POUR TOUJOURS
par Doll

Chapitre 2

-Bah ce n'est rien finit-il par me dire. Viens, Annie ne se doute pas de mon retour et je voudrais lui faire une surprise !

Me disant cela, il me pris par le bras et m'emmena vers sa petite voiture rouge qu'il s'était acheté dès l'obtention de son diplôme de fin d'étude. Garé trois rues plus hautes, sa couleur vive attirait souvent l'attention des passants, surtout les enfants. Je m'assis sur le siège avant coté passager, Archibald tel un vrai gentleman m'ayant ouvert la porte.

- Tu as toujours d'aussi jolies manières à ce que je vois ! Même si ca doit plaire à Annie, avec moi, c'est comme si tu me prenais pour une empotée qui ne saurait même pas ouvrir une portière de voiture !

-Et voilà la féministe Candy en pleine action - me dit-il après avoir émis un petit sifflement. Va savoir ce que veulent les femmes ! C'est à devenir fou, une fois vous voulez plus d'indépendance et une autre, de la galanterie ! Estime toi heureuse que je t'ouvre la portière, ce n'est pas tous les jours qu'un bel homme aussi charmant que moi le fera !

-Où vois tu un bel homme ?

Nous rîmes tous les deux de cette boutade. Le temps était frais, les premiers signes du printemps commençaient à se faire sentir. Se sentant comme légère, Candy détacha sa queue de cheval, laissant ses cheveux blonds doré voler autour d'elle et frapper son visage. Elle respira un bon coup puis ferma les yeux. A ses coté, Archibald la regardait avec amusement. Les années n'avaient en rien altéré sa beauté, mieux, elle était plus belle que jamais. Sa taille fine et élancée, une poitrine ferme et généreuse, toutes ses taches de rousseur avaient pratiquement disparu et son teint blanc nacré faisait d'elle une des plus belle femme des environs et qui plus est, un des meilleures partis. Oui, elle était resplendissante!

-A quoi penses tu? dit Candy.

-Oh rien, je me disais que si ça avait été une voiture construite par Alistair, on aurait plus de roues depuis longtemps déjà !

-Ah ah ah, oui tu as raison, ses inventions tournaient toujours à la catastrophe ! Tu te rappelles ces chaussures qui étaient censées me faire marcher sur l'eau ?

-Oui, et on finissait la moitié du temps trempé de la tête au pied !

-Il…il me manque tu sais.

-Je sais, à moi aussi, c'était mon frère et je l'aimais plus que tout. J'ai bien cru que je ne réussirais jamais à surmonter sa mort. Déjà Anthony, puis lui… mais heureusement tu étais la… Et Annie aussi bien sûr. Au fait, as tu eu des nouvelles de Patty ?

-Oui, j'ai reçu une lettre la semaine dernière. Elle continue son voyage autour du monde et va bientôt visiter Paris. Elle me fait part de son envie pour les monuments historique et a hâte de visiter Notre Dame de Paris. En même temps, elle continue ses études en histoire et pense même devenir archéologue !

-Hum, je la voie assez bien fouiller des montagnes de sables dans le désert égyptien qu'en dis tu ?

Je suis contente de voir qu'elle a réussi à surmonter la mort d'Alistair…Voyager, c'était la meilleure des solutions. Ils auraient pu être si heureux tous les deux, mais bon, n'en parlons plus.

Tout en parlant, ils arrivèrent à la demeure des André après un rapide arrêt chez le vétérinaire pour déposer l'oiseau blessé. Annie avait été invité à venir prendre la thé avec la grand-tante Elroy qui voulait absolument avoir son mot à dire en ce qui concerne les préparatifs du mariage. Assises toutes les deux tranquillement dans le jardin, c'est donc par derrière que Archibal arriva, surprenant la tante Elroy qui faillit renverser sa tasse.

-Mon dieu, est-ce une façon pour arriver ? Avec l'éducation que vous avez reçu, j'aurais préféré plus de ménagement !

-Bonjour ma tante ! Mais vous savez comment sont les jeunes, impulsifs et dérangeants !

-Bonjour ma tante, dit Candy.

-Bonjour Candy, alors que me dit-on ? Il semblerait que vous ayez refusé la demande en mariage de ce cher duc que je vous avais présenté? Il était pourtant fort bien et je ne vois pas ce qui a pu vous déplaire. C'est et j'espère que vous vous en rendez compte, un des meilleurs partis de la ville!

-Je le sais bien mais que voulez vous, je resterais vieille fille toute ma vie !

-Ne dites pas de sottises, vous êtes encore jeune et il faut préserver le nom des André !

Depuis la mort d'Alistair et sa rupture avec Terry sans oublier la prise en main des affaires de la famille par Albert, le comportement de la tante Elroy vis à vis de Candy s'était amélioré dans le sens où elle avait accepté de la considérer à part entière comme une André. Peut être que l'influence des Legrand partis en Californie n'agissant plus, elle était devenue moins stricte. Et puis les actions de Candy en tant qu'infirmière étaient bien vues dans la ville, elle était appréciée et la presse l'adulait. Bref, le nom des André au contraire d'être sali avait été redoré. Même si elle n'avait pas les attitudes d'une grande dame du monde, sa présence dans les soirées et bal charmait. Si seulement elle avait accepté de se marier avec Albert comme il le lui avait demandé ! Elle ne serait pas la à lui présenter tous les jeunes hommes de bonnes familles des environs ! Si seulement elle était moins têtue, elle aurait compris les avantages d'une telle union !

-Eh bien je vais donc vous laisser entre "jeunes" !

Une fois partie, Candy, Archibald et Annie éclatèrent de rire devant cette sortie pour le moins théâtrale !

-Mais Archi, ne m'avais tu pas dit que tu ne rentrerais pas dans au moins deux semaines demanda Annie, en prenant les mains de son fiancé ?

-Et te laisser ainsi face à tous ces monstres qui veulent diriger notre mariage, non merci ?

-Me traiterais tu de monstre vu que j'ai aussi un mot à dire dans cette union? demanda Candy

-Mais bien sur ! Et tu es même la pire de toutes ! Dit Archibald en riant, tout en feignant de se protéger des coups imaginaires de Candy.

-Bon, puisque je ne suis pas la bienvenue, je m'en vais dit Candy !

-Veux tu bien arrêter de l'embêter! s'enquit Annie tout en faisant semblant se mettre en colèr.  Et asseyons nous tous ensemble pour parler et prendre le thé, qu'en dis tu Candy ?

-Je suis désolée mais Albert m'attend et je ne voudrais pas déranger les deux amoureux !

Puis elle s'en alla en courant.

Se dirigeant vers le bureau d'Albert, elle frappa alors doucement à sa porte.

-Albert, c'est moi, je peux entrer ?

-Mais bien sur, je t'attendais !

Après un léger baiser sur le front, elle s'assit dans un des fauteuil, attendant ses instructions. Alors qu'il remettait quelques livres dans la bibliothèque, elle se rendit compte à quel point il pouvait lui faire penser à Anthony de dos. N'était il pas sa copie conforme quand il était enfant? N'avait elle pas découvert depuis que c'était lui son prince des collines ? Il était devenu comme un père et un fidèle ami depuis. Elle avait une entière confiance en lui et ses jugements. Ses épaules carré lui donnaient une allure militaire, ses cheveux blond en bataille lui donnait un air rebelle avec ses mèches sur le front. Elle aimait sa manière de vivre libre malgré ses obligations de chef de la famille André et il n'hésitait pas souvent, après une réunion du conseil de l'entreprise, à aller grimper sur les arbres comme il aimait le faire autrefois quand il voyageait. Elle avait eu peur de le perdre après son refus de s'unir à lui mais leur relation était restée tel qu'elle et ce n'était plus qu'une histoire ancienne. La tante Elroy lui présentait un certaine nombre de "dame du monde" et il s'en amusait. Comme Candy, ce n'était qu'un caprice de la tante et il devait s'en accommoder. Lui et Candy se racontaient souvent leurs rendez vous arrangés et cela finissait toujours par des crises de rire ! Dans un sens, ils s'entendaient à la perfection et la tante Elroy n'avait peut être pas tort en s'étonnant qu'une union n'ait toujours pas eu lieu, mais ils n'étaient qu'amis.

Quant à Albert, il se dit que sa demande en mariage avait été peut être trop précipitée alors qu'il n'était pas sur de ses sentiments envers Candy. Il l'aimait oui, il en était sur mais d'un amour fraternel, tel un frère bienveillant sur sa sœur adorée. Quand il y repensait, il se disait qu'elle avait du vraiment le prendre pour un imbécile et que la scène avait de quoi être comique et ridicule ! Mais bon, le plus important étant que leurs relations ne se soient pas dégradées suite à cela ! Qu'est ce qu'il avait redouté sa réaction le lendemain après son refus mais elle était apparue comme d'habitude, calme et joyeuse bien que quelque peu gênée à son égard. Après s'être regardés furtivement ne sachant comment engager la conservation, ils avaient dont éclaté de rire devant l'absurdité de la situation.

-Alors Candy, tu n'épouseras donc pas ce "charmant" duc ?

-Voyons tu sais très bien que l'épouser aura été une erreur ! Tu connais mes goûts et celui la était loin de les remplir au contraire ! Je veux quelqu'un qui puisse m'accepter comme je suis et non m'imposer une image de soumise qui n'est pas mienne !

-Mais voyons, tu n'as plus eu de relation sérieuse depuis Terry et…

Il se tut devant l'énorme bêtise qu'il venait de commettre en citant ce nom qu'elle tentait d'oublier. Il se mordit alors la lèvre. Un instant, il vit son visage pâlir comme si une ancienne blessure profonde venait de se réveiller mais le sourire revint rapidement sur son visage.

-Eh bien, je ne me marierai donc jamais si c'est le destin ! Au fait, de quoi voulais-tu me parler ?

-Ah oui, c'est au sujet du bal que nous allons donner en l'honneur des fiançailles d'Archibald et Annie et ..mais qu'y a-t-il ?

Candy se tenait le cœur comme prise de douleur. Son visage était rouge, ses yeux d'un éclat doré et on voyait qu'elle avait peine à respirer. Tout dans son être la faisait souffrir tel si elle était transpercée d'un nombre inimaginable d'aiguilles. Courant vers elle des le débuts et ne sachant que faire, il la souleva pour l'allonger sur le petit divan au fond de la salle. Son visage reprit alors des couleurs.

-Ce n'est rien oncle Albert, c'est passé, tu n'as plus à t'inquiéter, je vais très bien..

-J'ai eu si peur lui dit-il en la prenant dans ses bras.

Si tu savais, se dit elle en elle-même…et une légère larme coula sur sa joue droite.

Enlacé l'un et l'autre, ils n'entendirent pas la porte grincer et s'ouvrir face à eux, laissant place à Archibald qui la referma aussitôt.

-Qu 'y a-t-il Archie ? Pourquoi as-tu refermé si brusquement la porte ? Ne devions-nous pas rejoindre Candy et Albert ?

-Euh ils n'étaient pas là, allons plutôt dans le jardin nous promener, veux-tu ?

Il la prit par le bras et se dirigèrent vers la porte de sortie qui donnait sur le jardin. Tout en se promenant, une multitude d'images et d'idées traversaient son esprit, que venait-il réellement de voir, une scène intime entre Albert et Candy ? Etait ce pour cela qu'elle avait refusé toutes ces demandes en mariage ? Y avait il réellement quelque chose entre eux deux ? Mais pourquoi est ce que cette scène le troublait donc tant ?

 Fin du chapitre 2

© Doll mai 2001