier personnage qu'il venait de rencontrer sous le ciel de Noël new-yorkais, il avait bien l'intention de mettre à profit cette seconde chance qui s'offrait à eux et de tout faire pour empêcher Candy de tomber dans le piège stupide qu'Elisa allait lui tendre quelques semaines plus tard à la rentrée.

Bien des jours avaient passés depuis l'épisode de la gifle et Terry n'avait pas revu l'objet de son affection. Mais cette fois, Terry ne s'en inquiéta pas. Ils étaient de retour au collège et il savait que Candy ne lui en voulait pas vraiment. Elle avait juste reçu un choc dû à ce baiser impromptu et elle allait bientôt venir le rejoindre au parc utilisant le prétexte de lui apporter des nouvelles fraîches de leur ami commun, Monsieur Albert, pour renouer les liens avec lui.

Et c'est exactement ce qui arriva ... Candy le rejoint sous l'arbre un après midi d'automne où les feuilles rouges et or du grand chêne venaient s'étendre sur l'herbe roussie en une valse délicate et silencieuse ... Ils discutèrent, se chamaillèrent et se réconcilièrent ... comme à l'accoutumée.

La main rude d'une Candy outragée molestant le jeune Roméo trop hardi n'était plus qu'un très lointain souvenir et les deux adolescents riaient de bon cœur de leurs taquineries mutuelles.

Mais cette fois, Terry, feignant pourtant d'être pleinement absorbé par le babillage de sa compagne, prit cependant la peine d'écouter et observer l'apparent silence autour d'eux ... et bien cachées derrière un buisson tout proche, il remarqua alors quelques boucles rousses et une silhouette bien connue. Elisa les observait ... la jalousie brûlait en elle et elle fomentait son plan diabolique qui allait séparer les deux tourtereaux à jamais.

Seulement Terry avait cette fois une longueur d'avance sur elle. Il savait ce qu'elle préparait, il savait comment elle s'y prendrait et il avait bien l'intention de déjouer les plans de la chipie.

Plus tard dans l'après midi, Terry allait monter à cheval et il n'était pas sans savoir qu'il croiserait Elisa dans le parc ... Celle-ci n'allait pas être tendre avec Candy une fois encore ... Pourquoi ne pas utiliser son plan pour le retourner contre elle-même ? Une idée venait de germer dans l'esprit de Terry ...
Il se rendit à l'écurie comme prévu. Quelle émotion de revoir ce cheval avec lequel il aimait tant se balader ! Car même s'il était redevenu le Terry d'automne 1912, son esprit demeurait fin 1914 et il avait l'impression de ne pas avoir monté à cheval depuis des siècles.

Au détour d'un sentier, pile au rendez-vous, l'attendait de pied ferme la rouquine Elisa ...
Elle lui tint le discours délirant qu'elle lui avait déjà sorti dans sa précédente vie ...

« Terry, je dois t'informer sur Candy ... c'est une voleuse, une menteuse ... » Et en veux tu, en voilà !! Elle laissa se répandre son venin de vipère sur la pauvre Candy ... mais cette fois, Terry ne la contraria pas ...

Au lieu de lui répondre d'aller s'observer dans un miroir pour y apercevoir le visage d'une sale chipie déformé par la jalousie, il lui dit simplement : « Et bien Elisa, tu m'en bouches un coin !! Tu es vraiment quelqu'un sur qui on peut compter. Je m'étais bien trompé sur Candy, ça alors ... Je te remercie de m'avoir prévenu. J'allais me faire avoir par ses manières. »

Elisa parut satisfaite de son effet et Terry continua son chemin.

Il était rassuré : Il avait pris soin d'opiner dans le sens de la garce et de ne pas la vexer ... dès lors, il y avait de grandes chances pour qu'elle ne rédige pas les lettres et que le piège prévu ce soir n'ait jamais lieu ...

Il n'était cependant pas pleinement confiant : Lorsque Elisa se rendrait compte qu'il s'était moqué d'elle une fois encore et qu'il n'avait nulle intention de rompre son amitié avec Candy, elle risquait de mettre au point un autre stratagème à leur encontre et cette fois, il ne pourrait pas le déjouer puisqu'il ne connaîtrait pas ses intentions ... il ne devait pas crier victoire trop tôt et être très prudent dans son attitude à l'avenir.

Cet après-midi là, Terry ne se présenta pas au cours prétextant une migraine mais dès que la cloche eut sonné le début de la leçon de littérature, certain que tous ses condisciples étaient installés dans leurs classes, il sortit de sa chambre.

Il passa le reste de l'après-midi à guetter Elisa, posté non loin de l'arbre qui servait de boîte aux lettres à Alistair et Patricia et que devait également utiliser Elisa pour transmettre son message à Candy.

Comme il l'avait prévu, Mademoiselle Legrand ne se présenta jamais au parc ce jour là. Les religieuses sonnèrent finalement l'heure du dîner mais Elisa n'était pas venue.
La ruse de Terry avait fonctionné : Candy ne sortirait pas de sa chambre ce soir et le drame serait évité.



« A moi de saisir cette seconde chance qui s'offre à nous Candy » avait songé Terry à maintes reprises depuis qu'il avait déjoué l'avenir en ménageant Elisa.

Les semaines avaient passé, l'automne faisant place à l'hiver et ses premiers flocons, le calendrier se faisait de plus en plus mince et les fêtes de Noël approchaient à grands pas.

Tout était très calme au collège. Pour ne pas attiser la haine et la jalousie de la rouquine, Terry veillait à prendre une distance honorable vis-à-vis de Candy. Il retrouvait celle-ci au parc comme à l'accoutumée et tous deux s'y promenaient des heures durant mais uniquement lorsqu'il s'était assuré qu'Elisa avait obtenu une autorisation de sortie car un membre de sa famille était de passage en Angleterre ou lorsqu'elle était retenue à l'un des nombreux cours supplémentaires que sa mère veillait à lui faire dispenser : Danse, chant, piano, peinture, etc.

Candy n'ayant aucune prédisposition en ces différentes matières, l'Oncle William n'avait pas exigé qu'elle y soit inscrite et Candy en était ravie puisqu'elle avait une sainte horreur de toutes ces activités artistiques.

Tâches de Son avait donc quartier libre à ces moments là et tout le loisir de se défouler en pleine nature avec son ami Capucin ... où elle était très souvent rejointe par Terry.

Néanmoins, Terry remarqua dans le courant du mois de novembre la mélancolie de Candy.

« Qu'as-tu mon amour ? » se demanda-t-il à plusieurs reprises.

Lors d'une promenade un après midi glacial de la fin novembre, Terry finit par vouloir satisfaire sa curiosité :

« Candy, tu m'as l'air bien songeuse en ce moment ... qu'y a-t-il ? » Demanda-t-il en lui prenant la main.

Candy fut bien surprise de la question de Terry et de sa douceur si soudaine puisqu'il lui semblait qu'il avait tant changé depuis les vacances d'été. Certes, il se montrait toujours relativement aimable et courtois avec elle, ce qui n'était pas le cas avec tous les élèves du collège, mais il paraissait néanmoins bien plus distant. Terry avait construit une barrière entre la jeune blonde et lui depuis l'incident de fin d'été au bord du lac.

Candy rougissait toujours en repensant à cet épisode mais ne pouvait s'empêcher de regretter son attitude du moment. Ce baiser avait été surprenant mais fort agréable et les lèvres de Terry avaient un goût de cannelle.

L'attitude du jeune homme depuis la gifle qu'elle lui avait donnée était devenue beaucoup moins prévenante envers elle et Candy regrettait de plus en plus la réaction stupide qu'elle avait eue à cet instant. L'affection de Terry lui manquait et elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même d'avoir sévèrement remis le jeune aristocrate à sa place alors que celui-ci lui avait simplement ouvert son cœur ... peut-être un peu brutalement. Mais ce côté brutal et imprévisible faisait partie du caractère de Terry et c'est ce qui faisait son charme.

De plus, l'hiver qui approchait la rendait morose. Il allait y avoir un an qu'elle n'avait pas revu son pays ni son foyer d'enfance. Jamais encore elle n'était restée si longtemps loin de chez elle et la distance commençait à lui peser sur le cœur.

« Candy ?? Tu as entendu ? » Insista Terry en resserrant l'étreinte sur sa main, tirant ainsi la jeune fille de ses pensées.

« Euh ... oui ... ça va. C'est juste cette période ... le début de l'hiver m'a toujours rendue un peu triste et puis ... »

« Et puis ? »

« L'Amérique me manque, Terry. Mademoiselle Pony et Sœur Maria surtout. Je n'avais jamais été si longtemps séparée d'elles »

Terry la regarda silencieusement de ses yeux les plus doux.

« Ne t'inquiète pas, ma petite Tâches de Son » Pensa-t-il « Tu auras bientôt l'occasion de les retrouver ».

En effet, Terry savait que l'année 1913 qui allait commencer serait synonyme du début de la détérioration de la situation politique en Europe et que dans le courant de cette année, la famille André exigerait que les enfants, y compris Candy cette fois, rejoignent les états unis car la guerre menacerait d'éclater à tout moment, ce qui serait évidemment le cas au printemps 1914 ...

Il savait que leur heure allait sonner. Cette fois, il ferait le voyage avec Candy car il serait temps pour lui de rejoindre la compagnie Stratford. Cette fois, il veillerait cependant à ne jamais perdre contact avec la jeune fille. Cette fois, il ne sous-estimerait pas l'obsession de Susanna Marlowe à son égard et prendrait encore davantage de distance avec elle. Cette fois, tout serait différent et rien ne viendrait troubler leur bonheur.

Mais pour l'instant, il était surtout l'heure de consoler la mélancolie de Candy.

« Tu sais Candy que la mère supérieure autorise chaque élève à recevoir deux membres de sa famille pour Noël, exactement comme lors du festival de mai. Tu pourrais en profiter pour inviter Mademoiselle Pony. »

Candy réfléchit brièvement à la question, une lueur d'espoir jaillissant de ses yeux verts, mais se rembrunit presque instantanément.

« C'est beaucoup trop cher ... Le voyage et toute l'organisation que cela implique avec les enfants ... Jamais elles ne pourront se le permettre ... non tant pis, il faut que je me résigne. Et puis, je ne peux pas inviter Monsieur Albert puisqu'il est en Afrique et l'Oncle William passera probablement les fêtes aux états unis ... Je n'inviterai donc personne. »

« De toute façon, je serai là moi » Lui dit-il tendrement alors qu'il se mit à lui caresser doucement la joue en la regardant au fond des yeux.

Candy se sentit défaillir ... Terry était redevenu le tendre jeune homme avec qui elle avait passé l'été et qui lui avait volé son premier baiser au bord du lac.

Il allait l'embrasser à nouveau !! Elle sentit son cœur battre à une vitesse incontrôlable ... Terry se pencha vers son visage.

Mais la cloche du dîner retentit alors de sa sévère et imperturbable rengaine ... Terry interrompit son élan.

« Euh ... nous devrions y aller si on ne veut pas être en retard au dîner ... »

Candy eut le cœur serré de déception à cet instant. Elle n'avait qu'une envie : se coller contre la poitrine de Terrence pour ne plus jamais s'en détacher ... et pourtant elle répondit simplement :

« Tu as raison Terry ... allons y »

Et les semaines continuèrent à s'écouler au même rythme ... Noël arriverait demain.

Candy s'était résignée à ne convier aucun de ses proches mais elle se réjouissait déjà à l'idée de revoir Martha, qui était invitée par Patty et Mr Brighton, qui le serait par Annie.

D'autres invités qui seraient probablement de la fête, invités par Niel et Elisa, comme les parents Legrand ou la Tante Elroy , l'emballaient nettement moins mais elle se promit de faire preuve de bienséance et d'être aimable à leur égard.

De plus, tous ses amis seraient présents aux festivités : Archie, Alistair, Patty, Annie ... et Terry, qui avait simplement dit qu'il ne souhaitait pas rentrer chez son père pour la fête de la nativité et qu'il resterait au collège pour l'occasion.

Le Terry de 1914 abordait les évènements avec plus de recul et de sang froid que celui de 1912 mais pas le Duc de Grandchester ... Celui-ci était bien entendu venu lui reprocher les liens renoués avec sa mère, Eléonore Baker, durant l'été ... Terry savait qu'il quitterait bientôt l'Europe pour les Etats-Unis mais cette fois, il attendrait Candy ... Il prit donc soin de rester magnanime avec son père pour ne pas attiser la colère de celui-ci avant l'heure.

Une seule et unique chose l'obsédait : Candy ... et son bonheur ... le 24 décembre était arrivé.



La Mère supérieure envoya les élèves se coucher de bonne heure en cette veille de Noël. En effet, la préparation des festivités le lendemain exigerait d'eux toute leur énergie et l'arrivée des invités le soir, suivie du traditionnel dîner de Noël, se prolongerait sans doute jusqu'aux petites heures.

Seul un élève reçut la permission de ne pas se coucher à l'heure prévue ...

Alors que tous ses condisciples entamaient leur voyage au pays des rêves remplis d'images de leur famille venue les rejoindre, Terrence Grandchester sortait de l'établissement par la grille principale pour monter dans une voiture tirée par deux chevaux ...
*****


La journée se déroula sous les meilleurs auspices. Chacun mettait du cœur à l'ouvrage dans la préparation des décorations, du sapin de Noël, de la table immense dressée pour l'évènement. Même les détestables Elisa et Daniel Legrand semblaient de bonne composition ce jour-là ... Au vu des notes déplorables que les deux garnements collectionnaient depuis le début de cette nouvelle année scolaire, ils avaient tout intérêt l'un et l'autre à se montrer sous leur meilleur jour, espérant ainsi que la Mère supérieure « oublierait » d'informer leurs parents de leur négligence face à leurs études.

Quelques heures plus tard, alors que les premiers invités allaient commencer à arriver, tout était fin prêt. La gigantesque table magnifiquement dressée, sous la direction d'Annie Brighton et Archibald Cornwell rivalisait d'élégance avec le sapin de Noël démesuré qui avait été orchestré par Candy, Patty et Alistair, bien aidés par plusieurs autres collégiens ... un seul manquait à l'appel ... Terry !

Candy avait attendu son arrivée dans la grande salle toute la journée et bien qu'elle n'en ait rien laissé paraître, elle était très déçue qu'il ne soit pas venu participer aux préparatifs à ses côtés ... mais bon Terry restait Terry ... toujours solitaire.

« Pourvu qu'il vienne quand même ce soir au dîner ... » Pria-t-elle intérieurement à plusieurs reprises même si elle aurait préféré mourir sur place que d'avouer cette pensée intime à quiconque ... Sans Terry, et loin de Melle Pony et Sœur Maria, ce Noël serait décidément bien morose et sans le moindre intérêt ...

Lorsque Candy se rendit à sa chambre à 18 heures afin de se préparer pour le dîner qui commencerait vers 20 heures, Terry n'était pas encore réapparu ...
La nuit était déjà tombée depuis longtemps sur Londres en cette fin décembre et quelques flocons timides virevoltaient devant les fenêtres de Mademoiselle André alors que celle-ci observait distraitement la nuit à travers les vitres. Elle ne se décidait pas à se préparer. Chez Melle Pony, elle était toujours la première à rejoindre le séjour pour les réjouissances mais si loin, enfermée dans le glacial Collège Saint Paul, elle n'en avait décidément plus aucune envie.

La mélancolie s'était emparée d'elle et la présence de ses amis ne pouvait la lui faire oublier. Il allait bien falloir qu'elle rejoigne la grande salle pour le dîner mais malgré le visage jovial qu'elle avait affiché toute la journée durant les préparatifs, Candy sentait son cœur lourd qui réclamait ardemment sa chère Amérique.

Elle soupira encore une fois mais fut tirée de sa rêverie par un coup bref à la porte de sa chambre.

« Entrez » Indiqua simplement Candy.

La porte s'ouvrit sur la silhouette de Sœur Margaret.

« Candy, la Mère supérieure vous demande dans la grande salle. Pourriez-vous descendre immédiatement ? »

« Bien sûr, ma Sœur, je vous suis ».

Candy marcha à pas discrets derrière Sœur Margaret. Être appelée par la Mère Supérieure ne l'avait jamais réjouie et n'augurait jamais rien de bon ... néanmoins, cette fois, elle la demandait dans la salle et non pas dans son bureau. « D'ailleurs, je n'ai pas fait de bêtises ces jours derniers » Se répétait Candy pour elle-même. En effet, son désir de plus en plus profond de revoir son pays et ses deux mamans avait légèrement entamé sa bonne humeur et sa volubilité habituelles ... les religieuses avaient pu observer une Candy très calme ces dernières semaines.

Elle descendit la quinzaine de marches qui la séparaient de la salle de réception en suivant toujours Sœur Margaret silencieusement, curieuse pourtant de savoir ce que lui voulait la redoutable directrice.

Sœur Margaret frappa à la porte de la salle et Candy entendit l'habituel ton de voix sévère de la Mère supérieure prononcer l'attendu : « Entrez ! »

La religieuse, affichant cet air glacial qui lui était propre, se tenait debout à côté du sapin illuminé.

« Vous m'avez fait appeler, ma Mère ? »

« Oui mon enfant » Commença la nonne « Les premiers invités à notre dîner de Noël vont bientôt entrer dans cette pièce pour y retrouver leurs enfants mais je tenais à ce que vous puissiez profiter de ces derniers instants de calmes pour accueillir deux d'entre eux quelque peu privilégiés et tellement chers à votre cœur ... »

Candy comprenait de moins en moins la situation ... elle avait même cru déceler un semblant de chaleur dans le ton de la directrice ... Des invités ? Elle n'avait pourtant convié personne !

Alors que la Mère supérieure avait achevé sa phrase depuis quelques secondes, Candy aperçut une ombre apparaître derrière le sapin ... puis cette ombre s'approcher et prendre visage humain ... Deux visages humains ... Et tellement désirés ...

« Melle PONY !!! Sœur Maria !! » Sanglota Candy, délivrant instantanément de chaudes larmes sur ses joues crèmes.

Et elle se précipita dans leurs bras ... C'était un rêve !!

Si la jeune blonde, trop occupée par le bonheur de retrouver ses deux mamans, s'était retournée à cet instant, elle aurait pu voir trembler le regard de l'inébranlable Mère supérieure. Même elle pouvait se montrer envahie par l'émotion de si touchantes retrouvailles.

Dans la pénombre de la pièce, à l'opposé du sapin, deux autres yeux regardaient la scène ... mais il s'agissait là de deux magnifiques yeux d'un bleu profond ... deux yeux terriblement épris de leur vision ... heureux de la revoir enfin sourire.


Candy ne savait où donner tête entre ses deux mamans retrouvées. Mille et une questions lui traversaient l'esprit. Elle voulait tout savoir ... Comment allaient les enfants ? Avec qui étaient restés ? Comment les deux saintes femmes avaient-elles pu s'organiser pour faire le voyage et de quelle manière s'étaient-elles retrouvées au collège sans même que Candy leur ait écrit ? Avec quel argent ? Et l'orphelinat ? Les animaux ? Mr Cartwright, Jimmy, Tom ... ?

La tête de Candy tournait d'interrogations mais qu'elle reporta pourtant à plus tard. Ne lui importait que la présence de ses deux mères et du dîner qu'elles allaient partager au collège.

Fièrement, Candy fit visiter les locaux à ses éducatrices. Elle leur montra son travail et un aperçu de ses activités quotidiennes, pour finir par la chambre confortable que l'Oncle William avait veillé à lui faire attribuer.

« Je vois que tu t'es parfaitement acclimatée à ta nouvelle existence comme je l'avais espéré, Candy » Constata Melle Pony.

« J'avoue que ça n'a pas été sans peine au départ » Avoua Candy « Entre l'accent britannique, les leçons de français, les cours de maintient ... je ne savais où donner de la tête ! »

« Tu y es parvenue et c'est l'essentiel » Commenta Sœur Maria « Le bon dieu a guidé tes pas »

« Et puis, j'ai rencontré de nouveaux amis ici, notamment Patricia, ma voisine de chambre, que vous rencontrerez au dîner tout à l'heure. J'ai hâte de vous présenter à sa grand-mère qui est épatante ... Lorsque j'ai fait sa connaissance, j'avais l'impression de vous avoir auprès de moi, Mademoiselle Pony ! »

« Nous nous réjouissons aussi de rencontrer tes condisciples ma Petite Fille ... S'ils sont tous aussi bien élevés que le jeune homme qui nous a escortées jusqu'ici » Répondit Melle Pony.

« Le jeune homme qui vous a ... ? Quel jeune homme ?? » Interrogea Candy, les yeux écarquillés, prise d'un étrange pressentiment.

« Mais Monsieur Grandchester, voyons Candy ! » Répondit Sœur Maria, du ton direct qu'elle utilisait toujours.

« Que ... Quoi ... ?? Terry ?? » Bégaya Candy, incapable de comprendre, comment terry avait-il déjà trouvé le moyen de se faire remarquer par les deux dames alors que Candy ne savait même pas où il se trouvait.

« Monsieur Terrence Grandchester, Candy » Confirma Mademoiselle Pony « Le jeune garçon qui a organisé le voyage pour nous et qui est venu nous chercher à Southampton hier soir très tard. C'est une personne vraiment charmante, Candy ! Tu as su te choisir l'ami idéal, semble-t-il »

Candy ouvrit encore davantage les yeux ... si fort qu'ils étaient prêts à sortir de ses orbites ... mais aucun son ne se dégagea de sa gorge.
« Cela mérite quelques explications » Dit sagement Sœur Maria, alors qu'elle prenait les deux mains de la jeune fille dans les siennes et l'incitait à s'asseoir sur le lit à ses côtés.

« Voici quelques semaines, nous avons reçu une lettre de Monsieur Grandchester. Il nous a parlé de ta mélancolie et ton mal du pays. Il nous a dit que tu avais la liberté d'inviter deux personnes chères pour le dîner de Noël mais que tu avais renoncé à nous demander de venir, craignant pour nos bourses, pour les enfants. Alors, il s'est chargé de l'organisation et du financement du voyage à ta place. Même la garde des enfants ... tout était prévu !! Les enfants sont en Floride au moment où nous parlons ... sous bonne surveillance »

« En Floride ?? » Aboya Candy qui ne pouvait pas se remettre de ses émotions.

« Oui, dans une propriété de la famille de ton ami ... même Tom et les Cartwright sont de la partie ! On peut dire que Monsieur Grandchester a remué ciel et terre en un minimum de temps pour satisfaire ton vœu de noël »

« Terry ... » Murmura-t-elle presque d'une voix inaudible « Tu as fait tout ça pour moi ... »

« Oui, ma petite, pour toi » Dit Melle Pony « Je pense qu'il tient beaucoup à ton bonheur »

« Mais où est-il ? » Demanda Candy, se levant d'un coup sec comme si elle avait le feu au corps.

« Probablement dans sa chambre ... » Proposa la religieuse « Il nous a laissé au réfectoire avant que tu arrives, disant qu'il devait se rafraîchir pour le dîner ... »

Sœur Maria ne put terminer sa phrase, Candy s'était déjà saisie de son lasso caché sous son lit et au risque de choquer pour toujours ses deux éducatrices, qui une minute plus tôt avaient constaté la bonne éduction que Candy recevait en Angleterre, elle ouvrit toutes grandes ses fenêtres.

Ne faisant aucun cas de la punition qu'elle allait recevoir à coup sûr si quelqu'un la voyait, ignorant totalement les invités qui arrivaient en nombre et qui traversaient le parc du collège, Candy lança sa corde sans manquer sa branche habituelle.

Quelques secondes plus tard, jouant pour la énième fois son numéro de parfaite petite Tarzan, Mademoiselle Tâches de Son atterrissait sur le balcon de la chambre de Terry.




Etendu sur son lit comme il le faisait si souvent, le jeune garçon pensait à Candy et au bonheur que la jeune blonde vivait en cet instant ... grâce à lui ... pour la première fois de son existence, il était réellement satisfait de lui-même et pleinement comblé. Il ressentait une sensation de paix intérieure qui jusqu'alors lui était inconnue. Il avait cette fois la conviction d'avoir fait ce qu'il fallait.

Un instant plus tard, il entendit tambouriner à la fenêtre.

« Candy ? » Dit il en ouvrant et apercevant la jolie blond, les larmes aux yeux, qui lui faisait face « Tu ne devrais pas être avec Melle Pony et Sœur Maria ? »

« Terry ... » Pleura Candy, qui fondit en larmes d'émotions « C'est toi ? »

« Oui, Tâches de Son ... Joyeux Noël » Répondit le jeune homme, alors qu'il ouvrait les bras pour y accueillir celle qu'il aimait.

A peine une seconde plus tard, leurs lèvres se scellaient et cette fois, aucune gifle, aucun malentendu, aucun accident fortuit ne viendrait troubler leur amour.

« Voilà ce que j'avais à faire sur le quai de la gare lorsqu'elle est venue me rejoindre à New York » Pensa Terry, la tête enfouie dans la chevelure blonde et les bras encerclés autour de la taille fine « Il me fallait la serrer contre moi pour ne plus jamais la laisser repartir »

Terrence Grandchester sentit à nouveau le tourbillon l'envahir ... Ce qui l'entourait se troubla et lorsqu'il rouvrit les yeux, il était dans sa loge au Théâtre Stratford, face à son miroir, vêtu du costume de Roméo. Il regardait son reflet dans le miroir et découvrit Candy derrière lui, un bouquet de roses rouges à la main, qui venait de pénétrer dans la loge. Vêtue d'une somptueuse robe du soir émeraude, elle paraissait une vision céleste.

« C'est ton grand soir, mon amour ! » Dit-elle en lui tendant les fleurs « Tous mes encouragements ... »

« Candy ? Qu'est-ce que tu fais là ? Où est Susanna ? »

« Elle se prépare ! Je suis passée te voir avant la représentation, comme toujours ... Pourquoi me demande tu ça ? »

« Oh pour rien ... Je suis tellement contente de te voir !! » Dit Terry d'un ton passionné, se levant pour la prendre dans ses bras.

« Terry ? On dirait que tu ne m'as pas vue depuis 2 ans !! » Pouffa Candy.

« C'est tellement vrai » Pensa Terry en resserrant son étreinte. Il avait compris qu'il était de retour de son curieux voyage en 1912 et que tout était arrangé... pour lui, pour Candy, pour Susanna ... Il ne saisissait pas tout mais qu'importe ... Candy était là, Susanna, saine et sauve, se préparait pour entrer en scène

« Je vais à ma loge, mon Roméo ! Tu vas triompher ! » Lui assura Candy en l'embrassant et puis s'échappant de la loge.

Peinant encore à réaliser sa plénitude, Terry se dirigea vers la fenêtre de sa loge. De gros flocons tombaient sur New York, alors que de la ruelle l'observait une silhouette qu'il avait déjà rencontrée dans une autre vie.

Terrence leva la main pour saluer l'homme qui lui rendit la pareille avant de s'éloigner avec son baluchon.

« Au revoir, Monsieur Bonheur et merci ... mon ange de Noël »

FIN


Note de l’auteur :

Monsieur Bonheur est un personnage issu du show de Dorothée de 1991 « Le Cadeau de Noël de Dorothée ». Il était interprété magistralement par notre regretté Carlos et adressait à Dorothée, en quête du Père Noël, textuellement les mêmes phrases que le clochard de mon histoire adresse à Terry.

Carlos aussi était déguisé en clochard assis dans la neige le soir de Noël et correspondait à la description que j’ai citée.