Une fin heureuse pour Candy
(Traduction de Nanou d’après le texte de Kim Hae Sung)

 

Deux ans s’étaient écoulées et chacun avait mûri, expérimentant joie et peine dans sa vie. Certains avaient le sourire aux lèvres à l’évocation de souvenirs qui semblaient si loin, mais pas tellement.

Candy exerçait toujours son dur métier d’infirmière, mais elle le faisait désormais depuis la maison de Pony. Une fois de temps en temps, elle avait des nouvelles de la bande, à savoir Archibald, Annie, Patty et Albert. Mais malgré cela, sa vie n’avait pas changé de façon significative.

Cet hiver, Archibald et le reste de la bande lui apportèrent des nouvelles de Terry qui avait eu un accident de voiture qui l’avait laissé dans un état critique.

Candy, qui s’était préparée à prendre des nouvelles de Terry de manière détachée, commença à trembler.

« Oh Terry ! »

- Tout va bien Candy ? demanda Annie, inquiète.

- Allons voir Terry, Candy. C’est peut-être la dernière chance de le voir, ne penses-tu pas ? 

- Patty ! 

- C’est à cause de Suzanne ? Je parie qu’elle comprendra. Ne t’inquiète pas pour elle et allons-y. Nous sommes concernés aussi ! 

- Mais Archibald ! 

- Oui, peut-être qu’elle comprendra, n’est-ce pas ? 

Le teint de Candy devint livide comme la rose « Tendre Candy » quand elle prononça ces mots.

- Hé Candy, est-ce que tu m’écoutes ? 

-Oh mon Dieu, Candy ! 

Candy s’était évanouie au grand désespoir d’Annie et de Patty.

- Je vais chercher le docteur, Annie. Patty, occupe-toi de Candy s’il te plait ! 

 

Le docteur arriva rapidement et leur annonça que Candy avait perdu connaissance suite au stress, il lui recommanda le repos absolu.

- Je compatis Candy, la consola Patty qui savait ce que c’était que de perdre l’être que l’on aime le plus.

- Vous devriez aller tous vous reposer. Candy s’en remettra. 

Mademoiselle Pony leur conseilla d’aller dans l’autre pièce afin que Candy se repose.

Terry, qui avait été admis à l’hôpital à New York, était encore inconscient. Suzanne, qui ne l’avait pas quitté une seconde, pleurait.

-  Oh Terry, mon Terry, sanglota t-elle.

Cependant, Terry semblait ne pas l’entendre.

- Oh maman, est-ce que Terry va se réveiller ? Que vais-je devenir s’il ne se réveillait pas ? 

- Il va se rétablir Suzanne. 

- Terry ! 

Suzanne continuait à veiller sur Terry tous les jours.

- Suzanne, tu devrais aller te reposer ou tu vas finir par t’évanouir, lui dit sa mère avec intérêt.

- Maman, j’irais mieux s’il va mieux, lui répondit Suzanne qui examinait Terry tranquillement.

Madame Marlowe laissa Suzanne avec Terry, comprenant que sa fille ne l’écouterait plus à présent.

- Oh Terry, ça fait plusieurs jours que l’accident a eu lieu mais tu es toujours inconscient ! Ne peux-tu pas reprendre connaissance pour moi ? S’il te plait !  le supplia Suzanne, triste et désespérée.

- Can…dy…, articula douloureusement Terry.

Suzanne regarda avec attention si Terry s’était réveillé mais il semblait encore inconscient. Elle en était peinée.

« Terry, ça fait tellement longtemps, mais… »

La tristesse de Suzanne était indescriptible.

«  Je suppose que je me suis comportée comme une véritable égoïste. Pour moi, Terry est plus important que ma jambe ou ma personne, mais je l’ai encore fait souffrir. C’en est assez. Terry a fait de son mieux. Oh, mon Terry ! »

Madame Marlowe entra dans la chambre et vit sa fille en larmes.

- Tu pleures encore ? Est-ce que ça va ? 

- Oui maman. 

- Terry va se rétablir. Tu ne devrais pas t’en faire. Veux-tu bien arrêter de te faire du souci Suzanne ? 

- Maman, je pense que je vais laisser Terry partir quand il ira mieux, dit Suzanne calmement en détachant chaque syllabe. Je crois que je l’ai suffisamment fait souffrir comme ça. Je le laisserai partir. Il va être heureux et c’est ce qui compte pour moi. 

- Qu’est ce que tu racontes Suzanne ? Tu divagues ! 

-  Je viens de me rendre compte que je faisais souffrir Terry en le gardant près de moi. Il ne sera jamais heureux avec moi. Je pensais que ça s’arrangerait avec le temps mais j’avais tort. Il était gentil avec moi mais son cœur n’était pas avec moi. Je serais heureuse tant que lui le sera. »

- En es-tu sûre Suzanne ? Est-ce que ça va aller ? 

- Oui maman. Je me sentirais mieux s’il est heureux. Merci maman de me comprendre. 

La voix de Suzanne se fit plus enjouée.

Candy reprit connaissance mais décida de ne pas aller voir Terry.

«  Je suis sûre que Suzanne s’occupe très bien de Terry. Elle va bien prendre soin de lui », pensa Candy au fond de son cœur, tout en priant pour la guérison de Terry.

Le printemps suivant, Terry s’était rétabli et était retourné au théâtre, en pensant à la lettre que Suzanne lui avait laissée.

« Terry, s’il te plait, prends soin de toi et sois heureux. Ton vrai bonheur est source de joie à mes yeux. Je me souviendrai toujours de ton cœur généreux. Je vais commencer une nouvelle vie avec maman. Au revoir mon Terry. Ta dévouée Suzanne. »

Terry était perdu et n’était pas sûr de ce qu’il fallait faire mais il essaya de ne pas le montrer. Il allait désormais se concentrer sur son jeu d’acteur.

«  Donner le meilleur de moi-même est mon rêve et ma vie. »

Tout retourna à la normale et un jour Albert vint faire une visite à la Maison de Pony.

- Hé Albert ! 

Candy se précipita vers lui et le serra dans ses bras pour lui montrer sa joie de le revoir.

- Bonjour Candy, tu m’as manqué. 

- Soyez le bienvenue ! Comment vont les autres ? Vous aussi, vous m’avez vraiment manqué ! 

-  Pourquoi n’êtes-vous pas venu plutôt ? Je parie que vous n’étiez pas aussi occupé que moi, je me trompe ? »

- Je suis désolé, je promets de venir te voir une prochaine fois. 

- Que dirais-tu de faire un séjour à New York, Candy ? 

- A New York ? 

- Oui, je dois y aller pour affaires et y organiser un gala et je me demandais si tu voudrais bien m’y accompagner. 

- C’est à dire que, j’aimerais bien, mais… 

« Bien. Tu viens donc avec moi. De toute façon, tu es tenue d’y participer en tant que membre à part entière de la famille André, n’est-ce pas, Mademoiselle Candy Neige André ? sourit-il.

- Bien Monsieur William, j’irais avec vous. 

- Voilà qui est parlé ! Je viendrais te chercher mademoiselle Candy Neige André. 

- A bientôt, monsieur William. 

La veille de Noël, Candy et Albert se rendirent à New York.

-  Qu’est-ce qui te préoccupe Candy ? 

- Rien, je vous l’assure, répondit Candy, mais ce n’était pas la vérité. Elle n’arrivait pas à chasser Terry de son esprit. Il y a longtemps, elle était venue à New York pour venir voir jouer Terry. Ce retour lui ravivait de douloureux souvenirs.

- Candy, tu penses à Terry, n’est-ce pas ? 

- En effet, mais il n’est plus qu’un souvenir maintenant. Je vais bien, sourit-elle.

- Que dirais-tu d’aller voir Terry jouer après le gala ? 

- Pardon ? 

- J’ai déjà réservé deux places, je ne l’ai moi-même jamais vu jouer. Tu sais que c’est aussi un de mes amis. 

- C’est vrai. Il s’est beaucoup inquiété quand vous aviez perdu la mémoire. 

-  C’est bon Candy, nous allons juste voir la pièce. Pour te dire la vérité, je suis tout excité à l’idée de le voir jouer. 

Après le gala, Albert se rendit auprès de Candy pour lui dire que c’était l’heure d’aller voir la pièce. 

- Merci pour tout. Je sais que tu es fatiguée mais j’ai vraiment envie d’aller voir mon ami jouer. Des occasions pareilles ne se présentent pas souvent, tu sais.

Candy, elle-même, avait envie de voir Terry jouer.

- J’imagine que regarder la pièce est une bonne chose, se consola t-elle. Mais elle ne pouvait pas empêcher son cœur de battre fort.

Eléonore Baker, la mère de Terry était là aussi pour voir son fils jouer. Elle remarqua qu’il était enthousiaste.

- Terry, ton interprétation est de loin la meilleure que tu aies faite. »

En tant que mère, elle comprenait que son fils était vraiment heureux de faire ce pour quoi il était doué. La pièce eut un franc succès et le public fut émerveillé.

- Terry, tu y es finalement arrivé. 

Candy était fière de lui.

-  L’interprétation de Terry était épatante ! Nous aurions pu manquer une pièce remarquable ! 

- Vous avez raison Albert. C’était remarquable et je vous en remercie. »

- Je t’en prie mademoiselle André. 

Candy avait juste l’impression que c’était une pièce remarquable car Terry la jouait mais elle se garda bien de le dire.

- Pouvons-nous y aller Albert ? 

- Bien sûr, mais avant de partir, il faut que j’aille chercher quelque chose. Peux-tu m’attendre dans le hall s’il te plait ? 

- Bien, je vous retrouverais là-bas. 

Pendant sa prestation, Terry avait remarqué Candy dans le public et une fois le spectacle terminé, il se précipita dans la salle et la vit de dos à une certaine distance.

- Candy ! 

Candy se retourna pour voir Terry courir vers elle et cela l’enchanta mais elle ne pouvait pas s’arrêter de penser à Suzanne. Elle s’empêcha donc de le saluer et s’enfuit loin de lui.

- Je suis désolée Terry. Je ne peux pas te regarder en face. Je ne peux pas me le permettre. 

Terry, qui ne voulait pas que Candy s’en aille cette fois-ci, lui courut après encore plus vite.

- Attends Candy ! 

Il attrapa Candy par la taille et la garda dans ses bras.

- Je me suis rendu compte que je ne pourrai jamais être heureux sans toi dans ma vie. Et toi de même ! 

- Terry, mais Suzanne est… 

Candy ne put parler car les lèvres de Terry s’étaient posées sur les siennes. Elle sentit ses larmes sur ses joues. Elle comprit aussitôt ce qu’il ressentait.

Ils se tenaient là, serrés dans les bras l’un de l’autre, comme si le temps s’était arrêté et sans remarquer qu’Albert était là.

- Désolé de vous interrompre mais tout le monde vous cherche. Juste une suggestion, peut-être que vous devriez aller dans un autre endroit ?

La joie illuminait le visage de Candy.

- Oui, vous avez raison Albert. Mesdames et Messieurs, j’aimerais vous présenter l’amour de ma vie, Candice Neige André !  Ainsi les gens apprirent que Candy faisait partie de la vie de Terry et ils les félicitèrent tous les deux.

Terry invita Candy et Albert chez lui.

- Terry, je venais justement te voir, pour te dire que Candy était là 

- Je vous en suis reconnaissant Albert. Vous êtes m’avez toujours été d’une aide précieuse.

-  Moi je suis aussi reconnaissant envers Candy qui est une excellente infirmière. Elle m’a sauvée. Ah ah ah ! »

- Oh, très drôle Albert, le railla Candy, puis elle se tourna vers Terry.  Comment va Suzanne ? 

- Candy ! 

- Candy, Suzanne a quitté Terry pour son bien et pour le sien aussi. Ça fait un moment déjà, répondit Albert à la place de Terry.

- Je suis désolé de ne pas être venu te voir immédiatement Candy. Je n’étais plus très sûr de moi. 

- Oh Terry ! 

- Puis j’ai reçu cette lettre de Suzanne il y a quelques jours. Lis-la si tu veux. 

Candy commença à lire la lettre de Suzanne.

« Mon très cher Terry, comment vas-tu ? Moi je vais bien. Au début, j’ai pensé que je mourrais sans toi, mais maintenant, j’ai pris l’habitude de vivre sans t’avoir à mes côtés. Je m’entraîne à marcher ces derniers jours et le docteur Thomas m’aide beaucoup. C’est une personne très gentille. Pour être honnête avec toi, le docteur Thomas me fait beaucoup penser à toi. Son sourire chaleureux et sa voix délicate sont pareils aux tiens. Au début, je l’ai pris pour toi. Tu ne peux pas imaginer à quel point vous vous ressemblez.

Terry, s’il te plait, ne t’inquiète pas pour moi. Le docteur Thomas a demandé ma main et j’ai accepté. Je te remercie de m’avoir permis de le rencontrer. Transmets mes salutations à Candy Neige André. Je ne la remercierais ni ne m’excuserais plus jamais puisqu’elle doit comprendre ce que je ressens. Prends soin de toi et sois heureux. Tu seras toujours dans mes prières.

Bien à toi, Suzanne. »

Candy était en larmes.

- Qu’est-ce qui ne va pas Candy ?  lui demanda Terry.

- Je suis si reconnaissante envers Suzanne et je suis tellement heureuse. 

- Oh Candy, murmura Terry en la serrant chaleureusement dans ses bras. Je ne te laisserais plus jamais partir. 

Albert quitta l’appartement de Terry et s’en éloigna à grands pas.

Chez Terry, Candy et lui s’étaient installés devant la cheminée, comme au bon vieux temps.

-  Comment aimerais-tu passer la soirée Mademoiselle Taches de son ? 

- Tu me poses la même question qu’à l’époque, sourit Candy.

- Ah vraiment ? 

Terry gardait tendrement Candy dans ses bras. Tous les deux étaient heureux de se retrouver ainsi.

-  Est-ce que je te l’avais déjà demandé Candy ? 

- Quoi donc ? 

- Mademoiselle Taches de son, quel prénom envisages-tu de donner à notre enfant ? murmura t-il à l’oreille de Candy.

- Oh toi, espèce d’obsédé ! 

Terry regarda Candy s’endormir et commença à l’embrasser doucement sur le front, sur les joues puis enfin sur les lèvres.

FIN

© Kim Hae Sung 2007