LES GRANDES VACANCES (fanfiction gay)

Traduit du japonais par Yumi Facenda

(Merci à Marjorie ! ^^)

 

NOTE DE LA WEBMISTRESS

La fiction suivante présente un contenu qui, par sa nature, s'adresse à un public, disons, "ADULTE"... Afin d'éviter toute réaction négative envers cette fiction, veuillez donc prendre en considération cet avertissement...

 

La guerre prenait fin, et l’Amérique reprenait sa place de grande nation. Comme signe annonciateur de cette reprise, de nombreuses troupes de théâtre ainsi que des orchestres étaient conviées d’Angleterre par la haute bourgeoisie américaine. Parmi elles, se trouvait la troupe « Shakespeare », dont l’acteur à l’affiche n’était autre que Terry.G. Granchester. Mais le jeu de Terry n’avait plus l’éclat d’antan, et sa compagnie ne parvenait plus à faire salle comble. Si il faisait encore partie de la troupe, c’est parce qu’il était patronné par la femme d’un aristocrate. Terry ne parvenait plus à exprimer pleinement ses talents d’acteur, et s’usait les nerfs dans une existence sans amour avec Suzanne. Cette vie abîmait l’acteur qui était en Terry.

Comme après chaque représentation, Terry se rendait à une soirée. Il était hors de question qu’il ne se montra pas à une soirée organisée par un mécène. Il traîna son corps fatigué à la fête.

« Monsieur, nous sommes arrivés ».

Réveillé par la voix du cocher, Terry descendit de la voiture.

De l’intérieur, une belle mélodie se faisait entendre ; la soirée avait déjà commencé.

« Excuse-moi, je n’en aurai pas pour longtemps…attends-moi ici ».

Tout en disant cela, Terry gravit les marches de la demeure. Les personnes qu’il croisait étaient en tenue de soirée et se souraient joyeusement.

« Je me retrouve parmi des gens sans souci, et je ne suis que l’objet de la vanité. »

Ce reflet de lui-même lui faisait pitié.

S'il continue de vivre ainsi, tôt ou tard, il perdrait son travail. Mais pour le moment, il avait besoin d’argent pour répondre aux caprices de Suzanne.

« Terry… »

Alors que Terry soupirait sur son sort, une voix familière l'interpella.

« ? »

Instinctivement, il se retourna. Un élégant gentlemen était là. Des cheveux blonds, des yeux verts, et un costume magnifiquement taillé.

« Je ne pensais pas te rencontrer dans un tel lieu ».

« Monsieur Albert… ? »

Cela faisait vraiment longtemps. Même si d’apparence il avait bien changé, ces yeux clairs étaient toujours comme autrefois.

Comme à l’époque, il était plus grand que Terry, et dans ce regard qui plongeait vers lui, on y lisait toujours de la douceur.

« Si j’avais su que tu étais ici, je serais venu en ville plus tôt. » 

Tout en disant cela, ils se tendirent la main. Le contact avec sa peau, transmettait encore cette douceur.

« Oui, cela fait vraiment longtemps… »

Ils ne s’étaient plus vus depuis la guerre. Terry avait emmené Suzanne en Angleterre, car pour cette infirme, les désordres engendrés par la guerre lui étaient insupportables. Terry essayait vainement d’éprouver de l’amour pour elle, mais ses crises d’hystérie saccageaient tout. Le climat de l’Angleterre attisait les douleurs dans ses jambes. Elle piquait alors des crises d’hystérie. Il lui arrivait aussi fréquemment de jalouser des actrices qui partageaient la scène avec lui. Les talents de Terry s’amenuisaient par la vie que lui faisait mener Suzanne, aussi il commençait à devoir chercher ailleurs du travail. Pendant ce temps il lui arrivait de s’imaginer qu’il la trompait. Prises de pitié pour lui, certaines actrices l’invitaient à prendre un verre, et même envers cela, la jalousie de Suzanne devenait de plus en plus violente. A chaque fois, Terry se demandait comment ils en étaient arrivés là, et regrettait son choix. Mais avait-il vraiment à regretter d’avoir choisi Suzanne qui avait perdu l’usage de ses deux jambes et sa carrière d’actrice pour lui, au lieu de Candy ? Certes, il s’était fait pendant un temps une raison, mais à force, il se sentait de plus en plus las et ne supportait plus cette jalousie maladive.

« Si ça te dit, j’aimerais t’inviter chez moi ce soir… »

Porté par la chaleur de cette proposition, Terry n’hésita pas à accepter l’invitation. Il se rendit compte pour la première fois, que même son aristocratique bienfaitrice n’arrivait pas à la cheville de cet homme, fils aîné d’une famille noble d’Angleterre, les André qui avaient si bien réussi aux Etats-Unis. Terry avait toujours connu Albert comme un homme doux, entouré d’animaux, et tellement éloigné de l’argent et du pouvoir. Mais ici, dans un contexte tout autre, il dut bien reconnaître que du sang d’aristocrate coulait bel et bien dans ses veines. Ses manières étaient pleines de douceur, et il fallait bien admettre qu’il était raffiné.

« Monsieur Albert, vous êtes vraiment quelqu’un… »

Une fois dans la voiture, Terry fit cette remarque.

« Moi, je ne suis rien, c’est mon père qui est un personnage ».

Terry était subjugué par l’aisance de cet homme.

Il débordait de l’assurance offerte par sa naissance et par sa réussite aux Etats-Unis.

D’après les rumeurs, la prospérité de sa famille s’était accrue depuis qu’il avait succédé à son père.

« Cela fait tellement longtemps… je ne sais pas par quel bout commencer ».

Tout en riant, Albert s’adressait à Terry comme autrefois. Cela donnait à Terry l’impression d’une certaine légèreté par rapport au poids de son quotidien.

« Grâce à Candy, j’ai pu faire la paix avec ma mère, et réussir comme acteur. Mais à part ça, je n’ai pas grand-chose à dire ».

Albert se contentait de sourire en écoutant Terry.

« Je suis … dans ma vie… »

Il régnait une odeur qui rappelait le passé. Est-ce pour cela ? Terry eut envie de demander de l’aide comme autrefois.

« Je sais dans quelle situation tu te trouves aujourd’hui… »

« Ah ? « 

Albert regarda droit devant lui, et fit tomber un soupir.

« Je me faisait du soucis pour toi, depuis que j’ai su que tu avais quitté Candy et épousé cette actrice. »

Albert se tut, tandis que Terry se demandait par où commencer.

C’est alors que doucement la main d’Albert se posa sur celle de Terry.

« Monsieur Albert ? »

Il l’a serra, en guise de réponse. A cette douce sensation, Terry sentit ses joues s’empourprer.

« Cessons de parler de cela. Ce soir, tu vas te détendre chez moi. »

A ces mots, Terry sentit refluer dans sa poitrine toute la tendresse qu’il avait éprouvé enfant pour Monsieur Albert.

Sur le chemin du retour, Terry eut l’impression d’avoir rêvé.

Pourtant, il serrait bel et bien dans sa main une invitation d’Albert lui proposant de passer ensemble des vacances.

« Albert… »

Terry comprenait très bien ce que sous-entendaient ces mots. Juste avant de se quitter, Albert l’avait pris dans ses bras et ils avaient échangé un baiser fugace. A cet instant, Terry comprit les sentiments qu’il éprouvait pour Albert. Rien que de se remémorer l’étreinte, il en était tout ému.

« Je suis… »

Mais en acceptant cette invitation, il ne pouvait pas ne pas se préoccuper du devenir de ses rapports avec Suzanne. Les conséquences négatives ne seraient pas que pour lui, mais aussi pour Albert.

En sachant cela, Albert lui avait tout de même remis l’invitation.

« Qu’est-ce que je peux faire. »

Il était tiraillé entre son sens du devoir envers Suzanne, et ses sentiments véritables, à tel point que cela en était douloureux.

« Je… »

Il fini par arriver à l’hôtel sans trouver de réponses à ses questions. Il aurait aimé avoir encore un peu de temps pour s’assurer des ses sentiments. Même si à présent un rapport de haine s’est installé entre eux, il n’en reste pas moins que Suzanne était toujours sa femme. Cela méritait qu’il prenne plus de temps pour reconsidérer les choses. 

Le lieu qu’Albert avait choisi pour leurs vacances était emprunt de souvenirs. C’était là que Candy avait vécu avant de rencontrer Terry. Le grand lac, la forêt habitée par de nombreux animaux, tout est là depuis toujours. Il semblait que de se poser dans ce temps suspendu, le corps et l’esprit parvenaient à revenir à la vie. Les jours passaient vite, et Terry redoutait la fin de ce temps heureux. Il n’avait pas envie de retourner à ces journées pesantes qui s’éternisaient. Ces longues vacances finalement touchaient à leur fin.

« Tout va bien ? »

Après le dîner, Albert, la mine inquiète, vint poser cette question à Terry qui se détendait sur le canapé. Faire du cheval dans l’après-midi l’avait sans doute fatigué, il s’était retrouvé quelque peu silencieux.

« Cela faisait si longtemps que je n’étais pas monté sur un cheval…cela a dû me fatiguer… »

Terry se souvint tout d’un coup, que depuis son mariage avec Suzanne qui était handicapée, il n’osait plus faire du cheval alors qu’il avait tant aimé monter.

« Il faut dire que c’est tellement agréable de galoper, que j’ai dû forcer un peu… »

« Je t’y ai poussé ; j’aurais dû faire attention. »

A ces mots, la main d’Albert caressa doucement la chevelure de Terry. Il ferma ses yeux sous cette sensation si agréable, et ressentit un effleurement doux sur ses lèvres.

……Albert….

Il eut l’impression d'être emporté dans cette sensation douce-heureuse. Il se releva d’un bond.

« Terry… »

« Je … »

Terry confia son désarroi.

Il n’avait encore pris aucune décision concernant Suzanne, alors qu’il devait repartir le surlendemain.

La vie avec Albert n’était que joie, pourtant il hésitait à faire ce choix.

« Alors tu hésites encore… »

A ces mots Terry eut un pincement au cœur.

« Est-ce que je dois aller jusqu’à rejeter Suzanne ? »

Est-ce qu’il devait mêler Albert à cela ?

« Tu t’inquiètes pour moi… cela me touche. »

Albert répondit joyeusement à Terry.

« Il n’y a pas de quoi rire ! Si je choisi de vivre avec vous, Suzanne ne va pas rester sans rien faire. Vous voyez jusqu’où cela pourrait aller. »

A la nonchalance d’Albert, Terry s’emporta.

« Je le sais. »

« Ce n’est pas à prendre à la légère ; même le fait que je sois ici pourrait devenir un problème. »

« Oui, en effet. »

Albert semblait pensif, mais très vite il posa son regard sur Terry et lui sourit gentiment.

« Malgré tout, je t’aime en tant que personne. Je connais tes talents. Je ne peux pas admettre que ce talent soit gâché par ta femme. »

« Albert… »

Terrry était quelque peu froissé par les propos directs d’Albert.

« Tu dois admettre que tes sentiments étaient clairs en venant ici. Les respecter me paraît évident. »

« Mais… »

« C’est pourquoi, je sais que ce n’est pas vers Suzanne qu’il faut que tu retournes, mais que tu vives là où tu puisses être toi-même. »

Le cœur de Terry se mit à battre la chamade sur ces propos. Albert est en train de lui intimer de se séparer de Suzanne.

« Si tu le désires, j’ai tout pour réaliser ton souhait. »

Après un moment de silence, Albert poursuivit doucement.

Tout cela était tellement direct, que Terry ne sut que répondre.

« J’ai tout prévu afin que tu puisses te séparer de Suzanne. Tout ce qui te préoccupe sera balayé.»

Terry avait du mal à réaliser qu’une telle chose fut possible.

« Je le peux, c’est mon cadeau pour toi. »

En disant ces mots, Albert tendit sa main à Terry.

« Terry, c’est à toi de choisir. »

A ces mots, Terry revit son passé. Il n’aurait pas dû se marier avec Suzanne par pitié. A cause de son erreur, non seulement il souffrait, mais il a aussi blessé Candy et maintenant Suzanne. Dans le regard qu’il lui portait, il y avait toujours de la pitié, et cela, elle s’en rendait compte.

« Si c’est encore pour blesser ceux qui t’entourent, il vaut mieux faire le bon choix, même si cela te heurte. »

Terry savait qu’Albert avait raison. De peur de faire du mal, il finissait par blesser, y compris lui-même.

« Albert… »

Avec une certaine hésitation, Terry posa sa main sur celle, douce et chaude d’Albert. Sans qu’il puisse rien y faire, les larmes affluèrent.

« Je savais au fond de moi que je commettais une erreur, mais la pitié que j’ai éprouvé pour Suzanne m’a aveuglé. »

Albert passa son bras autour des épaules de Terry.

« On peut se tromper. Il suffit de corriger ses erreurs. Même si c’est dur pour toi et Suzanne maintenant, si tu mets fin à cette relation qui vous abîme, tu verras, tout ira pour le mieux après. »

La voix apaisante d’Albert lui donnait l’impression que tout pourrait bien se terminer ; il n’y avait qu’à rester dans ces bras et fermer ses paupières .

« Terry … »

La main d’Albert effleura tout doucement le visage de Terry.

« Albert… »

Au lent contact des lèvres, le corps s’échauffe. Terry n’éprouvait pas cela avec sa femme ; leur couple n’était qu’une mascarade. Terry éprouvait pour le première fois une telle excitation.

« Je ne te laisserai pas dormir cette nuit… »

Terry sentit son visage s’enflammer en entendant murmurer ces paroles.

Il s’abandonna a ses sensations, et se sentit sombrer dans un bien-être.

« Allons dans la chambre… »

Dans cette chambre vaste et belle, était posé un très grand lit à baldaquin, avec un couvre-lit aux couleurs chatoyantes. Terry n’avait jamais vu une si belle chambre à coucher.

« Veux-tu boire quelque chose ? »

Albert prit une carafe et versa un liquide ambré dans deux verres.

« ça vient de chez moi, en Ecosse. »

Un parfum discret remontait du verre. Une senteur douce chatouillait les narines.

« Lorsque je goûte à ça, j’ai l’impression d’être chez moi. »

« A quoi ressemble votre terre natale ? »

« C’est un endroit où il n’y a rien, un peu comme ici, à part un lac, des forêts, et dedans, un château, comme dans les contes de fées. »

Au regard nostalgique d’Albert, Terry eut envie de connaître cet endroit, et y chevaucher.

« Tu voudrais y aller ? »

Comme si il lisait dans ses pensées, Albert lui posa la question.

« J’aimerais t’y emmener un jour. »

« Lorsque tu auras retrouvé ton véritable talent d’acteur. »

« Albert… »

Cela lui faisait chaud au cœur.

« Tu crois… »

« Bien sûr que si ! »

Plus que tout, être reconnu par Albert était sa plus grande joie. Il avait envie de donner le meilleur de lui-même.

« Je ferai de mon mieux. »

« Et moi, je t’y aiderai du mieux que je pourrais. »

 « Je vais trouver le moyen de lui faire admettre la séparation… »

« Albert… »

Les verres se frôlèrent, et un son mélancolique se répandit dans la pièce.

« Il est essentiel qu’elle se sépare de toi. Elle se fait du mal à elle-même en brandissant son handicap. »

« Oui… »

La gorgée qu’il prit était douce-amère, comme ses sentiments présents. Terry éprouva de la tristesse face à l’inutilité de ce qu’il avait fait jusque là.

« Si je n’avais pas été aussi stupide, rien de tout cela ne serait arrivé. »

« Il suffit de le reconnaître et de ne pas refaire la même erreur. »

Après avoir acquiescé ses douces paroles, c’est Terry qui se rapprocha pour la première fois d’Albert.

« Albert, pourquoi tout ça pour moi ? »

« Parce que je ne peux plus te laisser jouer à ce jeu là… »

« On ne peut vraiment pas te quitter des yeux. »

Tout en disant ces mots, Albert passa son bras autour de la taille de Terry pour l’attirer vers lui, et Terry, tout en hésitant encore un peu, enlaça Albert.

« Albert… »

A l’appel de Terry, Albert lui déposa un baiser.

« Tu peux encore m’en redemander… »

Comme à l’époque, Terry recherchait de lui confiance et amour. Ayant manqué d’amour paternel, Terry était en demande. La main d’Albert caressa doucement la peau de Terry. A cette sensation, il ne put retenir un gémissement.

« Terry… »

« Tu es très sensible. »

Albert semblait heureux de la réaction de Terry.

« Euh…non… »

Il devint rouge jusqu’aux oreilles et baissa sa tête. Tout en le caressant, Albert sentit que Terry se faisait peu à peu envahir par un sentiment de honte.

« Ah… »

Lorsqu’Albert effleura une zone sensible, Terry se cabra. 

« Qu’as-tu à t’affoler comme ça ? N’importe quel couple fait ça ! »

Terry resta le visage baissé et secoua sa tête. Il lui était arrivé que son protecteur lui fasse cela, mais avec Albert, il avait honte.

« C’est gênant à dire, mais je n’ai pour ainsi dire pas de vie de couple. »

« Ah, bon. »

Albert fit un sourire un peu embarrassé. Il devait se douter du mensonge. Terry aurait voulu revenir au temps de l’innocence. A chaque contact avec Albert, une sensation nouvelle se faisait jour.

« Laisse toi faire…je vais te donner du plaisir. »

A ces mots, Albert accueillit son excitation dans la bouche. Tout le corps de Terry vibrait à cette sensation chaude et douce. Il était couvert de sueur.

« Terry… »

Amoureusement, Albert faisait croître l’excitation de Terry, qui se mit à trembler de tout son corps.

« Je vais jouir… »

« Vas-y, laisse aller ton corps.»

Albert prit le membre encore plus profondément dans sa bouche. Après quelques petits mouvements convulsifs, Terry finit par lâcher.

« Ah… »

Ses membres se détendirent enfin.

« Terry… »

Pendant qu’Albert caressait ses cheveux mouillés par la sueur et les recoiffait de sa main, Terry ferma les yeux. Albert approcha ses lèvres aux siennes et attira vers lui sa taille fine.

« J’ai envie de te connaître d’avantage. »

Sur une peau lisse, un doigt se glisse vers la fente. Terry qui avait déjà connu des rapports charnels de cet ordre, savait ce qu’Albert voulait faire. Les doigts d’Albert essaient d’écarter le « bouton » encore fermé.

« Aaah ! »

Quelque chose de froid était en train de couler dans son « bouton » écarté. Albert faisait couler du lubrifiant avec ses doigts. Dans ce « bouton » qui commençait à s’ouvrir puis se fermer, s’ouvrir puis se fermer, le membre d’Albert s’introduisit doucement.

« Aaah… ! »

Une sensation chaude se répand dans son corps. Jamais il n’avait ressenti un tel plaisir. Même venant d’Albert, il ne pouvait imaginer une telle sensation.

Les corps se cherchent encore…

« Albert… »

Une tension envahit tout le corps de Terry. Il resserre son étreinte. Etre comblé de cette façon, jamais il ne l’aurait cru.

« aaah… ! 

Sentir couler le liquide d’Albert dans son corps excitait Terry. Ils étaient tous les deux trempés.

« Terry… »

Albert caresse ses cheveux… rien que cela était si agréable…

« Je veux tout recevoir de toi, y compris tes peines, tes angoisses… »

Terry vers une larme à ces mots sussurés à son oreille.

« Albert … »

A lui, il pourrait tout confier.

« Je… »

Terry déversa tout ce qu’il avait gardé en lui. Après cela, il sentit qu’un poids lui avait été ôté.

« J’ai envie de revenir à l’époque où je vous ai rencontré, à l’époque de Candy… »

A cette époque où il croyait encore en lui. En ce temps là, tout brillait, et même la souffrance était là pour faire grandir.

« Retournons à cette époque… »

Albert souffla ces mots et pris Terry dans ses bras. Terry sentit enfin que quelque chose était entrain de changer.

Lorsqu’il ouvrit doucement les yeux, le matin était là, mais il lui sembla que ce matin était le plus beau de tous.

« Bonjour Terry ! »

Albert qui était déjà levé, lui versa une tasse de thé. L’odorat était joyeusement stimulé par le parfum du thé.

« Quel bon parfum ! »

« Oui, c’est un Earl Grey tout frais rapporté d’Inde le mois dernier. »

C’était bien une réponse d’un membre de la famille * qui pratiquait le commerce avec le monde entier.

« L’Inde est un pays très intéressant ; il y a un système de caste qu’on ne peut imaginer dans une démocratie comme les Etats-Unis… »

Albert se mit à parler des pays d’Extrême-Orient ou encore de petits village en France qu’il avait visités. En écoutant ces histoires gaies et passionnantes, Terry pensa qu’il aurait aimé que cela dure toujours. Et qu’il aimerait visiter tout ces pays avec Albert.

« Terry, j’aimerais un jour te faire voir tous ces pays. »

Ils s’échangèrent des sourires. Contrairement à hier, aujourd’hui, tout cela était de l’ordre du possible. Si tout pouvait être arrangé avec Suzanne.

« Allez, il faut descendre petit-déjeuner, sinon Georges va nous gronder. »

Albert lança ces mots gaiement, et remis des vêtements à Terry.

« Et puis c’est notre dernier jour ici ; j’aimerais qu’on fasse quelque chose de particulier. »

Albert dit cela sur un ton espiègle en faisant un clin d’œil.

« Je t’attends en bas. »

Sur ces mots, Albert quitta la chambre, et Terry s’habilla pour le suivre.

La table était magnifiquement dressée. Terry s’installa en face d’Albert, et commença ce merveilleux petit-déjeuner.

« Terry, montons à cheval aujourd’hui. »

Terry était enchanté. Albert semblait deviner que son ami trouvait un apaisement, au seul contact des chevaux.

« Et puis pour le départ de demain, laissons à Georges le soin de tout préparer afin de nous garder le plus de temps possible. »

A la suggestion d’Albert, Terry acquiesça en rougissant un peu.

« Alors dépêchons-nous de finir et filons à l’écurie. »

Terry rendit par un sourire ces propositions enthousiastes.

Arrivés à l’écurie, il y avait une nouvelle monture. Elle avait une robe si somptueuse, qu’on en tombait d’admiration.

« Quelle magnifique bête ! »

« Je l’avais achetée pour toi, mais il y a eu du retard pour nous la livrer. »

Terry lança un regard étonné en direction d’Albert.

« Pour moi… ? »

« Oui, elle est à toi. A chaque fois que tu viendras ici, tu pourras la monter. »

Terry approcha doucement son visage du cheval. Il avait la même odeur que celui qu’il avait eu jadis. Il sentait le soleil.

« Tu pourras la monter autant que tu voudras. »

« Mais Albert … ! »

« C’est ton cheval. »

Terry se mit sur la toute nouvelle selle, et commença un léger trot. Le bruit des sabots était plaisant.

« Cela fait longtemps, une monture comme ça… »

« Pour toi, je l’ai fait venir d’Angleterre. Elle est de la même famille que celles que tu élevais là bas. »

Terry était touché par tant d’attention.

« Il ne fallait pas… »

Albert qui s’était mis aussi en selle, parti au galop. Terry mit un petit coup à sa nouvelle monture, et rattrapa en un rien de temps Albert.

« Comme elle est rapide ! »

Terry, tout en galopant de tout son saoul, avait l’impression que ses préoccupations s’envolaient dans le paysage. Lorsque fatiguée la monture s’arrêta, Terry en descendit , se déshabilla au beau milieu du pré, et offrit son corps en sueur au vent.

« Comme je me sens bien ! »

« Terry, tu vas prendre froid. »

Terry se retourna vers Albert qui l’avait rattrapé, et lui offrit ce même sourire que lorsqu’ils s’étaient rencontrés la première fois. Albert aussi sourit à son ami.

« Albert, je renais. Un nouvel homme est devant vous. »

« C’est vrai ? »

« Je vais quitter Suzanne et vivre avec vous. »

« J’en suis heureux, Terry. »

Albert descendit à son tour du cheval, et étreignit Terry.

« Moi aussi, je ferai tout ce que je pourrai pour toi. »

« Je n’ai besoin que de vous, de votre regard bienveillant. »

Terry embrassa Albert.

« Je vais changer… pour vous, et pour moi-même. »

Albert fit un signe de la tête, avec un sourire heureux.

« Pour que je puisse être enfin moi. »

« Bien sûr, pour que tu puisses te retrouver, tu dois quitter Suzanne. »

Terry n’était pas celui qu’il fallait à Suzanne ; plutôt qu’un homme qui la regarde avec pitié, elle avait besoin d’être encouragée.

« Une telle relation ne peut rien donner. »

Suzanne et Terry devaient se libérer de leur lien et faire chacun leur chemin.

« Pour toi comme pour elle, cette séparation est importante. »

Terry acquiesça grandement aux propos d’Albert. Il quitta son étreinte et se mit à courir.

« Je vous promets de changer ! Alors regardez-moi ! »

Dans la lumière du soleil, Terry ouvrit grand ses bras.

« Albert, je suis heureux de vous avoir rencontré. »

Depuis leur première rencontre en ville, dix années s’étaient écoulées. Bien des choses s’étaient produites, mais Albert avait toujours guidé Terry. Cette rencontre était plus que précieuse pour Terry. Elle était comme un miracle.

« Moi aussi je pense que de t’avoir rencontré est une providence. »

Leurs deux chemins se confondent enfin.

« Albert, je vous aime. »

Ce cri de Terry dans les herbes hautes, soufflées par le vent, était emprunt de la pureté des premières feuilles de printemps.

 

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