Après la pluie le beau temps : Candy dans l'univers de la comtesse de Ségur
par Axie

Une histoire où Candy et Albert finiraient ensemble... j'en ai écrit une en m'inspirant d'un roman de la comtesse de Ségur intitulé " Après la pluie, le beau temps" 
A l'origine, je ne comptais pas la mettre en accès à tous et je l'avais postée à Anthony, car il me semble qu'il s'agit d'un de ses romans séguriens préférés. Mais il est moins célèbre que "Les Malheurs de Sophie" ou "Les mémoires d'un âne", je me disais que vous n'alliez pas reconnaître les analogies... Après tout, si vous ne connaissez pas, il sera toujours de temps de lire "Après la pluie, le beau temps" après la présente Chronique.
Autre chose qui me freinait, c'est qu'Albert en est le héros, ce qui plaira modérément aux Terryloveuses... vous observerez que je suis gentille car j'en ai écrites plusieurs où Terry était le héros 
Mais au moins Apba devrait se réjouir sans réserve 



Candy était une orpheline recueillie au château de sa tante Sarah Legrand. Hélas, sa vie n'était pas enviable à cause de son cousin Daniel qui la faisait participer à ses bêtises pour ensuite la laisser gronder  . Ce jour-là, Daniel avait emmené Candy dans la forêt cueillir des fraises. La cloche du dîner ayant sonné alors qu'ils étaient encore loin, il avait fait passer Candy dans les ronces, malgré ses protestations. Et lorsque Mme Legrand avait vu la robe déchirée de Candy, Daniel l'avait laissée punir sans expliquer que l'idée d'aller cueillir des fraises, puis de passer par les ronces était de lui.
La punition consistait à rester au château cet après-midi là, pendant que Daniel et sa mère rendraient visite à Mme Cornwell et ses fils Archibald et Alistair. Daniel ne passa pas un bon moment car Archie et Ali, déçus de ne pas voir Candy, s'occupèrent à peine de lui.

Pendant ce temps, Dorothée, la bonne de Candy, était outrée. Elle avait promis à la mère de Candy sur son lit de mort de toujours veiller sur la fillette. Aussi, dès le retour de Mme Legrand, elle lui demanda un entretien afin de lui ouvrir les yeux. La pauvre femme fut atterrée de découvrir la fausseté de Daniel .
"Je le gâte trop depuis la mort de mon mari et de ma fille. Il faut le remettre dans le droit chemin quand il est encore temps... Daniel ! Votre conduite est inqualifiable ! Dans 8 jours vous entrerez comme votre cousin Albert au collège des pères jésuites, qui s'occuperont de vous"
Quoique peiné de quitter le château, Daniel opta pour une attitude fanfaronne, faisant croire qu'il ne regrettait en rien ce changement y compris à Candy. Celle-ci était partagée entre le soulagement de lui échapper et un peu tristesse de voir partir son compagnon de jeux. Elle se consolait à l'idée qu'il retrouverait leur cousin Albert, si gentil qu'elle aurait voulu toujours être avec lui. 

Un mois plus tard, Daniel obtint une permission. Il devait venir au château avec Albert. En leur honneur, Mme Legrand invita les Cornwell ainsi que son amie Mlle Pony. Daniel démontra que le collège n'arrangeait pas son caractère.
A la fin de la journée, Mme Legrand alla chercher au verger 4 abricots qu'elle réservait pour son fils. Ne les ayant pas trouvés, elle accusa Candy :
"Je suis sûre que c'est toi, avec ta mauvaise habitude de grimper aux arbres, qui les a mangés ! " 
"Non, ce n'est pas moi ! " 
"Ma tante, intervint Albert, ce que Candy n'ose pas vous dire, c'est que nous avons vu Daniel revenir du verger en s'essuyant la bouche avec son mouchoir. Sans doute est-ce lui-même qui les a mangés"
"Mon enfant, si c'est toi dis-le sans crainte"
Pourtant, Daniel n'osa pas avouer que c'était lui et comme sa mère recommençait à accuser Candy, Albert reprit la parole :
" Demandez à Daniel de vous montrer son mouchoir"
Le morceau de toile maculé de jus d'abricot suffit à prouver la culpabilité de Daniel...

Lorsque les 2 cousins furent montés dans le train pour rentrer au collège, Mme Legrand prit à part Mlle Pony.
"Chère amie, j'ai une faveur à vous demander. Emmenez Candy avec vous. Je ne peux plus garder plus longtemps avec moi une enfant qui cause du tort à mon fils. Gardez-la ou placez-la en pension mais emmenez-la ! "
C'est ainsi que Candy, toujours accompagnée de la fidèle Dorothée, partit vivre chez Mlle Pony tout en fréquentant l'institution religieuse de Soeur Maria, une amie de sa bienfaitrice. A ellles deux, elle se chargèrent de l'éducation, jusque là fort négligée, de Candy.

Les années passèrent. Candy allait parfois en visite chez sa tante sans jamais revoir Daniel dont les jours de sortie ne concordaient pas avec siens. En revanche, Candy voyait souvent Albert et l'amitié entre eux ne cessait de croire. 
Candy avait 18 ans lorsque Mme Legrand l'invita à un long séjour chez elle. La jeune fille n'en avait pas conscience, mais sa tante savait que l'argent légué par ses parents, judicieusement placé par ses soins, faisait d'elle une riche héritière. Mme Legrand voulait la marier à Daniel, qui adhérait à ce projet car il était criblé de dettes malgré la généreuse pension octroyée par sa mère.
"Montre-toi sous ton meilleur jour. Tu as quelques sottises d'enfance à te faire pardonner."
"Bah! Candy a certainement tout oublié "répliqua négligemment Daniel.
Dès son arrivée, il lui fit une cour assidue à laquelle elle resta insensible. Elle semblait heureuse de revoir un ami d'enfance, rien de plus. Daniel se discrédita définitivement à ses yeux lorsqu'elle le vit dérobant de l'argent à sa mère. Quand Mme Legrand s'en aperçut, elle devint très nerveuse à l'idée d'avoir un voleur sous son toit et n'eut de cesse de le démasquer. Daniel conserva un air tranquille tandis que Candy était troublée  .
"Candy, serait-ce... Non, c'est impossible ! Tes parents t'ont légué suffisamment d'argent pour que tu n'aies pas besoin de voler ta tante. Mais tu pourrais connaître l'identité du coupable!"
"Oui, en effet" 
"Parle! Qu'attends-tu ? " 
Mais Candy, d'abord déterminée à révéler la fourberie de Daniel, ne voulut pas en dire plus. Sa tante serait très affectée en découvrant qu'il s'agissait de son fils, elle pourrait en tomber malade de chagrin . 
"Si tu ne veux pas répondre, insinua Mme Legrand, c'est qu'il s'agit de Dorothée ! "
"Comment Madame peut-elle penser une chose pareille ?" protesta Dorothée.
"La police vous fera avouer ! "décréta Mme Legrand en se dirigeant vers la porte. Candy s'élança :
" Non! Pour l'honneur de votre maison... " eut-elle le temps de dire avant de tomber évanouie. Suite à cette violente émotion, elle dut rester alitée plusieurs jours. Dorothée et Mlle Pony se relayaient à son chevet. Candy commençait à se remettre quand une lettre de Daniel vint à nouveau la troubler. Il la remerciait de ne pas l'avoir dénoncé et proposait de l'épouser afin de la réhabiliter dans l'esprit de sa tante. Mlle Pony et Dorothée partagèrent son indignation et toute les trois s'arrangèrent pour partir sans prévenir la maîtresse de maison, ce qui fit enrager les Legrand qui craignait de voir l'héritage de Candy leur échapper.

Candy rentra avec soulagement chez Mlle Pony et une visite d'Albert acheva de lui rendre le sourire . Une lettre des Cornwell, que Candy avait vu pendant son séjour, arriva dans laquelle Archibald demandait la main de Candy, qui refusa bien qu'il s'agisse d'un beau parti.
Albert, (avec les encouragement bienveillants de Mlle Pony), se déclara et il s'avéra que ses sentiments étaient partagés. 
Mais il prévint Candy qu'il ne pourrait l'épouser qu'après avoir respecté ses obligations militaires : il s'était engagé parmi les zouaves pontificaux. Mlle Pony écrivit à Mme Legrand, tutrice de Candy jusqu'à ses 21 ans, pour obtenir son consentement. Mme Legrand répondit par une lettre où elle sommait Candy de revenir et d'épouser Daniel mais Mlle Pony ayant menacé de dénoncer son fils comme voleur à la police si elle ne lui cédait pas la tutelle, Mme Legrand, l'esprit hagard, renonça à tous ses droits sur Candy.

C'est alors qu'Albert suggéra de se marier sans attendre davantage. Il était convenu que Candy le suivrait à Rome, mais si Albert était blessé, il ne pourrait décemment pas passer sa convalescence sous le même toit qu'une jeune fille. Ils se marièrent donc pour que la société ne trouve rien à redire.
Albert fut blessé pendant les combats et devint amnésique, mais Candy le soigna avec tant de dévouement qu'il retomba amoureux d'elle avant même de recouvrir la mémoire. Puis, il revinrent en France et vécurent heureux , d'autant que Daniel puis sa mère moururent en leur demandant pardon pour leur mauvaise conduite et en leur léguant leur fortune.

Note : En juillet, j'ai lu des ouvrages de la Comtesse de Ségur que je ne connaissais pas encore. J'ai beaucoup aimé "Après la pluie le beau temps", qui ressemble à "François le bossu". Après, j'ai lu " Jean qui grogne et Jean qui rit." D'où une confusion dans mon esprit. Je pensais que la réplique " Vous avez refusé d'épouser le duc de G..." était adressée à Geneviève. Naturellement, j'aurais ajouté dans l'histoire que Candy refusait d'épouser le duc de Grandchester car elle préférait Albert
Mais cette réplique se trouve dans " Jean qui grogne et Jean qui rit" adressée à une certaine... Suzanne.

© Axie  printemps-été 2007