Une leçon inoubliable
Par Bulma-chan


* Nouvelle généreusement traduite 
    de l'anglais par Jolicoquelicot ^__^

 

  • " Mesdemoiselles, il nous reste encore une activité à faire avant que nos vacances prennent fin, dit Sœur Margaret, nous allons préparer une pièce de théâtre. "

 

C’était les derniers jours de l’été, elles pouvaient le sentir au temps qui devenait bien plus frais qu’à leur arrivée en Ecosse. C’était comme si l’été leur disait progressivement au revoir. On retrouvait, entre autres, parmi les élèves, Annie, Patty, Elisa et bien sûr Candy.

Candy ne perdait jamais son temps et avait, petit à petit, découvert toute la beauté et les bonnes choses que lui offrait ce pays si lointain, qui lui était encore complètement inconnu quelques mois plus tôt.

 

Quand Sœur Margaret eût annoncé la nouvelle, tout le monde était très excité à l’idée de monter une pièce, mais Candy était perdue dans son petit monde magique…et, malgré elle, son esprit planait bien au delà de tout cela, pensant à Terry.

Ils s’étaient beaucoup rapprochés durant ces vacances. Elle avait touché le plus profond de son cœur et de son âme. Le problème avec sa mère, la tendre soirée qu’ils avaient passée ensemble quand il avait refusé d’aller à la Fête Blanche juste pour être avec elle, l’accident d’avion avec leur groupe d’amis…tous ces moments les avaient aidés à se rapprocher l’un de l’autre.

 

  • " Candy, Candy ? Mademoiselle Candice Neige André, est-ce que vous m’écoutez ?, dit Sœur Margaret, la ramenant brutalement à la réalité.
  • Excusez-moi, ma Sœur, pourriez-vous répéter la question ?, dit Candy en se levant.
  • Restez attentive pendant la classe. Je vous demandais quel groupe vous souhaitiez rejoindre, lui expliqua-t-elle.
  • Un groupe, quel groupe ma Sœur ?, Candy n’avait rien écouté.
  • Je vois que vous n’avez porté aucune attention à ce que j’ai dit. Vous serez punie et ne sortirez pas de l’école de toute la journée. Mademoiselle O’Brian, pouvez-vous lui expliquer de quoi il s’agit et vous viendrez ensuite me dire quel groupe vous avez choisi. Mesdemoiselles, la classe est terminée, vous pouvez sortir, dit la Sœur en reprenant ses livres, s’apprêtant à partir.
  • Merci, ma Sœur ", répondirent les élèves en se levant.

 

Patty alla trouver Candy pour lui rapporter les instructions concernant la pièce, mais Elisa dit à haute voix, depuis son siège :

  • " Je suis sûre que tu vas jouer le rôle d’une servante…après tout, c’est bien ce que tu es !
  • Je te parie que jouer le rôle d’une simple servante est bien plus intéressant que de jouer celui d’une noble Elisa. " répliqua Candy en sortant.

Elle alla trouver Sœur Margaret pour lui présenter ses excuses quant à son attitude en classe et pour lui demander de lui faire grâce de sa punition, en échange de quoi elle lui promit d’améliorer son comportement. La Sœur s’en souvînt. Dans quelques jours, ils allaient rentrer à Londres et elle lui pardonnerait, à la condition qu’elle donne le meilleur d’elle-même dans la pièce de théâtre. Candy eut un sursaut de joie et remercia Sœur Margaret avant de partir en courant. Quelques minutes plus tard, la Sœur réalisa que Candy ne lui avait pas donné le groupe qu’elle avait choisi, mais il était trop tard pour la rappeler, elle avait déjà disparu.

Candy se reposait dans un arbre, assise sur une branche et repensait à l’activité que Sœur Margaret voulait organiser. Que connaissait-elle du métier d’actrice ? Elle ne pouvait même pas faire croire à Mademoiselle Pony qu’elle était malade quand elle voulait rester plus longtemps au lit…alors comment convaincre tout un public ? " Non, je ne pense pas que je pourrai y arriver, se dit-elle, mais je pourrais être une princesse prisonnière de la Tour de Londres, porter une belle robe et attendre que mon prince vienne me délivrer. " A cette pensée, elle se sentit rougir, imaginant que Terry pourrait être son prince… " Terry…voilà la solution ! " Elle se mit à descendre de l’arbre et, à une hauteur raisonnable, attrapa une branche et se mit à voler d’arbre en arbre. Elle arriva assez vite à la Villa des Grandchester mais la dernière branche, plus fragile, la fit lourdement tomber à terre.

Elle se releva immédiatement, se lamentant toute seule, et regarda partout pour vérifier que personne ne la regardait. Cet atterrissage fut le pire de toute sa vie de grimpeuse d’arbres. Une fois sûre d’être seule, elle se frotta les hanches : " Je dirai à Terry d’assurer ses arbres " pensa-t-elle en ouvrant la porte de la Villa pour entrer dans le jardin. Elle le traversa jusqu’à apercevoir les fenêtres de sa chambre au deuxième étage :

  • " Terry, Terry ! 
  • Ha ha ! Si tu veux prendre encore un peu de temps, peut-être que la douleur disparaîtra complètement, dit une voix sortant de la chambre.
  • Tu m’as vue ?, dit-elle, confuse, jouant avec ses doigts.
  • Je ne savais pas que les singes risquaient ce genre d’accidents, dit Terry en se penchant à son balcon, qu’est-ce que tu veux ?
  • Je voudrais te demander un service.
  • Un service ? Entre, dit-il avec curiosité.

Elle entra dans la Villa et attendit Terry dans le salon ? La mère de Mark faisait du très bon travail dans cette maison et tout était propre et brillant, mais elle devait aussi se rappeler que Terry n’était plus un petit garçon et qu’il ne risquait que peu de salir les lieux. Mais les pensées de Candy furent interrompues par l’apparition soudaine de Terry dans la pièce.

  • " Quel service as-tu à me demander, Candy ?, dit-il en s’adossant négligemment, les bras croisés, dans l’encadrement de la porte.
  • Nous allons tous jouer une pièce pour l’école et comme tu aimes le théâtre, je me disais que peut-être tu pourrais…., dit-elle en jouant encore avec ses doigts.
  • Est-ce que tu veux que je t’apprennes ?, dit-il en souriant. Eh bien mes cours sont très chers !
  • C’est pourquoi je te demande cela comme un service
  • Mmh…et qu’est-ce que j’aurai en échange ?
  • Ma gratitude éternelle, dit-elle souriante en lui faisant une révérence.
  • Quelle pièce allez-vous jouer ?, demanda-t-il en marchant vers elle.
  • En fait, je ne sais pas. Peut-être que Sœur Margaret l’a dit pendant la classe, mais je ne m’en souviens pas.
  • Fais plus attention la prochaine fois…ça s’annonce plus difficile que je ne le pensais.
  • Pourquoi ?
  • Parce qu’il y a différents types d’histoires à jouer. On peut utiliser différentes techniques, c’est pourquoi j’ai besoin de savoir quelle pièce nous allons étudier.
  • Aahh….mais nous pouvons répéter avec n’importe quelle histoire, non ?
  • Eh bien, si tu veux, nous pouvons jouer Roméo et Juliette, j’ai le script ici, dit-il en se penchant vers elle avec un petit sourire.
  • Terry, ne dis pas cela, dit-elle en reculant de deux pas.
  • D’accord, je t’apprendrai mais tu dois me promettre que tu feras tout ce que je te demanderai, dit-il avec sérieux.
  • Tout ?, demanda-t-elle un peu apeurée.
  • Tu dois avoir confiance en ton metteur en scène. Si tu n’as pas confiance en lui, il n’en ressortira rien de bon.

Terry prenait l’air avisé de quelqu’un qui en sait long sur le sujet.

  • C’est d’accord, mais….dit-elle hésitante.
  • Je te promets de bien me conduire, Taches-de-son.

Il mit la main sur son cœur.

  • On commence maintenant ?, demanda-t-elle.
  • Non, je vais préparer tout ce qu’il faut pour ce soir, alors reviens à huit heures. Et sois ponctuelle ! "

Il sortit de la pièce.

Candy rentra à l’école avec un mélange de joie et de peur au fond d’elle. Arriver à la villa à huit heures signifiait passer du temps seule avec Terry, pendant la nuit…peut-être n’était-ce pas une bonne idée. Elle décida de ne pas dire un mot de tout cela à ses amis.

Avant de quitter sa chambre pour se rendre à sa très spéciale leçon, elle laissa de la lumière et un message sur la porte indiquant : " J’étudie, prière de ne pas me déranger. " Quand les couloirs furent déserts, elle partit.

 

Elle arriva à la Villa à huit heures pile. Elle toqua à la porte mais personne ne répondit ou n’ouvrit. De dehors, elle pouvait voir que tout était noir à l’intérieur de la Villa et pensa : "Peut-être que Terry est sorti. " Mais elle tourna le bouton de la porte et réalisa que cette dernière était ouverte. " Si Terry n’est pas là, je préfère l’attendre à l’intérieur ".

Comme il faisait noir, elle se guida jusqu’au salon en longeant les murs. Elle ouvrit la porte, entra et…tout était noir, comme le reste de la maison, mais, au second coup d’œil, quelque chose capta son attention…cela ressemblait à une cigarette que l’on fumait.

  • " Tu es en retard, entendit-elle. C’était Terry.
  • Pourquoi est-ce que tout est noir ici ? Je ne vois rien. 

Soudain, une lumière l’aveugla et la poussa à se cacher les yeux.

  • Tu es dans un théâtre, tu dois t’y habituer, dit-il en jouant avec la lumière qu’il braquait sur elle.
  • Aahh ! Terry !
  • Silence ! Maintenant tiens-toi devant la cheminée !
  • Tu as oublié de dire ‘s’il te plaît ‘.
  • Ne discute pas avec le metteur en scène, maintenant, vas à ta place !

Elle n’avait pas d’autre choix que d’obéir et aller là où le lui indiquait Terry, alors qu’il orientait la lumière à cet endroit. Elle pouvait voir qu’il avait déposé tout le matériel dans un coin de la pièce. Il était assis en face d’elle, mais au fond de la pièce, les jambes croisées, avec un cigare dans la main droite.

  • As-tu trouvé dans quelle pièce tu dois jouer ?
  • Non, je n’ai parlé de cela à personne…je ne voulais pas que l’on sache que je venais ici ce soir.
  • Alors, personne ne se rendra compte de rien si tu ne rentres pas à l’école ce soir, hein ?

Elle devinait avec quels yeux il la regardait à ce moment là.

  • Si tu continues comme ça, je m’en vais, dit-elle en mettant ses mains sur ses hanches.
  • Taches-de-son, tu devrais avoir plus d’humour. Maintenant, montre-moi ce que tu connais du théâtre !
  • Si j’y connaissais quelque chose, je ne serais pas là !
  • Mmh…ça va être dur…Je sais ! Tiens toi face au mur qui est à ta droite et fixe le. Maintenant, lève ton bras droit comme pour attraper quelque chose.
  • Comme ça ?
  • Oui, c’est ça. Maintenant, mets ta main gauche près de ta bouche comme si tu voulais dire quelque chose à l’oreille de quelqu’un.
  • Comme ça ?
  • Parfait. Maintenant, cries ‘aahahahahahahahah’, dit-il avec sérieux.
  • Aaaaahhahahahahahahahahah !
  • Plus fort !
  • AAHAHAHAHAHAHAHAHAH !

Elle cria plus fort mais quelque chose la fit s’arrêter. Terry riait aux larmes sur son siège.

  • Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ?
  • Je sais quel rôle serait parfait pour toi… : Tarzan ! Ahah.

Candy rentra dans une colère noire et avança vers lui. Il s’en aperçut.

  • Arrête-toi là, c’est parfait.
  • Ce qui va être parfait, c’est mon poing dans ta figure !
  • Non, non, ta réaction est parfaite. C’est de cette façon que tu devrais jouer dans une pièce où tu es censée être en colère…laisser tout sortir.
  • Vraiment ?
  • Oui, tu le fais très bien, dit-il, soulagé de la voir s’arrêter.
  • Bien !, Candy oubliait la raison pour laquelle elle s’était énervée. Je savais que j’avais des talents cachés !
  • Prends ça et mets la, dit Terry en lui lançant la robe d’Eléanor. Voyons si elle peux t’inspirer.
  • D’accord, répondit Candy en l’enfilant, respirant le parfum français dont elle était imprégnée.
  • Allez, reprenons notre sérieux. Commençons.

Depuis l’extérieur du salon, on pouvait entendre de constants : " encore ", " ahh Terry ", " ne cries pas sur le metteur en scène ", " détends tes épaules…action ", " c’est facile à dire pour toi ", " répète ça ", " Terry, lâche ma main ", " apprends à bouger sur scène ", " à quoi est-ce que je pensais quand j’ai décidé de venir ici ? "…parmi bien d’autres mots gentils qu’ils se dirent l’un à l’autre.

Terry lui appris comment montrer du bonheur, de la tristesse, de la souffrance, que faire quand on oublie son texte, comment aider son partenaire, etc. Beaucoup de choses qu’il savait, mais aussi beaucoup de choses qu’il inventait sur le moment. Bien sûr, le théâtre était sa passion, mais il n’avait jamais, ne serait-ce qu’une fois, sérieusement travaillé ou joué dans un théâtre.

 

Après deux longues heures de cours, ils étaient fatigués et affamés . Terry lui expliqua que la mère de Mark était en congé ce jour là mais qu’elle avait préparé un repas pour le soir. Il l’invita à dîner avec lui. Elle accepta. Terry alla à la cuisine pendant qu’elle remettait la robe à sa place, dans un coin de la pièce. Elle se dit qu’il serait bon qu’elle parte tôt parce qu’il était tard et qu’ils étaient seuls tous les deux. Cette pensée la fit trembler, mais pas de peur…Terry était un gentil garçon et elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il était un gentleman…mais même un gentleman peut faire des choses sans qu’on lui accorde la permission.

Des moments comme le Festival de Mai, leur danse, son regard intense sur le sien, leur premier baiser…lui revinrent à l’esprit. Elle n’aurait jamais pensé que ce jeune homme l’appelant par tous les noms et lui disant des choses pas toujours très gentilles, serait également celui qui allait lui ouvrir de nouvelles portes, lui faire découvrir de nouvelles sensations. La vie de Candy avait toujours été un jeu et même quand elle avait beaucoup souffert, elle avait toujours eu le réconfort de ses amis et des gens qu’elle appréciait et aimait. A certains moments, elle avait vraiment voulu quitter l’école mais elle avait énormément de respect pour l’Oncle William et c’est ce qui l’avait empêchée de le faire. Alistair, Archibald, Patty et Annie essayaient constamment de rendre son quotidien plus facile. Puis Terry est arrivé dans sa vie et y a ajouté le piment qui lui manquait et dont elle n’avait pas réalisé qu’elle en avait besoin.

Dans l’obscurité de la pièce, elle toucha ses lèvres en fermant les yeux, se souvenant de ce moment si spécial. Est-ce que cela peut se reproduire ce soir ? Elle ne le giflerait pas cette fois ci…ou si, peut-être. Elle se souvenait également du jour où il l’avait tendrement embrassée sur le front…il savait très bien comment se rapprocher d’elle et lui montrer, l’espace de quelques secondes, à quel point il tenait à elle.

Elle entendit " Viens m’aider ! " et revint à elle, laissa ses pensées de côté et répondit : " J’arrive !"

 

Alors qu’ils mangeaient, il commença à parler :

  • " Ma mère est une excellente actrice, et tout le monde s’accorde pour le dire, mais je ne l’ai jamais vue sur scène.
  • Ah bon, mais pourquoi ?, demanda Candy en prenant le pain.
  • Mon père…il a toujours manipulé ma vie jusqu’ici, me poussant à la haïr de plus en plus chaque jour.
  • Ton père est très étrange. Il aurait pu épouser ta mère, dit-elle en tranchant le pain.
  • Il l’a peut-être envisagé, mais il n’a pas pu résister à la pression de sa famille. Il a une très forte personnalité mais reste un homme faible pour certaines choses.
  • Je vois.
  • J’aurais adoré passer des étés comme celui-là avec ma mère. Sa connaissance du théâtre aurait été son plus beau cadeau pour moi.
  • Mais il n’est jamais trop tard pour cela.
  • Mais elle repartie en Amérique et je ne sais pas quand je la reverrai, dit-il en baissant le regard.

Candy remarqua sa tristesse.

  • Eh bien courage ! Juste devant tes yeux, tu as la nouvelle sensation du théâtre, la Grande Candy ! "

Elle ouvrit alors ses bras, comme se préparant à recevoir une ovation de son public et ferma les yeux.

 

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Mais elle n’eut jamais cette ovation…mieux encore, Terry ne fit aucun commentaire. Elle ouvrit les yeux et découvrit le plus tendre des regards qu’il lui avait jamais adressé. C’est vrai, malgré toute la solitude, l’angoisse et la colère qui avaient toujours vécu dans son cœur, Candy savait, à sa façon si particulière, comment le faire échapper à tous ces mauvais sentiments. Elle apaisait ses souffrances, changeait son humeur et le faisait même sourire…quelque chose de très difficile pour n’importe quelle autre personne, mais elle savait toujours comment faire pour qu’il se sente mieux. Cette Villa, qui avait l’air si froide et vide était désormais pleine de son esprit, illuminant chaque recoin de la demeure. Si les fantômes dont il lui avait parlé plus tôt avaient été réels, ils auraient eux aussi été charmés par sa présence.

Candy trouvait un chaud refuge dans ces yeux aussi bleus que l’océan…ce même bleu qu’elle voyait tous les jours depuis le voyage dans ce bateau qui la menait vers Londres.

Ils n’étaient pas physiquement très proches. Il était en face d’elle et leurs yeux ne remarquèrent pas la distance. Terry ne pouvait ôter son regard du sien, il explorait son âme à travers une paire d’émeraudes qui semblaient avoir une vie à elles et qui brillaient comme les étoiles d’une nuit de juin.

Candy se sentit intimidée…c’était comme s’il voulait atteindre le plus profond de son âme et ne jamais en repartir. Mais elle ne pouvait pas le laisser faire ça…elle n’aimait pas Terry, il était arrogant, égocentrique et pas très gentil …alors elle ferma les yeux.

Terry fut surpris de son attitude. " Pourquoi fait-elle cela, c’est encore une petite fille " se dit-il.

  • " Allez, finissons ça vite, dit-il en se levant et quittant la pièce.

Candy compris qu’il était fâché pour quelque chose, mais elle savait aussi que cela lui passerait très vite. Elle posa sa serviette sur la table et le suivit.

Quand elle entra dans la pièce, il était de nouveau assis sur sa chaise, tournant la lumière et, d’un signe de la main, lui demanda de se rapprocher.

  • Prends ça. Lis ces lignes et mémorise les, tu les joueras dans cinq minutes, dit-il en lui tendant des feuilles de papier, en conservant une pour lui.
  • Qu’est-ce que c’est ?
  • Ce sont des fragments de plusieurs histoires que j’ai lues et que j’ai réécrits pour toi. Souviens toi, dans cinq minutes.
  • Et celle-ci ? demanda-t-elle en désignant la feuille qu’il tenait dans sa main.
  • Ce n’est rien, maintenant, vas étudier.

Candy s’assis près de la cheminée et commença à lire. Terry quitta la pièce et elle n’obtenu aucune réponse lorsqu’elle lui demanda où il allait. Il revint une fois les cinq minutes écoulées.

  • Tu peux garder ces feuilles au cas où tu oublies quelque chose, mais c’est en cas exceptionnel. C’est la seule raison pour laquelle je te laisse les garder, d’accord ?
  • Je comprends, merci.
  • Action !

Elle commença à jouer. Terry pensait : " Elle ne sera jamais comme les membres de la famille Barrymore, mais je suis sûr qu’elle s’en sortira très bien lors de son test. "

Candy récita les trois textes qu’il avait écrits et quand elle eut fini, il se mit à applaudir.

  • Eh ? interrogea-t-elle en le regardant.
  • Très bien, Taches-de-son, tu es presque prête. Tu apprends vite.
  • Presque ?
  • Oui, tu dois apprendre celui-ci, prends-le.

Il lui tendit la feuille qu’il avait précédemment conservée.

  • C’est un dialogue ? Mais seulement mon texte apparaît.
  • Je vais jouer celui-là avec toi. Je connais déjà mon texte, alors vas apprendre le tien.
  • Aahh, être une actrice est bien épuisant, tout spécialement pour ma mauvaise mémoire, pensait Candy en lisant ses lignes.

Quelques minutes plus tard, il se leva, se rapprocha d’elle, lui prit la feuille des mains et la jeta.

  • Tu n’en auras pas besoin.
  • Et si j’oublies des lignes ?
  • Tu improviseras et je t’aiderai.
  • Improviser ? D’accord, je le ferai.

Candy se retourna, essayant d’entrer dans la peau du personnage. Terry commença à parler.

  • A une époque où les gens ont tout oublié de l’amour, nous devons leur montrer que c’est un trésor précieux.
  • Je ne peux pas, les dieux de l’Olympe me puniront
  • Ohh…les Dieux, ces êtres qui vivent si loin de nous, mais qui n’ont qu’à lever un doigt pour changer le cours de nos destins.
  • C’est écrit ainsi, Sades, une prêtresse du temple ne peut se confondre avec des humains.
  • Pauvre de moi…une âme de pauvre mortel destinée à errer sur la route de la désolation et de la solitude.
  • Tu peux changer ton destin…retourne dans ta ville et si tu le peux, pars vers un autre pays. Nous t’oublierons tous si tu es loin, dit Candy en rassemblant ses mains comme en une prière et en penchant la tête.
  • Mon destin restera le même. Au lieu de marcher sur du sable, je marcherai sur de l’argile, mais les épines du désespoir me suivront éternellement, dit Terry en bougeant avec grâce, montrant la souffrance de son personnage.
  • Pars, mortel, Zeus vas sentir ta présence en ce lieu sacré.

Candy n’oubliait pas ses lignes et la performance de Terry l’y aidait beaucoup.

  • Je pars, mais seulement pour aujourd’hui. Et s’il est écrit dans mon destin que je dois trouver sur mon chemin quelqu’un qui veut me séparer de toi, alors je lui ferai face.
  • Ne fais pas cela ou ce sera ta mort, dit-elle en secouant la tête.
  • Ni la profondeur des mers ni même l’immensité du désert ne me sépareront de toi.
  • Maintenant pars. Je ne veux pas voir la disgrâce dans tes yeux.
  • Ton rejet est ma disgrâce. Oh, prêtresse, celle qui détient ma vie et mon âme. Si tu ressens l’envie de me rejeter, alors mets fin à ma vie, car même la mort sera douce, donnée par ta main, dit-il à genou, la tête penchée.
  • Je ne pourrai jamais m’approcher de toi pour te faire du mal, pas même en pensée. Maintenant, lève-toi et pars. Zeus sait que tu es ici.

Candy était face à Terry, il lui prit les mains.

  • Oh, gloire, permets moi de toucher la soie de tes mains, ne serait-ce qu’un moment.

Candy commençait à se sentir nerveuse…

  • Je peux ressentir la joie de ton âme, mortel, dit-elle en fermant les yeux, essayant de contrôler sa respiration. Je me demande…comment se peut-il que quelqu’un d’aussi simple que moi fasse naître une telle réaction en toi ?
  • Mon cœur et mon âme ressentent tant d’enchantement chaque fois que tu me fais le cadeau de ta présence. Oh, prêtresse, pour un de tes regards, je tuerais.
  • Ne fais pas ça.
  • Pour ton sourire, je mourrais, dit-il en se rapprochant.
  • S’il te plaît, arrête…
  • Et simplement pour goûter la douceur et la chaleur de tes lèvres…
  • Ne le dis pas…, les mains de Candy étaient glacées dans celles de Terry.
  • Je pourrais condamner mon âme à l’enfer pour l’éternité.

Terry se rapprocha de sa bouche, doucement. Ses yeux étaient fixés sur les siens. C’était magique, mais était-ce vraiment la magie du théâtre qui les entourait à ce moment ? Candy s’interrogea, ou peut-être était-ce la douceur de sa voix qui faisait ressortir dans chaque ligne la passion coupable de ses sentiments.

Elle chérit chaque mot.

  • S’il te plaît, mortel, arrête, Candy improvisait, elle n’avait plus aucune ligne sur son script.
  • Oh ma vie, je pourrais faire face aux prédictions de n’importe quel oracle pour toi.
  • Et les dieux ?
  • Les Dieux, les Dieux…ils sont cruels, mais je sais que Vénus nous aidera et nous protégera de son aura et pas même Zeus ne nous trouvera.
  • Terry, arrête.

Elle ne pouvait continuer à improviser, elle savait maintenant que Terry devenait sérieux.

  • Qui est celui que tu viens d’appeler ? Quelqu’un qui a déjà bu ton nectar ? Quelqu’un qui a eu le courage de voler ta pureté ? Oh, quel chanceux d’avoir eu ce bonheur !

Terry s’arrêta en face d’elle, à quelques centimètres de sa bouche.

  • Terry, s’il te plaît, supplia-t-elle.
  • Son nom, encore, chaque fois que tu l’appelles, quelque chose meurt en moi. S’il te plaît, tais-toi, cruelle prêtresse, tu consumes ma vie.
  • J…je peux sentir Zeus approcher du temple, s’il te plaît, vas t’en.
  • Oh…le parfum d’une déesse en prêtresse. Est-ce que je perds la raison ?

Terry respirait son visage. Ses mains restaient immobiles dans les siennes. Terry était assez loin de sa bouche, mais pour combien de temps ?

  • Mortel, tu dois accepter ton destin, tu ne peux le défier.
  • Ahh, ces mots sont des couteaux pour moi. Sortir de ta vie revient pour moi à mourir, ma belle prêtresse, dit-il en la regardant dans les yeux.
  • J’ai peur pour ta vie.
  • Oh ! Quelle joie…tu t’inquiètes pour moi, un simple et pauvre être dont le seul but est de te consacrer ma vie.

Il se rapprocha encore de sa bouche.

  • Terry, arrête ça…nous avons terminé, dit-elle avec difficulté.
  • Tu dois encore apprendre quelque chose, dit-il à quelques centimètres de sa bouche.
  • Je ne crois pas, répliqua-t-elle nerveusement.
  • Tu dois apprendre comment on embrasse au théâtre.
  • Mais Terry, il n’y aura que des filles dans la pièce et je…
  • Tu m’as demandé de t’apprendre et je veux t’apprendre.
  • Mais…
  • Ne pense pas à ton partenaire pour ce qu’il est, ton partenaire. Tu dois penser à lui comme au parfait Amour.
  • Mais…
  • L’Amour entre la prêtresse et Sades doit être représenté tel qu’il est.

Candy resta sans voix.

  • Je sais que je mourrai si Zeus me trouve, mais cela ne m’inquiète pas, dit-il en lâchant doucement les mains de Candy et en plaçant les siennes sur ses hanches jusqu’à les faire glisser en bas de son dos.
  • Mais si tu meurs, je serai condamnée pour l’éternité par mon immortalité et pendant que tu erreras au pays des morts…
  • Oui ?
  • Je me punirai constamment…
  • Pour ?
  • Pour n’avoir pas su apprécier l’amour d’un mortel à l’âme d’ange, dit-elle finalement, et elle inspira longuement avant de fermer les yeux.
  • Ma bien-aimée prêtresse… "

Il se mit à embrasser doucement ses lèvres. Candy était tellement absorbée par l’histoire et hypnotisée par la performance de Terry, qui semblait si…sincère. Sans s’en rendre réellement compte, elle commença à répondre à son baiser et à goûter ses lèvres.

Quand leur baiser fut terminé, il la serra très fort et appuya sa tête contre son cœur. Timidement, elle se mit à le serrer aussi.

Quelque chose vint soudain les distraire…

  • " Candy ! Candy !, criait une voix qui venait de l’extérieur.
  • Qui cela peut-être ?, demanda-t-elle, se séparant de Terry.
  • Je ne pense pas que ça puisse être Zeus, plaisanta Terry

Tous deux se mirent à rire. Terry ralluma les lumières et alla à la porte. C’était Annie.

  • Annie ? Que se passe-t-il ?, demanda Candy
  • Je savais que je te trouverai ici, bonsoir Terry. Sœur Margaret te cherche.
  • Moi ? Pourquoi ?
  • Je ne sais pas, mais Patty est avec elle et essaye de l’occuper, je suis venue aussi vite que j’ai pu.
  • Qu’est-ce qu’elle veut ?
  • Viens, ne perdons pas de temps.

Annie prit sa main.

  • J’arrive ! Merci Terry, j’ai passé une très bonne soirée.
  • De rien. Bonne nuit ma prêtresse.

Il baisa sa main.

Annie supplia Candy de se dépêcher, elle ne comprenait pas ce qui se passait.

  • D’accord, au revoir Terry !

Elles se mirent à courir à travers les bois avec la lune pour seule lumière. Quand elle arrivèrent à proximité de l’école, elles ralentirent pour reprendre leur souffle.

  • Comment as-tu deviné que j’étais chez Terry ?
  • Je suis allée avec Patty à ta chambre et nous nous sommes dit qu’il y avait un problème quand nous avons lu ‘j’étudie’ sur la porte !
  • Hé ! Il m’arrive d’étudier !, dit-elle en riant.
  • Alors nous avons toqué et personne n’a répondu. Nous sommes entrées et comme tu n’étais pas là, je me suis dit que le seul endroit où tu pouvais être était la Villa de Terry.
  • Et Sœur Margaret ?
  • Elles nous a vues sortir de ta chambre et elle a dit qu’elle voulait te parler. Patty lui a dit que tu dormais mais elle ne l’a pas crue. Alors Patty lui a demandé de lui raconter l’histoire d’un Saint pendant que tu te réveillais dans ta chambre.
  • Pauvre Patty…
  • Que faisais tu avec Terry ?
  • Moi ? Rien.
  • Pourquoi t’a-t-il appelée ‘sa prêtresse’ ?
  • Je ne sais pas…encore une de ses plaisanteries certainement.

Candy essayait de changer de sujet :

  • Attention, on arrive. "

Annie avait beaucoup changé, grâce à Candy.

Silencieusement, elles entrèrent dans la chambre de Candy. Elle attacha ses cheveux et alla jusqu’au bureau de Sœur Margaret.

  • " Ma Sœur, vous vouliez me voir ?
  • Oui, Candy, pourquoi as-tu mis autant de temps à venir ?
  • Je dormais et une demoiselle prend toujours beaucoup de temps pour soigner son apparence avant de se présenter devant les gens, non ?
  • Ce n’était pas nécessaire. Je te cherchais pour te remettre une lettre qui vient d’Amérique pour toi…comme je sais à quel point tu aimes les lire, j’ai voulu te la donner sans attendre.
  • Merci, ma Sœur. Puis-je retourner dans ma chambre ?
  • Oui Candy.
  • Sœur Margaret, moi aussi je retourne dans ma chambre, merci pour la leçon et bonne nuit !
  • Bonne nuit, Patricia. "

Les deux filles quittèrent le bureau et allèrent dans la chambre de Candy, où les attendait Annie.

Alors que Candy lisait sa lettre, Annie raconta ce qui s’était passé à Patty, qui, elle, lui raconta qu’elle connaissait déjà la vie de tous les Saints !

Avant de partir, Annie demanda à Candy pourquoi toutes les lumières de la Villa étaient éteintes. Candy inventa une histoire, à laquelle ses deux amies ne crurent pas.

Le lendemain, après la classe, Candy alla se reposer sous un arbre, près du lac. Elle pensait à Terry. Elle entendit soudain des bruits de pas s’approcher et quand elle se retourna, elle le vit assis à côté d’elle.

  • " Bonjour Terry.
  • As-tu eu des problèmes hier soir ?
  • Non, elle voulait simplement me remettre une lettre.
  • Une lettre ? De qui ?
  • De Mademoiselle Pony. Je n’ai pas eu le temps de te remercier pour hier soir Terry. Maintenant, dis moi, quel est le nom de la pièce que l’on a jouée ?
  • Elle n’existe pas, je l’ai inventée.
  • Vraiment ?
  • Oui, il y a quelques temps, j’ai lu Homère et j’ai adoré la mythologie grecque presque immédiatement. C’est pourquoi j’ai préparé cela spécialement pour toi.
  • Ah, je pensais que tu l’avais trouvée dans un livre. J’aurais voulu que tu me le prêtes…j’ai aimé l’histoire.

Elle évitait ses yeux.

  • Si tu veux, je peux écrire la seconde partie et t’inviter à la jouer avec moi, qu’en penses-tu ?

Il prenait un sourire séducteur.

  • Euh…non…ce ne sera pas nécessaire, dit-elle nerveusement.

Terry se contenta de sourire.

  • Et ta pièce ?
  • Sœur Margaret nous donneras le script demain et je t’en dirai plus à ce moment. Maintenant, je dois partir. Les autres vont faire un pique-nique, tu veux venir ?
  • Non, merci, tu sais que je n’aime pas trop être en société.
  • Alors on se voit demain ?
  • C’est un rendez-vous ?
  • Terry, ne sois pas stupide, au revoir.

Elle s’apprêtait à partir mais il l’arrêta.

  • Candy….
  • Oui ?
  • J’ai oublié de te dire combien j’avais apprécié la répétition d’hier soir, et tout spécialement le fait que tu ne m’aies pas giflé cette fois, dit-il en souriant.
  • Je ne vois pas de quoi tu parles, à demain ! "

Terry resta là à penser à Candy…" Elle ne changera jamais ! "

Le lendemain

 

  • " Mesdemoiselles, voilà les pièces que vous devrez jouer. Comme nous n’avons que peu de temps, vous n’aurez à mémoriser que les pages que j’ai marquées. J’ai été officiellement informée que nous retournons à Londres dimanche. Donc la date limite pour les pièces est vendredi. Je pense que deux jours suffiront.
  • Deux jours !, dirent les élèves en chœur.
  • Oui, vous resterez ici pour étudier jusqu’à vendredi et il n’y aura pas de permissions spéciales de sortie, bien compris Mademoiselle André ?
  • Oui, ma Sœur.
  • Je m’en vais afin que vous puissiez vous organiser et étudier. Bon après-midi mesdemoiselles.
  • Bon après-midi, ma Sœur ! "

On retrouvait dans le groupe A Elisa et ses amies et dans le groupe B Candy et compagnie. Les deux groupes se séparèrent. Candy prit le script et se mit à rire en le voyant.

Elle ne pourrait pas voir Terry comme ils l’avaient convenu, mais elle allait s’arranger pour lui faire parvenir un message pour lui dire que la représentation aurait lieu vendredi soir et qu’elle souhaitait l’y voir.

Vendredi soir

 

Une petite scène fut construite dans le jardin de l’école. Comme tous les ans, les habitants de la ville, les Sœurs et n’importe qui d’autre souhaitant assister à la représentation, étaient les bienvenus.

A huit heures, tout le monde était installé. Terry était là, assis près d’Alistair et Archibald.

Il fut décidé par tirage au sort que le groupe de Candy serait le premier à passer. Sœur Margaret remercia le public d’être présent et annonça la pièce :

  • " Le premier groupe jouera la vie de Jeanne d’Arc, une martyre au service de Dieu. "

Terry ne put s’empêcher de rire en entendant cela. Sœur Margaret le rappela à l’ordre du regard et l’on baissa les lumières.

Candy jouait le rôle de Jeanne d’Arc. Contre toute attente, elle fut celle qui effectua la meilleure performance. A la fin de la pièce, alors qu’elle était attachée sur le bûcher, elle regarda le public jusqu’à ce qu’elle trouve celui qu’elle cherchait. Terry lui fit un clin d’œil, qu’elle lui rendit. Elisa, qui, depuis un côté de la scène, avait assisté à cet échange ne put le supporter. Elle aurait vraiment voulu mettre le feu à ce bûcher mais ne le pouvait pas.

Quand le groupe de Candy eut fini, tout le monde applaudit énergiquement, tout spécialement la performance de Candy. Tous étaient étonnés de la façon dont elle avait su incarner un personnage aussi complexe.

 

Ce fut ensuite le tour du groupe d’Elisa. Elles jouaient Marie Madeleine. Elisa avait insisté pour obtenir le premier rôle, ce que ses amies acceptèrent après quelques menaces. Le premier problème fut les vêtements qu’elle devait porter. Elle ne voulait pas porter des guenilles, alors, pour la première fois, Marie Madeleine apparut en scène avec une belle robe et des bijoux ! Il n’y avait pas grand chose à dire de sa performance. Elle oubliait son texte et sur-jouait souvent. Elles ne reçurent qu’un applaudissement froid de la part du public.

Sœur Margaret remonta sur scène, souhaita bonne nuit à tout le monde et les lieux se vidèrent. A l’intérieur, le Sœur avait préparé un cocktail pour les élèves, pour la fin des vacances. Ils devaient maintenant préparer leurs affaires pour le départ à Londres, dimanche.

C’était samedi et Candy voulait voir Terry, mais ses deux amies insistaient pour aller se promener et admirer encore un peu l’Ecosse avant de partir. Alistair et Archibald les attendaient et elle n’eut plus qu’à demander si elle pouvait inviter Terry. Ses deux amies se regardèrent en souriant.

  • " Est-ce que j’ai dit quelque chose d’amusant ?, demanda Candy.
  • Non, répondit Patty, nous rions car nous savions que tu allais nous demander cela.
  • Nous étions surprises que tu ne le demande pas plus tôt, dit Annie.
  • Alors je peux ?
  • Regarde, Alistair et Archibald nous attendent, nous pouvons y aller et passer prendre Terry au passage, lui dit Annie.

Elles quittèrent leurs chambres et les garçons les attendaient. Elles portaient de belles robes et de beaux chapeaux.

  • Bonjour Candy, dit Archibald
  • On va chez Terry, c’est ça ? dit Alistair

Candy fut surprise.

  • Hé, mais comment tu savais….
  • Il n’y a qu’à regarder l’expression de ton visage dès que quelqu’un prononce son nom, ou alors vos clins d’œil d’hier soir…, répondit Alistair.

Candy devint aussi rouge qu’une tomate.

  • Vous m’avez vue ?
  • Tout le monde vous a vus, même Elisa, répliqua Archibald.

Ainsi, tout en continuant cette agréable conversation, ils arrivèrent à la Villa de Terry. Candy le tira de la maison contre sa volonté.

  • Candy, si tu veux, on peut aller se promener, mais pas avec eux, dit-il en essayant de se dégager.
  • Allez, Terry, ce sont tes amis et tu leur manques !…. .Terry est très heureux de se joindre à nous !
  • Bien ! " dirent-ils.

Il lui lança un regard dans lequel elle pouvait lire ‘nous parlerons plus tard’…mais au bout de quelques minutes, l’ambiance étant tellement bonne au sein du groupe, il oublia sa réticence. Il fit office de guide pendant la promenade car il connaissait les lieux.

Ils mangèrent, visitèrent quelques musées et, dans l’après-midi, alors que le soleil commençait à s’éclipser, ils s’arrêtèrent dans un joli petit parc, avec des canards… etc. Ils demandèrent au cocher d’arrêter les chevaux et descendirent. Les garçons aidaient les filles.

Une fois dehors, ils se regardèrent interrogatifs, se demandant quoi faire. Terry demanda à Candy :

  • Voudrais-tu faire le tour du parc avec moi ? "

Elle accepta.

Ils se séparèrent ainsi du groupe, puis Alistair et Archibald firent de même avec Patty et Annie. Les trois couples se promenèrent ainsi, empruntant des routes différentes. Terry et Candy marchèrent un peu avant d’arriver devant un petit lac où nageaient des canards. Ils s’arrêtèrent.

  • " Je t’ai entendu rire hier, quand tu as su quelle pièce nous allions jouer.. Je savais que tu allait réagir de cette façon.
  • Bien sûr Jeanne Taches-de-son d’Arc, comment voulais-tu que je réagisse en entendant cela !
  • Alors ? Qu’as tu pensé de ma performance ?
  • Le public t’a donné une réponse explicite hier soir. Ils t’ont ovationnée, oui, surtout toi, dit-il en souriant.
  • Hé bien, je dois tout cela à mon professeur, dit-elle en plaisantant.
  • Le professeur veut une récompense.
  • Je t’ai déjà remercié.
  • Tu sais de quoi je veux parler. Allez, laisse moi embrasser Jeanne d’Arc, dit-il d’une voix séductrice.
  • Mmh, ferme les yeux.

Terry s’exécuta et tendit ses lèvres, prêtes à recevoir un baiser, mais soudain, il sentit quelque chose qui n’était pas les lèvres de Candy sur les siennes.

  • Qu’est-ce que c’est ?, demanda-t-il en reculant
  • C’est une carte de Jeanne d’Arc. Sœur Margaret me l’a donnée hier soir et comme tu voulais l’embrasser…mais je ne suis pas sûre que tu sois son type de garçon, dit-elle en riant.
  • Ahh, Candy, c’est la deuxième fois que tu me joues ce tour là !

Elle sourit comme une petite fille qui venait de faire une bêtise, mais cette fois, elle ne s’enfuit pas, elle resta à ses côtés. Terry se tenait prêt à la poursuivre dans tout le parc et s’étonna de la voir rester là.

  • Terry, nous partons demain pour Londres et je voudrais te remercier pour le merveilleux été que nous avons passé ensemble. Ce sont les meilleures vacances de toute ma vie ! "

Ils se regardèrent. Candy s’approcha de lui, se dressa sur la pointe des pieds et l’embrassa sur la joue. Son chapeau tomba.

Ce n’était pas le baiser que Terry attendait, mais il savait qu’il symbolisait tout l’amour qu’elle ressentait pour lui, même si elle ne l’admettait pas… Après le baiser, elle lui sourit gentiment.

Alistair les appela car il était temps de partir. Terry ramassa le chapeau de Candy, le replaça sur sa tête et arrangea ses cheveux. Il dit à Alistair qu’il avait entendu et qu’ils arrivaient. Puis il prit la main de Candy, tout en sachant que ce serait la seule fois où ils pourraient marcher tous les deux ainsi, que le collège et toutes ses règles de discipline les attendait à Londres.

FIN

© Bulma avril 2003